Article modifié, complété et mis à jour en avril -mai 2020: l’enquête sur le dysfonctionnement du STARR en SA se poursuit et une solution est ENFIN trouvée!
Le revolver STARR 1858 cal.44, était une véritable innovation: d’une part en raison de la Double Action (DA) et d’autre part en raison du système de carcasse basculante, comme cela s’est fait pour les Smith et Wesson dans les années 1870. Il faisait concurrence au Remington New Army 1858. Le STARR est cependant d’une utilisation délicate, car son ressort de chien doit être modifié pour être en parfait état de fonctionnement en SA.
Sur cette photo on voit très bien l’ergot conique à l’avant du barillet : il n’y a pas d’axe. Ce qui est une innovation très intéressante: pour sortir le barillet , on n’a pas à sortir l’axe, il suffit d’ouvrir la carcasse en dévissant un boulon!! Donc carcasse mobile, barillet sans axe, deux points très positifs.
J’avais évoqué ce revolver dans mon article n°2, écrit à une date bien antérieure, mais mon information et mon expérience concernant le fonctionnement du revolver était prématurée, car mes premiers contacts avec cette arme avaient été décevants et abandonnés. Les essais pratiqués par CAP&BALL.EU (voir la vidéo qui suit) ont relancé mon intérêt pour cette arme.
Mon article est resté confus, à l’état de brouillon depuis plusieurs années. J’avais laissé mon blog et mon STARR en attente… L’article avait été écrit au fil de la plume et la cohérence du texte n’était pas bonne. J’avais ensuite abandonné le texte …. Il est maintenant terminé, et je donne les conclusions qui découlent des essais que j’ai pratiqués avec mon STARR . Je tente une explication concernant certains dysfonctionnements que l’on reproche à cette arme et qui contredisent la vidéo de Cap&ball. Mais je ne suis pas le seul à contester son fonctionnement, mais ayant trouvé des solutions pour remettre ce revolver en parfait état de fonctionnement, je suis très séduit par cette arme que je trouve exceptionnelle.
Un revolver critiqué
Le STARR 1858 DA est poursuivi par une mauvaise réputation: en 1858 l’arme était jugée trop compliquée pour un usage militaire qui réclamait des armes d’utilisation facile et surtout précises. Aujourd’hui la réplique produite par Pietta suscite de la méfiance: elle présente un défaut de fonctionnement et un usage délicat qui découragent les tireurs. J’ai parcouru internet et j’ai constaté qu’on lui reproche une finition sommaire de la mécanique, des blocages du barillets (qui pourraient également être dus à une mauvaise connaissance du fonctionnement) et peut-être un défaut qui n’est pas dû à Pietta: la percussion des amorces est parfois aléatoire, ce qui était le cas de mon STARR. Je ne suis donc pas le seul a avoir constaté ce défaut.
Voici quelques commentaires critiques que j’ai trouvés dans les forums concernant le Starr (produit par Pietta) , : « J’’en ai eu un. Mais je n’ai jamais réussi à bien le faire tirer. L’acier est très mou, probablement trop pour avoir une arme fiable. » Ou encore celui-ci: « Pour être honnête, à part sa gueule que je trouve d’enfer, la mécanique du Starr n’est pas, et loin s’en faut, une mécanique de précision. » Certains acheteurs du Starr Pietta l’ont mis dans leur placard… Un commentaire met le doigt sur un défaut de conception de l’arme. Je cite le tireur: « Essais ce-jour avec 2,5 grammes de PNF2 pour le fun; mon Starr à un souci de percussion, le chien ne percute pas assez fort, du coup il y a des ratés avec les amorces. »
Le tireur prétend avoir résolu ce problème en s’inspirant du Remington 1858 (photo à gauche). Il a ajouté une vis de tension au grand ressort pour donner plus de puissance au chien. Après avoir examiné mon STARR, je pense que cette solution est possible, mais il y a déjà la grande vis qui traverse le cadre de la crosse et celle qui maintient le grand ressort du chien. Il faudrait alors ajouter une vis supplémentaire.
Il est probable que le STARR a un défaut de conception à ce niveau. Est-ce que le grand ressort de chien produit par Pietta manque de puissance? Ou serait-il en « fer blanc ». Je vous donne les adresses des forums qui traitent de ce revolver avec méfiance..
- http://poudrenoire-free-fr.superforum.fr/t951-experiences-de-tir-avec-le-starr-1858-d-a
- http://blackpowderonly.forumactif.org/t9200-starr-double-action-calibre-44
Récemment j’ai décidé de refaire des essais avec mon STARR pour mieux comprendre son fonctionnement. J’ai commencé par le dé-bronzer car je n’aimais pas le noir brillant qui le couvrait. Je l’ai immergé dans le vinaigre (en obturant le canon et le mécanisme avec de la graisse). Il a fait trempette pendant 1/2 heure pour que le bronzage disparaisse. Puis je l’ai entièrement nettoyé au Vaporetto et relavé au White spirit pour éliminer l’eau et le vinaigre qui se nichent dans les coins … Il a finalement séché sur le fourneau du salon. Vous remarquerez qu’il a également perdu son levier de chargement, car je ne m’en sers pratiquement jamais : j’utilise un sabot « PSRauben » pour le charger et au stand de tir, j’ai un poussoir mobile qui remplace le levier, au cas où une balle viendrait à bouger… Sans le levier, le STARR a davantage d’élégance. J’ai en outre échangé son guidon d’origine contre un guidon en fibre de verre et depuis le dé-bronzage, ce guidon s’intègre bien avec l’acier nu…
C’est un révolver qui a un « look » original et la prise en main est bonne. C’est aussi une arme équilibrée.
Une vidéo de « Cap&Ball.EU » (C&B) qui présente le STARR Double Action.
Le présentateur de CAP&BALL (C&B) revalorise l’image des armes à PN auxquelles il consacre des vidéos bien faites. Je remarque qu’il tâtonne un peu lors des essais de tir au Starr, ce qui ne me surprend pas. Le fonctionnement du Starr demande à être bien connu avant de se servir du revolver. J’ai voulu mettre l’adresse de cette vidéo sur mon blog, mais c’est la vidéo elle-même qui est apparue sur ma page! Certains me reprocheraient de faire du piratage, mais mon intention est de faire connaître ce qui mérite de l’être. Je lui fais donc une publicité méritée. Pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais, je vous conseille de regarder la vidéo, car les images parlent d’elles mêmes.
Je note que C&B tire avec des balles rondes (.457) et une charge de poudre suisse (2F) de 15 grains. Ce qui donne: 0,0648g x 15 = 0,9872g , soit presque 1 g de PNF2 suisse, tandis que la charge militaire était de 13 grains seulement pour une balle (.456). Il obtient un tir très correct à 25 m. Cette information va à l’encontre de celle donnée par Marc Beliveau, un autre présentateur du Starr qui utilise une charge de 30 grains.
Le fonctionnement du STARR en Simple Action demande un petit réglage: il faut simplement faire coulisser une petite pièce qui se trouve derrière la queue de détente pour opter entre SA et DA. Je souligne que le présentateur insiste pour dire que le seul moyen d’armer le chien, c’est de presser sur la détente et non tirer le chien en arrière avec le pouce. [vidéo 2:56 et 3:15]. Cependant on constate qu’il aide le recul du chien avec la main gauche, tout en pressant sur la détente avec l’index de la main droite, car il déclare que la détente est dure. Tiens donc! Je pense que ce détail est essentiel et vous verrez en fin d’article quelle en est la raison …
HISTORIQUE
L’histoire d’Ebenezer STARR, l’inventeur de cette arme et de sa volonté pour la faire accepter par l’armée américaine est une Odyssée. Un homme remarquable par son engagement et sa détermination, mais il est probable que cette arme n’était pas vraiment adaptée à l’Armée de masse et que l’achat de l’arme par l’armée tenait beaucoup à l’appui dont STARR avait bénéficié par ses relations, la famille STARR étant bien implantée auprès des autorités militaires. Ebenezer STARR naquit en 1816 dans une famille spécialisée dans le commerce et la fabrication des armes blanches et des armes à feu. Après une scolarité normale et 4 ans dans la marine au cours desquels il voyagea, Ebezener se consacra à l’armurerie avec une seule idée en tête, la fabrication d’un revolver à double action pour l’armée.
En janvier 1856, il conçut et fabriqua une poivrière à double action et obtint un brevet qui protégeait son invention. Le brevet portait notamment sur une détente réglable, qui à l’époque parut fort compliquée par son système. Il allait essayer de transférer cette réussite sur un projet de révolver à double action. C’est en 1858 que STARR qu’il créa son prototype à double action, en cal .36. Il fut envoyé à la marine pour être testé. Mais dès les premiers essais, l’arme, par un caprice du destin, ne fonctionna pas correctement, ce qui n’arrivait presque jamais. STARR qui avait des appuis, bénéficia alors d’une seconde chance: l’arme devait être corrigée avant d’être présentée à nouveau aux autorités militaires.
Cet échec stimula STARR. Chaque pièce de l’arme fut revue et corrigée. Après des mois d’efforts, le revolver STARR double-action fonctionnait sans le moindre problème et les tirs étaient d’une grande rapidité. La supériorité du STARR sur Colt et Remington était alors considérable. Dès lors, l’ancien système à simple action faisait figure d’antiquité, mais les autorités militaires étaient méfiantes, et surtout pragmatiques, face aux nouvelles inventions, car l’histoire est faite de projets brillants, mais qui sur le terrain donnent des résultats imprévus (confère le Walker 1847) .
La Navy décida donc de faire subir des essais « intensifs » à ce révolver STARR double action en calibre 36 et commanda 500 revolvers, à 20$ l’unité. Pour satisfaire cette commande, STARR devait trouver des financements et il allait céder son brevet à des financiers, qui en retour s’engageaient à lui verser « à vie », un montant sur chaque arme vendue. C’est ainsi que fut créé la « STARR ARMS COMPANY » à New York. STARR allait occuper les fonctions de directeur technique dans l’usine. Des brevets furent déposés pour protéger les systèmes propres à l’arme. Un inspecteur déplora qu’aucun test de sécurité n’ait été fait, alors que des armes étaient déjà mises en vente. Par contre STARR entreprenait déjà de fabriquer le STARR DA en cal.44 pour répondre au marché militaire, modèle qui fonctionnait très bien et qui attirait l’intérêt des officiers. Des négociations eurent lieu avec l’Armée qui commanda 20 000 revolvers cal.44, ramenés ensuite à 15000 en raison des difficultés de l’usine à satisfaire une telle commande : problèmes de machines, de personnel, etc. Les tests étaient bons. D’après ce qu’il reste des archives de l’armée américaine en cette période de troubles de la guerre de sécession, ce sont 23.000 STARR .44 DA qui furent fabriqués de décembre 1861 à mai 1863, dont 21.000 pour le gouvernement.
MAIS, … sur le terrain, les militaires étaient réticents : des enquêtes furent menées, notamment dans les unités de cavalerie, la réponse fut unanime : cette arme leur paraissait beaucoup trop fragile, trop sophistiquée. Cette opinion, s’était d’ailleurs répandue dans toute l’armée. et dura tout au long de la guerre. La Starr Arms Company fut mise en liquidation judiciaire en 1867 et l’usine fut vendue. A la fin du conflit, beaucoup de ces armes cal .36 et cal .44 furent entreposées dans des magasins militaires. Le gouvernement les revendit ensuite de 1865 à 1901. Ebenezer n’en continua pas moins à travailler sur d’autres armes.
La STARR Arms Company a finalement créé un second modèle, quand l’armée a boudé son système de double action.
Le STARR Simple action (SA) : il fonctionne comme un Colt, ou un Remington 1858, avec une seule détente. Le modèle dispose d’un canon plus long et satisfait le tireur pour ce qui est du fonctionnement et de l’arme en général, du fait de la facilité à démonter le barillet et de l’ergonomie de sa conception, notamment de la poignée. Il a été fabriqué en remplacement du modèle DA, considéré comme trop compliqué et cette version a alors été mieux vendue du fait de son système d’ouverture de la carcasse, du changement de barillet et sans les inconvénients d’une mécanique fragile. Le STARR SA avait des atouts. Ce serait sans doute le système le plus simple pour faire un changement de barillet, cependant le boulon de fermeture de la carcasse est un point délicat : dévisser prend peu de temps, mais le boulon risque d’être perdu lors des ouvertures répétées de la carcasse et surtout au cours d’un combat.
Voici un STARR de l’époque, en simple action, vendu aujourd’hui à 4000$ aux USA!
Fragilité du mécanisme ou complexité des opérations ?
Voici le modèle DA, fabriqué par Pietta. C’est un revolver qui a une certaine classe. La carcasse est prévue pour être ouverte en dévissant une molette (un boulon) placée près du chien sur le côté droit de la carcasse, mais ce système présente un risque quand on démonte un barillet déjà chargé ou quand on met en place un barillet pré-chargé: car une fois la carcasse ouverte, le barillet ne tient plus et risque de tomber. Il est donc impératif que l’ouverture de la carcasse et l’introduction du barillet pré-chargé se fasse en orientant le revolver vers le haut au dessus d’un plan de travail, avec un chiffon qui sera destiné à amortir la chute du barillet. Ce chiffon pourra également l’empêcher de rouler. Si on est très adroit et un peu inconscient, on fait ça sans précaution, mais c’est totalement déconseillé sur un stand de tir.
Pour ouvrir la carcasse : on sort la vis de blocage à droite de la carcasse et on appuie sur le canon: il bascule et la carcasse s’ouvre. Pour débloquer le barillet (côté cheminées), il faut légèrement presser sur la détente pour faire rentrer l’arrêtoir (verrou). Le risque, c’est que le barillet se décroche et tombe au sol, étant simplement tenu par sa partie arrière, encastrée dans la carcasse. C’est donc une manipulation qui demande de l’attention.
REGLE IMPERATIVE : Le chien ne peut et ne doit être armé qu’avec la détente: on ne peut pas tirer le chien en arrière, à la main, sous peine de détériorer le mécanisme ! Seule la détente permet de faire reculer le chien.
Pour éviter la tentation de tirer sur le chien pour armer mon STARR, j’ai modifié mon chien en réduisant la « queue du chien » qui est censée permettre de le tirer en arrière sur les SA, mais qui sur le STARR ne doit pas être utilisée!! Sur cette photo récente, on voit bien que le chien n’a plus qu’un moignon de « queue ».
Sur la vidéo, nous avons constaté que le présentateur de Cap&ball arme le chien en pressant sur la détente et tirant sur le chien avec la main gauche simultanément. Il respecte donc cette règle, mais en aidant la détente avec le chien, ce qui lui permet en SA, de prendre la visée: il peut donc faire un tir de précision. Ce qui n’a pas été mon cas, car les percussions étaient aléatoires en SA , et comme je n’ai pas essayé d’autre STARR, il m’est difficile de prétendre que ce n’est pas possible avec les copies de chez Pietta. Je pense que son STARR a été modifié, comme je vais le faire avec le mien.
Sur le STARR , il y a d’une part une position de sécurité (image 2) qui permet de mettre le barillet en roue libre pour placer les amorces, …. et d’autre part, il y une position dite d’ armé » (image 3) quand on presse sur la détente, de façon très retenue, contrôlée.
Pour sortir le barillet on doit procéder avec doigté : toute action sur la première détente ne peut être annulée que par une pression sur la seconde qui se trouve derrière elle! Autrement dit, pour rentrer l’arrêtoir et pouvoir sortir le barillet, il faut d’abord appuyer sur la première détente et une fois barillet dégagé, on ne peut ramener le chien au repos qu’en appuyant sur la seconde détente, sinon ça bloque et ça casse.
C’est là que le fonctionnement est complexe et surtout surprenant: lorsqu’on utilise ce revolver en DA, on presse la détente pour un « armé » complet, sans pouvoir prendre la visée, ce qui fait qu’au bout de sa course vers l’arrière, le chien revient en avant et percute alors l’amorce. C’est le principe de la DA. On peut ainsi faire du tir rapide : bang-bang-bang !!! Mais c’est un tir au jugé (tir rapide) adapté au CAS (Cowboy Action Shooting)!
Une délicate remise en place du barillet ! Il faut repérer la bonne position du barillet.
Lorsqu’on remonte le barillet dans la carcasse, le verrou doit être parfaitement replacé dans une encoche, sinon, lorsqu’on tentera de presser sur la détente, elle se bloquera, car le verrou empêchera le barillet de tourner. Pour éviter cela il faut bien repérer la position de l’encoche que l’on va placer en face du chien : elle doit être dans le prolongement de celui-ci.en SA
Généralement, dans la précipitation, le verrou n’est pas bien mis dans l’encoche sous le barillet et lorsqu’on presse sur la détente, ça bloque et on risque de tout casser. Donc il faut donc mettre la carcasse à la verticale (de préférence) et insérer le barillet en vérifiant le point de repère (voir image 1) qui permet de s’assurer que le verrou est bien dans une encoche. Ceux qui ne démontent pas leur barillet et qui chargent avec des cartouches papier n’auront pas ce problème.
Précautions à prendre concernant l’utilisation du STARR : C’est une arme qu’il faut apprendre à manipuler sans chargement.
La mise en place du barillet (après avoir fait basculé la carcasse) est délicate, car tant que la carcasse n’est pas refermée, le barillet peut tomber au cours de cette opération, ce qui constitue un argument pour un chargement traditionnel moins risqué, sur le stand de tir : on charge l’arme sans sortir le barillet et on utilise le levier de chargement pour sertir les balles.
A la fin du changement de barillet, j’insiste sur l’utilité de contrôler visuellement de l’indexation (il faut que le barillet soit bien à sa place pour que le verrou (l’arrêtoir) ne bloque pas la rotation, ce qui constitue un incident de tir à éviter.
L’encoche qui se trouve au bout de la flèche (sur la photo 1) et qui vient affleurer la partie haute de la carcasse me sert de repère visuel. Si elle est bien à fleur de la partie supérieure de la carcasse, l’arrêtoir du verrou est placé au bon endroit, dans son encoche, sous le barillet. Le barillet va pouvoir tourner lorsqu’on appuiera sur la détente et les cheminées (avec l’amorce) vont se positionner devant le chien. Mais pour que cela fonctionne, il faut encore s’assurer que l’arrêtoir est bien entré dans l’encoche et pour cela il faut légèrement faire bouger le barillet et vérifier qu’il est bien bloqué, sans le moindre jeu. Le mieux est de vérifier à l’œil la pénétration de l’ergot du verrou sous le barillet. Ce contrôle est presque nécessaire avec le STARR, car les problèmes viennent le plus souvent d’un mauvais positionnement du barillet. Mais sur un stand de tir ce genre de vérification avec le revolver chargé, est mal perçue par les tireurs proches… on les comprend! Il faut donc mettre le revolver en sécurité: Mike Beliveau propose pour cela de laisser une chambre vide. Mais le STARR présente des encoches intermédiaires prévues pour la mise en sécurité de l’arme
La position de sécurité
Si on presse légèrement sur la 1ère détente, le chien recule de quelques millimètres et se met en position de sécurité (voir photo) : il ne peut être débloqué qu’en appuyant sur la seconde détente (la petite) qui se trouve à l’arrière du pontet. On contrôle visuellement que le chien est en position de sécurité en s’assurant qu’il y a un jour entre lui et la carcasse. Si on veut tirer, il faut s’assurer que le chien est au repos : ce jour doit alors avoir disparu (en pressant sur la petite détente). On doit continuellement utiliser la petite détente pour ramener le chien au repos. La position de sécurité est prévue pour mettre le barillet en roue libre, mais elle n’est pas vraiment fonctionnelle , car pour mettre le barillet en roue libre, il faut reculer le chien légèrement au delà de cette position de sûreté (qui laisse un croissant de lumière) et vérifier que le verrou est totalement rentré dans la carcasse, car ce verrou est biseauté et griffe le barillet. Le verrou biseauté est fragile. A noter que le STARR dispose de deux arrêtoirs qui interviennent alternativement.
Le STARR, malgré son système de double action, reste une arme à poudre noire et il ne faut en aucun cas utiliser de la poudre sans fumée! Certains tireurs amateurs pourraient avoir la tentation de remplacer la PN par de la poudre moderne (PSF), tentation qui donnerait lieu à des accidents graves ! Les aciers actuels des revolvers Cap & Balls, bien que de bonne qualité, ne sont absolument pas adaptés à la PSF. Sur un stand de tir, l’imprudence n’est pas acceptée… !
L’utilisation du STARR en simple action (SA) ou en double action (DA)
C‘est une arme qui est donc censée permettre deux modes d’utilisation. La position du chien dite « armé » est prévue en SA. Cela veut dire qu’on a la possibilité de choisir entre du tir rapide en DA et du tir contrôlé en SA. Est-ce que sur les STARR d’origine, le ressort du chien était capable de travailler en SA et DA?
Le poids de la détente n’est pas excessif pour un revolver de guerre. (le descriptif que l’on trouvait sur le site de Tecmagex le précisait, mais le STARR a disparu de leur site). Le STARR double action possède donc un ressort de chien souple prévu pour la DA, mais il est censé être adapté à un double usage DA et SA. Pour opter pour l’un ou l’autre de ces usages , il faut n principe faire un réglage de la petite lamelle qui se trouve derrière la détente: on la monte ou on la descend (après avoir desserrer la vis). En DA, lorsqu’on appuie sur la détente, en fin de course, elle pousse la petite détente qui se trouve derrière elle et le chien percute. Mais en SA, ce n’est pas le cas:après avoir aligné le guidon et le cran de mire sur la cible, il faut déplacer le doigt, pour appuyer sur le petite détente, c’est à ce moment seulement que le chien percute les amorces: c’est prévu pour un tir de précision.
Sur cette seconde vidéo, le présentateur de « Forgotten Weapons », explique comment faire le réglage de la détente pour un usage sélectif en DA ou en SA. Il faut modifier la position de la petite lamelle (et une vis) qui se trouve derrière la grande détente.
1/ Le réglage pour un TIR en double action : rapide, instinctif, il peut se fait avec la 1ère détente (en forme de croissant)
- Lorsque revolver fonctionne en double action: on presse sur la 1ère détente et on tire 6 fois sans interruption. Le tir en double action ne permet pas de prendre la visée. Ce n’est pas un tir de précision. La puissance du ressort semble être adaptée à une pression souple et continue du doigt sur la détente pour un tir instinctif, c’est à dire sans pouvoir prendre la visée: on tire rapidement sans se servir du cran de mire qui, étant en mouvement avec le recul du chien, ne sert absolument à rien.
- En « double action », il n’est pas souhaitable de mettre un ressort trop puissant, sinon le tireur se crispe sur la détente et perd la cible. Mais a contrario, si le ressort est trop doux, il n’aura pas assez de puissance pour faire exploser les amorces.
- Lorsque le revolver est réglé pour le tir en DA , la première détente vient appuyer sur la seconde (qui dépasse légèrement à l’arrière du pontet, et le coup part.
Je précise que le revolver doit être réglé pour tirer en DA ou en SA: c’est l’un ou l’autre, au choix. Pour cela il faut monter ou descendre une petite languette qui se trouve au dos de la grande détente et qui est bloquée par une vis. On peut desserrer la vis avec une lame de couteau, puis on déplace la languette et on revisse. C’est très simple, mais ce n’est pas pratique du tout sur le terrain de l’action de tir, car il faut un peu de temps et un couteau à lame fine …
Cependant même réglé en DA, on peut quand même tirer en SA, mais c’est plus délicat, car il faut savoir amener le chien en douceur sur la position SA: si on presse délicatement sur la détente, il y une sorte de point d’arrêt en fin de course du chien. (image 3). Le chien s’arrête, Mais si on presse trop fort sur la grande détente, le chien ne s’arrête pas: il fait sa course complète vers l’arrière et repart en avant pour percuter l’amorce. Si le chien est à l’arrêt (ou plutôt à l’armé, c’est un jeu de mots), il faudra alors appuyer sur le seconde détente pour que le coup parte, du moins en principe …
Les soldats en temps de guerre ne peuvent pas faire varier l’usage de l’arme à volonté. C‘est pourquoi le réglage en DA permet les deux options, mais avec un peu de doigté.
2/ Le réglage pour un TIR en simple action : c’est un tir prévu pour prendre la visée et faire un tir de précision
- 1/ le tireur presse la 1ère détente (en forme de croissant) de façon continue mais avec retenue. Le chien recule. mais si la pression est trop forte, le chien ne s’arrête pas et le coup part. Il faut faire ce mouvement avec doigté.
2/ Un fois le chien en position armé, le tireur déplace alors son index et appuie sur la seconde détente (ce qui n’est pas très pratique)… qui se trouve derrière la détente principale, car la grande détente ne fonctionne plus. Le tireur peut alors viser tranquillement. Quand il presse sur cette petite détente, le coup est censé partir, selon Cap&ball. Je dis bien qu’il est censé « partir »…
- Mais mon STARR Pietta ne fonctionne pas comme celui de Cap&ball, ce qui me laisse perplexe… Car en appuyant sur cette seconde détente, le chien libéré n’a pas suffisamment de puissance pour faire exploser les amorces. Il va les écraser, mais la plupart n’exploseront pas.
- J’ai longtemps cru que mon revolver présentait un défaut de fabrication (le ressort de chien me semblant trop faible), mais n’est-ce pas le cas de tous les STARR fabriqués par Pietta? Car c’est un problème courant sur les révolvers STARR vendus par PIETTA
La 1ère vidéo de Cap&Balls qui montre le fonctionnement d’un STARR original, prouverait que ça percute aussi bien en SA qu’en DA. Mais je n’y crois pas. Il me semble que pour chaque usage, le ressort doit avoir une puissance différente. Le ressort tel qu’il est, fonctionne assez bien en double action, avec une course du chien plus longue. Le grand ressort du chien est prévu pour un tir en DA (du moins avec le ressort de chez PIETTA). C’est une hypothèse. Mais sur la vidéo de Cap&Ball le présentateur montre que la pression qu’on doit exercer sur la détente sur la détente est forte, ce qui n’est pas le cas sur mon PIETTA, car sur celui-ci la détente est souple!? C’est déjà un indice d’une différence entre l’original et la copie du fabricant PIETTA ? Cap&Ball propose une seconde vidéo ou il compare l’original et la copie et la comparaison de ces vidéos me laisse entrevoir que tout n’est pas identique.
De surcroît, dans cette vidéo où il compare l’original et la copie du fabricant Pietta, on constatera de nombreuses ratées du tir en SA, comme c’est le cas pour mon STARR: voilà qui prouve que la copie à un défaut au niveau de son ressort de chien;
Suppression des alvéoles pour permettre aux amorces de tomber sans bloquer le barillet !
Sur ce STARR d’origine, les amorces sont très dégagées, mais il y a encore des cloisons qui séparent les alvéoles, tandis que sur d’autres originaux, et sur des copies PIETTA les cloisons entre les alvéoles ont disparu!
Il est « rarement » évoqué, pour ne pas dire jamais, du moins à ma connaissance, que le Starr 1858 transgresse un tabou que l’on rencontre fréquemment dans les clubs de tir en matière de sécurité : le barillet du Starr ni alvéole ni cloison autour des amorces. C’est la solution pour éviter que des morceaux d’amorces ne restent bloqués entre le barillet et la carcasse ? Je pourrais citer bien des forums où des tireurs se plaignent les amorces bloquées au cours des tirs. J’ai constaté en tirant avec mon STARR que les amorces tombent lors du tir avec un Starr, même en tir rapide.
La photo présentant mon Starr et ses 3 barillets alignés, montre bien les amorces totalement dégagées… Voici une photo qui n’est pas due à une falsification de ma part : je l’ai copiée sur la vidéo de Forgotten Weapons. On voit que les alvéoles n’existent plus. Une légende au sein du monde des poudreux veut que ces alvéoles protègent des départs en chaîne. D’autres explications ont été avancées, dont la plus crédible est celle d’un armurier qui considère que les alvéoles étaient destinées à recevoir de la graisse pour empêcher les chambres de prendre l’eau. C’est une hypothèse tout à fait intéressante.
Cette innovation du STARR est la preuve que la théorie de bistrot selon laquelle les alvéoles sont indispensables pour éviter les départ en chaîne, n’est que fantasme et chimère! Fin d’une légende qui n’a que trop enfumé les esprits dans les clubs.
La précision du tir au STARR et le chargement selon Beliveau
Reste la question de la précision du revolver? Pietta recommande des balles de 454, Je constate que CAPANDBALL utilise des charges faibles 15 grains, soit un peu moins d’un gramme de PNF2. Cela me parait raisonnable. De son côté Mike Beliveau préconise un tir plus « puissant » (30 grains), car dit-il, ce revolver est fait à l’origine pour un usage militaire qui ne consistait pas à trouer du carton! L’animateur de « OLD WEST MAGASIN » (Mike Beliveau) manipule son STARR avec aisance… Il considère que le doigt du chien est trop relevé, trop haut, ce qui rend difficile le placement du pouce sur cet appui pour armer le revolver . On notera que Mike beliveau arme le revolver en conservant l’index de la main droite sur la détente, ce qui est interdit sur un stand de tir… pour une raison de sécurité.
Les avantages du STARR : un changement de barillet facile et l’utilisation de barillets préchargés.
- Une carcasse fermée qui évite tous les problèmes liés à la clavette. Conséquence : on supprime le problème du jeu que prend le revolver entre le canon et le barillet, avec le temps et avec un usage abusif de l’arme,
- Un changement de barillet est facile, sans l’inconvénient d’un barillet bloqué sur son axe (en raison des résidus de poudre) : le Starr n’étant pas traversé par un axe, le problème ne se pose pas! La molette qui permet d’ouvrir la carcasse et de débloquer le barillet est facile à enlever : pas de perte de temps, pas d’effort, pas de bocage du barillet, mais attention à ne pas perdre la vis .
- On peut s’offrir quelques barillets supplémentaires (pré chargés) pour éviter le fastidieux chargement sur le pas de tir, mais en prenant des précautions, car le barillet peut rouler, n’ayant pas de face plane. Il risque alors de tomber sur une cheminée et le coup partira. D’où l’intérêt d’un sabot de chargement qui maintient le barillet lorsqu’on le charge.
- Un usage double action en tir instinctif et en simple action en tir de précision est un « plus » pour cette arme.
- La précision de l’arme est en rapport avec celles de son époque;
- l’absence d’alvéole permet un tir sans incident, dû à un blocage de la rotation du barillet par des amorces percutées
Les inconvénients :
- le risque de perdre la vis qui bloque la carcasse.
- un barillet qui n’est pas toujours facile à placer dans la bonne position: l’ergot du verrou est difficile à mettre dans l’encoche du barillet et l’indexation doit toujours être garantie par un contrôle.
- reste la question de la difficulté à presser sur la détente qui en double action demande plus d’effort, puisque ce n’est plus le pouce qui arme. C’est sans doute pourquoi le présentateur de C&B appuie sut la détente et pour aider, il tire en même temps le chien avec le pouce, ce qui n’est pas prévu.
- l’impossibilité de prendre la visée en DA
- Le dysfonctionnement en SA
Le présentateur de C&B constate que la détente est difficile à presser (il est obligé de se servir des deux mains et des deux doigts! ). Il constate que diamètre des chambres du cylindre (.441) est trop étroit par rapport au diamètre intérieur du canon en fond de rainures (.446): ce qui le conduit à conclure que cela ne peut pas donner une précision comparable.
« Load for the original: 457 RB + 18 gr corn wheat + 18 grain 3Fg Swiss. Load for the Pietta replica: 18 gr 3Fg Swiss + 18 grain corn wheat + .451 RB (unfortunately the cylinder sizes the bullet to .441, adn the bore dia between the lands is .446, so you can’T expect too much accuracy »…
Je constate (dans cette vidéo et dans la 1ère au début de mon article) quelques blocage du barillet dus à l’utilisation simultanée du pouce sur le chien et du doigt sur la détente… et je constate surtout que deux amorces n’ont pas percuté (tir au revolver Pietta), ce qui me rappelle mes déboires avec ce revolver. Le moment est donc venu de soulever le problème du grand ressort de chien. D’autres tireurs ont-ils constaté ce même défaut? Il serait intéressant d’obtenir des témoignages.
La réparation de mon STARR, acheté neuf chez Armenligne. Galère !
Actuellement le STARR n’est fabriqué que par Pietta. J’avais acheté mon STARR sur internet: le prix était attractif et je croyais avoir affaire à une armurerie. Il s’agissait d’un « vendeur d’armes » en cours de fermeture. Il me semble utile de rappeler le risque d’un l’achat d’une arme à PN sur des sites de vente en ligne qui ne sont pas suffisamment connus. De toute façon, acheter une arme sans la voir est un risque. Il faut prendre certaines précautions :
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vérifier le lieu où se trouve le magasin (une adresse s’impose) et Google earth est un moyen de faire certaines vérifications.
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vérifier que le vendeur met à disposition un numéro de téléphone où on peut le joindre (pour un 1er achat sur un site à risque, vérifier si le magasin donne une réponse à un petit mail) .
A ma connaissance les armureries en ligne qui respectent ces deux principes sont connues et crédibles. Les armes à poudre noire sont rares chez les armuriers locaux, ce qui nous oblige à nous fournir sur le net.
Les amorces non percutées s’expliquaient-elle par la faiblesse du grand ressort de chien?
Mon STARR ne fonctionnait pas correctement car les amorces percutées n’explosaient que de façon aléatoire! Après avoir eu l’avis de plusieurs armuriers, l’explication la plus probable était que le ressort de chien était trop faible. Plus de la moitié de mes amorces percutées ne s’allumaient pas, m’obligeant à vider les barillets chargés sans les tirer (opération délicate et longue). Le magasin Armenligne m’avait cependant fourni un nouveau ressort après une 1ère réclamation par mail qui fut prise en compte.
1ère réparation : comment démonter la crosse quand la vis qui la maintient est complètement bloquée ,
Dans un 1er temps, il fallait démonter la crosse du revolver pour renforcer le grand ressort du chien, ce qui se fait en dévissant une grande vis. Par contre le démontage complet du revolver, c’est autre chose; ce n’est pas à la portée du 1er venu et je n’ai jamais tenté de le faire sans l’aide d’un expert . Même l’armurier que j’avais fait intervenir avait dû prendre des photos pour le remonter.
1er problème : avec l’aide d’un ami compétent en matière de réparations d’armes anciennes, nous pensions réparer nous-mêmes le ressort de chien, mais la grande vis qui tenait la crosse étant totalement bloquée, le démontage était impossible ! Nouvelle déception qui impliquait le vendeur. Vendre une arme neuve dans cet état relevait de l’arnaque. Excédés, nous avions retourné l’arme à l’adresse d’Armenligne en Bretagne, au demeurant très difficile à trouver, car elle n’est pas sur leur site (ce qui n’était pas bon signe) !! L’arme expédiée en Recommandé avec AR, nous n’avions aucune nouvelle du vendeur. Finalement, étonnés de ne pas pouvoir le joindre par téléphone et après une enquête dans la localité, nous avions pu le contacter et obtenir qu’il retourne l’arme à notre adresse. Le STARR revint donc à notre domicile « comme il était parti », mais avec un ressort neuf à titre de dédommagement offert par le commerçant.
2ème problème inattendu !! L‘arme étant revenue, nous avions entrepris de détruire cette vis de fixation de la crosse. Nous l’avons détruite par étape, à l’aide d’une perceuse, et nous avons pu extraire de ce qu’il en restait . Ce travail délicat avait détérioré le taraudage de la vis, c’était incontournable . Mais une nouvelle surprise nous attendait, qui mettait encore en cause le sérieux du vendeur : la petite vis qui fixe le ressort de chien au cadre métallique de la crosse, était desserrée au point que le grand ressort « flottait », ce qui expliquait que le chien ne percutait pas et nous pensions avoir trouvé la cause de ce dysfonctionnement. Nous pouvions alors vérifier l’état du grand ressort de chien et son fonctionnement. Hélas, une fois le ressort bien serré, le chien frappait les amorces mais sans les faire exploser toutes. ! Déception ! On ne comprenait pas la raison de ce dysfonctionnement. Ce revolver avait sans doute été démonté antérieurement avant de nous être revendu. Il restait à refaire la vis de fixation de la crosse et nous l’avons remplacée par une vis qui n’avait pas le même filetage. Il avait donc fallu percer et tarauder les 2 trous prévus dans le cadre. Un travail de restauration inconcevable pour une arme neuve.
2ème réparation : comment rendre le ressort du chien plus raide!
L’hypothèse du ressort de chien trop faible revenait donc en force! J’entrepris alors de détremper le ressort, de le retendre en accentuant sa courbure, puis l’ayant retrempé (à l’huile), je croyais pouvoir disposer d’un revolver en état de fonctionnement, mais après essais, le résultat n’était toujours pas convaincant.
Cette méthode est particulièrement délicate, car détremper un ressort n’est pas évident.
La recette pour tremper de l’acier : chauffer jusque 900 à 1100° couleur rouge orange dans un foyer de charbon, une petite forge, ou avec un chalumeau, jusqu’à que le métal ne soit plus magnétique; ensuite le plonger dans l’huile en l’agitant sans arrêter (important de chauffer la pince avec pour ne pas provoquer un point froid sur la pièce et dans un sceau d’huile pas une tasse !!! )et si on a un four genre petit four à émaux on réchauffe la pièce pour rendre plus souple. la trempe à l’eau rend le métal trop fragile pour un ressort de chien d’arme. [voir le site http://www.tireur.org/forum/read.php?26,200517,200517%5D
♣ Nouveaux essais de tir avec le Starr et mes conclusions concernant le fonctionnement du revolver
J’avais acheté deux barillets de STARR (Pietta) auprès de SHOP 57, un vendeur en Moselle qui assurait une vente en ligne crédible (les STARR sont très recherchés en Pologne) et j’avais également changé le guidon, avec l’intention de faire des « cartons ». Hélas, les premiers essais de tirs confirmant l’impossibilité de tirer en SA, en raison des ratées. Je fus contraint de faire des tirs instinctifs en DA. Le revolver offre une bonne prise en main et le tir surprenait par sa rapidité. Je pus néanmoins faire quelques tirs en SA, mais avec de nombreuses amorces perdues. Depuis j’en suis resté là, laissant ce revolver dans mon coffre…. et 2 ans plus tard, j’ai décidé je reprendre le problème. ‘
Cette fois-ci, je voulais tester la précision du tir. A l’essai, le STARR est un révolver qui tire assez bien en SA (si le coup part) et qui peut donner des résultats bien plus précis que ceux que j’ai trouvé sur un site d’internet (voir la cible suivante). Bien entendu il y a eu des amorces qui ne percutaient pas… Vous trouvez ci dessous est un essai de tir à 25 m (avec appui) dont le résultat est nettement meilleur que celui présenté à droite (que j’ai emprunté à un site dont je n’ai plus les références), effectué avec des balles ogivales. Le tireur qui nous a proposé ses performances, mais son tir parait « un peu » maladroit. Les balles ogivales sont-elles en cause ?
3ème réparation : allongement du nez de chien (percuteur), solution proposée par un armurier qui n’était pas audacieux …
Face à ces dysfonctionnements, j’étais contraint de confier le revolver à un armurier pour résoudre le problème. Selon moi, la solution consistait à mettre une vis de réglage de la puissance du grand ressort de chien ou de fabriquer un ressort plus puissant. Nous en avons parlé… mais l’armurier a choisi de rallonger le percuteur (par une soudure) sans toucher au ressort de chien. faut-il conclure qu’il n’était pas compétent pour résoudre un problème qui mettait en cause la puissance du chien?
Retour de l’arme après intervention de l’armurier : le chien avait été rallongé de plus d’1 mm. Une belle soudure : le chien était comme neuf, une intervention superbe… qui à mon avis a eu comme effet d’améliorer la percussion en DA, mais qui n’a pas eu d’effet sur le tir en SA. J’ai fait plusieurs tests en simple et double action et cette fois-ci encore la percussion des amorces en simple action était souvent ratée. En réalité, L’armurier ne pouvait pas améliorer le grand ressort de chien et m’a donné l’adresse d’un fabricant, que j’ai contacté plus tard, mais qui s’est trouvé embarrassé lui aussi au vu des photos du ressort: l’arrondi qui accroche une sorte de petite clé en T elle même accrochée au chien est complexe à fabriquer m’a t-il dit…
J’ai donc consulté un autre armurier réputé très compétent dans la réparation des armes, mais comme il me demandait l’enregistrement du numéro de mon STARR pour pouvoir accepter l’intervention, une formalité obligatoire même pour une arme à PN, je n’ai pas accepté de lui confier la réparation de mon STARR. Selon cet armurier, la cause du défaut de percussion serait probablement due à la faiblesse du ressort de chien. Il m’a conseillé de mettre une « cale » entre le grand ressort et la carcasse pour augmenter la puissance du ressort . J’ai objecté qu’elle ne tiendrait pas! Selon l’armurier, ça peut tenir… Déçu, je suis reparti avec mon STARR et unproblème no résolu. L’armurier avait constaté que les 2 ressorts que j’avais acheté chez DIXIE GUN WORKS aux USA (prévus pour le STARR), étaient plus fins que mon ressort d’origine. Je précise que le grand ressort est identique sur le SA et le DA. Depuis j’ai vérifié: selon moi la puissance de ces ressorts de rechange est parfaitement identique à celle de mon ressort d’origine : ils sont bien prévus pour le STARR. Cela se confirme en appuyant sur la détente: la résistance de la détente est la même. Et les résultats sont également identiques : cela fonctionne parfaitement en DA mais je constate les mêmes ratées en SA!
Pour information, le grand ressort de chien du STARR est quasiment introuvable en France et j’en avais donc acheté deux chez Dixie Gun Works à un prix très modéré. Le délai de livraison était un peu long, 15 jours, mais je n’ai jamais eu de problème avec leurs livraisons: c’est une société sérieuse. J’ai alors appris que les STARR double action (fabriqués par Pietta) ne se vendent plus en France et que l’importateur Pietta en France ne distribue plus cette arme! Faut-il comprendre que les revolvers STARR vendus en France fonctionnent moins bien que ceux vendus aux USA .
J’en profite pour donner l’adresse du site DIXIE GUN WORKS qui vend de nombreuses pièces du STARR Pietta, une arme « côtée » aux USA! DGW est une société que je recommande à ceux qui cherchent des pièces pour leurs reproductions de revolver à PN . On trouve des barillets et des pièces essentielles au fonctionnement du STARR. Comparé aux vendeurs d’armes à PN en France, notamment Lavaux, DGW, c’est l’Eldorado! du poudreux! Il faut simplement commander en anglais et pour ceux qui ne savent pas l’anglais, le site Reverso est la solution à leur handicap…
4ème réparation de mon STARR : comment augmenter la tension du grand ressort du chien en SA: bricolage et système D?
Ayant consulté un ami sur cette problématique, qui comme je l’ai dit, est expérimenté dans la mécanique des armes anciennes, il confirmait le conseil de l’armurier mosellan: mais avant de bricoler l’arme pour mettre une cale, j’ai quand même vérifié si on pouvait améliorer la percussion en utilisant des cheminées M6x0,75 plus longues. En réalité, les cheminées PIETTA plus longues que le modèle standard bloquent la rotation du barillet. Il faudrait alors sacrifier une cheminée dans un lot pour la raccourcir un peu et tester cette solution, mais je n’en suis pas convaincu.
Donc il y a deux avis en faveur d’un renforcement de la tension du grand ressort, contre l’avis du 1er armurier qui avait opté pour un allongement du percuteur.
J’ai tenté de donner plus de puissance au ressort de mon STARR Pietta , ce qui semble facile, puisqu’il suffit de mettre une cale entre le ressort et le cadre de la crosse, mais dès qu’on donne plus de raideur au ressort, il est difficile, sinon impossible de presser la détente car elle se bloque. Vouloir la forcer, c’est risquer de tout casser. !!! J’ai donc essayé plusieurs cales et je suis parvenu à trouver une solution.
J’ai donc essayé de placer des cales entre le ressort et le cadre de la crosse. cependant pour que les cales tiennent, il faut faire une encoche dans le cadre de la crosse et d’autre part, les cales étaient toutes trop épaisses, au point qu’il était impossible de presser la détente!!! Je pense que les cales présentent un risque pour le mécanisme du STARR. D’une part il est évident que la marge d’augmentation de la puissance du ressort pour améliorer la percussion en SA est réduite, sinon, c’est le fonctionnement de la DA qui sera impossible. Ce ressort doit être un peu plus raide, mais avec suffisamment de souplesse quand même. D’autre part, augmenter la tension du ressort de chien se traduit par un blocage de la détente, qui ne supporte pas un effort excessif. C’est délicat. D’autres pièces pourraient casser, comme par exemple la liaison entre le ressort et le chien qui est fragile … un casse tête. Il faudrait deux ressorts différents sur la même arme!
Autre inconvénient, la cale ne permet pas un « réglage » progressif de la tension du ressort. Elle suppose des essais multiples et laborieux pour obtenir la bonne épaisseur qui devient définitive. Deux solutions me paraissait possibles.
- Soit de mettre une vis dans le cadre pour augmenter la puissance du ressort, ce qui permet de régler cette vis pour obtenir la bonne tension du ressort,
- soit de souder (soudure TIG) un petit bourrelet à l’intérieur du cadre en acier, sous le ressort. On pourrait alors limer la soudure jusqu’à obtenir la bonne épaisseur pour servir de cale: cette dernière solution me tentait beaucoup, bien qu’elle nécessite elle aussi quelques essais laborieux. En contre partie, elle ne demande aucune complication pour assurer la stabilité de cette cale, elle est durable, elle n’altère pas l’esthétique l’extérieur de la crosse et les essais vont se faire de façon très progressive . La lime, c’est un outil qui me convient bien.
C’est alors que j’ai eu une idée, qui dans son principe, pouvait aider à tester l’épaisseur du bourrelet. J’ai inséré un câble électrique sous le ressort, et je l’ai attaché à la grande vis de la crosse. J’ai alors tenté de tirer à blanc, en DA et en SA… C’était un miracle : les amorces explosaient parfaitement aussi bien en SA qu’en DA. L’augmentation de la résistance de la détente à la pression du doigt me semblait acceptable. Certes il me fallait accompagner la pression sur la détente en pressant légèrement la queue du chien. C’est d’ailleurs ce que fait le présentateur de Cap&ball.
Du coup j’ai entrepris de fignoler cette adaptation . J’ai donc réalisé une petite lamelle d’acier que j’ai inséré sous la tête de la vis de maintien du ressort. Cette languette était enroulée sur elle même à son extrémité pour que le câble en cuivre puisse s’accrocher autour, ce qui l’empêchait de bouger. Hélas, une fois la crosse remontée, malgré cette adaptation, les défauts de percussion réapparurent. Sans doute moins fréquemment, mais beaucoup trop pour mon goût. Je n’y comprenais plus rien!!!
En dernière analyse, ayant constaté que le câble électrique placé sous le ressort démontre que l’augmentation de la tension du ressort permet de résoudre le problème, nous décidons de mettre une vis de tension à travers la carcasse, sous le ressort. A bientôt pour vous donner les résultats de cette modification…
Réalisation d’une vis de tension du ressort de chien. Premiers essais encore ratés ?
Manifestement Pietta vend une arme qui présente un défaut. Alors, comment fonctionne le STARR de notre ami présentateur sur le site Cap&Ball, je veux parler de l’original, pas de la copie ? Je reste perplexe.
J’ai attendu plus de 4 ans pour obtenir de ce STARR un fonctionnement correct, jusqu’au jour où un ami qui dispose de compétences dans le domaine de la réparation des armes, me proposa de mettre la vis de tension que je préconisais de longue date … et le résultat est fonctionnel en SA, sans êtres parfait, comme je vais le montrer!
Comment avons-nous procédé? Ce que je dois dire concernant cette modification, c’est que l’intervention fut homéopathique, car lorsque j’ai vu que la vis avait été placée très près de la base du ressort et que j’ai constaté que sa taille était réduite, j’en étais surpris. Une toute petite vis avec un pas métrique M3 ou M4, qui fut placée tout près de la vis de fixation (entraxe de 1,35 mm). Et ce qui m’a surpris, c’est qu’elle ne dépasse que très peu du cadre en acier de la crosse, une fois réglée: c’est de l’ordre de quelques dixièmes de millimètre. Mon ami a foré dans le cadre avec l’outillage adéquat (un avant trou puis le taraudage), ce qui ce ne fut pas facile. Nous avions percé à l’intérieur de la crosse, car le cadre est bombé à l’extérieur et le foret aurait dérapé. Il fallait réussir la perforation en restant perpendiculaire: une perceuse à colonne était donc nécessaire. Le drame faillit arriver lorsque nous avons cassé un taraud qui, à cette dimension, est très fragile, mais heureusement nous avons pu le ressortir. Il y a eu cependant des petits dégâts « collatéraux » (on en voit les traces sur les photos) !!!
Il faut dire que la marge de manœuvre pour augmenter la tension du ressort de chien est étroite, car l’augmentation de cette tension a des effets dommageables sur la détente et d’autre part sur la précision, car si on doit forcer la détente pour obtenir de tendre le ressort en SA, il n’est plus possible de viser (c’est un coup de doigt garanti). Donc, il faut garder une détente souple. Voici les photos et comme vous le constatez on entrevoit à peine le dépassement de la vis qui est infime. La vis étant réglable, on doit obtenir un gain de tension minimal du ressort, mais suffisant pour une percussion efficace en SA. Côté esthétique, cette vis supplémentaire ne gâche pas le revolver, ni la prise en main.
Aux premiers essais, j’ai constaté que la détente était effectivement souple et que les amorces explosaient … Mais ensuite la pression sur la détente rencontrait une résistance en fin de course et sa course ne suffisait pas à amener le chien en position armé. Arrivé à un certain point de recul de la détente, ça coince et la détente se bloque. Vouloir la faire passer en force, c’était inutile et je risquais de casser une pièce.
D’autre part la rotation du barillet pour passer à la cheminée suivante est interrompue : le barillet n’a pas tourné suffisamment et le verrou ne trouve pas l’encoche sous le barillet. Donc il y avait un blocage de la détente .
Pas de panique, examinons le problème. En pratiquant plusieurs essais, en simple action, avec un ressort plus tendu, je suis parvenu à une solution: pour presser sur la détente et amener le chien en position armé:
il faut placer le doigt sur la détente, dans le pli de la 1ère phalange de l’index, ce qui permet de mieux presser sur celle-ci et le contrôle de la pression est meilleur.
Il suffit alors d’aider la rotation du barillet (avec la main gauche) pour qu’il atteigne le repère dont j’ai parlé en début d’article. Et simultanément le verrou se place dans son encoche sous le barillet et le blocage de la détente cesse, sans exercer de pression anormale sur celle-ci. La cheminée est alors face au chien (l’indexation est bonne) et le chien a atteint l’armé. Arrivé à ce point, si on presse sur le petite détente le chien frappe l’amorce et la percussion fonctionne à 90%. Je suis donc passé d’une percussion aléatoire (50%) à une percussion presque totale en SA, ce qui dès lors permet un tir avec visée et précision. La manœuvre est simple mais elle demande de bien connaitre son revolver. C’est dans la poche, problème résolu.
Évidemment le tir en SA avec ce petit souci suppose qu’on dispose de quelques secondes pour mettre le chien en position armé et que que cette opération peut se faire sans précipitation!
Essai de tir au stand…
Prochain article : Le Savage Navy cal. 36, un autre modèle de revolver à PN qui révolutionnait la technologie …
Le STARR n’est pas aussi innovant que le revolver SAVAGE Navy (cal. 36), qui a mes yeux mérite le terme de « Star »! Malheureusement ce revolver n’est pas reproduit.
Etant en admiration devant sa technique, convaincu par la vidéo de C&B, j’ai résolu d’en acheter un authentique. En principe je ne m’intéresse qu’aux revolvers calibre .44 et aux reproductions, mais ce revolver en cal. 36 fait exception ! Je doute cependant qu’un fabriquant de reproductions se lance dans sa fabrication et qu’il nous propose une réplique soignée, car ce revolver présente selon moi un handicap : sa visée . Par contre son fonctionnement est très au dessus des révolvers produits dans les années 1850-60. Donc à suivre …