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22 – La problématique du revolver STARR 1858 double action: un ressort de chien qui manque de puissance. Quelle solution?


Article modifié, complété  et mis à jour en avril -mai 2020: l’enquête sur le dysfonctionnement du STARR en SA se poursuit et une solution est ENFIN trouvée! 


 

Le revolver STARR 1858 cal.44, était une véritable innovation:  d’une part en raison de la Double Action (DA)  et d’autre part en raison du système de carcasse basculante, comme cela s’est fait pour les Smith et Wesson dans les années 1870. Il faisait concurrence au Remington New Army 1858. Le STARR est cependant d’une utilisation délicate, car  son ressort de chien doit être modifié pour être en parfait état de fonctionnement en SA.

 

Sur cette photo on voit très bien l’ergot conique à l’avant  du barillet : il n’y a pas d’axe. Ce qui est une innovation très intéressante:  pour sortir le barillet , on n’a pas à sortir l’axe, il suffit d’ouvrir la carcasse en dévissant un boulon!! Donc carcasse mobile, barillet sans axe, deux points très positifs.

J’avais  évoqué ce revolver dans mon article n°2, écrit à une date bien antérieure, mais mon information et mon expérience concernant le fonctionnement du revolver était  prématurée, car mes premiers contacts avec cette arme avaient été  décevants et abandonnés. Les essais pratiqués par CAP&BALL.EU (voir la vidéo qui suit) ont  relancé mon intérêt pour cette arme.

Mon article est resté confus, à l’état de brouillon depuis plusieurs années.  J’avais laissé mon blog et mon STARR en attente… L’article avait été écrit au fil de la plume et la cohérence du texte n’était pas bonne. J’avais ensuite abandonné le texte …. Il est maintenant terminé, et  je donne les conclusions qui  découlent des essais que j’ai pratiqués avec mon STARR . Je tente une explication concernant certains dysfonctionnements que l’on reproche à cette arme et qui contredisent la vidéo de Cap&ball.  Mais je ne suis pas le seul  à contester son fonctionnement, mais  ayant trouvé des solutions pour remettre ce revolver en parfait état de fonctionnement, je  suis  très séduit par cette arme que je trouve exceptionnelle.

Un  revolver critiqué 

Le STARR 1858 DA est poursuivi par une mauvaise réputation: en 1858 l’arme était jugée trop compliquée pour un usage militaire qui réclamait des armes d’utilisation facile et surtout précises. Aujourd’hui la réplique produite par Pietta suscite de la méfiance: elle présente un défaut de fonctionnement et un usage délicat qui découragent les tireurs. J’ai parcouru internet et j’ai constaté  qu’on lui reproche une finition sommaire de la mécanique, des blocages du barillets (qui pourraient également être dus à une mauvaise connaissance du fonctionnement) et peut-être un défaut qui n’est pas dû à Pietta:  la percussion des amorces est parfois  aléatoire, ce qui était le cas de mon STARR. Je ne suis donc pas le seul a avoir constaté ce défaut.

Voici quelques commentaires critiques que j’ai trouvés dans les forums concernant le Starr (produit par Pietta) ,  :  « J’’en ai eu un. Mais je n’ai jamais réussi à bien le faire tirer. L’acier est très mou, probablement trop pour avoir une arme fiable. » Ou encore celui-ci: « Pour être honnête,  à part sa gueule que je trouve d’enfer, la mécanique du Starr n’est pas, et loin s’en faut, une mécanique de précision. »  Certains acheteurs du Starr Pietta l’ont mis dans leur placard…   Un commentaire met le doigt sur un défaut de conception de l’arme.  Je cite le tireur: « Essais ce-jour avec 2,5 grammes de PNF2 pour le fun; mon Starr à un souci de percussion, le chien ne percute pas assez fort,  du coup il y a des ratés avec les amorces. » 

Le tireur prétend avoir résolu ce problème en s’inspirant du Remington 1858 (photo à gauche).  Il a ajouté une vis de tension au grand ressort pour donner plus de puissance au chien.  Après avoir examiné mon STARR, je pense que cette solution est possible, mais  il y a déjà la grande vis qui traverse le cadre de la crosse et celle qui maintient le grand ressort du chien.  Il faudrait  alors ajouter une vis supplémentaire.

Il est probable que le STARR a un défaut de conception à ce niveau. Est-ce que le grand ressort de chien produit par Pietta manque de puissance? Ou serait-il  en « fer blanc ». Je vous donne les adresses des forums  qui  traitent de ce revolver avec méfiance..

Récemment j’ai décidé de refaire des essais avec mon STARR pour mieux  comprendre  son fonctionnement. J’ai commencé par le dé-bronzer car je n’aimais pas le noir brillant qui le couvrait.  Je l’ai immergé  dans le vinaigre  (en obturant le canon et le mécanisme avec de la graisse). Il a fait trempette pendant 1/2 heure pour que  le bronzage disparaisse. Puis je l’ai entièrement nettoyé au Vaporetto et relavé au White spirit pour éliminer l’eau et le vinaigre  qui se nichent dans les coins … Il a finalement séché sur le fourneau du salon. Vous remarquerez qu’il a également perdu son levier de chargement, car je ne m’en sers pratiquement jamais : j’utilise un sabot « PSRauben » pour le charger et  au stand de tir,  j’ai un poussoir mobile qui remplace le levier, au cas où une balle viendrait à bouger…  Sans le levier, le STARR a davantage d’élégance.  J’ai en outre échangé son guidon d’origine contre un guidon en fibre de verre et depuis le dé-bronzage, ce guidon s’intègre bien avec l’acier nu…

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C’est un révolver qui a un « look » original et la prise en main est bonne. C’est aussi une arme équilibrée.

Une vidéo de « Cap&Ball.EU » (C&B) qui présente le STARR Double Action.

Le  présentateur de CAP&BALL (C&B) revalorise l’image des armes à PN auxquelles il consacre des vidéos bien faites.  Je remarque qu’il tâtonne un peu lors des essais de tir au Starr, ce qui ne me surprend pas. Le fonctionnement du Starr demande à être bien connu avant de se servir du revolver.  J’ai voulu mettre l’adresse de cette vidéo sur mon blog, mais  c’est la vidéo elle-même qui est apparue sur ma page! Certains me reprocheraient de faire du piratage, mais  mon intention est de faire connaître ce qui mérite de l’être. Je lui fais donc une publicité méritée.  Pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais, je vous conseille de regarder la vidéo, car les images parlent d’elles mêmes.

Je note que C&B tire avec des balles rondes (.457) et une charge de poudre suisse (2F) de  15 grains. Ce qui donne:  0,0648g x 15 = 0,9872g , soit presque 1 g de PNF2 suisse, tandis que la charge militaire était de 13 grains seulement pour une balle (.456).  Il obtient un tir très correct à 25 m. Cette information va à l’encontre de celle donnée par Marc Beliveau, un autre présentateur du Starr qui utilise une charge de 30 grains.

Le fonctionnement  du STARR en Simple Action demande un petit réglage: il faut simplement faire coulisser une petite pièce qui se trouve derrière la queue de détente pour opter entre SA et DA. Je souligne que le présentateur insiste pour dire que le seul moyen d’armer le chien, c’est de  presser sur la détente et non tirer le chien en arrière avec le pouce. [vidéo 2:56 et 3:15]. Cependant on constate qu’il aide le recul du chien avec la main gauche, tout en pressant sur la détente avec l’index de la main droite, car il déclare que la détente est dure.  Tiens donc!  Je pense que ce détail est essentiel et vous verrez en fin d’article quelle en est la raison …

 

 

HISTORIQUE

L’histoire d’Ebenezer STARR, l’inventeur de cette arme et de sa volonté pour la faire accepter par l’armée américaine est une Odyssée. Un homme remarquable par son engagement et sa détermination, mais il est probable que cette arme n’était pas vraiment adaptée à l’Armée de masse et que l’achat de l’arme par l’armée tenait beaucoup à l’appui dont STARR avait bénéficié par ses relations, la famille STARR étant bien implantée auprès des autorités militaires. Ebenezer STARR naquit en 1816 dans une famille spécialisée dans le commerce et la fabrication des armes blanches et des armes à feu. Après une scolarité normale et 4 ans dans la marine au cours desquels il voyagea, Ebezener se consacra à l’armurerie avec une seule idée en tête, la fabrication d’un revolver à double action pour l’armée.

En janvier 1856, il conçut et fabriqua une poivrière à double action et obtint un brevet qui protégeait son invention. Le brevet portait notamment sur une détente réglable, qui à l’époque parut fort compliquée par son système. Il allait essayer de transférer cette réussite sur un projet de révolver à double action. C’est en 1858 que STARR qu’il créa son prototype à double action, en cal .36. Il fut envoyé à la marine pour être testé. Mais dès les premiers essais, l’arme, par un caprice du destin, ne fonctionna pas correctement, ce qui n’arrivait presque jamais. STARR qui avait des appuis, bénéficia alors d’une seconde chance: l’arme devait être corrigée avant d’être présentée à nouveau aux autorités militaires.

Cet échec stimula STARR. Chaque pièce de l’arme fut revue et corrigée. Après des mois d’efforts, le revolver STARR double-action fonctionnait sans le moindre problème et les tirs étaient d’une grande rapidité. La supériorité du STARR sur Colt et Remington était alors considérable. Dès lors, l’ancien système à simple action faisait figure d’antiquité, mais les autorités militaires étaient méfiantes, et surtout pragmatiques, face aux nouvelles inventions, car l’histoire est faite de projets brillants, mais qui sur le terrain donnent des résultats imprévus (confère le Walker 1847) .

La Navy décida donc de faire subir des essais « intensifs » à ce révolver STARR double action en calibre 36 et commanda 500 revolvers, à 20$ l’unité. Pour satisfaire cette commande, STARR devait trouver des financements et il allait céder son brevet à des financiers, qui en retour s’engageaient à lui verser « à vie », un montant sur chaque arme vendue. C’est ainsi que fut créé la « STARR ARMS COMPANY » à New York. STARR allait occuper les fonctions de directeur technique dans l’usine. Des brevets furent déposés pour protéger les systèmes propres à l’arme. Un inspecteur déplora qu’aucun test de sécurité n’ait été fait, alors que des armes étaient déjà mises en vente. Par contre STARR entreprenait déjà de fabriquer le STARR DA en cal.44 pour répondre au marché militaire, modèle qui fonctionnait très bien et qui attirait l’intérêt des officiers. Des négociations eurent lieu avec l’Armée qui commanda 20 000 revolvers cal.44, ramenés ensuite à 15000 en raison des difficultés de l’usine à satisfaire une telle commande : problèmes de machines, de personnel, etc. Les tests étaient bons. D’après ce qu’il reste des archives de l’armée américaine en cette période de troubles de la guerre de sécession, ce sont 23.000 STARR .44 DA qui furent fabriqués de décembre 1861 à mai 1863, dont 21.000 pour le gouvernement.

MAIS, … sur le terrain, les militaires étaient réticents : des enquêtes furent menées, notamment dans les unités de cavalerie, la réponse fut unanime : cette arme leur paraissait beaucoup trop fragile, trop sophistiquée.  Cette opinion, s’était d’ailleurs répandue dans toute l’armée. et dura tout au long de la guerre. La Starr Arms Company fut mise en liquidation judiciaire en 1867 et l’usine fut vendue. A la fin du conflit, beaucoup de ces armes cal .36 et cal .44 furent entreposées dans des magasins militaires. Le gouvernement les revendit ensuite de 1865 à 1901. Ebenezer n’en continua pas moins à travailler sur d’autres armes.

La STARR Arms Company a finalement créé un second modèle, quand l’armée a boudé son système de double action.

Le STARR Simple action (SA) :  il fonctionne comme un Colt, ou un Remington 1858, avec une seule détente. Le modèle dispose d’un canon plus long et satisfait le tireur pour ce qui est du fonctionnement et de l’arme en général, du fait de la facilité à démonter le barillet et de l’ergonomie de sa conception, notamment de la poignée. Il  a été fabriqué en remplacement du modèle DA, considéré comme trop compliqué et cette version a alors été mieux vendue du fait de son système d’ouverture de la carcasse,  du changement de barillet et sans les inconvénients d’une mécanique fragile. Le STARR SA avait des atouts. Ce serait sans doute le système le plus simple  pour faire un changement de barillet, cependant le boulon de fermeture de la carcasse est un point délicat : dévisser prend peu de temps, mais le boulon risque d’être perdu lors des ouvertures répétées de la carcasse et surtout au cours d’un combat.

Voici un STARR de l’époque,  en simple action, vendu aujourd’hui à 4000$ aux USA!

 

STARR 1858 jguy

Fragilité du mécanisme ou complexité des opérations ?

Voici le  modèle DA, fabriqué par Pietta. C’est un revolver qui a une certaine classe. La carcasse est prévue pour être ouverte en dévissant une molette (un boulon) placée près du chien sur le côté droit de la carcasse, mais ce système présente un risque quand on démonte un barillet déjà chargé ou quand on met en place un barillet pré-chargé: car une fois la carcasse ouverte, le barillet ne tient plus et risque de tomber. Il est donc impératif que l’ouverture de la carcasse et l’introduction du barillet pré-chargé se fasse en orientant le revolver vers le haut au dessus d’un plan de travail, avec un chiffon qui sera destiné à amortir la chute du barillet.  Ce chiffon pourra également l’empêcher de rouler. Si on est très adroit et un peu inconscient,  on fait ça sans précaution, mais c’est totalement déconseillé sur un stand de tir.

gunsofamerica, starr 1858

Pour ouvrir la carcasse : on sort la vis de blocage à droite de la carcasse et on appuie sur le canon: il bascule  et la carcasse s’ouvre. Pour débloquer le barillet (côté cheminées), il faut légèrement presser sur la détente pour faire rentrer l’arrêtoir (verrou). Le risque, c’est que le barillet se décroche et tombe au sol, étant simplement tenu par sa partie arrière, encastrée dans la carcasse. C’est donc une manipulation qui demande de l’attention.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

REGLE IMPERATIVE : Le chien ne peut et ne doit être armé qu’avec la détente: on ne peut pas tirer le chien en arrière, à la main, sous peine de détériorer le mécanisme Seule la détente permet de faire reculer le chien.

Pour éviter la tentation de tirer sur le chien pour armer mon STARR,  j’ai modifié mon chien en réduisant la « queue du chien » qui est censée permettre de le tirer en arrière sur les SA, mais qui sur le STARR ne doit pas être utilisée!!  Sur cette photo récente, on voit bien  que le chien n’a plus qu’un moignon de « queue ».

Sur la vidéo, nous avons constaté que le présentateur de Cap&ball arme le chien en pressant sur la détente et tirant sur le chien avec la main gauche simultanément. Il respecte donc cette règle, mais en aidant la détente avec le chien,  ce qui lui permet en SA, de prendre la visée:   il peut donc faire un tir de précision.   Ce qui n’a pas été mon cas, car les percussions étaient aléatoires en SA , et comme je n’ai pas essayé d’autre STARR, il m’est difficile de prétendre que ce n’est pas possible avec les copies de chez Pietta.  Je pense que son STARR a été modifié, comme je vais le faire avec le mien.

Sur le STARR , il y a d’une part une position de sécurité (image 2) qui permet de mettre le barillet en roue libre pour placer les amorces, …. et d’autre part, il y une position dite d’ armé » (image 3) quand on presse sur la détente, de façon très retenue, contrôlée.  

Pour sortir le barillet on doit procéder avec doigté : toute action sur la première détente ne peut être annulée que par une pression sur la seconde qui se trouve derrière elle! Autrement dit, pour rentrer l’arrêtoir et pouvoir sortir le barillet, il faut d’abord appuyer sur la première détente et une fois barillet dégagé, on ne peut ramener  le chien au repos qu’en appuyant sur la seconde détente, sinon ça bloque et ça casse.

C’est là que le fonctionnement est complexe et surtout surprenant: lorsqu’on utilise ce revolver en DA, on presse la détente pour un « armé » complet, sans pouvoir prendre la visée, ce qui fait qu’au bout de sa course vers l’arrière, le chien revient en avant et percute alors l’amorce. C’est le principe de la DA. On peut ainsi faire du tir rapide : bang-bang-bang !!! Mais c’est un tir au jugé (tir rapide) adapté au CAS (Cowboy Action Shooting)!

 

Une délicate remise en place du barillet ! Il faut repérer la bonne position du barillet.

Lorsqu’on remonte le barillet dans la carcasse, le verrou doit être parfaitement replacé dans une encoche, sinon,  lorsqu’on tentera de presser sur la détente, elle se bloquera, car le verrou empêchera le barillet de tourner. Pour éviter cela il faut bien repérer la position de l’encoche que l’on va placer en face du chien : elle doit être dans le prolongement de celui-ci.en SA

Généralement, dans la précipitation, le verrou n’est pas bien mis dans l’encoche sous le barillet et lorsqu’on presse sur la détente,  ça bloque et on risque de tout casser.   Donc il faut donc mettre la carcasse à la verticale (de préférence) et insérer le barillet en vérifiant le point de repère (voir image 1) qui permet de s’assurer que le verrou est bien dans une encoche.  Ceux qui ne démontent pas leur barillet et qui chargent avec des cartouches papier n’auront pas ce problème.

Précautions  à prendre  concernant l’utilisation du STARR : C’est une arme qu’il faut apprendre à manipuler sans chargement.

La mise en place du barillet (après avoir fait basculé la carcasse) est délicate, car tant que la carcasse n’est pas refermée, le barillet peut tomber  au cours de cette opération,  ce qui constitue un argument pour un chargement traditionnel moins risqué, sur  le stand de tir : on  charge l’arme sans sortir le barillet et on utilise le levier de chargement pour sertir les balles.

A la fin du changement de barillet, j’insiste sur l’utilité de contrôler visuellement de l’indexation (il faut que le barillet soit bien à sa place pour que le verrou (l’arrêtoir) ne bloque pas la rotation, ce qui constitue un incident de tir à éviter.

L’encoche qui se trouve au bout de la flèche (sur la photo 1) et qui vient affleurer la partie haute de la carcasse me sert de repère visuel. Si elle est bien à fleur de la partie supérieure de la carcasse, l’arrêtoir du verrou est placé au bon endroit, dans son encoche, sous le barillet. Le barillet va pouvoir tourner lorsqu’on appuiera sur la détente et les cheminées (avec l’amorce)  vont se positionner devant le chien.  Mais pour que cela fonctionne, il faut encore s’assurer que l’arrêtoir est bien entré dans l’encoche et pour cela il faut légèrement faire bouger le barillet et vérifier qu’il est bien bloqué, sans le moindre jeu. Le mieux est de vérifier à l’œil la pénétration de l’ergot du verrou sous le barillet. Ce contrôle est presque nécessaire avec le STARR, car les problèmes viennent le plus souvent d’un mauvais positionnement du barillet. Mais sur un stand de tir ce genre de vérification avec le revolver chargé, est mal perçue par les tireurs proches… on les comprend! Il faut donc mettre le revolver en sécurité: Mike Beliveau propose pour cela de laisser une chambre vide. Mais le STARR présente des encoches intermédiaires prévues pour la mise en sécurité de l’arme

La position de sécurité

Si on presse légèrement sur la 1ère détente, le chien recule de quelques millimètres et  se  met en position de sécurité (voir photo) : il ne peut être débloqué  qu’en appuyant sur la seconde détente  (la petite) qui se trouve à l’arrière du pontet. On contrôle visuellement que le chien est en position de  sécurité en s’assurant qu’il y a un jour entre lui  et la carcasse.  Si on veut tirer, il faut s’assurer que le chien est au repos : ce jour doit alors  avoir disparu (en pressant sur la petite détente).   On doit continuellement utiliser la petite détente pour ramener le chien au repos.  La  position de sécurité  est prévue pour mettre le barillet en roue libre, mais  elle n’est pas vraiment fonctionnelle , car  pour mettre le barillet en roue libre, il faut reculer le chien légèrement au delà de cette position de sûreté (qui laisse un croissant de lumière) et vérifier que le verrou est totalement rentré dans la carcasse, car ce verrou est biseauté et griffe le barillet. Le verrou biseauté est fragile. A noter que le STARR dispose de deux arrêtoirs qui interviennent alternativement.

Le STARR,  malgré son système de double action,  reste une arme à poudre noire et il ne faut en aucun cas utiliser de la poudre sans fumée!  Certains tireurs amateurs pourraient avoir la tentation de remplacer la PN par de la poudre moderne (PSF), tentation qui donnerait lieu à des accidents graves ! Les aciers actuels des revolvers Cap & Balls, bien que de bonne qualité, ne sont absolument pas adaptés à la PSF. Sur un stand de tir,  l’imprudence n’est pas acceptée…   !

 

L’utilisation du STARR en simple action (SA) ou en  double action (DA)

 

C‘est une arme qui est donc censée  permettre deux modes d’utilisation. La position du chien dite « armé » est prévue en SA.  Cela veut dire qu’on a la possibilité de choisir entre du tir rapide en DA et du tir contrôlé en SA. Est-ce que sur les STARR d’origine, le ressort du chien  était capable de travailler en SA et DA?

Le poids de la détente n’est pas excessif pour un revolver de guerre.   (le descriptif que l’on trouvait sur le site de Tecmagex le précisait, mais le STARR  a disparu de leur site). Le STARR double action possède donc un ressort de chien souple prévu pour la DA,  mais il est censé être adapté à un double usage DA et SA.   Pour opter pour l’un ou l’autre de ces usages , il faut n principe faire un réglage de la petite lamelle qui se trouve derrière la détente: on la monte ou on la descend (après avoir desserrer la vis).  En DA, lorsqu’on appuie sur  la détente, en fin de course,  elle pousse la petite détente qui se trouve derrière elle et le chien percute.  Mais en SA, ce n’est pas le cas:après avoir aligné le guidon et le cran de  mire sur la cible,  il faut déplacer le  doigt, pour appuyer sur le petite détente, c’est à ce moment seulement que le chien percute les amorces:  c’est prévu pour un  tir de précision.

Sur  cette seconde vidéo, le présentateur de « Forgotten Weapons », explique comment faire le réglage de la détente pour un usage sélectif en DA ou en SA. Il faut modifier la position de la  petite lamelle (et une vis) qui se trouve derrière la grande détente.

 

 

1/ Le  réglage pour un TIR en double action : rapide, instinctif, il peut se fait avec la 1ère détente (en forme de croissant)

  • Lorsque revolver fonctionne en double action: on presse sur la 1ère détente  et on tire 6 fois sans interruption. Le tir en double action ne permet pas de prendre la visée. Ce n’est pas un tir de précision. La puissance du ressort semble être adaptée à une pression souple et continue du doigt sur la détente pour un tir instinctif, c’est à dire  sans pouvoir prendre la visée: on tire rapidement  sans se servir du cran de mire qui, étant en mouvement  avec le recul du chien, ne sert absolument à rien.
  • En « double action », il n’est pas souhaitable de mettre un ressort trop puissant,  sinon le tireur se  crispe sur la détente et perd la cible. Mais a contrario,  si le ressort est trop doux, il n’aura pas assez de puissance pour faire exploser les amorces.
  • Lorsque le revolver est réglé pour le tir en DA , la première détente vient appuyer sur la seconde (qui dépasse légèrement à l’arrière du pontet, et le coup part.

Je précise que le revolver doit être réglé pour tirer en DA ou en SA:  c’est l’un ou l’autre, au choix. Pour cela il faut monter ou descendre une petite languette qui se trouve  au dos de la grande détente et qui est bloquée par une vis. On peut desserrer la vis avec une lame de couteau,  puis on déplace la languette  et on revisse. C’est très simple, mais  ce n’est pas pratique du tout sur le terrain de l’action de tir, car il faut un peu de temps et un couteau à lame fine …

Cependant même réglé en DA, on peut quand même tirer en SA, mais c’est plus délicat, car il faut savoir amener le chien en douceur sur la position SA:   si on presse délicatement sur la détente, il y  une sorte de point d’arrêt en fin de course du chien.  (image 3).  Le chien s’arrête, Mais si on presse trop fort sur la grande détente, le chien ne s’arrête pas: il fait sa course complète vers l’arrière et repart en avant pour percuter l’amorce. Si le chien est à l’arrêt (ou plutôt à l’armé, c’est un jeu de mots), il faudra alors appuyer sur le seconde détente pour que le coup parte, du moins en principe …

Les soldats en temps de guerre ne peuvent pas faire varier l’usage de l’arme à volonté.  C‘est pourquoi le réglage en DA permet les deux options, mais avec un peu de doigté.

2/ Le réglage pour un TIR en simple action : c’est un tir prévu pour prendre la visée et faire un tir de précision

  • 1/ le tireur presse la 1ère détente (en forme de croissant) de façon continue mais avec retenue. Le chien recule. mais si la pression est trop forte, le chien ne  s’arrête pas et le coup part.  Il faut faire ce mouvement avec doigté.

      2/ Un fois le chien en position armé,  le tireur déplace alors son index et appuie sur la seconde détente  (ce qui n’est pas très pratique)… qui se trouve derrière la détente principale, car la grande détente ne fonctionne plus.   Le tireur peut alors viser tranquillement. Quand il presse sur cette petite détente, le coup est censé partir, selon Cap&ball.  Je dis bien qu’il est censé « partir »…

  • Mais  mon STARR Pietta  ne fonctionne pas comme celui de Cap&ball, ce qui me laisse perplexe… Car en appuyant sur cette seconde détente,  le chien libéré n’a pas suffisamment de puissance pour faire  exploser les amorces.   Il va les écraser, mais la plupart n’exploseront pas.
  • J’ai longtemps cru que mon revolver présentait un défaut  de fabrication (le ressort de chien me semblant trop faible), mais n’est-ce pas le cas de tous les STARR fabriqués par Pietta? Car c’est un problème courant sur les révolvers STARR vendus par PIETTA

La 1ère vidéo de Cap&Balls qui montre le fonctionnement d’un STARR original, prouverait que ça percute aussi bien en SA qu’en DA. Mais je n’y crois pas. Il me semble  que pour chaque usage, le ressort doit avoir une puissance différente.  Le ressort tel qu’il est, fonctionne assez bien en double action, avec une course du chien plus longue.  Le grand ressort du chien est  prévu pour un tir en DA  (du moins avec le ressort de chez PIETTA).  C’est une hypothèse. Mais  sur la vidéo de Cap&Ball le présentateur montre que la pression qu’on doit exercer sur la détente sur la détente est forte, ce qui n’est pas le cas sur mon PIETTA, car sur celui-ci la détente est  souple!? C’est déjà un indice d’une différence  entre l’original et la copie du fabricant PIETTA ? Cap&Ball propose une seconde vidéo ou il compare   l’original et la copie et la comparaison de ces vidéos me laisse entrevoir que tout n’est pas identique.

De surcroît, dans cette vidéo où il compare l’original et la copie du fabricant Pietta,  on constatera de nombreuses ratées du tir en SA, comme c’est le cas pour mon STARR:  voilà qui prouve que la copie à un défaut  au niveau de son ressort de chien;

 

 

 

Suppression des  alvéoles pour  permettre  aux  amorces de tomber sans bloquer le barillet !

Sur ce STARR  d’origine,  les amorces sont très dégagées, mais il y a encore des cloisons qui séparent les alvéoles, tandis que sur d’autres originaux, et sur des copies PIETTA  les cloisons entre les alvéoles ont disparu!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est « rarement » évoqué, pour ne pas dire jamais, du moins à ma connaissance, que le Starr 1858  transgresse un tabou que l’on rencontre fréquemment dans les clubs de tir en matière de sécurité : le barillet du Starr ni  alvéole  ni cloison autour des amorces. C’est  la solution pour éviter que des morceaux d’amorces ne restent bloqués entre le barillet et la carcasse ? Je pourrais citer bien des forums où des tireurs se plaignent les amorces bloquées au cours des tirs. J’ai constaté en tirant avec mon STARR que les amorces tombent lors du tir avec un Starr, même en tir rapide.

La photo présentant mon Starr et ses 3 barillets alignés, montre bien les amorces totalement dégagées… Voici une photo qui n’est pas due à une falsification de ma part : je l’ai copiée sur la vidéo de Forgotten Weapons.  On voit que les alvéoles n’existent plus.  Une légende au sein du monde des poudreux veut que ces alvéoles protègent des départs en chaîne. D’autres explications ont été avancées, dont la plus crédible est celle d’un armurier qui considère que les alvéoles étaient destinées à recevoir de la graisse pour empêcher les chambres de prendre l’eau. C’est une hypothèse tout à fait intéressante.

Cette innovation du STARR est la preuve que la théorie de bistrot selon laquelle les alvéoles sont indispensables pour éviter les départ en chaîne, n’est que fantasme et chimère!  Fin d’une légende qui n’a que trop enfumé les esprits dans les clubs. 

 

La précision du tir au STARR  et le chargement selon Beliveau

Reste la question de la précision du revolver?  Pietta recommande des balles de 454,  Je constate que CAPANDBALL utilise des charges faibles 15 grains, soit un peu moins d’un gramme de PNF2.   Cela me parait raisonnable. De son côté Mike Beliveau  préconise un tir plus « puissant » (30 grains), car dit-il, ce revolver est fait à l’origine  pour un usage militaire  qui ne consistait pas à trouer du carton!  L’animateur de « OLD WEST MAGASIN » (Mike Beliveau) manipule son STARR avec aisance… Il considère que le doigt du chien est trop relevé, trop haut, ce qui rend difficile le placement du pouce sur  cet appui pour armer le revolver .   On notera que Mike beliveau arme le revolver en conservant l’index de la main droite sur la détente, ce qui est interdit  sur un stand de tir… pour une raison de sécurité.

Les avantages du STARR : un changement de barillet facile et l’utilisation de barillets préchargés. 

  1. Une carcasse fermée qui évite tous les problèmes liés à la clavette. Conséquence : on supprime le problème du jeu que prend le revolver entre le canon et le barillet, avec le temps et avec un usage abusif de l’arme,
  2. Un changement de barillet est facile, sans l’inconvénient d’un barillet bloqué sur son axe  (en raison des résidus de poudre) : le Starr n’étant pas traversé par un axe, le problème ne se pose pas!  La molette qui permet d’ouvrir la carcasse et de débloquer le barillet est facile à enlever : pas de perte de temps, pas d’effort, pas de bocage du barillet, mais attention à ne pas perdre la vis .
  3. On peut s’offrir quelques barillets supplémentaires (pré chargés)  pour éviter le fastidieux chargement sur le pas de tir, mais en prenant des précautions, car le barillet peut rouler,  n’ayant pas de face  plane. Il risque alors de tomber sur une cheminée et le coup partira.  D’où l’intérêt d’un sabot de chargement qui maintient le barillet lorsqu’on le charge.
  4. Un usage double action en tir instinctif et en simple action en tir de précision est un « plus » pour cette arme.
  5. La précision de l’arme est en rapport avec celles de son époque;
  6. l’absence d’alvéole permet un tir sans incident, dû à un blocage de la rotation du barillet par des amorces percutées

Les inconvénients :

  1. le risque de perdre la vis qui bloque la carcasse.
  2. un barillet qui n’est pas toujours facile à placer dans la bonne position: l’ergot du verrou est difficile à mettre dans l’encoche du barillet et l’indexation doit toujours être garantie par un contrôle.
  3. reste la question de la difficulté à presser sur la détente  qui en double action demande plus d’effort, puisque ce n’est plus le pouce qui arme. C’est sans doute pourquoi le présentateur de C&B appuie sut la détente et pour aider,  il tire en même temps le chien  avec le pouce, ce qui n’est pas prévu.
  4. l’impossibilité de prendre la visée en DA
  5.  Le dysfonctionnement en SA

Le présentateur de C&B constate que la détente est difficile à presser (il est obligé de se servir des deux mains et des deux doigts! ).  Il constate que diamètre des chambres du cylindre (.441) est trop étroit par rapport au diamètre intérieur du canon  en fond de rainures (.446): ce qui le conduit à conclure que cela ne peut pas donner une précision comparable.

« Load for the original: 457 RB + 18 gr corn wheat + 18 grain 3Fg Swiss. Load for the Pietta replica: 18 gr 3Fg Swiss + 18 grain corn wheat + .451 RB (unfortunately the cylinder sizes the bullet to .441, adn the bore dia between the lands is .446, so you can’T expect too much accuracy »…

Je constate (dans cette vidéo et dans la 1ère au début de mon article) quelques blocage du barillet dus à l’utilisation simultanée du pouce sur le chien et du doigt sur la détente…  et je constate surtout que deux amorces n’ont pas percuté (tir au revolver Pietta), ce qui me rappelle mes déboires avec ce revolver.  Le moment est donc venu de soulever le problème du grand ressort de chien. D’autres tireurs ont-ils constaté ce même défaut? Il serait intéressant d’obtenir des témoignages.

 

La réparation de mon STARR, acheté neuf chez Armenligne. Galère !

Actuellement le STARR n’est fabriqué que par Pietta. J’avais acheté mon STARR sur internet:  le prix était attractif et je croyais avoir affaire à une armurerie. Il s’agissait d’un « vendeur d’armes » en cours de fermeture.  Il me semble utile de rappeler le risque d’un l’achat d’une arme à PN sur des sites de vente en ligne qui ne sont pas suffisamment connus.  De toute façon, acheter une arme sans la voir est un risque. Il faut prendre certaines précautions :

  1. vérifier le lieu où se trouve le magasin (une adresse s’impose) et Google earth est un moyen de faire certaines vérifications.
  2. vérifier que le vendeur met  à disposition un numéro de téléphone où on peut le joindre (pour un 1er achat sur un site à risque, vérifier si le magasin donne une réponse à un petit mail) .

A ma connaissance les armureries en ligne qui respectent ces deux principes sont connues et crédibles.  Les armes à poudre noire sont rares chez les armuriers locaux, ce qui nous oblige à nous fournir sur le net.

Les amorces non percutées s’expliquaient-elle par la faiblesse du grand ressort de chien?

Mon STARR ne fonctionnait pas correctement car les amorces percutées n’explosaient que de façon aléatoire!  Après avoir eu l’avis de plusieurs armuriers,  l’explication la plus probable était que le ressort de chien était trop faible.  Plus de la moitié de mes amorces percutées ne s’allumaient pas, m’obligeant à vider les barillets chargés sans les tirer (opération délicate et longue). Le magasin Armenligne m’avait cependant fourni un nouveau ressort après une 1ère réclamation par mail qui fut prise en compte.

1ère réparation :  comment démonter la crosse quand la vis  qui la maintient est complètement bloquée ,

Dans un 1er temps, il fallait démonter la crosse du  revolver pour renforcer le grand ressort du chien, ce qui se fait en dévissant une grande vis. Par contre le démontage complet du revolver, c’est autre chose; ce n’est pas à la portée du 1er venu et je n’ai jamais tenté de le faire sans l’aide d’un expert . Même l’armurier que j’avais fait intervenir avait dû prendre des photos pour le remonter.

1er problème :   avec l’aide d’un ami compétent en matière de réparations d’armes anciennes, nous pensions  réparer nous-mêmes le ressort de chien, mais la grande vis qui tenait la crosse étant  totalement bloquée, le démontage était impossible ! Nouvelle déception qui impliquait le vendeur. Vendre une arme neuve dans cet état relevait de l’arnaque.  Excédés, nous avions retourné l’arme à l’adresse d’Armenligne en Bretagne, au demeurant très difficile à trouver, car elle n’est pas sur leur site (ce qui n’était pas bon signe) !!  L’arme expédiée en Recommandé avec AR, nous n’avions aucune nouvelle du vendeur.  Finalement, étonnés de ne pas pouvoir le joindre par téléphone et  après une enquête dans la localité, nous avions pu le contacter et obtenir qu’il retourne l’arme à notre adresse. Le STARR revint donc à notre domicile « comme il  était parti », mais  avec un ressort neuf à titre de dédommagement offert par le commerçant.

2ème problème inattendu !!  L‘arme étant revenue, nous avions entrepris de détruire cette vis de fixation de la crosse. Nous l’avons détruite  par étape, à l’aide d’une perceuse, et  nous avons pu extraire de  ce qu’il  en restait  . Ce travail délicat avait détérioré le taraudage de la vis, c’était incontournable . Mais une nouvelle surprise nous attendait, qui mettait encore en cause le sérieux du vendeur : la petite vis qui fixe le ressort de chien au cadre  métallique de la crosse, était desserrée au point que le grand ressort  « flottait », ce qui expliquait que le chien ne percutait pas et  nous pensions avoir trouvé la cause de ce dysfonctionnement.  Nous pouvions alors vérifier l’état du grand ressort de chien et son fonctionnement. Hélas, une  fois le ressort  bien serré, le chien frappait les amorces mais sans les faire exploser toutes. ! Déception !  On ne comprenait pas la raison de ce dysfonctionnement. Ce revolver avait sans doute été démonté antérieurement  avant de nous être revendu. Il restait à refaire la vis de fixation de la crosse et nous l’avons remplacée  par une vis qui n’avait pas le même filetage. Il avait donc  fallu  percer et tarauder les 2 trous prévus dans le  cadre. Un travail de restauration  inconcevable pour une arme neuve.

2ème réparation :  comment rendre le ressort du chien plus raide!

L’hypothèse du ressort de chien trop faible revenait donc en force! J’entrepris alors de détremper le ressort, de le retendre en  accentuant sa courbure, puis l’ayant retrempé (à l’huile),  je croyais  pouvoir disposer d’un revolver en état de fonctionnement, mais après essais,  le résultat n’était toujours pas convaincant.

Cette méthode est particulièrement délicate, car détremper un ressort n’est pas évident.

La recette  pour tremper de l’acier : chauffer jusque 900 à 1100° couleur rouge orange dans un foyer de charbon, une petite forge, ou avec un chalumeau,  jusqu’à que le métal ne soit plus magnétique;  ensuite le plonger dans l’huile en l’agitant sans arrêter (important de chauffer la pince avec pour ne pas provoquer un point froid sur la pièce et dans un sceau d’huile pas une tasse !!! )et si on a un four genre petit four à émaux on réchauffe la pièce pour rendre plus souple. la trempe à l’eau rend le métal trop fragile pour un ressort de chien d’arme. [voir le site http://www.tireur.org/forum/read.php?26,200517,200517%5D

 

♣ Nouveaux essais de tir avec le Starr et mes conclusions concernant le fonctionnement  du revolver

J’avais  acheté deux barillets de STARR (Pietta) auprès de SHOP 57, un vendeur en Moselle qui assurait  une vente en ligne crédible (les STARR sont très recherchés en Pologne) et j’avais  également changé le guidon, avec l’intention de faire des « cartons ».  Hélas, les premiers  essais de tirs confirmant l’impossibilité de tirer en SA, en raison des ratées.   Je fus contraint de faire des tirs instinctifs en DA. Le revolver offre une bonne prise en main et le tir surprenait par sa rapidité. Je pus néanmoins faire quelques tirs en SA, mais avec de nombreuses amorces perdues. Depuis j’en suis resté là, laissant ce revolver dans mon coffre…. et 2 ans plus tard, j’ai décidé je reprendre le problème. ‘

 Cette fois-ci, je voulais tester la précision du tir. A l’essai, le STARR est un révolver qui tire assez bien en SA (si le coup part)  et qui peut donner des résultats bien plus précis que ceux que j’ai trouvé sur un site d’internet (voir la cible suivante). Bien entendu il y a eu des amorces qui ne percutaient pas…  Vous trouvez ci dessous est un essai de tir à 25 m (avec appui) dont le résultat  est nettement meilleur que celui présenté à droite  (que j’ai emprunté à un site dont je n’ai plus les références), effectué avec des balles ogivales. Le tireur qui nous a proposé ses performances,  mais  son tir parait « un peu » maladroit. Les balles ogivales sont-elles en cause ?

 

3ème réparation : allongement du nez de chien (percuteur), solution proposée  par un armurier qui n’était pas audacieux …

Face à ces dysfonctionnements, j’étais contraint de confier le revolver à un armurier pour résoudre le problème. Selon moi, la solution consistait à mettre  une vis de réglage de la puissance du grand ressort de chien ou de fabriquer un ressort plus puissant. Nous en avons parlé… mais  l’armurier a choisi de rallonger le percuteur (par une soudure) sans toucher au ressort de chien. faut-il conclure qu’il n’était pas compétent  pour résoudre un problème qui  mettait en cause la puissance du chien?

Retour de l’arme après intervention de l’armurier :  le chien avait été rallongé de plus d’1 mm.  Une belle soudure : le chien était comme neuf, une intervention superbe… qui à mon avis a eu comme effet d’améliorer la percussion en DA, mais qui n’a pas eu  d’effet sur le tir en SA.  J’ai fait plusieurs tests en simple et double action et cette fois-ci encore la percussion des amorces en simple action était souvent ratée. En réalité, L’armurier ne pouvait pas améliorer le grand ressort de chien et m’a donné l’adresse d’un fabricant, que j’ai contacté plus tard, mais qui s’est trouvé embarrassé lui aussi au vu des photos du ressort: l’arrondi qui accroche une sorte de petite clé en T  elle même accrochée au chien est complexe à fabriquer m’a t-il dit…

J’ai donc consulté un autre armurier réputé très compétent dans la réparation des armes, mais comme il me demandait l’enregistrement du numéro de mon STARR pour pouvoir accepter l’intervention, une formalité  obligatoire même pour une arme à PN, je n’ai pas accepté de lui confier la réparation de mon STARRSelon cet armurier,  la cause du défaut de percussion serait  probablement due à la faiblesse du ressort de chien. Il m’a conseillé de mettre une « cale  » entre le grand ressort et la carcasse pour augmenter la puissance du ressort . J’ai objecté qu’elle ne tiendrait pas!  Selon l’armurier, ça peut tenir… Déçu, je suis reparti avec mon STARR et unproblème no résolu.  L’armurier avait constaté que les 2 ressorts que j’avais acheté chez DIXIE GUN WORKS aux USA (prévus pour le STARR),  étaient plus fins que mon ressort d’origine. Je précise que le grand ressort est identique sur le SA et le DA.   Depuis j’ai vérifié: selon moi la puissance de ces ressorts de rechange est parfaitement identique à celle de mon ressort d’origine : ils sont bien prévus pour le STARR.  Cela se confirme en appuyant sur la détente:  la résistance  de la détente est la même. Et les résultats  sont également identiques : cela fonctionne parfaitement en DA mais je constate les mêmes ratées en SA!

Pour information, le grand ressort de chien du STARR est quasiment introuvable en France et j’en avais donc acheté deux chez Dixie Gun Works à un prix très modéré. Le délai de livraison était un peu long, 15 jours, mais je n’ai jamais eu de problème avec leurs livraisons: c’est une société sérieuse.   J’ai alors appris que les STARR double action (fabriqués par Pietta) ne se vendent plus en France et que l’importateur Pietta en France  ne distribue plus cette arme!  Faut-il comprendre que les revolvers STARR  vendus en France fonctionnent moins bien que ceux vendus aux USA

J’en profite pour donner l’adresse du site DIXIE GUN WORKS qui vend de nombreuses pièces du STARR Pietta, une arme « côtée » aux USA! DGW est une société que je recommande à ceux qui cherchent des pièces pour leurs reproductions de revolver à PN .  On trouve des barillets et des pièces essentielles au fonctionnement du STARR. Comparé aux vendeurs d’armes à PN en France, notamment Lavaux, DGW, c’est l’Eldorado! du poudreux!  Il faut simplement commander en anglais et pour ceux qui ne savent pas l’anglais, le site Reverso est la solution à leur handicap…

 

 

4ème réparation de mon STARR : comment augmenter la tension du grand ressort du chien en SA:  bricolage et système D?

Ayant consulté un ami sur cette problématique, qui comme je l’ai dit,  est expérimenté dans la mécanique des armes anciennes,  il confirmait le  conseil de l’armurier mosellan:   mais avant de bricoler l’arme pour mettre une cale, j’ai quand même vérifié si on pouvait améliorer  la percussion  en utilisant des cheminées M6x0,75 plus longues.  En réalité, les cheminées PIETTA  plus longues que le modèle standard bloquent la rotation du barillet.  Il faudrait alors sacrifier une cheminée dans un lot pour la raccourcir un peu et tester cette solution, mais je n’en suis pas convaincu.

Donc il y a deux avis  en faveur d’un renforcement de la tension du grand ressort, contre l’avis du 1er armurier qui avait opté pour un allongement du percuteur.

J’ai tenté de donner plus de puissance au ressort de mon STARR Pietta , ce qui semble facile, puisqu’il suffit de mettre une cale entre le ressort et le cadre de la crosse, mais dès qu’on donne plus de raideur au ressort, il est difficile, sinon  impossible de presser la détente car elle  se bloque.  Vouloir la forcer, c’est risquer de tout casser.  !!! J’ai donc essayé plusieurs cales et je suis parvenu à trouver une solution.

 J’ai donc essayé de placer des cales entre le ressort et le cadre de la crosse. cependant pour que les cales tiennent, il faut faire une encoche dans le cadre de la crosse  et d’autre part, les cales étaient toutes trop épaisses, au point qu’il était impossible de presser la détente!!! Je pense que les cales présentent un risque pour le mécanisme du STARR.  D’une part il est évident  que la marge d’augmentation de la puissance du ressort pour améliorer la percussion en SA est réduite, sinon,  c’est le fonctionnement de la DA qui sera impossible. Ce ressort doit être un peu plus raide, mais avec suffisamment de souplesse quand même. D’autre part, augmenter la tension du ressort de chien se traduit par un blocage de la détente, qui ne supporte pas un effort excessif.  C’est délicat. D’autres pièces pourraient casser, comme par exemple la liaison entre le ressort et le chien qui est fragile … un casse tête.  Il faudrait deux ressorts différents sur la même arme!

Autre inconvénient,  la cale ne permet pas un « réglage » progressif de la tension du ressort. Elle suppose des essais multiples et laborieux pour obtenir la bonne épaisseur qui devient définitive. Deux solutions me paraissait possibles.

  1. Soit de mettre une vis dans le cadre pour augmenter la puissance du ressort, ce qui permet de régler cette vis pour obtenir la bonne tension du ressort,
  2. soit de souder (soudure TIG) un petit bourrelet à l’intérieur du cadre en acier, sous le ressort.  On pourrait alors limer la soudure jusqu’à obtenir la bonne épaisseur pour servir de cale: cette dernière solution me tentait beaucoup, bien qu’elle nécessite elle aussi quelques essais laborieux.  En contre partie, elle ne demande aucune complication pour assurer la stabilité de cette cale, elle est durable, elle n’altère pas l’esthétique  l’extérieur de la crosse et les essais vont se faire de façon très progressive . La lime, c’est un outil qui me convient bien.

C’est alors que j’ai eu une idée, qui dans son principe, pouvait aider à tester l’épaisseur du bourrelet. J’ai inséré un câble électrique sous le ressort,  et je l’ai attaché à la grande vis de la crosse. J’ai alors tenté de tirer à blanc, en DA et en SA…  C’était un miracle : les amorces explosaient parfaitement aussi bien en SA qu’en DA. L’augmentation de la résistance de la détente  à la pression du doigt me semblait acceptable. Certes il me fallait accompagner la pression sur la détente en pressant légèrement  la queue du chien.  C’est d’ailleurs ce  que fait le présentateur de Cap&ball.

Du coup j’ai entrepris de  fignoler cette adaptation . J’ai donc réalisé une petite lamelle d’acier que j’ai  inséré sous la tête de la vis de maintien du ressort.  Cette languette était enroulée sur elle même à son extrémité pour que le câble en cuivre puisse s’accrocher autour,  ce qui l’empêchait de bouger. Hélas, une fois la crosse remontée, malgré cette adaptation, les défauts de percussion réapparurent. Sans doute moins fréquemment, mais  beaucoup trop pour mon goût. Je n’y comprenais plus rien!!!

En dernière analyse, ayant constaté que le câble électrique placé sous le ressort démontre que l’augmentation de la tension du ressort permet de résoudre le problème, nous décidons de mettre une vis de tension à travers la carcasse, sous le ressort.  A bientôt pour vous donner les résultats de cette modification…

Réalisation d’une vis de tension du ressort de chien. Premiers essais  encore ratés  ?

Manifestement Pietta vend une arme qui présente un défaut. Alors, comment fonctionne le STARR de notre ami présentateur sur le site Cap&Ball, je veux parler de l’original, pas de la copie ? Je reste perplexe.

J’ai attendu plus de 4 ans pour obtenir de  ce STARR un fonctionnement correct, jusqu’au jour où un ami qui dispose de compétences dans le domaine de la réparation des armes, me proposa de mettre la vis de tension que je préconisais de longue date … et le résultat est fonctionnel en SA, sans êtres parfait, comme je vais le montrer!

Comment avons-nous procédé?  Ce que je dois dire concernant cette modification, c’est que l’intervention fut homéopathique, car lorsque j’ai vu que la vis avait été placée très près de la base du ressort et  que j’ai constaté que  sa taille était réduite, j’en étais surpris. Une  toute petite vis avec un pas métrique M3 ou M4,  qui fut placée  tout près de la vis de fixation (entraxe de 1,35 mm). Et ce qui m’a surpris, c’est qu’elle ne dépasse que très peu du cadre en acier de la crosse, une fois réglée:  c’est de l’ordre de quelques dixièmes de millimètre.   Mon ami a foré dans le cadre avec l’outillage adéquat (un avant trou puis le taraudage), ce qui ce ne fut pas facile. Nous avions percé  à l’intérieur de la crosse, car le cadre est bombé à l’extérieur et le foret aurait dérapé.   Il fallait réussir la perforation en restant perpendiculaire:  une perceuse à colonne était donc nécessaire.   Le drame faillit arriver lorsque  nous avons cassé un taraud qui, à cette dimension, est très fragile, mais heureusement nous avons pu le ressortir. Il y a eu cependant des petits dégâts « collatéraux » (on en voit les traces sur les photos) !!!

Il faut dire que la marge de manœuvre pour augmenter la tension du ressort de chien est étroite, car l’augmentation de cette tension a des effets dommageables sur la détente et d’autre part sur la précision, car si on doit forcer la détente pour obtenir de tendre le ressort en SA, il n’est plus possible de viser (c’est un coup de doigt garanti). Donc, il faut garder une détente souple.  Voici les photos et comme vous le constatez on entrevoit à peine le dépassement de la vis qui est infime. La vis étant réglable, on doit  obtenir un gain de tension minimal du ressort, mais  suffisant pour une percussion efficace en SA.  Côté esthétique, cette vis supplémentaire ne gâche pas le revolver, ni la prise en main.

 

 

 

Aux premiers essais, j’ai constaté que la détente était effectivement souple et que les amorces explosaient …  Mais ensuite la pression sur la détente rencontrait une résistance en fin de course et sa course ne suffisait pas à amener le chien en position armé.  Arrivé à un certain point de recul de la détente, ça coince et la détente se bloque. Vouloir la faire passer en force, c’était inutile et je risquais de casser une pièce.

D’autre part la rotation du barillet  pour passer à la cheminée suivante est interrompue : le barillet n’a pas tourné  suffisamment et le verrou ne trouve pas l’encoche sous le barillet. Donc il y avait un blocage de la détente .

Pas de panique, examinons le problème. En pratiquant plusieurs essais,  en simple action, avec un ressort plus tendu, je suis parvenu à une solution: pour presser sur la détente et amener le chien en position armé:

il faut placer le doigt sur la détente, dans le pli de la 1ère phalange de l’index, ce qui permet de mieux  presser sur celle-ci  et le contrôle de la pression est meilleur.

Il suffit alors d’aider  la rotation du barillet (avec la main gauche) pour qu’il atteigne le repère dont j’ai parlé en début d’article. Et simultanément le verrou se place dans son encoche sous le barillet et le blocage de la détente cesse, sans exercer de pression anormale sur celle-ci.  La cheminée est alors face au chien  (l’indexation est bonne)  et le chien a atteint l’armé.  Arrivé à ce point, si on presse sur le petite détente le chien frappe l’amorce et la percussion fonctionne  à 90%.  Je suis donc passé d’une percussion aléatoire (50%) à une percussion presque totale en SA, ce qui dès lors permet un tir avec visée et précision.  La manœuvre est simple mais elle demande de bien connaitre son revolver. C’est dans la poche,  problème résolu.

Évidemment le tir en SA avec ce petit souci suppose qu’on dispose de quelques secondes pour mettre le chien en position armé  et que que cette opération peut se faire sans précipitation!

Essai de tir au stand…

Prochain article : Le Savage Navy  cal. 36, un autre modèle de revolver à PN qui révolutionnait la technologie …

Le STARR n’est pas aussi innovant que le revolver SAVAGE Navy (cal. 36), qui a mes yeux mérite le terme de « Star »! Malheureusement ce revolver n’est pas reproduit.

 

Etant en admiration devant sa technique, convaincu par la vidéo de C&B,   j’ai résolu d’en acheter un authentique.  En principe je ne m’intéresse qu’aux revolvers calibre .44 et aux reproductions, mais ce revolver en cal. 36 fait exception !  Je doute cependant qu’un  fabriquant de reproductions se lance dans sa fabrication et  qu’il nous propose une réplique soignée, car ce revolver présente selon moi un handicap : sa visée . Par contre son fonctionnement est très au dessus des révolvers produits dans les années 1850-60. Donc à suivre …

 

15- Comment améliorer la précision du tir au revolver à Poudre Noire : 1ère partie


La précision, un domaine nébuleux du tir à la PN ?

 L’ambition de faire d’un revolver à poudre noire une arme de compétition n’était pas dans le cahier des charges de l’époque de leur création. L’objectif était de descendre un mec à 15m et non de tirer sur une cible à 25m! Mais les modèles ont progressivement gagné en précision.

J’avais publié dans l’article N°10 (actuellement en cours de restauration) une longue et ambitieuse rubrique  sur cette question de la précision. Faute de temps cet article avait été écrit directement sur la toile sans être retravaillé.  J’ai donc enfin pu reprendre l’article pour le refaire et en faire trois articles distincts. Je tiens à préciser que je n’ai aucune prétention à  imposer ma vérité ou à prêcher l’évangile selon PSRauben, loin de là. Cet article sur la précision m’a posé beaucoup de problèmes, car parmi les différentes informations que j’ai recueillies, vous ne serez pas surpris d’apprendre que dans le domaine de la poudre noire, les points de vue divergent, ce qui ne rend pas la tâche facile. Je remercie ceux qui m’encouragent.

A titre d’exemple, je citerai quelques passages de empruntés au site « Poudre Noire Free.fr » (sujet: la graisse et le tir) commentaire de Cobravif, qui va à l’encontre de mes convictions.

Guide John FROSThttp://poudrenoire-free-fr.superforum.fr/t765-la-graisse-et-le-tir

« Je tire régulièrement à percussion depuis 1967, je n’ai jamais graissé les entrées de chambres sauf lorsqu’il pleuvait… Graisser la chambre devant la balle peut contribuer à la lubrification, mais il ne faut pas que la graisse soit trop dure ni qu’elle soit en trop grande quantité. Personnellement, dans les revolvers, je ne mets ni calepin, ni semoule. J’ai toujours procédé ainsi et je m’en suis toujours bien trouvé.  La semoule,il n’y a aucune raison d’en mettre. La granulométrique des poudres noires modernes offre les variantes qui permettent de charger les armes de tous calibres et tous types sans devoir verser de la semoule de blé dans des canons ou des barillets. »

En réalité, mon article est une sorte de mise au point selon ma conviction, mais il est fondamentalement ouvert au débat. Si un tireur se sent l’envie de publier sur mon blog un  article contradictoire, il me paraitrait intéressant de le publier, sous réserve qu’il soit argumenté. 

 Avant d’aborder des points précis pour réaliser cette ambition de donner plus de précision à nos flingues à PN, il faut passer par une connaissance des processus de fonctionnement de ces revolvers et par conséquent, il faut savoir « comment ça marche… « . C’est un long cheminement qui commence. La poudre noire, c’est un drôle de business.  La problématique d’un revolver, c’est sa qualité fabrication selon une exigence d’usinage . Les modèles courants de révolver C&B (Cap and Ball) ne sont pas garantis au top (pas de cahier des charges qui fixent les tolérances lors de la fabrication des pièces). Mais au delà de la fabrication, c’est aussi le fonctionnement de l’arme qui est complexe. Un tireur à la PN qui veut faire du tir de précision, doit expertiser son arme et en connaitre les défauts et les points faibles. Il faut devenir « un armurier sur la table de la cuisine »… avant de se faire un atelier.

 Tout cet apprentissage nécessite des connaissances qui se trouvent dans quelques ouvrages, mais en France, nous ne sommes pas « gâtés » car les théoriciens de la PN sont rares. Il en va autrement aux Etats Unis, domaine du tir à la PN par excellence!  Il faut donc  passer par  l’anglais pour se documenter. L’ouvrage de John FROST (le guide pratique du tir au revolver à percussion) par exemple, est basique, comme beaucoup d’ouvrages sur le tir à la PN. La précision concernant le tir avec une arme de poing à  PN, c’est l’arlésienne : on en parle en récitant des banalités, on  la pratique, on fait de la compèt’, mais quand il faut prendre son clavier pour mettre les choses au clair et diffuser ses connaissances, il n’y a plus personne.  Finalement ce sont des américains qui font des articles sur ce sujet. En  France, ceux qui font du tir de précision vont nous parler des règles de tir (FFT), des concours, et des positions adéquates, ils vont donner des conseils pour la visée, pour contrôler les coups de doigt, mais rien concernant la préparation  des revolvers pour faire du tir « de précision »; là c’est le domaine de l’aventure. Alors, j’ai décidé de remplir un tout petit peu ce vide et  je pense que nous allons devoir nous débrouiller tous seuls!  

Bien sûr « l’autre  variable essentielle » : c’est le tireur ! Il faut reconnaître que ceux qui savent tirer ont une expérience de la maitrise corporelle difficile à communiquer. Pour apprendre, il est recommandé de fréquenter un club. Ceci dit, la compétition et la précision sont deux domaines proches mais distincts, et sans faire de compétition, on peut parvenir à de bons résultats en cible.

Cibles

A/ La qualité de l’arme, ses défauts et sa préparation, des points incontournables pour la  précision du tir

La précision est limitée par la qualité de l’arme, ce n’est pas simplement comme le prétendent  certains une symbiose entre l’arme et le tireur . Il faut donc faire une expertise de celle-ci et voir si elle nécessite quelques modification ou réparations de nature à améliorer son potentiel. Parfois les défauts sont de nature à éliminer toute espérance de précision et on devra alors mettre l’arme dans  la vitrine (ou s’en servir comme matraque , par exemple).

Sur un forum j’ai trouvé un commentaire qui concerne l’état des chambres (régularité et alignement) d’un revolver à cartouches métalliques, mais qui est également pertinent pour un revolver à percussion.

Lors de l’expertise du revolver, les chambres du barillet peuvent présenter des particularités gênantes :

  1.   Les 6 chambres d’un barillet peuvent avoir un diamètre de sortie (tranche de barillet) variable, irrégulier, et cela peut provoquer une dispersion des tirs. Il est alors suggéré d’uniformiser les 6 sorties à l’alésoir expansible, au Ø de la plus grosse ».  [Ce qui veut dire qu’on peut élargir la chambre dans sa partie supérieure avec un alésoir, mais il faut avoir une compétence pour faire ce travail (armurier ou atelier de mécanique)].
  2.  De plus, sur les répliques itéliennes, le diamètre d’alésage de la chambre est généralement plus petit que le diamètre de canon à fond de rayures (différent selon le fabricant, le modèle, etc) . La balle sertie (serrerée) dans la chambre, ne va pas totalement remplir les rayures du canon, ce qui est réputé mauvais à tous les égards. Certains conseillent donc d’aléser les chambres pour les amener au Ø à fond de rayure, mais la plupart préfèrent contourner ce problème au niveau de la balle« … (d’où l’intérêt du plomb mou).

Si on veut rentrer dans le monde des tireurs de PN, deux points sont importants (il y en a d’autres):

Mesurer les  diamètres des chambres et mesurer le diamètre du canon à fond de rainures.

  • Cette première opération se fait avec de l’outillage destiné à mesurer le diamètre des cavités (pied à coulisse, palmer). Ce n’est pas très facile compte tenu des rainures du canon. La méthode la plus simple consiste à forcer des balles de plomb mou dans le canon et dans les chambres et de les extraire pour les mesurer.  Prendre une empreinte coulée (« carotte ») avec du Cerrosafe ou du soufre fondu est la meilleure méthode.  Il faut ensuite pouvoir extraire cette empreinte  sans l’endommager et sans qu’elle ne se rétracte trop après refroidissement.  Le Cerrosafe est très utilisé pour des mesures précises.  C’est un métal qui fond à basse température et qui se rétracte légèrement pendant une heure environ, ce qui laisse le temps de l’extraire, puisqu’il prend un peu de jeu, mais il a l’avantage de reprendre son volume après une heure. Le souffre se rétracte plus et se creuse au centre de la carotte, mais l’empreinte est bonne et fiable pour des mesures courantes.
  • Si le diamètre des chambres est inférieur à celui du canon en fond de rainures, un réalésage sera la solution pour améliorer la précision : sur ce point les américains sont unanimes. C’est aussi ce qu’il conviendra de faire si les chambres présentent des irrégularités de diamètre, sous réserve que le réalésage ne dépasse pas le diamètre du canon en fond de rainures: un très léger dépassement (de l’ordre du 1/100ème est recommandé).  Le réalésage se fait avec un alésoir à main au diamètre exact de ce que l’on veut obtenir. Il doit comporter un guidage vendu avec l’outil, sinon la chambre sera détériorée. Le problème que pose l’alésoir, c’est de pouvoir le ressortir de la chambre. Les alésoirs coniques ne conviennent pas dans la mesure où la balle ne tiendrait pas.

Procéder à la vérification de l’alignement canon/chambres.

  • La  rotation du barillet doit présenter les chambres dans l’alignement du canon. Tout défaut de concentricité des chambres ou d’alignement donne une perte de précision.  Certaines anciennes répliques de revolvers sont totalement anarchiques (à l’endoscope elles présentent des croissants lumineux qui  se situent dans toutes les directions) et c’est le cône de forcement qui est sencé rectifier les défauts (dans un mesure très relative)! Dans l’exemple qui suit, chaque chambre présente le même défaut: on pourrait alors faire un réalésage qui rectifie ce défaut d’alignement (là il faudrait travailler avec des machines de précision  qui demandent l’intervention d’un professionnel).
  • alignement du canon W 1901 ASM-Monk _0001_NEWDans l’idéal, cette opération de contrôle nécessite un endoscope (une caméra avec fibre optique)  qui donne une image de tout le conduit et de l’alignement. Sinon, ce sont des vérifications qui peuvent se faire avec une lampe, en enlevant la cheminée. Le meilleur contrôle devraient pouvoir se faire avec le Cerrosafe et le souffre, s’il s’agit de revolvers à carcasse ouverte. Le soufre colle un peu: on laissera un petit dépôt gras sur les parois des chambres pour pouvoir extraire la carotte. Il ne sera pas nécessaire  de monter très haut au dessus du cône de forcement (dans le canon) et on veillera à protéger le fond des chambres avec une boulette de  papier gras et une rondelle de papier ciré (découpée dans carton de lait) qu’on pourra extraire ensuite facilement, en démontant la cheminée.  La bourre au fond des chambres évite au Cerrosafe de descendre au fond de celles-ci et de se mouler dans l’entrée du conduit de cheminée. On pourrait alors avoir un moulage de la continuité canon-chambres avec une empreinte du cône de forcement. Si l’alignement n’est pas parfait, le cône de forcement doit rattraper ce défaut, mais dans une mesure raisonnable (angle de 5%); on pourra également repérer certaines chambres qui  seraient défectueuses et procéder  à des essais pour s’assurer que ces défauts ne sont pas à l’origine de certaines balles qui sortent du groupement sur la cible.

D’autres diagnostics de l’arme sont à faire en lien avec la précision :

  • La vérification du canon est indispensable, visuellement, certes, mais nécessaire : on doit s’assurer que le canon ne présente pas d’emplombage. Toute tache suspecte doit être grattée avec une brosse  de nettoyage  (en laiton) si nécessaire,  pour s’assurer qu’il ne s’agit que de résidus de poudre. Il existe des produits de nettoyage du canon en cas d’emplombage. Le pas de rainure, la qualité des rainures, leur profondeur, sont des points difficiles à contrôler. Le cône de forcement doit être net, lisse et sans usure. Si ce n’est pas le cas, laisser tomber. On peut tenter de faire une évaluation de l’état du canon et  voir si aucun gonflement n’est perceptible à  l’intérieur et à l’extérieur en utilisant une lampe, placée de telle sorte qu’elle donne une lumière rasante.
  • La qualité de fabrication du canon est également un facteur qui va intervenir dans la précision. Les canons ne sont pas tous fabriqués avec les mêmes procédés et les mêmes aciers. Leurs caractéristiques (souplesse, vibrations, etc) et leurs  performances diffèrent:  sur ce point, le potentiel de l’arme est un fait sur lequel on ne peut pas intervenir.
  • -mesure de l’entrefer avec un jeu de cales; la valeur moyenne constatée la plupart du temps est de l’ordre de 15 à 25 centièmes. À partir de 30 centièmes, il est  recommandé de ne pas acheter.
  • -vérification du jeu du canon sur  l’axe d’un Colt à carcasse ouverte; si le canon n’est pas stable, ne pas acheter, mais si on veut tirer avec il faudra veiller à le stabiliser. si l’assemblage canon/carcasse bouge, la précision est immédiatement affectée.
  • -vérification des cheminées; si les conduits dépassent nettement 0,7mm de diamètre, il faut les changer.
  • -vérification des instruments de visée (voir l’article 13) et notamment du chien qui doit être stable. S’il présente du jeu, la précision est mise en cause;

Du contrôle,  on passera en suite à la préparation :  le REGLAGE DU POIDS DE DETENTE.

On effectuera d’abord un contrôle de la souplesse de la détente, mais pour mesurer le poids de détente il connaitre le procédé (voir article 16), mais ce contrôle visuel n’est pas suffisant:  il faut démonter  le revolver pour vérifier si les crans d’armé et de demi armé sont en bon état. Sur une arme d’occasion, on peut avoir des surprises :  les crans peuvent avoir été réduits volontairement mais avec excès ou maltraités et si les crans sont « bouffés », il ne faut pas acheter l’arme. Ensuite on procèdera au réglage (voir article 16) avec des outils adaptés.

Un article comme celui de Philblack  concernant la vérification d’un revolver est  riche d’informations:

bizarreCertains revolvers donnent lieu à des tirs « étonnants »:  il faut distinguer les tirs qui sont constamment anormaux (un arrosage permanent par exemple), des tirs qui donnent lieu à des  résultats anormaux, mais qui vont être différents si on modifie le chargement. Par exemple : des tirs qui ont tendance à former « une sorte de gerbe », mais la gerbe n’est pas toujours orientée à l’identique. On peut se demander si au cours du tir, il y a un problème d’encrassement progressif ou si le canon s’échauffe. Un tir défectueux qui s’aggrave au cours du tir, indique un phénomène mécanique qui s’affirme au cours du tir;  il y a une explication à trouver. Il m’est arrivé d’avoir un Dragoon qui tirait selon une ligne horizontale!

Sur cette cible des tirs d’essais ont été effectués avec 3 révolvers et ont donné des résultats très  différents: le tir N°3 est normal, c’est un bon tir. Le tir N°1 est un mauvais groupement sans aspect particulier. Par contre le tir N° 3 est tout à fait particulier : les balles suivent une ligne descendante, ce qui demande une explication. Laquelle?

En demandant à un autre tireur de procéder à un essai de tir, on peut s’assurer que c’est bien le revolver qui « fait des siennes »!  Reste ensuite à trouver une explication. Si c’est une question d’échauffement, il faut voir si le revolver étant refroidi, le phénomène persiste. Il faut alors bien sûr vérifier l’encrassement, mais l’échauffement peut avoir d’autres explications liée à un défaut du canon ou du  cone de forcement, etc.

Le pas de rainures doit être adapté à la balle: ici nous allons nous limiter aux balles rondes qui sont les plus précises. Elles sont prévues pour des pas lents, étant donné que leur forme sphérique suscite peu de frottements dans le canon et qu’elles prennent mal les rainures.  Les ogives demandent un pas de canon rapide. Les rainures stabilisent les balles par effet de gyroscopie (rotation) et réduisent la dispersion des projectiles.  les balles rondes sont cependant plus précises dans les revolvers à PN qui ne donnent pas lieu à des vitesses comparables à celles des balles poussées par la PSF.

Sans modifier le revolver, s’il présente un fonctionnement normal, le chargement est le domaine qui peut apporter une amélioration des résultats lors du tir, mais le graissage est tout aussi important et pour finir, le calibrage des balles sera le 3ème temps de cette 1ère recherche de précision.

B/ La charge de PN et son incidence sur la précision   

 ATV Sportif, proposait un article correct concernant le chargement traditionnel, mais  sans prétention concernant la précision: depuis cet article a disparu.

« Pour un Remington la charge idéale pour commencer est 0.9g (l’équivalent d’une douille de 9mm parabellum remplie à ras bord), par la suite vous verrez si cela convient pour votre arme ou non ». Il conseillait  la P.N.F.2 « bourdaine » ou la poudre suisse n°2,  Il proposait l’usage de la bourre et de la semoule, sans plus d’information, mais déconseillait la semoule de blé dure qui agirait comme du sable et userait prématurément le canon. Pour la graisse « maison »,  AVT donnait la recette suivante: un mélange fait au bain marie,  composé de 50% de suif à tonneaux, de 50% de cire d’abeille pure et de 6 ou 7 cuillères à soupe d’huile de paraffine.  Curieusement pour un revolver en calibre . 44, il proposait des balles sous calibrées (cal. 450) au lieu du 454 qui est généralement utilisé, notamment pour un Remington 1858.

Nous avions abordé les charges de poudre noire  en indiquant celles qui sont courantes en calibre 44 et en posant quelques principes. L’un de ces principes étant que plus la charge augmente, plus elle augmente la puissance du tir (mais pas de façon proportionnelle) et plus la balle perd en précision.  Les tirs de précision vont de 0,7g à 1g  en moyenne, mais peuvent descendre jusqu’à 0,6g et monter au delà d’1g. Il semble cependant que chaque arme puisse avoir des paliers où la précision est bonne, bien que la dose de poudre soit supérieure  à celle recommandée.  Nous avions également posé comme principe que le tireur devait expérimenter diverses charges de PN pour tester celle qui donne à son arme les meilleurs résultats en termes de précision. Ceci suppose des essais et un relevé précis des charges et des impacts.

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Pour obtenir de la précision lors du tir, il faut que le chargement réponde à deux obligations : la rigueur des mesures et la régularité des charges.  D’une façon générale, la notion de « régularité » est importante en PN: régularité des balles et des charges, c’est la base d’un tir qui recherche la précision. Ceci conduit à l’achat d’équipements tels que : moules, presses de chargement, balances, doseuses à poudre, pied à coulisse, palmer etc. Nous y reviendrons. Mais c’est aussi l’exigence d’une poudre de qualité: les notions de granulation et de vivacité interviennent.  La plupart des tireurs au revolver utilisent de la PNF2, fournie au compte-goutte par l’Etat. Ensuite il faut faire des essais et trouver pour chaque arme les charges qui lui sont adaptées et qui donnent les meilleurs groupements.  Alors, pour cela, il faut mesurer, faire des essais, prendre des notes et faire des relevés (cela demande un esprit méticuleux). L’outil indispensable pour la précision est la balance numérique et le stylo.

Avant toute chose,  il est important d’utiliser la bonne poudre. C’est une affaire de granulation, donc de taille des particules de poudre.   Chaque niveau de granulation a ses caractéristiques de combustion. Les poudres les plus fines sont plus vives et donnent le plus de chaleur et de pression.  Le choix de la poudre est donc prioritaire, cependant différents aspects de sa combustion entrent en ligne de compte et a contrario les résidus de la combustion interviennent comme facteurs d’imprécision en raison de l’encrassement de l’arme.

Quand le choix de la charge est fixé après des essais qui visent à obtenir le meilleur groupement (dans les fourchettes qui sont connues),  cette charge adaptée à l’arme, à la distance,  devra être  versée dans chaque chambre avec une parfaite régularité. Par conséquent, comme je l’ai montré dans mes articles précédents,  il faut mesurer les doses, avoir des outils de chargement qui garantissent leurs quantités et  une compression régulière au moment du sertissage. REGULARITE des balles,  REGULARITE des chambres, REGULARITE des charges (poudre et semoule), REGULARITE des compressions. Ceci veut dire que le dosage de poudre doit se faire avec la balance de précision, plutôt qu’une simple doseuse.

Pour éviter le mélange de la poudre et de la semoule lors du chargement,  je préconise de les séparer par pastilletesun opercule fin et rigide (rondelle coupée à l’emporte-pièce dans un  carton de lait) que je place sur la poudre.Je l’aide à descendre avec une douille de telle sorte qu’il tombe à plat, et au cas où il se place de travers, je le sors avec une pince à épiler);. En descendant dans la chambre, il nettoie les particules de poudres qui seraient restées collées sur les parois de celle-ci et une fois qu’il est au fond, je le presse délicatement pour que la poudre se tasse légèrement et  se place bien à plat. L’opercule va garantir la séparation de la poudre et de la semoule.  Cet opercule est  également très utile en cas d’erreur de chargement ou si la charge de poudre ne part pas. On pourra alors vider la chambre en démontant la cheminée et récupérer une partie de la poudre grâce à l’opercule.  Il permettra aussi de sortir la balle plus facilement avec une tige d’acier légèrement courbe, car il facilite la poussée de la balle pour l’extraire.

C/ Le sertissage de la balle, quelle incidence sur la précision?

La presse assure le meilleur sertissage sans déformer la balle, sans brutalité avec une pression choisie (on peut « comprimer fortement ou modérément) . C’est un travail qui se fait avec la sensibilité de la main sur le levier de presse. Sertir chaque balle séparément est impératif pour sentir la pression et compresser la poudre et la semoule.  C’est au moment du sertissage que l’on constate des erreurs de chargement (une balle qui s’enfonce trop, il faut en chercher la cause). Aussi précautionneux soit-on, les erreurs de chargement surviennent et le sertissage chambre après chambre assure le contrôle d’un chargement correct.

Au  stand de tir, si on utilise un sabot de chargement que je recommande, il faut forcer la balle en frappant le refouloir de la paume de la main (un outil fabriqué « maison » avec une clé à douille modifiée): ça reste raisonnable.  Le sertissage à coups de maillet, c’est plutôt « rustique »! La balle doit « affleurer » à « moins 1,5 mm » sous le niveau du barillet. Certains tireurs ne tiennent pas compte de cette recommandation, qu’ils jugent inutile. Ne pas oublier qu’une balle qui vient trop près de la bouche de la chambre, peut bloquer la rotation du barillet. Ce qui va créer un incident de tir compliqué s’il s’agit d’un revolver à carcasse fermée.

Certains tireurs préfèrent aléser l’entrée des chambres (faire une entrée légèrement biseautée), pour que le plomb serti soit  resserré (dans ce cas le poids de la balle ne varie pas) et non découpé.  Pour ma part,  je préfère  ne pas aléser parce que la découpe d’un anneau très fin est un moyen de contrôler visuellement que la balle est au bon diamètre, c’est à dire légèrement supérieur à celui de la chambre.  Les anneaux doivent être fins et de même taille, signe que les balles ont le même diamètre. Si les balles sont pesées avec une rigueur de  « joaillier »,  ce qui prend beaucoup de temps,  leur régularité est assurée et dans ce cas, il est possible et même recommandé d’aléser l’entrée de chambre pour ne pas modifier le poids des balles (la découpe de l’anneau enlève  une petite quantité de plomb). Je précise que le sertissage, doit se faire avec une balle légèrement supérieure à la chambre de telle sorte que la balle soit légèrement plate à sa circonférence, ce qui forme une bande de contact avec la chambre. La surface de cette bande va permettre aux balles rondes de faire résistance lors de la montée en pression des gaz. Au contraire, une balle qui est au même diamètre que la chambre,  n’oppose pas cette résistance faute de frottement . Le sous calibrage des balles conduit à des pertes de pression.

Compression et pression

PN, pression2Le moment est venu de nous intéresser  à l’article d’AVT (dont j’ai donné les références en début d’article) concernant le chargement du revolver à percussion.  L’article traite notamment de la combustion de la poudre noire et de sa compression.  Cet article souligne l’importance du choix des cheminées pour avoir un allumage franc (point très important) et pour réduire l’encrassement du chien (ce qui n’est pas essentiel), mais ce qui est important, c’est la perte de pression due au diamètre du conduit de la cheminée. Mais est-ce la seule perte qui affecte la puissance du tir?

Lors du tir avec un revolvers à percussion, la perte de pression se fait de deux façons.

  1. une forte perte de gaz a lieu par l’interstice entre la canon et le barillet, (l’entrefer) surtout lorsqu’il est important.
  2. à l’arrière du barillet, par les cheminées.

La perte de pression par l’entrefer est telle qu’il ne faut pas laisser la main sur le côté de l’arme, car  le souffle brûlant et les particules incandescentes peuvent occasionner une brûle sérieuse. Les pertes par les cheminées sont réduites si celles-ci  sont en bon état, avec un diamètre de conduit autour de  0,7mm (l’explosion de la poudre ne doit pas relever le chien, par exemple). 

Puisqu’on aborde les « pertes de pression », il me semble particulièrement curieux que les commentaires sur les cheminées abondent (sur leur état, leur mauvais état, sur les départs de feu et sur les dimensions idéales des conduits de cheminées au béryllium), tandis qu’on ne parle quasiment pas des effets négatifs de l’entrefer sur la pression et sur la précision. Or c’est très important! C’est pourquoi le sertissage nous ramène à une question importante : qu’en est-il des variations et pertes de pression d’un revolver à PN (en bon état, mal fabriqué ou fatigué) au cours de la trajectoire de la balle entre la sortie de chambre à la sortie du canon?  Qu’advient-il de cette pression dans le cône de forcement (l’entrée du canon),  surtout dans le cas où l’entrefer est excessif?  Ces pertes ont-elles une incidence importante sur la précision? (Question à 100 balles).

Il conviendrait de commencer par revoir comment se fait la combustion de la poudre noire.  La poudre noire est un explosif « brisant instable », tandis que la PSF est un propulseur, c’est à dire un combustible. Je cite des extraits d’un article à lire de : J.J.Droorzapft)

 « La combustion de la poudre n’est jamais complète. De plus, il existe des ondes de pressions, prenant naissance dans les régions où la poudre s’enflamme,  qui se propagent jusqu’au  (…) culot du projectile où elles se réfléchissent et peuvent interférer en certains points. Le champ de pression dans la chambre n’est pas homogène  et ce phénomène très complexe peut  influer sur les contraintes mécaniques subies par les parois de la chambre et la vitesse de combustion des grains de poudre. Après l’allumage, la pression en chambre croît et les gaz chauds viennent pousser sur le projectile. Ce dernier ne bougera pas tant  que la force générée par la pression  des gaz sur son culot sera inférieure à celle due aux frottements statiques de son sertissage (…) qui sont un facteur important de la montée en pression initiale en chambre. »

Ce passage confirme l’importance du sertissage de la balle qui permet d’avoir une bonne montée en pression, car plus le frottement de la balle retient la pression des gaz, plus la montée en pression s’élève et plus la balle va gagner en vitesse initiale lorsque le frottement ne suffira plus à la retenir…  L’étanchéité de la bourre ou du cookie contribue également à faire monter la pression (un cookie est plus étanche que la bourre et que la semoule). Mais encore une fois, le passage de la chambre au canon n’est pas  pris en compte!

Un autre point est également important : le sous calibrage des chambres par rapport au canon (the bore) sur la plupart des répliques de revolvers, ce qui entraine « des vents (fuites) » autour de la balle, quand elle traverse le canon (alors que la poudre n’est pas complètement brûlée). La balle ronde  gonfle et prend les rainures, même  si elle est légèrement sous calibrée, mais si le sous calibrage est excessif, la balle va flotter dans le canon. Le sous calibrage est contraire au processus  de gonflement de la balle, puisqu’une partie des gaz passe autour de celle-ci et cela d’autant plus facilement que c’est une balle qui, du fait de sa forme,  ne dispose que d’une faible surface de contact avec le canon, donc peu de résistance à la pression des gaz.

« La nature explosive et  instable de la PN favorise sa mise à feu et sa combustion est très vive.  Il est cependant impossible de faire varier cette vitesse de combustion (contrairement à la PSF qui a une combustion progressive mais qu’on peut contrôler),  ce qui est utile en terme de sécurité et pour la régularité des résultats. C’est la quantité de PN qui permet de modifier la masse en mouvement : en augmentant la charge, on peut pousser plus de masse, sur une plus grande distance, mais pas beaucoup plus vite (450m/s pour les vitesses les plus hautes en armes longues).  Quelle que soit la quantité, on ne peut pas dépasser les 900 à 1000 bars pour les valeurs les plus hautes, ce qui est très sécuritaire pour les armes à PN.

« Contrairement à leur appellation, les poudres se présentent sous forme de grains de formes variées. La combustion, donc le dégagement des gaz, s’effectue à la surface des grains. On comprend aisément que plus  la surface du grain est importante plus la quantité de gaz se dégageant en un temps donné sera  élevée. La forme des grains de la poudre,  outre sa composition chimique, influe grandement sur sa  vivacité (c’est à dire sa vitesse de combustion). »

Article disparu  (Influence  de la forme des grains  et caractéristiques mécaniques des grains de poudre, etc).

Deux questions orientent ma recherche : Quels sont les effets de la compression de la poudre lors du sertissage/ Quelle est la perte de pression due à un entrefer excessif ?

Sur le net,  je trouve quelques commentaires concernant la compression de la poudre  au moment du sertissage (il concerne les revolvers à cartouches chargées à la PN) ?  C’est un domaine que je ne connais pas. En allant sur des forums,  on trouve  des informations partielles, incertaines, voire contradictoires, mais surtout dispersées.  Parfois on a la chance de trouver un commentaire complet et qui témoigne d’une compétence indéniable. Néanmoins, il y a une chose qui semble faire l’unanimité: la poudre suisse donne souvent les meilleurs résultats!  

Pression des gaz et compression de la poudre sont deux choses différentes. Il s’agit de chargement à la PN de balles métalliques:

« En cartouches d’armes d’épaule, la compression est un des nombreux  critères de la précision (commencer par 2mm puis monter en paliers).

 « (…)  le repère reste « la valeur d’enfoncement de la poudre » .  De toute façon, il n’y a pas de règle! On peut tergiverser sur 100 pages, il n’y a aucune autre règle que l’expérimentation!!   Avec une certaine poudre, les meilleurs résultats seront (obtenus) avec peu de compression, avec une autre, il faudra comprimer! (…)  ils (?) ont fait l’essai avec différentes poudres et chaque poudre donne une valeur différente en fonction de la compression. Et cela n’est valable que pour une arme et une ogive!   Donc, le mieux c’est de s’équiper du drop tube, du « compression plug », la rondelle qui va bien et ensuite il faut faire des essais et encore des essais, et toujours des essais!!   Certains champions US ont jusqu’à 100 moules différents pour une seule arme, et ils passent leur temps à faire des essais de chargements.

 « La poudre peut se comprimer et ça n’a rien de mauvais! Ce qui compte ce sont les résultats en cible! En 45LC, je fais une compression de 2,5mm, en 38-55, je comprime plus environ 4mm. (article de Black Powder Cartridge, concernant la compression).

En général,  les poudreux (chargement de la poudre dans les chambres) semblent considérer qu’une compression excessive de la poudre est à éviter:  « Par expérience et en accord avec ce qui se dit sur les forum US, la PN ne doit pas être compactée comme un boulet de coke (le dérivé du charbon … ). La contradiction suit. Je vous invite à parcourir ce forum où se déroule un débat:

Pour revernir à la perte de pression des gaz, je lis ceci: « un excédent d’entrefer cause (…) une perte de pression des gaz de combustion de la poudre et donc une perte de puissance et de précision, etc, etc « .  Si vous voulez faire de la précision, évitez les revolvers d’occasion qui ont trop d’entrefer.

Si on veut conclure sur le sujet de la pression des gaz et de son incidence,  voici une liste de points qui contribuent à  donner « de la pression » sous la balle , ce qui ne veut pas dire « de la précision » (là encore il faut faire la différence car puissance et précision sont deux choses différentes). Par contre les pertes de puissance peuvent contribuer à l’imprécision. Je vais emprunter la réponse à l’auteur d’un texte que je trouve sérieux (intitulé : « Vérifier avant d’acheter un revolver d’occasion ») avec lequel je suis en accord total . 

La valeur de l’entrefer, « c’est l’écart entre la face antérieure du barillet et l’extrémité du cône de forcement. Sauf chez Colt, la valeur de cet écart peut varier entre 10 et 25 centièmes de millimètre. On a déjà trouvé moins de 10 centièmes sur un S&W, mais c’est rare et peu recommandé : dans ce cas, un encrassement de la face antérieure du barillet peut bloquer sa rotation du fait de la friction trop importante sur le cône de forcement (1). La valeur moyenne constatée la plupart du temps est de l’ordre de 15 à 18 centièmes. À partir de 20 centièmes, je recommande de ne pas acheter. Bien entendu, il sera bon, en plus de la lampe de poche, de se munir d’un jeu de cales ! La vérification de l’entrefer doit être faite sur les six chambres ».

Liste des points qui interviennent dans la pression:  

  1. – la charge de poudre
  2. – la vivacité de la poudre  pour avoir le plus de gaz possibles générés tôt dans l’arme, et donc avoir en peu de temps le plus de pression disponible): ceci strictement  pour les armes à canons courts, mais qui finalement ne sont pas trop concernés par la précision,
  3. – le calibre de la balle le plus élevé possible (pour rendre son dessertissage plus difficile, donc avoir l’explosion à l’état le plus avancé possible avant que la balle ne commence à sortir du barillet, passer le cône de forcement et  atteindre les fonds des rayures du canon (en réduisant les vents (fuites )). Par contre l’augmentation du calibre entraîne un emplombage, etc
  4. avoir une balle non graissée avant sertissage (pour rendre le dessertissage plus difficile).
  5. – mettre de la graisse devant la balle (pour réduire les frottements dans le canon car ceux-ci ne font que freiner la balle pour rien (énergie perdue pour juste chauffer le canon)).
  6. – avoir le moins d’entrefer possible (éviter les fuites qui font perdre de la pression).
  7. – avoir une longueur de canon adaptée (pour que la pression combustion puisse durer le plus longtemps possible et que la pression puisse  monter à son maximum et donc continuer d’accélérer la balle le plus longtemps possible).

Il me semble que la pression découle de ces points et joue un rôle utile pour la précision,  avec une réserve concernant la charge qui doit être de l’ordre  du gramme et du calibre de la balle (qui doit rester en rapport avec celui du canon, avec un petit excédent) ?

Vous aurez compris que ces questions nous amènent à la balistique et à bien des sujets qui demandent des connaissances pointues auxquelles certains diront qu’il faut faire des essais et encore des essais (ou comme dit la chanson: « des petits trous,  des petits trous,  encore des petits trous,.. »

D/ Le poids et la sphéricité des balles coulées, puis serties

Le diamètre de la balle est un critère déterminant, puisque cette balle va être plus ou moins sertie, plus ou moins déformée, plus ou moins comprimée en fonction du diamètre interne du canon et du diamètre des chambres. Faut-il alors avoir des balles surcalibrées, qu’on force et qui vont augmenter les frottement et la pression dans le canon? Plus la balle est sertie en force dans les chambres, plus elle devient ovoïde.

Les fabricants semblent opter pour des balles sous calibrées, qui, vont gonfler dans le canon, ce qui explique que les dimensions des chambres peuvent être inférieures au diamètre interne du canon (en fond de rayures).

Concernant le poids des balles, c’est un aspect essentiel de la précision. Les tireurs considèrent que le poids des balles et sa régularité  sont indispensables pour obtenir un bon groupement. (ce qui impose de faire des lots de balles d’un poids assez homogène). Nécessité de disposer d’une balance électronique fiable…

Reste un point qui est également sensible : les balles coulées « à la maison » ont souvent des déformations: il y a un article à ce sujet qui est assez détaillé et bien argumenté. Je vous y renvoie :

Je pense que les balles de fabrication personnelles, avec des moules de plus ou moins bonne qualité, doivent être « roulées ». L’article cité explique que les rouleuses permettent de rectifier la sphéricité des balles: ça ne me convainc pas entièrement.  Pour ma part, pour éliminer les déformations les plus importantes, je le fais avec deux plaques de granit polies d’1cm d’épaisseur (on trouvera facilement deux pièces plates en acier) . Ensuite je pèse les balles et je les classe par lots: il est alors possible de comparer les tirs selon les lots et de déterminer quel est le lot qui donne les meilleurs résultats.

Mais il faut savoir que lors du sertissage dans les chambres, les balles subissent une pression importante qui les déforme, les écrase. Cette déformation dépend de la forme du « poussoir » et de la force exercée, donc du diamètre de la balle. Il est impossible de sertir une balle avec un poussoir qui épouse parfaitement la forme sphérique de la balle, dans l’idéal, car , ce poussoir serait alors coupant sur son rebord et creuserait un sillon circulaire dans la balle: on est donc obligé d’arrondir le bord du poussoir. Mais, s’il ne creuse pas un sillon, il laisse quand même une empreinte circulaire qui constitue une déformation. Les poussoirs qui,  avec les leviers de chargement, équipent tous les revolvers à PN, sont en principe étudiés pour ne pas déformer les balles.  C’est à voir. Cependant,  compte tenu des résultats très précis à 25m, obtenus par certains tireurs, ça marche bien.  Je pense que la déformation de la balle devient problématique quand le sertissage demande une pression excessive du fait d’une balle surcalibrée.

On a donc un problème délicat à résoudre : une balle trop peu sertie flottera et risquera de sortir de la chambre au cours du tir (risque d’allumage en chaine)  et une balle trop sertie, est déformée et ne peut pas donner des tirs précis. Il faut arbitrer entre ces deux astreintes.

E/ Le graissage et son incidence sur la précision

Pour le graissage, nous allons lire quelques méthodes qui prétendent améliorer la précision et si possible passer aux expérimentations, ce qui est l’esprit de ma démarche: on essaie et on évalue les résultats.

1/ Le graissage sur la balle, un classique controversé 

Capture

Traditionnellement, on procède au chargement  en plaçant la poudre au fond de la chambre, puis la semoule, puis la balle et enfin la graisse sur la balle, à l’entrée de la chambre. Cette méthode simple et traditionnelle est celle pratiquée par des compétiteurs de très bon niveau. C’est celle donnée par un article du site AVT:

Un article de John FROST paru sur le net (mais introuvable depuis) donnait des informations sur les conditions de préparation en vue d’un tir de précision. J’ai présenté le « Guide pratique du tir au revolver à Percussion » (collectif sous la direction de John C. FROST) au début de mon article 14:  une revue l’on pourra acheter à cette adresse notamment (ou à l’armurerie le Hussard) :

Selon FROST , affirme,  comme le font d’autres américains, que préserver son arme de l’encrassement est un des secrets de la précision, sinon « le secret ». Un  tireur très primé de mon club affirme quand à lui que la précision réside dans la pesée rigoureuse des balles, ce qui montre que les avis divergent et j’ai une tendance à me méfier des « grands secrets ».   

FROST

La balle ronde n’a pas de gorge de graissage et comme on l’a vu, elle tient moins bien dans  la chambre que les balles ogivales. FROST conseille une méthode de  graissage avec l’utilisation d’un outil simple, censé améliorer la précision. La balle une fois sertie doit arriver grosso modo à 2mm sous le niveau de l’entrée de chambre. Le graissage externe doit se faire dans le sillon (autour de la balle) avec un embout cylindrique (ça peut être balle  modifiée) dont l’extrémité, de forme creuse, épouse la courbe de la balle et permet de repousser la graisse dans  le sillon. Cette méthode ne m’a pas semblée aisée car la graisse souple colle à l’outil;  il faut alors la rendre plus ferme, mais sans lui donner d’épaisseur.  La recette de John FROST est la suivante : 50% de margarine et 50% de saindoux. Il faut essayer cette graisse pour juger de l’efficacité de cette astuce .

Le graissage traditionnel sur la balle se fait généralement avec le doigt! Quelle quantité de graisse doit-on mettre? L’abondance est-elle recommandée??  La graisse doit être limitée et suffisamment souple  pour ne pas former une pâte qui resterait collée sur la balle après le départ de celle-ci. Quelle consistance doit avoir la graisse? Voici une définition qui me satisfait assez: à  20°C, le mélange est ferme mais sans plus. Il fond rapidement entre les doigts. Je dirais que la graisse doit pouvoir être étalée au doigt en ayant quand même un peu de consistance: si elle est trop ferme, on peut l’assouplir (avec de l’huile d’olive par exemple).

Les graisses animales et végétales sont recommandées. Le site AVT considère que l’usage de graisses dérivées du pétrole, est possible:  « une graisse non inflammable de type industriel convient très bien aussi ».  Les américains déconseillent les graisses industrielles qui ne ramollissant pas les résidus. John FROST  écrit que les graisses animales ont comme propriété de ramollir les résidus de poudre, tandis que les graisses minérales forment des calamines dures qui sont catastrophiques. Bien des tireurs abondent dans ce sens. Des résidus durs altèrent la qualité du tir. Il existe des graisses qui sont vendues dans les armureries pour la PN.  L’Alox (bullet lube) est un produit très connu et apprécié aux USA.

En parcourant internet, on trouvera en abondance sur les forums des échanges de recettes qui mélangent cire d’abeille, végétaline, saindoux, huile d’olive…

Le graissage externe est plus qu’un lubrifiant, c’est un traitement des résidus.  La graisse doit être végétale ou animale, ce qui va éviter que les résidus forment une sorte de croute dans le canon:   elle va les « ramollir » en formant un goudron fluide et gras: c’est ce que l’on va contrôler (en passant un papier dans le canon après plusieurs tirs). Selon l’avis de tireurs expérimentés, pour obtenir de la précision, il faut que la graisse soit de « la consistance idéale », en fonction de la température, et c’est au tir qu’on vérifie si la  graisse est adaptée (on essaie plusieurs recettes). « Idéale? » Mais encore ?

Ceci dit, un graissage externe « fonctionne », sinon comment expliquer  que des tireurs l’utilisent en compétition?  Pour affirmer qu’il permet un tir  de précision,  il faut avoir des résultats en cible qui ne laissent planer aucun doute l’intérêt de ce fonctionnement. On peut aussi faire des tests comparatifs avec d’autres modes de graissages.

L’avantage du graissage externe (sur la balle) : ce graissage en surface et à la périphérie de la balle évite de graisser la totalité du projectile,  ce qui permet  à la balle  de « tenir » fermement dans la chambre. C’est un argument important , car en effet le tir à la PN utilise des balles rondes qui tiennent beaucoup moins bien en place que les balles longues, cylindriques ou ogivales (qui seront graissées dans les gorges). Il faut donc que le sertissage à sec assure la tenue de  la balle ronde lors des chocs subis, c’est à dire quand les chambres explosent.  Le fait de tremper la balle ronde dans la graisse (ce qui se pratique pour un fusil à chargement par la bouche), lui enlève sa stabilité. Or faute de stabilité des balles,  l’arme devient dangereuse. Cet inconvénient n’existe pas pour un pistolet et il faut tenir compte de cette différence de chargement. Il faut ajouter que la balle graissée  qui  ne tient pas est suivie de semoule qui  ne tient pas non plus si la balle tombe (ce qui m’est arrivé en tant que poudreux débutant). Depuis j’attache une importance à  la qualité  du sertissage.

Un rôle de protection qui ne fait pas l’unanimité: la graisse sur la balle est « supposée » former un écran qui évite la contamination des 5 autres chambres par le feu. La FFT exige ce graissage bien que certains tireurs mettent en cause l’argument,  car dès les 1ers tirs, la graisse est soufflée alentour. C’est vrai – et plus la graisse est fluide, plus elle est vaporisée. De toute façon, elle fond en partie du fait des gaz chauds.

Controverse: les partisans de la graisse sous la balle

Le chargement pose un certain nombre  d’exigences dont les solutions sont souvent  en contradiction.   

 Certains tireurs réfutent totalement l’intérêt de graisser la balle, d’une part parce que  la graisse est projetée un peu partout (ce qui a quand même l’intérêt d’empêcher les résidus de bloquer le barillet et l’axe), mais selon eux, une quantité négligeable  (résiduelle) va dans le canon et ne joue pas un rôle de  lubrifiant sufisant pour la balle.  Certains nient le risque d’emplombage du canon et pour finir, ils affirment que la graisse ne protège en aucun cas des « départs en chaîne ». Ces positions nihilistes sont marginales. Il y a aussi une catégorie de tireurs qui ne nettoient jamais leurs cheminées et quand il faut les remplacer, il faut  alors faire appel à des spécialistes pour les extraire, au risque d’endommager le barillet! (ou alors ils revendent et  le revolver devenu inutilisable). Il y a enfin ceux qui graissent  de façon minimale, presque homéopathique  et qui vantent des « trucs » censés garantir la précision. 

perte de pression 2

Je lis ceci dans un forum : « …comment expliques tu que les rayures du canon soient complètement obstruées par des résidus de poudre, à tel point qu’un coup de patch ramène des paillettes de résidus après le tir d’un barillet : la longueur des paillettes variant entre 5mm et 10 mm »?

Plusieurs auteurs américains affirment que le graissage externe (sur la balle) nettoie mal le canon, parce que les graisses ne  tiennent pas après les 1ers tirs: elles sont soufflées. L’insuffisance de graisse résiduelle dans le canon produit l’encrassement (fouling)  et impose de nettoyer le canon s’il paraît trop sale. Une « bonne lubrification » laisse un canon libre, une mauvaise le laisse chargé de dépôts secs qui remplissent les rainures ou de filaments (comme dans un conduit de fourneau). Ces dépôts nuisent à la précision et il est évident qu’au cours du tir, l’encrassement  va modifier les impacts. Il y a aussi les résidus qui se dispersent et s’incrustent dans les interstices: ils bloquent la rotation du barillet et empêchent de démonter le canon pour le nettoyer. Surveiller l’encrassement est donc prioritaire. Si le canon est trop sale, il faut alors se faire conseiller pour la composition de la graisse.

 * Le graissage avec une bourre grasse,  selon “Doc” Shapiro : 

  •  http://cobravif.technique.voila.net/ArmurerieBricolages/BlackPowderLoadingFrancais.pdf

Pour la  précision,  Doc rappelle que  la lubrification aide à (1) empêcher l’emplombage et (2) permet de ramollir les  résidus non brûlés.  Pour savoir si la lubrification est suffisante, il conseille de vérifier la bouche du canon : s’il y a des résidus de graisse, on peut penser que la balle lubrifie suffisamment, mais et si les résidus sont durs et secs, il faut améliorer le graissage. Comme d’autres, il affirme que les meilleures graisses à balles sont les cires naturelles qui ne dérivent pas du pétrole et qu’on peut préparer chez soi. (…) Deux points  de ses recommandations retiennent mon attention :

  1. Il préconise d’utiliser une bourre grasse entre la poudre et le projectile (notamment). Les bourres sont fabriquées en carton, en feutre, voire en papier, etc.  Mais pour éviter une contamination de la poudre par la graisse (quand celle-ci fond), il propose de rajouter un carton ciré entre la poudre et la bourre grasse.
  2. Il met en garde contre le risque de voir la graisse coller à la base de la balle, ce qui nuit à sa trajectoire.  Il recommande donc de mettre une bourre cirée entre la bourre grasse et la balle.

chargement avec des bourres

En effet, sous la pression de la poudre en combustion, la cire ou la graisse dure adhèrent à la balle  en formant un paquet qu’on retrouve sur la cible (c’est un inconvénient que j’ai constaté)! La trajectoire est alors perturbée. Il faut contrôler que les impacts dans la cible sont propres et bien découpés, sans déchirure et sans dépôt gras sur le pourtour.

Critique de  cette méthode:   

  1. la bourre est plus chère et plus difficile à fabriquer que la semoule (qui se vend au supermarché): si pour la précision elle s’avère justifiée, il va falloir mesurer son épaisseur exacte, la fabriquer et la graisser…
  2. Lorsqu’on l’introduit la bourre grasse, pour la placer avant (sous) la balle, d’une part on va « lubrifier » toute la chambre, d’autre part lors du sertissage, la graisse va remonter sous la pression et enduire le pourtour de la balle. Tout cela   n’est pas compatible avec un bon sertissage de la balle destiné à résister aux chocs lors des tir. Si les balles sortent de la chambre, ce qui peut arriver, elles vont bloquer la rotation du barillet.  la dessertir. C’est pour moi rédhibitoire. Lors des tirs, les balles vont « bouger » et ce mauvais sertissage fait avec une balle devenue grasse, va décomprimer la poudre noire Enfin, lorsque la poudre va brûler, la balle ne jouera plus son rôle de bouchon, ce qui réduira la pression sous la balle. Perte de pression pour certaines balles, donc perte de précision,
  3. Une chambre de revolver n’est pas toujours adaptée l’usage de la bourre, car le volume de la chambre est limité, tandis que la semoule s’adapte très bien à tous les revolvers.

* La graisse sous la balle, selon  John L. FUHRING

Une « bonne gestion de l’encrassement » est essentielle selon lui pour  obtenir de la précision. Il rappelle que le graissage externe sur la balle (slug) a pour but (en principe) de transformer un encrassement dur en une substance molle et graisseuse qui ne s’accumule pas dans le canon, mais il affirme que  la méthode traditionnelle n’a qu’un effet limité sur l’accumulation des résidus. Il faudrait donc faire un nettoyage du canon (the bore) avec un chiffon, après chaque tir.

Selon lui  le terme lubrifiant  (concernant la végétaline, le saindoux, le beurre à canon, etc)  est utilisé à mauvais escient,  car ce sont en fait des « assouplissants » :  Ils ne réduisent pas le frottement, mais transforment un encrassement dur en un mélange résidus+ graisse dont la consistance est molle.

Il affirme que l’idée selon laquelle le graissage de l’entrée de chambre empêche les départs en chaîne est une idée fausse.  Il suffit en effet, dit-il, de regarder le barillet après le tir de la première chambre pour constater que la graisse a été soufflée à l’entrée de toutes les chambres. Les tirs ultérieurs vont donc donner lieu à  des dépôts durs dans le canon. En raison de sa composition chimique, la  poudre noire (et les substituts) laisse dans le canon des résidus durs qu’on appelle « encrassement » (fouling). L’encrassement progressif des rayures empêche les  balles de faire leur rotation lorsqu’elles voyagent dans le canon,  ce qui nuit à la  stabilisation de leur vol et affecte  la précision du revolver :   les  impacts se dispersent alors partout dans la cible.

Après avoir mis la poudre dans chacune des chambres,  Fuhring insère une bourre (wad) ou un feutre  dans chaque chambre (avec un outil approprié). Les fabricants imprègnent ces  bourres avec un  lubrifiant, dit-il, mais ce n’est pas efficace. L’utilisation de bourre  est cependant idéale pour deux raisons selon lui. Tout d’abord, elle balaie les parois de la chambre de tous les  grains de poudre collés à celles-ci et laisse un espace sous la graisse qui, empêche la contamination de la poudre par la graisse en expansion.  Le remplacement de la bourre (wad) par de la « Crème de blé » ou de la semoule de maïs sec est possible, car elle absorbe bien la graisse excédentaire. Cependant  la semoule ne permet pas de « balayer » les parois de la chambre, comme le font les bourres. Donc selon lui, la bourre est préférable.

criscoLa graisse (grease) qu’utilise Fuhring est une graisse alimentaire  (Crisco) vendue aux USA. Selon lui, il faut enduire le bout de l’index avec une petite quantité de graisse  (Cristo, saindoux, suif, etc) et faire entrer celle-ci dans la partie supérieure des chambres, avant de mettre les balles et de sertir. Il recommande de ne pas mettre de graisse en excédent.  En aucun cas, souligne-t-il,  il ne faut utiliser la même quantité de graisse entre la bourre et la balle que celle utilisée lorsqu’on graisse la balle à l’entrée de la chambre. Si la graisse est excédentaire et qu’elle « noie » la poudre (dans la chambre), le tir sera faible  et produira un « flop » caractéristique… et j’ajoute avec un danger sérieux : il faudra impérativement arrêter le tir et vérifier que la balle n’est pas coincée dans le canon, Elle serait alors percutée par la balle suivante et  dans ce cas le canon se bomberait ou exploserait. Cette méthode consiste donc à mettre la poudre noire, la bourre,  la graisse et la balle.

Critique  de cette méthode

chargement5

1er inconvénient. Selon moi, mettre une graisse (nécessairement souple) sous une balle, dans la chambre d’un revolver, c’est risquer de voir la balle « bouger» lors du tir, pour les raisons que j’ai déjà données et malgré le sertissage. Une balle « glissante » dans un revolver à PN présente deux inconvénients :

  • elle n’assure pas une bonne compression, ce qui est nécessaire pour propulser la balle.
  • si elle bouge, elle risque de bloquer la rotation du barillet en provoquant un incident de tir (surtout avec un revolver à carcasse fermée type Remington:  dans ce cas, il sera « presque » impossible de vider la chambre par le trou de la cheminé (pour donner du jeu à la balle ) et de démonter le barillet sur  le stand de tir !

Pour éviter le flottement, ainsi que la perte de compression, il faut un sertissage efficace qui garantisse une stabilité de la balle et une balle sèche. A mon humble avis, tout cela exclut la présence de graisse souple sous la balle, sauf si la balle est une ogive à fond plat. cette graisse sous la balle est-elle bien placée?  Peut-être dans la mesure où la pression due aux gaz la pousse latéralement dans les rainures: dans ce cas, elle ne lubrifie pas, elle « ramollit ». 

2ème inconvénient : le collage de la graisse et de la balle  est prévisible (que la graisse soit ferme ou  qu’elle soit souple).  Elle va s’agglomérer  avec la semoule et former une masse qui fera corps avec la balle pour en faire un projectile composite : il faut alors  vérifier sur la cible que les trous sont ronds, nets, bien découpés et sans graisse. si ce n’est pas le cas, il y a collage.

Pour ces raisons, je ne suis pas convaincu par cette méthode de graissage sous la balle. Avec une forte charge de poudre, il n’y a plus beaucoup de place pour la bourre !  Il faut être certain que les balles restent sous le niveau d’entrée de chambre, car si une balle dépasse, elle bloque la rotation du barillet.

 *Les « grease cookies » sont-ils utilisables sous la balle?  

L’idée m’est venue de remplacer la graisse molle par une petite galette de cire semi rigide (mélange de cire d’abeille, de paraffine et de saindoux). J’ai trouvé plusieurs posts ou blogs qui font référence à cette méthode. Les cookies de cire dure sont utilisés pour le chargement des balles métallique (40/44 par exemple). Généralement les bourres de cire sont assez dures; mais trop dures n’est pas conseillé pour différentes raisons (découpage,  mais surtout pour que la cire  s’écrase contre les parois sous la pression des gaz).

Je comprime le cookie sur la poudre noire, mais séparé de celle-ci par un opercule.  Un grease-cookie doit s’élargir  sous la pression de la balle (au moment du sertissage) pour obturer la chambre, ce qui améliore la compression. Il doit être lubrifiant, donc souple quand même. Ma recette de cookies a évolué en partant de cire dures et cassantes pour arriver à une composition plus souple, car si les cookies doivent être fermes, ils doivent  rester suffisamment malléables et gras  pour être écrasés sous la pression du doigt et être découpés à l’emporte-pièce sans s’effriter ou casser. Il faut donc une certaine malléabilité.

Remplacer la semoule ou la bourre par un cookie de cire est envisageable, si les chambres sont suffisamment profondes. Je cite le blog de Jean-Pierre SEDENT: (extrait de COMMENT FABRIQUER DES « GREASE-COOKIES » )

 « Les ‘cartouches’ anciennes à poudre noire comportaient bien souvent une bourre de graisse qui surmontait la charge de poudre, comblant ainsi l’espace entre la poudre et la base du projectile. Cette bourre avait pour principal objectif de ramollir les résidus laissés dans le canon par la combustion de la poudre noire et de faciliter de ce fait la rotation du projectile suivant. Elle permettait d’empêcher une fuite de gaz entre la circonférence de la balle et la paroi du canon avant que la balle ne soit complètement « gonflée » et en mesure d’assurer ainsi efficacement cette fonction. Judicieusement comprimée dans le collet de l’étui (dans le cas de cartouches métalliques), elle permettait également  d’obtenir une bonne étanchéité de la cartouche. Les américains appellent cette bourre « grease-cookie » (gâteau de graisse). Sa composition était généralement à base de suif et de cire d’abeille, voire uniquement de cire (Pour le fusil Gras, c’est une bourre de 4mm d’épaisseur en cire pure jaune qui a été officiellement adoptée en 1887).

Mais le cookie doit être séparé également  de la balle : ce qui impose de mettre  deux opercules qui ont chacun leur rôle!

  • Séparé de la poudre:  il suffit d’un opercule de carton de lait (découpé à l’emporte pièce), ceci pour éviter que la cire ne se mélange à l’explosif au moment de l’explosion.
  • Séparé de la balle : il faut un opercule de carton (ou une rondelle de bourre) pour que le cookie ne colle  pas à la balle  et qu’il se décroche de celle-ci dès la sortie du canon, comme le calepin en tissu se décroche de la balle qu’il enveloppe, lorsqu’on tire avec un pistolet à chargement par la bouche .

Le cookie a plusieurs avantages :

  1. il nettoie les parois de la chambre de toute particule de poudre noire (1er avantage). Il ne laisse pas de dépôt visqueux sur celles-ci qui provoquerait le flottement de la balle.
  2. D’autre part, par sa rigidité relative, il obture la chambre,  étant collé aux parois sous l’effet du sertissage (ce que la semoule ne fait pas) : il augmente ainsi la compression
  3. Il est censé lubrifier le canon et donc ramollir les résidus. A mon avis, le « grease cookie » balaie, nettoie (emporte les résidus), mais il dessèche s’il est trop dur (manque graisse fluide dans sa composition) et dans ce cas il ne se mélange pas avec les résidus pour les ramollir.  Le cookie a surtout comme but de nettoyer efficacement le canon et cela, je le confirme après des essais multiples, mais sa composition doit être adaptée pour jouer le rôle d’assouplissant.

La recette de J.P. SEDENT : « Pour la fabrication des grease-cookie, (…) vous pouvez utiliser un mélange de 25% de suif et 75% de cire d’abeille, c’est la graisse la moins onéreuse pour cet usage.  Vous pouvez enfin fabriquer une graisse dont la composition est donnée ci-après. Cette graisse a une très bonne tenue dès qu’elle est refroidie et peut être utilisée également pour le graissage des projectiles en plomb nu :

  • 25% de lanoline (vendue en pharmacie).
  • 25% de graisse de vaseline.
  • 30% de cire d’abeille.
  • 20% de paraffine.

Les composants sont mis à fondre très doucement et sont bien mélangés. Surtout ne pas faire fumer la graisse en la chauffant à une température trop élevée, ce qui aurait pour conséquence d’altérer ses propriétés. Le point de fusion de cette graisse se situe aux environs de 60°C. La fusion est donc très rapide ! »  Voir la suite de l’article :

*Mes essais  de tir avec des cookies et des balles rondes :

Les cookies de cire étaient placés sur la poudre, séparés de celle-ci par des opercules de carton de lait et de la balle par un second opercule. Les essais  ont étés décevants : les cookies restaient collés sous les balles, malgré  l’opercule cartonné)! Dans ces conditions les résultats n’ont pas non plus été convaincants en terme de précision.

chargerment PSRComment isoler la balle pour éviter le collage du cookie sous celle-ci?  Pour empêcher ce collage, un opercule de carton glacé ne suffit pas, car si la balle est ronde, sous la pression du sertissage, elle s’enfonce dans le carton et dans le cookie . La surface de la rondelle de carton est inférieur à celle d’une demi sphère et du coup la cire sous pression passe autour du carton et entre en contact  avec la balle. On a alors le phénomène de collage que nous redoutons! Il faut donc fabriquer une sorte de siège sur lequel reposera la balle, pour protéger celle-ci du contact avec la graisse ou la cire. La semoule parait indiquée, mais son épaisseur doit être suffisamment importante pour qu’elle fasse un isolant sans laisser remonter la cire. Quel barillet de revolver peut avaler un tel « sandwich », façon poudreux? Si on veut que les essais soient probants, il faut impérativement tirer avec un revolver qui a un potentiel crédible.

A l’essai, les cookies de cire (dont la composition n’était pas celle-ci) qui ont été tirés avec des revolvers tout-venant,  « semblaient » avoir un effet nettoyant très efficace, mais desséchant (constat à vérifier par d’autres essais). Il fallait revoir la composition pour les rendre plus lubrifiants, c’est ce que j’ai fait pour plusieurs raisons et les résidus étaient nettement moins secs. Je garde cependant la graisse extérieure qui assure quand même une lubrification minimale.

Lors de l’explosion de la poudre, le cookie est suffisamment rigide pour résister à la pression  et ensuite,  il sert de propulseur à la balle. C’est un peu le principe des fusées à étages, qui se détachent au cours de la trajectoire.

Il reste donc à prouver que le cookie préparé selon ma méthode est compatible avec la précision.  

La fabrication des cookies et des opercules :

  • Pour les opercules  je les découpe dans un carton de lait avec un emporte pièce de 11mm, J’utilise une plaque de chêne (un bois résistant), afin de ne pas altérer l’affûtage de l’outil . Un bois tendre se désagrégerait très rapidement.
  • Les cookies sont découpés dans une plaque de cire (cire d’abeille et paraffine) qui a été préalablement coulée entre 4 barres de fer plates, épaisses de 4mm (et plus), ou entre des carrelages, l’un comme l’autre étant lourds.  La coulée se fait sur du papier sulfurisé (qui se gondole quand on verse la cire chaude) . Chaque cookie (galette ou rondelle de cire) est découpée  avec un emporte-pièce de 11mm pour le calibre 44.
  • Si la  cire est trop dure, chaque trou percé en force (avec un petit marteau) fait fendre la plaque : c’est le signe qu’elle est trop cassante  mais si elle est bien dosée, elle se découpe sans se casser (chaque trou est entouré d’un bourrelet) et les cookies sont suffisamment solides pour sortir sans déformation de l’emporte-pièce (on place simplement une petite cheville de bois dans celui-ci pour repousser le cookie découpé).

Voici des échantillons de ma préparation : une « brosse graissante (cokkie et bourre sèche)  » ou un « sandwich PSRauben ».

3 cookies

Ces cookies sur la photo ont été tirés et récupérés dans la cible sur laquelle ils étaient restés collés: très compacts, ils sont arrivés intacts. Ils portent les traces des rainures.

Les balles quant à elles ont donné un groupement tout à fait excellent, pour un tir avec des balles qui n’avaient pas été pesées, mais simplement passées à la trieuse (de ma fabrication) et tirées avec des charges de poudre dosées avec une simple doseuse Lee (donc sans balance). Un chargement qui n’a pas les critères de la compétition.   

Pour faire ces essais, j’ai décidé de choisir 3 revolvers, sous réserve que les chambres acceptent ma formule  de chargement, et de comparer les résultats avec un chargement standard ¨PN+semoule+ graisse sur la balle: disons que je prévois un REM 1858 Uberti Inox, un R&S FEINWERKBAU et un Colt 1860 (peut-être Centaure).

1er essai : REMINGTON 1860 Inox, marque UBERTI, qui jusqu’à présent donne des résultats très passables, presque décevants pour une arme de bonne fabrication. Le réglage du guidon n’est pas parfait, il faut l’améliorer:  le revolver tire probablement à gauche. Du fait du guidon avec fibre optique rouge, d’une taille un peu courte, il faut choisir le point visé sous le visuel.  L’essentiel est d’obtenir un groupement.

 Charges de 1g PNF2 ( à vérifier) dosé à la Doseuse Lee , un opercule découpé à l’emporte-pièce dans un carton de lait, 1 cookie de 8mm environ (mélange de cire d’abeille, de saindoux et d’huile d’olive),  une 1/2 bourre de feutre et 1 balle rondes cal .454 (moule Lee). Le sertissage donne une balle enfoncée à 2mm sous  la surface du barillet. Je termine par un peu de graisse fluide bien enfoncée dans le sillon sur le pourtour de la balle.  

tir 1858

Ce que je constate, c’est que le cookie  a parfaitement pris les rainures, qu’il a fait bloc avec la bourre de feutre,  que l’opercule sous le cookie a empêché la graisse de fondre et de se mélanger avec la PN, bref,  tout à parfaitement fonctionné. ce sandwich a donc ramolli l’encrassement du canon  et laissé la balle parfaitement autonome. Le sertissage n’a pas bougé et la pression des gaz devait être maximale.

canon 1858 propreReste à contrôler l’encrassement du canon après 6 tirs:  il ne contient que très peu de résidus, de fins bourrelets noirs qui suivent les rebords  des rainures en sortie de canon. Par contre les bandes en fond de rainure ou sur celles-ci sont propres, presque nettes. Ce petit dépôt qui s’accroche sur les rebords est gras. Il provient du dernier tir qui n’a pas été passé au nettoyage de la « brosse graissante ».

Les cookies (brosses graissantes) nettoient certainement mieux que la semoule qui  ne sert qu’à remplir le vide de la chambre mais n’est pas prévu pour  « ramoner » ensuite le canon.

A suivre,  pour les essais comparatifs…. et la 2ème partie.

 

Vidéo

14- La FABRICATION DE LA POUDRE NOIRE, POLITIQUE DE PROHIBITION


 

 

La fabrication POUDRE NOIRE, un secret de Polichinelle !

Il faut savoir qu’actuellement trouver de la PN en armurerie est devenu une galère, compte tenu des obligations en termes de réglementation (politique de prohibition) et de coût des installations qui pèsent sur les armuriers. Beaucoup ne sont pas équipés pour stocker de la poudre. D’autre part l’approvisionnement des armureries se fait au compte-goutte (30kg par mois), ce qui oblige les armuriers à faire des choix par rapport à la demande de leur clientèle; les chasseurs sont généralement prioritaires car la clientèle de poudreux reste marginale. Sournoisement, la vente de la poudre se raréfie… 

PN jvuguhJPGAujourd’hui, face à cette pénurie organisée, certains auraient la tentation de faire eux-mêmes leur PN. Est-ce possible ??? Est-ce dangereux? Est-ce légal en France?

Possible oui, dangereux certainement, légal non, hélas pas en France: on peut posséder de la PN, mais la fabriquer, c’est faire concurrence à l’Etat. Le sujet a déjà été évoqué à maintes reprises dans les forums de poudreux et à chaque fois, les modérateurs se précipitent pour empêcher toute information sur la fabrication de la PN. Cette  politique de la « confidentialité » se retranche derrière un argument: on ne fabrique pas artisanalement de la poudre noire en France parce que c’est un explosif dangereux. En outre, la recette ne doit donc pas tomber dans de mauvaises mains, argument  futile puisqu’elle est déjà abondamment diffusée sur le net. Ce légalisme complaisant ne fait pas état de la volonté politique qui  conduit à la pénurie actuelle de PN en France.  Par conséquent, la confidentialité n’est qu’un prétexte pour ne pas faire de vague!

Mais que disent l’UNPACT et l’Union française des amateurs d’armes à ce sujet?  Rien ou pas grand chose!

Alors, fabriquer, c’est possible, c’est tentant, mais c’est « interdit » en France en raison notamment des règlementations européennes … La solution? Il faut liquider l’UE, cette saloperie qui nous transforme en veaux!

Le premier danger réel (pour faire la part des choses avec les délires) , c’est de fabriquer n’importe comment, au risque de se faire « péter la gueule »! De mauvaises recettes présentent un risque réel pour ceux qui tentent naïvement de les mettre en œuvre. Il faut être prudent et expérimenté dans l’usage de la poudre, c’est impératif.  J’ai exploré le net et confronté les méthodes de fabrication pour évaluer leur crédibilité, leur dangerosité  et leur sérieux. Aux USA, on compte de nombreuses vidéos sur ce sujet. Des documents éparpillés sur le net sont réunis dans cet article passées au tamis, et soumis à critique  pour éliminer les fausses infos qui sont fatalement dangereuses et montrer que n’est pas artificier qui veut! Jugez-en par vous mêmes, si vous êtes en âge de raison!

Je vous invite à regarder ces vidéos, car il y souffle un air de liberté! Cependant, en France, il semble que la fabrication (et la non-fabrication) soit un monopole d’Etat (SNPE), comme la fabrication du tabac, qui nuit gravement à la santé, mais pour le tabac, la pénurie n’existe jamais! L’Etat a le monopole de la nuisance par le tabac et il ne se prive pas de produire! Pour la poudre noire, les restrictions s’inscrivent dans la politique de dépendance des tireurs envers le fournisseur (l’Etat), de contrôle des achats, et pour finir de prohibition. Par les temps qui courent, d’un côté on fait entrer les terroristes sur le territoire national par une immigration à haut risque et de l’autre on met les citoyens dans l’impossibilité de se défendre face à ces agresseurs qu’on veut aujourd’hui disperser sur le territoire:  les armes circulent dans les banlieues, mais les français  qui tirent régulièrement dans les clubs avec de la PN sont mis à la diète et les revolvers  attendent dans les vitrines.  Désormais, le plomb, c’est pour la pêche. C’est faire de nous des victimes! La solution : supprimer l’Etat qui ne sert qu’à nous ponctionner du fric et nous mettre sous tutelle… et supprimer le PS qui est en train de nous mettre sous camisole (loi Valls-Caseneuve de contrôle internet).

Il y aurait une certaine rubrique 1310-2.c de la réglementation relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), à prendre en compte pour une quantité inférieure à 100kg, assortie d’une déclaration Préfectorale d’un Contrôle Périodique afin de vérifier le respect de l’Arrêté : tout cela est à vérifier, mais si vous voulez  fabriquer; il n’y a pas à ma connaissance de dérogation pour une fabrication de 200g!

Mais si on veut comprendre ce qui différencie les poudres, on est bien obligé de comprendre comment elles se fabriquent;  ça fait partie de la Culture du « poudreux » n’en  déplaise aux bonnes âmes qui voudraient nous interdire de savoir…

1/ QUELQUES INFORMATIONS GENERALES CONCERNANT LA PN

Mon but est de faire en  sorte que ce blog soit complet.  Il est donc nécessaire de disposer d’informations sur la composition, les qualités des différentes poudres noires. Des internautes très informés ont fourni sur le net des informations auxquelles nous allons faire appel. Chaque fois que je fais un « emprunt », je cite la source.

Il s’agit de la première poudre utilisée, souvent appelée poudre à canon. Connue dès le VII° siècle en Chine, celle-ci consistait en un mélange de salpêtre (Nitrate de potassium KNO3, corps très oxydant, du latin salpetrae, sel de pierre), de soufre et de charbon de bois (corps très combustibles). Il s’agit donc d’un explosif, facilement inflammable, qui brûle à l’air libre et détonne quand il est confiné. De fait pendant des siècles et jusqu’à la fin du XIX° la poudre noire a constitué la seule poudre à canon et le seul explosif connu. Historiquement elle a d’abord été utilisée à des fins incendiaires, puis ensuite pour les armes à feux, les mines et enfin pour les fusées. On faisait varier les proportions de constituants pour les différents usages (en masse):

  • Poudre à canon: 75% KNO3 12,5%S 12,5%C
  • poudre B pour armes portatives: 75% KNO3 10%S 15%C
  • Poudre de chasse: 78% KNO3 10%S 12%C
  • Poudre de mine (plus lente): 75% KNO3 12,5%S 12,5%C
  • Poudre de fusées: 75% KNO3 10%S 15%C
  • (mélange stoechiomètrique:75% KNO3 12% S 13%C)

Pour être efficace les constituants doivent être moulus très finement, mélangés de façon très homogène puis séchés et polis. La qualité de la poudre dépend beaucoup de celle du charbon utilisé, car plus le carbone est pur et moins la combustion produit de cendres. Le soufre et le salpêtre doivent aussi être raffinés. L’ultime perfectionnement interviendra au XIX° siècle, avec un procédé permettant d’obtenir la poudre en grains dont on pouvait moduler la taille pour obtenir une poudre plus ou moins vive.

Procédé des pilons. Ce procédé est utilisé pour la poudre à canon. Les constituants en bonnes proportions et pulvérisés sont battus pendant onze heures dans un mortier sous un pilon de bronze. Le mélange a alors l’aspect de galette. Les galettes sont ensuite brisées dans une tonne appelée grenoir, dont les parois laissent passer les grains de bonne taille et ceux plus petits. Ces derniers sont séparés à l’aide d’un tamis.

Procédé des meules: Ce procédé est utilisé pour la poudre B. Les constituants en bonnes proportions sont soumis pendant trois heures à la pression de lourdes meules verticales en fonte qui écrasent les matières et en forme des galettes. Les galettes sont ensuite concassées par un tourteau en bois et les grains sont séparés par des tamis. La poudre est ensuite lissée, séchées et époussetée.

Les poudres noires sont disponibles en 2 catégories :

  • Les FA pour spécifier les gradations volumétriques des « blasting powders » des pyrotechnciens
  • Les Fg pour les « sporting powders » destinées aux  tireurs comme nous sommes

La grosseur et le contenu des grains sont différents entre la poudre sportive et la « blasting powder ». Voici pour la poudre sportive ( type « g » ), les tamisages industriels  faits en milieu contrôlé ;  on n’est pas dans la cuisine…) ; ç, c’est la fabrication industrielle. Ce qu’on peut retenir, c’est que  la poudre  n’est efficace que si la granulation est bonne. Le terme « mesh » en anglais

  • Fg 12 –> mesh 3% 16 mesh 12%
  • FFg 16 –> mesh 3% 30 mesh 12%
  • FFFg 20 –> mesh 3% 50 mesh 12%
  • FFFFg 40–> mesh 3% 100 mesh 12%

source: http://extreme-precision.forum-2007.com/t7160-deux-sortes-de-poudre-noire

LA COMPOSITION (attention: Les 3 Composants sont mélangés en proportion de leur masse, et non de leurs volumes : les quantités mélangées sont donc mesurées avec la balance.)

 1/ Le Nitrate de potassium, appelé Salpêtre (anglais : potassium nitrate, salpetre) ; 75% (en masse). Connu depuis le moyen-âge sous le nom de salpêtre, avec un aspect de fibres blanches rappelant de fins poils, on le trouve entre autres dans les grottes calcaires hébergeant des chauves-souris et d’autres créatures (formation par contact d’excréments avec du calcaire), dans les caves ou maisons humides anciennes (bactéries nourries d’ammoniac issu de l’eau du sol…), dans le guano, etc. Le salpêtre a une longue histoire dans la fabrication de la poudre à canon. C’est aussi un des plus vieux conservateurs pour viandes. Il réagit et produit du nitrite puis du monoxyde d’azote qui transforment la myoglobine rouge en un colorant rose typique du jambon, des salamis et du corned beef. Cancer : Les nitrates et les nitrites sont classés probablement cancérigènes par le CIRC, (Centre de Recherche internationales sur le cancer) et certainement cancérigènes par l’ARTAC. Dans l’organisme ou déjà lors de la cuisson, les nitrates forment des nitrites formant à leur tour des nitrosamines cancérigènes. .

2/ Le charbon de bois (charcoal) qui doit être de très bonne qualité (pas celui qui est destiné au barbecue) ; 15% en masse.

3/ La « Fleur de soufre » (sulfur), c’est-à-dire de soufre finement broyé ; 10% en masse. Attention : Certaines fleurs de soufre vendues en droguerie ou en grande surface ne sont pas pures et nuiraient sérieusement à la qualité de la poudre.

Les droguistes ont souvent disparu et ces produits ne se trouvent plus dans le commerce. On trouve cependant sur internet aussi bien la fleur de soufre (chez des droguistes en ligne) que le salpêtre qui se  vend pour l’alimentation.

2/ LA QUALITE DE LA FABRICATION DU CHARBON

C’est une procédure essentielle pour obtenir une poudre de qualité. Le bois est carbonisé dans des fours qui ont la particularité de le chauffer sans air ni oxygène (sans quoi il brûlerait comme dans une cheminée!).  Il  passe ainsi par 4 phases :

  • Le séchage : jusqu’à 130°C, le bois sèche et perd principalement l’eau qu’il contient, il consomme alors beaucoup d’énergie.
  • La torréfaction : de 130° à 250°C environ, le bois torréfie (comme le café) et devient marron foncé, il consomme alors un peu d’énergie.
  • La carbonisation : de 250° à 340°C, le bois carbonise et fournit alors de la chaleur. Lorsque le bois est entièrement carbonisé il ne fournit plus de chaleur et on peut passer à l’étape 4.
  • Le refroidissement : vider le four à 340°C et le mettre à l’air ambiant brûlerait immédiatement le charbon de bois. C’est pourquoi il faut mettre le four en refroidissement en l’isolant complètement de l’air extérieur jusqu’à température ambiante.

Rendement par essence de bois. D’après des relevés faits par les agents forestiers sur tous les points du territoire, le procédé des meules donne, en moyenne : (Par stère régulièrement empilé)

  • bois de chêne : 82 kg de charbon
  • bois de hêtre : 76 kg de charbon
  • essences mélangées de bois durs : 73 kg de charbon
  • bois blancs : 55 kg de charbon
  • pin ou mélèze : 58 kg de charbon
  • sapin ou épicéa : 53 kg de charbon

LA MÉTHODE DE FABRICATION du CHARBON DE BOIS PAR PYROLYSE (qui est celle que nous allons utiliser) Cette méthode se trouve sur deux sites :

Cette méthode demande un simple récipient en métal (une boite cylindrique, une boite de conserve) avec un couvercle percé d’un trou pour permettre à la vapeur d’eau et aux combustibles gazeux (dus à la distillation) de s’échapper. Ce récipient est placé dans une cheminée, directement sur la braise, pendant environ 15 mn jusqu’à la fin de la phase de distillation (c-à-d quand les gaz ne sortent plus). Il faut impérativement utiliser un charbon de bois de très bonne qualité, et dont la distillation est complète. Le charbon de bois doit alors être « noir avec des reflets bleu » et avoir une sonorité plus ou moins cristalline lorsque les baguettes de bois sont frappées; on a alors du carbone presque pur.

3/ LA FABRICATION ARTISANALE DE LA PN

Grosso modo, on peut dire qu’il existe 2 méthodes:

La méthode à froid. Elle repose sur un mélange à sec des 3 éléments dans un récipient qui ne doit pas présenter le risque d’étincelles ni celui d’électricité statique. Cependant avant de procéder au mélange, il faut faire un broyage des ingrédients avec un marteau. Il existe deux méthodes de broyage :

moulin2La méthode de broyage « artisanal » se fait avec un moulin à café électrique (ou un mixer) pour broyer successivement le charbon, le salpêtre et le soufre (s’il est en morceaux). Cette méthode exige un broyage séparé de chaque ingrédient pour éviter toute explosion. Il est recommandé d’émietter préalablement les morceaux avant de les mixer afin de ménager le moteur du mixer. Le broyage n’est pas aussi fin que celui obtenu avec un moulin à billes.

tumbler

Aux états unis les tireurs qui fabriquent leur poudre utilisent souvent des moulins à billes (Ball Mills ou Rotary Rock Tumbler) qui broient les 3 ingrédients simultanément. Cet appareil destiné à polir des pierres (décoratives) présente cependant « certaines garanties » de sécurité et de qualité qui conviennent à la poudre noire. Il faut signaler que le moulin à billes ne doit pas travailler avec des billes d’acier mais de plomb, qui éliminent le risque d’étincelles, car des billes d’acier transformerait le broyeur en grenade! Les « ball mills » (ou « Rotary Rock Tumblers ») vendus dans le commence aux USA ont des tambours en caoutchouc épais pour ne pas réunir les conditions d’une explosion en milieu sec et fermé. On obtient alors directement le mélange ‘charbon, salpêtre et soufre’. Cette méthode est longue (entre 6 et 12h de broyage), mais elle donne une poudre noire très fine, donc idéale, car la finesse est la garantie de sa puissance et de sa vélocité.

On peut fabriquer un moulin à billes avec un moteur de machine à laver par exemple, mais si le tambour est en fer, il est impératif de broyer les éléments séparément.

La  méthode à chaud : elle consiste à faire un broyage séparé des éléments (moulin à café). Le mélange des ingrédients se fait ensuite à chaud avec un apport liquide (eau et d’alcool) beaucoup plus important car la PN très imbibée d’eau et d’alcool n’est pas explosive. Ce qui donne alors une sorte de pâte onctueuse…  Le mélange chaud et presque liquide est BRASSE avec une cuillère, ce qui assure l’homogénéité des composants dans ces conditions de sécurité. Cette pâte est ensuite essorée à chaud dans un linge filtrant et la « boule » obtenue est passée à travers un tamis pour obtenir des grains. Il est courant que les fabricants ajoutent de la dextrine (une sorte de cellulose) après avoir mélangé les 3 ingrédients traditionnels. Il semble qu’elle soit utilisée aux USA pour lier les composants. A la fin du processus, les grains de poudre doivent être homogènes et composés de particules finement agglomérées. C’est l’objectif à maitriser et c’est précisément ce qui différencie les méthodes.

LES DANGERS DE CETTE FABRICATION

Les manipulations de la poudre en préparation ne doivent pas se faire à portée de sources de chaleur et encore moins d’étincelles ou de feu (les cigarettes en particulier, les lampes, les plaques chauffantes) ! Les poussières sont toxiques et potentiellement inflammables et explosives : éviter toute source de chaleur proche.

La poudre noire non confinée n’explose pas : elle brûle en formant une torche vive qui souffle comme une fusée et qui va provoquer des brulures. Il faut rappeler que la poudre noire est particulièrement sensible y compris à l’électricité statique. L’achat de PN dans le commerce devenant de plus en plus incertain, les poudreux inconditionnels sont contraints de « stocker », ce qui est un non sens ! A contrario, quand on fabrique soi-même, on ne produit qu’une petite quantité de poudre (de 200g à 400g), ce qui évite le danger de constituer une réserve importante de PN. La puissance de la PN n’est pas « proportionnelle » à la quantité, car elle augmente selon une courbe exponentielle. Le poudreux peut alors stocker les ingrédients, sans stocker la poudre elle-même, c’est-à-dire l’explosif. C’est un gain de sécurité, mais cet avantage est interdit.

Chez soi, on peut fabriquer 200g de poudre  avec 75gX2 de salpêtre pur + 15gX2 de charbon de bois (saule de préférence)  + 10gX2 de soufre,  mais le séchage demande du soleil ou un local chauffé (sans risque).  On ajoutera de la dextrine en proportion de 5% de la masse des autres composants réunis, soi 200gX5% = 10g.

La fabrication à domicile demande des précautions (évitez de faire ça dans le salon, en hiver devant la cheminée), et attention : la poussière de charbon de bois est très légère et salit beaucoup! Les poussières de  soufre et de  salpêtre sont toxiques (le port d’un masque est recommandé et les gants sont nécessaires pour comprimer la poudre à la main). Travailler à l’extérieur est idéal pour ceux qui n’ont pas les conditions de sécurité d’un local extérieur au logement, mais dans un abri au vent. On doit impérativement travailler avec des récipients et des outils non électrostatiques : bois, pierre, laiton, etc. On exclut le fer qui est de nature à provoquer des étincelles. Il faut savoir que sur la ligne Maginot, dans les locaux qui contenaient de la poudre, les gonds étaient en laiton… Le plastique est isolant, mais certains plastiques semblent capables de phénomènes électrostatiques. Donc prudence. L’usage de récipients en acier est cependant possible lorsque le mélange des ingrédients est très humide ou dissout dans un mélange d’eau et d’alcool (ou d’urine !).  La préparation de la poudre repose sur la qualité du bois (saule de préférence). Pour les quantités utilisées, il n’est pas difficile de se faire un petit stock de buches bien sèches et sélectionnées.

LES METHODES DE FABRICATION A FROID

3.1/La méthode FOXFIRE : broyage séparé au moulin à café (vidéo de« Bland County Survivorman ») :

Nous allons examiner en premier lieu la méthode « FOXFIRE » compte tenu de la vidéo de BCS qui est bien expliquée. Cette méthode est extraite d’un ouvrage (qu’il cite) : « The Foxfire Book, Volume 5, (Gun making) » concernant les armes à poudre noire :

pyrolyse

BCS fait l’essai de cette méthode de fabrication de la PN qu’il n’a jamais pratiquée auparavant.  L’intérêt de sa vidéo est aussi de montrer la fabrication du charbon de bois par pyrolyse, une méthode tout à fait adaptée à nos besoins parce qu’elle permet de faire une  quantité raisonnable de charbon de bois (avec du saule), sans recourir à du matériel onéreux ou lourd. Un récipient en fer avec un couvercle percé au centre qu’il place dans un fourneau avec une porte sur le devant (une cheminée fera l’affaire), mais il faut faire des essais concernant la température des braises. BCS prépare son charbon de bois par pyrolyse et utilise ensuite un moulin à café électrique pour le réduire en poudre. Ensuite et séparément, il broie le salpêtre mais « la fleur de soufre » est utilisée en l’état, telle qu’elle est vendue. Les proportions du  mélange sont conformes à la recette précitée. Cependant, la qualité du broyage n’est pas garantie par cette méthode trop rapide, comparativement aux autres procédés de broyage. BCS procède ensuite au mélange des 3 composants à sec, mais sans montrer comment il procède, une omission qui supprime un point délicat : le risque de manipuler un mélange explosif sec, avant de l’humidifier abondamment avec « l’urine éventée », selon la recette donnée par FOXFIRE (pour ses propriétés oxigénantes).  C’est à ce stade de la procédure qu’il faut prendre toute précaution concernant les sources de chaleur. Un procédé qui à mon sens, ne peut se faire que pour de petites quantité et à l’extérieur. Il verse le mélange des 3 composants dans un fond de bouteille en plastique (genre javel) qui lui sert de récipient  et ajoute ensuite des rasades de cette urine, en brassant le tout (presque énergiquement) avec un pilon (en bois ?)… On peut dire que le brassage se fait en passant progressivement de l’état sec à l’état presque liquide (cela devient une sorte de « sauce » ou de pâte crémeuse), mais toujours à froid.

 

BCS3

BCS2

C’est cette « humidification généreuse », je ne dis pas savoureuse, qui permet de rendre le mélange homogène, mais elle demande ensuite un séchage avant granulation. BCS saute encore les étapes et montre le résultat du brassage: une sorte de pâte assez fluide qu’il étale sur un plan et qu’il va laisser sécher jusqu’à … obtenir une poudre (on ne sait comment?). On suppose que la pâte à l’état coulant a été  mise au soleil ou dans un local chauffé et une fois arrivée à l’état presque sec, elle aura été délicatement frottée sur un tamis approprié, avec la main. Il manque l’opération de tamisage. Cette méthode est donc présentée de façon superficielle. D’autre part, le mélange est loin d’être soigné! Sans transition, BCS procède à un essai de tir qui parait fonctionner normalement, mais ce test ne garantit pas pour autant que la poudre soit performante et qu’elle n’encrasse pas.

3.2/ Fabrication avec un moulin à billes fait maison (une vidéo de Makabra203).

1ère étape : Cette fois-ci, le mélange complet réunissant  les 3 ingrédients selon les proportions citées (mais pour quelle quantité ?) est broyé directement dans un moulin à billes de verre (fabrication artisanale sans doute), durant 12h, ce qui donne comme résultat une poudre très fine. Il est franchement recommandé de mettre l’appareil dans un local extérieur. Le mélange est ensuite tamisé au-dessus d’un bac en plastique, avec un filtre qu’on utilise en cuisine ceci pour séparer les billes de la poudre. La poudre noire (qui en fait est grise) est alors versée dans un pot en plastique et abondamment humidifiée avec un mélange eau-alcool versé par rasades (dosage en proportion égale, à 50%), jusqu’à obtenir une pâte plutôt collante qui est brassé avec une tige en bois et qui reste attachée à celle-ci. Le pot (fermé) est mis alors en attente dans un local « chaud » et, après 3 jours, la pâte est étalée à la cuillère sur une feuille d’aluminium et mise à sécher dans un local « chaud » jusqu’à séchage.

2ème étape : la poudre séchée (et tamisée?) retourne dans le moulin à billes et pour être broyée une seconde fois durant 6h!  Dans quel but ?  Elle ressort parfaitement moulue et Makabra, après l’avoir versée dans le bac en plastique, y ajoute 5g de dextrine… j’en déduis que le mélange des 3 composants était de 75g+15g+10g. Le tout est alors mélangé  avec une tige en bois.

makabra1

3ème étape, qui est celle de la granulation. Le mélange à l’état de poudre, est alors à nouveau humidifié dans le bac plastique, par « rasades » avec un pot contenant le liquide (eau+alcool), puis brassé à la cuillère, pour obtenir une pâte apparemment consistante qui est directement tamisée à la cuillère dans le tamis de cuisine. Les grains sont assez épais. Ce « hachis » est alors mis à sécher et devient une fois sec de la PN, mais quelle est la granulation obtenue? Cette méthode présente une mauvaise procédure de granulation (en forçant la pâte à pénétrer dans le treillis avec une cuillère). Je constate que la pâte étant trop humide, cela explique qu’elle ne soit pas compressée à la main. Avec un tamis de cuisine, la granulation est trop large. Donc une poudre peu performante. La méthode présente des points intéressants (une excellente poudre et un excellent mélange), mais une mauvaise granulation.

poudre ratée

3.3/ La fabrication basique avec un moulin à billes (une vidéo de Brushhippie)

Dans une 1ère vidéo,  Brushhippie présente ses ingrédients. Dans sa seconde vidéo il  montre la procédure de fabrication.

1ère étape : cette  fois-ci à nouveau, le mélange complet est broyé dans le moulin à billes (de plomb) mais durant 6h seulement. La dextrine (7gr ?) est ensuite ajoutée au mélange dans le moulin et broyée avec celui-ci environ 20mn. Ce mélange des 4 ingrédients est tamisé à sec (avec une sorte de treilli-filtre) et la poudre tombe sur un plateau, ce qui permet d’extraire les balles. C’est la méthode classique, mais la procédure est minimale.

2ème étape : l’humidification : la  poudre est maintenant étalée sur ce plateau. Brushhippie utilise alors un pulvérisateur pour l’humidifier la poudre. En principe c’est un mélange d’alcool et d’eau, mais à défaut d’alcool, il utilise un pulvérisateur avec de l’eau. Il brasse délicatement ce mélange humide avec une sorte de carte bancaire et étale la poudre, ce qui permet la pénétration du liquide. L’humidification, contrairement à la procédure précédente, est limitée. Le mélange n’a rien d’une « coulée », d’une pâte ou d’une crème pâtissière : il reste assez sec, tout en permettant de modeler des boules dans la main et surtout de faire en sorte qu’elles tiennent quand il les comprime dans la main et qu’elles ne  se désagrègent pas lors du frottement sur le tamis.

brushhippie3

3ème étape : la granulation : Brushhippie porte des gants en latex. Les boules sont frottées sur un large tamis, fabriqué « maison » avec un cadre et un treillis calibré, genre moustiquaire (16 trous par pouce, ce qui correspond à la 3FFF) qui semble assurer une granulation homogène. Les grains tombent maintenant sur des journaux sous le tamis. Cette méthode avec un degré d’humidité très modéré semble prévaloir par sa facilité de mise en œuvre.  La vidéo se termine par un test de vivacité de la poudre.

 

brushhippie

 

3.4/ Une fabrication soignée  avec moulin à billes (vidéo de  Tadserralta)

La vidéo de Tadserralta est incontestablement la plus crédible par la présentation complète et bien expliquée de la procédure, dans un anglais aisé à comprendre! Cette méthode est proche de celle de Brushhippie, mais plus soignée.   Tadserralta présente la machine à polir (Rotary Rock Tumbler), au prix de 40 dollars (« 40 bucks ») avec un seul tambour: on la trouve notamment sur Amazon.premium. Il la remplit de 200 billes de plomb (lead balls)

1ère étape : le charbon de bois est broyé pendant 3h avec le moulin à billes après avoir été concassé au marteau. Le contenu du tambour est alors vidé sur un tamis comme on en utilise en cuisine, pour séparer les billes de plomb de la poudre de charbon de bois.

2ème étape: broyage du salpêtre et du soufre (séparément) avec un moulin à café : c’est rapide.

3ème étape : mélange des 3 ingrédients dans le moulin à billes : on place les billes en 1er, au fond du tambour,  puis on verse les quantités de chaque ingrédient.  Le mixage et le broyage vont se faire pendant 8h.

4ème étape : introduction de la dextrine dans le mélange et on laisse le moulin tourner encore 20mn ; puis on extrait les billes comme précédemment, par tamisage avec un gros tamis de cuisine. Le mélange appelé « gunmeal » est prêt pour la granulation. Cette opération doit se faire dans un espace sans vent ni courant d’air.

5ème étape : la granulation. L’humidification est faite avec un vaporisateur et de l’eau ! Comme dans le cas précédent, c’est plutôt une brumisation par petites projections. Point essentiel il faut atteindre un taux d’humidité très précis, condition de la réussite de cette fabrication. Ce taux obtenu, Tasserralta met des gants. Il procède à un brassage modéré et comprime la poudre à la main (façonnage de boules), ce qui lie les ingrédients et améliore la performance de la poudre. Les boules doivent cependant tenir et ne pas se désagréger (16 trous par pouce, correspondant à 3FFF); trop humidifier serait néfaste, car la pâte collerait et ne permettrait pas le tamisage et la granulation. Le treillis (the mesh) est une sorte de rideau. En dessous, les grains tombent sur du papier. Le test de combustion donne des résultats plus rapides que la poudre vendue dans le commerce (il mesure la rapidité par le nombre d’images faites pendant la combustion d’une « ligne » de poudre de même longueur). L’exposé est limpide, complet et la méthode est cohérente, soignée. On retiendra trois points essentiels, indépendamment du respect des proportions:

  • La pureté et la qualité des ingrédients, notamment la qualité du charbon de bois (attention aux fleurs de soufre et aux salpêtres qui sont vendus avec des ajouts)
  • La finesse du broyage et la parfaite homogénéité du mélange.
  • La finesse du treillis qui doit donner des grains conformes aux normes de granulation
  • Les précautions à prendre par rapport aux poussières toxiques.

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LA METHODE DE FABRICATION A CHAUD ET LA METHODE MIXTE

Cette méthode du mélange à chaud est complètement différente de celles présentées précédemment.

3.5/ La fabrication par mélange à chaud (Vidéo de Ghoolerhunter):

Ce procédé par cuisson (cooking) aurait été trouvé dans un manuel de l’armée américaine des datant des années 1860.

1ère étape, le mélange des ingrédients. La masse totale des ingrédients doit être de 1kg soit 750g de salpêtre tamisé (avec un tamis de cuisine), mélangés avec 100g de fleur de soufre et 150g de poudre de charbon de bois… auxquels il semble qu’on ajoute une certaine quantité d’eau froide, car (« trying to pre-dissolve sulfer in hot water causes it to form little balls that will not bond with anything else »), autrement dit pas d’eau chaude sinon le souffre serait dans l’impossibilité de se lier avec les autres composants! Le tout est mélangé dans un mélangeur électrique en métal pour pâte à pain, mais à vitesse lente et à froid, puis à vitesse moyenne. Combien de temps ? Evidemment la présence du liquide est rassurante ! Cela donne une sorte de pâte à crêpe grise sombre crémeuse et lisse (creamy, silky and smooth). Selon le préparateur, « ça s’est alors complètement dissout».

2ème étape : la dissolution des ingrédients : « faites chauffer la sauce » ! On verse cette sauce dans une casserole (une spatule est alors nécessaire) et on fait chauffer… Commentaire sur la vidéo: « this is without question the safest way to make black powder. As long as it’s wet, you couldn’t lite it with a torch ». On laisse monter doucement la sauce en ébullition sans vraiment bouillir mais en tournant: de grosses bulles sortent alors de ce magma que le préparateur tourne avec un couteau (« it’s completely harmless, because it’s wet »)… La « sauce » est alors versée dans une casserole contenant 5 tasses d’alcool dénaturé (pour un kg), soit 1 tasse pour 200g de poudre en préparation: cela doit être fait à l’extérieur. En principe l’alcool est froid (réfrigéré). La sauce reprend alors un aspect plus liquide.

la sauce

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3ème étape : la granulation à chaud!  On verse alors cette mixture dans un linge filtrant, suffisamment fin pour retenir la poudre qu’on a placé au-dessus d’un récipient. Le filtre doit résister à la torsion et à la chaleur. Il est important que l’essorage se fasse rapidement, dit-il. L’écoulement emporte de fines particules de poudre qui sont perdues, mais on doit pouvoir les récupérer par décantation et assèchement ? Est-ce utile? L’essorage à chaud est une opération un peu difficile parce que la température est encore élevée. Une fois la masse de poudre chaude sortie du linge, le préparateur procède d’une manière qui n’est pas convaincante, avec un tamis de cuisine et un caillou rond. La granulation risque d’être forte: cela va donner de la poudre à canon! On voit d’ailleurs des blocs qui se mêlent à la poudre. On est loin du raffinage !

Là encore, c’est un tamisage  « grossier », alors que pour obtenir des grains fins, il faudrait procéder par un frottement léger sur un treillis qui, comme le recommande Brushhippie doit avoir un nombre de trous par centimètre adapté  à la granulation. Il faudrait utiliser un tamis plat et large et mouler des boules qui seraient frottées sur le treillis en utilisant des gants spécialement prévus pour résister à la chaleur.

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3.6/ Une variante de cette méthode (vidéo de Cochleaproduction)

1er point modifié : le mélange des ingrédients se fait en trois temps : 1/dans un récipient, le charbon de bois et le souffre finement moulus sont mélangés à sec (15g+10g) 2/ dans une casserole, le salpêtre (75g) est dissout dans 50ml d’eau portée à ébullition, la dissolution doit donner un liquide jaunâtre mais clair. 3/ 0n réduit le feu (feu moyen) et on incorpore le mélange charbon+ soufre dans la solution de salpêtre chaud. On peut alors mélanger et obtenir comme précédemment la « sauce » lisse et onctueuse, qui qu’on va laisser mijoter en formant les bulles, pour obtenir une bonne dissolution des ingrédients et par le fait un bon mélange des composants.

2ème point modifié : l’alcool est remplacé par 100ml d’acétone (plus volatile, plus inflammable, plus toxique, etc). Quel en est l’intérêt ? Une fois l’acétone versé dans la sauce, on mélange en tournant et la sauce est alors liquéfiée. On peut alors passer à l’essorage, en filtrant cette solution chaude avec un linge qu’on tord pour obtenir comme précédemment une masse chaude de poudre noire, qui ne va pas être granulée facilement : le résultat (selon l’image) est assez grossier là aussi. Par conséquent, le filtrage de la « sauce » chaude par un linge présente un inconvénient : la phase de granulation est trop rudimentaire.

3.7/ La méthode de fabrication présentée par WikiHow: une méthode mixte.

 Plus la qualité des ingrédients est bonne, meilleur sera votre résultat. Le salpêtre et le soufre peuvent être achetés dans la plupart des drogueries. Faites votre charbon de bois. Les essences de bois que vous pouvez sélectionner pour faire votre charbon comprennent : le saule (wilow), le bouleau, le sapin, le chêne, le hêtre et le frêne.

Broyez les ingrédients séparément. Utilisez un moulin à café et un mortier avec pilon pour moudre et écraser le nitrate de potassium. Ecrasez ensuite finement le charbon de bois. Mettez-le de côté. Moulez également le soufre pour le transformer en poudre, puis mettez-le de côté. Il est très important de moudre les différents composants séparément. Vous pouvez également utiliser un broyeur à boulets. Dans ce cas, placez le charbon de bois écrasé et le soufre dans les broyeuses et faites fonctionner l’appareil pendant plusieurs heures. Une fois les produits transformés en fine poudre, retirez-les du broyeur. 

1ère étape : mélanger le Charbon de bois et le soufre dans de l’alcool froid

  • Réfrigérez 2 tasses et demie, soit 600 ml d’alcool isopropylique pour chaque 100 grammes de mélange de charbon et de soufre utilisés. Une fois l’alcool froid, ajoutez-le au mélange de charbon de bois et de soufre. Quelle est la raison de ce refroidissement ?

2ème étape : versez le salpêtre dans de l’eau et portez à ébullition jusqu’à dissolution

  • Préparez le nitrate. Versez dans une vieille casserole ¼ de tasse ou 40 ml d’eau pour 100 grammes (environ ½ tasse) de KNO3. Ajoutez votre nitrate de potassium. Portez à ébullition en remuant continuellement. Ajoutez un peu d’eau de temps en temps jusqu’à la dissolution complète du nitrate de potassium.

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Cette recette complique les proportions, car pour un mélange de 100g charbon et soufre, quelle est la quantité de salpêtre ? Sachant que charbon et soufre représentent 25% de la masse et sachant que 100g de charbon + soufre demandent 600ml d’alcool quelle est la quantité d’ingrédients à prévoir au départ ?

Masse totale de PN KNO3 Charbon de bois Soufre Alcool1 Eau
400g 300g 100 g X3/5= 60g 100gX2/5=40g 600ml 120ml et plus
200g 75g 15g 10g 150ml  
  100g       40m et plus

3ème étape :  ajoutez le mélange de charbon de bois et de soufre au nitrate de potassium en ébullition. Remuez les ingrédients pour former un mélange homogène et onctueux.

  • Continuez à l’extérieur: prenez l’alcool isopropylique (dénaturé) réfrigéré (?) et le mélange encore chaud . Ajoutez l’alcool au mélange chaud. Mélangez.
  • De quel alcool réfrigéré s’agit-il, puisqu’il a déjà été utilisé ? La méthode manque de clarté. Disons que cette mixture doit être  une sorte de  pâte fluide, un magma souple et crémeux, la quantité d’alcool sera déterminée par la nécessité: une fois que vous aurez fait un essai, vous mesurerez les quantités.

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4ème étape : refroidissement et filtrage.   C’est à ce stade que la préparation reprend la procédure à froid et  présente certaines contradictions avec d’autres méthodes:

  • « Réfrigérez le nouveau mélange. Plus vite vous atteindrez 0°C, mieux cela vaudra ». (Consigne qui surprend.)
  • Filtrez le mélange à travers un vieux chiffon. Cela permettra de séparer le liquide de la solution. Jetez le liquide. (Ici, il n’y a pas d’essorage à chaud!)
  • Étalez le produit ainsi obtenu sur un morceau de papier et laissez le produit sécher au soleil.

5ème étape : la granulation. Passez le mélange encore légèrement humide sur un grillage à mailles fines jusqu’à le réduire en fines particules (sinon on peut vaporiser un peu d’eau pmour le réhumidifier). Faites sécher la poudre au soleil.  Rangez votre poudre noire dans des boîtes stockées dans un endroit frais et sec.

Cette méthode Wikihow est donc mixte : le mélange se fait à chaud, mais, une fois le mélange essoré, il est réfrigéré et séché: on revient aux méthodes de granulation qui ont été utilisée dans la fabrication à froid. Cette méthode contredit ceux qui préconisent de faire la granulation à chaud, qu’ils disent nécessaire, bien qu’elle présente des inconvénients concernant la manipulation à chaud et la granulation sans compression de la poudre.

L’intérêt est de ne pas utiliser de moulin à billes, avec le risque qu’il peut présenter. C’est la dissolution qui permet de lier les composants et de les réduire en fines particules. Il est certain que cette méthode est sans doute excellente pour mélanger des composants, mais le broyage à froid garantit des poudres très fines, si on laisse le temps au moulin de tourner.

Cependant le mélange et la dissolution à chaud demandent plus de manipulations – sans risque en apparence – et plus d’étapes, ce qui tout compte fait demande autant de temps que la méthode à froid.

4/ CONCLUSION :

Si je me place sur le plan de la  connaissance du procédé,  4 méthodes sont intéressantes mais le choix ne peut se faire qu’en fonction des résultats obtenus après avoir effectué des tests selon ce que l’on veut faire : la durée de la procédure et le matériel dont on dispose vont intervenir dans le choix. Les tests de rapidité de la combustion sont  spectaculaires, mais ils ne permettent pas de vérifier avec précision la durée de la combustion. Le meilleur test consiste à tirer dans une série de vieux livres et de comparer  le nombre de pages traversées… (il est utile d’en récupérer à la déchetterie).

Quoiqu’il en soit, on a pu comprendre que la qualité de la poudre dépend du soin apporté à la fabrication et dépend des ingrédients utilisés: un mauvais charbon de bois va encrasser;   la vivacité est liée à la granulation, à la qualité du mélange, etc.

Si je me place sur le plan de la sécurité, j’ai montré que certains procédés de fabrication sont  hasardeux, voire risqués.

screenJe rappelle donc que la réglementation est  passible de sanctions pénales si vous la transgressez et qu’elle  vous expose au danger d’une explosion . Je ne vous incite donc en aucun cas à vous mettre à vos fourneaux, avec le petit attirail du parfait préparateur de PN: moulins, balances, mortiers, casseroles, vaporisateur à vitre, flacons, spatules, cuillères, tamis de cuisine, linge filtrant, carte bancaire, plateaux à tarte, plateaux avec revêtement ou en bois (de préférence pour le séchage), gants en caoutchouc, gants anti chaleur, masque à poussière, billes de plomb, treillis en plastique, etc… Il me semble d’ailleurs que ce couvercle (anti projections) avec un treillis fin, pourrait fort bien convenir pour obtenir une granulation fine!

« A la recherche de la vérité, un poudreux n’admet aucune entrave »! Toute information sur cette question nous intéresse, strictement dans l’esprit  d’une recherche de connaissances. Quiconque se placerait hors la loi, ne saurait trouver dans cet article un quelconque encouragement.  S’il advenait que la poudre  devienne introuvable, il serait alors navrant que faute de pouvoir se fournir légalement, les tireurs régulièrement inscrits dans  des clubs en viennent à recourir à  une production artisanale.   L’état encouragerait alors des fabrications à risque  par son obstination à  désarmer les tireurs, ce qu’il ne tentera pas avec les chasseurs.

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Vidéo

10 – Comment faire le choix d’un revolver de précision pour « cartonner » ?


Note :  la technologie de ce blog  ne permet pas de changer la couleur du fond  !  Il est recommandé d’utiliser le zoom pour un agrandissement du texte si la luminosité est trop forte .  Article revu et complété le 15 décembre 2012

Quelques remarques préalables

Dans cet article, je tenterai de faire l’inventaire des facteurs qui interviennent dans la précision du tir à la PN, cal .44. Pour obtenir de la précision, les méthodes de chargement doivent être précises  et sont plus exigeantes  que les chargements basiques  proposés par plusieurs sites! Il existe différentes méthodes de chargement qui utilisent des bourres, de la semoule et différentes formes de graissages, c’est le côté « cuisine ».   Je commencerai par un tour d’horizon concernant les revolvers de compétition,  car il est probable qu’un tir de précision ne s’obtient pas avec n’importe quel revolver et certains modèles sont recommandés pour s’équiper dans cette intention.

Il est évident qu’un Revolver à carcasse fermée est plus fiable qu’un Colt malmené qui a pris du jeu, c’est pourquoi, beaucoup de Revolvers d’occasion à carcasse ouverte et qui ont fait leur temps,  sont « fourgués » sur Naturabuy !  Ce sont des armes qui  ne peuvent plus être destinées au tir de précision, mais qui peuvent encore servir pour du tir instinctif à moyenne distance, style « Cowboy Action shooting » (à condition que le Prix de vente se situe entre 50 et à 100 euros)!

Le marché de l’occasion est souvent la voie de revente des daubes, mais l’achat d’une arme neuve courante ne garantit rien, car il faut faire là aussi une vérification complète de l’arme. J’ai moi même acheté en armurerie un Colt 1860 Uberti dont le barillet flûté présente des défauts d’alignement assez prononcés et des scores assez médiocres. Un point essentiel est l’alignement canon /chambres, pour lequel les défauts peuvent passer inaperçus.   Une « daube » ne pourra qu’arroser tandis qu’une arme de précision garantit des résultats, même pour des tireurs aux aptitudes moyennes. Donc pour la précision,  il est indispensable de bien choisir son arme et le plus souvent d’y mettre le prix. Ceci dit, on trouve des répliques de revolvers de marque très courantes qui font des scores honorables:  c’est la loterie.  L’important c’est de savoir contrôler une arme à l’achat et d’avoir un peu de chance, mais c’est au stand que l’arme révèle son potentiel.

Dans ce parcours j’aborderai les facteurs qui contribuent à améliorer la précision d’un revolver à PN, notamment :

  1. Les conditions d’achat d’un revolver, pour éviter de se faire refiler une arme ayant des défauts majeurs !
  2. la charge en PN  et le choix du projectile  (balles rondes, ogives, etc) et son calibre
  3. Le graissage,  un aspect essentiel de la précision
  4. La régularité des balles et des chambres
  5. Le couple diamètres canon / chambres
  6. L’alignement du canon et  des chambres
  7. l’état des rayures du canon et leur adéquation au projectile,
  8. Le poids de la détente et les moyens pour l’alléger
  9. Les cheminées (pas seulement pour augmenter leur durée, mais pour la qualité de l’allumage et pour réduire les pertes de gaz)
  10. L’entrefer, qui s’il est trop important, réduit la poussée lors du passage dans le cône de forcement,
  11. La visée:   comment optimiser celle-ci,

….  Autant de facteurs qui, selon les tireurs, vont être prioritaires ou secondaires,  car dans le domaine du tir à la PN, les éléments déterminants ne sont pas toujours objectifs, n’étant pas validés de façon scientifique. Si certains lecteurs considèrent que je me trompe sur un point qu’ils connaissent suffisamment, j’accepterai volontiers d’introduire dans mon article leurs commentaires critiques ou leur expérience, l’esprit de ce blog se veut ouvert, interactif et expérimental. Je trouve occasionnellement  des commentaires sur des forums qui concernent mon blog, et j’en remercie leurs auteurs, car généralement ces commentaires me font de la publicité et sont encourageants, bien que pour ma part, je ne me positionne pas comme « sachant », mais comme  un blogueur qui cherche…

Cet article n’a donc rien de prétentieux, c’est « une recherche » destinée à cerner une question qui est complexe et qui demande une expérience sur les stands de tir. Le tireur isolé a du mal à se former et doit  rencontrer d’autres tireurs qui pratiquent la compétition s’il veut se préparer à cette activité.  Mon article n’est donc ni « un catéchisme » ni un livre de recettes toutes faites, c’est strictement une recherche ouvrant des pistes sur tout ce qui peut améliorer la précision. C’est donc un article qui pose quelques repères, et parfois des hypothèses mais qui n’est qu’un premier pas. Le tir est un domaine qui demande une culture très diversifiée, sauf si on se cantonne à l’usage d’une seule arme, et encore. En fait,  plus on avance dans ce domaine, plus on fait le constat de son ignorance;  parfois il y a même de quoi se décourager !

Je constate que sur internet le thème de la précision n’est guère exploré de façon systématique, ceci ayant comme raison son caractère un peu subjectif:  les tireurs n’ont qu’une expérience partielle, ayant quelques armes dont ils tirent certaines conclusions qui sont convergentes avec celles d’autres tireurs ou non. On trouve un partout (sur les sites de poudreux) des commentaires qui l’évoquent par « touches »,  mais rien de  réellement structuré. C’est pourquoi  je pense que nous allons  nous en tenir à la concluions de John FROST dans un article où il pointe l’essentiel sur ce sujet (voir le petit texte  joint).  Il est vrai que la poudre noire est un peu comme l’alchimie, pleine de mystère,  et les poudreux entretiennent  le mystère à loisir. Lorsque j’ai ouvert ce blog, je pensais que des tireurs apporteraient  leur pierre  à cette recherche, mais depuis,  j’ai constaté que ceux qui sont supposés savoir restent discrets, ce qui se comprend, car faire une synthèse des différents paramètres de la précision n’est pas aisé …

Fréquemment, dans leurs forums PN,  les tireurs publient des cibles  qui n’indiquent que la charge de poudre noire,  le type de balle et la distance. Si la charge est importante, il y a d’autres facteurs qui peuvent intervenir, indépendamment du facteur humain:  le chargement en général,  donc le graissage, la compression, le choix des projectiles, le calibrage, le sertissage, l’encrassement, mais aussi l’indexation (l’alignement chambre-canon), la qualité de l’acier et du canon, le pas de rayures, le jeu des axes, le réglage de la détente, la régularité des chambres, l’évent des cheminées,  etc. Tous ces facteurs sont évoqués mais trop souvent, certains poudreux ferment la question en écrivant que la seule façon d’obtenir d’une arme une meilleure précision, c’est de « tout essayer : une affaire de temps et d’expérience »!   Nous voilà bien avancés! Autre  leitmotiv qui s’inscrit dans l’idéologie du bricolage, on lit aussi que c’est le tireur qui donne à une arme toute son efficacité et qu’une arme basique, entre les mains d’un tireur primé donne ipso facto de bons résultats.  Il y a du vrai, car  l’ignorance du fonctionnement des revolvers  à PN ne peut que conduire le tireur au désenchantement (encrassement, mauvais chargement, mauvais graissage, etc). Je dirais cependant de bien « meilleurs » résultats !

La raison pour laquelle la précision reste entourée de mystère, est-elle due à la compétition, qui incite chaque tireur-compétiteur  à garder pour lui  ses « trucs », ses méthodes de chargement, car « concurrence oblige ».   On trouve cependant quelques sites  qui donnent une information destinée à ceux qui débutent: « La pétoire » est un site très connu qui apporte des informations aux tireurs, toutes armes confondues,  notamment pour l’usage des révolvers à PN. mais ce sont toujours des informations standard, rien de pointu concernant la précision.

http://lapetoire.free.fr/pages/recom_pn.htm

Il faut mentionner le site AVT (tireurs sportifs) qui  produit des articles intéressants concernant le tir à PN …  sans exiger une inscription pour les consulter !

Je cite en introduction de cet article  un extrait pris sur AVT sportif:  « pour réaliser un beau score au revolver à percussion, il faut maîtriser trois points essentiels :  une arme bien « préparée », un tireur entraîné et une procédure de chargement « soignée ». « Soignée »….. voilà un terme qui entretient l’illusion que c’est une affaire de « soin », de rigueur,  mais une question me vient immédiatement à l’esprit: « est-ce qu’on est pas en train d’éluder un point important : une arme bien préparée certes, mais toutes les armes se valent-elles » ?

Côté préparation « mécanique » de l’arme, plusieurs facteurs interviennent:

  • des réglages, notamment celui  de la détente, ce qui demande  un peu de savoir faire,
  • la question de la visée intervient, car sur beaucoup de revolvers à PN, le guidon est rudimentaire, mais pour les compétitions, les guidons dérivables ne seraient admis que sous certaines conditions : « Le guidon à queue d’aronde est autorisé sur le revolver réplique si les extrémités du tenon sont arasées ». L’esprit de la réglementation veut que l’arme reste conforme à son état originel « .
  • Un entretien qui suppose notamment que toutes les pièces soient polies et graissées, que les frottements soient réduits.
  • Il faut surtout  une arme « de qualité » (de par sa fabrication), répondant à certains critères qui garantissent la précision : un bon  groupement sera alors le  premier  critère de la réussite d’un tir.  La fabrication de l’arme et du canon,  la précision et l’ajustage des pièces,  leur finition, tout cela constitue le potentiel de l’arme qui permet une bonne indexation, un bon alignement, un rapport canon/chambre adapté et régulier et pour ce qui concerne  le canon, son pas de rayure et la profondeur de celles-ci , le choix de l’acier (ou des aciers), sa finition, etc . Ce sont là des variables objectives  qui ne sauraient être déniées.
  • pour la préparation (entretien, ajustages), il faut  aussi des connaissances en armurerie qu’on apprend progressivement dans la limite des moyens matériels en outillage dont on dispose et de ses compétences propres dans ce domaine.

Mais quand on aborde la question du chargement, s’il n’est question que de le « soigner »,  j’ai un doute : comme si le chargement se limitait à cette exigence au demeurant floue. Est-ce à dire qu’il n’existe qu’une seule façon de charger ? de graisser ??  Je vais donc citer Longrifle, un tireur qui nous ouvre une fenêtre sur les exigences  du tir de précision sur le  forum « Les Tireurs de Combs la Ville » :

 « (…) la précision, quelle soit en arme de poing ou d’épaule, ne peut s’obtenir que par une analyse critique et sérieuse de tous les facteurs du tir :  préparation de l’arme, contrôle des alignements (barillet), de la détente (polir les pièces interne), des organes de visées (noircir les guidons trop brillant ), des charges de poudre (pesage de celle-ci au 100° de grammes), de la bourre ou du calepin (leur taille et épaisseur ), des amorces, des cheminées (contrôle du diamètre de l’évent d’ignition entre 0,6 à 0,7 millimètre,  au delà poubelle !), des projectiles utilisés, de leur poids qui doit être régulier au 10°ème de gramme, de leur recalibrage correspondant au fond des rayures, du graissage adapté selon la saison (mou l’hiver et plus ferme l’été,  adjonction de cire). Les graisses qui fonctionnent en poudre noire sont les produits à base naturelle,  végétale et animale (suif, cire d’abeille et huile). S’informer sur la qualité des aciers, du type de rayure et du procédé de sa réalisation (martelage,  olivage, ou au bidet ), de leur profondeur, de leur pas (un tour en combien de cm? constant ou progressif ). C’est à partir de ces quelques données mises en œuvre,  que la différence se fait sur le pas de tir !!

Là nous sommes pantois! La PN  ne se laisse pas apprivoiser si facilement ! La précision en poudre noire manque de références théoriques: il faut faire un inventaire des ouvrages existants et lire ce qui est écrit, pour en faire une synthèse: balistique, choix des poudres, « pas de rayures » des canons, etc. De quoi décourager le tireur. Le livret de BARON  (Tir,  répliques et poudre noire), ouvrage d’initiation,  ne nous apporte que des généralités sur ce sujet. L’autre ouvrage de Didier BIANCHI reste un ouvrage d’initiation non édité actuellement,  lui aussi.  Bref, pas grand chose de très pointu !

Deux auteurs et leurs ouvrages sont des références : « Loading the black powder cartridge « ,  celui de Paul Matthews, mais qui concerne les armes longues, et ceux de Sam FADALA qu’on trouve chez Amazon.com,  Track of the wolf,  etc…  mais qu’il faut traduire, si on est pas féru d’anglais !

  paul matthews2sam fadalasam fadala3

sam fadala 2Ceux qui veulent progresser doivent glaner des infos auprès des « champions » sur les stands de tir,  tandis que d’autres isolés, tâtonnent et bricolent,  faute de contacts utiles.  Certains clubs comme celui de Versailles  sont réputés pour avoir beaucoup de tireurs à la PN qui cartonnent. Aux états unis, les « poudreux » ont une conception différente qui n’est pas connotée par l’esprit de compétition. Les utilisateurs de poudre noire sont surtout des chasseurs qui diffusent volontiers leurs « trucs », leurs modes de chargements et leurs  résultats.  Pour faire un bilan de cet état d’indigence de la culture de la poudre noire en France, il suffit de taper sur internet « Poudre noire et précision »…  Il n’en sort pas grand chose. Mon but est donc de constituer un fond de connaissances qui permettra aux tireurs de  faire ensuite des recherches plus personnelles et plus approfondies . Nous allons donc tenter de trouver les moyens de cartonner !

Comment faire le choix d’un revolver de précision pour « cartonner » ?  

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Les fabricants de répliques de revolvers ont des cahiers des charges et des ambitions qui ne placent pas au même niveau les  produits qu’ils vendent. Avant toute chose, il est essentiel de faire la différence entre des armes de production courante, de qualité variable et de précision variable, pour un prix en rapport, et les armes fabriquées pour le tir de compétition, appelées souvent « match ».  La question de base est de savoir si on  veut rester  dans le cadre de « la philosophie de l’arme ancienne »,  auquel cas on s’adapte à son arme (une copie, en général)  et à son potentiel qui peut aller d’une précision relative  jusqu’au tir « qualifié d’arrosage »,  ou si on désire une mécanique destinée spécifiquement  au tir de précision et qui permet  d’effectuer des scores  dès l’achat et sans adaptation  de l’arme, à condition de respecter les conditions de chargement recommandées ?

Certains diront que s’ils mettent leur balles dans le 10 avec un PIETTA, pourquoi  chercher midi à 14 heures.  La loterie veut que les revolvers qui cartonnent pour un petit prix ne me sont pas tombées dans la main et si la destinée a comblé d’autres tireurs, elle a dû m’oublier !  Mais la question reste posée, « Comment tirer parti d’une arme;  n’y aurait-il pas quelques recettes ou petits secrets? ceci fera l’objet de l’article 15 consacré spécifiquement au tir de précision.

Grosso modo on peut classer les armes en trois groupes (c’est un classement un peu schématique, mais qui me semble utile :

A.1/ les revolvers  basiques qu’on appelle revolvers « western »…de fabrication italienne.

Les  revolvers destinés au tir de loisir et à la collection  ne sont pas destinés au tir de précision. Ce sont de simples reproductions qui n’ont pas un cahier des charges très exigeant, elles permettent cependant de tirer et sont des copies plus moins  exactes des originaux.    Leur potentiel de précision est aléatoire, donnant parfois lieu à de  l’arrosage : elles sont produites par des fabricants italiens d’armes à petit à petit prix. Avis d’un tireur : « si c’est une réplique italienne d’arme de type western, elle est fabriquée somme toute pour jouer au cowboy version adulte, mais pour faire du tir, aucune close, aucune assurance de qualité n’est offerte»…  En fait la demande des acheteurs concernant  les revolvers à PN de collection antérieurs à 1870  évolue vers une demande d’armes ayant un certain potentiel de  précision.

Des revolvers Army  San  Marco et bien d’autres étaient fabriqués de façon « rustique ». Parmi ces fabricants, Pietta a longtemps produit des revolvers de qualité très basique, avec une finition médiocre. Mais qui progressivement PIETTA évolue  vers  la fabrication d’armes plus qualitative, toute proportion gardée.  Certains  fabricants ont parfois  produit des revolvers  assez fiables : c’était le cas d’EUROARMS, qui d’une façon générale produisait des revolvers conjuguant des prix modérés et  des armes crédibles, notamment  un Rogers & spencer avec canon Lothar à un prix très accessible.

Il y a des défenseurs de ce type d’arme « basique » :  je cite

« (Mon grand père) tire avec un PIETTA standard Rem 58, celui que vous achetez pour commencer ou pour collectionner… Sorti de boite, (il demande)  un coup d’ajustage des pièces pour diminuer le poids de détente et une CEMENTATION des éléments du système de départ du coup, ainsi que l’ajustage du guidon :  pour tirer droit, c’est mieux!.  Après de multiples heures de tir  et de compétitions acharnées, il tire toujours très bien! C’est ce qui m’a fait par ailleurs acheter un PIETTA. Le gros avantage de cette marque, est que l’on trouve les pièces détachées partout et assez rapidement!  C’est répandu, tout le monde en a! « 

« Il faut savoir, que le tireur est pour beaucoup dans la précision de l’arme. Une arme très chère, sera certainement meilleure, mais saurai-je exploiter le potentiel de mon arme à 100/100? J’en doute!  Pour ma part ce revolver PIETTA qu’on dit en « guimauve » me permet de faire un groupement qui tient  plus ou moins  dans le 8 ou le 9 (quand je suis en forme), mais parfois aussi quelques 10! Dans ce cas, pas de doute,  c’est la compétence du tireur qui intervient (1)!  Pour son  prix ce revolver  en « guimauve »  est particulièrement performant. N’oublions pas que le Remington 58 ou le Colt, étaient des armes de guerre. A mon avis, en faire des armes de match, c’est plus du tout dans l’esprit d’une réplique d’arme de guerre! Autant tirer avec des armes modernes qui sont fabriquées pour faire du match! »  

« Il me semble par conséquent tout à fait approprié de tirer avec un PIETTA ou un UBERTI, ce qui permet de toucher du doigt le tir!  Il est d’ailleurs surprenant qu’autant de gens aiment tirer avec ces armes !  J’ai un Colt Navy qui  est lourd ;  même en 36, j’ai l’impression d’avoir une vraie arme en main, d’une technologie ancienne, avec des défauts certes, mais capable des mêmes performances que celles des originaux.  Des Colts d’époques laissent voir un jeu important entre le barillet et le canon, c’est encore le cas  aujourd’hui des répliques! Toutefois les poudres sont meilleures, ainsi que l’acier utilisé. »

Note (1) :  « faire un 10 » avec une arme qui n’est pas précise, est-ce que c’est un coup de doigt,  le hasard ?  A partir du moment où l’arme a un tir aléatoire, le 10 est aléatoire !

Ce discours demande des réserves:

  1. le tireur prétend que les armes d’époques  étant des armes de guerre, elles n’étaient pas précises, ce qui est faux. Un armurier me disait que des revolvers à PN  (avec charge de guerre)  étaient faits pour abattre le cavalier ou le cheval à 50m…  comme si les tireurs de l’époque négligeaient la précision. Certes le degré de précision de ces revolvers  d’origine a évolué entre les 1ers modèles fabriqués et les derniers. La démonstration de l’erreur de ce raisonnement  est faite  (dans la suite de mon exposé) par une vidéo qui montre  la précision d’un Colt 1860 d’origine,  comparée à celle de sa reproduction par UBERTI : excellente dans les deux cas.
  2. Le tireur place sur le même plan les produits  PIETTA et UBERTI…  ça se discute, mais il est constaté que les revolvers UBERTI baissent en  qualité, tandis que les PIETTA s’améliorent !  De là à dire que les revolvers se valent  …  il semble cependant que PIETTA soigne certaines armes comme le Remington 1858 à pas progressif.
  3. Le poudreux met sur le compte du tireur les tirs occasionnellement précis pour y voir  la preuve que l’arme est bonne, c’est donc  le tireur qui ne serait pas en forme quand le tir est  médiocre ! Un tir imprécis  donne lieu à des résultats variés, le tireur ne rectifie pas le tir d’une arme imprécise, il le  subit,  point barre !
  4.  Il témoigne d’une conviction  que le tir à la poudre noire n’est pas  destiné à la précision comme on l’entend pour les armes modernes et si à l’origine « c’était des armes de guerre » les colts avaient une excellente finition. On peut donc escompter d’une réplique certains résultats qui ne se limitent pas à « arroser la porte de la grange ».

Certains diront qu’avec un PIETTA on peut faire des scores parfois excellents. Je témoigne que d’excellents tireurs de haut niveau tirent avec des revolvers Pietta et obteniennent d’excellents scores. Il faut souligner que PIETTA offre un service après-vente  très suivi  et des pièces standard à prix abordable !  C’est un de ses atouts majeur ajouté au fait que sa qualité de production est à la hausse.

Conclusion :  Actuellement, étant donné la raréfaction des fabricants de répliques,  le choix se limite. PIETTA et UBERTI restent aujourd’hui les seuls fabricants de revolvers à prix abordables sur le marché français et si la qualité est en faveur d’UBERTI, le service après-vente  est très certainement en faveur de PIETTA, ce qui me conduit à dire  qu’il vaut mieux un stock de pièces de rechange renouvelé sans difficulté et à prix modéré, plutôt qu’une absence de pièces de rechange, vendues de toute façon à prix onéreux. Vous m’avez compris !  UBERTI et l’importateur HUMBERT  nous prennent pour des cons !   On ne peut donc que se réjouir de voir PIETTA  améliorer sa production.

A.2/ la  seconde catégorie: les répliques considérées comme étant « de qualité » 

Cette catégorie c’est celle des armes ayant une « finition soignée », avec une  précision souvent bonne, mais sans  garantie et sans prétendre  au tir de compétition. UBERTI est le fabricant qui occupe ce créneau mais  qui ne met jamais en avant le critère de précision.  D’autre part  les indications techniques de ses revolvers ne sont pas données de façon détaillée.

Le fabricant soigne  la finition de ses armes : en principe pas de gros défauts de fabrication et par conséquent  la précision est supposée suivre, c’est du moins ce qu’on dit. Cependant je signale la mauvaise qualité des barillets flûtés des colts 1860 produits par Uberti  qui présentent des variations concernant les diamètres des chambres et des défauts d’alignement , comme quoi, la qualité  Uberti n’est optimale. Le Colt 4860 Uberti lui même n’est pas « arbor bottomed », comme il devrait l’être (voir l’article 5 de mon blog).  D’autre part, il est avéré que les pièces des revolvers Uberti varient selon les années,  ce qui peut engendrer de sérieux problèmes de pièces de rechange. C’est le cas des barillets  du colt 1860 (difficiles à trouver) qui  ne s’adaptent pas aux anciennes répliques  Uberti: l’indexation ne fonctionne plus.  On dit que les meilleurs revolvers sont vendus aux Etats Unis et que ceux qui sont importés en France sont des  armes de moindre qualité.

Les colts ont-ils un handicap pour le tir de précision ?

La vidéo qui suit est une preuve certaine du potentiel de précision d’un Colt 1860 de bonne facture.  Cependant, lors des compétitions (épreuves « Mariette »), les colts ne sont pas prisés, me dit-on.  La raison de cette préférence est due au fait qu’on leur reproche leur carcasse ouverte qui n’a pas la stabilité d’une carcasse fermée (ce n’est plus seulement la solidité qui est mise en cause) et qui génère des jeux, des irrégularités.  Il est vrai que la conception du Colt, si elle est extrêmement simple et bien plus pratique que celle des carcasses fermées  pour le tir courant, dont les canons sont difficiles à nettoyer (sans parler des risques  de blocage du barillet que les carcasse fermées favorisent), on doit reconnaître que le fonctionnement des Colts en terme de précision est plus délicat.  En effet  si on serre trop la clavette, on bloque la rotation du barillet. A l’inverse, si on ne serre pas assez, on peut avoir un jeu.  Le tir avec un Colt demande  que la clavette assure le maintien de l’arme, mais sans serrer excessivement le canon contre le  barillet et sans pour autant laisser du jeu. Il faut alors « travailler » sa clavette pour arriver à un compromis  entre ces exigences contradictoires.  Avant de tirer avec un Colt, je vérifie  le jeu du barillet et il m’arrive de desserrer la clavette (que je ne serre jamais autrement qu’avec la paume de la main).   Pour autant  les colts sont des armes qui m’enchantent et qui ont un potentiel de performances que démontre la vidéo qui suit,  produite par Capandball Channel  (émanant d’Eötvös Loránd University  à Budapest)  un jeune homme qui teste la précision d’un 1860 originel et celle de sa  reproduction produite par UBERTI  :

La vidéo est absolument convaincante  et la capacité de précision du 1860, tant en ce qui concerne le modèle d’origine que la reproduction,  est excellente.  Une superbe vidéo que les tireurs peuvent apprécier. Un  Colt 1860 BERTI (acheté aux USA) est donc une arme de qualité, capable de précision.  Il est cependant dommage que les meilleures fabrications UBERTI soient destinées aux USA !

Acheter une réplique de qualité d’occasion sur Naturabuy, à éviter!!

Quant aux revolvers revendus sur le marché des armes d’occasion qui, de plus en plus, sont présentés comme étant des revolvers « UBERTI » (voir sur Naturabuy les revolvers vendus sans monter le  poinçon de la marque), il faut craindre de récupérer  des  « daubes »  qui nécessitent des frais de remise en état ou qui sont condamnées à la vitrine. Le fabricant UBERTI ne nous facilite pas la tâche, car ses récentes répliques de revolvers  n’ont plus de logo visible: il est dissimulé sous le pontet et la frappe des numéros est si discrète qu’un peu de frottement à la toile émeri peut les faire disparaître.  La marque frappée sur une arme de qualité est indispensable, faute de quoi, le revolver est dévalué.  Certains tireurs s’efforcent de faire disparaître les inscriptions qui permettent d’identifier un revolver (ce qu’ils appellent « défarber ») et peuvent ensuite les faire passer pour des UBERTI et pourquoi pas pour des HEGE UBERTI!   UBERTI a une politique commerciale qui favorise la confusion.  Il produit actuellement des revolvers  sans marquage visible, qui sont supposés  plus ressemblants aux originaux. Mais ce faisant, le fabricant encourage le vol et offre aux vendeurs malhonnêtes la possibilité de faire passer des revolvers  de qualité inférieure pour  armes plus  prisées. A l’inverse FEINWERBAU inscrit sa marque de façon trop visible sur le canon , ce qui me paraît gênant.  On passe du tout au rien.

Le contrôle d’un revolver d’occasion est une opération complexe qui  demande la compétence d’un tireur averti.  Le marché de l’occasion sur le net est la plus mauvaise façon d’acheter une arme.  Le revolver d’occasion demande des garanties qu’on ne peut obtenir que par contact direct avec le vendeur et de ce point de vue, l’achat chez un armurier offre une meilleure garantie.

Les revolvers HEGE UBERTI étaient d’une qualité plus soignée car le cahier des charges de HEGE imposait à UBERTI des critères de fabrication exigeants.   Les  HEGE UBERTI  neufs ne sont plus commercialisés, mais ces modèles étaient considérés comme des armes très bien finies, ayant vocation à  faire du tir de précision. On en trouve d’occasion qui ont souvent fait leur temps. Un revolver d’occasion demande des garanties et une expertise. Le possesseur d’un HEGE UBERTI peut  rencontrer des difficultés  pour  remplacer des  pièces défectueuses.

Le « Centaure Centennial New Model Army « ).  C’est une réplique prestigieuse du Colt 1860 que la  » Fabrique d’Armes Unies de Liège  » a réalisée dans les années 60-75 (?)  sous licence Colt, pour le centième anniversaire de cette superbe arme (usinés et commercialisés par la maison Hanquet, rue Trappee à Liège).

Centaure_cal44_2Une réplique  appelé « Centaure »,  produite en utilisant les cotes exactes de l’original. Une  production qui semble s’être achevée au milieu des années 1970.  On trouve cependant des revolvers d’occasion de cette marque dont la précision est recherchée, mais ce sont souvent des colts  qui  ont fait leur temps et leur usage,  ce qui veut dire qu’ils  risquent d’être « fatigués » et pour le prix souvent élevé  qui en est demandé, une expertise de l’arme et une garantie concernant son fonctionnement s’imposent.

Cependant ce revolver présente un inconvénient majeur : les cheminées ont un gabarit légèrement inférieur aux dimensions courantes des cal .44, à PN ,  ce qui oblige à trouver, voire fabriquer une clé en rapport dont l’acier doit être très résistant. En outre ces cheminées sont enfoncées dans les cavités dont elles affleurent à peine, ce qui présente une difficulté supplémentaire. Tout  étant sous dimensionné et difficile d’accès,   la clé  a tendance à déraper ou à se déformer, et au pire à se casser faute d’une prise suffisante: un réel défaut qui explique que des Centaure vendu d’occasion sont souvent mis en vente parce que leur propriétaire ne parviennent plus à extraire les cheminées usagées. Du coup l’arme est hors d’état de fonctionnement.

Personnellement,  sur trois Centaure achetés,  deux avaient les cheminées bloquées et du coup, elles les revolvers sont restés en attente d’une hypothétique réparation. La solution consiste alors à fabriquer  une clé aux dimensions exactes des cheminées, mais quand l’ancien propriétaire, faute de trouver des cheminées adéquates,  a mis des cheminées sur dimensionnées, en les forçant tout ce complique!  Il faut absolument parvenir à extraire une cheminée, pour avoir ces dimensions, sinon il faut prendre une empreinte et faire par tâtonnement une clé d’essai avant de faire réaliser la clé en acier spécial. Certains sortent les cheminées en les chauffant pour créer un choc thermique,  solution qui ne marche que pour des cheminées facile à débloquer, mais la meilleure méthode et la plus risquée, consiste à frapper la clé  lorsqu’elle est enfoncée sur la cheminée, pour produire le choc et en même temps, on tente de la faire tourner  par l’utilisation d’un levier.  Il faut donc une clé avec un axe  perpendiculaire, qu’on prolonge d’un tube  pour augmenter la force de rotation.  de quoi décourager le désir de posséder un Colt Centaure!

Pour ceux qui veulent disposer d’informations précises  et très complètes sur les modèles de Colts 1860 authentiques, et notamment le Centaure,  ainsi que les pièces, ils  consulteront sur internet : « Friends of the Centaure society (FROCS) »  et un article  intitulé « Production of the Belgian Colt, aka Centaure, aka Centennial Army, aka 1860 New model army ».

La qualité « match » des canons ou les versions « match » des revolvers

Vendus par des fabricants européens, les revolvers qui  sont qualifiés de « version match »  se distinguent des répliques ordinaires par une fabrication destinée à  la compétition. Qu’est-ce exactement que « la qualité match » ? Se  limite-t-elle au canon Lothar Walther (usiné selon des normes de qualité supérieures)? Lothar Walther en Allemagne, entreprise de renom,  fabrique  des canons haut de gamme que certains fabricants d’armes lui achètent.  Voir le  site:  http://www.lothar-walther.de/531.php

Le critère « match » semble échapper à toute définition précise, il semble que ce soit  dans bien des cas un critère publicitaire qui souligne l’intention du fabricant de faire mieux qu’à l’ordinaire. Il est parfois remplacé par l’expression « pour le match ». C’est flou ! Cependant certaines pièces produites par des sous-traitants de très bonne réputation,  ajoutent un plus à une arme qui, pour le reste, est standard. Certains revolvers R&S de chez Euroarms ont ainsi bénéficié des canons Lothar Walter, très prisés.  « Bénéficier de la précision extrême des canons match Lothar Walter », propose France-Armes, pour vendre une arme… Voulant en savoir plus, je clique sur le lien qui est censé nous informer,  et je tombe sur  une  page blanche !   Du vent!

Le fabricant Euroarms qui fermé boutique en 2011 a vendu un Rogers et Spencer avec canon match Lothar Walther qui jouit d’une excellente réputation, vendu à un prix très abordable. On a souvent considéré ce revolver comme étant précis, ce qui évitait l’achat d’un R&S de haute gamme vendu par PEDERSOLI ou FEIN à un prix très élevé.  Ce revolver  n’est donc plus fabriqué.

J’en profite pour dire que Le fabricant italien INVESTARM produit des fusils à PN d’excellente qualité pour un prix très  accessible, mais hélas,  pas de revolvers, !

A.3/ Les revolvers « improved » et les revolvers à « pas progressifs »

Je préconise le choix  d’une arme neuve pour 3 raisons :

  •  pour éviter de prendre des risques avec une arme vendue par le biais du net ou achetée dans des ventes publiques,  sans pouvoir la tester au tir avant l’achat, sans pouvoir la vérifier d’un point de vue mécanique, ce qui demande un examen approfondi avant achat.
  • Pour  partir avec une arme ayant des pièces sans usure,  avec des pièces bien ajustées,  ou au moins « à  peu près ajustées »
  • Pour  disposer d’une arme dont les pièces de  rechange sont  disponibles sur le marché;

Le tireur qui cherche la précision doit investir dans une arme de qualité  vendue un prix nettement plus élevé que les productions ordinaires, ceci  pour  bénéficier d’une garantie que les revolvers courants ne lui offrent pas. En deux mots,  il doit écarter  l’achat d’une arme médiocre (neuve ou d’occasion), et opter pour la garantie du fabricant qui produit une arme de compétition. Les revolvers de compétition  sont essentiellement limités  à  deux modèles, réputés précis –  le Remington 1858 et le Rogers & Spencer – que les  fabricants (FEINWERKBAU, PERTERSOLI, ARTAX)  produisent  pour répondre aux attentes des tireurs-compétiteurs.  Cette fois-ci la précision est  annoncée et garantie. C’est ainsi que de nombreuses répliques de  Colts sont reléguées  au « tir de loisir ». Il manque aujourd’hui un fabricant qui produise  un équivalent du Centaure.  Je suis personnellement intéressé par un  Colt 1860, cal.44, ayant une fabrication très étudiée, comme ce fut la cas du Centaure,  en vue du tir de précision, sachant que dès l’origine,  le Colt 1860 était  précis.

Le Remington 1858 Pietta, cal .44,  à pas progressif, un revolver apte à la compétition ?

 Un Remington 1858 PIETTA, cal 44, vendu « en version match » 

rem 1858 N army, match frankoniaLa version match  est imprécise et se situe entre le « tout venant » et le « haut de gamme », c’est donc un domaine difficile à classer en termes  techniques. Finalement le prix peut intervenir comme un critère de classement, dès lors que les informations manquent pour juger du produit. Qu’est-ce que ce 1858 peut avoir qui justifie le qualificatif « match »?

Cette version « match » fabriquée par Pietta,  est vendue  par Frankonia pour un prix initial de 900 euros, descendu à 640!  Et quand on cherche ce que recouvre cette version, on trouve un descriptif d’une pauvreté étonnante: « Poignée assurant une excellente tenue en main. Canon avec pas de rayures match (5 rayures),  Canon : 20cm, Longueur totale : 30cm, Poids : 1340g… Ahurissant !  Le modèle est d’une banalité  qui  ne cadre pas avec le prix.  Je n’en donnerai pas 400 euros, ou alors il faudrait me convaincre !

Le  Remington 1858 a été fabriqué par Pietta et Uberti dans différentes versions qui toutes rivalisent de qualificatifs plus mirifiques; les modèles en inox sont souvent associés à des options match (target, pas progessif, improved, etc)  !  Allez donc savoir ce que recouvre la version « match »!  Les modèles se multiplient:  on trouvera un 1858 target,  un 1858 Pattern, New Army inox (avec ou sans target) , ou un New Army improved, un autre avec pas de rayure progressif… de quoi embrouiller l’esprit de l’acheteur. C’est une façon de se faire un catalogue de vente qui crée la nouveauté dans un domaine qui pourrait être très peu varié.  Aussi,  en composant tous ces éléments, de  façon aléatoire, on peut diversifier les armes à l’infini ….

Les revolvers Pietta à  « pas progressifs » mais à prix agressifs !  

1858 pietta p. progressif BeckChCe modèle « NA 1858 Pietta match » n’est rien d’autre qu’un Remington New Army, cal 44 à pas progressif . On le  retrouve sous différentes appellations  et sous différents prix,  chez  Gilles (610€) , BeckChasse (719€) , Tecmagex, etc.  Chez ce dernier il devient « 1858 New Army Compétition » vendu à 822€, descendu à 699€.  Il est vendu à  849€  par  l’armurrier J.P.  Fusil et à 778 chez Dupré, en qualité de Rem. 1858 à pas progressif. Chaque vendeur le  présente  d’une façon qui ne peut que mettre en évidence son  prix surestimé :  il n’a d’original que son canon à pas progressif et 5 rayures.  L’armurier Fusil le présente ainsi

  • Copie exacte
  • Carcasse acier Pontet argenté
  • Finition   mécanique « spéciale » pour compétition 
  • Rayure de canon à   pas progressif
  • Longueur canon : 8 pouces
  • Poids : 1250 g

pietta 1858 pas progressif gillesUne « finition mécanique spéciale » en fait-elle  une arme de compétition et justifie-t-elle une telle différence de prix?  Spéciale, qu’est ce que cela veut dire ? C’est vraiment vaseux.

Si PIETTA entre dans l’univers des revolvers de compétition avec un  modèle qui se veut prometteur en matière de tir, mais dont l’esthétique est banale (voir la photo) et les caractéristiques franchement fumeuses, c’est le bide assuré. L’arme  peut-elle s’élever à la dignité d’arme de compétition en raison de son seul pas progressif. Ce qui veut dire que PIETTA veut sortir du marché dans lequel  il se développe habituellement  pour créer des armes de standing et de précision à un prix  équivalent, sinon supérieur à  celui d’ARTAX et de PEDERSOLI, mais avec un produit banal!  Quel avantage offre un  « pas de rayures progressif » ? Sur ces revolvers,  le pas des rayures s’accentue  au fur et à mesure de la progression de la balle dans le canon. Les  Remingtons originaux suivaient ce principe, censé donner une accélération progressive de la rotation de  la balle et cela  malgré l’utilisation de balles rondes en plomb pur qui ont  tendance  à « sauter » les rayures en altérant la précision.

Le choix d’une arme  à pas de rayures progressif  laisse perplexes certains tireurs. Comme l’écrit un poudreux, « Sur certains revolvers, le canon est à pas progressif, sur d’autres les organes de visée sont réglables, sur d’autres encore, le bloc détente est (en théorie) plus doux... Bref, écrit-il, je suis un peu paumé car je n’ai pas vu de modèle réunissant toutes ces caractéristiques » :  remarque pertinente !

Avis très favorable d’un tireur concernant le 1858 Pietta à pas progressif (qu’on retrouvera dans les commentaires):

« Concernant le Pietta 1858 « compétition à pas progressif », je tiens à vous apporter les précisions suivantes… Selon la revue ACTION ARMES & amp; TIR N°319 AVRIL 2008 (revue reconnue pour son sérieux…): « AU PAS DE TIR. Disons le tout net, le 1858 à pas progressif de chez Pietta mérite sans problème son appellation Match dès lors que les réglages et mises au point de charge ont été définis. »  » Sur appui, et quel que soit le nombre de tirs effectués au préalable, le revolver groupe régulièrement un barillet complet dans une grosse mouche (ou un petit dix c’est selon) à la distance habituelle de 25 mètres….. » « Pour ce qui est des impressions vis-àvis de l’arme, c’est la qualité du départ qui surprendra le plus les tireurs qui auront la chance de pouvoir essayer cette version. » Remarque: j’utilise ce Pietta 1858 « compétition à pas progressif » depuis deux mois… et tombe sur les mêmes conclusions que cette revue. La seule différence: elle recommande l’usage de boulets de 462 et 1g20 de PNF2, perso j’utilise du 457 et 0.95g de suisse n°1. Je vous engage donc vivement à essayer cette arme (ou lire l’article complet de la revue ACTION ARMES & TIR N°319 ici:

…et non pas subodorer des conclusions finalement inappropriées en vous basant sur le seul nom de Pietta et des caractéristiques « papier »… un simple amateur.

Son concurrent:  le  Remington 1858 UBERTI, « New Model Army improved »  avec guidon dérivable

Autre offre qui  prétend  améliorer la précision, les revolvers « improved » (améliorés) :  ces modèles permettraient aux tireurs « chevronnés » de gagner quelques points sur la cible, déclare un vendeur évasif … Dupré (par exemple) vend ce modèle sans explication détaillée sur la nature de l’amélioration, hormis les  photos  du guidon dérivable. Le prix reste en rapport avec le modèle de base (on passe de 359€  modèle courant,  à 455€, redescendu à 385€ depuis): on est loin des 900 euros du Pietta match. UBERTI  n’apporte pas davantage d’information sur le « plus » qu’offre ce modèle.  On le trouve en vente à  349€ chez Roumaillac :

Bref,  beaucoup de questions qui  restent autant d’hypothèses, car les armuriers  et les fabricants n’apportent guère d’éléments  d’information sur la nature de ces « améliorations »….  Au royaume de la poudre noire, le poudreux est-il  borgne?  Un poudreux écrit « je suis plus sceptique sur le caractère  « improved »… j’ai dans l’idée que c’est très marketing… ».  Bravo, mais ça saute aux yeux. Il semble que les modèles improved soient à pas rapide (et non progressif). Pour apporter à ce paragraphe une note d’humour, je vous invite à lire des commentaires que je trouve fort intéressants sur ce forum:

Aucun armurier ne donne une définition précise de ce que c’est qu’une arme « improved « ?  Personne! Cependant  dans les forums, il se dit que les modèles improved  ont une carcasse forgée  et un pas rapide.  Bon, moi je ne suis pas méfiant par nature, mais qu’est ce qui me garantit que tout cela est vrai? D’autres que moi ont « des doutes »; je cite un poudreux :   » Je suis sceptique sur le « improved »… parce que pour posséder un certain nombre de modèles de chez UBERTI (si, j’en possède pas mal), je trouve toujours que les versions des années 70/80 de chez ce fabriquant restent de meilleure qualité que les versions actuelles… »

  • « improved » pour le pas rapide, certes !… si on tire de la balle ogivale ! Sinon, franchement, pour moi, avec mes qualités de tireur du dimanche à la balle ronde, rien de nouveau. Aucune différence entre mon 1858 de 1971 et celui de 2010… »
  • « improved » par la carcasse forgée ?! Oui, dans les bouquins,  c’est plus solide, mais est-ce qu’il y a quelqu’un ici qui a un UBERTI 1858 « non improved » qui s’est déformé ?… Bref, est-ce bien utile ? »

« Voilà pourquoi je reste sceptique… Par contre, lorsque j’ai reçu le premier « improved »,  j’ai dû le renvoyer car le canon était vissé de travers !! Bravo UBERTI !! Pour le coup, mon arme n’avait rien de « improved »…

Ce à quoi un interlocuteur du forum répond : « Je voulais initialement acheter un PIETTA à pas progressif bien plus cher !! L’armurier  m’a clairement dit : « pas la peine, ce que vous recherchez vous le trouverez avec ce modèle IMPROVED ». Il aurait pu m’encourager à acheter l’arme la plus chère. Quand je lui ai fait cette remarque, il m’a répondu en rigolant être un mauvais commerçant, mais surtout et avant tout « un tireur PN passionné » !! Que pouvais-je répondre à cela? Je lui ai acheté l’improved !  (…) Trop de paramètres qui échappent à notre logique et qui ne nous permettent pas d’en tirer des conclusions objectives. Mais on peut supposer qu’ils préféreront sans doute vendre une arme dite « match » à 800€ plutôt  que ce modèle à (3 85€). Dupré  a perdu une transaction de 400€!  

La conclusion de cette histoire, c’est que notre acheteur  est tout à fait heureux de son achat…  car grâce à ses petits talents,  il a transformé  son 1858 « unproved » en un modèle « qui équivaut un Pietta à pas progessif ». Laissons-le exprimer son  bonheur: « Pour revenir à notre Remington IMPROVED, la carcasse a dû (il le suppose)  être réalisée avec un acier spécialement traité, pour le rendre plus rigide et cet acier a ensuite été forgé / usiné pour réaliser la forme de la carcasse. Quel acier a été utilisé ? Quelle  méthode de forge a été employée pour réaliser les carcasses ? (Il n’en sait rien)…  Tu associes ça au  canon avec un pas de rayures plus rapide (pour une meilleure stabilisation du projectile), des rayures d’aspect « miroir » (bon polissage),  donc mieux finies, nous avons bien un revolver « amélioré » (là il est plus sûr de lui). Pour ma part, je lui ai travaillé la détente pour la rendre plus douce encore et nous avons là une « bête de concours » !! Il ne reste au tireur qu’à être à la hauteur de l’arme et former ainsi une équipe qui gagne !!! Une autre chose que j’ai remarquée et qui pour moi fait partie des « améliorations », il y a moins de « grattage » entre les pièces en frottement, c’est à dire une meilleure fluidité de la mécanique, c’est également très important. Une fois que j’aurai bien l’arme en main et effectué des cartons satisfaisants, je ne crois pas me tromper en disant que cette arme est tout aussi capable de nous donner autant de satisfaction qu’une arme de match ».

Ce que je constate, c’est que cet acheteur ne sait rien de la fabrication du modèle et il achète sur la base de croyances. Autrement dit, le modèle improved (et non unproved)  consiste à prendre vos papiers à poncer, votre pâte  à polir, de l’huile de coude  et vous faites de vos revolvers « des bêtes à concours ». Il suffisait de le dire…  Sur le site de Dupré,  j’ai relevé « ARME AVEC AUCUN DEFAUT, CANON, GUIDON, alignement  parfait  par rapport à  la carcasse ». Comme quoi, si ce n’est pas improved, vous êtes mal partis ! Il suffit donc de trouver le seul modèle parfait et vous évitez les ARMES AVEC DES DEFAUTS, un canon, un guidon imparfait, pas d’alignement par rapport à la carcasse, et si vous avez compris, le modèle improved , c’est donc le seul modèle à acheter pour éviter la daube!!!

A.4 Les revolvers de compétition, dont la qualité repose sur la réputation du fabricant et sur une technologie très soignée:  le haut de gamme!  

Examinons maintenant les différents modèles de revolvers de compétition vendus à des prix très au-dessus du marché ordinaire et qui ne jouent pas avec ces variations techniques (la « variété » c’est fait pour la télé !).  Allez, on s’offre une star ! Cette fois-ci le choix est plus facile: deux modèles sobres,  pas de gadgets!  Une stratégie de vente qui est à l’inverse de celle de Pietta. Par contre on va voir que l’opacité règne  en matière d’information!

Le Rogers & Spencer  Target (S347) , PEDERSOLI 

(vendu  chez  Arprotech  1137,00 €   et chez Dupré  1024 €  mais celui-ci précise que le modèle n’est plus fabriqué.

Pourtant, ce modèle « target » ne dispose pas d’une hausse réglable ! Pourquoi  alors qualifier le modèle de « R&S target » quand sa visée se limite à un guidon dérivable ?  Publicité mensongère !   Un revolver Pedersoli est facile à identifier par la présence  sur la périphérie du barillet d’une bande anti-usure, placée à la hauteur des encoches.

Le   commentaire de PEDERSOLI : « Magnifique reproduction du fameux  revolver Rogers & Spencer, avec toutes les parties les plus importantes   en métal, faites en utilisant des machines au contrôle numérique. Les   opérations d’assemblage sont achevées par des maîtres artisans, qui assurent   d’excellents déclenchements pour de meilleures performances. Toutes les   parties en métal sont bronzées anti-reflet. Comme pour les fameuses versions   « custom », le cylindre est muni d’une bande polie, qui réduit les   frottements dans la rotation. Sa poignée typique, en noyer, est une   caractéristique idéale pour le tir de précision »
  • Calibre balle: 454
  • Crosse: Noyer
  • Forme du canon: Octogonal
  • Longueur canon: 200 millimètres
  • Longueur canon: 7 7/8 pouces
  • Longueur totale: 350 millimètres
  • Longueur totale: 13  9/16 pouces
  • Pas de rayure: 1:18 pouces
  • Poids: 1230 grammes
  • Rayures: 7
  • Code de balle : USA 520-454

R&S feinwerbau

Le Rogers & Spencer  History N°2  de FEINWERKBAU  

On constatera qu’il est difficile de trouver une photo de ce modèle  produit par FEINWERKBAU (le seul modèle de revolver qu’il fabrique) et pour trouver une photo de bonne qualité, j’ai dû l’emprunter à FRANKONIA qui le vend à 1539 € (pour information on le trouve chez  ADS à 1750€ !). C’est une arme produite en petite quantité, difficile à acheter neuve et d’occasion, car la production va tout droit  sur le continent américain. Pour les pièces, il en va de même : elles sont très difficiles à acheter en Europe pour la même raison!  Uberti et Feinwerbau ont la même politique de mépris pour la clientèle européenne. Mais avoir un R&S FEINWERKBAU  n’est pas  un simple choix d’esthète:  écouter tourner le mécanisme  de cette arme est un vrai bonheur car son ajustement et sa synchronisation sont parfaits.  Chose importante l’axe du barillet peut être extrait « les doigts dans le nez » : aucun effort à faire, tout travaille en souplesse. C’est un ajustage sans défaut. De même le réglage du guidon se fait avec un petit outil qui permet de le monter ou de le descendre en fonction de la distance  de tir, par simple rotation de la pointe.

Du coup le R&S qui est une arme d’un maniement un peu difficile pour un changement de barillet en cours de tir, devient l’arme la plus perfectionnée pour ce type d’utilisation, à condition toutefois de savoir comment faire tourner la vis qui libère l’axe.  Il m’est arrivé de m’épuiser sur des R&S Armi sans marco ou Euroarms parce que l’extraction de l’axe et sa remise en place sont des opérations est laborieuses. Rien de tout cela avec le FEIN! On joue sur du velours. Pour améliorer le fonctionnement de cette arme, on peut remplacer cette double vis de blocage par une molette plus facile à tourner (sans user d’un tournevis).

Il faut également dire que les alvéoles qui entourent les cheminées  sont très ouvertes  et que les amorces éclatées ne bloquent jamais la rotation du barillet . C’est une conception qui est proche de celle du STARR.  La prise en main du R&S est excellente en raison de la poignée large et longue. La visée sur la carcasse fermée est un gage de précision.   Bref le R&S  FEINWERBAU est un modèle de revolver à PN  presque parfait.  son seul point faible : c’est l’axe qui est fragilisé par le système de blocage par la vis.  Le revolver  Ruger Old Armi  c à PN  a rempacé la vis de blocage du barillet par un système de pièces emboitées qui  est très ingénieux, mais délicat à utiliser pour celui qui change de barillet en cours de tir.

Longueur: 340mm,  Canon:190 . C’est le plus abouti des revolvers de précision,  dit-on,  mais aussi le plus cher ! Avec un niveau supérieur  dans le choix de l’acier, dans la finition et l’ajustage des pièces.  L’arme a cependant une présentation très sobre et très classique, un bronzage noir ou brun mat (antireflet) . Mais, à  la différence du  R&S PEDERSOLI , qui a lui aussi cette élégance austère, il n’a pas la bande  anti-usure  sur le barillet  au passage de l’arrêtoir

Pas d’indications techniques sur le net : le site « Poudre noire.free.fr indique ceci :

  • Poids: 1250 grammes
  • Canon octogonal à 6 rayures acier spécila krupp   avec guidon dérivable
  • Barillet à 6 chambres non gravé bronzé noir mat   Pontet arrondi acier bronzé mat
  • carcasse acier bronzé noir mat
  • Encoches de verrouillage rectangulaire
  • Chien acier bronzé noir mat
  • Pontet arrondi acier bronzé mat
  • carcasse acier bronzé noir mat
  • Cheminée alliage au berylium
  • Mécanisme de précision départ réglé à 1,4kg
  • Finition et ajustage haut de gamme

Pas d’indications concernant les diamètres du canon et des sorties de chambres. Pourtant un tireur lance un débat sur un forum concernant certains aspects techniques de cette arme fabriquée :  « avec un canon calibré en  457,  et curieusement,  un diamètre de chambre qui sertit les balles en  451 ! ».

Capture FEIN 2

Effectivement, c’est surprenant!  le tireur écrit donc à FEINWERBAU qui lui répond de façon laconique « En ce qui concerne votre question nous pouvons vous informer qu’il est normal et correct que le diamètre de la chambre (barillet) soit plus petit que le diamètre  du canon. Ces dimensions sont équivalentes à celles du revolver  à percussion d’origine Rogers & Spencer. Cela n’a aucune influence concernant la précision du revolver. Pourriez-vous nous informer quelles balles vous utilisez? »  Réponse qui va à l’encontre de l’idée  selon laquelle le diamètre de la chambre doit être légèrement supérieur à celui du canon, ou au moins égal à celui-ci en fond de rayures. Il est d’ailleurs constaté que les revolvers actuels sont généralement fabriqués  avec un diamètre de chambre inférieur à celui du canon.   De quoi nous laisser perplexes ! Nous y reviendrons.

Ce à quoi un tireur répond à juste raison : « Cela voudrait dire qu’ils se sont contentés de copier,  sans utiliser les moyens de mise au point et d’ingénierie modernes qui sont apparus depuis le moment de la conception du R&S,   il y a près de 140 ans? La réponse de FEINWERKBAU n’apporte rien. »  Un avis que je partage.

Autre avis : « On ne peux pas comparer le R&S FEIN avec celui de chez Euroarms. La rigueur de fabrication n’a rien à  voir.  Ceci dit, en cible ça ne fera pas forcément la différence et le PEDERSOLI comme le FEIN n’ont pas l’aspect authentique du R&S d’’Euroarms. Ce sont des armes « modernes » tirant à la PN ».  En effet, l’esthétique  des revolvers produits par ces deux fabricants est résolument orientées vers la « modernisation »  de l’arme, mais les modèles d’origine sont  franchement tristounets et vieillots, ce sont des armes qui portent moins bien leur âge que les Colts qui restent très intemporels. Si leur technologie s’est améliorée par rapport aux Colts, d’un certain point de vue, celui de la précision, leur esthétique avait besoin de cette modernisation pour les valoriser. Les « relooker » est donc à mon sens  plus qu’une stratégie commerciale, c’est leur redonner une nouvelle image.

Les modèles Remington « 1858 »  de compétition 

Le Remington « Pattern » de PEDERSOLI   :

Le commentaire de Pedersoli : « Après   le succès obtenu par le Rogers & Spencer “Pedersoli” Target dans le   milieu du tir de précision, nous ajoutons, à la demande de certains tireurs,   ce nouveau revolver de compétition,   fabriqué sur la base du Remington. Les matériaux utilisés sont de première   qualité ainsi que les caractéristiques balistiques qui ont guidé les choix de   fabrication du canon, du barillet et du mécanisme. Chaque arme est   littéralement “customisée” par nos artisans-tireurs dans le but de lui donner   un rendement optimum dès la première utilisation. Le canon antireflet, le   barillet anti-usure et le pas de rayure sont particulièrement prévus pour   donner au tireur une chance supplémentaire dans son activité sportive ».
  • Rayures   7
  • Pas   450 mm, soit  1:18 inches
  • Longueur du canon 190 mm, soit 7 1/2 inches

1858 pedersoliLongueur  totale 340 mm,  soit  13 3/8 inches; Moule à balles 034U307454

Pedersoli ne fabrique qu’un seul modèle dit « pattern », mais curieusement on trouve ce revolver référencé de différentes façons chez les armuriers (« target ou pattern ») alors que ce modèle  ne possède pas de target mais un simple guidon dérivable là encore.

  1. Remington 1858  target  (S349). PEDERSOLI (vendu chez Dupré 790€)
  2. Remington 1858  Pattern, PEDERSOLI  (vendu chez Douillet  649 €)

Le Remington 1858  fabriqué par ARTAX, la qualité compétition à prix raisonnable ?

L’esthétique de ce modèle de l’arme est résolument moderne,  mais les autres versions sont classiques et pour ma part, je trouve ce revolver plus élégant et plus original que  le PERDERSOLI qui est austère. Le site  REPLIQUES OLD WEST exprime de fortes réserves concernant  la qualité de fabrication des produits ARTAX  qui serait  irrégulière, mais le site Western Action Shooting n’est pas le seul à vanter les qualités de la fabrication actuelle du fabricant qui a gagné ses lettres de noblesse . Ils témoignent d’une forte montée en qualité de l’entreprise et d’une très bonne précision des armes produites.  Des essais ont été faits avec le pistolet Mortimer et les résultats sont  très bons:

remington-1858-new-model_930Ce qui me semble intéressant,  c’est le cahier des charges annoncé par ARTAX concernant le Remington 1858 qu’il fabrique  en 3 versions, dont une à carcasse jaspée:  il y a là un engagement de la part du fabricant.

Canon

  • En acier spécial,
  • calibre .44″,
  • six rayures usinées par martelage à froid,
  • pas de 510 mm (1)
  • Exécution du profil octogonal par machines numériques et finition des faces par rectification pour  obtenir un maximum de précision.
  • Profil du canon étudié pour l’équilibre des poids en phase de visée.
  • Contrôle au laser de la précision du diamètre intérieur ( tolérance maxi ± 0,02 mm par mètre )

Organes mécaniques

  • Toutes les pièces composant la mécanique de l’arme sont usinées par machines numériques dans de l’acier massif haute résistance (38NCD4- K100).
  • La carcasse aussi est usinée dans de l’acier massif.
  • Donc une totale interchangeabilité des pièces.
  • Finition « à la main » de toutes les surfaces soumises aux frottements.
  • Control « X-ray » et certification de la matière composant le ressort et la mécanique.
  • Présence d’une vis de réglage de force du ressort de chien
  • Alignement entre barillet et canon avec un écart angulaire maximum de 0,1 degré.
  • Détente et ses leviers rectifiés.
  • Barillet en alliage acier-vanadium-molybdène complètement rectifié.
  • Détente réglée pour un « lâché » franc et doux
  • Finition extérieure antireflet.
  • Traitement thermique du barillet haute résistance.
  • Espace canon-barillet réduit au zéro mécanique ( maxi 0,02 mm.)
  • Chambre du barillet finition par rectification.
  • Côtés de détente et du chien complètement rectifiés.
  • Centrage du chien dans la carcasse et des cheminées du barillet ( écart maxi 2 centièmes de mm )
  • Axe du barillet rectifié.

Organes de visée

  • Toutes les pièces composant les organes de visée sont usinées par machines numériques, avec une tolérance de précision de ± 0,02 mm.
  • Profil du guidon avec compensation angulaire du cône d’ombre (2).
  • Cran de mire traité anti-reflet et usiné en ligne avec l’axe du canon.
  • Noyer Italien, finition poncée, huilée ( la meilleure manière de préserver les bois et un « touché » plus confortable )
  • 4 ponçages successifs à la main  ( grain de 80 à 400 )
  • Poignée avec profil latéral conique pour une excellente prise en main.

Bois

  • Noyer Italien, finition poncée, huilée ( la meilleure manière de préserver les bois et un « touché » plus confortable )
  • 4 ponçages successifs à la main  ( grain de 80 à 400 )
  • Poignée avec profil latéral conique pour une excellente prise en main.

Note (2) Le guidon est dérivable, c’est certifié par le magasin RAAPAX importateur ARTAX :

Note (1): le pas est de 1/50cm (soit  1 tour en 50 cm), c’est à dire 1/20 en inches, ce qui est un pas assez rapide qui devrait permettre d’utiliser des ogives.  Bonne nouvelle. Par contre, les diamètres exacts des chambres et du canon (fond et crête de rayures) ne sont pas indiqués, comme d’habitude.  

Revolver vendu par RAAPAX (697 €) ,  BROMA (599€), « Je percute »… prix tout à fait raisonnable pour une arme de cette qualité et nettement plus attractif que l’offre d’un PIETTA à  « pas progressif ».  RAAPAX est un importateur (et vendeur)  qui n’importe que cette marque et  qui assure un service après vente suivi, rien à voir avec HUMBERT, l’importateur UBERTI et BERETTA, dont les délais de livraison des commandes oblige certains armuriers à se fournir aux USA pour les pièces et les armes UBERTI!!   Ce Remington 1858 ARTAX , à pas rapide,  est arme superbe mais si un Uberti « improved » vous suffit, ou convient mieux à votre bourse, nul ne saurait vous le reprocher et mieux vaut achetez les pièces avant usure de celles-ci.  Je trouve ensuite sur le site de BROMA les informations suivantes qui confirment celles de RAAPAX:

Arme de haute précision usinée par machine numérique dans un acier haute résistance (38NCD4-K100).
– Canon : usinage intérieur par marteaux, six rayures. Le diamètre intérieur à une tolérance maximum de ± 0,02 mm sur longueur de 1.000,00 mm).
Pas  : 510,00 mm.
Calibre .44.
– Alignement entre barillet et canon avec déviation angulaire maximale < 0,1°.
– Profil du canon étudié pour le balancement des poids en phase de visée.
– Présence de vis pour le réglage du poids de ressort du chien.
– Barillet en acier avec matériel anti-usure complètement rectifié.
– Finition extérieure anti-reflet.
– Traitement thermique du barillet haute résistance.
– Centralité du chien dans la carcasse et le cheminée du barillet < 0,02 mm.
– Axe du barillet rectifié.
– Profil du guidon avec compensation angulaire du cône d’ombre.
– Hause avec « usinage en ligne » et profil anti-réflex.
– Plaquette en noyer italien, finition à l’huile.
– Poignée avec profil latéral conique pour une excellente prise en main.

La vente d’un revolver de compétition à Poudre noire, un achat fait à l’aveuglette !

Ceci pour vous dire que chez ARTAX on ne prend pas l’acheteur pour un idiot! Cette fois-ci l’information est presque complète: fini les suppositions sur la fabrication du canon, la qualité de l’acier, le pas du canon, on ne joue plus aux devinettes, on n’en est plus à  demander un avis éclairé à l’armurier en supposant qu’il en sait plus que nous et qu’il va nous conseiller non pas en fonction de sa marge de bénéfice, mais en fonction des qualités réelle, objectives de l’arme (un clin d’œil en passant à « Hondo » qui a eu la bonne idée de s’adresser à un armurier qui est un tireur ).

 Qui est ARTAX?

Ceci me conduit à penser  que les fabricants de répliques (italiens, je le précise) brouillent les cartes et que les vendeurs en rajoutent pour augmenter l’opacité de l’information: quant on  s’achète une arme à 700 euros, voire 120 et plus, on est en droit d’avoir un descriptif détaillé de l’arme.

Je fais le tour des armuriers en ligne pour avoir un point de comparaison avec le pas d’un Remington 1858 Uberti « improved ».  Chez Dupré, Douillet, Gilles, Fusil, etc, rien! Aucune indication, c’est vraiment  vendre  à l’aveuglette .  C’est encore BROMA et BECKCHASSE  qui me fournissent une réponse sur le pas : le Remington 1858 inox de marque Pietta ( cal.44) a un pas de 1/30″, quant à Uberti, personne ne donne la moindre information à ce sujet, sauf moi  (mais pas aujourd’hui) ! Un pas rapide, ça se reconnaît très visiblement. 

Qu’est ce qu’un pas rapide ? C’est un pas qui permet de tirer des ogives, car les balles rondes ont besoin de pas lents (par exemple « 1/30 »,  en pouces)  car elles ne prennent pas suffisamment les rainures du canon.  Les ogives au contraire demandent un pas qui permette à la balle de faire une rotation accélérée, ceci pour les stabiliser et permettre à la trajectoire de rester rectiligne.  Question à 100 balles : si vous achetez un revolver disposant d’un pas rapide, il semble plutôt  adapté aux  ogives…. mais si vous achetez un revolver à pas progressif, c’est plutôt pour quel type de balle ??  Un canon à pas rapide est-il adapté à la fois aux  balles rondes et aux ogives  ? On se posera la même question pour le pas progressif .  En voilà des questions auxquelles les vendeurs de rêve ne donnent pas de réponse.

Ma conclusion est que le Remington 1858 ARTAX , cal.44, présente les caractéristiques d’une arme de compétition  à prix raisonnable et sur le marché actuel, c’est le modèle le mieux placé.  Je le dis et je persiste. Bravo à ARTAX.  

Concernant la précision ARTAX et PEDERSOLI sont abordables, mais FEINWERKBAU qui est manifestement trop cher se justifie par une qualité de fabrication sans égale. Comme son cahier n’est pas divulgué, la garantie de FEIN se fait sur sa  réputation qui est effectivement solide, mais le prix vaut-il  différence ? J’ai un R&S FEIN  acheté d’occasion à l’état neuf et je dois dire que cette arme est exceptionnelle!

Voici l’avis d’un tireur qui m’a semblé intéressant : « Fein est réputé et vaut sa réputation. DP est en baisse quant aux artisans (Baum etc.), je ne sais pas mis à part qu’ils doivent être bon ne serait-ce que par leur tarifs. Mais si j’ai bien compris, Baum, par exemple, c’est du UBERTI retravaillé. Comme le fit Hege en son temps. Sinon, tu as le Remington ARTAX. J’en ai manipulé un  et cela à l’air vraiment bien. Après, question durée, je ne sais pas. Mais à 700€, cela vaut le coup de tester si tu es prêt à mettre 3000 pour un BAUMKIRSCHNER … » Je précise que  BAUMKIRSCHNER ne produit que des revolvers  en cal.36…  

les armes de précision sont faites dans des aciers de haute qualité (sur ce point il est difficile de trouver une information détaillée) et d’autre part, les procédés d’usinage ne sont pas identiques: il faut  considérer que ces deux critères définissent une arme de précision.

Vidéo

9 – PSRauben diffuse des vidéos sur le chargement et bien d’autres sujets qui concernent les revolvers à poudre noire :


Lire l’introduction (en haut de la page) pour connaître les différents articles du blog.

Un blog comme le mien est une source d’informations que je tire de  mon expérience certes modeste, mais elle est constamment enrichie, mise à jour et confrontée notamment aux documents, articles  que je trouve sur internet et dont je fais la synthèse (avec des emprunts). Il m’arrive aussi de mettre en confrontation des points de vue trouvés ça et là.  Ce qui veut dire que mon blog est volontairement interactif dans certains articles,  je  cueille sur internet des contenus qui sont utiles et j’en fais une synthèse, mais ce n’est que de la citation qui me permet de développer d’éventuelles contradictions ou des commentaires.  Ceci vous évite de parcourir de nombreux blogs ou forums qui se dispersent dans des échanges parfois plus savoureux que sérieux et informatifs. Les forums de poudreux sont souvent constitués de 40% de messages à contenu et 60% de brèves de poudreux et de smileys!

Cependant la lecture d’un blog est lourde et assez peu pratique, car il faut remonter en arrière pour suivre les articles les uns après les autres et comme vous l’avez constaté,  les articles de mon blog sont copieux . Les vidéos seront donc plus pratiques pour une diffusion de mes idées et de mes petites innovations qui ont le mérite de s’attaquer à un monolithe:  car le tir à la poudre noire est devenu un bloc de recettes qui résistent à tout changement et des institutions honorables mais conservatrices contribuent largement à  enfermer  la pratique du tir avec des revolvers dans un cadre réglementaire parfois étriqué et surtout dans une tradition qui pour moi n’est pas le livre de la loi: tout en restant dans le cadre   « technologique » des armes anciennes à poudre noire, nous bricolons…

 Mes vidéos sont publiées sur Youtube, mais ayant introduit dans ces vidéos des thèmes musicaux américains,   des sociétés américaines ont censuré mes vidéos,  ce qui fait que la plupart d’entre elles ne sont plus accessibles!  C’est dommage car elles constituaient un hommage aux chanteurs…  Je vais donc devoir les refaire!

 

Vous pouvez cliquer sur les liens placés au dessus des captures d’images des vidéos: il en reste 2 qui sont accessibles.   Sinon,  tapez PSRAUBEN55 (sur Youtube)  pour accéder à l’ensemble de mes vidéos …

Capture

2 vidéos qui font le point sur l’outillage et les procédures courantes de chargement des revolvers à PN

CaptureCette vidéo montre les difficultés du chargement traditionnel des revolvers à PN, qui comme on le sait,  rebutent nombre de tireurs en quête de facilité. Ne soyons pas démagos: attirer les tireurs en leur proposant un chargement facile n’est pas mon but, car la poudre noire n’a rien à voir avec le tir destiné à Monsieur Dupont qui  s’achète un pistolet  semi-automatique et  vide ses chargeurs comme on tire une chasse d’eau, en utilisant des boîtes de cartouches vendues chez l’armurier du coin. Mais de là à faire de la PN une tradition qui développe le culte du masochisme, non!  Soyons pratiques et innovants.

la pratique du tir au revolver à PN nous conduit à utiliser des armes de la 8ème catégorie. Ce qui est un avantage est aussi un inconvénient d’un certain point de vue :  la technologie de l’époque semble inamovible et vétuste . Elle était pourtant ouverte à plusieurs mode d’utilisation, mais les connait-on?  Aujourd’hui, le tireur ne circule plus avec un cheval et un Walker accroché à la selle; il utilise une voiture et fait le chargement soit sur le pas de tir, soit à domicile. Par conséquent, à conditions d’utilisation différentes, méthodes de chargement différentes.  Le tireur actuel veut un chargement fiable, facile mais aussi plus rapide et recherche également un  tir plus précis.  Nous examinons dans cette vidéo les inconvénients eu chargement « à l’ancienne ».  Charger un revolver « à l’ancienne », mais sans le cheval et la selle, ce n’est plus de la tradition, c’est du passéisme!  Il faut cependant reconnaître que l’outillage actuel n’offre guère de choix, mais ça peut changer, je vais proposer une nouvelle conception du chargement dans la suite des vidéos !  

http://www.youtube.com/watch?v=TUFkCdZlxO0

(en cours de modification) Cette vidéo montre les inconvénients du chargement  avec des leviers ou des presses vendues fréquemment dans les armureries en ligne et  annonce un nouveau matériel présenté dans la série des  vidéos (de 1 à 5) qui ont pour titre : le rechargement des revolvers à poudre noire : une modernisation des procédures.

2 vidéos en cours qui  réfutent quelques idées reçues concernant les revolvers à poudre noire.

En réalité, ces idées sont diffusées par ceux qui peu ou prou rejettent les armes historiques à PN, au nom de la technologie actuelle, plus performante, plus fiable mais aussi par ceux qui cultivent  une sorte de traditionalisme et enferment les armes historiques dans une cage dorée . Les critiques contre les défauts de fonctionnement des revolvers à PN ne sont fondées que si on part du principe que ces copies doivent être soumises à une totale conformité aux modèles d’origine. Une conformité qui concerne non seulement le fonctionnement des revolvers, mais aussi le mode de chargement de ceux-ci, alors que les conditions d’utilisation de ces revolvers ne sont plus du tout comparables à ceux de l’époque où elle furent crées.  Il ne fait aucun doute qu’ils  ne souhaitent pas remettre en question un mode  l’utilisation qui rend ces armes vétustes pour des raisons qui mériteraient d’être examinées.  C’est vrai que la vétusté  a comme contre partie un classement en 8ème catégorie et certains avantages. Cependant, les revolvers à poudre noire ne sont soumis à aucune obligation d’en faire des pièces de musée.

Capture Idée reçue

Cette vidéo fait partie d’une série de 2 vidéos qui traitent des idées reçues concernant le fonctionnement  et les défauts des revolvers à poudre. Ces défauts  (blocages des barillets, encrassement, etc)  peuvent donner lieu à des modifications  discrètes des revolvers ou de leur utilisation pour une amélioration de leur efficacité. Sous le prétexte des idées reçues, j’introduis la possibilité de changer l’usage des revolvers ou de procéder à des modifications , ce qui ne peut manquer d’aller à l’encontre des normes  qui pèsent sur la poudre noire, ce que certains appellent  « la tradition ». .

Une série de 5 Vidéos  qui présente un matériel (sabot de chargement et presse à crémaillère) destiné à fiabiliser  et moderniser le rechargement des revolvers à poudre noire (en cours)

Deux vidéos sont déjà publiées:

Capture1-5

Cette vidéo présente le chargement à domicile d’un barillet de colt 1860 avec des doseuses Lee Perfect et le nouvel outil que j’ai conçu  : le sabot de chargement.  Le sertissage est cependant encore effectué avec un « poussoir » (outil fabriqué en remplacement du levier de chargement traditionnel).  Cependant la vidéo 4/5 montrera comment le sabot est en fait prévu pour un double mode de sertissage :  soit avec un poussoir (qui reste un moyen rustique) utilisable sur le pas de tir, soit avec une presse de chargement à crémaillère qui est le mode de sertissage recommandé pour la préparation des barillets.

Capture 4-5

  • Cette vidéo présente l’ensemble du matériel de chargement à domicile :  une presse destinée au sertissage des balles dans les barillets et un sabot de chargement adapté au Walker 1847. La démonstration  du sertissage  est totalement convaincante  par la qualité du procédé, par sa facilité, par la rapidité et l’efficacité  de sa mise en œuvre avec plusieurs barillets.  C’est une solution qui modernise le rechargement des revolvers à poudre noire, dans une conception de leur utilisation qui  suppose  de disposer de plusieurs barillets pour chaque revolver, sinon, en cas d’utilisation d’un seul barillet (avec des cartouches papier notamment),  le sabot de chargement suffit .  

(les autres vidéos sont en cours, à suivre)

2 vidéos qui montrent les possibilités des revolvers à PN pour un chargement plus rapide sur le pas de tir  ! Une procédure utilisable avec toutes les armes à poudre noire et pas seulement avec le 1858

Capture tests

Des tests comparatifs de vitesse de changement de barillets sur un Walker, un Remington 1858, un  Rogers Spencer, un Ruger Old Army. Le but est de pouvoir recharger vite pour tirer vite. Tous les revolvers à poudre noire sont aptes au rechargement rapide, mais l’utilisation des leviers de chargement installés sur les revolvers n’est plus nécessaire,  sauf en cas d’incident de tir. Les  conversions des revolvers à PN en revolvers à cartouches métalliques perdent alors leur attrait et la poudre noire reste la matière magique que nos recettes rendent percutantes  !

Capture tir rapide au walker

Le tir rapide au Colt Walker avec poignée « ergonomique », un outrage à la tradition diraient ceux qui  entendent conserver les revolvers de l’époque Old West tels qu’ils étaient censés être …  le tir au Walker se fait en pratiquant le changement de barillet pour un rechargement plus rapide : démontage rapide, rechargement rapide, tir rapide.  Une méthode de tir dynamique avec un revolver souvent  considéré comme trop rustique et désuet pour le tir actuel. Avec cette façon de tirer, le Colt Walker, véritable légende,  revient « dans la modernité »! D’autres modifications de l’arme sont faites qui bousculent la tradition et évitent le blocage du barillet par les amorces. Le but: fiabiliser le fonctionnement du revolver et sa rapidité de tir.

7 – Les pistolets et carabines monocoup à poudre noire (à percussion), la visée et l’utilisation du dioptre


Lire l’introduction (en haut de la page) pour connaître les différents articles du blog et consulter la liste des articles  .

Depuis peu, je suis passé du revolver à poudre noire au fusil à chargement par la bouche. Loin de moi, l’idée de renoncer aux revolvers, mais j’avais déjà un faible pour les pistolets monocoup: mon Patriot (marque MENDI) est certes « une daube »,  selon un  armurier qui fait dans l’arme de compèt’ et qui me proposait un Lepage avec les qualités connue et reconnue de cette arme, mais ma daube est très sympathique et me plaît.  Avec ce genre de « pétoire » qui a 25m  place les balles dans le visuel, je prends du plaisir sans tomber dans la « 10 mania » qui guette le tireur,  après quelques années passées au stand. J’ai traversé un bastaing de 7cm les « doigts dans le nez » (un essai avec 2g de PS2 et une ogive de 454, pas de calepin, mais une cartouche-papier de ma fabrication avec un enrobage de mélange cire/graisse). Pour ne pas tomber dans l’obsession du 10, je change fréquemment d’arme, ayant maintenant une collection variée. Il m’arrive cependant de sentir le   désir de mettre les balles dans le visuel au 50m.

Attiré par la précision des « muzzleloading rifles » et leur mode de chargement original (ceci en général), je convoitais donc un de ces fusils qu’on appelle « plain rifles« , des armes dans la tradition Old West.  Mon attirance me portait  plus particulièrement vers certains modèles avec amorces et non avec silex, quoique ce genre de  fusil à percussion ne me déplaît pas, notamment la version moderne du firestorm rifle de chez THOMPSON CENTER qui décoiffe. Le Hawken traditionnel  a une esthétique parfaite. Certes,  il n’aura pas la précision d’un Tryon, ou d’un Underhammer Vetterli qui, même fabriqué  chez Ardesa,  vaut dans les 1600 euros, tandis qu’en Allemagne  on trouve un Underhammer Billinghurst (Vetterli) à 2600 euros, ou enfin un Bristlen A Morges Deluxe, vendu à 2400 euros,… des armes à poudre noire d’une précision indiscutable, mais dont l’esthétique tarabiscotée n’est pas recommandée pour la chasse. La conception du Bristlen, une fois qu’on enlève la « garniture » (qui n’est pas sans rappeler « les architectures de GAUDI »),  est la même que celle du Hawken. Le galbé de la crosse du Bristlen est assez joli, mais ses volutes trop ouvragées de ses ferrailles sont plus ornementales que fonctionnelles. Il manque quand même à cette arme une pièce en métal en début de crosse, sous le canon, pour protéger l’orifice où l’on introduit la baguette de chargement:  un défaut de conception, mais qui est d’époque.  Quant à la poignée placée sous le fût et destinée à assurer la stabilité du tir, c’est un peu extravagant! Une canne pirsch me paraît plus fonctionnelle.  Ce qui fait la différence de prix, c’est la qualité de la fabrication (c’est du pedersoli) et le côté un peu « pédant » de l’arme.

Voici l’adresse d’un site qui vous en dira plus sur les fusil à PN!

http://www.armes-a-feu.fr/anciensfusils.htm

Bristlen a morges pedersoli

Voici maintent une copie du Hawken, dont la sobriété, tranche avec le modèle précédent…  peut-être un peu trop sobre !

hawken traditionnel

Pour vous mettre en bouche (à feu) voici une vidéo qui  montre le chargement du fusil avec un défaut important : le jeune tireur qui a « le coup de main », n’utilise pas l’entonnoir long qui permet à la poudre de descendre au fond du canon, sans coller aux parois  (toujours un peu sales car malgré le calepin) .  Dans la seconde vidéo, le tireur très à l’aise lui aussi, procède avec beaucoup plus de rigueur, sans lésiner sur la poudre (70 grains, soit plus de 4g de poudre noire! De l’explosif à l’état pur, avec des précautions à prendre!  Une remarque, le fait de tasser la poudre comme il le fait, n’est cependant pas recommandé (la poudre ne doit pas être excessivement comprimée) ! voici donc un tireur qui prend le temps de tirer et qui dit lui-même qu’il  lui faut 2mn 58 pour procéder au rechargement entre deux tirs . Voici donc 2 vidéos qui introduisent le sujet, et qui conduisent à la question sensible du rechargement de ces armes, tout à fait à contre courant des armes modernes car celles-ci ont comme objectif de réduire à presque « zéro » le temps de rechargement.  Nous allons essayer de trouver un mode d’utilisation de l’arme qui tout en gardant le charme du « temps perdu », permet d’éviter le côté trop répétitif  du chargement traditionnel.

Bon allez entrons dans l’univers du Hawken fabriqué par THOMPSON CENTER, « un des meilleurs fabricants de Hawken » actuellement.  Le rêve !

L’achat de mon hawken lors d’une bourse aux armes

Je précise qu’en France,  on ne trouve des Hawken Woodsman chez PEDERSOLI  mais à prix très élévé et a contrario, des Hawken ARDESA en vente dans beaucoup d’armunerie en ligne  et  dont la finition est tout à fait basique! Je précise pour ceux qui ont encore des illusions, que certaines qualités d’armes à PN vendues à bas pris peuvent être « dangereuses ». Les THOMPSON CENTER qui sont précis et fiables et les plus côtés aux USA,  ne se vendent plus chez MIDWAY FRANCE  (ils étaient vendus à plus de 1300 euros) car l’importateur annonce qu’il n’est plus approvisionné. LYMAN (dont les canons sont fabriqués chez Investarm) produit le Great plains rifle et le Trade plains rifle, très proche du Hawken , mais  sans le « patch box » , ce que je reproche également au Hawken de chez PEDERSOLI dont hélas, le fusil hawken présente  des ornements en acier bleui au lieu du laiton. ). Investarm produit une belle arme avec un bon niveau de qualité et de performance. Les 3 pièces en laiton donnent à ses  Hawken un cachet indéniable. On peut les trouver en France, bien que la vente se fasse essentiellement au USA,  avec, ce qui est indispensable,  la double détente Stetcher.  Mais souvent, le nombre des rayures du canon est faible (8 et non 12) pour les modèles courants.  Lavaux en vend un à 12 rayures en calibre 50,  avec pas de rayures de 48″ recommandé,  mais les ornements sont en « ferraille », ce qui  donne au prix de vente de leur fusil un caractère très surestimé (plus de 500 euros).

Les achats sur Naturabuy me semblant des achats à risque (beaucoup d’armes bonnes pour la casse y sont vendues pour des armes en bon état),  lors d’une bourse à Sedan, je succombais à la tentation d’un Hawken Woodman cal .45, de marque Investarm, avec un canon à 12 rainures (au lieu de 8), doté d’un stretcher ! Prix raisnnnable comparativement à ce qui se vend sur naturabuy!  Je redoutais un peu l’encombrement d’un canon long et de son poids, mais ce Hawken légendaire me semblait être une arme équilibrée et maniable, avec un canon de 28″.  Une arme qui n’est pas une Rolls,  dans la catégorie des fusils à poudre noire:  elle n’est destinée ni à la compétition ni à l’exposition, mais elle a une bonne réputation et un charme certain. L’arme dispose de pièces en laiton et notamment de cette boîte incrustée dans la crosse (le patchbox) très élégante et qui personnalise le fusil. Uberti, Pedersoli, ou Lyman fabriquent  le Hawken en  calibre 50 ou 54 mais leurs fusils me semblent trop sobres. En poudre noire la base de la crosse doit être renforcée et une crosse sans sabot en laiton, c’est une arme à PN mal équipée,  exposée à des dégâts.

Ce n’est qu’un mois après l’achat, que j’ai retrouvé par hasard sur le site Repliques Old WEst les étapes de la transformation de ce Hawken par son ancien propriétaire: un article instructif pour ceux qui s’intéressent au Hawken Woodsman et à la problématique du fameux « ressort à boudin » qui a fait couler plus d’encre « sous les ponts » que la Joconde … (une métaphore osée, digne de Frédéric Dard)

http://repliquesoldwest.superforum.fr/t962-changement-de-la-platine-sur-une-hawken-investarm

C’est ainsi que j’appris d’où provenaient les accessoires de visée qui équipaient l’arme ainsi que la platine dont l’aspect un peu rustique m’étonnait: rien à voir avec les platines gravées et japées aux volutes prétentieuses. Si le changement de platine (avec le remplacement du fameux ressort à boudin) était une excellente idée,  le dioptre que l’ancien possesseur de l’arme  avait monté lui-même,  est cependant un véritable sabotage ; une réparation est à faire, estimée à 100 euros chez un armurier! Le canon avait quelques traces de corrosion, depuis le départ de ce frère d’arme pour le Walhalla des poudreux;   elles ont disparu en le débronzant et en le polissant. Aussi me suis-je empressé de procéder à une remise en valeur de toute l’arme, car la couleur  du vernis était nettement plus jaune que le laisse penser de nombreuses photos du fusil que notre ami avait publiées: le voici sans le dioptre, avec les initiales de son ancien propriétaire, gravées  sur la boîte, accompagné de mon Patriot (marque MENDI), avec un canon bleuit…

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Poncée et reteintée en chêne moyen, avec une teinture au solvant,  puis huilée, la crosse a pris une patine superbe,  auquel le canon poli ajoute une élégance incontestable. Ayant l’avantage d’être doté d’un canon à 12 rainures et d’être équipé d’un dioptre, avec guidon Lyman, tous deux achetés chez Track of the Wolf (d’après l’article sur le site), ce fusil à poudre noire (avec amorce) répondait à mon désir de tenter le tir au 50m dans la tradition Old West, mais en utilisant la balle ronde calpinée du fait de son pas lent.

Si commence le tir avec des armes longues (à percussion), c’est parce que le tireur au revolver à poudre noire est nécessairement tenté de franchir le pas dans cette direction. Le désir de faire du tir à longue distance impose de s’intéresser aux performances des armes et aux dispositifs de visée spécifiques aux armes longues à PN . La visée donne une nouvelle dimension à la fois intéressante et originale au tir, qui n’a cependant rien à voir avec le tir pratiqué avec une lunette (ou un point rouge).  Le travail de l’oeil reste primordial.

Passons de la partie sentimentale et commémorative à la partie technique 

L’utilisation d’un « muzzle loading percussion rifle » n’est pas comparable à l’usage d’un revolver à poudre noire :  c’est un autre univers qui commence et dans lequel je m’aventure avec la même tentation du mélange entre passé et modernité. Ces armes ne vieillissent pas,  tout simplement parce qu’elles conduisent à la performance et disposent d’un équipement qui a traversé le temps sans décevoir les tireurs: le dioptre est un instrument rétro, magique et mystérieux à la fois,  toujours pratiqué et dont j’ignorais tout. Pour les tireurs avertis, c’est l’instrument incontournable du tir de précision. Alors avançons donc dans cette voie !

Hawken 94jdj62697Je lis sur les forums quelques avis sur les armes à poudre noire en général :  « La technique de chargement est longue, complexe et délicate. Suivant le type d’arme utilisé, un chargement est une véritable cuisine si l’on veux arriver à aligner des points lors d’une épreuve de tir. Sans oublier la vaisselle obligatoire aprés chaques scéance de tir (pas juste un coup d’écouvillon dans le canon): démontage de l’arme puis nettoyage-lessivage integral ; généralement, aiment la poudre noire ceux qui aiment les antiquités, les machines à vapeur, les véhicules d’avant guerre, bref les trucs qui obligent à mettre les mains dans le cambouis et qui marche bizarre… » – Boff, je ne suis pas un fanatique du cambouis et de la graisse !  « Ces armes sont extrêment longues à recharger; personne n’imaginerait pouvoir s’en servir pour autre chose que décorer… «  – Ah bon!  » « Permettre l’usage d’une vrai arme,  plus dangeureuse que les autres,  sans réglementation est assez …  stupide! ça entraîne forcément des accidents!  Mais bon, pensons aux jeunes ou aux vieux qui veulent uniquement faire de la collection ».

Ces discours sur la sécurité ont de quoi nous « gonfler »!  Il n’est pas un  seul endroit où se réfugier pour échapper aux partisans du tout état et de ses mesures sécuritaire,  des frileux et des étatistes qui infiltrent  même le monde des tireurs. Oui la poudre noire est explosive, oui les armes devraient ne pas être dangereuses, ni même tirer ! Le mieux seraient que toutes soient neutralisées! Oui, il n’y a qu’au cimetière qu’on ne risque plus rien!

Un conseil, si vous partez  avec cet « équipement  » au stand, vos femmes vont  devoir vous amener des oranges quand vous serez en garde à vue, car depuis la révolution française, le citoyen  n’a le droit de transporter que sa carte d’identité,  sa carte bancaire et sa carte de sécu:  un simple canif peut vous valoir les pires emmerdements!  Quant à la marseillaise, « aux armes citoyens », c’est juste pour mettre de l’ambiance sur les stades de foot !  Il faut désormais chanter « aux urnes citoyens…  » pour montrer que  vous avez compris ce qu’est la « vraie citoyenneté », version 2013 ! 

1ère précaution :  le danger de la manipulation de la poudre noire en vrac

Le risque le plus important avec les armes à poudre noire découle prioritairement de la manipulation de la poudre elle-même; celle-ci étant un explosif qui n’est pas protégé dans une enceinte hermétique (la cartouche métallique)  comme c’est le cas des munitions modernes,  le risque d’embrasement de la poudre existe et fait planer une menace pour l’utilisateur maladroit (fumeurs et bricoleurs imprudents s’abstenir) .  La préparation des balles et le stockage de la poudre doivent se faire à l’abri de toute flamme. Pour cette raison l’utilisation des poires à poudre ou cornes à poudre (les contenants traditionnels de la poudre noire en vrac)  est progressivement bannie pour imposer l’utilisation de doses de poudre ensachées individuellement (dans des dosettes en plastique) . Ces dernières, vendues en armurerie sont très chères, mais les  éprouvettes de pharmacie moins chères sont recommandées: on trouve également des éprouvettes en plastiques à usage des vétérinaires qui sont bon marché.

Seconde précaution: un nettoyage rigoureux en cours de tir et après le tir

Il ne faut pas perdre de vue que la poudre noire encrasse beaucoup  le canon  et l’encrassement altère la précision. Les groupemnts se dispersent.  Deux méthodes sont pratiquées : l’utilisation de calepins (patchs) est courante et devrait permettre de faire « 13 » tirs sans avoir à faire un nettoyage au tire chiffon.  L’autre méthode consiste  précisément à passer le tire-chiffon dans le canon après chaque tir, ce qui est facile (il faut une bonne baguette  tire-chiffon qui retient bien le carré de toile au moment de l’extraction de la tige): on en trouve partout. J’ai essayé cette méthode recommandée par un tireur expérimenté et la conclusion s’impose: le tire chiffon est l’instrument incontournable!   Cette baguette de nettoyage est terminée par un embout cranté en cuivre qui,  emballé par le tissu,  enlève les dépôts de graisse et de poudre brûlée bien mieux que tout autre procédé, c’est « radical »!  Par contre, le nettoyage du canon avec le  calepin ne ramasse que partiellement la saleté, je dirais même qu’il en laisse encore beaucoup, mais cela fonctionne bien.  Les techniques destinées à répondre à un gain de temps et d’effort doivent céder le pas devant l’exigence du travail soigné, garantie pour conserver les groupements. Au demeurant les calepinns sont chers (certains les fabriquent, comme cela se faisait à l’époque: les vieilles chemises font l’affaire).

1er type d’incident de tir : le tire chiffon qui se bloque dans le canon

Lors d’une de ma seconde séance de tir , la baguette tire-chiffon  et le petit carré de linge se sont bloqués systématiquement dans le canon! La solution qui m’a été recommandée,  mais que je la déconseille (car si le baguette résiste, c’est l’explosion) : l’ejecter avec un peu de poudre noire introduite par l’orifice de la cheminée qu’on fera exploser comme s’il s’agissait d’une balle.  Dans mon cas, il a fallu se mettre à deux pour extraire la tige en acier (une tige en bois se serait cassée).  En principe, l’embout est prévu pour une arme de calibre 45 et de type d’incident demande une explication en cours d’étude !  Ce qui prouve que la poudre noire ne s’improvise pas.  Il faut être conseillé! En principe les baguettes tire-chiffons sont bien adaptées, mais il est possible d’ajuster leur embout en laiton avec une meule (pour reduire légèrement son diamètre), puis de lui redonner ses « crans » avec une lime diamantée fine et une perceuse sur laquelle on place l’embout pour le faire tourner à grande vitesse.

J’en profite pour dire deux mots sur le nettoyage des armes, indispensable  après le tir.  Le traitement à l’eau bouillante + produit de vaisselle (ou  le pétrole,  ou le White spirit), se fait facilement sur un fusil à poudre noire: on enlève la cheminée, on place le canon debout dans un seau,  puis on passe plusieurs coups d’écouvillon nylon dans le canon, on rince (à l’eau chaude, sinon on reprend du produit propre),  puis on sèche  impérativement, car l’humidité et la vapeur restent dans le canon : j’utilise un écouvillon en cuivre  tout écrasé, que je visse à l’extrémité de la baguette et sur lequel j’enroule une bande de papier essuie (qui s’accroche et ne tourne pas).  Le papier, chose importante, est enroulé dans le sens compatible avec le sens de la rotation de la baguette et je tourne celle-ci en fond de canon dans le sens qui n’est pas celui du dévissage de l’écouvillon… je vous laisse réfléchir! Il ne faut surtout pas trop mettre de papier, car celui-ci resterait dans le canon. Ceci permet de faire un nettoyage parfait du fond de canon. Un coton tige dans l’orifice de la cheminée et un coup de sèche cheveux, c’est terminé ! Mais pour ceux que le nettoyage rebute, voici une autre solution:

http://www.jidenet.com/astuce-bricolage/pn-nettoyage/3118/

2ème type d’incident de tir : l’erreur de chargement

Avec ce genre d’ arme, il y a  le risque de faire une erreur de  chargement. Dès les premiers tirs, il m’est arrivé d’oublier de mettre la poudre, ceci en raison des conditions de tir, car il faut bien le dire, les pas de tir sont parfois emcombrés par des tireurs qui bavardent et la sérénité n’est pas toujours au rendez-vous.  Mettre la balle en oubliant la poudre, ou mettre 2 balles, ou  mettre une double charge de PN, tout est possible ! Ce qui veut dire que le tir avec une telle arme à PN  est déconseillé aux personnes distraites: il faut être très méthodique et ma première erreur m’a incité à la plus grande rigueur! Sans parler des problèmes liés à l’allumage défectueux…  Toutes ces précautions rendent l’utilisation de ce genre d’arme assez délicate.    » Comment sortir une balle de calibre 454 logée au fond d’un conduit de 80cm de long et de 11mm de diamètre,  quand celle-ci est rentrée en force (sans toutefois  taper comme un forcené sur la tige de chargement) ? Lors des premiers incidents, j’étais un peu abattu face à la problématique!

1/ A ma première erreur, en 2012, faute d’avoir l’information adéquate,  j’avais tenté de sortir  la balle bien enfoncée dans le canon du « patriot »  cal 45 en utilisant un extracteur de balles de ma fabrication,  en vain!  En désespoir de cause, j’avais chauffé le canon (avec un petit chalumeau butagaz) à la température de la fonte du plomb: résultat, la balle fondue était sortie « les doigts dans le nez », mais je craignais que la chauffe ne déforme le canon, ce qui n’a pas été le cas. Depuis  mon Patriot jouit d’une esthétique particulière avec un canon bleuit et des irisations qui font mon bonheur, car  j’en ai profité pour le bleuir entièrement.  A ne pas renouveler trop souvent. je précise que la température de chauffe se mesure notamment à la couleur que prend le métal. mais aux premières rayures, j’ai dû le repolir.

2/ Le second incident, survint avec le Hawken, lors du 1er tir également! Fort heureusement un tireur expérimenté me donna le mode d’emploi : il suffisait de démonter la cheminée, de remplir de poudre fine (PNF2)   la petite cavité située à la base de celle-ci,  ce qui se fait facilement: on tapote alors le canon pour que la poudre descende dans cet orifice jusqu’au coeur du canon;  on renouvelle l’opération jusqu’à ce que la poudre ne descende plus (ça ne dépasse pas un 1/2 g environ); on laisse un peu de vide pour que la cheminée puisse être revissée. on met une amorce et on tire. la balle en effet sortit sans difficulté.

hawken 8Par bonheur, les balles n’arrivent jamais en fond de canon car il existe un espace prévu et réservé à la poudre (avec un orifice assez large visible à l’endoscope) qui permet de stocker suffisamment de poudre pour éjecter la balle quand elle explose. Nos anciens n’étaient pas imprévoyants.  Depuis, je sais que cette façon de sortir une balle vaut également pour tout objet qui reste bloqué dans le canon, notamment le papier ou un morceau de chiffon. Par contre en cas de projectile  bloqué, je mets en garde:  une balle qui bloque à mi-chemin, demande des précautions;  il ne faudrait pas faire exploser le canon ! Ce problème n’existe pas pour les revolvers,  car on peut introduire une tige courbe dans une chambre en passant par la cheminée, mais attention de ne pas endommager le filetage de celle-ci. Ce  moyen permet de sortir le projectile (et la poudre) .

Les premières séances de tir ont été consacrées à un entrainement aux différents gestes qu’il faut intégrer pour tenir une cadence de chargements alterné de tirs,  sans multiplier les incidents et sans oublier une étape. Autant dire que le tir s’est déroulé sans précipitation ! Rien à voir avec  le tir de mes voisins de stand qui vidaient leurs chargeurs généreusement… mais les déconvenues n’ont pas altéré mon attirance pour l’arme, quand j’ai pu me servir d’une canne pirsch pour les premiers tirs. A quoi bon s’imposer des poses inconfortables et tenter des exploits qui n’ont d’intérêt que pour le défi, quand l’intelligence nous conduit à  créer des outils qui sont efficaces: la canne pirsch me donne une relative stabilité au tir debout, surtout quand l’arme est lourde.

3ème type d’incident de tir : la baguette pousse balle qui reste dans le canon

Un incident aussi saugrenu n’est pourtant pas impossible, car la baguette dépasse à peine du canon et lors de l’épaulement, on ne la voit plus. Il suffit de l’oublier après voir enfoncé la balle et votre fusil à poudre noire se transforme en arbalète: selon un membre du club, cet incident est arrivé dans le passé et la baguette s’est envolée…  sans dommage pour l’arme, heureusement, mais (l’histoire est vraie) on n’a jamais retrouvé la baguette qui a dû  sortir du stand de tir !

4ème type d’incident  de tir :   les mauvais  départs de feu,  attention danger !  

L’amorce claque, mais le coup ne part pas : il faut impérativement  attendre! Gardez l’arme pendant une minute environ en orientant  le canon pointé vers la cible : il se peut que ce soit un «long feu» (la poudre a été allumée mais pas assez pour embraser toute la charge et c’est une cause d’accident grave, quand le coup part, 30 seconde après que l’amorce a explosé. C’est très fréquent, et dans ce cas, poser l’arme sur  la table de tir le temps de changer d’amorce, sans quitter la direction de la cible.
1ère possibilité : vous avez oublié de mettre de la poudre dans la chambre !
2ème possibilité : vous avez bien mis la poudre dans la chambre, mais  l’allumage ne se fait pas, pour des raisons diverses. Dans ce cas, il importe d’attendre  au moins une minute,  puis de remettre une amorce pour tenter une nouvelle mise à feu…  Si le coup ne part toujours pas, à la 3ème amorce, ça se complique : il va falloir procéder comme pour  une absence de poudre, mais avec précaution.  Il faut enlever la cheminée (ça ne se fait pas sur le pas de tir sans prévenir les autrres tireurs… ) et mettre un peu de poudre pour favoriser la mise à feu.
3ère possibilité : la cheminée est bouchée. Cela se produit parfois après le tir de plusieurs barillets, quand l’arme a bien été salie par les tirs précédents. Dans ce cas, utilisez un trombonne fin pour la déboucher . Puis remettre une nouvelle amorce sur la cheminée et tirer.

5ème type d’incident  de tir :   une double dose, quand le tireur, distrait par…, rajoute soit une charge de poudre, soit une seconde balle!

Pour éviter cela, on fait une marque sur la baguette pousse-balle pour s’assurer  que le chargement est normal;  ce qui veut dire qu’avant de charger,  on vérifie en introduisant la baguette dans le canon:  si la marque vient à la bouche du canon,  le canon est vide.  Cela n’exclut pas une erreur de chargement qui pourra survenir ensuite.  C’est pourquoi, je préconise un véritable « rituel » de chargement:  avant de charger,  je place les différents ingrédients sur la table prêt pour un tir: une seule dosette, une seule balle collée par un peu de graisse sur le calepin (ça lui évite de s’envoler). Je peux ainsi contrôler  le chargement. Chacun a son moyen de contrôler le chargement. Si on place dans le canon des cartouches papier (sur des fusils et pistolets monocoup à PN,  il est essentiel de n’utiliser que du papier totalement combustible, qui ne laisse pas de résidu, sinon les résidus sont poussés en fond de canon lors du nettoyage et forment un bouchon qui empêche la mise à feu). La bonne méthode est dans ce cas de procéder selon la méthode de l’époque, en déchirant le papier de la cartouche (mais il faut alors se servir de l’entonnoir) pour faire descendre la poudre, puis de mettre la balle en la forçant, mais quel est alors l’intérêt d’une cartouche papier?

A ce type d’incident est associé l’obstruction du canon qui conduit aux accidents graves :  dans ce cas on risque l’explosion du canon.

Les techniques de chargement des fusils à PN

1er point à connaître:  le calibre de son arme

Le calibre d’une arme à  feu désigne le plus souvent le plus grand diamètre de ses  projectiles (mais aussi parfois celui du canon) . Dans le cas des canons rayés il est alors mesuré soit au fond de rayures (gorge),  soit au sommet (crête, cloison) des rayures (le terme rainures convient mieux).  Pour mesurer le calibre d’un canon et vérifier son adéquation à la balle (ou aux chambres d’un révolver), on utilisait le soufre technique.  Actuellement  on propose le CERROSAFE, un métal  qui fond à base température, très liquide,  et qui ne pose aucun problème de collage, avec quelques précautions (un petit graissage préalable). En vente chez MIDWAY france. Par contre il faut démouler au bout d’une demi heure (le métal étant solidifié et légèrement retracté) , mais après une heure, il reprend son volume et bloque dans le canon. A la différence du soufre il ne casssera pas une fois solidifié et en  cas de fausse manoeuvre, il faudra chauffer !   

(http://tiroccitan.forumactif.com/t4759-empreinte-de-chambrage)

Le soufre technique se vend sous la forme de poudre de soufre (ou fleur de soufre) de couleur jaune pâle. On en trouve en droguerie en ligne  (« Comptoir de la droguerie » ou « Mon droguiste » , sur internet) , car les drogueries se font rares. J’en ai trouvé 1 kg chez un droguiste des Ardennes, un survivant dans cette profession qui disparaît).  La poudre mise à chauffer dans une petite casserole s’est rapidement mise à fondre en prenant une couleur ocre-orangé.  Il suffit alors de passer un papier légèrement gras dans le canon, puis de verser le soufre liquide dans celui-ci.  La prise est rapide, mais avec une petite rétraction centrale qu’il faut combler avec un petit supplément de coulée. Comment sortir d’un canon ou d’une chambre l’empreinte quand elle est refroidie ?  Sur un canon long, fermé côté cheminée, il est impossible d’introduire une tige pour pousser  le cylindre de soufre. Il faut alors le tirer: la solution  consiste à introduire dans le canon une rondelle de métal (pour boulon), attachée par un fil d’acier ou de cuivre (bien le torsader), puis de bourrer une boulette de  papier un peu gras autour du fil, contre la rondelle. Il empêchera le soufre de couler et maintiendra le fil au centre du canon. Ensuite on pousse le tout à 8cm environ dans le canon, on coule le soufre et une fois sec, on sort la carotte en tirant sur le fil d’acier.   Si le soufre pénêtre dans le canon, et fait des coulées internes,   il va faloir sortir ces coulées !  Il faudra alors les décoler et les casser avec  la tige de chargement, puis faire simplement tomber les morceaux, car le soufre une fois sec est cassant et friable. Si toutefois un bloc de soufre se forme,  il faut le pousser au fond et procéder comme s’il s’agissait d’une balle  en tirant une petite dose de poudre. L’utilisation de l’endoscope est alors utile pour vérifier que le canon est propre.  

On peut également procéder avec de la parafine, mais elle est plus tendre et plus liquide.  Elle s’inflitre plus facilement dans le canon malgré le tampon en papier autour du fil. Par contre la cire est plus facile à nettoyer, car elle fond à la température de l’eau bouillante.  Pour nettoyer le canon,  vous enlevez la cheminée et vous versez de l’eau bouillante, jusqu’à obtenir une eau claire qui s’écoule par la cheminée. Cette méthode est efficace, même avec un canon complètement bouché par la cire et vous assure un nettoyage radical du canon!

Je vais préalablement tenter de vérifier avec un pied à coulisse le  calibre du Hawken Woodman investarm, en sachant qu’il est inscrit cal.45 sur le canon: voici les résultats de la mesure du diamètre de la carotte  (méthode de la parafine coulée). Ces mesures varient selon que le pied porte sur les crêtes ou les fonds, les résultats varient entre 11,43mm  de crête à crête et 11,65mm de fond à fond.  du coup la moyenne est 11, 50, ce qui correspond au calibre 451 (11,45mm), pour une balle qui n’est pas forcée (avec calepin) et  454 (11,53mm) pour une balle qui sera forcée (sans calepin).   Il faut faire des essais et voir dans quel état est le calepin et  quel est le groupement obtenu, la hauteur du tir… etc.

Le « pas de rainures » (rayures): que signifie l’indication « 1-16 »? 

Le rainurage désigne le processus de fabrication de rainures hélicoïdales par l’alésage du canon d’une arme à feu. Ces rayures font tourner le projectile sur lui-même autour de son axe longitudinal, cette rotation permettant la stabilisation gyroscopique et améliorant du même coup sa stabilité aérodynamique et sa précision. Voici deux modèles de canons rayés : le second à rayures « octogonales ».  Dans certains le taux de rotation augmente le long du canon, il est alors dit « progressif ». Un taux de torsion qui diminue n’est pas souhaitable car ne peut pas stabiliser la balle.

Le pas est simple à décrypter, un pas de (1/16) ou (1T/16) ou encore (1-16), est indiqué en pouces et veut simplement dire que la balle fait un tour sur elle même en 16 pouces d’avancement linéaire, soit donc un tour sur 16 pouces de longueur (40,6cm). Un « inch » correspond à 2,54cm. Un pas de (1/16) est donc bien plus rapide qu’un pas de 1/60, pour lequel la balle fait un tour sur 60 pouces de longueur. Parfois la simplification va encore plus loin: un pas de (60), correspond à un pas de (1/60), c’est à dire que la balle fait un tour sur une distance de 60 inches . Officiellementsur les sites de VPC (vente par correspondance) , les catalogues en ligne constructeur, les pas sont donnés en pouces. Vérifier si la notation est en pouces ou en centimètres, ainsi un pas de 1/10 pouces = un pas de 1/25,4 cm .

Voici ce que nous dit Wikipedia :

« Le rainurage désigne le processus de fabrication de rainures hélicoïdales par l’alésage du canon d’une arme à feu. Ces rayures font tourner le projectile sur lui même autour de son axe longitudinal, cette rotation permettant la stabilisation gyroscopique et améliorant du même coup sa stabilité aérodynamique et sa précision.

Le Royal Ordnance L7. Microrayures d’un canon de fusil tirant des .35 Remington.Les rayures sont décrites par leur vitesse angulaire, souvent exprimée grâce au « taux de rotation » qui est la distance que le projectile doit parcourir pour achever un tour complet, par exemple « 1 tour en 10 pouces » (1:10 pouces) ou « 1 tour en 30 cm » (1:30 cm). Une distance plus courte indique un taux de rotation plus rapide, ce qui signifie que, pour une vitesse linéaire donnée, le projectile aura une vitesse de rotation sur lui même supérieure.

La masse, la longueur et la forme d’un projectile déterminent le taux de rotation nécessaire à sa stabilisation – les canons destinés à des projectiles courts et de gros diamètres comme des balles de plomb sphériques ont des rayures au taux de rotation faible, par exemple 1 tour en 48 pouces (122 cm)[1]. Les canons destinés à tirer des balles longues de petit calibre, comme les balles à ultra-faible traînée, 80 grains, calibre .223 Remington (5,2 g, 5,56 mm), ont des taux de rotation d’au moins un tour en 8 pouces (20 cm). Dans certains le taux de rotation augmente le long du canon, il est alors dit « progressif ». Un taux de torsion qui diminue n’est pas souhaitable car ne peut pas stabiliser la balle. Les projectiles très longs, tels que les obus flèches, peuvent requérir des taux de rotation démesurément élevés car doivent être extrêmement stables. Ils sont souvent tirés d’un canon lisse donc mis en rotation par d’autres moyens que grâce à des rayures. »

Comment calculer le pas  de rainures ?  

(http://www.cible-et-plateau.fr/tir/files/Calcul-du-Pas-de-Rayures.980.pdf)

1- Placer un écouvillon sur la baguette. Enfoncer la baguette dans le canon (jusqu’au départ des rayures). Mettre une étiquette comme repère sur la baguette au niveau de la bouche du canon.

  • 2 – Tirer la baguette tout doucement jusqu’à temps que celle-ci fasse un tour complet (c’est à dire que ton étiquette ait fait un tour complet).
  • 3 – Une fois le tour complet effectué, mettre une deuxième étiquette sur la baguette au niveau de la bouche du canon (il ne faut pas que la baguette sorte du canon).
  • 4 – Mesurer l’écart entre les deux étiquettes. Prendre la mesure en cm obtenue, puis la divisée par 2.54 (longueur d’un pouce en cm)  pour obtenir le pas de rayures en pouces.

Objection d’un tireur   :  » Vu l’imprécision de cette méthode, il n’est pas étonnant d’avoir des résultats légèrement différents en refaisant plusieurs fois la manipulation.  Ceci dit, la plupart des canons récents ont un pas de rayures correspondant à un tour pour un  nombre entier de pouces. Il faut donc tomber sur un nombre entier. Enfin il n’est pas certain qu’une erreur d’un pouce en plus ou en moins ait une influence majeure sur le choix du projectile idéal par rapport à la mise au point d’un chargement  idéal ».  Voilà : c’est dit! Mon objection : cette méthode est fumeuse, extrêmement imprécise, voire impraticable!  L’iéal, c’est de trouver le pas sur des sites internet;

A quoi sert de connaître le pas d’un canon ? La réponse est simple : plus l’ogive est lourde, plus le pas du canon doit être court (rapide)   – et non le contraire.  Une ogive lourde a besoin de tourner vite pour être stabilisée.

  • la formule de Greenhill  :  L = 150 X D² / RL: longueur du projectile en pouces
    D: diamètre du canon a fond de rayure en pouces
    R: pas de rayure en pouce
    150: constante
    180: au dessus de 823 m/s

Voici quelques échanges entre poudreux qui témoignent de l’imporrtance de la prise en compte des pas de rainures:

« Les pas rapides 1T/20# voire 1T/16# sont reservés aux cal .40 et .45 et pour  tirer des balles à compression (type Loverin ) ou PP (paper patched) elles sont lourdes aussi (500 à 600 grains en cal.45),  mais c’est fait pour tirer trés loin (de 500 à 1000 m). Le davicroquette en cal.32 , tire lui une balle ronde calepinée :   il lui faut un pas long ( >48#) le # c’est pour pouce, j’ai pas trouvé de signe spécial pour l’écrire. »

« Ce qui veut dire que, par exemple, un Kentucky Pedersoli avec un pas de 1,20m ne pourra tirer que de la balle ronde. Contrairement au Gibbs avec un pas de 406mm (soit 16 »), qui lui pourra tirer des balles ogivales lourde. Et je ne parle même pas des Kentucky Ardesa avec des pas de 1660mm!!

  •  « C’est ce pourquoi ils ont été conçus:  les pas longs permettent l’emploi de  balles « forcées « ( soit nues-graissées ou calepinées) ce qui est plus dur avec un pas court.

« Par contre le Country hunter de Pedersoli à un pas de 860mm (environ 34 ») pour du calibre .50.  Est-ce que ce pas est suffisamment court pour tirer de la balle lourde?

  • « Celui là est fait pour les balles à sabot , c’est une spécialité US , ils  chassent maintenant à la PN , non pas parce qu’ils aiment ça, mais parce que la  saison de chasse à la PN est plus longue que pour les armes PSF !

« De même, un jour j’ai vu un gars au stand tirer de la balle ogivale (environ 230gr de mémoire) dans un Hawken .45 (avec un pas de 1200mm) à 50m. Est-ce aberrant ?

  • « Non , parce qu’à 50M , on exploite qu’un  « pouilliéme » des qualités balistique d’un chargement.

Ces échanges montrent qu’avec l’étude des pas de rainures, nous entrons dans un domaine qui demande une culture très pointue concernant les armes à poudre noire. Chaque tireur doit au moins apprendre à connaître son arme : calibre, pas de rainures, type de balles et de chargement possible. Certains site nous invitent à aller plus loin dans cet approfondissement, tel celui-ci : mais il faut un diplôme d’ingénieur en balistique pour le digérer.

http://www.tircollection.com/t1740p45-le-pas-de-rayure-des-canons

Pour ce qui est du pas de rayures du Hawken, les indications trouvées sur le net portent  le plus souvent sur des Hawken Ardesa. La marque Investarm est moins connue. je vais donc appliquer la méthode indiquée plus haut.

Le problème du pas de rayure est complexe, car cette indication se conjugue avec le type de chargement que l’on va choisir, qui lui même reste déterminé par le pas et par les options possibles selon ce pas.

Quelle balle et quel chargement ?

Si on veut résumer,  il y a grosso modo 4 modes de chargement des balles, qui vont avoir une incidence sur le calibre de celles-ci:  le tir à balle ronde calepinée 2/  le tir à balle ronde forcée 3/  le tir à balle miniée qui est spécifique 4/ le tir à balle à compression ou maxi balle.

http://www.tirmaillyforum.com/mildot/printview.php?t=130628&start=0&sid=92ad997dbbafc1a25543ce0138381258

Hawken.Thomson center cal.50
La pratique du tir avec les armes à chargement par la bouche demande de la rigueur, de la concentration et impose presque un rituel d’utilisation et d’entretien. Bien des tireurs le disent.  Il y a plusieurs façon de charger une arme  de ce type, mais de toute façon l’usage de ces armes est complexe et demande une période d’entrainement pour bien intégrer les gestes et leur succession.Sur ce Hawken de Thomson Center à silex,  la baguette de chargement, comme c’est le cas sur toutes ces armes,  est placée sous le canon. Cet accessoire est indispensable, par contre il faut également  avoir la baguette de nettoyage et l’entonnoir long.  On ajoutera des éprouvettes pour y mettre la poudre (j’ai acheté les miennes chez un vétérinaire), des chiffons  et tout un matériel personnel (maillet, pousse-balle fabriqué maison, etc). Bref un équipement qui peut devenir encombrant, aussi faut-il trouver des solutions pour avoit tout à portée de tir!

1/ Le tir à balle ronde calepinée, un standard recommandé

Voici ce qu’en qu’en disent quelques tireurs :

« Balle calepinée sans hésiter avec une bourre en couscous! Je ne tire que de la balle calepinéecalepin après avoir débuté à la balle forcée que j’ai très vite abandonnée. Le calepin  offre les avantages suivants :
– aucun risque d’emplombage-
– nettoyage du canon après chaque coup
– facilité de chargement: la balle descend sans forcer.
– meilleure précision : le calepin épouse les petits défauts de la balle et du canon.

« Quand je charge le Shenendoah ou le Hawken avec de la Suisse 2, à boulet forcé (je ne parle pas des miniés!),  je ne tire pas 10 coups sans avoir besoin du maillet pour enfoncer le boulet. à cause des résidus qui bloquent. Par conséquent le nettoyage est facilité avec balle calepinée. Je trempe les calepins dans ma graisse maison liquéfiée au bain marie. Si le calepin est trop fin, il entraîne une mauvaise prise de rayures et la dispersion est à la clef… Pour les draps de lit, attention à n’utiliser que les bords de draps non usés… sans cela le calepin est trop fin. Aprés le tir,  on doit retrouver tes calepins à moins de dix metres:  ils ne doivent pas être troués.  On doit enfoncer calepin et balle sans trop forcer. Pour du gros calepin j’utilise du jean.  Comme dit plus haut on peut utiliser tout ou presque pour lubrifier le calepin, mais d’expérience,  c’est la graisse maison  qui donne le meilleur résultat. (…)

 » Je dirais:  balle calepinée à fond ! Pas besoin de trop se prendre la tête avec la taille de la balle. Il faut juste trouver le tissu qui va bien. Un peu de recherche au début, mais rien de bien compliqué. Il faut récupérer les calepins pour les examiner: il ne faut pas qu’ils soient trop abimés. L’avantage du calepin est que ce dernier nettoie ton canon à chaque rechargement. Donc tu peux tirer longtemps sans perte de précision. Perso, je lubrifie mon calepin au WD40, ça marche très bien. Un peu de semoule pour isoler le calepin de la poudre et c’est parti mon kiki! Pour le woodsman, j’ai connu un gars au club qui en avait un, et ma foi ça tirait pas mal du tout! Les canons Ardesa sont relativement bons, il faut juste adapter son calepin car les tolérances au niveau du calibre sont un peu large ».

« Le diamètre du boulet doit correspondre au diamètre du canon au bout des rayures (crêtes). L’épaisseur du calepin à la profondeur des rayures, ça c’est l’idéal. Après dans la pratique on peut négocier à la baisse le diamètre du boulet et  augmenter l’épaisseur du calepin.  » « L’épaisseur des calepins varie de 0,10 à 0,40 mm. Le but est que ça rentre un peu en force dans le canon d’un coup de maillet (un coup… pas 3 ou 4). Ensuite, tu t’apercevras qu’un moule et un four à plomb (pas cher chez  Track of the Wolf) sont vite amortis et que les balles sont beaucoup plus  régulières, et par conséquent, les tirs aussi !   …

« Contrairement à ce que dit « X », je pense qu’un boulet doit avoir le diamètre du sommet des rayures, c’est un peu gros. Tu vas en chier pour le pousser tout au fond!  L’idéal serait de récupérer quelques boulets de ces deux tailles et ensuite, tu fouines dans les chiffons …. Attention pas de tissus en matière synthétique, que du naturel donc du coton (ou du lin). Évites le tissus de T-shirt qui ne sont pas assez serrées. Tout ce qui est chemise, draps, rideaux, ou nappes,  ça ne va pas mal.  Ne pas mettre de calepin trop gros pour compenser une balle trop petite. A l’expansion, la balle n’arrivera pas à choper les rayures et la  précision sera pourrie…. Personnellement pour mon pennsylvania, je mets  des boulets de .445″ (Lee) et un calepin de 0,014″. « 

« J’humidifie le calepin avec du WD40 et une douille de 7,65 de semoule entre la poudre et le calepin ».

« Les fusils de calibre 45 donnent en général d’excellents résultats en balles calepinées , on a par exemple dix huit fois des champions d’europe en fusils de calibre 45 avec un pas de 48 pouces genre Hawken depuis 1976. Les fusils de calibre 50 semblent plutôt prévus pour le tir à balles courtes à compression du type « plains bullet » de Lyman ou de la maxi balle genre Thomson Center . Mais cela ne veut pas dire qu’il est impossible de tirer avec des balles courtes à compression dans ces armes à pas de 48 pouces en calibre 45 ! On peut obtenir d’excellents résultats à condition d’adapter la charge de poudre et en procédant alors à des essais en cible ; on partira de 1,7 gramme puis 2 grammes et ensuite 2,5 grammes et on ajustera en fonction du résultat qui sera variable suivant la marque et le type d’arme détenu .  Le Hawken de chez Ardesa à un pas de 48 pouces, comme chez Uberti et chez Armi sport, mais on trouve des armes avec un pas de 20, 32, 46 ou 66 pouces suivant les modèles;   le 46 pouces étant le plus standard et le plus adapté aux deux types de balles.

2/ Le tir à balle forcée

Les  partisans de cette méthode sont rares:

« Avec la balle forcée, il y a souvent des problèmes après quelques tirs à cause de l’encrassement. La balle force vraiment trop et le chargement devient difficile. Il faut alors passer un coup d’écouvillon dans le canon tous les 4 à 5 coups (selon le type de poudre utilisé) »

« Le tir au calepin versus (contre)  balle forcée,  c’est souvent plus une affaire de conviction que le résultat d’essais sérieux. Pour ce qui est des canons prévus pour balles forcées, j’ai une carabine originale qui n’accepte que les balles forcées.  J’ai renoncé à compter le nombre de rayures tellement elles sont fines et nombreuses. L’introduction des balles en .735 est très facile, les rayures s’imprimant dans le plomb sans effort et sans déformer la balle. En utilisant des bourres lubrifiées pour calibre 12,  il n’y a pas de nettoyage entre les coups. Le profil des rayures n’a cependant pas de rapport avec celles de chez Lothar Walther, mais bon… on ne peut rien affirmer pour une arme sans essais comparatifs.

3/ Le tir à balles « minié »

La balle minié est un projectile tout à fait spécifique dont la jupe s’élargit dans la canon. elle a acquis sa réputation de balle redoutable au cours de la guerre de Secession,  par les blessures graves qu’elle causait. Il faut d’abord consulter des sites qui lui sont consacrés.

Je cite un forum: « Tout d’abord : une balle minié , c’est une balle à base creuse dont l’expansion  permet de prendre les rainures;  elle n’est pas forcément très lourde pour son  diamètre. Son domaine de prédilection c’est le cal.58 , poids de 450 à 570  grains. Les pas de rayures les plus fréquent 1T/48# pour l’enfield Mle 58 (orig. et PH) à 1T/72# pour les enfields /springfields 3 bandes, avec aussi des  répliques en 1T/66# et j’oubliais le Zouave 1T/60#. Tout ces pas sont bons,  il suffit de trouver la balle et la charge qui conviennent. Les meilleurs sont des fusils à  profondeurs de rayures progressive. En cal.45 la balle minié est souvent  associée à un pas plutôt lent, comme pour le cal.58. « http://forum.poudre.noire.free.fr/viewtopic.php?f=2&t=4524

Avis contradictoires,  qui méritent d’être exa-minié si j’ose dire :

« L’intérêt de la balle ronde est de permettre des tirs tendus sans correction aux distances normales du tir de chasse soit moins de 100 yards, grâce à sa vitesse avoisinant les 600m/s en chargement chasse (450/500 en chargement tir). Il est impossible d’atteindre de telles valeurs avec une balle Minié;  la charge maximale avec une minié de petit calibre pouvant être estimée à 3.5/4gr soit une vitesse proche ou légèrement supérieure à 400m/s (…)  De-ci, de-là, on voit ressurgir la Minié en « petit » calibre, mais le plus souvent c’est en discipline Vetterli,  avec des armes type Bristlen ou Tryon creedmore,  à pas moyen ou court. En pas long, je pense qu’il y peu d’espoir en dessous de 3g de poudre vive avec une balle plutôt courte d’un poids de l’ordre de 250gr (moins si possible), car il faut compenser la faiblesse de vitesse de rotation par la vitesse de translation. Ce n’est pas un hasard si la REAL et la maxi-balle ont très vite été utilisées en remplacement  de la balle ronde  par le chasseurs US  dans des armes type Hawken au pas d’1.20M,  avant l’arrivée des in-line et des balle à sabots en plastique.  Si mes souvenirs des catalogues Thompson center des années 80 sont bons, la part belle y était faite aux balles rondes, aux maxi-balls et à l’équivalent TC de la REAL mais pas ou peu à la Minié. Suivant leur exemple, je reste très circonspect sur l’intérêt de cette balle avec des armes longues type Hawken/ Kentucky. … http://forum.poudre.noire.free.fr/viewtopic.php?f=31&t=2438

« Rien n’empêche d’utiliser des balles lourdes (Maxi Ball ou Minié) dans une arme prévue pour des balles rondes (en dehors des compétitions).  Ce qu’il faut retenir, c’est que pour tirer « loin » en PN (100 m et plus) il faut utiliser des balles lourdes et cela sous-entend un pas de rayures rapide pour l’arme…  Quelques tireurs  (dont je fais partie) tirent très régulièrement,  sinon toujours,  des balles Minié (moule LEE 450-294M) dans des armes telles que des « Hawkens » (quelle que soit la marque), des « Tryons » ou personnellement dans un « Frontier » Pedersoli à silex (Pas de rayure 1 tour en 1200 mm environ) et ça fonctionne très bien à 100 m.  Il faut juste penser à augmenter la quantité de poudre (3 à 4 grammes de PNF1 ou PN de chasse par exemple) ».

http://94.23.243.216/~tirmaill/mildot/printview.php?t=2410&start=0&sid=555821bb39f73090ba3163ffe763fba0

Si la question vous intéresse, il vous reste à faire une recherche dans les forums.

4/ Les balles « à compression » ou « maxi balles » ne sont utilisables que pour du gros calibre avec un « pas rapide » .  

« La maxi balle n’est pas calepinée, elle a des gorges de graissage. Elle doit être calibrée de façon à ce que l’on puisse l’enfoncer dans le canon avec le pouce, donc calibrée par rapport au sommet des rayures.  Une maxi balle est une balle ogivale, dite « balle à compression », souvent lourde pour faire du match à longue distance. Le principe est le gonflement de la balle à l’explosion de la poudre, de façon à ce que la balle prenne les rayures du canon. La Gibbs de Pedersoli est un exemple classique d’arme tirant la balle à compression
(Concernant un Hawken creedmore match)
« L’arme est fiable,  capable de superbe groupement à 100m si elle est correctement nourrie. Pas de rayures  20 pouces , type Henry donc balles à compression,  >500grains obligatoire, charges de poudres mini 3.8 grammes de suisse 2.  Je calepine mes balles avec du papier pelure pour avoir une trés bonne prise de rayures et ça marche super bien quand je suis en phase. Le mode de chargement est le suivant avec un entonnoir qui descend le long du tube on verse la poudre, puis on descend une rondelle de carton (type sous bock*) au calibre sur la charge; nettoyage du tube avec un coup de chiffon sur la baguette, on descend la balle sans taper dessus et on la pose en appuyant dessus avec la baguette mais on ne tape pas, sinon la balle se met en « banane  » ou est deformée. Une bretelle à double lasso permettera de bien tenir l’arme en tir couché et surtout de bien appliquer la plaque de couche parceque au depart du coup les premiéres fois (aprés on s’habitue et on fait attention) tu sents bien que le fruit a un noyau, tu sens bien le gout   Les balles ont besoin d’étre recalibrée:  pas de precision sans ça !! Vaut mieux les couler soi même, celles que l’ont trouve dans le commerce sont dégueu et non recalibrées.    Le stecher est tres agreable et fiable, il faut prévoir des cheminées de rechanges dans ce type d’armes quand elles ont fait 150 coups c’est bien ! Le dioptre bien que trés simple,  permet un réglage relativement fin,  même si il n’y a aucun marquage ».
Je précise que le recalibrage demande une prese prévue à cet effet.  [note: il s’agit de rondelles faites « maison », découpées à l’emporte pièce dans un carton sous bock, c’est à dire destiné au verre à bière]
« La balle ronde ne donnera pas de résultat satisfaisant avec ce type de canon. Le pas, c-à-d,  le nombre de tour que va faire la balle sur elle-même,  est trop rapide pour une balle ronde. C’est fait pour de la bonne grosse balle ogivale bien lourde. Une balle à compression est une balle ogivale avec des rainures de graissages d’un poids situé entre 475 et 530 grains pour le calibre 45. La balle doit Imperativement être en plomb le plus pur possible et recalibrée au diametre du canon pris sur le plat des rayures.
Le principe:  il faut une charge de poudre suffisament importante et vive pour créer un effet de choc. La balle par son poids va opposer une résistance à la poussée des gaz et du coup (comme elle est en plomb pur) elle va gonfler sur elle même et prendre les rayures. La charge est au minimum de 3.5 grammes de poudre une rondelle de carton au cul de la balle va protéger celle-ci de la flamme sans alterer l’effet de choc. Je charge à 3.8 /3.9 pour une balle de 500 grains. Il faut couler ses balles pour avoir un meilleur résultat ça fait beaucoup de chose à maitriser pour un debutant. Mais c’est jouable, bien motivé » .
« J’ai été obligé d’utiliser des cheminées béryllium à évent de 0.7mm maxi, sans quoi, trop de crasse remontait dans le canal et les allumages étaient irréguliers. Les cheminés acier d’origine ne tenant pas plus de 20 coups de toutes façons.  Cette recette donne du 10 à 100.00m. »…
« Avec les balles rondes, les pressions restent basses. Le jour ou tu vas essayer la 535 grains avec la charge nécessaire à sa propulsion, tu vas comprendre pourquoi les cheminés acier ne peuvent pas résister longtemps. »
« Pour le calibrage, il faut vraiment que la balle entre sans forcer en frottant sur les rayures. A partir de ce moment-là, avec une bonne graisse, il n’est pas nécessaire de nettoyer entre les coups, ça marche comme en minié, sauf qu’il n’y a pas de jupe et que c’est la balle en plomb pur qui gonfle par inertie et s’imprime dans les rayures.  Certains tireurs nettoient la canon  après avoir enfoncé  la balle « .

Conlusion :

Chaque méthode demande une arme spécifique (calibre, pas des rayures) et un savoir faire plus ou moins difficile à acquérir et convient pour une certaine distance et pas une autre. Le plus simple est sûrement de commencer par la balle ronde calpinée, cal. 45. Pour le 50m debout, une arme à stetcher et dioptre est un plus. Toutes les armes américaines simples mentionnées plus haut conviennent. Une Hawken Ardesa .45 à pas lent est une bonne arme pour le 50m debout, mais pour le loisir.  Pour la compétition, guère de salut hors des carabines genre suisses ou autres Gibbs et pas en balle calpinée : Coulage, graissage et re calibrage obligatoire. Le champion du monde tire avec une Bristlen Suisse à pas rapide par exemple.  Voilà ce qu’en dit des tireurs qui ont dans ce domaine une expérience. Beaucoup de choses à explorer.  Reste deux points essentiels : la charge (mesurée avec une balance numérique adaptée)  et le calibrage des balles (et éventuellement le recalibrage)  qui sont deux variables déterminante dans la précision: les charges approximatives même mesurées avec dosette et les balles dont les poids varient mettent en cause la précision du tir.

La procédure de  chargement du Hawken cal . 45

hawken accessoires« Il  faut mettre des repères sur la baguette (3 au total ) :  1er repère,   baguette enfoncée jusqu’au fond, sans rien dans le canon. Puis 2ème, après avoir mis ta dose de poudre, baguette enfonçée jusqu’à toucher celle-ci .  Enfin 3ème repère, après avoir enfoncé ton calepin et ta balle ronde ».    » Pour la cheminée bery de la Hawken (cal. 50?) , il y en avait dans le temps chez Frankonia, maintenant c’est fini . C’est un pas M6x1. Frankonia les avait sous la référence « Napoléon Lepage XL » , un truc dans ce genre. Ca ne va pas etre facile à trouver ».

Classiquement, pour que la poudre ne colle pas aux parois grasses du canon, on verse celle-ci dans un entonnoir soudé sur un tube long, en cuivre ou en métal,  de diamètre 10 mm  (qu’on trouve dans un magasin de bricolage), coupé à la longueur du canon et  biseauté à son extrémité: voici le modèle que j’ai fabriqué.

La poudre descend directement au fond du tube et se place en fond de canon. Pas d’électricité statique non plus. Il reste alors enlever l’entonnoir, à mettre une bourre (rondelle en feutre ou en carton taillé dans un sous verre à bière), qu’on descend . Le projectile est ensuite placé à l’entrée du canon et frappé avec un maillet de maçon en caoutchouc pour le faire entrer en force, cette méthode est imparable. On le descend ensuite avec le pousse balle (une tige de bois terminée par une partie en cuivre adaptée à la forme de la balle ronde et qui sert à la « pousser » au fond du canon, et … qu’on peut oublier). On aura pris soin de mettre  un repère sur cette baguette qui est en principe logée sous le canon, en dehors du tir, pour vérifier si le projectile  est bien descendu en fond de canon: un point essentiel!

Si on suit l’avis général, on place un calepin (légèrement gras) à l’entrée du canon,  sur lequel on pose la balle avant de la frapper avec le maillet de telle sorte qu’elle s’enfonce avec le patch dans l’embouchure du canon.  Puis, on descend la balle jusqu’au fond : il faut à peine la forcer. La mise en pace du patch prends du temps et surtout, ça craint les courants d’air ! A éviter en pleine tempête! La différence de chargement tient à la taille de la balle, qui est plus petite quand on l’enveloppe avec le patch. On peut utiliser du 454 sans patch et du 451 avec patch.  Le patch fait le nettoyage du canon au moment de la descente de la balle, en  repoussant les saletés vers le bas: il est considéré que les patchs permettent de faire « 13 tirs » sans faire un nettoyage du canon, mais pour ma part, je peux dire que le nettoyage à chaque tir est préférable, compte tenu la souillure du chiffon, et cela malgré le patch.  Le nettoyage à la baguette pourrait en repoussant les saletés, obstruer  le conduit qui conduit à la cheminée et occasionner un mauvais allumage.

Peut-on utiliser une cartouche-papier qui limite les opérations de chargement

Une cartouche  qui nécessite moins de manipulations  est possible, tout en espérant garder des résultats comparables du point de vue de la précision  et de l’allumage:  cette  cartouche doit répondre à certaines exigences :

  1. l’allumage  doit être sec, sans retard de mise à feu:  en cas de mauvais départ, il y a une double mise  à feu, ce qui arrive également avec des armes encrassées, mal nettoyées et de mauvaise fabrication. pour améliorer l’allumage,  on peut enduire la base de la cartouche avec un produit inflammable (du pulverin  collé au collodion qui sert de colle et qui sèche très vite) .
  2. dans un revolver à poudre noire,  le graissage de la balle  se fait à l’entrée de chambre,  mais dans un fusil ou dans un pistolet à poudre noire, c’est le calepin qui graisse ou c’est la balle elle-même qui est graissée par des gorges où se loge la graisse. Mais placée dans un cornet en papier, il n’est possible que  de graisser la balle (on la trempe dans la cire ou dans un mélange de cire et de graisse;
  3. le diamètre de la cartouche nécessite un mandrin adapté d’un diamètre égal au diamètre interne du canon et supérieur au calibre de la balle. Je précise que les balles rondes tiennent dans les cornets, à condition de les enfoncer.  Il faut que la cartouche reste solide et que l’ensemble poudre-balle descende sans se déchirer. Tout cela n’est pas très facile.
  4. Il faut un papier qui présente plusieur qualités :  solidité et rigidité relative, et surtout entièrement combustible en ne  laissant pas de résidu!  je vous renvoie à l’article 3 qui fait le bilan des cartouches papier.

Peut-on concilier une cartouche papier et une balle ogivale dans ce type d’armes ? La réponse concerne d’abord « le pas » qui, s’il est lent, impose la balle ronde. Néanmoins, la question est intéressante.  Les balles ogivales tiennent bien dans les cornets, mais contrairement aux balles rondes, le papier impose un sous calibrage à la balle car le papier enveloppe sa base comme un calepin. Cependant, il se peut qu’il se déchire au sertissage du coup,  qu’en est-il  de la qualité du sertissage ? Le mieux est alors d’utiliser une ogive avec retreint  ou de ne pas insérer l’ogive dans le cornet en raccourcissant celle-ci… de toute façon, il faut faire des essais…  

http://blackpowderonly.forumactif.org/t1252-cartouche-papier-pour-sharps-cal-45

Une balle ronde  est censée ne pas s’adapter aux  cartouche en papier car de par sa forme,  tient mal dans la cartouche et se colle encore plus mal. En réalité la balle ronde tient aussi bien que la balle ogivale, et sans doute mieux, elle est enfoncée et si elle est graissée (voir les photos ci dessous). et quand elle est sertie  avec le cornet, elle le découpe  en formant une sorte de collerette. Donc c’est l’idéal.

On doit graisser la balle seule et éviter de plonger la tête de la cartouche  dans le mélange cire+graisse,   car la graisse imbibe le papier et forme un bourrelet autour de la tête de la cartouche, ce  qui ramollit la papier. En outre le papier flash enduit de graisse ne brûle plus. Il  va alors se déchirer au sertissage en formant un paquet de graisse et de papier qui reste à l’entrée du canon : ce n’est pas très pratique.

Une autre question doit être envisagée, celle de l’évasement du cornet pour pouvoir y introduire la balle. Il faut que le mandrin soit :

  1. inférieur au diamètre du canon, mais supérieur à celui de la balle, sans quoi la balle ne rentre pas. Si vous avez compris, vous savez que c’est impossible, sauf si on sous-calibre la balle  (ce qui demande un ajustage)
  2. légèrement évasé sinon la balle ne rentre pas, mais pas trop,  sinon elle sort !

Mais qu’en est-il de la cartouche déchirée (et de la poudre) après le sertissage ? Est-ce qu’ils  tombent dans le canon? Pour être certain que la cartouche reste compacte dans la canon, il est recommandé de mettre un cookie (voir le plan de la cartouche) .

Evitez les mauvais départs de feu quand vous tirez avec une arme à chargement par la bouche .

P10001822Pour  faire une cartouche qui n’ait pas de problème de mise à feu,  voici  la méthode que je préconise, après bien des essais « merdiques » !  Il faut proscrire tous les papiers nitrés (sans exception) pour ce type d’arme, car outre leur mauvaise combustion, ces papiers laissent des déchets  et des résidus sales qui obturent  le conduit de mise à feu connecté à la cheminée.  Le papier flash est le seul papier existant qui assure une combustion totale et sans aucun résidu (voir mon article 4 à ce sujet), mais sa solidité est nettement inférieure au papier kraft.   On peut ajouter un supplément de précaution en collant  du pulvérin au cul de la cartouche pour faciliter la mise à feu. Le collodion est une excellente colle qui fixe le pulverin et qui sèche très vite. Ce gel n’est inflammable qu’à l’état liquide, , il ne sert ici que pour coller la poudre !  Cette précaution n’est pas forcément superflue.  Si  la mise à feu n’a pas lieu, il faut attendre avant de tirer une nouvelle amorce, sinon en cas d’échec répété,  on démonte la cheminée (après une attente de  2mn) , on verse alors un peu de poudre dans l’orifice  (1/2 g)  et on tire une nouvelle amorce et cette fois, la balle  doit partir.  Si elle ne part pas, c’est la galère totale !

Voici la forme de la cartouche papier avec deux replis à sa base de telle sorte qu’il reste une « oreille » qu’on repliera vers l’extérieur avant de l’introduire dans le canon, pour ne pas faire trop d’épaisseur : deux replis devraient suffire pour tenir la poudre avec un peu de colle . Le cornet  est ensuite  chargé avec la PN (sans semoule), puis un cookie de cire dure sert de bourre et l’obture de façon efficace. Je termine par une rondelle de papier « cuisson » découpée avec un emporte pièce pour que le cookie ne viennent pas se coller contre la balle à l’explosion. Grâce au cookie de cire dure, je peux alors compresser la cartouche avec une cheville de bois pour la rigidifier, ce qui est  indispensable, car quand on pousse la cartouche dans le canon:  elle ne doit  ni plier ni s’écraser.

La balle ronde est plongée dans un mélange de cire et de graisse chaude  (un mélange de cire d’abeille, de paraffine, de graisse, etc) . Quand la cire est refroidie, la graisse forme une sur-épaisseur qui l’empêche de rentrer dans le cornet, mais comme le papier flash n’a pas la résistance du papier kraft,  il a tendance à se déchirer. Pour les ogives, c’est pire!   résultat concluant, il est impossible de rentrer la balle dans le cornet ! Il reste possible de faire une cartouche sans balle et une fois que celle-ci enfilée (facilement) dans l’entrée du canon, on rajoute une balle forcée (et graissée)  ou un calepin qui vient avec la balle sur la cartouche: du coup on évite de descendre la poudre avec un entonnoir: en poussant la balle,  on pousse la cartouche. Mais le bénéfice de tout ce travail n’est guère convaincant.  Je vais quand même tirer ces cartouches qui comme je le craignais,  sont décevantes  par leur fragilité.  A suivre ….

P1000522P1000525Puisqu’on en est au chapitre du bricolage, j’en profite pour vous montrer une clavette faite à partir d’une clef plate en inox que j’ai coupée à la disqueuse  à métaux : un travail difficile, mais nécessaire, car la clavette d’origine flottait (avait-elle été changée? la nouvelle clavette est  donc plus épaisse et  plus longue pour pouvoir sortir d’un simple  coup de la paume de la main : elle émerge maintenant de chaque côté du canon.  J’ai réduit l’épaisseur de la clef à la meule, jusqu’à obtenir l’épaisseur désirée. Deux heures de travail.

 Le dioptre, un objet dont le montage est  difficile à expliquer ?

Je vais donc faire un article provisoire qui ne sera pas celui d’un spécialiste, mais celui d’un débutant, d’un explorateur de l’inconnu. Mon exploration va se faire avec le désir de comprendre, en me servant de ce que je vais trouver sur le net et du raisonnement  – avec le risque de l’erreur .  Il semble que mon blog soit lu et qui sait si un tireur expérimenté dans ce domaine, n’apportera pas sa contribution, si je m’égare.  J’ai sous les yeux mon  dioptre qui va me permettre de faire le lien entre la réflexion et l’objet. c’est un « Creedmoor Vernier Tang Sight » ,  qui provient de chez track of the wolf, vendu à 76 $, environ. Un instrument basique, mais de bonne facture. Voici un autre modèle de dioptre dont le pavillon est bien visible en noir.

L’utilisation d’un dioptre n’est pdioptre vernieras tout à fait dans ma conception, car pour moi entre l’œil et la cible  il n’y a pas place pour des instruments sophistiqués.    pavillon de dioptre

Tirer en centrant un cercle dans un autre cercle  n’est pas du tir, c’est  du « tir de compétition », ce qui pour moi  éloigne le tireur du tir naturel, comme le fait d’utiliser une lunette.

Ma motivation à faire cet article vient  de ce que j’ai constaté que l’utilisation du dioptre est fort peu développée sur internet dans les forums de tir au fusil à  poudre noire :  on trouve des articles dans les forums de tir à carabine à air comprimé et à cartouche métallique, mais quasiment rien d’exploitable en PN, alors que cette sorte d’arme est souvent associée au dioptre.  Plusieurs débutants,  comme moi, tentent de comprendre ce que les initiés croient expliquer en quelques formules lapidaires. L’initiation se fait sans doute dans les stands de tir et car le fonctionnement est difficile à faire passer dans un forum . C’est donc le dioptre lui-même qui se dérobe à l’explication car on entre dans le domaine du sensoriel et des choix personnels.   Le fonctionnement du dioptre est souvent abordé dans les articles relatifs à la visée. Je n’ai trouvé qu’un seul site qui  offre des réponses très pointues, sous forme d’images mais avec des commentaires restreints !  Il aborde essentiellement  la visée et s’adresse à ceux qui connaissent déjà le maniement du dioptre et son montage. Il faut vraiment le décortiquer pour en saisir le sens.  Voici son adresse :

http://acispara.free.fr/COURS/LA%20VISEE.pdf

Ce qui manque pour comprendre ses superbes images, ce sont des photos des accessoires qui accompagnent le dioptre et des explications qui permettent de mieux saisir le sens des situations représentées.   Par conséquent, faute d’avoir trouvé des articles élaborés sur cette question, nous allons essayer de comprendre ensemble,  entre « ignorants », comment ça marche…

Voici donc ce que j’ai trouvé en recueillant  tout ce qui est utile à notre compréhension. Je divise l’étude en trois chapitres :

  1.   la description de l’outil et de son fonctionnement (l’usage des vis, etc)
  2.   le montage du dioptre, qui est la question la plus nébuleuse
  3.   la visée avec le dioptre

1/ la description de l’outil et de son fonctionnement

Un dioptre c’est un dispositif de visée qui comprend une sorte de hausse en forme de pavillon (comme un bol) qu’on voit très bien sur l’image,  muni d’un trou en son centre et à travers lequel on regarde pour aligner cette hausse, avec le guidon et le visuel. A première vue, il suffit de remplacer la hausse classique par le dioptre et le schéma de la visée est respecté.

visée avec dioptre PSRAUBEN_NEWCependant les éléments de la visée classique (hausse, guidon, cible) sont généralement montés sur le canon et si le parallélisme entre la ligne de mire (l’axe hausse-guidon) et le canon n’est pas parfait, il est possible de faire un correctif avec une hausse et un guidon en dérive (qui peuvent être relevés ou deplacés latéralement). Cette rectification est bien sûr  possible avec le dioptre et  se fait à « l’oeil » et par tâtonnement.

 Vocabulaire  :

  • la cible est appelée « visuel« 
  • le dioptre est monté sur une embase et  au centre du pavillon se trouve l’oeilleton
  • le guidon est un tunnel avec porte guidon, qui le protège des reflets et dans lequel se loge l’insert que l’on choisit à sa convenance, selon le besoin;

guidon et insertsVoici un exemple de guidon sous tunnel  et un jeu d’inserts, vendu avec le guidon.

Les dioptres, en général,  sont associés à un guidon circulaire : On place dans le tunnel des « inserts » qui vont alors servir à « entourer la cible (le visuel)  » comme indiqué sur l’image. le choix de l’insert est laissé au confort du tireur. L’alignement se fait en centrant l’insert circulaire (qu’on reconnait par ses deux griffes latérales sur les modèles Lyman)  autour du cercle noir de la cible, au centre. Sur l’image, nous voyons le cercle central de l’insert (qui correspond au modèle choisi,  entourer la cible qui,  à 50m apparaît comme un gros point (et qui doit être flou). C’est le centrage du visuel dans l’insert (lui même est fixé dans le tunnel du guidon) qui détermine la précision du tir, en fonction de la marge de blanc (le disque blanc situé entre le visuel et l’insert).

A qui sert un dioptre? 

Un exemple tout simple : tu regardes l’écran de ton ordinateur  et tu places ton poing « devant » ton œil (pas dedans), d’abord légèrement ouvert puis tu fermes doucement l’ouverture. Tu verras des caractères bien nets,  mais si tu ouvres le poing c’est moins net! Cette technique est utilisée par les artistes peintres! Il y a également la luminosité. Il existe des dioptres avec plusieurs trous que l’on règle en fonction de l’intensité de la lumière! Il y a aussi les verres jaunes pour augmenter le contraste. C’est le confort de chaque individu qui décide !  J’ai galéré avec ma Gibbs parce que j’avais un guidon trop fin, mais en mettant un guidon plus large, j’ai réussi des scores convenables!

La marge de blanc 

Il est alors presque impossible de tirer sur autre chose que des cibles normalisées: ce qui est parfait pour la compétition, mais très mal adapté pour le loisir ! l’alignement visuel se faisant par l’emboitement concentrique des anneaux (quand il s’agit d’une cible), on arrive à obtenir  une précision axceptionnelle.  certains inserts conservent l’aspect traditionnel des guidons à visée ouverte, mais dans ce cas, l’anneau du tunnel permet un bon centrage.

La question qui me vient à l’esprit, c’est de savoir s’il faut se préoccuper de ce parallélisme au montage?  Nous y reviendons.  Quoiqu’il en soit   Il y a bien un alignement de l’oeil (par le petit trou pratiqué dans le dioptre),  du guidon (le positionnement du cercle noir de l’insert sur l’image) et enfin du  visuel au centre.   Les trois points d’alignements sont là. A cette différence que le trou correspond au  cran de hausse, mais avec des avantages en plus en terme de précision, de luminosité, etc !

visée ouverte oeil cran de  mire de la hausse point haut du guidon point du visuel
dioptre oeil trou du dioptre guidon (repères dans le  tunnel) cercle du visuel

image15L’avantage de ce dispositif par rapport à une visée « ouverte » (hausse classique qui présente un cran de mire),  c’est qu’il limite les risques d’erreur de visée. En effet, avec une visée ouverte, on a vite fait de se décaler un peu, le guidon n’étant plus tout à fait centré dans l’encoche (cran de mire) de la hausse et ça donne une erreur dite « angulaire », défavorable à la précision. Avec un dioptre, si on n’est pas parfaitement aligné, on ne peut pas voir le guidon à travers le petit trou (très fin) ! L’erreur de visée apparaît alors  dans le fait que les différents cercles se décentrent comme c’est le cas sur l’image: il n’y a plus de disque blanc qui entoure le visuel, mais  une sorte de croissant. Le problème du dioptre,  c’est qu’il réduit beaucoup le champ de vision.

Il existe des vidéos qui montrent les mouvements que l’on peut faire effectuer au dioptre en intervenant sur les vis: toute une série de vidéos très courtes, mais superbes,  faites  sur ordinareur par John Moses browning  sont à regarder: c’est féérique!

Le dioptre peut se déplacer latéralement et verticalement, en faisant intervenir les différentes vis (voir les vidéos) . L’oeilleton (le petit trou central)  est réglable de différentes façons que les vidéos montrent d’une manière évidente; il faut avoir le dioptre pour expérimenter ces mouvements.  Le modèle que je présente n’est pas le plus sophistiqué ni le plus complet pour les déplacements et la fixation de la position choisie. Il existe en outre des dioptres qui ont la forme d’une « boîte » et qui se règlent avec des vis à cliquets.

2/ le montage du dioptre, la question la plus nébuleuse.

Il n’y a pas de dioptre préréglé !

Le point sensible, c’est la pose du dioptre sur l’arme qui souvent ne dispose pas de cet équipement à l’achat, alors que les organes de visée classique (hausse + guidon) sont installés sur les armes neuve (et placés dans l’alignement du canon). Ce qui n’empêche pas un canon de tirer à droite ou à gauche, etc, lorsque la fabrication est basique: d’où un réglage du guidon et de la hausse.

La règle qui vaut pour le dioptre est identique à celle de la visée ouverte, hausse-guidon-cible, donc de mettre en alignement  l’oeil, le trou du dioptre, le guidon et le visuel, mais la méthode d’alignement n’est pas la même: avec un dioptre on travaille sur des cercles concentriques.

Hawken ardesa1/ Il faut d’abord s’assurer que le dioptre est parfaitement perpendiculaire à la ligne de mire et il faut le monter à la verticale (pour le modèle que je présente).  On peut alors visser la base du dioptre sur la crossse,  derrière la hausse, ce qui permet de s’en servir lorsqu’on rabat de dioptre en arrière (on peut ainsi conjuguer une visée pour la précision sur cible et une visée « loisir »). Il faut également vérifier que le trou du diotre peut se mettre en alignement avec le guidon, du point de vue de la hauteur  .  Pour d’autres modèles, plus difficiles à implanter, il faut s’adresser à un armurier.  Il faut faire en sorte que le dioptre soit vissé dans l’axe du canon, de telle sorte que l’oeilleton regarde le guidon.  Les vis de fixation du dioptre  placées à sa base doivent être implantées dans la crosse avec précision –  de préférence –  car si le dioptre « louche », prend du biais, la vision du guidon en sera affectée. On doit pouvoir utiliser une règle souple qui suive la courbure du dos de crosse, et  percer les  trous dans le bois – ce qui n’a pas été fait correctement sur mon Hawken. Il faut donc mesurer l’écartement des trous destinés aux vis à la base du dioptre. Il est préférable, si  on n’est pas très doué, de laisser ce travail à l’armuruier.  Chaque dioptre va avoir un écartement des vis qui lui est propre et le mieux est de choisr une marque pour pouvoir réutiliser ces trous,  si plus tard on veut changer le dioptre pour un plus performant dans la même marque … car rien n’est standard entre marques.

Reglage d’un dioptre sur un fusil Sharp avec un chevalet et sur un Hawken

Comment obtenir un réglage de base qu’il suffirait d’ajuster ensuite ? « Je pense qu’en commençant par bloquer le fusil, culasse ouverte, puis en visant par l’intérieur du canon un objet à 50m et enfin en réglant le dioptre également sur cet objet on devrait ne pas être mal…. Voilà l’idée!  A 50m,  la flèche n’est pas très importante. S’il n’est pas possible de regarder DANS le canon, on peut regarder LE LONG du canon, ça fonctionne également .  Théoriquement,  je crois que la hausse s’élève de trois millimètres pour cent mètres.  Si vous pouviez regarder vos réglages à des distances différentes, cela devrait donner en théorie à une élévation quasi constante, par tranche de 50 mètres.   A confirmer. »

la petite pièce 7Sur un hawken : « le dioptre vernier est installé sur le haut de la poignée de crosse devant la chambre. Il est impossible sur un Hawken d’ouvrir la chambre et de regarder dans le canon pour s’assurer que l’alignement du dioptre et du vernier s’ajuste à peu près avec ce que l’on voit au travers du canon (c’est une méthode que j’applique pour un réglage de lunette par exemple).  Je sais qu’il existe une table pour régler le vernier en minutes d’angle,  en fonction de la distance (avec une trajectoire de balle plate et sans flèche dans l’absolu). »

Autre conseil : « Pour moi, c’est à l’œil ! Puis j’ajuste.  Je crois que tu peux  tout de suite commencer à 50m ;  si on  loupe à cette distance-là, c’est qu’on a besoin de quelque chose d’autre qu’un dioptre (des lunettes !) … A partir des organes de visée présent sur l’arme et de l’alignement (de celles-ci) avec ton canon, tu peux faire un préréglage. Donc au départ, commence à 50 m avec un grand carton de 1 m sur 1 m ou plus, en 4 ou 5 tirs, tu verras immédiatement où se fait le groupement et si groupement il y a. A partir de là, le meilleur moyen de régler c’est le tir, Il faut griller de la poudre et envoyer du plomb pour rentrer dans le monde merveilleux du tir !… »

Une méthode « scientifique » ? Sinon, on utilise la formule suivante qui est valable pour n’importe quelle arme :  C = e x L / D

  • C= correction en millimètres
  • e = écart en cible en millimètres
  • L =longueur de ligne de mire en mètres
  • D = distance de la cible en mètres

Bien évidemment, cette formule est valable pour une trajectoire de balles parfaitement « plate », c’est à dire qui est inscrite dans un plan, ce qui est  purement idéal. Toutefois pour une distance donnée cela fonctionne parfaitement et c’est  comme cela que je règle mes armes à toutes les distances,  avec dioptre ou sans !

3/ La visée  avec le dioptre

 Le réglage classique d’une hausse et d’un guidon :

ligne de mire et viséeL’axe du canon est toujours dirigé vers un point qui est plus haut que la ligne de visée  puisque la trajectoire de la balle est  une parabole.  Or l’alignement  qui se fait à l’oeil est, non pas l’alignement du canon sur le visuel, mais l’alignement des organes de visée: l’oeil, le  cran de mire, le guidon, le visuel . .

Le cran de mire est l’entaille, graduée ou non, qu’on trouve sur une hausse et qu’on place devant l’oeil. Le guidon est une petite la lame métallique, ou un petit cône  qu’on trouve en bout de canon. Lorsque  celui-ci est dérivable (sur queue d’aronde), il peut être déplacé latéralement.  Dans le cas de la visée avec dioptre, le guidon est au centre d’un tunnel lui-même monté sur queue d’aronde, ce qui permet de le changer. La queue d’aronde n’a rien de ronde: c’est la base du guidon, de section trapézoïdale,  qui est ancrée dans le canon. Ce qui suppose qu’un armurier a préalablement creusé un sillon de la dimension et de la forme de ce pied de guidon, avec une fraise (ou une lime) .

cran de mire 2

sans-titre

Réglage  vertical :–   Si mon impact est trop bas, je veux qu’il monte, je fais monter la hausse (ce qui fera piquer mon canon un peu plus vers le haut).-   Si mon impact est trop haut, Je veux qu’il descende, je fais descendre ma hausse (ce qui fera plonger mon canon). La hausse sert au réglage de la distance,  car plus la cible est éloignée,  plus l’impact va descendre et par  consé-quent, on va monter la hausse pour relever le canon et pour compenser cette chute de la trajec- toire .
Réglage latéral : –   Si mon impact   est trop à gauche, je veux qu’il   a aille à droite, je bouge la hausse vers la droite (si   c’est le guidon qui est dérivable, il faudra faire aller ce dernier   vers la gauche).
–   Si mon impact est trop à droite, je veux qu’il   aille à gauche, je bouge la hausse vers la gauche (si   c’est le guidon qui est dérivable, il faudra faire aller ce dernier   vers la droite).

Le réglage  d’un dioptre, d’un guidon  avec le visuel

Ajoutons le visuel, car celui-ci est intégré dans l’ajustement, en raison de sa forme ronde. La visée avec un dioptre répond à ce principe d’alignement, mais ajoute des effets optiques qui accroissent l’accuité visuelle et la précision. La DISTANCE OEIL-DIOPTRE peut être comprise entre 5 et 8 cm., une trop grande proximité du dioptre amplifiant les imperfections de visée, en particulier les erreurs angulaires (diamètre apparent trop grand) et donc une dispersion importante.

La visée commence par l’oeilleton, plus exactement le centrage amenant le guidon parfaitement dans l’axe de l’oeilleton (dioptre) perçu comme circulaire. Tout écart latéral ou vertical dans cette action entraîne une erreur angulaire, qui se multiplie avec la distance : une erreur de 1 mm. pour 1 m. entraîne une erreur de . . . . 50 mm. à 50 m. ! Cette cause de mauvais résultat en cible est fréquente chez les débutants, mais aussi chez des tireurs confirmés, mais peu concentrés.

Il faut ensuite centrer le guidon autour du visuel, tout en maintenant la “bonne” image précédente. Cependant, l’erreur parallèle due à un éventuel mauvais centrage du visuel dans le guidon est plus limitée, mais encore trop importante pour un tireur exigeant. Le problème c’est  de pouvoir « cercler » le visuel avec le guidon circulaire: il faut donc une cible de plus en plus grosse lorsqu’on s’éloigne de celle-ci. Par contre il faut avoir la cible adaptée à ton guidon, sinon tu auras du mal à prendre tes repères sur la cible et les cartons ne seront pas des meilleurs. Concernant le choix de l’insert pour cette cible, ce sera seulement une question de goût. Le tunnel sera autour du visuel (le noir de la cible) et en fonction de l’insert choisi, on a une plus ou moins grosse marge de blanc, des traits plus ou moins fin (c’est une question de goût). Après que cette cible soit à 50 mètres, à 100 mètres,  à chacun de trouver quelle cible lui correspond !

La taille du tunnel permet d’avoir un champ de vue plus large en 22mm, mais il me semble qu’on perd en impression de profondeur. J’aime que l’espace de blanc autour du tunnel soit assez fin, cela permet d’éviter un léger décalage et améliore mon groupement. A 50m, moi je conseille  un tunnel en 18mm, mais le plus important c’est d’avoir un guidon qui corresponde au diamètre du visuel (à 10m ou à 50m, le principe est le même) avec une marge de blanc fine,  mais suffisante pour permettre de se caler au poil.

J’emprunte des extraits au site : http://www.stsierentz.fr/Thechniques_des_positions_de_tir.html

L’OEILLETON  obéit à un principe classique d’optique physique, l’effet de sténopé : plus le diaphragme est petit, plus la profondeur de champ est importante, améliorant ainsi la netteté du visuel et limitant l’effort d’accommodation. Mais ce gain de profondeur de champ s’accompagne d’une perte de luminosité, ce que connaissent bien les photographes en diaphragmant. Le diamètre de l’ouverture est classiquement de 1,1 mm., il peut être réduit en cas de forte luminosité,  ou augmenté dans le cas inverse. En cas de grisaillement du visuel, il est nécessaire d’augmenter le diamètre.

L’iris réglable près de l’œil (un perfectionnement de l’oeilleton sur  les modèles les plus élaborés) permet de regarder dans un trou qui a un diamètre variable (en général de 0.6 à 3mm) et  permet de « diaphragmer » (à un diamètre confortable) et d’avoir dans un premier temps une marge de blanc entre l’iris et le tunnel porte guidon,  et dans un deuxième temps une profondeur de champ qui permet d’avoir le guidon et le visuel net (valable pour les jeunes et les porteur de lunette qui ont une correction adaptée). Au cas où ce n’est pas possible, le guidon doit toujours être net et le visuel flou (règle essentielle).

Certain iris sont pourvus de filtres de couleurs qui améliorent encore le confort en fonction  des conditions lumineuses. L’usage de filtres est recommandé pour améliorer le contraste du visuel : jaune par temps gris ou brumeux, gris ou polarisant par forte luminosité, vert par ciel bleu. Il faut tester à l’entraînement ces différentes situations, et maintenir propres les filtres, sous peine de formation d’un halo particulièrement insidieux. Les filtres diminuent la quantité de lumière, et il est possible de devoir “ouvrir” le diaphragme.

Comme dans chaque tir,  il faut faire attention à tenir sa ligne de tir horizontale,  mais cette exigence vaut encore plus avec un dioptre. Le niveau à bulle est un instrument supplémentaire bien pratique et qu’on trouve sur certains modèles:  un léger dévers mène à la catastrophe!

PENTAX ImageQuelques conseils  donnés par des tireurs

Pour les trous, un vieux dicton de tireur: « les gros devant, les petits derrière ».  Et deuxième régle : ne jamais mégoter à l’achat.  Les trucs bon marché gâcheront à la fois votre plaisir et le potentiel de votre fusil.

Le principal c’est d’avoir les organes de visés net et la cible floue!  Si  on  veut améliorer la visée, il faut commencer par changer le diamètre du trou d’aiguille du dioptre! Il faut l’adapter en fonction de sa vue (qui change avec l’âge) et de la lumière au moment où  on tire !

Je pense avoir fait le tour des points essentiels qui concernent le dioptre et j’espère que notre recherche va nous permettre  de passer à la phase expérimentale.  Bon tir !

 

Vidéo

6 – Les marques, logos et indications sur les répliques de revolvers à poudre noire


article terminé le 27/01/2013

1/ Comment reconnaître les marques et les logos à l’achat d’un revolver: Les poinçons et leurs emplacements habituels ?

Les revolvers à poudre noire comportent différents marquages et poinçons  qu’on trouve principalement sur la carcasse (côté droit) , sur la console du canon (côté droit) , sous le canon (parfois en tout petit),  et aussi sur le barillet.   Deux poinçons sont systématiquement présents sur les revolvers :

  • Les lettres PN surmontées d’une étoile,  qui indiquent qu’il s’agit d’un revolver à PN , à n’utiliser qu’avec  cette poudre et surtout pas avec de la PSF.
  • marchiit12 L’autre poinçon  est un poinçon de ban d’essai (italien) ; il représente  2 fusils entrecroisés  surmonté d’une étoile.

  marchiit2Voici ces poinçons sont généralement placés côte à côte. On trouve parfois en plus une étoile seule dans une forme circulaire ouvragée.

ASM avec 3 marquages bis

poinçons  courants 2

walker ASM 2

poinçons

 1851 Euroarms

walker uberti 5528Sur les revolver Uberti, ces  poinçons se trouvent à l’état de miniatures, jouxtant les numéros, devant la sous-garde  (comme on le voit sur cette image) et de ce fait, ils  sont difficile à identifier. On y trouve également, sur certains revolvers de cette marque,  le logo Uberti qui est ajouté à cette série de miniatures. En voici un exemple sur mon Walker HEGE Uberti.  Dès l’instant où HEGE-UBERTI est indiqué sur le canon, il faut se contenter d’un seul numéro et si le logo Uberti se trouve sur la carcasse, le canon quant à lui est indiqué Original HEGE-UBERTI, ce qui veut dire que le canon (et peut-être le barillet)  est probablement de fabrication HEGE.  Mais le fabricant UBERTI a habituellement comme politique de rendre les marquages discrets, au point qu’il est difficile d’identifier un revolver de cette marque. Il a aussi la mauvaise habitude de faire des poinçons qui sont très mal frappés et qui sont parfois peu lisibles On les trouve placés devant le pontet de la sous-garde,  à la jonction de la carcasse et de la console du canon (on le voit sur cette image).  Mais sur d’autres revolvers, le logo Uberti se trouve généralement à gauche de la carcasse ou sous la crosse, frappé sur sur l’armature de celle-ci (remington 1858)…

Il est  nécessaire de disposer d’une loupe de philatéliste  pour vérifier les poinçons et logos sur des revolvers de cette marque.  Sur le canon de mon Walker HEGE UBERTI, on ne trouve donc  pas de numéro, ce qui est embarrassant car on peut alors procéder à des échanges;  mais on trouve les deux poinçons  (les lettes PN et les fusils croisés, frappés en travers de la console, l’un sous l’autre). Sur la carcasse de cette arme, on trouve rassemblés   tous les poinçons, le logo et le numéro devant la sous-garde,… En allant (de gauche à droite à nouveau) , le logo Uberti, à peine visible, placé dans le sens du canon, puis transversalement, la datation avec les lettres (BA?) dans un rectangle et enfin les 2 poinçons habituels : PN et les 2 fusils entrecroisés surmontés de  leurs étoiles et en dessous le numéros  bien lisible. Sur cette arme, le marquage est complet mais on ne peut pas garantir que  le canon et la carcasse appartiennent , à la même arme depuis l’origine.

2/ la présence nécessaire des numéros et leurs emplacements

Ce qui est important, pour tous les revolvers, c’est de vérifier les numéros inscrits sur l’arme, afin de pouvoir vérifier que pour chaque pièce de l’arme (y compris la clavette des colts), le numéro correspond à celui des autres parties et que les différentes pièces sont d’origine. Si les numéros sont identiques, l’arme est totalement d’origine. Ce qui est prioritaire, quand il s’agit de Colts (sauf pour les HEGE -UBERTI), c’est d’avoir au moins 2 numéros, l’un sur la carcasse l’autre sur le canon. Pour ce qui concerne les révolvers à carcasse fermée, un seul numéro suffira (frappé sur la carcasse).

My beautiful picture

J’ai déjà abordé cette question dans mon article 3, intitulé: « Un autre regard sur le Walker 1847 ». Dans l’idéal, les numéros se trouvent à 3 endroits proches (côte à côte), comme indiqué par les flèches sur l’une des photos précédentes. Les numéros sont frappés de façon transversale. Sur les ARMY SAN MARCO, le positionnement est exemplaire. Mais sur d’autres revolvers,  on trouve aussi le numéro sous la crosse, frappé sur l’armature. On trouve également le numéro sous le levier de chargement des revolvers, à la base du canon. Voici différentes photos qui montrent ces positionnements. Sur la photo qui montre la crosse renversée, à côté du numéro, on trouve le logo de PIETTA, ce qui est inhabituel à cet endroit.

  colt 1860 ubeti gardonepietta ancienne marque

3/ Comprendre le code de datation 

La datation des revolvers est inscrite dans un rectangle, placé sur le côté droit ou sur la carcasse, devant la sous-garde (ou le pontet). Elle est indiquée selon deux types d’écriture : de 2 à 3 chiffres romains jusqu’en 1974 et 1 couple de deux lettres depuis 1975 et jusqu’à aujourd’hui  (source J.P. DeBaeker, Répliques et poudre noire). Ce sont les « code/date » du banc d’épreuve (d’essai)  italien. Les différentes datations qu’on peut lire sur les photos (XX7, XXX, AF, AU) correspondent donc aux années 1971, 1974, 1980, 1989. C’est donc très simple à déchiffrer, à condition de disposer de ce code. Selon J.P. Debaeker, il semblerait que le code n’ait pas été suivi de façon logique, car, il manque certains codes lettres entre 1984 et 1993 (de AL à AZ ). On aurait donc sauté AJ, AK, AO, AQ, AR, AV, AW AX AY. Ces codes auraient-ils trouvé une autre utilisation ? Voici le tableau qui permet de dater une réplique de revolver:

 datation des revolvers_NEW

  Il ne reste maintenant qu’à identifier les logos des marques et de savoir ce qu’elles furent,  ce qu’elles sont devenues et quelle est la qualité de leurs armes ?

4/ Connaître  les marques des fabricants et leur logos

 

fabricants de revolvers3_NEW

fabricants de revolvers_NEW

fabricants de revolvers2_NEW

On peut classer les fabricants de répliques de revolvers cap & balls en 3 catégories :

a/ Ceux qui fabriquaient ou fabriquent encore des armes correctes mais de qualité courante :

on mettra ARMY SAN MARCO (ASM) et ARMY SAN PAOLO (ASP), qui l’un comme l’autre, ont fabriqué des armes solides, de belle présentation,  mais avec des mécanismes un peu rustiques : j’ai montré un Walker ASM et ses imperfections, mais j’ai un 1851 ASP, qui est excellent.

EUROARMS a été un fabricant de revolvers très connu. Il avait repris ASP et jusqu’à récemment il produisait des armes courantes très appréciées (comme le R&S) : c’était de la bonne fabrication.  Mais il a fermé en 2012. Je cite les commentaires de tireurs trouvés sur le forum « poudre noire » et je m’associe à leur conclusion:

http://poudrenoire-free-fr.superforum.fr/t313-euroarms-la-fin-d-un-geant-de-la-replique

« C’est avec grande tristesse que j’apprends la fin d’un géant de la réplique (encore une). EUROARMS – Armi San Paolo semble avoir trépassé. Pour moi, c’est une grande perte, puisque ARMI SAN PAOLO fut créée en 1971 par un groupe de personnes expérimentées dans le domaine des répliques (leur collaboration avec de grands maitres de la réplique western le prouve). En 1987 après une grande période de doute et de perte d’argent en raison d’un marché de répliques saturé d’offres, la société déplaça ses installations de San Paolo (25 km de Brescia) vers Concesio toujours en Italie. Après des années que je qualifierais de réussies  sur le point de la qualité, des modèles proposés, et de prises de marchés importants, A.S.P fut littéralement absorbé par son Distributeur-Importateur de toujours EUROARMS. En 2002, les deux entreprises ne faisaient plus qu’une seule entité. En 2012, le groupe disparait. » (S)

« Le marché de l’arme civil (par opposition aux marchés militaires avec un grand S) est en voie d’extinction. Les législations qui grignotent nos libertés sous le fallacieux prétexte de la sécurité, font que la possession d’armes, sera, dans les décennies à venir, une exception rarissime ! Il n’y a qu’à voir la position de la presse !  Il y a moins de cinquante ans, les armureries étaient présentes dans toutes les petites villes ! Combien en reste-t-il  à Paris, aujourd’hui ? Jusqu’en 1939, la vente des armes était libre !! Maintenant une carabine à air comprimée d’une forte puissance est classée!! Nous verrons disparaître les armureries et les fabricants. Ou alors, mes amis, il faut vous réveillez auprès de vos députés, et fermement, car au train où vont les choses, nous ne pourrons même pas transmettre nos pièces de collection en 8ème catégorie à nos descendants. » (DO)

« Chaque fois qu’une entreprise ferme, c’est toujours dur pour tout le monde, Sebou, je pense que tu lis la revue de l’ami Trusty Phil (…) rédacteur en chef d’Action et de La Gazette, et bien dans le numéro 344 de mars-avril 2012 d’Action, il y a un article parlant de la fermeture d’EUROARMS dont l’activité armes longues avait déjà été reprise par PEDERSOLI, et désormais plus aucune arme de poing ne serait produite. Bedec Tir, l’importateur pour la France, a raflé une partie du stock qui restait en Italie,  mais il n’est pas question de pièces détachées ! » (DW)

 PIETTA  est  considéré comme un fabricant qui produisait des armes de qualité moyenne, mais à bon prix. Actuellement, il reste seul à produire des revolvers dans une gamme de fabrication courante, mais en améliorant la qualité et la présentation de ses produits, il tente de se montrer compétitif envers son seul concurrent actuel: UBERTI.   PIETTA produit certains revolvers en dehors de la gamme courante avec une ambition de qualité   (Lemat, ou Starr DA ou SA par exemple) et même de précision (revolvers à pas progressif). PIETTA occupe le marché français, profitant d’une distribution au compte-goutte des revolvers UBERTI et surtout de leurs pièces de rechange.

 b/ Ceux qui fabriquent des armes d’une qualité supérieure

Dans ce créneau, on trouve surtout le fabricant UBERTI (très rarement PEDERSOLI qui produit des armes longues principalement).  Sans aller jusqu’à faire des armes de compétition, comme c’est le cas de PEDERSOLI, UBERTI  est réputé pour faire des répliques à PN très proches des modèles d’origine ; de très belles armes, appréciées pour leur finition et leur fiabilité, à des prix qui sont encore raisonnables, mais la qualité semble moindre,  pour les armes vendues en France, que celles vendues aux USA . Le Walker 1847 que fabrique UBERTI est très affiné par rapport aux modèles antérieurs  des anciens fabricants  (ASM et ASP) : est-il vraiment dans les proportions du Colt d’origine? A une certaine époque, l’Italie, comme la Belgique, fabriquait des répliques et certains fabricants travaillaient pour des marques comme UBERTI dans le cadre d’une association connue sous le nom de C. Gardone qui regroupait  des entreprises (souvent familiales). Cette association leur permettait de rester anonymes: UBERTI a donc vendu des armes sous le couvert de sa marque dont certaines pièces étaient sous-traitées. Il faut voir si les répliques UBERTI & C. Gardone valent les UBERTI. On dit qu’UBERTI baisserait un peu en qualité, tandis que PIETTA monte. D’autre part, UBERTI est un fabricant dont les pièces sont difficiles à trouver, car les délais d’importation sont  « capricieux ». La production part en direction des EU qui ont un marché de la vente des répliques très actif.

Les ventes de revolvers UBERTI d’occasion  pullulent actuellement sur les sites de vente aux enchères ! Voici (par exemple) 2 photos de revolvers mis en vente sur NaturaBuy et qui sont déclarés être des « UBERTI ». Pourtant aucun de ces vendeurs ne présente la moindre preuve qu’ils sont de fabrication UBERTI: ni l’indication gravée sur le canon, ni le logo, ni les numéros et leur concordance : juste une photo qui indique « black powder », cal .44…. et . C’est le procédé classique de l’arnaque . NaturaBuy accepte ça !   Le 1er est mis en vente par NIKKO89 qui déclare vendre un  « colt 1860 UBERTI », le second est vendu par MANWE, un vendeur qui pourrait être d’origine … , spécialiste de ce genre de vente bidon. Lui ne lésine pas : il déclare que c’est du HEGE-UBERTI, carrément ! Il est clair que NaturaBuy permet ce genre de vente qui pue l’escroquerie et qui compromet le site ! Mais c’est son fonds de commerce.

Nikko89 colt-1860-Uberti

Manwe-1860-HEGE-UBERTI

 Des photos juxtaposées peuvent constituer un montage . Les acheteurs doivent être plus exigeants.

 

HEGE est un fabricant allemand qui vend des revolvers UBERTI, dont il fabrique les canons et les barillets ou qu’il revend simplement,  mais en apportant sa marque, sa réputation et « un plus » : il achète à UBERTI des armes sélectionnées. Il est cependant arrivé que HEGE vende des UBERTI de qualité plus courante, en cas de rupture de stock. HEGE vend des revolvers selon son inspiration…

colt-confedere-cal44-uberti-hegemarquage Hege Uberti

 

ORION est un importateur Allemand  et contrairement à ce que certains prétendent, l’inscription « Orion » sur un revolver  ne signifie pas qu’il s’agit d’un HEGE-UBERTI.  On la trouve assez fréquemment.  Il importait différentes marques notamment des Euroarms, des Armi San Marco.

Je précise qu‘HUBERTUS n’est pas Uberti, C’est est un revendeur allemand qui apposait, comme le fait HEGE, sa marque sur les revolvers UBERTI.

Un mot sur le colt 1860 CENTAURE.  Un fabricant belge qui a fait des répliques du Colt 1860 réputées pour leur qualité et qu’on trouve sur le marché d’occasion à prix assez élévé. Elles ont été fabriquées sous licence Colt et à ce titre elles sont considérées comme des Colts. Elles sont d’une sobriété qui rend l’arme superbe. Voici l’adresse d’une vente qui présente un colt 1961 en très bel état extérieur: http://www.naturabuy.fr/Colt-Army-1860-calibre-44-Centennial-fabrication-Centaure-item-602022.html. Le logo de centaure est précisément un centaure.

 3/ Enfin ceux qui font des armes destinées à la compétition

Ce sont des armes qui ont un haut niveau de fabrication : on trouve 2 fabricants PEDERSOLI (Italien) et FEINWERKBAU (allemand).  Mon article 10 comporte un paragraphe très détaillé à ce sujet  et je vous invite à le consulter.


Vidéo

5 – Le démontage d’un revolver à poudre noire, compréhension de son fonctionnement et de l’indexation


 vitrine ! Certaines images se sont réduites…  cliquez dessus pour les agrandir

Article repris le 20/12/2013.

Cet article fait suite  à 4 autres articles; il est recommandé de les lire dans l’ordre, car certains contenus ont été déjà abordés et ne seront pas repris dans cet article ;

  1.  La nomenclature d’un Colt
  2.  Le démontage du mécanisme
  3.  Comprendre le fonctionnement du Colt pour en assurer l’entretien et la réparation
  4.  Le rôle du verrou et de sa butée dans un révolver à PN
  5. L’indexation d’un révolver, un point très important du fonctionnement
  6. Le problème de l’entrefer et son réglage
  7. Le nettoyage d’un revolver à PN

1/ La nomenclature d’un Colt

Un outil très utile pour faire tomber le canon d’un colt (en principe mes canons sortent sans forcer et si nécessaire, je fais un petit ajustage pour réduire les frottements), mais sur certains colts neufs ou achetés récemment, il arrive que la clavette et le canon résiste fortement. Il est prévu qu’on utilise le bourroir pour sortir le canon (on le met en appui sur le barillet et on pousse comme si enfonçait une balle dans une chambre, mais au lieu de pousser une balle, on fait reculer le canon, si la clavette a été enlevée préalablement! Il est cependant recommandé de mettre la clavette ou un petite plaquette de bois entre le bourroir et le barillet pour éviter  d’abimer ce dernier. Cette petite barre peut être utilisée conjointement avec le bourroir en cas de gros effort et comme protection du barillet, mais aussi sans celui-ci, en l’utilisant comme un levier, quand le canon n’est pas très bloqué et qu’il ne demande qu’un peu d’aide…

  démonte canon

La compréhension du  fonctionnement du Colt est une étape indispensable  pour devenir un « poudreux », c’est à dire un tireur à la poudre noire.  J’ai pour ma part franchement « ramé » au début, ne sachant pas démonter le canon avec l’aide du refouloir (qu’on pourrait aussi appeler repoussoir), ni démonter les pièces situées  dans la carcasse et je ne pouvais donc pas nettoyer correctement l’intérieur des mécanismes: avec de l’eau bouillante ou du white spirit, il reste quand même des résidus.  Je devais également donner mes révolvers à l’armurier pour régler les détentes par exemple. Une telle ignorance me donnait le sentiment d’être dépendant de tiers et bloqué devant tout problème mécanique.  N’ayant pas une formation technique,  le mystère de cette mécanique m’intriguait : elle semblait contenir des pièces très simples, mais leur articulation échappait  à ma compréhension.   Il fallait  s’y mettre ! J’ai dû chercher sur internet des plans, des schémas, des nomenclatures  qui me permettent de comprendre l’agencement des pièces et leur rôle; les documents manquaient de précision concernant les fonctions de chaque pièce et leur mouvement (en rapport avec les déclics).  Voici une nomenclature qui peut servir pour beaucoup de révolvers et qui m’a bien servi pour apprendre le jargon des tireurs jusque-là un peu ésotérique concernant les pièces d’un colt.

terminologie d'un colt

Ma collection d’armes d’occasion s’élargissant, avec des problèmes propres à chaque arme, il devenait nécessaire de tenter le démontage des Colts,  après quelques achats d’outils appropriés:  démonter, était faisable, mais remonter, c’était « une autre paire de manches », ce qui me donna quelques inquiétudes !  Les vis constituent une source de problèmes majeurs et fréquents, car elles sont souvent bloquées par manque d’entretien ou en raison de l’oxydation (absence d’huile dans les filetages): certaines ont dû être remplacées après avoir été démontées en force, tellement elles étaient bloquées. Autre souci, il arrive que les têtes  de vis soient martyrisées par les tireurs amateurs (usage de tournevis inadaptés à l’armurerie ou serrage excessif) au point que tout démontage devient impossible. Une arme dont une seule vis est bloquée peut donner un problème sans solution et en faire une arme condamnée à l’étagère:  il faut alors passer par un armurier qui va tenter une réparation  et qui va devoir soumettre les pièces à des traitements de choc ! A moins d’avoir  l’aide d’un ami expert en armes anciennes (mon ami Yan, un anglais pour qui les armes de ce genre n’ont pas de secret) ;  en clair,  l’arme risque d’être abimée  (serrage dans les étaux, traces de coups, d’outils, perçages difficiles etc).

Le gros souci, ce sont  les ressorts de chiens qu’il faut tendre quand on remonte les revolvers (voir la pièce N°19): un vrai cauchemar!  Dans mes débuts, je me suis battu avec ceux-ci pour les remettre en place, utilisant des petits serre-joints…  jusqu’à ce que je mette au point un système qui rend le remontage assez facile : en remplaçant le serre joint par du cable électrique.

Le colt simple action doit avoir une mécanique bien soignée, bien polie : lorsqu’on arme doucement le chien, on doit entendre 3 clics successifs. Il va d’abord passer par le cran de demi armé pour arriver en fin de recul en position d’armé, prêt à tirer.  Mais en tirant légérement  sur le chien, on peut simplement débloquer le barillet et le faire tourner à la main, chose nécessaire.  Le recul du chien fait entrer le verrou dans la carcasse et libère le barillet. Le verrou est une petite  cale ovale qui se trouve sous le barillet  et qui s’encastre dans les 6 encoches prévues sur celui-ci : il descend et remonte lorsqu’on arme et s’introduit dans chaque encoche : le barillet est alors en principe aligné avec le canon. Rentrer le verrou  est nécessaire pour sortir le barillet et le demi-armé permet cette opération (si on a préalablement enlevé la clavette et le canon, bien sûr) .

Le colt se décompose en 4 parties principales :

  • – le bloc canon avec en dessous le levier d’armement et le bourroir (ou refouloir)
  • – la carcasse en acier ou en laiton dans laquelle est vissé l’axe de barillet (il ne peut pas être sorti, car il est serré à chaud)
  • – le barillet
  • – la crosse, avec la poignée et son armature en acier, fixée sur la carcasse (par 3 vis) .
  • – la sous-garde en laiton (qui sert de pontet) et qui maintient la carcasse et la crosse (par 3 vis) . Sur les colts, ces vis sont interchangeables , mais attention à les garder en bon état et démontables !

Comment armer un Colt ?  C’est le rôle du chien que l’on tire en arrière et qui peut prendre 2 positions, mais faire entendre 3 clics :  au départ la détente est légèrement inclinée vers l’arrière  et s’avance à la verticale lors du mouvement du chien.

  • 1er clic : le verrou rentre et  la détente se place dans le cran demi-armé et à la verticale (en avançant un peu) ; elle produit alors un 1er clic. 
  • 2ème clic :  le chien poursuivant son recul, la détente revient en arrière et se place maintenant dans le cran d’armé : elle est alors à nouveau ramenée à la verticale en produisant un second clic
  • 3ème clic : la came (l’arrêtoir du barillet) est relâchée  et le verrou sort poussé par le bilame : il produit un clic.  Il bloque maintenant le barillet . L’arme est prête à faire feu si on appuie sur la détente.

chien au reposchien demi armé

chien armé

 

2/ Le démontage du mécanisme

Une fois que la sous-garde est tombée, le mécanisme apparaît et c’est l’occasion de vérifier que l’entretien est efficace: en réalité, il ne l’est que partiellement, c’est pourquoi lors du nettoyage courant, il est utile d’utiliser des produits qui protègent l’acier et bloquent la corrosion due aux résidus (Armistol, « 3 en un », huiles mécaniques, etc). Mais il faut procéder régulièrement à un nettoyage complet. Je recommande d’utiliser un pinceau et de laver le mécanisme au white spirit ou au pétrole désodorisé qui, l’un comme l’autre, ne risquent pas de provoquer la rouille. De surcroit, les saletés contenues dans le white spirit se déposent au fond du flacon, ce qui permet une réutilisation du produit de nettoyage après décantation. L’eau bouillante est excellente pour le nettoyage du canon et des barillets, mais pour le nettoyage de la carcasse, on risque de laisser des résidus et de l’eau, malgré un séchage au sèche-cheveux. Il faut sécher l’arme de telle sorte que l’eau s’écoule (tête à l’envers). Le white spirit (avec un peu l’huile mécanique diluée) me semble plus adapté et nettoie très bien, sans risque de rouille et sans souci de séchage.  Une arme doit également être conservée dans un endroit sec.

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Déposer la sous-garde est pas une opération courante d’entretien: toute intervention sur l’arme qui met en jeu la visserie est délicate, surtout lorsqu’on a affaire à des San Marco ou des San Paolo, pour lesquels les vis sont introuvables. Enfin une crosse de colt est vissée à l’armature et à la sous-garde par 3 vis et pour les remettre en place, il faut opérer une tension, si nécessaire avec une serre-joint de petite taille, pour rapprocher la carcasse et la sous-garde : en principe la main suffit si le ressort est maintenu comme je vais le montrer. L’utilisation du serre joint est cependant inadaptée et certains armurier dévissent les ressorts de chien.

Je recommande ma méthode qui est très pratique.  Au remontage, le ressort de chien et la sous-garde seront difficiles à remettre en place, car le ressort pousse le chien et écarte la sous garde: il faudra donc serrer ressort (c’est l’intérêt du câble électrique) et maintenir la sous-garde et la carcasse en pression pour que les orifices des vis se placent en alignement. On procède au remontage avec le ressort tendu à fond et tenu par le câble; Il n’est pas nécessaire de tendre le ressort avant de mettre le cable : on enserre le cable à la base du ressort et ensuite, on fait remonter le cable enroulé en le glissant, ce qui du coup serre le ressort de chien. Le chien doit être en position demi-armé pour qu’il laisse de la place au ressort.

Il faut prendre de grandes précautions concernant les vis de la sous garde et de la crosse et ne pas serrer excessivement. Il faut surtout les graisser. Mais les lavages intensifs à l’eau exposent les filetages à l’oxydation, il est donc important de démonter et de graisser les vis à chaque fois  pour éviter qu’elles ne se grippent.

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C’est au démontage qu’on prépare le remontage : un conseil, gardez le ressort de chien tendu et fixé sur la sous-garde pendant tout le démontage jusqu’au remontage. Si on ne l’attache pas, quand la carcasse et la sous-garde vont être désassemblées, le ressort sautera! Donc on va le garder tel qu’il est, en le maintenant bloqué contre la sous-garde par le câble électrique en cuivre (avec sa gaine), ce qui va nous épargner bien des « emmerdements » (voir les photos)! D’autre part,  je recommande de maintenir le chien collé à la carcasse (position de repos) avec un élastique, cela évite à la détente de se balader et de gêner le démontage (idem au remontage): on n’enlèvera l’élastique au démontage que pour sortir le chien, après avoir retiré le bilame, la came et la détente. Selon la marque du revolver, le remontage de la sous-garde sera plus ou moins facile, on a toujours du mal à remettre les vis en face de leur trou, mais il faudra placer le chien en position demi-armé pour mettre l’extrémité crochue du ressort sous le bec auquel il s’accroche, sinon il va contrarier la remise en place de la sous-garde.

L’astuce  : il faut procéder à l’enroulement du ressort dans la partie basse, ce qui évite d’avoir à alors à tenir le ressort tendu pendant l’enroulement : il suffira de faire glisser le câble enroulé vers la carcasse (vers le haut), pour que le ressort de chien se tende, car il est serré contre le cadre en laiton de la crosse et  en remontant l’enroulement, le ressort se plaque  contre celle-ci, c’est là toute l’astuce de ma méthode!

  bilame

Voici les parties mécaniques après nettoyage au white spirit. Le démontage de la carcasse commence : nous allons déposer le ressort bilame : la vis est très délicate et souvent, par abus de serrage, elle se détériore: il est alors difficile de la changer sur des modèles Army San Marco ou San Paolo: problème fréquent. On peut « retremper » les têtes de vis en acier pour les renforcer, mais la qualité du tournevis reste essentielle. De la douceur et un bon outillage s’imposent !

 On va maintenant sortir 2 axes visibles sur le côté de la carcasse en les dévissant avec toutes les précautions requises (un tournevis parfaitement adapté, à bout plat, aux dimensions exactes)

  • 1/ l’axe de la came du verrou de barillet, en regardant bien comment celle-ci se place sous l’axe de la détente et côte à côte avec celle-ci.
  • 2/ celui de la détente, qui se tient droite tant que le chien ne bouge pas, grâce à son axe et à l’élastique.

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Une fois la came et la détente sorties, il ne reste plus enlever l’élastique qui maintient le chien, dévisser l’axe du chien et sortir le chien avec le doigt élévateur qui est  accroché sur sa face A.  Ce doigt et son ressort sont logés dans un couloir rectiligne et ne peuvent sortir que si on les tire dans  le sens de l’axe du couloir,  avec délicatesse:  pour ce faire,  on procède comme indiqué sur l’image. C’est très facile.

 8 on sort le chien et le doigt

 Voici maintenant des photos qui indiquent l’agencement des pièces mécaniques dans la position où elles se trouvent articulées au chien:

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 My beautiful picture

3/ Comprendre le  fonctionnement du Colt pour en assurer l’entretien et la réparation

Démonter l’arme ne signifie pas qu’on a compris son fonctionnement et les subtilités de la synchronisation des différentes actions, à moins que l’on ne soit mécanicien ou très à l’aise avec ce genre de mécanisme d’horlogerie. Voici le mécanisme tel qu’on le voit sous la carcasse: ce qui aujourd’hui me paraît très simple est resté une énigme pendant pas mal de temps et j’espérais (en vain) trouver un article sur son fonctionnement. Finalement, j’ai pris le temps de tout examiner à la loupe et de m’initier à cette mécanique dont je vous donne la clé.

5après nettoyage

Le ressort bilame, dont on a vu les deux lames bombées, appuie sur la détente et sur la came (photos précédentes), ce qui les oblige à revenir à leur position dès que le chien n’exerce plus de pression sur celles-ci : la came se met à l’horizontale et la détente à la verticale.  Le détente présente une petite proéminence (saillie) plate de 3mm environ sur laquelle le bilame appuie.  Conseil utile : en  cas d’impossibilité de trouver un ressort bilame pour un revolver ancien, on peut en fabriquer de différentes façons :  on peut utiliser une lame de truelle en acier, qu’on va tailler, détremper , courber et retremper. On peut aussi utiliser des tiges en acier d’1 mm environ qu’on va de la même façon, détremper, courber, façonner et retremper. en voici un modèle découvert sur un revolver acheté sur Naturabuy, le site où tout est possible!

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Par l’intermédiaire de la détente, le bilame agit indirectement sur le chien. Pour comprendre l’agencement des pièces et leurs interactions, il faut imaginer un assemblage dans l’espace et comprendre que le chien fait une légère rotation autour de son axe. C’est le soleil autour duquel gravite des satellites ! C’est cette rotation partielle du chien qui produit plusieurs actions :

  •  1/ la rotation du chien agit sur le doigt élévateur articulé par un axe sur sa face A et qui en montant, sous la poussée du chien, fait alors tourner le barillet. Voici des photos montrant le doigt élévateur sorti de la carcasse et la rosette crantée qui est à l’arrière du barillet et sur laquelle le doigt élévateur exerce une poussée (ascendante) pour faire tourner le barillet. Pour réduire les frottements et adoucir l’armé, il est recommandé de polir entièrement le doigt, son ressort et le couloir dans lequel ces pièces exercent leur mouvement ascendant et descendant. Le ressort maintient le doigt au bon endroit dans ce conduit, sinon il flotterait et raterait les crans de la rosette. Mais pour polir ce couloir, qui sur des San Marco (notamment) est très mal « fini », il faut au moins une lime diamantée de faible largeur (en vente chez Conrad).  Quand on regarde un Walker Uberti, le couloir est parfaitement lisse: différence de qualité très significative. C’est alors au tireur de finir son arme à la main !

doigt élévateur et verrou

cheminées et rosette crantée

  • 2/ La rotation du chien agit dans le même temps sur la came du verrou par une butée montante et descendante, située sur sa face B. Lors de la rotation du chien, cette butée monte et  « accroche » la came au passage en la forçant  à monter également, tandis qu’à l’autre bout de la came (comme une balançoire), le verrou suit le mouvement inverse: il descend et rentre dans la carcasse. Mais arrivé à un point, la cale se décroche et le bilame agit aussitôt, repoussant le verrou vers l’extérieur : ce dernier cherche  alors une encoche du barillet: s’il ne la trouve pas (mauvaise indexation), il bloque le barillet .
  • 3/ La rotation du barillet entraînée par le doigt élévateur est cependant arrêtée par le verrou qui arrive à point (c’est essentiel) quand la came se libère de la butée (sur la face B du chien) et revient à sa place sous la pression du bilame : c’est donc le chien qui a pour fonction de rentrer le verrou dans la carcasse, mais c’est ensuite le bilame qui a pour fonction de remettre celui-ci dans les encoches du barillet , quand le chien cesse de relever  la came. Cette alternance est calculée pour que la sortie du verrou soit coordonnée avec le doigt élévateur : l’un fait tourner, l’autre arrête.

Le grand ressort de chien a comme rôle de renvoyer violement le chien vers sa position de repos, en frappant celui-ci contre les amorces: en anglais, on l’appelle le « marteau » (hammer). C’est la mise à feu. Il faut bien vérifier que ce ressort est en place: quand il est maintenu par un tenon il faut le pousser à fond,  quand il est maintenu par une vis il faut vérifier de temps en temps qu’elle est bien serrée : si le ressort prend du jeu, il perd en puissance et donne d’autres soucis.   Le retour du chien et la frappe sont  contrôlés par la détente dont la pointe (partie délicate) vient se placer dans les encoches qui sont à la base du chien. Elle  bloque ainsi le retour du chien, mais plus elle est usée, plus le cran est lui-même usé, moins elle bloque, plus ça part tout seul, ce qui devient dangereux pour le tireur et pour son entourage ! La détente attend que tireur appuie sur elle avec le doigt pour libérer le chien, mais cette pression doit être douce, sinon il se produit « un coup de doigt » qui fait perdre beaucoup de précision au tir. On peut doser la force à exercer sur la détente pour lâcher le chien et son percuteur, afin d’avoir un tir plus précis. Les tireurs mesurent cette poussée et la règlent. Le chien n’agit donc pas sur la détente, c’est le contraire, mais il la fait bouger légèrement lors de la rotation pour qu’elle change de cran et c’est le bilame qui oblige celle-ci (par un appui en (P) sur les photos) à venir se loger dans les 2 encoches placées à la base du chien (demi-armé et armé). Le bon état du bilame est essentiel pour que la détente retienne le chien à l’armé.

Voici un site [Gunsmith.fr; Le site participatif sur les armes anciennes] qui donne des informations sur les préparations des armes et les petites pièces mécaniques, ainsi que des informations concernant les étapes du mouvement du chien et les « clics ». On y voit en gros plan les pièces les plus petites et les plus fragiles d’un colt. A consulter.

http://gunsmith.fr/article9/preparation-d-un-colt

4/ Le rôle du verrou et de sa butée dans un révolver à PN

verrou de coltQu’est ce que j’appelle la came et que d’autre appellent le verrou ? Le terme came n’est peut-être pas approprié : je nomme ainsi un bilame qui comporte d’un côté  un verrou (un téton qui  bloque le barillet en se plaçant dans ses encoches)  et de l’autre une crosse en forme de croissant (sur ce modèle, le croissant est très  petit). La came  se  balance autour d’un axe sous la poussée d’une butée qui  est fixée sur le chien.  le terme verrou n’est pas totalement adapté, car il ne rend compte  que partiellement  du fonctionnement de cette pièce.

La pièce mécanique qui déclenche les mouvements et assure la synchronisation des actions, c’est « le chien ». Quand on le bascule (ce qu’on appelle « armer » le chien sur un révolver simple action), il va enclencher différentes actions qui se traduisent par des clics sonores et successifs. Le chien agit directement sur le doigt élévateur et sur le barillet par l’intermédiaire d’un verrou  (que j’appelle à tort « une came »)  C’est une sorte de bilame en forme de triangle plat qui se balance autour d’un axe et qui est prolongée par une petite crosse en forme de croissant (voir la photo). C’est cette crosse sous laquelle se loge la butée, qui va recevoir la poussée ascendante de cette dernière. La butée est la pièce la plus complexe de la mécanique du Colt parce qu’elle travaille soit en poussée sur la crosse (en montant), soit en écrasement de celle-ci (en descendant).  C’est le point le plus difficile à comprendre:  du fait de son orientation et de sa surface inclinée par rapport au plan du chien, la « butée » (un terme à moi) accroche la crosse du verrou et la posse vers le haut, mais quand le chien fait la rotation en arrière, la butée qui redescend doit écraser les deux lamelles de la crosse pour passer, et ça elle le fait parce qu’elle présente une inclinaison qui est essentielle. Si la butée est usée, le verrou n’est plus accroché et la butée passe sans relever le verrou. Si la crosse est usée, le problème est alors identique ou alors le verrou ne monte que partiellement. Du coup tout est déréglé, l’indexation ne fonctionne plus, le barillet ne tourne plus.

Ce qui m’intriguait, c’était la pente de cette butée (biseautée). C’est un axe qui dépasse du chien de 1,5mm, mais qui n’a comme fonction que d’accrocher et de pousser dans un sens ou d’écarter dans l’autre sens. Il est incliné de telle sorte que le côté le plus épais pousse (en montant) la crosse vers la haut, tandis que l’autre côté, qui n’a pas d’épaisseur, resserre (en descendant) les deux lamelles de cette crosse pour lui laisser le passage,  ces lamelles étant séparées par un espace qui se réduit ou s’écarte selon le besoin.

terminologie

Je vais retracer  par un schéma les étapes du déplacement des 2 pièces:

  1. 1ère étape : le chien est au repos, la butée biseautée se trouve sous le croissant de la came, sa partie la plus épaisse vers le haut. Le chien commence sa rotation vers le 1/2 armé. La butée gravite à son tour autour de l’axe du chien, et avance sous la came en suivant le contours interne du croissant qu’elle repousse, exerçant une poussée ascendante sur la came : la came monte d’un côté, bien qu’étant soumise à une contre-poussée du ressort bilame à l’autre bout où le verrou de barillet descend. Au 1/2 armé la butée biseautée est arrivée au bout du croissant de la came et le verrou est totalement rentré, mais la butée est toujours sous la came, en appui sur elle.
  2. 2ème étape : on passe le 1/2 armé et soudain, au point K, la butée n’a plus d’appui sur la came qui, du coup, étant libérée, revient instantanément à sa position initiale sous la pression du bilame … Le chien lui,  poursuit sa rotation et atteint l’armé. Le tireur vise, il appuie sur la détente: le chien revient alors violemment en avant, tandis que la butée redescend! Elle trouve sur sa route la came qui a repris sa position mais qui ne peut pas reculer : la butée force alors le passage, en comprimant les 2 lames souples de la came (séparées par un intervalle), grâce à son biseautage et à cet intervalle… la butée passe et reprend sa place sous la came. Ni le verrou, ni la came n’ont reculé. Belle histoire que je compte vous raconter en images!

 Les 5 étapes du fonctionnement de la came et de la butée en images

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butée 2Un lecteur me demande d’expliquer ce que j’entends par « la came passe en force » : Avez-vous remarqué que la « butée » est un cylindre de faible hauteur (épaisseur): un cylindre écrasé, mais dont la surface est inclinée, de telle sorte que dans un sens (en montant) la butée se présente avec la hauteur maximale (il faudrait dire « épaisseur » pour employer un terme plus explicite) Elle accroche la came et la pousse devant elle, tandis que dans l’autre sens (au retour quand elle redescend) elle se présente le côté qui n’a pratiquement pas d’épaisseur, comme un plan incliné sur lequel la came ne bute pas: elle glisse, elle est simplement repoussée sur le côté, serrée contre la paroi, ce qui fait que la butée passe en force ». Il faudrait un petit schéma… d’un côté elle agit comme un chasse neige, de l’autre elle se glisse entre la came et la paroi de cette cavité interne du revolver, mais elle ne fait pas descendre la came. Elle se faufile, elle fait sa place. Génial non? » la butée

 5/ L’indexation d’un révolver, un point très important du fonctionnement

Comment constate-t-on le défaut d’alignement? Et qu’est-ce que l’indexation ? (extrait d’un forum « Tir longue distance »)

  • – L’indexation est la faculté du mécanisme à mettre le barillet en place puis à le verrouiller avant que le coup ne parte en DA et / ou que le chien soit à l’armé en SA.
  • – Le défaut de verrouillage est la capacité de tirer sans que le barillet soit verrouillé, ce qui  cause d’évidents problèmes liés à un alignement aléatoire.
  • – Le jeu en rotation au verrouillage du barillet et la possibilité pour le barillet de quitter l’alignement alors que le verrou (l’arrêtoir) est dans l’encoche.
  • – Le défaut structurel d’alignement, qui résulte de l’utilisation d’un barillet comportant des  chambres forées au mauvais endroit.

Une arme achetée neuve ou d’occasion doit avoir « une bonne indexation »: c’est un point qui est souvent mis en avant dans les annonces, de façon très publicitaire,  mais attention aux  attrape-nigauds : se méfier des apparences ! Et qu’en est-il du reste?  J’ai déjà écrit que les revolvers de mauvaise fabrication  (que je qualifie de « tocards ») ont tendance à aboutir dans les petites annonces !

L’indexation est une synchronisation de différentes pièces et un calcul de leur mouvement, de telle sorte que le barillet fasse une rotation correcte, qu’il s’arrête au bon moment, au bon endroit, pour que la chambre soit en alignement avec le canon au moment du départ de feu. Un décalage latéral entre la chambre et le canon, un barillet qui tourne mal, qui ne s’arrête pas à l’endroit prévu, ou qui a du jeu en position d’arrêt,  voilà les principaux dysfonctionnements à craindre et qui sont dangereux ! Il reste le jeu normal du barillet: un petit jeu, mais sans excès. Un jeu excessif est contraire au bon fonctionnement de l’arme et peut devenir dangereux, car il rend l’alignement des chambres et du canon aléatoire.

L’indexation est un problème délicat et demande une compréhension des mécanismes qui assurent la rotation, le positionnement et la stabilité du barillet. Le doigt élévateur et le verrou de barillet sont des pièces essentielles qui s’usent et doivent être remplacées, mais les encoches du barillet peuvent également s’user et contribuer à donner du jeu. Bien entendu, il ne faut pas modifier la longueur du doigt élévateur, sans précaution, c’est une opération qui met en cause la sécurité du tir. Les problèmes peuvent provenir de plusieurs causes, notamment:

  • – un ressort bilame d’arrêtoir trop faible qui ne pousse pas l’arrêtoir suffisamment fort (donc vite) vers le haut et rate l’encoche; du coup le barillet n’est plus stoppé;
  • – un verrou (arrêtoir) usé, ou trop arrondi, ou encore il « glisse » sur le bord de l’encoche ;
  • – des encoches usées, aux bords arrondis, donc même problème;
  • – un verrou (arrêtoir) trop neuf, relié à un bord d’encoche trop neuf; il n’a pas le temps d’entrer dans l’encoche…

Une arme dont l’indexation est défectueuse, c’est une arme dont le barillet, ses encoches et sa rosette ne correspondent pas au travail du verrou ou sont mal alignés avec celui-ci. Il en est de même de l’alignement du canon et des chambres : ce qui veut dire que si la fabrication de l’arme est trop grossière ou si l’arme a été modifiée, le problème est délicat  (il peut avoir été monté un barillet modifié et qui n’est pas de la même marque).  J’ai constaté que dans certaines marques (Army San Marco ), les barillets de Walker ne sont pas interchangeables … y avait-il eu modification? Les barillets ne sont généralement pas numérotés, mais ils peuvent porter un logo de la marque (c’est le cas pour Uberti). Par contre si l’arme est fatiguée, dans ce dernier cas on peut changer les pièces à condition qu’elles soient encore produites (Ubertis et Pietta notamment). Le doigt élévateur peut lui aussi être défectueux, usagé et ne pas pousser le barillet suffisamment loin. Si le doigt élévateur trop court, la chambre n’arrivera pas en face du canon (généralement la longueur est bonne).  Le verrou (la came) et le doigt élévateurs sont difficiles à refaire et à trouver sur des armes qui ne sont plus fabriquées.

Si l’indexation paraît bonne, il faut quand même faire au moins une vérification visuelle de quelques points : l’usure du verrou, l’usure des encoches (qui tous les deux, indiquent la fatigue du revolver) et enfin l’état du doigt élévateur (à l’œil, on voit s’il sort suffisamment, etc) ; voilà au moins trois points qui doivent être examinés avec attention.  Mais surtout, il faut faire tourner le barillet qui doit fonctionner sans défaut (ratées, résistance, raideur… ) et entendre les clics. Ce n’est plus l’indexation proprement dite, mais l’indexation est inséparable du bon fonctionnement de toute la mécanique.  Si le barillet tourne bien, si le verrou fonctionne bien, est-ce que pour autant les chambres se placent  parfaitement dans l’alignement du canon ? Il faut alors démonter les cheminées avoir l’œil pour le vérifier, ou utiliser l’endoscope.

Le doigt élévateur, une pièce qui peut présenter des  dysfonctionnements

doigt élévateur Euroarms 1858Le doigt est une pièce qui vient pousser les crans de la crémaillère et fait tourner le barillet pour qu’il vienne se positionner face au canon. Le petit ressort est destiné à le maintenir en place dans un conduit ascendant.  A  sa base le doigt est fixé sur le chien par un axe placé presque au niveau du cran d’armé. Il  monte et descend avec la rotation du chien quand l’on arme.  Il sort par une petite fenêtre  qui s’ouvre derrière le barillet.  La longueur du doigt doit permettre une rotation correcte du barillet et si elle n’est pas bonne, il en résulte  un décalage du barillet et des incidents lors ci de tourner.  Cette coordination se vérifie aisément.  Si le doigt n’est plus coordonné,  il risque de travailler quand le verrou bloque. Le doigt peut être diminué de longueur  s’il pousse le barillet trop loin.  Cette pièce doivent correspondre au barillet avec lequel elle travaille. Il joue également le rôle de frein lors de la rotation du barillet. au départ du coup, le doigt supporte le recul du barillet.

 Le travail du doigt est le plus difficile à comprendre, parce que cette pièce  est placée derrière le barillet et ne peut pas être observée dans ses mouvements. La synchronisation   verrou/ doigt élévateur donne lieu à trois avancées progressives du barillet  entre chaque étape de l’armé ; au 1er cliquetis le verrou entre, au second il ressort de façon sèche, au 3ème le doigt se sort. Le barillet n’est en place qu’après le 3ème cliquetis, prêt pour le lâcher du chien..

Le réglage  du doigt  élévateur  est  un travail  plutôt délicat :  en cas de dysfonctionnement, il est recommandé  de changer le doigt plutôt que de vouloir le modifier.  C’est pourquoi les revolvers destinés à un usage intensif ont intérêt à disposer de pièces de rechange, sauf si on est apte à les refabriquer.

Vérification de l’alignement des chambres et du canon d’un Colt Walker avec un endoscope…

 Pour faire une vérification, il  faut enlever les cheminées et éclairer les chambres par l’orifice. On verra alors à l’œil nu (ce qui n’est pas évident) si le cercle de la chambre et celui du canon sont concentriques ou si un croissant de lune se forme sur le côté dans toutes les chambres, signe d’un défaut d’alignement.  Pour ma part,  j’utilise un endoscope, qui permet de visiter le canon avec un éclairage associé à une caméra à fibre optique : ça se trouve chez Conrad pour une centaine d’euros. Si des croissants apparaissent à l’éclairage, situés latéralement, c’est que l’alignement est mauvais, mais si ces croissants varient de position, s’ils n’ont pas une position latérale systématique, si on les trouve soit en haut ou en bas, cela veut dire que le barillet est de mauvaise fabrication. De toute façon, des croissants importants indiquent une arme de mauvaise qualité. Ce qui veut dire que quand vous achetez, prenez la précaution d’amener avec vous un endoscope ! Cela vous évitera d’avoir ensuite bien des regrets….

Les armes vendues d’occasion sont donc exposées à des dysfonctionnements de l’indexation du barillet ou des défauts d’alignement du canon et des chambres, ce qui n’apparaît pas sur une simple photo qui peut mettre l’arme en valeur (on joue sur le jaspage, l’esthétique générale). Mais dans ce domaine, le risque est que les problèmes d’alignement soient dus à la fabrication. En fait, en achetant une arme d’occasion sur Natura, Delcampe ou Egun, on entre dans le circuit de revente des tocards, car les bonnes armes ne se revendent pas là. Les bonnes armes (quand le tireur renonce à les utiliser, ce qui n’est pas très courant)  se vendent plutôt par relation ou sur des Forums de poudreux, ou enfin dans les bourses aux armes (où on a un contact direct avec l’arme et le vendeur), mais à mon humble avis, pas sur les sites de vente d’armes d’occasion. L’achat d’une arme d’occasion sur internet est une loterie.  Dans une bourse aux armes vous allez pouvoir faire une vérification avec un endoscope notamment. Ceci dit des armes qui sont simplement fatiguées, se remettent en état, mais à quel prix va-t-on les acheter ? C’est une autre affaire. Il est évident qu’une arme prétendue « en bon état et qui n’attend que l’acheteur pour retrouver le pas de tir » sera vendue plus cher que son prix réel, car les défauts ne sont pas déclarés: nombreux sont les tireurs qui dénoncent  les tarifs de vente excessifs sur les sites d’enchères.

Voici 6 photos qui montrent les défauts d’alignement du Walker 1847 ASM acheté sur Natura et dont j’ai parlé dans un article précédent : il est clair que ce revolver présente un défaut de centrage des chambres par rapport au canon.

alignement du canon W 1901 ASM-Monk _0001_NEW

Le croissant lumineux (qui correspond à la jonction entre la chambre et le canon) révèle ce défaut, montrant un déplacement systématique de toutes les chambres au sud-ouest, puisque la lumière de l’endoscope se réfléchit sur une partie saillante à l’opposé,  au nord-est.  Le croissant est large, ce qui indique que  le défaut est sensible.  C’est bien un défaut présumé « d’origine » :  il  indique que la chambre est à la fois trop basse (mauvais forage du barillet) et trop avancée (problème qui concerne réglage du système mécanique, le barilet, les encoches ou le verrou, donc l’indexation), défaut qui affecte chaque chambre et qui  indique par conséquent que le barillet  est en décalage par rapport au  centre du canon. Attention, l’endoscope peut inverser les  images, c’est à vérifier. D’autre part l’effet lumineux amplifie le dépassement qui donne lieu au croissant, car à l’oeil, avec une lampe placée dans l’orifice de la chambre, ça ne saute pas yeux: c’est infime.  C’est donc une arme qui peut manquer de précision.  La vérification de mes 2 autres Walkers ARMY SAN MARCO avec l’endoscope fait apparaître que tous ont des problèmes d’alignement identiques à ce Walker. Il semble donc que la marque ASM fabriquait des armes qui souffraient d’une fabrication plutôt « rustique » … ce qui expliquerait que leur précision en soit affectée, à moins que les plus mauvais revolvers soient ceux qu’on trouve sur internet (ceux que j’appelle les « tocards ») ?  La question qui s’impose, c’est de savoir si un tel défaut se traduit par une dispersion importante des « boulets ou des ogives, à 25m ?  Est-ce que ce défaut d’alignement entraîne un manque de précision?  ! ?

La seconde question est de savoir si mon meilleur Walker acheté lui aussi d’occasion présente un tel désordre ? J’ai donc procédé à la même vérification de l’alignement des chambres et du canon sur mon Walker Hege- Uberti : voici le résultat, c’est parlant ! L’alignement est superbe, mis à part une chambre qui semble légèrement décalée.  La marque Uberti confirme donc sa réputation de fabriquer des armes soignées, mais cette constatation se vérifie-t-elle sur d’autres revolvers Uberti. C’est donc une arme d’occasion qui m’a été vendue en bon état sur NaturaBuy. Mais les rainures, me direz-vous, comment sont-elles ?  fatiguées ou encore bien dessinées ?

  alignement du canon W U 5528 Monk _NEW

 Cette réflexion nous conduit donc à  considérer que la marque peut donner lieu à des défauts de fabrication qui  sont à examiner lorsqu’on achète un revolver à poudre noire .

5/ Les précautions indispensables lors du tir.

Un revolver à poudre noire est une arme qui peut donner lieu à des dysfonctionnements dont les principaux sont les suivants : 

1/ un tir doit avoir toujours un départ franc, avec un bruit sourd, sec et puissant. Tout départ qui donne une sorte de bruit inhabituel, faible et un « tschhh »…  est un danger potentiel. Il faut alors s’assurer que la balle est sortie du canon. Or cette précaution est difficile lorsqu’il s’agit d’un revolver à carcasse fermée.  Lorsqu’il s’agit d’un colt, on peut facilement  déposer le canon et s’assurer visuellement qu’il est vide,  opération totalement impossible avec un Remington 1858 par exemple – et totalement dangereuse.  Quelle est la cause ?

Soit la poudre est défectueuse pour des raisons variées, soit  en raison de l’humidité, soit encore en raison d’une mauvaise compression de la balle qui laisse la semoule se mélanger à la poudre ou laisse un vide dans la chambre sous la balle.  Dans ce cas, la balle va partir, mais avec une poussée insuffisante et celle-ci va  rester dans le canon en raison du frottement. Ce qui explique que plus une balle est surdimensionnée, plus elle risque alors de rester dans le canon en cas de charge mal préparée ou de fuite des gaz. La balle obstruant le canon, elle empêcher le tir suivant  de fonctionner et le canon a de fortes chances d’éclater, car la pression due à l’explosion de la poudre peut faire éclater un canon en acier; la PN, c’est de l’explosif!

2/ l’amorce est percutée, mais le coup ne part pas, soit parce que l’amorce est défectueuses, soit parce que la cheminée est matée, trop éloignée du chien, soit  parce que la flamme n’a pas suffisamment traversé le conduit de la cheminée pour atteindre le fond de la chambre, ceci en raison du mauvais été de l’amorce : vétusté, humidité ou amorce trop pincée, par exemple, ou encore parce qu’elle est encrassée, ou enfin parce que le conduit est étroit (sur certaines cheminées de compétition). Il arrive alors que l’allumage de la chambre soit simplement retardé,  surtout lorsqu’il s’agit de cartouches-papier qui font un bourrage à la base de la chambre et dont combustion  peut se faire de façon progressive jusqu’à l’ignition de la poudre.  Ce qui peut laisser un laps de temps assez long entre la percussion de l’amorce et le départ du coup (jusqu’à une minute). C’est très dangereux. 

Règle impérative, en cas de mauvaise percussion, il faut garder l’arme orientée vers la cible durant une minute et attendre avant de déposer le barillet pour remettre une amorce.  Le mieux et de tirer toutes les autres chambres avant de changer l’amorce.

3/ Le chargement défectueux, sans précaution,  peut provoquer l’allumage de plusieurs chambres simultanément : c’est ce que l’on appelle un « départ en chaîne » qui a un effet impressionnant et qui risque d’être dangereux. Les causes sont connues :

  • balle sous dimensionnée, qui ne tient pas et qui va sortir lors des 1er tirs, en risquant de laisser une chambre ouverte et chargée
  • chargement qui a répandu de la poudre à l’entrée des chambres et absence de graisse qui assure l’étanchéité au feu, mais attention dès les 1er tirs, la graisse est souvent soufflée;
  • cheminées défectueuses (fendues, trop ouvertes, etc)  et qui perdent de la poudre ou qui ne tiennent pas (elles tombent et la poudre sort) .  
  • amorces trop larges qui ne serrent pas les cheminées et/ou mauvais état du chien qui se relève au moment du coup de feu.

6/ Le problème de l’entrefer et son réglage

La spécificité des Colts,  c’est la question de l’entrefer qui résulte de leur carcasse ouverte – ce qui les met pénalise d’un certain point de vue, celui de la précision.  Il faut cependant dire que la carcasse ouverte  est un système extrêmement simple à utiliser, permettant un démontage  facile, ce qui est absolument nécessaire en cas de blocage du barillet.  Le soldat qui avait peu de moyens techniques pour réparer ses armes était à l’abri d’incidents  sérieux, car la technologie des Colts est merveilleuse, si on se replace dans le contexte historique.  A contrario, les revolvers à carcasse ouverte, on ne le dit pas assez,  sont une vraie galère quand  une balle sort de la chambre et bloque le barillet.  Rien de tel qu’un Colt: on enlève la clavette et « Sesame ouvre toi »,  le barillet est débloqué. Sur un Remington 1858, ou sur un R&S, l’arme risque de finir chez l’armurier!   C’est pourquoi les colts ont été choisis par l’armée lors des guerres de sécession, celle-ci ayant toujours été méfiance envers des armes plus sophistiquées qui sur le terrain,  s’avéraient source d’ennuis et que les soldats ne parvenaient pas à garder en bon état de fonctionnement.

Ceci dit, la technologie du Colt présence certains aspects problématiques. Un article de Johannes COUTURIER sur le site ATV, ayant pour titre : « l’optimisation du Colt 1860 Army pour le tir », examine la question de l’optimisation d’un revolver Colt , un article qui ne peut que retenir notre intérêt par sa réflexion et sa qualité.

http://www.kitandsoft.com/gallery/article%20colt%201.pdf

http://www.kitandsoft.com/gallery/article%20colt%202.pdf

Cet article  ne signale pas un défaut de fonctionnement du Colt, il  propose une optimisation de l’arme et entend tordre le cou à « quelques idées reçues »,  ce à quoi je m’associe. Ce qui concerne ma réflexion sur le Colt en général, c’est l’axe « arbor bottomed« , c’est à dire un axe qui vient se loger dans la console (dans une sorte de couloir, de puits) et qui,  sur les revolvers d’origine,  venait buter sur le fond de cette cavité où il se loge.  Est-il nécessaire que l’axe bute ? ?   Il y a sur un Colt plusieurs points d’appuis qui servent à  maintenir ensemble les pièces et qui servent également à  prévoir des écarts, des intervalles. Le fait que le canon soit bloqué par l’axe, empêche la clavette de repousser le canon  trop près du barillet et ce faisant de bloquer sa rotation.  Du coup,  la clavette  voit son effort limité  par cette butée.

Voici différents schémas de coupes  d’un Colt qui présentent le barillet, l’axe du barillet, la console du canon et la clavette , c’est à dire  comme si on avait coupé un Colt  au niveau de son axe dans le plan horizontal.

1 fonctionnement normal d'un Colt

Sur cette photo, il apparaît de façon évidente que si on pousse  la clavette qui est légèrement trapézoïdale, elle prend appui sur  la console du canon en C et repousse l’axe du barillet en B, en avançant dans la fenêtre qui traverse la console et l’axe. Si le canon recule librement vers le barillet et si l’axe avance en sens inverse dans le bloc canon, cela ne resserre pas les deux pièces qui ne sont que partiellement liées: ça peut bouger.   Pour que le canon et l’axe tiennent ensemble de façon stable, bloquée, il faut un calage .  Celui-ci ne peut avoir lieu que quand l’axe qui pénètre dans la console, arrive en fond de couloir et bute en A.   Quand A et A’ sont collés, l’axe ne peut plus avancer, le recul du canon est alors  stoppé. La clavette ne peut plus que bloquer les pièces par sa forme de trapèze: elle se serre contre les points C, D et B devenus fixes.  A ce moment  l’axe et le canon sont totalement liés.

Cependant sur certains revolvers qui ont beaucoup tiré, l’espace entre le canon (le cône de forcement) et le barillet tend à s’élargir, ce qui est dommageable pour la précision : une perte de puissance, sans parler des projections au moment du tir.  L’optimisation d’un revolver  concerne aussi bien les armes usagées que les neuves et si le défaut des Colts 1860 Uberti notamment doit être  amélioré, nous allons réfléchir à cette occasion au problème de l’entrefer qui résulte de cet assemblage canon /carcasse et du calage par la clavette.  L’augmentation de l’entrefer résulte surtout de deux facteurs :  des tireurs croient utile de trop serrer la clavette pour que  les pièces ne bougent pas lors des chocs  provoqués par les tirs et  dans le même temps, en chargeant les revolvers plein pot,  ils raccourcissent la durée des pièces qui sont  soumises à des chocs.

Grosso modo,  un entrefer qui dépasse 0,5mm commence à réduire la qualité du tir.  quand il dépasse 1mm, cela devient gênant.  Dans un article précédent  sur les revolvers à carcasse fermées, j’ai déjà traité  de façon complète  la procédure de réparation, mais aujourd’hui, je  traite plus spécifiquement de l’axe qui doit buter dans le fond de la cavité et  de la façon dont  on  va résoudre l’entrefer.  Voici une série de schémas qui rendent compréhensible les appuis et calages d’un Colt .

 2 liaison canon carcasse2

 3 blocage de la clavette

4 la clavette nage5 réduction de l'entrefer 16 1ère solution7 2ème solution

 

Venons-en au problème soulevé par l’article :  comment compenser le vide qui se trouve sur certains revolvers, comment faire en sorte que l’axe empêche le canon de serrer le barillet ? C’est la démarche inverse : nous avions  raccourci l’axe pour  permettre au canon de revenir plus près du barillet, nous  allons maintenant contraindre le canon à garder sa distance.

Il est nécessaire de rappeler  que les colts ont deux points fixent qui assurent l’indexation et l’assemblage : l’axe de barillet et les deux ergots qui viennent lier la console et la carcasse, ce qui donne parfois un assemblage  très raide, que personnellement j’améliore en donnant un coup de foret  dans les deux cavités, pour  pouvoir démonter le Colt très rapidement.  Le conseil que donne Johannes COUTURIER, l’auteur de cet article,  est de faire tourner l’axe pour l’amener au fond du couloir et en déterminer la profondeur.  l’intérêt de cette méthode sera aussi de vérifier que l’axe et son logement sont rectilignes, car si l’axe  a  été déformé, il aura du mal à tourner et même à entrer dans on l’orientera différemment :  c’est un constat que j’ai fait sur un de mes révolvers. on parfois des surprises!

 Trois points me paraissent  essentiels que  COUTURIER mentionne:

  1. L’axe et le canon étant ainsi bloqués, la clavette ne peut pas s’enfoncer excessivement.
  2. Ce blocage donne de la régularité à l’arme lors du montage, alors  que des variations qui affectent l’enfoncement de l’axe, et modifient l’entrefer, affectent la précision (les points d’impacts en hauteur) .  Le tir de précision  recherche les régularités.
  3. On peut jouer sur l’enfoncement de l’axe  dans la console pour réduire  l’entrefer ( c’est ce que j’ai  exposé de façon nettement plus détaillée)

Il nous propose alors une méthode pour rattraper le manque de longueur de l’axe, rendre l’arme « arbor  bottomed, et rétablir  les deux points fixes qui sont nécessaires aux Colts:  Uberti commet donc une erreur de fabrication regrettable!  Pour ces revolvers qui  ne sont pas fabriqués en respectant leur brevet d’origine, c’est la clavette qui se substitue  à l’axe pour assurer le point fixe haut .

liaison canon carcasse

La solution que propose COUTURIER consiste alors à forer l’extrémité de l’axe pour y mettre un boulon poêlier, ce qui n’est pas un travail à la portée du 1er venu.  Si on n’a pas la pratique,  il faut avoir recours à un professionnel, c’est évident. Ce boulon pourra alors être coupé à la longueur voulue, vissé selon l’importance du vide à combler.  Une solution qui,  à mon sens, fragilise l’extrémité de l’axe des petits Colts, laquelle n’est guère épaisse.  C’est une solution à risque  –  surtout pour qui ne maîtrise pas le forage d’un axe avec une perceuse à colonne, le taraudage, etc . Néanmoins, c’est une solution à retenir.

Pour ma part,  je soulève plusieurs autres difficultés. L’axe doit porter de façon précise sur le fond de son logement dont on ne connaît pas bien  l’aspect: est-il plat ? bombé?  quelle est sa courbure ? Celle-ci correspond-elle vraiment à celle du boulon poêlier ?  Pour mesurer la profondeur de la cavité, si le fond est bombé, c’est assez incertain.

Certains  tireurs mettent des rondelles métalliques pour rattraper le vide, mais là encore, il est difficile de trouver des rondelles qui s’adaptent à la dimension exacte du  manque et comment les faire tenir?   Ce qui me conduit à dire que les solutions sont toutes imparfaites, bien que certaines soient ingénieuses.

Pour ma part, j’aurais tendance à rechercher la solution du côté d’un métal qui serait coulé dans le fond du logement de l’axe, mais là encore des difficultés surgissent. Comment connaître le volume de métal à couler, sachant que celui-ci doit être précis?  Le métal existe : c’est le Cerrosafe qui fond à 70°, il suffit donc de tremper le canon dans l’eau bouillante;  le Cerrosafe va fondre et se loger au fond.  Mais comment en prévoir la quantité ?  Après réflexion je retiens la méthode suivante : verser du sable ou la semoule dans le fond du logement et par tâtonnement déterminer le volume qui remplit exactement le fond jusqu’au niveau de l’axe, une fois celui-ci en place. Le sable  sera ensuite tassé dans une douille et celle-ci sera arasée et coupée. On aura alors reconstitué un volume identique.  Cette fois-ci la méthode ne demande pas une technologie de pointe:  juste de la patience et un travail méticuleux. La douille sera alors remplie de Cerrosafe fondu et l’excédent sera coupé à froid,  Il suffira de récupérer le contenu de la douille et de le fondre dans le canon, plongé dans l’eau bouillante. On introduira l’axe et on pourra vérifier qu’il descend à la profondeur voulue.  Après refroidissement , on pourra sortir le Cerrosafe et vérifier qu’il épouse la forme de l’axe, sinon, il faudra fondre  et recommencer…

Du réglage de l’entrefer à la réparation d’un Colt

Sur les Colts achetés d’occasion, on constate souvent que l’entrefer est trop important, ceci en raison de l’usure et du surmenage de l’arme . Je précise que cette « maladie » s’accompagne souvent d’autres signes de vieillesse … .  Si on procède comme je l’ai conseillé dans l’articles 4 (concernant le Colt Walker ) et dans l’article 5,  concernant la technologie des Colts en général, il reste cependant un problème, car lorsqu’on a réduit l’entrefer en faisant entrer l’axe plus profondément dans le canon, la clavette n’a  généralement plus d’appui sur l’axe (en B) du fait que la fenêtre s’est élargie quand les pièces ont été déplacées et que l’axe ne dépasse plus en B. Il faut donc refaire l’appui de la clavette sur l’axe en B et pour ce faire il faut qu’il déborde dans la fenêtre.

La solution que j’ai proposé consiste à souder une épaisseur de métal en B.  On peut procéder de deux façons, à mon humble avis :

  1. souder à l’étain un petite plaquette de cuivre  dans la fenêtre  (fer à souder électrique assez puissant et pâte à étamer)
  2. ou, autre solution, faire une soudure à l’arc pour redonner du fer à la fenêtre, dans la partie da la fenêtre qui est côté fond de la cavité) :  un travail plus délicat. La soudure un peu irrégulière, sera ensuite limée pour redonner à cette face de la fenêtre son aspect plat initial, qui va servir d’appui à la clavette.

7/ le démontage des cheminées et les problèmes de cheminées bloquées 

 

clé universelleNous abordons maintenant une question très importante. Certains tireurs ne démontent pas leurs cheminées après le tir pour éviter d’user les pas et parce qu’ils estiment que cette  opération laborieuse est superflue. D’autres tireurs  font un nettoyage à l’eau chaude du barillet, ce qui occasionne des corrosions si le séchage n’est pas parfait : en particulier, une corrosion des pas de cheminées!  C’est à éviter totalement.  Les pas de cheminées nettoyés au White spirit et traités contre la corrosion (un passage dans le WD40), doivent se démonter sans difficulté après  chaque tir et son remontées après avoir passé un peu de graisse sur le pas  avec un coton tige.  Certaines graisses sont recommandées parce qu’elles résistent bien à la chaleur.

Il est essentiel de disposer d’une clé à cheminée d’excellente qualité  et parfaitement adaptées aux dimensions des cheminées. utiliser une clé trop large abime la clé et les cheminées.  le clé doit saisir la cheminée sans jeu. Pour avoir un démontage des cheminées rapide, celles-ci doivent être  parfaitement propres et légèrement graissées, de telle sorte que la clé la fasse tourner avec une rotation rapide une fois qu’elle est engagée dans le pas. on ne force pas les cheminées, on les amène en fin de pas et on desserre très légèrement.

La clé doit avoir une forme en croix qui permet de la faire tourner très rapidement , comme une hélice. L’acier de  la clé doit être très résistant: la meilleure clé, c’est une clé universelle de chez Pedersoli, faite dans un acier de  très bonne qualité. Elle  ne bouge pas , elle ne s’abime pas, elle ne se déforme pas… si on entretient ses cheminées.  Cette clé est adaptée au révolvers à PN courants, elle est assez chère, mais le prix se justifie par son usage et sa durée.  Un tireur doit disposer de cette clé.  Le fait que la clé universelle dispose de 4 bras permet de sen servir comme levier: les bras décuple la traction de rotation, mais  la clé doit être bien en place et sans jeu.

 

Nous allons maintenant aborder un problème très important : que faire quand les cheminées sont bloquées? 

C’est la cauchemar du tireur. Ceci arrive également avec une arme achetée d’occasion, vendue par un « enfoiré » qui se garde bien de dire que les cheminées ne sont plus démontables!! Autrement dit, si on ne parvient pas à sortir les cheminées, si on ne trouve pas un barillet de rechange qui s’adapte bien, l’arme est bonne pour la vitrine!

A moins de trouver  un tireur expérimenté qui sache comment faire,  il reste la possibilité de parcourir internet en quête d’une solution, mais je vous avertis :  les recettes sont rares et hasardeuses. Voici donc la méthode PSRauben  pour sortir des cheminées bloquées.  Il faut

  • un étau
  • deux pièces en bois pour serrer le barillet dans l’étau. Cela demande un peu de travail avec une perceuse et une  scie à cloche,   de telle sorte que les deux morceaux de bois enserre le barillet sans déformer les chambres.
  • un marteau assez lourd
  • la clé universelle,  modifiée si nécessaire.
  • un tube de 10 cm de long , en acier et épais   (un morceau de canon de revolver fait l’affaire , si on a pris la précaution d’en garder un  sur une arme  qui passée à la casse: ça arrive)
  • un chalumeau à gaz Dremel

1/ on laisse le barillet tremper dans un dégrippant pendant une journée; ça peut favoriser le décollement

2/  On  règle la flamme du chalumeau pour obtenir un dard  pointu et fin : on chauffe la cheminée durant une dizaine de secondes  avec le dard pour provoquer un choc thermique.

3/ On place alors la clé sur la cheminée en l’enfonçant pour qu’elle soit parfaitement en place. Puis on enfile le tube sur l’axe vertical supérieur de la clé, de telle sorte qu’il prenne appui sur les deux bras latéraux au moment du choc du marteau.

4/   On donne alors deux coups secs mais assez vigoureux avec le marteau,  pour produire un choc mécanique qui va décoller les cheminées ;

5/   Au moment du choc,  on fait tourner la clé avec l’aide les deux bras latéraux comme leviers.  On va alors constater que les cheminées tournent d’abord légèrement , puis la rotation se libère. C’est gagné!

Les cheminées  des Colts Centaure  sont particulièrement exposées à des blocages. Ces Colts  Centaure exigent des clés parfaitement adaptées aux dimensions plus étroites des cheminées. Elles n’existent pas dans le commerce (ou du moins sont rares et de mauvaises qualité).  On en trouve chez Vordelader Shop en Allemagne à un prix très abordable,  mais en cas de cheminées bloquées, elles sont trop fragiles.  Il faut donc faire réaliser soi même une clé  à cheminée spéciale pour ce Colt. On utilise alors la Clé universelle Pedersoli, qu’on adapte  en coupant le tournevis pour faire un embout aux dimensions exactes des cheminées.  Ce travail ne peut se faire que dans un atelier de mécanique de précision, en sachant que l’acier est dur et que le puits dans lequel le cône de la cheminée entre, doit être réalisé avec une fraise très étroite   (voir les indications dans l’article sur le Colt Centaure).

Cette opération peut provoquer une détérioration des pas de cheminées si la frappe avec le marteau est trop forte, mais  deux coups porté sans excès ne provoquent pas de dégâts.  L’acier de la clé Pedersoli   ne se déforme pas au cours de  cette intervention si elle a été  ajustée avec une parfaite exactitude au dimensions de la cheminée.

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8/ Le nettoyage d’un revolver à PN

 

Cette question m’a été posée et voici la réponse que j’ai donnée : sur le pas de tir (après le tir), je passe un carré de chiffon dans le canon avec un pousse chiffon adapté et j’essuie toutes les parties de l’arme qui sont accessibles;  ça permet de mettre l’arme à l’abri de la corrosion le temps de rentrer et de faire le nettoyage complet (on peut attendre 2 à 3 heures, mais en arrivant, il faut plonger les barillets dans le white spirit qui nettoie et dissout très bien la poudre noire. Une boite en plastique assez profonde est nécessaire pour faite tremper les barillets. Le pétrole ne nettoie rien du tout,  contrairement au white spirit  et au « 3 en 1 » (et ses variantes) qui décollent ou dissolvent les poudres!

Il faut Faire bien attention de ne pas mélanger les cheminées quand on démonte plusieurs armes en même temps, donc se servir de petite boîtes en plastique (pot de yaourts, etc) pour les ranger séparément. Personnellement j’utilise une petite boite compartimentée qu’on vend en pharmacie et qui sert à  ranger les divers comprimés à prendre durant une semaine quand on suit un traitement un peu « chargé ».  Le mieux est de démonter les cheminées avec une très bonne clé (pour aller vite), de les passer au White Spirit et les remonter après avoir donné un petit coup de WD40 ou produit similaire.  Ce que les cheminées craignent c’est la corrosion de l’eau, un mauvais séchage.  On les démonte (ce qu’il faut faire une fois sur deux)  avec une clé en croix assez lourde (Pedersoli) qui fait volant d’inertie et permet de les faire tourner très rapidement : la clé doit tourner comme un “hélicoptère” ! Ne surtout pas huiler les cheminées, car on risque de les boucher et de noyer la poudre en provoquant des retards d’allumage.

a/ Le nettoyage classique… laborieux!

Lavage de l’arme au white spirit et/ou à l‘eau chaude (surtout le canon), très efficace (le vaporetto marche assez bien, mais il faut passer quand même plusieurs fois et faire un nettoyage avec des papiers dans les chambres des barillets  pour enlever ce qui reste collé aux parois et enfin, à la fin, il faut rincer à l’eau bouillante pour que le revolver (barillet, canon, etc), reste chaud et sèche vite. Je fais égoutter à chaud, je souffle sur les cheminées (si on ne les a pas enlevées) .  Je sèche la mécanique et les barillets au sèche cheveux .

Pour la partie mécanique, le nettoyage au white spirit est préférable car il n’expose pas l’arme au risque de rouille. Je passe encore des papiers (méthode perso) dans le canon et les chambres pour enlever l’eau qui reste dans les endroits fermés ou profonds et quand c’est parfaitement sec,  je badigeonne avec un produit tel que le WD40  ou Armypower qui protègent de la corrosion et assurent un nettoyage supplémentaire, car souvent lorsque le jet pénètre dans l’arme, un peu de poudre dissoute sort encore !  Pour nettoyer les chambres, ce qui est le plus laborieux, j’utilise un petit écouvillon qui est censé brosser les canons, mais dont les poils en laiton sont écrasés: il sert à fixer  un vieux carré de scotch brite vert (surtout pas un neuf qui attaquerait le métal) ou des bandes de papier essuie-tout que j’enroule autour dans le sens  qui convient; tout cela accroche sur les poils ….  mais le vaporetto m’épargne ce travail,  à condition de passer dans les chambres l’écouvillon avec le papier enroulé (une à 2 fois) jusqu’à obtenir des chambres nettes et finir je passe le papier dans le canon, imprégné de WD40 ! A la fin, je coule de l’huile de vaseline ou de l’huile pour mécanique (machine à coudre, etc) dans les mécanismes, ce qui est très important!  Il faut huiler tout le revolver. Dans le canon je passe un papier imprégné d’Army power. L’huile est le meilleur traitement préventif pour éviter la corrosion. De plus une arme débronzée et polie,  qui conserve une fine pellicule d’huile,  est plus belle.

 S’il s’agit d’un  revolver en inox (Remington  1858), le White spirit n’est utile que pour les mécanismes. Pour le reste le nettoyage et le séchage se fait très facilement sans craindre la rouille : de l’eau chaude et du produit de vaisselle …. Même sur un revolver en inox,  la partie mécanique (ressorts, etc…)  est en acier  et demande le même traitement, les même précautions, que les autres révolvers. L’inox a besoin d’huile, non pour résister à la rouille, mais parce que les frottements sont plus  importants que sur l’acier ordinaire, lequel  glisse beaucoup mieux. Donc de l’huile en abondance  sur les parties qui coulissent ou qui subissent des frictions, et tout ce qui déborde, on essuie!. Neuf ou usagé, le revolver en inox est toujours raide.

Pour le nettoyage des mécanismes, il faut faire entrer de façon généreuse le nettoyant à l’intérieur du revolver avec le jet de la bombe , après avoir tiré le chien en arrière, et cela jusqu’à ce que l’écoulement qui sort sous la carcasse soit propre. Le White spirit doit être ré-utilisé, sinon quel gaspillage ! On le laisse décanter dans un bocal et les résidus se déposent au fond. Une fois redevenu propre , le White Spirit resservira au prochain nettoyage, tout simplement.

b/  Le nettoyage avec des moyens techniques  plus élaborés:  ouf, fin de la corvée!

Comme je me sers de plusieurs revolvers  et de plusieurs barillets par revolver à chaque séance de tir, la « corvée de nettoyage »  que beaucoup reprochent à la PN, commençais à devenir un peu longue, le temps du petit nettoyage méticuleux à la main était révolu, il fallait entrer dans l’ère de la technologie de pointe !  Je me suis donc équipé  de deux appareils :

1/  un nettoyeur à  vapeur chaude sous pression  (type « vaporetto »)  acheté en promo chez CDiscount (marque Polti)  avec une pression de 4 bars, car l’eau chaude dissout très bien la PN  et surtout elle fait monter les barillets à presque 100° , ce qui a comme avantage, non pas de les aseptiser, mais de les faire sécher très vite, car du fait de leur température,  l’eau s’évapore une fois qu’on les a essuyé et qu’on a passé un papier dans les trou de cheminée. On peut bien entendu les mettre dans le four à 60° pour éviter la corrosion des cheminées… Si on utilise un vaporetto, il est préférable de démonter les cheminées pour éviter que l’eau ne s’infiltre dans les filetage et les attaque.  Si le barillet a été nettoyé au vaporetto, il est brûlant et sans les cheminées, il va sécher en un clin d’œil, avec un petit coup de sèche cheveux en plus. Les cheminées sont nettoyées à part au WS et c’est alors que ma boite compartimentée est très utile .

2/ Le nettoyage du mécanisme (carcasse ou platine) au White Spirit

Mais je peux nettoyer tout le mécanisme d’un revolver sans utiliser d’eau chaude ou de vapeur, car je suis certain que l’arme ne va pas s’oxyder, ce qui est fortement recommandé  . Il suffit de projeter le WS dans l’arme avec une seringue  achetée en pharmacie et le jet va laver les résidus.  Le gros avantage, c’est que le WS n’endommage pas la crosse en bois huilée, une fois le nettoyage fait je repasse  un papier huilé sur le bois et tout est top.

3/ un nettoyeur à ultra son.   Ces appareils se vendent maintenant dans les  supermarchés (LID’L, ALDI, etc)  à prix très abordable (moins de 30 euros), mais leur contenance est limitée.  J’en ai donc acheté sur le net de marque Velleman, avec une contenance de 2,6l et une cuve en inox étanche et une puissance qui supporte des pièces un peu lourdes  sans que le moteur ne surchauffe.  Il fallait prévoir un appareil  avec une cuve inox et un chauffage  pour un nettoyage à l’eau autour de 60°. Je place les barillets dans le bain et j’ajoute du savon de vaisselle liquide. Je rince ensuite au vaporetto

Mais mon idée, c’est d’utiliser du pétrole dans la cuve et non de l’eau.  Ce qui m’a été déconseillé… mais après un essai prudent,  le nettoyage au WS conjugué à l’effet des ultras sons s’est avéré excellent : la carcasse sort du bain totalement propre et  on peut directement l’immerger dans un mélange WS + huile, et faire égoutter!  Le matériel sort  comme neuf!

Vidéo

4 – Un autre regard sur le Colt Walker 1847


José walesAttendre le chargement des images    

Correction effectuée le 28/1/2013

 1 – L’image et l’utilisation du Colt Walker selon la culture du pays

Après avoir abordé dans l’introduction l’aspect culturel et politique de l’usage des armes à poudre noire, après avoir parcouru les principaux modèles de revolvers « cap & balls » qui ont introduit l’usage des armes modernes, je reviens maintenant sur le Colt Walker déjà présenté dans l’article 1 (Historique) .

En parcourant des blogs et forums américains, je me suis rendu compte qu’en France, ce revolver n’a pas l’attrait qu’il conserve aux USA. Je voudrais commencer par un texte que j’ai trouvé sur un forum et qui m’a ouvert les yeux à ce sujet.

 » I carried and used a Uberti 1847 WALKER for a mighty long time. Laying here beside of me right now loaded all the way around. I use Triple Seven 3fff, .457 swaged round lead balls (…) I use 48 to 50 grains…. It take’s a long time to really learn how to use and handle a Walker… » It takes a long time to really learn how to use and handle a Walker… A long time….If your Walker is properly tuned up and properly loaded and you have practiced and worked with it for a good year, may be 2, (…) . I worked HARD with that gun for 2 years or better before I was willing to tell myself I knew how to shoot it. (…) Cowboy, just don’t give up. Just keep shooting when you can and keep working at it and then all of a sudden; there it is. »(…) I watched an Indian friend of mine knock down an Antelope on my property this morning with his Walker at about 55 yards… »

 » J’ai trimbalé et utilisé un WALKER Uberti pendant longtemps. Il est posé à côté de moi à cet instant, toujours à portée de main. J’utilise la poudre triple seven 3F, en 457, balles rondes, (…) et je charge entre 48 et 50 grain de poudre. Il faut longtemps pour vraiment savoir comment utiliser et manipuler un Walker… longtemps…. Si votre Walker est correctement réglé et correctement chargé et si vous avez pratiqué et travaillé avec pendant une bonne année, peut-être 2, (… …) J’ai travaillé dur avec cette arme à feu pendant 2 ans avant que je n’aie été enclin à me dire que je « savais comment tirer avec ». Cowboys n’abandonne pas ! J’ai regardé un de mes amis indien abattre une antilope sur ma propriété ce matin, avec son walker, à environ 55 yards… »

My beautiful pictureC’est incontestablement un art de vivre et de faire vivre l’arme qui s’inscrit dans la culture américaine. Voici une vidéo en anglais qui illustre le tir au Walker. C’est une arme qui trouve aux USA des conditions de tir « épanouissantes » dans des espaces ouverts, ce qui d’ailleurs est préférable, compte tenu de la fumée. En France le tir au Walker est un tir confiné en stand, ce qui ne lui donne pas le cadre qui lui convient. Je suis totalement enthousiasmé par la démonstration que fait le tireur et qui montre l’efficacité de l’arme; le levier se décroche, certes, signe que le tireur doit utiliser de fortes charges.

Le défaut bien connu du Colt Walker

Cette image trouvée sur le site « Tir longue distance » montre les performances médiocres du Walker et affiche aussi le fonctionnement défectueux du système de fixation du levier d’armement placé sous le canon de l’arme. Je ne sais pas si le tireur (que j’appellerai X) s’enorgueillissait de ce tir ou s’il voulait faire croire que le Walker 1847 est un bourrin dont le tir à 25m tient plus de l’arrosage que du tir ?

Sur les Walkers, la fixation se trouve à la base du levier et sous l’effet de forte charge, il se décroche. Pour remédier à ce problème, X a placé un morceau de cuir qui retient la chute du levier pendant le tir. Dès 1848, Colt améliorait ce système sur le Dragoon (le colt qui sort en 1848) en fixant le levier à son extrémité, système qu’adopteront ensuite la plupart des revolvers à PN. Mais cette imperfection d’origine indique aussi la manière dont le tireur X utilise son arme, car un levier qui ne tient pas est le signe d’un usage « plein pot, à ras bord, chargé plein la gueule, bourré à bloc » selon les expressions en usage… La courroie de cuir qui maintient le levier sur la photo est cependant adaptée au style de l’époque. Autre point à surveiller: la vis qui tient ensemble le levier et le bourroir tombe facilement et doit être serrée et vérifiée régulièrement, avant chaque usage. Une vis perdue et c’est une arme qui reste en attente de réparation… Avec les répliques Army San Marco (ASM), dont on ne trouve plus les pièces, ça peut prendre du temps et de l’argent!

Je constate que le tireur X utilise des ogives (une se trouve à droite de la crosse sur la photo), mais de quel calibre ? Il n’y pas d’indication. Le « carton » est très moyen dans l’ensemble car le groupement n’est pas bon. Tirer avec 3gr de PNF2, comme indiqué sur la cible, c’est une charge très puissante. X a voulu montrer que le Walker nécessite de bourrer la bête pour obtenir finalement un tir passable à 25m, confortant ainsi la thèse que cette arme est archaïque ? Je possède 4 Walkers dont aucun n’a de levier qui décroche, ce qui me laisse penser que les tireurs qui les ont utilisés avant moi ont été raisonnables. Mon désir est de changer l’image du Walker qui ne correspond pas à la réalité. Il est souvent décrit:

  • · soit comme un « bazooka », une arme qui n’est pas « pour les gonzesses », comme disent certains tireurs qui mettent leur virilité dans leur holster, mais qui sert à faire étalage de puissance plutôt qu’à rechercher un score.
  • · soit comme un revolver massif, lourd, volumineux et archaïque, tant du point de vue technique qu’esthétique … mais qui peut encore servir à se donner des « sensations » en rapport avec la puissance (ça secoue) .

Bref à mettre sur l’étagère et à sortir 2 fois par an! Je me suis ensuite plongé avec quelques arrières pensées dans les forums qui traitent du Walker et j’ai classé les modes de chargements selon deux critères qui sont caractéristiques d’un profil de tireur:

Ceux qui tirent avec cette arme pour « les sensations » et le sentiment de puissance qu’elle leur procure

Je cite quelques échanges typiques de ceux qu’on trouve dans les forums:

  • · « A 2,5g, tu as surtout beaucoup de bruit et de fumée, mais l’arme ne bouge pas dans la main. Un Remington à 2g sera beaucoup plus « vivant » car beaucoup plus léger. Essaye à 3,5g, tu devrais sentir la différence! » (discours qui incite à forcer le chargement pour rendre l’arme « vivante »)
  • · « Le Walker ou le Dragoon sont prévus pour être chargés à ras la gueule. Pas de bourre, juste la place pour poser le boulet (en général des 457), avec environ 3gr de pnf2. La précision n’est peut-être pas au rendez-vous mais les sensations…… oui !! Après faut trouver son dosage, il y a autant de paramètres que de tireurs. (discours qui incite à l’usage hasardeux du Walker: l’arme ne serait pas sensible aux différences de chargement.)imagesCAQ6MWZO

Ce dernier message me semble typique sous deux angles: d’une part il montre que cette arme n’est plus utilisée prioritairement comme une arme de tir (avec l’ambition d’atteindre la cible ), mais comme un objet qui procure du plaisir, crachant le feu, la fumée et produisant une détonation qui impressionne l’entourage: plus on charge, plus on monte soi-même en puissance… un discours couramment tenu. C’est du tir de foire ! Je ne vois d’ailleurs pas où est le plaisir de faire « rugir la bête » car le bruit impose au tireur de se mettre un casque de protection sur les oreilles : c’est essentiellement « les autres » qui profitent de cette exhibition à la James Bond! Quant à se donner des sensations dans le poignet…

D’autre part je relève une idée fréquemment répandue: l’arme échappe à toute rationalité concernant le chargement. Le chargement ne tient qu’au choix du tireur et à sa personnalité. Il y aurait une sorte d’entente secrète entre le cavalier et son cheval (une sorte de bourrin). Un esprit rationnel comme le mien croit plutôt à d’autres critères plus objectifs qui expliquent la réussite d’un tir et de ses échecs: connaître son arme est essentiel, mais l’étude des trajectoires n’est ni évidente ni inutile.

Ceux qui ont une conception plus exigeante de l’usage du Walker

Je poursuis donc ma lecture des forums et je relève quelques bémols de la part de tireurs concernant l’usage abusif du Walker chargé « plein pot »: leurs propos modèrent l’argument selon lequel le Walker est « prévu » pour un tel fonctionnement. Je les cite:

  • · « Les charges de 3 grammes avec des balles de 200 grains sont les charges d’époque, l’arme étant destinée à être la plus puissante possible! De très nombreux Walker originaux en ont souffert jusqu’à la destruction (…). Si aujourd’hui, les aciers ont fait d’énormes progrès, les répliques supportent les charges maxi, mais il est conseillé de ne pas en abuser… et Uberti ne préconise certainement pas une utilisation « plein pot » ;
  • · « Charge, mais pas trop quand même ! Avec mon Uberti, je chargeais comme toi et j’ai dû renvoyer le flingue au constructeur car l’axe avait pris du jeu. Il était sous garantie mais ils ont failli me la refuser car selon eux, je l’avais utilisée anormalement (pourtant je mettais que 2,5g de PN, ce qui était trop, toujours selon eux)…. »

Je cite encore un autre tireur qui découvre les qualités du revolver et qui s’en étonne:

  • · « j’ai récupéré mon nouveau Walker chez (….) , j’ai bien fait gaffe à le démonter et le graisser généreusement avant le premier tir, j’ai chargé à 2.5g de PNF2 et 0.8 de semoule. J’ai tiré 4 barillets avec nettoyage de l’axe entre le 2nd et le 3eme. Je reste très surpris de la précision de la bête à 25M sur appui. Beaucoup de noir, 8 et 9 à 11h et 12 h. au moins trois tirs avec des impacts qui se touchent sur le visuel. J’avais lu beaucoup de post sur l’imprécision des Walkers et je suis vraiment très agréablement surpris … et quelles sensations !!! J’encourage tout le monde à essayer ce colt, c’est exceptionnel….. et je maintiens qu’à 2.5g c’était déjà magnifique !

Evidemment, on n’échappe pas aux fameuses « sensations » : tirer au Walker, c’est l’aventure ! Mais ce tireur reconnaît à l’arme sa vraie fonction qui est quand même d’atteindre la cible à 25m. C’est parfaitement possible avec un Walker, encore faut-il savoir s’en servir! J’ai donc parcouru les forums et j’ai constaté que les tireurs se limitent le plus souvent à « faire vibrer les murs » des stands et que trop rares sont ceux qui recherchent la précision relative que le Walker peut leur apporter. J’ai pris comme critère de mon recensement, les messages qui donnent des informations sur la charge des armes: or je constate que bon nombre de tireurs évoquent soit la charge en poudre, soit le diamètre des balles (sans préciser s’il s’agit de rondes ou d’ogives) mais sans prendre en compte les deux critères simultanément ! Or une balle et une charge vont de pair, ce qui veut dire que pour ces tireurs, le lien entre la charge et la balle est superflu. Manque total de rigueur dans la pratique du tir ! C’est ce qui explique des résultats médiocres et la réputation injustifiée du Walker, arme qui perd sa fonction d’arme correcte pour en faire un usage ludique qui ne la valorise pas. En réalité le Walker est une arme complexe qui n’est pas à la portée des amateurs, sauf pour faire du bruit.

Une façon non conventionnelle de tirer avec le Walker : un tir avec double prise en main visible sur cette vidéo!  

tir à la psrauben

En lisant tous ces forums où le Walker est décrié pour son levier « merdique », une  idée  m’est venue : et si l’absence de fixation à l’extrémité du levier devenait un atout pour le Walker plutôt qu’un défaut, car ce levier rabattu permettrait de tenir l’arme stable pendant le tir, ce qui est utile compte tenu du poids du revolver? Appelons cette innovation « le tir façon PSRauBen »…  j’avais écrit ceci que je relis : « Mais attention, cette méthode oblige le tireur à ramener le levier entre chaque tir pour éviter que le bourroir (refouloir) ne bloque le barillet; un petit coup de main très facile, sinon, on ne peut pas réarmer.  Au lieu de relever le levier à chaque fois, on le relève légèrement au moment de l’armé du chien, puis on le redescend pour le tir. »…ERREUR !

Hé bien non, ce n’est pas vrai! L’objection qu’il fallait  opposer à cette idée,  c’était de dire qu’on ne peut pas descendre le levier au cours du tir sans que le refouloir ne pénètre dans la  chambre la plus basse, ce qui est incompatible avec  le bon déroulement du tir.  Mais si  le levier reste en position oblique pour ne pas enfoncer le refouloir dans la chambre, il ne peut pas servir de poignée;  donc c’est sans intérêt ! La seule solution, c’est donc d’enlever le refouloir pour pouvoir descendre le levier à la verticale en cours de tir. Personne n’a fait cette objection.  Certains ont exprimé des réserves concernant la sécurité. Je précise que  la main qui tient le levier n’est pas mise en danger,  puisqu’elle  vient se placer sous le barillet.  Je ne suis donc pas en contradiction avec les règles de sécurité que je mentionne dans la suite de mon article. Ceci dit, je tire au Walker à une main, mais je teste la position de tir à deux mains pour voir si elle permet un gain de temps et de stabilité pour le tir rapide.

PEUT-ON SERIEUSEMENT  TIRER DE CETTE FACON?

Sur la vidéo  intitulée « Le tir rapide avec un Walker 1847 »,  on peut voir que j’ai monté une poignée « ergonomique et multicolore » en pâte Fimo dure, qui est emboîtée sur le levier !  

Capture le tir au W1847

La double prise en main est parfaitement possible.  C’est juste une façon de tirer avantage du levier du Walker qui – pour beaucoup – a l’inconvénient de ne pas être maintenu à son extrémité…. et qui tombe au cours du tir, problème  technique et esthétique  dont la véritable cause tient  aux chargements excessifs de l’arme.  Contrairement à tous ceux qui dévaluent le Walker en raison de cette tenue défaillante, je suis un partisan du levier sans fixation à son extrémité parce que ce levier est très confortable en main: il ne blesse jamais.   Comme j’utilise un sabot de chargement (que je présente dans les articles 8 et 9) à la place du levier et du refouloir, ce levier me paraît utilisable pour une nouvelle fonction: il sert d’axe à la poignée. Quant au refouloir, je m’en passe totalement, donc je le supprime ! Je résous ainsi la question  de la chute du levier au cours du tir et celle du refouloir qui « dérange ».  

Qui a dit qu’un revolver doit être tenu d’une seule main ?  Qui a dit qu’un revolver doit être tenu à bout de bras, sans appui ?  Qui a dit qu’un revolver est destiné à faire de la compétition sportive? Qui,  sinon des  gens qui  participent à des compétitions de tir sportif  avec un seul objectif:  la précision,  … mais rechercher la précision  ne signifie pas qu’on doive le faire  dans des postures qui, si elles sont acceptables pour des armes légères (comme le tir à bras franc),  sont peuvent devenir inadaptées quand il s’agit d’une arme lourde. A quoi sert un revolver ?   Pour moi, les règlements de compétition ne peuvent pas prétendre être imposables à  tous les usagers des revolvers à PN  qui tirent dans les clubs, sinon les clubs de tir tombent sous l’emprise des compétiteurs; un revolver, quel qu’il soit  comporte plusieurs objectifs et critères de tir : la rapidité,  la précision, la puissance du tir, mais il reste un point qui échappe à  ces  exigences : le confort pendant le tir!  Or l’inconfort nuit à la précision. Donc, en ce qui concerne le Walker, tirer à bras franc est une contrainte qui peut nuire au confort du tir. En ce qui me concerne, je préfère utiliser le bras gauche comme appui (voir la photo) pour la stabilité, mais pour le coup, j’ai le bras placé très près du barillet et le revolver trop près du visage, ce qui nuit à la précision.

Celui qui veut faire de la compétition rejettera donc le Walker  pour tirer avec des armes plus légères et plus confortables, comme le 1858, le R&S, le Colt 186, etc  ou des revolvers à PSF. De cette façon,  la compétition élimine le Walker des stands de tir et du coup cette arme privée des honneurs de l’usage sportif, tombe dans la catégorie des « gamelles » destinées au  tir « n’importe quoi », ou « aux sensations » qui supposent qu’on bourre la bête  de poudre à ras la gueule, façon charge de guerre, histoire de lui trouver un usage ludique.  C’est donc la conséquence  de la normalisation des postures de tir imposées par les compétitions et par les compétiteurs qui veulent régenter le monde des tireurs selon leurs réglementations. Hé bien non, je ne ferais pas de cette arme  un « bourrin » que le tir sportif  range dans le placard des armes encombrantes et que la tradition (bidon) condamne  aux charges de guerre!  Je vais donc balayer ces  réglementations  et rechercher  en toute liberté une méthode de tir confortable qui me permettra d’améliorer la précision du Walker ou la vitesse de tir. J’en vois deux: la canne Pirsch et  le tir façon PSRauben, avec une double prise en main.

Alors,  si vous en avez marre de mettre une lanière de cuir autour du canon de votre Walker, et de le relever à chaque tir,  essayez « le tir façon PSRauben »  et croyez moi, vous gagnerez en stabilité. Quant aux arguments en faveur de cette méthode de tir,  vous les trouverez développés dans la vidéo  précitée et prise lors de tirs effectués sur le stand  et qui prouvent que cette façon de tirer n’est nullement impossible. Elle montre surtout les  avantages qu’elle présente pour le tir « semi-rapide ».   Et comme me disait récemment un tireur qui fait de la compétition, « on a besoin de se mesurer aux autres…  donc il faut des normes pour que la comparaison soit possible »  ! Et bien moi je n’ai pas besoin de me comparer  et je ne me mesure qu’à moi-même.  C’est d’ailleurs ce que font les chasseurs qui évaluent leur niveau à la réussite de leurs tirs.  Désolé de ne pas me joindre au club des compétiteurs, mais  j’ai mieux à faire.  je vous invite à regarder cette vidéo dont la fin montre sur le mode de l’humour, qu’un tireur anglais désapprouve les modifications que j’ai faites à mon Walker et  qualifie ces bricolages de « sacrilège »…, pire de « abortion »  (ce qui signifie littéralement « avortement »  et gâchis au sens figuré) –  ce qui m’a fait franchement rigoler!

Deux règles de sécurité impératives avec un Walker 1847

  •  Se protéger les oreilles avec un casque car les explosions lors du tir sont fortes  surtout avec des charges puissantes. Certains tireurs prétendent qu’elles n’endommagent pas l’audition, car la poudre noire produit un bruit sourd.
  •  Ne jamais mettre la main sous la console (devant le barillet) au moment du tir, car le souffle chaud qui sort par l’entrefer va provoquer des brûlures et un choc important dans la main. Il faut savoir qu’un revolver à PN n’est pas étanche et que l’explosion crache par le canon, mais par l’entrefer et par des cheminées, donc  il faut éviter de mettre la main surtout au niveau de l’entrefer. Il m’est arrivé de prendre le souffle et la flamme dans la main avec une simple charge de 1g : j’étais secoué et légèrement brûlé, c’est dire qu’avec 3g….

En principe, un chargement soigné  ne provoque pas de départ en chaîne:  si les balles sont bien serties, si le barillet a été bien nettoyé et graissé, s’il a été chargé en dehors du pas de tir pour éviter de « disperser  » de la poudre à l’avant du barillet en utilisant des dosettes  sans entonnoir,   il n’y a aucun risque !  Cependant comme le montre la vidéo, une balle sous-calibrée peut donner l’impression d’avoir été correctement sertie, mais ne pas tenir correctement dans la chambre, ce qui fait que sous le choc des tirs répétés elle sort et peut tomber.  Si la balle reste dans la chambre,  elle bloque la rotation du barillet (c’est un incident de tir);  si elle tombe,  la semoule tombe également  et la poudre noire sans protection est exposée à la mise à feu: ce qui  peut causer plus qu’un incident de tir, on peut avoir  un départ en chaîne partiel.   J’en viens à dire que le chargement à l’ancienne, sur le pas de tir,  avec  les dosettes est de nature à provoquer un départ en chaîne, car il y a toujours de la poudre qui se disperse à l’entrée des chambres. Au contraire un chargement à domicile avec un barillet sorti de l’arme,  ne disperse pas la poudre dans les interstices: le barillet étant dégagé de la console du canon et de la carcasse, on peut alors le nettoyer facilement après avoir serti les balles et avant de graisser l’entrée des chambres (un coup de pinceau à sec pour enlever les particules de semoule,  de poudre et les anneaux).   Le départ en chaîne, qui reste exceptionnel  est  dû à une arme mal chargée, notamment avec des projectiles inadaptés et un travail sale !

2/ Essai de tir au Walker 1847, à 25m avec 1,6gr de pnSuisse et des ogives de 454

My beautiful pictureMettons le Walker à l’épreuve : voici un tir que j’ai effectué à 25m, avec appui, avec une « réplique » (qui pour moi n’en est pas une) Uberti achetée d’occasion sur Naturabuy (vendeur Monk), C’est un essai que j’ai effectué pour voir si le groupement était amélioré après un réalésage très léger du barillet d’origine à 11,4mm… Mes nouveaux barillets n’ont pas été réalésés, car ils ont un diamètre supérieur à celui d’origine et l’alésoir entrait pile-poil dedans. Le chargement : 1,6g de PNSuisse, balle rondes de 454. J’avais fait poser un guidon dérivable provisoire, avec queue d’aronde (c’est à dire encastré dans l’épaisseur du canon) : il est assez folklorique et vaguement coloré. Réglé au pif, il tirait un peu à droite et en haut! La hauteur était presque bonne, une contre visée légère ou un coup de lime sur le guidon pouvait suffire à la rectifier .

Au résultat, 5 balles sur 6 sont groupées. Comment expliquer qu’une s’écarte du groupement ou disparaît de la cible? Là je suis intrigué. Il va falloir vérifier différentes hypothèses : je pense que ce ne sont pas des coups de doigt au moment du lâcher de la détente; peut-être une balle mal chargée trop enfoncée, (au pire une chambre mal alignée?). Ce que j’ai constaté, c’est que cette arme peut donner un bon groupement, mais en réalité, elle en donne 3 dont les centres (étoiles à 5 branches) viennent se placer dans le quart nord-est du visuel. La solution classique (traditionnelle), c’est « la contre visée » de telle sorte que le strabisme de l’arme la fasse tirer au centre du disque noir (visuel): quand l’arme tire de travers (problème de canon ou de guidon), il faut viser faux (ailleurs) pour que le tir touche au bon endroit. Il est d’usage chez les tireurs de régler son arme de telle sorte qu’en tirant sous le visuel, l’impact aille au centre de celui-ci. Les deux flèches vertes et rouges correspondent grosso modo aux 2 contre-visées à faire (les points jaunes)… Cependant, dans l’idéal, il faudrait un seul groupement et une seule contre-visée, alors laquelle?

My beautiful pictureC’est surtout le réglage latéral du guidon qui va ramener les groupements sur l’axe vertical, passant par le centre du visuel (étoile à 6 branches), ce qui est mon but. Faut-il se contenter d’une « contre visée » ou mettre un guidon dérivable (sur queue d’aronde) permettant un déplacement latéral? C’est la 2ème solution que je retiens. Pour la hauteur, je choisis un modèle de hauteur adaptée au tir à 25m, après avoir fait des essais avec différentes tailles de guidons provisoires. Il me reste donc à remplacer ce guidon provisoire par un modèle définitif, avec fibre optique rouge, car je tire en visant au centre du visuel et le point rouge lumineux se voit mieux que les guidons en métal (qui ne se distinguent pas bien dans le noir). J’en ai acheté toute une série de taille graduée: le top ! L’armurier va encore me voir arriver et dire, « ça y est le revoilà avec ses flingues diaboliques », car vous vous en doutez, faire monter de la fibre optique sur un Walker, c’est une « diablerie » ! J’ose pourtant !

Des groupements qui varient selon le barillet ?

Le groupement est donc possible (on est loin de l’arrosage du tireur X) , mais l’arme varie dans ses résultats en fonction du barillet. Qu’est-ce que cela veut dire ? Avec une arme achetée d’occasion sans connaître son histoire, tout est possible. Ce qui m’interroge, c’est que chaque barillet chargé avec des cartouches-papier, donne non seulement des groupements localisés différemment (le 1er correspond aux pastilles rouges, le second aux vertes), mais je note également leur forme ovale (une sorte de petite gerbe) qui s’écartent du centre. Je précise que mes tirs sont assez cool: je me donne un temps assez rapide pour capter la cible et avec mon guidon provisoire assez rudimentaire, la précision ne peut pas être optimale. Voilà donc un problème nouveau: le changement de barillet peut-il à ce point modifier le tir ? Est-ce l’arme (l’alignement barillet/canon) qui intervient ou s’agit-il d’une différence dans le chargement des 2 barillets que ne n’ai pas prise en compte (des balles trop enfoncées, un manque de semoule)?

Quelle contre visée choisir? Il faut refaire l’essai en veillant à charger les 2 barillets de la façon la plus rigoureusement identique et si les groupements se différencient à nouveau, alors, le choix du barillet deviendra une variable à prendre en compte dans le tir. Pour ma part, je suis un perfectionniste et quand une arme ne tire pas là où j’ai décidé qu’elle doit tirer, je lui impose mes exigences. Pour moi, c’est l’arme qui doit être adaptée et tirer au plus près du centre du visuel (de préférence au centre). Il faut donc resserrer les paramètres qui interviennent, limiter les variables.

Les chargements étaient-ils parfaitement identiques (cartouches-papier, balles rondes, peut-être). Un départ précipité pour le stand et tout n’est pas noté; ma mémoire est embarrassée. Les indications écrites sur la cible étant incomplètes, je suis dans le doute. Il faut noter de façon précise lors des préparatifs de tir toutes les données du chargement qui peuvent modifier la trajectoire des tirs et devenir des « variables » dans l’équation de la réussite. Je n’irai pas jusqu’à mesurer le vent !

My beautiful pictureJ’en profite pour vous donner le matériel de base du tireur à la PN: semoule, pain de cire d’abeille brute, acheté chez un apiculteur (mais les abeilles disparaissent du fait des traitement: l’apiculteur a vu ses ruches tomber de 54 à 5!), paraffine achetée au super marché; vous voyez mon petit mandrin en plastique pour rouler une cartouche (tube de stylo évasé de 7 cm), des flacons pour prise de sang achetés chez dans un laboratoire pour conserver mes cartouches et les transporter, … pour voir le détail, cliquez sur la photo et vous obtenez un agrandissement.

Nouveaux essais pour vérifier la problématique des groupements variables selon le barillet

Retour sur le stand avec le Walker Uberti et aux tripes l’envie d’en savoir plus! Cette fois-ci je charge les 3 barillets à 1,6g de PNSuisse (un barillet d’origine qui a été réalésé et 2 neufs). Balles ogivales de 454 coulées-maison, serties au maillet (pas de cartouches-papier) et qui doivent venir à 2mm des entrées de chambres. Cette fois-ci, je vais veiller à faire un chargement très précis et uniforme (je manque d’instruments de précision dans ce domaine, car j’utilise des embouts standards allant sur ma poire à poudre mais qui bizarrement n’indiquent pas tous la contenance en poudre). Je les ai vérifié avec les moyens du bord, mais je vais commander chez Conrad ou sur Amazon une cuillère balance numérique à commande digitale (un modèle Sunartis) qui permet de peser la poudre à 0,1 gr près : la commande est partie…

10522016-tir-a-la-cible-de-papier-pour-pratiquer-le-tirJe n’ai pas encore rectifié mon guidon: l’arme tire un peu à droite. Le 1er barillet est utilisé comme essai pour vérifier à nouveau la hauteur du guidon provisoire (qui est très haut pour un Walker: 7 mm au lieu de 3,5 mm! ). Comme lors des tirs précédents, 2 essais me confirment que 7 mm est la bonne hauteur. J’essaie une balle sous le visuel noir et une sur celui-ci (à la limite du noir et du blanc , entre le 6 et le 7) : c’est concluant. Dès la 4ème balle, j’attaque la contre visée en visant sur la ligne horizontale qui passe par le centre, mais à gauche de celui-ci, dans le 8.

My beautiful pictureMes 3 dernières balles se groupent dans le bas (cercle bleu) et les impacts sont sur l’axe vertical qui passe au centre. Au 2ème barillet (ovale vert), le tir commence à cadence soutenue; pas de nettoyage. Cette fois-ci, ça tire trop haut… Au 3ème, surprise : un groupement superbe, mais il manque une balle (peut-être celle pour laquelle j’avais oublié la semoule ?) Quand je vois le résultat, il est évident que la largeur et la position du groupement varient selon le barillet. Un de ceux-ci (groupement vert) disperse un peu. On est loin cependant des résultats du tireur X que j’ai mis en introduction de cet article. L’hypothèse du choix du barillet comme variable sensible s’affirme. Aaille !!! Malheureusement je n’ai pas numéroté sérieusement les barillets et j’ai un léger doute concernant l’ordre des tirs: le doute doit être éliminé. C’est à refaire pour confirmation, mais en repérant mieux les résultats propres à chaque barillet (je vais les numéroter au feutre permanent).

Ces résultats démontrent qu’un Walker peut faire des tirs groupés à 25m (avec des ogives) et avec seulement 1,6gr de pnSuisse. Ce qui prouve que les fortes charges ne sont pas nécessaires pour donner au Walker une précision « honnête »; il faut voir maintenant ce que cette arme donnerait avec des charges de 2,5gr par exemple.

Les inconvénients du tir mal contrôlé

Je ne pense pas que les tireurs qui font de la compétition me contrediront. Il ressort de cette petite expérimentation que le tir à la poudre noire est plein de surprises qui ne sont pas toujours compréhensibles d’emblée. Ce qui est certain, c’est que la conjugaison de plusieurs facteurs négatifs peut entraîner un résultat médiocre, de quoi reléguer définitivement un revolver dans la vitrine du collectionneur. Ce même Walker avait donné des résultats très variables et parfois médiocres lors d’essais antérieurs, avec des charges de l’ordre de 1gr à 1,6gr et des balles soit rondes soit ogivales, mais sans noter les détails du chargement. A cette époque je manquais de rigueur et de régularité dans le dosage de la semoule: je remplissais à vue de nez et à chaque fois, la balle n’affleurait pas où j’avais des difficultés pour la descendre. Les groupements étaient alors plus étendus et donnaient occasionnellement des « gerbes ». C’était du bricolage!

My beautiful pictureVoici un carton qui montre un essai désastreux en cal 451 (sans doute avec une charge de 1gr, mais dans la précipitation du départ au stand, j’ai oublié de noter cette indication sur la cible). D’où il apparaît qu’il faut noter systématiquement le type de balle (ronde ou ogive), le calibre, la charge, le type de chargement (avec ou sans papier dans la chambre), l’enfoncement de la balle, la qualité de la graisse… car tous ces paramètres « expliquent » la valeur du résultat. Des essais répétés et une rigueur dans la notation des paramètres, un ensemble d’exigences de que je n’avais pas prévues au départ, lorsque j’ai commencé mes 1ers tirs! Mais, comme on dit « c’est le métier qui rentre » .

Quelle était l’origine de ces variations? Des balles trop petites, trop enfoncées, une charge trop faible et peut-être des variations dans la taille des chambres ? Je pensais que celles-ci étaient trop étroites et après des mesures précises, j’avais alors procédé à leur réalésage à 11,40mm. Puis d’autres barillets avaient été commandés et depuis, il m’est possible de faire des tests pour savoir si le barillet d’origine est en cause dans certains résultats ou si le chargement est mal fait.

3/ Quelles sont les utilisations du Walker 1847 selon les tireurs ? Un peu d’humour pour traiter la question

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Voici donc les résultats d’un recensement très modeste auquel j’ai procédé sur le net et qui m’a laissé perplexe. Quelle conclusion tirer de ces indications ? Que tout est possible ! Devant cette variété de chargements, il est difficile de conclure tant que les essais n’auront pas été faits avec toute la gamme des charges de PN et des types de balles ! Ce tableau m’a donné l’idée de porter un regard humoristique sur les tireurs….

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Partons de l’hypothèse que pour un Walker 1847, la charge de poudre conseillée pourrait se situer entre 1,5gr et 2,5 grammes (peut-être), mais cette indication est trop générale, car elle ne différencie pas les charges pour balles rondes et celles pour les ogives. On dira grosso modo, qu’une ogive demande 1,6 gr pour commencer et peut-être plus (avant l’essai de ce jour, j’aurai dit 2,5gr en me fiant à l’avis des usagers… Pour le choix des calibres, il me paraît plus raisonnable de partir avec du 454, car le 457 est très fort et pour le faire entrer dans les chambres, il faut avoir un bon levier; de toute façon on martyrise les balles, le levier et le reste. Seul le Walker Uberti serait prévu pour du 457. Selon les mesures faites sur mes Walkers avant réalésage en 11,40 mm, j’ai trouvé des Army San Marco et San Paolo qui avaient des chambres très étroites et c’était un problème de forcer des balles de 454 dans celles-ci: les balles devenaient ovales, ce qui nuisait à la précision. De plus sur d’anciennes répliques de Walkers, les chambres ont des diamètres variables et inférieurs à celui du canon, ce qui est contraire à la précision du tir ! Le diamètre d’une chambre doit être légèrement supérieur à celui du canon pour que la balle soit sertie dans le cône d’entrée. Aujourd’hui, Uberti continue la production des Walkers: il fournit des recommandations qu’on reçoit avec le carton d’emballage de l’arme lors de l’achat. Il préconisent des balles de 457. A voir à l’essai.

Le choix des balles ogivales ? Tirer à 2gr avec des balles rondes, c’est peut-être gâcher la poudre : la balle ronde est plus précise, mais avec une charge double, la poudre ne porte pas toute sa poussée sur la balle. L’intérêt du Walker c’est d’utiliser des balles plus lourdes, bien que le pas soit lent. c’est une question que je creuse et sur laquelle je reste prudent.

Voici l’avis d’un connaisseur concernant le chargement du Walker : http://www.premiumorange.com/tiretcollection/ARMES%20REPLIQUES/Rev%20COLT/UBERTI%20Colt%201847/Colt%201847.html

« Charge militaire

  • « Balle ronde de .454 de 130 grains ,charge en PN  maximale de  3,9 grammes ( 60 grains). Ce chargement donne la balle la plus rapide (mais la moins lourde) , hélas, avec une telle accélération, elle prend difficilement les rayures : Elle est très imprécise, et emplombe inutilement  le canon…

soit

  • « Balle ogivales de 200 grains (LEE conical 450), maxi 3 grammes de poudre noire.

« Charge d’origine :

  • « Balle ogivale de 170 grains, issue du moule acier « Walker » (attention, c’est la forme originale des ogives du Walker, mais tirées dans les répliques modernes qui ont un pas de rayures nettement plus serré, ces ogives, malgré leur grande longueur, manquent de  prise de rayure et emplombent énormément…  pour une précision déplorable…

Soit :

  • « Balle ogivale de 180 grains, issue du moule laiton « Walker/Dragoon » ou du moule acier « Colt ». Cette ogive fût conçue après  le Walker, dans la période de fabrication  des Dragoons, mais elle fût souvent utilisée en remplacement de l’ogive d’origine dans les Walkers subsistants (plus lourde et plus précise).
  • « (Dans les 2 cas ?) Charge de 37 grains ( 2,5 grammes) de PNF2.  Ce chargement n’est pas le plus féroce et la balle se trouve sertie assez loin dans la chambre, mais c’est le rechargement le plus proche,  en terme technique et balistique, du rechargement original.

« Un conseil pour ceux qui veulent tirer à plus de 2 grammes de poudre : optez pour des balles coulées en plomb durci car si le plomb est trop mou, la vitesse et  le frottement des balles dans le canon emplombent  l’arme assez rapidement.  N’hésitez donc pas à bien les graisser !

Je résume ces indications  qui me laissent pour le moins perplexe :

 type de   charge

 balle

 poids en grains  

 moule

charge maximale de PNF2 

 résultats

 militaire  ronde  130 grains (.454)  3,9 grammes  trop légère, trop rapide, ne va pas en fond de rayures, donc imprécise
 militaire  ogive  200 grains  (LEE conical 450),  3 grammes (quel résultat??)
 d’origine  ogive  170 grains,  acier « Walker »  2,5 grammes (37 grains)  ne touche pas assez les rayures, emplombe, précision déplorable
 d’origine  ogive  180 grains  laiton « Walker-Dragoon » ou acier  « Colt »  2,5 grammes (37 grains)

 “plus precise”

La question qui me vient à l’esprit, c’est de me demander pourquoi l’utilisation d’une balle ronde se ferait avec une charge aussi importante, d’autant que  les résultats mettent en cause sa légèreté et sa rapidité : il suffirait peut-être de lui faire perdre de la vitesse pour qu’elle aille davantage en fond de rayure ?

Concernant les charges dites « d’origine » qui ne seraient pas militaires ( le Walker est de par son origine une arme militaire: il a été commandé par un militaire et directement utilisé dans un cadre de guerre!),  il semble que les ogives testées par ce tireur ne soient pas convaincantes, jusqu’à être « déplorables ».  Ce tableau semble donc conclure à l’impossibilité de trouver un projectile satisfaisant, mais la fiabilité de ces indications reste à démontrer du fait des choix qui semblent  ne répondre à aucune logique clairement exprimée ou justifiés: les frottements d’une ogive sur des pas trop serrés, emplombent (donc elles frottent), mais contradictoirement « manquent de prise de rayure »…  j’y perds mon latin!

P1000556Ces indications sont à mettre à l’épreuve des essais et de leur précision (relative voire « déplorable »), bien que dans l’esprit du tireur, l’utilisation du Walker se doit d’être conforme  au cahier des charges de l’époque et  l’usage qu’il recommande va plutôt dans le sens du « plein pot » et de l’utilisation de balles ogivales.   Le tir au Walker avec des charges de guerre est-il justifié sur un pas de tir, sans pour autant réduire le chargement à des  charges ridicules,  relativement à son gabarit ? Ce qui me semble inapproprié c’est de tirer avec des balles rondes et 3,9grammes de PNF2, ça n’a pas de sens!  De toute façon, l’utilisation de balles rondes  dans un Walker devrait être déconseillée lorsqu’on charge sur le pas de tir,  pour la raison suivante :   les refouloirs (bourroirs)  des Walkers  sont conçus d’origine pour des balles ogivales et ne sont pas adaptés aux balles rondes,  au point que lors du chargement,  ils entaillent celles-ci  (et les déforment) en formant un sillon circulaire tout à fait anormal, faut-il dire contraire à la balistique?  Il arrive même que les balles  sortent  des chambres en restant collées au refouloir  (voir les photos dans mon article  3 concernant le chargement) dixit le tireur évoqué précédemment !  Ma concluion est que le Walker manque d’une étude sérieuse quant à son utilisation avec des projectiles actuels

2ème source qui me semble crédible :

Ma recherche me conduit alors sur le Forum  « Poudre noire » où je trouve cet article qui confirme mes hypothèses, puisque j’ai moi-même fait un réalésage d’un  barillet de Walker UBERTI et que je tireur a procédé de la même façon avec celui d’un  Armi San Marco :

Méthode des essais comparatifs : le juge suprême, c’est  la cible et les résultats réels, objectifs,  lors des essais. Après on  peut faire des hypothèses et des recherches sur ce qui peut améliorer les résultats.

  1. 1er essai Walker ASM (2 mains) : 2g PNC, balle ronde de cal .454 ou ogive LEE cap§ball 200 grains,  semoule et végétaline.
  2. 2ème essai Walker UBERTI (sur appui) : ogives LEE  cap§ball 200gr, 30 grains  PNC, 20gr semoule et végétaline.
  3. 3ème  essai :; Le canon a fond de rayure est très large ( 457) et auparavant les balles trop rétrécies dans les chambres flottaient dans le canon.
  4. 4ème essai:   Walker UBERTI (après réalésage des chambres de barillet à 11.5mm soit .4528  » ; modèle récent, sur appui):    les balles de 456 qui se sertissent bien. Les ogives coulées LEE du 45Colt en 255gr et 452 se sertissent facilement. Les LEE 255gr et 2g de PNC (soit a peu près l’equivalent du 45Colt). Les balles de 456 passent bien; les ogives coulées LEE (du 45Colt) en 255gr et .452 se sertissent facilement;

1er essai walker ASM

2ème essai Walker UBERTI 1

  3ème essai walker UBERTI (2ème modèle, pas plus rapide ) 4ème essai Walker Uberti réalésé

Quelques vérifications à faire pour connaître son arme

Il existe plusieurs de répliques italiennes du Walker : Uberti est toujours fabricant; Army San Marco et Army San Paolo ont fermé depuis pas mal de temps. Les répliques ont des différences sensibles: il est donc nécessaire de vérifier pour chaque Walker et sur l’arme quel est le diamètre des balles à utiliser, sachant qu’il varie selon la marque de fabrication. On peut faire cette vérification d’une façon très empirique, en testant des balles de différents calibres. On les introduit dans les chambres: si c’est trop fort, si le copeau est trop épais, on passe au calibre inférieur; si ça rentre sans faire de copeau, on passe au calibre supérieur. Le copeau est un bon moyen de vérifier l’adaptation de la balle à la chambre. On peut voir ainsi quelle balle convient le mieux aux chambres, mais c’est une méthode qui ne me satisfait pas, car il y a 3 diamètres à prendre en compte; celui de la balle, celui de la chambre et celui du canon. Pour moi la règle est la suivante : Balle > Chambre > Canon.

Il est recommandé de faire des mesures précises avec un pied à coulisse au 1/100 de mm, en sachant que sur d’anciennes répliques, il y a des différences entre les diamètres des chambres. Evidemment on prend la mesure moyenne (de même pour le canon) et on fait un choix à partir de ces mesures. Cependant l’affaire n’est pas dans le sac, car prendre le diamètre intérieur d’un canon est laborieux, compte tenu des rainures qui le font varier: on risque de sous-estimer. Et là on a des surprises: des chambres de diamètres variables ou un diamètre de chambre inférieur à celui du Canon… les balles vont alors flotter et se disperser… dans tous les cas, il faut procéder à un réalésage manuel pour rétablir la hiérarchie des diamètres. Ensuite on teste.

Que doit faire un tireur devant cette incertitude concernant le chargement? Il lui reste à se procurer un carnet de tir et à faire des essais progressifs : il partira de 1,5gr gr et il montera en charge jusqu’à 3 gr, par curiosité, en progressant par tranche de 2/10 ou de 4/10 de gramme de poudre noire. Il verra alors ce qu’il advient des balles. Mais cette expérimentation doit se faire avec des balles rondes et des ogives, donc une double expérimentation, sans compter l’utilisation ou non de cartouches papier (faire au moins quelques essais comparés). Il faut alors acheter des moules ou s’approvisionner en balles dans le commerce (voir article précédent). Pour le tireur au Walker, un long travail commence, mais on peut bien sûr aller sur le pas de tir et arroser pour le plaisir! Le tireur doit apprendre à connaître son arme, pas seulement par accoutumance, mais par des mesures, des vérifications, ce qui est la seule et incontournable méthode en matière de poudre noire. C’est tout un travail qui constitue aussi la motivation du poudreux. L’oeil se met ensuite au service de l’esprit.

My beautiful pictureQuelques outils spéciaux à se procurer quand on travaille sur les revolvers : la loupe est nécessaire pour vérifier les poinçons, les marques (logos); les limes diamantées pour travailler le réglage de la détente, adoucir ou modifier certaines pièces, etc. J’ai aussi un endoscope (acheté chez Conrad) pour vérifier l’alignement des chambres et du canon. Le tournevis doit être très solide (acier trempé spécial armurerie) et plat à l’extrémité, car les têtes de vis ne supportent pas les tournevis du commerce, qui sont de section presque triangulaire. La clé de démontage des cheminées doit être de ce modèle, lourde et en croix, pour faire « volant d’inertie » (elle tourne alors toute seule).

Les groupements et leur régularité sont les indices d’une arme qui fonctionne bien. Mais comment relever les résultats, les évaluer, les noter? ? Il faut garder les cibles, les classer, les annoter. Il faut numéroter les tirs (avec des pastilles de couleur qui changent selon le barillet, ce qui permet ensuite de vérifier l’évolution des impacts au cours des tirs et des barillets successifs). Plus le groupement s’élargit, plus le tir est mauvais, plus il se resserre, meilleur est le tir. Ensuite on ramènera le groupement vers le centre de la cible en jouant sur la visée. Pourquoi ne pas noter les groupements en fonction de leur diamètre, en fonction de cercles concentriques ? Il faut mettre au point un système d’évaluation. Je ne me réfère pas aux notations qui se pratiquent en concours, c’est un autre univers. Si c’est un groupement ovale, on peut prendre le diamètre le plus large et faire la moyenne avec le plus petit. Il suffit alors de se faire un étalonnage. Parfois, on a un bon groupement mais avec des « flys », des balles isolées qui se dispersent, c’est moins grave, mais il faut en chercher la cause. De toute façon en PN, on ne supprime pas les flys: on en réduit le nombre. L’encrassement de l’arme après le 2ème barillet altère la qualité du tir: on change de barillet et on nettoie un peu l’axe et le canon, sinon on perd en précision. Voilà le principe de la recherche:walker 5_0001

4 – Achat de Walkers d’occasion sur NaturaBuy: attention aux ventes d’armes défectueuses!

Je vais aborder maintenant la restauration (en cours) de 2 Walkers ASM, des « reliques » (qui furent des répliques) achetés sur le site NaturaBuy : l’un comme l’autre étaient impropres au tir. Ces vendeurs sont plutôt des récupérateurs de « flingues destinés à être exposés sur l’étagère », jolis parfois, mais mécaniquement épuisés! Certains vendeurs n’hésitent pas à les présenter comme des armes en état de fonctionnement: pourquoi ne pas parler de ferrailleurs ou de brocanteurs au noir? J’ai reçu ainsi un Walker vendu par Roccoco dont le mécanisme était plein à ras bord de résidus de poudre; un vrai cendrier !

Je vais donc ouvrir une parenthèse sur mes achats de Walkers ASM sur ce site, ceci pour apporter aux amateurs de revolvers à poudre noire quelques informations sur le marché des armes d’occasion et sur les pièges à éviter.

Le 1er des deux Walkers était vendu par Monk, sur « NB » (NaturaBuy) ! Le revolver présentait de gros soucis, l’apparence était belle, mais l’arme bonne pour le musée. Nouveau tireur, je ne pouvais pas faire un diagnostic lors de la réception. Sur le site, les évaluations du vendeur étaient positives: j’ai acheté. Les vieilles armes (je parle des reproductions) ont un charme particulier et l’achat d’un Army San Marco d’occasion peut présenter un attrait qui justifient certains risques, mais en prenant des précautions vis à vis du vendeur, précautions que le site permet, mais que le vendeur peut ne pas respecter. A-t-on vu sur « NB » autre chose que des revolvers à PN qui « n’attendent qu’un acheteur pour retourner au stand » ?! L’indexation, le jeu du barillet et l’entrefer sont toujours « annoncés » comme étant « corrects », formules creuses, qui lors de la réception de l’arme s’avèrent peut être plus ou moins vraies, mais l’arme cache peut-être d’autre vices qu’on n’évoque pas. Ce site ne présente comme seule garantie pour l’acheteur, que la réputation du vendeur. Il est prévu un système de notation qui en théorie protège les acheteurs des ventes pourries, mais l’acheteur exigeant qui pénalise un vendeur par des appréciations critiques, se trouve ensuite pénalisé à son tour par une côte négative qui met les autres vendeurs en alerte: sur NaturaBuy, certains vendeurs ont l’oeil. Les évaluations sont donc particulièrement flatteuses de part et d’autre! Autrement dit pas de garantie.

My beautiful picture1ère précaution : n’acheter que des armes dont le vendeur présente les numéros et la marque avec des photos suffisamment nettes, car les photos floues permettent des déclarations sans preuve et sont des arnaques potentielles, pour ne pas dire probables. Je suppose que quand les numéros des armes ne sont pas visibles, on peut aussi présenter des photos qui ne sont pas celles de l’arme concernée (il faut alors vérifier les dessins du jaspage à réception). Un révolver qui a « un vécu », peut réserver des surprises, avoir été modifié, reconstitué à partir d’éléments récupérés et adaptés. Il faut comparer les différents N° inscrits sur l’arme : ici, sur la photo, il ne fait aucun doute que l’arme n’est pas faite de pièces récupérées sur d’anciennes répliques, car on peut constater que les numéros sont identiques sur la carcasse, sur le canon et sur la sous-garde. Un bon point; c’est un critère important, sinon on peut avoir une arme dont les pièces ne sont pas cohérentes ou retouchées: selon les fabricants, il y a des variations de taille par rapport au modèle d’origine; les axes et les barillets diffèrent. Le modèle Uberti est nettement affiné au niveau de la crosse; les pièces internes ne sont pas aux mêmes dimensions. Un barillet de Colt Walker Army San Marco n’est pas nécessairement transposable sur un autre de la même marque !

Il est donc important de prévoir, en accord avec le vendeur, une « reprise » et un remboursement (ce qui est loin d’être facile à négocier) si l’arme est défectueuse. Il faut surtout ne pas craindre de questionner sur plusieurs points: les têtes de vis sont-elles en bon état? sont-elles démontables, etc… On voit alors le vendeur donner des signes de mécontentement, ou répondre par des remarques désinvoltes. Une vente sur le site NB devrait obligatoirement montrer les numéros et la marque, surtout lorsqu’il s’agit d’un modèle Uberti qui doit alors posséder le poinçon caractéristique : le canon en coupe, avec le U. Or on voit nombre d’annonces sur ce site qui prétendent vendre des revolvers Uberti sans présenter le logo!  Demander aux vendeurs de présenter des photos qui montrent avec netteté  les marquages et les poinçons,  donne lieu de la part de certains d’entre eux à  des réactions agacées ou même arrogantes: signal d’alerte !  NaturaBuy encourage donc la dissimulation en permettant aux vendeurs de supprimer les messages (polémiques): seules restent visibles des questions qui n’abordent pas les défauts éventuels de l’arme, ce qui pour moi rend évident le fait que ce site préfère vendre de la merde plutôt que garantir des transactions fiables, il y va de sa commission sur les ventes.

Cependant certaines armes de la marque Uberti n’ont pas toujours le poinçon. Est-ce parce que le fabricant est un peu pingre sur l’affichage de son logo ? Ce défaut d’affichage pose certaines questions quant à la fabrication du revolver. Quel est l’intérêt du fabricant de ne pas apposer son logo, qu’est-ce que cela cache : de la sous-traitance ?  A  l’opposé Pietta  en met partout et affiche en grand tandis qu’ASM ne varie pas dans l’inscription de la marque  et  la frappe en tout petit. J’ai encore vu récemment un Walker Uberti neuf, dans sa boîte, en vente chez un armurier: pas de logo, seulement l’inscription sous le canon et des numéros qui correspondent… ça me laisse rêveur. Si un lecteur pouvait apporter une réponse sur ce point ?

Je recommande au nouveau tireur de lire un article de l’armurier du site « Freelancers », pour comprendre comment on doit examiner l’état d’une arme, comment découvrir ses défauts et en conclure qu’il est facile de se faire arnaquer en achetant sur photo une arme d’occasion qui, à la livraison, ne respectera pas les critères du bon fonctionnement. Voici l’article concernant le bon état d’une arme:

Restauration d’un Walker ASM acheté à Monk sur « NB »

Monk fait partie des gens qui font de la vente sur NB. Je précise que le Walker Uberti que j’ai évoqué précédemment est également une arme qui m’a été vendue par lui : elle ne présentait aucun vice mettant en cause le fonctionnement de l’arme, mis à part a tenu de l’armé qui demandait de refaire le cran.

A cette époque, je ne savais pas comment vérifier l’état de fonctionnement d’un Colt Walker et c’est après coup que j’ai découvert les défauts de cette arme. Le problème majeur de mon Walker ASM concernait un défaut de parallélisme entre le canon et le barillet et un entrefer très important qui rendaient l’arme impropre au tir. Enfin, le canon bougeait sur l’axe et il fallait serrer la clavette à fond pour qu’il tienne!! J’ajoute que l’axe de la détente était complètement bloqué, problème grave: il a alors fallu couper l’axe, et en refaire un nouveau … Merci à Yan M… , un ami anglais et poudreux, qui fréquente mon club, un inconditionnel comme moi de la poudre noire et qui m’a donné un sérieux coup de main pour cette réparation. Le blocage de l’axe rendait impossible le démontage complet du mécanisme du revolver et son nettoyage. Pour finir, le cran de mire était tellement entaillé (avec peut-être un disque à métaux, car l’acier des chiens est très dur) que le guidon a bien du mal à se placer au centre en raison de l’écartement! Vendre ce Walker sans avertir l’acheteur de son état était pour le moins malhonnête, mais sur NaturaBuy, c’est à l’acheteur de faire le choix du vendeur honnête…

My beautiful pictureVoici donc le revolver tel qu’il est aujourd’hui, superbe: débronzé, déjaspé (car le jaspage était moche), avec un barillet modifié où les amorces sont totalement dégagées… et enfin un guidon dérivable provisoire qui peut surprendre un puriste de la PN! Mais ce que cette arme ne montre pas, c’est le travail que j’ai fait pour la remettre en fonctionnement…

Dès lors que l’entrefer était trop important, il fallait ramener le canon plus près du barillet et de la carcasse. Il fallait donc le faire avancer un peu sur l’axe, sachant que, du coup, l’alignement des pièces de serrage (la console du canon et l’axe) et les points d’appuis pouvait être sérieusement perturbés. Voici le travail qui a été effectué :

  1. clavette et axePour cela il fallait limer en (D) l’axe qui tient ensemble le barillet et le canon, car il butait au fond de la cavité où il se loge à l’intérieur du bloc canon (comme l’extrémité de l’axe était plate et le fond sphérique, j’ai simplement limé le bord de l’axe);
  2. Il fallait réduire l’axe juste avant le barillet pour permettre au canon d’avancer d’1 mm sur la partie conique de l’axe (en C) qui s’élargissait.
  3. Il fallait ensuite limer la partie du bloc canon (en B) qui reçoit les 2 ergots (e) et cela jusqu’à ce que le parallélisme canon/barillet soit rétabli;
  4. Enfin j’ai donné un petit coup de perceuse dans les logements des ergots (en B) !My beautiful picture

Le parallélisme était presque rétabli, l’entrefer résorbé … mais il restait la clavette, car celle-ci n’est pas prévue pour une avancée du canon sur l’axe et l’alignement des deux orifices rectangulaire destinés au passage de celle-ci était décalé. Du coup, c’est le serrage qui ne fonctionnait plus! Autrement dit, arrivé à la fin de ce travail, le canon bougeait sur l’axe car la clavette ne serrait plus (elle était trop étroite) et d’autre part, l’avancée de l’axe n’offrait plus qu’un léger de dépassement pour permettre la poussée de la clavette. J’ai mis une clavette plus large et j’essaie de ne pas écraser le poil de dépassement de l’axe qui reste, sinon il faudrait engager une autre intervention chirurgicale! Le Walker est donc revenu en état de fonctionnement, avec un entrefer adapté! Les 1ers essais sur le pas de tir étaient normaux.

Le rôle essentiel de la clavette dans le fonctionnement des colts et son réglage

rôle de la clavette walker _NEWCette restauration me permet d’amener une information sur le fonctionnement spécifique des colts. Le schéma ci-dessous permet de comprendre comment fonctionne la clavette d’un Walker, pièce très sensible pour une arme exposée à de fortes charges. Il explique comment elle tient ensemble les parties du revolver, comment elle assure le jeu nécessaire entre le canon et le barillet (un entrefer normal de 1/15 de mm), comment on doit la serrer sans toutefois bloquer le barillet contre le canon (sinon il ne tourne plus et se bloque dès que l’encrassement crée un frottement), comment on peut remédier à l’absence de serrage d’une clavette qui n’a plus les appuis nécessaires: c’est l’étape suivante qui sera abordée concernant un autre Walker acheté d’occasion, sur NaturaBuy, le site des affaires risquées … et à prix élevé!

Le schéma en coupe, vu au-dessus du canon et du barillet, indique comment la clavette prend appui sur l’axe en obligeant le bloc canon à se rapprocher du barillet si on pousse la clavette dans les cavités qui lui sont réservées, en forçant un peu. Ce qui arrête l’avancée du canon, c’est d’une part le fait qu’il bute sur l’axe (normalement il doit rester un peu de vide au fond du logement qui reçoit l’axe, sinon on ne pourrait pas serrer la clavette), et c’est le caractère conique de l’axe, avant le barillet, qui finit par bloquer l’avancée du canon. C’est à la fois un système très ingénieux propre aux Colts et c’est toute la difficulté à y remédier quand la cavité dans l’axe s’est trop usée. Je pense que les revolvers à carcasse fermée ont supprimé cette technique qui prend du jeu avec le temps et un peu délicate pour des revolvers qui tirent « plein pot ».

Restauration d’un Walker ASM acheté au vendeur Roccoco sur le site de NaturaBuy

My beautiful pictureSur la photo qui suit on voit sans l’ombre d’un doute le problème posé par ce revolver, qui lui aussi a le charme des anciens Walker produits par ASM ou San Paolo (repris ensuite par Euroarms). Je précise que ces modèles ont des crosses plus massives que celles des Uberti qui sont produits actuellement.

Le constat du défaut de l’arme.

Comme on le voit, le jeu entre le canon et le barillet est mesuré avec des cales et le verdict tombe : jeu trop important (75/100 de mm), ce qui constitue un entrefer excessif et problématique. Je vais donc tenter de procéder de la même façon que j’ai restauré le Walker acheté à Monk . Il faut d’abord vérifier comment se positionne la clavette et vérifier (en A) ses appuis dans l’axe et dans le passage prévu pour la clavette dans la console du canon, en regardant à l’œil nu, si la partie de l’axe prévue pour l’appui a encore un peu de dépassement par rapport à B. Si c’est le cas, la restauration sera identique, sinon, une intervention chirurgicale plus délicate sera nécessaire, mais en ayant en tête la compréhension du fonctionnement.

My beautiful picturePremier constat, au point (A) sur la photo : il n’y a plus de dépassement de l’axe, tout au plus 1/10 de mm par rapport à (B) , ce qui veut dire que si on avance le canon pour résorber l’entrefer, il fera disparaître le petit dépassement de l’axe en A et la clavette n’aura plus d’appui sur celui-ci; elle se mettra alors en appui sur la console du canon en (B), ce qui ne sert à rien. Quelle solution ? Il faudra alors limer la console d’1,5 mm en bordure de la fenêtre en (B), de chaque côté de l’arme, pour que l’axe réapparaisse et pour ce faire, il faut des outils spéciaux: des limes diamantées permettant attaquer l’acier (actuellement il est difficile de trouver des limes plates qui travaillent sur champ).

My beautiful picture2ème vérification : les numéros sont bien visibles. Tout est d’origine, donc les pièces mal ajustées ne résultent pas de bricolages entre des modèles proches . C’est une arme fabriquée par Amy San Marco (année XXX), marque qui est inscrite en tout petit, comme c’est l’usage, sur la carcasse jaspée et sous le barillet. Il est important d’avoir le N° du revolver dans la commande et la correspondance en cas de recours.

La réparation est-elle possible ?

Nous allons maintenant réfléchir à la méthode de réparation de cette arme, qui en l’état, est bonne pour la vitrine. A suivre ….

3 – La fonte du plomb, la fabrication des balles et le chargement des cartouches à poudre noire


José walesAttendre  si nécessaire le chargement des images .   Article en cours de mise à jour (le 1/08/2013)

A/ De la fonte du plomb à la fabrication des balles

Cet article aborde des aspects plus artisanaux du tir à la poudre noire, mais aussi toute la culture qui accompagne cet artisanat: un « poudreux » qui ne fabrique pas ses balles est rare,  car le choix des armes à poudre noire est fondamentalement un choix qui implique un sens du bricolage, du système D, un sens du « fait main », de l’outil qu’on travaille soi-même, privilégiant un rapport direct avec la matière,  plutôt que l’usage d’une arme préfabriquée qu’on se contente de nettoyer et qui garantit une fiabilité certaine.

Le tir à la poudre noire est un art de vivre qui admet l’imprévu et qui pousse à l’autosuffisance, comme les pionniers qui le  pratiquaient par nécessité et avec les moyens du bord.  Evidemment toute généralisation est abusive. Je dirai presque que le défi de la poudre noire est de transformer  l’imprévisible en un événement prévisible, une recette qui nécessite de bien connaître son arme et de travailler sur ses résultats.  Je vous invite à lire  un article exemplaire consacré à Yvon Martinant, tireur de haut niveau, qui conforte cette idée:  » Le tir n’est qu’une finalité dans ma discipline, toute la préparation qui précède est autant, voire plus importante. Elle détermine l’exactitude du tir. « 

Fabriquer des balles de plomb, sans atteindre le niveau d’exigence de ce tireur,  est une industrie aisée si l’on se procure le matériel  : il faut d’abord acheter du plomb de tuyauterie ou en provenance de toitures, qu’ on trouvera facilerment chez un ferrailleur.  Il doit être parfaitement sec, car l’eau au moment de la fonte provoquera des projections. Il faut également éviter tout risque de projection d’eau pendant la cuisson du plomb.  Le plomb est alors coupé en morceaux de taille raisonnable et ajouté au fur et à mesure dans la cocotte.

Si on utilise du plomb pur de tuyauterie ou de toiture, le résutat sera parfait pour la PN, si on récupère toutes sortes de sous-produits du plomb (des balles contenant des alliages, des lests de roues de voiture, etc) on obtiendra un plomb impur et dur qui n’est pas adapté au tir courant à la poudre noire, car c’est le plomb pur qui lui convient pour sa qualité « molle ». Le plomb en provenance d’anciennes batteries de voiture est à éviter.

1/ La fonte du plomb et la fabrication des lingots

Il faut disposer d’un espace en plein air, abrité du vent pour maintenir  le feu constant du réchaud à gaz,  mais ce local doit être suffisamment aéré pour  que les vapeurs toxiques du plomb s’évacuent : c’est très important.  Le mieux est de travailler en plein air. Les vapeurs de plomb sont extrêmement dangereuses  pour la santé et une inhalation provoque au moins des maux de tête, mais  les conséquences postérieures sont  plus sérieuses.  L’idéal est de disposer d’un masque avec un tube  assurant la ventilation. Je me sers d’un appareil  à ventiler et d’un masque lorsque je travaille. Je pense qu’on peut utiliser la soufflerie d’un petit aspirateur  spécialement réservé à cet usage. C’est recommandé.

 Il faut se procurer une cocotte en inox ou en fonte d’acier que l’on mettra  sur un support renforcé,  sous lequel on placera un réchaud  à gaz de camping,  en veillant à ce que la cocotte ne se renverse pas. Il faut donc une structure métallique très stable et résistante qui supportera  celle-ci (dont le poids une fois qu’elle est chargée en plomb est conséquent).

My beautiful pictureSur la photo, la cocotte en fonte (trouvée chez un brocanteur dans les Vosges) dispose d’un resserrement à la base, ce qui fait que je peux la bloquer par son poids dans un cadre métallique renforcé, aux dimensions exactes de la cocotte et dans lequel je la coince. Ce cadre est formé par des barres perpendiculaires en fer, de section carrée (2 cm), soudées entre elles pour assurer la rigidité de ce châssis porteur. Il repose sur des agglos et doit être très stable. Ce qui fait que la cocotte ne peut pas se renverser.  J’évite systématiquement de transporter du plomb en fusion dans la cocotte, ce qui m’oblige à transvaser le métal fondu à la louche, opération qui doit être menée de façon énergique car le plomb durcit aussitôt versé dans les moules .  La lingotière est placée à proximité du réchaud, à portée de main. Si on peut passer un coup de chalumeau pour la chauffer un peu avant de verser le plomb, les lingots de plomb seront plus homogènes.  Mes lingots présentent toujours des tries en fonction de l’arrivée des louches, mais c’est insignifiant! Un gant de protection est nécessaire, ainsi que des chaussures épaisses et un pantalon long pour se protéger des projections de plomb pendant les manipulations. Le mètre n’a rien à voir avec ces opérations, mais il sert à donner une idée des dimensions des objets. Par contre le briquet est nécessaire pour allumer la  bouteille butane et  l’ancien réchaud rond en acier destiné dans le passé à  chauffer des lessiveuses et que j’alimente par une bouteille de butane.

My beautiful pictureLe plomb chauffé va fondre rapidement et à l’aide d’une louche (en laiton ou en acier) on écume les scories qui montent à la surface  jusqu’à nettoyer la totalité de la surface du plomb.  On tourne alors le plomb fondu à l’aide d’un fer plat long pour faire bien remonter les impuretés au-dessus, on évacue celles-ci avec une grande cuillère en acier.  Mais au fur et à mesure de la chauffe, une peau et des croutes sèches se reforment à la surface qu’on évacue à nouveau. On nettoie aussi les bords de la cocotte car des résidus verdâtres se collent. Lorsque le plomb bleuit, devient pourpre, jaune et vert, c’est qu’il est trop chaud (il faut alors réduire le feu), la température de fonte du plomb est de 327°C.  Quand le métal fondu été bien débarrassé des principaux corps étrangers qui flottent à la surface (des douilles de plomb, par exemple, quand on ramasse un peu de plomb sous les cibles, des saletés, les dépôts calcaires dans les tubes, etc), quand il est devenu propre, on passe au fluxage.

Le fluxage et la lingotière « PSRauben », une invention qui devrait faire des émules

Pour bien nettoyer le plomb,  il faut jeter dans la cocote un bon carré de paraffine qui va s’enflammer spontanément et provoquer des fumées noires.  La cire mélangée au plomb favorise la remontée des impuretés. On tourne alors jusqu’à la fin de la combustion. Cette opération s’appelle « fluxer » le plomb.  Quelle quantité de paraffine?  Un morceau de 3cm sur 3, ou plus, ce n’est pas un problème. Le fluxing est inoffensif. Il peut donc être renouvelé autant de fois que nécessaire.

My beautiful pictureQuand le plomb liquide est bien propre, avec une belle couleur métallique, on le verse dans des moules à lingots (des lingotières) avec une large louche (c’est l’opération la plus dangereuse, car il ne faut pas renverser le plomb qui éclabousserait et provoquerait des brûlures graves). Il est possible de se fabriquer une lingotière avec des cornières d’acier (largeur 5 à 6 cm) tronçonnées à la longueur de 15 cm environ,  que l’on assemble avec des barres plates de même largeur, mais dont la longueur varie en fonction du nombre de lingots à couler (voir photos). Les différents morceaux de cornière doivent avoir impérativement la même largeur au mm près, ce qui fait que la barre aura été coupée par un serrurier professionnel.  Si ces éléments, qui vont servir à cloisonner l’ensemble du moule, varient de quelques millimètres, laissant des intervalles, des jours, le plomb liquide va s’évacuer par ceux-ci: les lingots seront alors défectueux.  Cette lingotière est inédite, le brevet n’est pas déposé, alors profitez-en !

Une fois les pièces du moule collées les unes contre les autres, bien mises en place, elles sont bloquées  latéralement entre les 2 barres plates  en acier,  dont la longueur dépend de l’assemblage prévu (je prévois 5 moules). L’ensemble est rigidifié à l’aide de 2 serre-joints. La lingotière  ne tiendra bien que si les cloisons sont exactement de la même longueur.  Elle est mise est en place,  au sol,  sur une surface plate (pour que la lingotière ne se déforme pas) et résistante à la chaleur (cela peut être un carré de contre-plaqué épais). On pourrait améliorer le dispositif en le bloquant dans un châssis en bois.  Le plomb est alors coulé dans les compartiments  formés par les cornières qui servent de cloisons;  il va durcir rapidement (avec quelques petites bavures). Dès qu’il est figé,  on peut « casser le moule » et faire glisser les éléments sur un sol béton  qui se trouve  sous la plaque, pour accélérer le refroidissement.  Si on a un sol en béton est parfaitement plat, on peut travailler directement dessus.  Les lingots refroidis sont conservés en attente du jour du moulage des balles.

Pour en savoir plus je vous invite à consulter ce site : en rajoutant (http:)

2/ Le moulage des balles

Cette seconde opération se fait toujours en plein air de préférence.  Le plomb conservé sous forme de lingots va être à nouveau fondu dans un  four électrique (j’utilise un four LEE courant)  et on va couler des balles dans des moules LEE à deux cavités.  Avoir plus de cavités ne semble pas adapté à  type de travail très artisanal.  Voici mon installation :

My beautiful picture

Comme vous le constatez, j’ai bloqué la base du four LEE sur un établi, car cette base est trop légère par rapport à la cuve qui est portée par des tiges d’acier. Sous la cuve, on voit l’appui sur lequel on fait reposer les moules au cours des coulées. Règle prioritaire dans cette nouvelle étape où je vais travailler quasiment tout près du four, j’utilise un appareil respiratoire doté d’un masque – précaution indispensable pour ne pas respirer les vapeurs de plomb. Mon matériel est sobre : un planchette en bois assez large sur laquelle je frappe raisonnablement le moule pour faire tomber les deux balles et sous laquelle je place un gros chiffon épais dans lequel mes balles très chaudes vont rouler et se refroidir (j’utilise une serpillière neuve en coton réservée à cet usage). J’ai encore un petit morceau de bois pour frapper le moule lui-même quand une balle reste collée. J’utilise un pince courante, un tournevis pour resserrer (si nécessaire) la cisaille qu’on trouve sur chaque moule et enfin une petite pince quand des morceaux de plomb restent collés dans la cisaille du moule: bref du petit outillage. On élimine les balles qui présentent des défauts: elles retournent dans le four au fur et à mesure. Couler 300 balles me prend environ 2 heures à 2 heures et demie. Je dispose actuellement de 5 moules LEE pour couler des balles rondes et ogivales en calibre 44 et 45, d’usage courant. Ce n’est pas de la haute technologie car les moules de très bonne qualité sont des LYMAN… mais le prix du moule n’est pas le même.

My beautiful picture

 Une bougie est nécessaire  pour préparer chaque moule avant utilisation: on couvre les 2 cavités (rondes ou ogivales) du moule avec du noir de fumée pour éviter que le plomb n’attache sur l’aluminium.

Le réglage de la vis de coulée du four est une opération pour laquelle seule l’expérience aide … Il faut que le plomb cesse de couler quand on abaisse  la petite poignée en bois. Il faut trouver la bonne hauteur de réglage et la conserver. L’orifice de coulée est à la base de la cuve;  c’est en principe du plomb propre qui descend dans le petit tube. Il faut donc éviter de vider complètement le four,  au risque que des impuretés ne bouchent cet orifice. Il faut  surtout bien faire remonter celles-ci à la surface en cours de chauffe du plomb.   Si le tube d’écoulement du four se bouche, je suppose qu’il faut le vider, le retourner à chaud et introduire une petite tige métallique  dans l’orifice très  chaud pour le déboucher.

 My beautiful pictureComment placer le moule sur l’appui fixé sur une tige d’acier qui soutient le four (voir sur la photo) ?  C’est toute la difficulté si on ne veut  pas rater le filet de plomb en fusion qui coule quand on la soulève la petite poignée en bois.  Par expérience je recommande de mettre un repère sur le côté du moule pour le placer exactement en appui au bon endroit du support, afin que le jet de plomb tombe avec précision dans le 1er orifice biseauté de la cisaille et descende dans le moule, puis  déborde, ce qui est nécessaire. Après la 1ère coulée, on fait faire glisser le moule sur l’appui  pour que le jet tombe de la même façon dans le 2ème trou,  toujours avec un débordement,  sans quoi la balle sera peut-être malformée. Après 2 à 3 heures de pratique, on sait placer le moule. Plus le plomb coule droit dans l’orifice, plus belles sont les balles! Plus le moule est chaud, plus le plomb reste liquide à l’intérieur et prend bien la forme,  ce qui évite les déformations de balles. A contrario, un moule froid fige le plomb qui descend mal dans la cavité et entrave la bonne coulée des balles. Mais un moule trop chaud est à éviter aussi.  Il faut changer de moule en cours de travail. Les variations de température du moule entraînent  des variations de taille et de poids des balles. Il faut donc faire un tri des balles : éliminer celles qui ont déformées, celles qui sont sous-calibrées, ce qui suppose de les vérifier une à une pour un tir de précision, mais pour un tir courant,  on se contente de vérifier leur diamètre, ce qui me fait penser qu’un petit outil est à fabriquer pour un contrôle visuel. Je pense à une plaque de plexiglas avec des trous au diamètre prévu. Une balle doit avoir une légère sur-dimension et celle qui descend trop dans le trou,  a nécessairement un diamètre insuffisant.  On peut alors faire plusieurs trous dans la plaque et éliminer les balles qui descendent sous le niveau prévu.

Il est également recommandé de se laver les mains après chaque manipulation du plomb, car on conserve sur les mains un poison.

B –  La fabrication des cartouches et le chargement

 J’ai déjà donné des informations détaillées concernant la fabrication des cartouches-papier et les diverses méthodes de chargement d’un revolver dans mon deuxième article (Historique : les revolvers à PN, ca.44, à carcasse fermée) ; je ne reprends donc pas ces informations dans l’article qui suit. Ce qui est utile pour un débutant,  c’est de trouver des sites complets qui donnent des informations sur les méthodes de chargement des revolvers à poudre noire:  je n’ai pas l’intention de faire mieux ou de refaire ce que d’autres ont déjà fait, c’est pourquoi je donnerai quelques adresses de sites qui sont des modèles d’information. Je conseille vivement aux poudreux qui sont en quête d’une information  de qualité de les consulter:

 Le B-A-BA … du chargement d’un révolver à la poudre noire!

chargementSur cette coupe d’un barillet, on voit 2 chambres, contenant en bas la poudre (en noir), puis vient la semoule qui sert de bourre (en jaune), puis « le boulet » (comme on dit au canada) et enfin la graisse (en orange). En bas, au-dessus des flèches, se trouvent des cheminées démontables (à nettoyer après chaque tir ;  c’est très rapide si on dispose d’une clé en croix assez lourde) sur lesquelles on place des amorces. Il est impératif pour la sécurité que la balle soit compressée dans la chambre où se fait la combustion de la poudre noire, car il ne doit y avoir aucun vide entre la poudre et la balle, ce qui provoquerait une explosion du barillet au lieu de propulser la balle. C’est pourquoi la bourre (semoule fine ou feutre vendu en armurerie) remplit l’espace creux dans la chambre et la balle doit être bien poussée à fond, précaution très importante qui nécessite d’utiliser un levier (toute arme à poudre noire comportant un barillet en possède un).

Lorsque l’amorce explose,  elle allume  la poudre et la balle est non seulement propulsée dans le canon, mais  légèrement gonflée sous l’effet de l’explosion : elle vient alors se mouler dans les rainures (cannelures) du canon, car le plomb est mou. Il est alors important que les gaz de combustion ne s’échappent pas d’une façon excessive au niveau de l’entrefer  et surtout dans le canon, en raison d’un diamètre insuffsant de la balle (ronde ou ogivale).  Si elle ne va pas en fond de rainure et laisse des jours, la balle perd en puissance et provoque des « flys » (balle qui perd sa trajectoire).  Si le projectile ne va pas en fond de rainure et laisse des jours, il perd en puissance et provoque des « flys » (balle qui perd sa trajectoire). La semoule ne se met pas au pifomètre : elle doit être dosée en fonction du barillet et de la balle. Il faut que celles-ci (on notera pour chaque arme et chaque type de balle la bonne mesure) Il faut que la  semoule laisse au projectile strictement la place nécessaire pour qu’il affleure la sortie de chambre (2mm en dessous, sans dépassement, précaution très importante), laissant de quoi mettre en dernier la graisse qui joue un rôle très important, surtout à fortes charges.

 La graisse fait l’objet de recettes très sécrètes de « Papy Powder », chacun ayant ses mélanges faits maison qui se composent préférentiellement de cire d’abeille, d’huile d’olive, de paraffine, voire de saindoux, ou à défaut de ces graisses nobles de l’époque du far-ouest, de la graisse mécanique consistante, mais qui est trop souple et collante. Dans la tradition, on peut mettre de la graisse de pied de bœuf, de la graisse d’ours, mais il n’est pas recommandé d’aller au zoo de Vincennes pour s’en procurer (le zoo est en réaménagement complet, la réouverture est prévue pour avril 2014)  en encore moins d’utiliser des rillettes !

 Quelles charges de poudre? Un domaine un peu nébuleux !

Lorsqu’on achète un revolver neuf, les charges de poudre noire recommandée(s) pour son utilisation sont indiquées dans la documentation qui devrait accompagner l’arme.

 Pietta fournit une brochure de belle qualité et très complète que je retrouve dans la boîte du Starr. Il est donc important de vérifier cette documentation. Je note : calibre .44 = balles 454, 11,55mm ronde, entre 12 et 15 grains maximum (ou entre 0,8 et 1gr maximum) de poudre FFFG (recommandée pour les revolvers à calibre .44). C’est un repère très général, mais qui n’indique pas les quantités pour l’utilisation des ogives (Rem 1858). Bien entendu, ne jamais mettre de PSF dans une arme à PN, qui ne le supporterait pas et exposerait le tireur à un accident. Quand on débute, il faut respecter cette indication générale.

quantité de PNUberti nettement plus pingre, fournit ses indications sur un papier type journal! Il donne une indication plus détaillée qui comporte une charge « standard » et une charge maximale (en précisant : à n’utiliser que pour la chasse). Le « grain » est une unité de mesure anglo-saxonne, utilisée notamment aux Etats-Unis. La conversion entre grains et grammes se fait de la façon suivante :

  • 1 grain = 0,0648 gramme.
  • 1 gramme = 15,43 grains.

Il apparaît que la charge pour une balle ogivale est moindre, car la puissance est mieux récupérée (du fait de la base plate) : donc économie de poudre ! Au contraire une balle ronde perd en puissance. En calibre .44 les charges recommandées sont les suivantes

  • 19grains = 1,23gr (balle ogivale 454-457)
  • 22grains = 1,42gr (balle ronde 454-457)

Par conséquent, les charges indiquées par Uberti concernant le Remington 1858 avec des balles de 454 et 457, sont plus fortes que celles indiquées par Pietta pour un Starr cal .44.

Les indications données sur les sites, concernant les charges de poudre (équivalentes pour la PNF et la PN suisse), restent souvent générales, approximatives, voire incertaines, car elles indiquent des normes de chargement qui restent à personnaliser et à affiner sur le pas de tir. D’autre part, le choix des calibres de balles varie d’un tireur à l’autre, du moins pour certaines armes: les uns préférant les balles rondes pour la précision, les autres les ogives qui séduisent par leur similitude avec les armes contemporaines. Tout le monde s’accorde à dire que le Remington 1858 tire des balles de cal 454, mais quand on passe au Walker, on va trouver des différences importantes, selon la marque et selon qu’on veut obtenir de la précision ou faire « tomber le cheval » ! Souvent l’information donnée pour une balle et le chargement en rapport, ne tient pas compte de cette diversité d’usage et se limite à distinguer l’usage courant, la charge de guerre et éventuellement la charge maximale. Il faut donc savoir quelle balles conviennent à telle arme et quelles charges leur sont nécessaires? Par exemple, je trouve sur différents sites, cette indication succincte : « pour le .44 » :

  • Charge de poudre standard: 0,8 à 1 gramme
  • Charge de guerre : 1,4g
  • Charge maximale : 2 ,2 grammes

Autres indications que  j’emprunte au site « Poudre noire » : ces quelques données, bien que très documentées, n’en sont pas moins nébuleuses sur la question de la charge. Il s’agit de charges « maximales » et non de charges courantes, ce qui est loin de me satisfaire: qu’en est-il de la charge courante? Quels changements dans la balistique produisent ces variations entre charges courantes et maximales?

Revolver de calibre .44″ (réplique de Colt Army 1860):

– Balle ronde de 141 grains (9,1 g), diamètre .454″:

  • charge max 35 grains (2,2 g)
  • vitesse: 285 m/s
  • énergie: 370 joules
  • quantité de mouvement 2,6 kg.m/s
  • pénétration totale 50 cm
  • diamètre final 12,2 mm

-Balle ogivale de 200 grains (13,0 g), diamètre .454″:

  • charge max 25 grains (1,6 g)
  • vitesse: 221 m/s
  • énergie: 317 joules
  • quantité de mouvement 2,9 kg.m/s
  • pénétration totale 61 cm
  • diamètre final 11,4 mm

Colt 1847 Walker:

– Balle ronde de 141 grains (9,1 g), diamètre .454″:
charge max 60 grains (3,9 g)
vitesse 392 m/s
énergie 700 joules
quantité de mouvement 3,6 kg.m/s
pénétration totale 45 cm
diamètre final 13,5 mm

– Balle cônique de 200 grains (13,0 g), diamètre .454″:
charge max 50 grains (3,2 g)
vitesse 330 m/s
énergie 708 joules
quantité de mouvement 4,3 kg.m/s
pénétration totale 71 cm
diamètre final 11,4 mm

Une autre information que je trouve  sur un site de poudreux : les calibres recommandés par d’Uberti en cal .44, mais qui sont spécifiques à ses armes :

  • Uberti Colt Walker en calibre .44, balles de .457 diamètre de balle donnée en millième de 1 inch, soit 11.60 millimètres (1 inch = 2,54 centimètres) : c’est une dimension qui m’étonne, car mes propres mesures sur mon Walker m’orienteraient vers du 454, au plus, ce qui veut dire qu’Uberti propose de sertir fortement la balle: je préconise de faire des essais. Une balle qu’il faut forcer est certainement endommagée. La pression pour entrer la balle dans la chambre a 2 buts: augmenter la montée en pression et empêcher la balle de sortir lors des tirs.
  • Uberti Colt Dragoon en calibre .44, balles de .457
  • Uberti Colt 1860 Army, balles de .454 .

 Ces indications ne sont pas pratiquées par tous les tireurs, notamment pour l’usage du  Walker. On apprend vite que la charge doit être adaptée pour chaque type de balle, mais aussi « pour chaque arme » qui présente toujours des particularités et pour l’usage qu’on prévoit.

 L’usage qu’on entend faire de l’arme modifie les charges : si on veut faire du tir sur carton et de la précision, il n’est pas recommandé de choisir des charges trop puissantes. En outre, on gaspille la poudre. Mais si on veut chasser avec un revolver à PN, genre Remington 1858, on peut aller jusqu’à  la charge maximale (et une balle en conséquence).  C’est est à ce niveau que la personnalité du tireur intervient : il peut avoir envie de tester la puissance ou au contraire de ménager sa poudre et son arme qui, à moindre charge, aura plus de longévité (ce sont notamment les axes qui souffrent des surcharges). Moins de poudre implique moins d’encrassement et des tirs plus nombreux, car il ne faut pas oublier que les fortes charges demandent des nettoyages en cours de tir : si on veut utiliser des barillets échangeables, il faut modérer les charges. Certains tireurs considèrent que les aciers sont meilleurs aujourd’hui que ceux d’origine, ils pensent alors qu’il est sans dommage pour l’arme de tirer à fortes charges. Entre sensation et précision, le choix est à faire. Devons-nous en conclure à l’impossibilité d’établir certaines normes ?

Les projectiles et les charges en poudre noire :  des pratiques diverses ?  

Pour y voir clair dans cette nébuleuse, parcourons les messages qui sont publiés sur le net, travail de recherche un peu laborieux, mais instructif. J’ai choisis le Remington 1858, arme qui est considérée comme étant d’un usage assez standard. Je me suis alors livré à une petite recherche sur le net, en sélectionnant des messages qui indiquent quelle charge de PN utilisent les tireurs de 1858 et/ou en indiquant quelle balle, ronde ou ogivale, ils utilisent? Je n’ai pris que des messages qui montrent que le tireur pratique lui-même le tir avec ce revolver et j’en ai relevé 17 (seulement). Voici le résultat : j’ai séparé les cal 454 des autres que j’ai rassemblés dans une seule catégorie (450 -451 ou 457 )

chargement du 1858_NEW

Bien sûr, compte tenu de sa taille réduite, l’échantillon n’est pas représentatif, mais il indique le degré de « bricolage » ou de diversité dans lequel fonctionne le tir à la PN. Le débutant va avoir du mal à s’y retrouver.

Grosso modo, pour le tir au Rem. 1858, il est admis qu’une balle ronde de 454 et une charge de PN de 1gr conviennent  si on veut obtenir une précision et groupement corrects, mais je suis prêt à  entendre des avis plus éclairés que le mien.

Les facteurs qui interviennent dans un tir à la PN

 C’est donc la partie la plus nébuleuse du tir à la poudre noire; il faut dire que la réussite d’un tir avec une arme à PN dépend de nombreux facteurs:

  1. de la charge de la poudre et de sa qualité (PNF ou PN suisse, il y une différence ?)
  2. de l’allumage instantané ou non de la poudre (qui fait intervenir l’amorce et le papier de la cartouche, si on utilise des cartouche-papier);
  3. de la bourre (semoule ou autre) qui non seulement évite de laisser des vides dans les chambres, mais nettoie le canon, ce qui permet de garder la précision;
  4. de la manière dont la balle est sertie dans la chambre, donc du fonctionnement du levier de chargement qui pourrait introduire une balle ogivale avec un léger biais;
  5. du graissage (de sa composition) et de l’encrassement du canon;
  6. de l’état des rainures et du « pas » du canon: rapide ou lent / usé ou neuf?
  7. de l’alignement des chambres et du canon et du rapport entre le diamètre de la balle et celui du canon;
  8. de l’entre fer, qui doit être raisonnable (sinon, il y a une perte de puissance), et du jeu normal du barillet …
  9. Sans parler de la sensibilité de la détente (qu’on adapte), et de la pratique de l’arme par le tireur, indépendamment de ses aptitudes… et du vent.
  10. Il reste la question de la visée (sujet essentiel que j’aborderai) et de l’état de l’arme, qu’elle soit d’occasion (si elle a été maltraitée ou non) ou qu’elle soit neuve (car il existe des différences de finition et de qualité entre les marques). De quoi être pour le moins découragé!

 Le chargement classique du révolver à PN, une méthode « laborieuse »:

R&S perdersoliChaque revolver à PN dispose  d’un levier de chargement sous le canon qui donne à ce genre d’arme un look tout à fait particulier (en particulier le Colt Walker). Des tireurs s’en servent encore, mais ils doivent disposer d’un support en bois qui permet de maintenir le revolver pendant qu’on exerce la pression du levier sur la balle: méthode traditionnelle , mais qui pour moi n’est utilisable que pour sertir des balles après avoir utilisé des barillets pré-chargés à domicile.  Trois barillet pré-chargés, soit 18 tirs,  me suffisent en général, car à  la différence des tireurs utilisant des armes modernes à cartouches métalliques, je ne prends pas mon pied à vider 100 cartouches et plus sur le pas de tir à chaque séance. La poudre noire, c’est comme la gastronomie, la quantité n’est pas  source de qualité!

Tout ce qui concerne les techniques de  chargement a déjà  été suffisamment développé sur les sites  cités et dans mes articles précédents. Aussi vais-je simplement en faire une synthèse  et montrer qu’il existe des méthodes de chargement plus simples, mais qui se font à domicile, avant le tir. Je rappelle que dans une chambre de barillet,  la balle est placée après les différents composants et qu’elle doit entrer en force (on la sertit ).

2 outils très importants : la poire à  poudre noire qui dispose de plusieurs embouts en laiton, ayant des volumes précis et pour la semoule, j’utilise comme le font tous les tireurs, une douille de 9mm (raccourcie ou non) et une autre de cal 32, soudées sur un tube de cuivre de 6mm de diamètre.

Le chargement « traditionnel »  que j’utilise rarement, car trop long, est présenté par Michel Bottreau dans une vidéo où il dit lui même « c’est quand même une opération assez longue » ;  il donne cependant les conseils indispensables concernant les étapes du chargement et les composants, c’est donc une vidéo à voir quand on débute.  On remarquera en outre que la mise en place des amorces est laborieuse avec un revolver qui n’a pas été modifié par une suppression  les alvéoles (ce que j’appelle avec un peu de provocation  le « décalotage » du flingue) .

 Nous allons aborder les solutions pour éviter le chargement à l’ancienne, qui bien que satisfaisant, présente cinq gros inconvénients:

  1. les refouloirs ont une cavité trop ovoïde qui déforme les balles lors du sertissage

  2. le temps de chargement est  beaucoup trop long!

  3. les risques d’erreurs sont importants (on oublie la poudre ou on double la ration, etc)

  4. Il est souhaitable sinon nécessaire de se servir d’un support de chargement en bois, constitué de 2 planches assemblées, pour maintenir  le revolver dans la position verticale lorsqu’on charge!  Imaginez un cavalier qui,  lors de la guerre de sécession,  descendait de son cheval, installait son support sur le sol (de préférence plat) pour recharger son revolver…  Impensable, certes, c’est pourquoi le chargement du barillet  devaient se faire  autrement.  C’est pourtant ce support qui est utilisé dans les stands, ce que je trouve esthétique, charmant, mais un peu ringard. Cet instrument (ce meuble)  a cependant l’intérêt de sécuriser le chargement sur le pas de tir, évitant le risque d’une chute du barillet chargé (et une mise à feu) ou une manipulation risquée de celui-ci.  Les responsables des stands le recommandent donc avec un peu d’insistance, on les comprend.

  5. Dernier point,  on est obligé de transporter sur le pas de tir une quantité d’accessoires qui  encombrent et ritualise le chargement.  La  poire à poudre étant interdite, elle est alors remplacée par des dosettes en plastique qu’on charge de PN à domicile (hé oui, quand même). En deux mots, le tireur emporte sur le pas de tir un arsenal de gadgets, faisant ainsi concurrence au pêcheur à la ligne qui trimbale sa caisse et ses gaules ! La fermeture des dosettes doit être sécurisée , car il m’est arrivé que des éprouvettes s’ouvrent d’elles-mêmes sur le pas de tir.

Nous allons alléger toute cette procédure et tout ce matériel!

La préparation des barillets à domicile selon PSRauben

Presse%20de%20chargementUn autre moyen de préparer ses barillets (3 pour chaque revolver au moins), c’est d’utiliser un levier de chargement mobile et de préférence « réglable » (voir la photo). Ce modèle (un peu sophistiqué) n’est pas courant et son coût est sans doute onéreux,  pour autant il ne s’adapte pas mieux à tous les barillets que le levier mobile Pietta vendu dans toutes armureries : en raison des différences de tailles et de hauteur des barillets, en raison des  diamètres des axes trop larges ou trop étroits, ces modèles sont peu adaptés au chargement des barillets de revolver à PN .

Les Colts Walkers  notamment ne peuvent pas être chargés avec ce matériel   car l’axe de leur barillet  est très large et le barillet très long,   Les tireurs connaissent bien ce problème et doivent inventer leurs solutions: du coup le Walker 1847 et  le Dragoon ne sont rechargeables « qu’à l’ancienne », avec le levier placé sous le canon  et le support en bois qu’il faut transporter sur le pas de tir .  Ce qui explique que ces armes souffrent d’être considérées comme vétustes.

Charger des barillets à domicile impose de trouver un levier mobile  ou une presse  de chargement qui fonctionne bien, ce qui n’a rien d’évident : le tireur en est réduit au bricolage. Pour ma part j’avais utilisé une planchette de chargement (une plaque de bois en chêne creusée de trous aux diamètres des barillets,  pour les stabiliser).

On peut alors faire chez soi, à l’atelier (plutôt que sur la table du salon), un chargement soigné et prendre  note de toute sa préparation dans un carnet de chargement,  ce qui permet ensuite de faire des essais comparatifs sur le pas de tir: il faut cependant  enregistrer les chargements et les  essais avec rigueur, car pour obtenir un tir performant au tir à  la poudre noire, la fantaisie n’est pas recommandée.

P1000281Voici mon Remington 1858 UBERTI et ses 4 barillets « décalotés » !   L’utilisation de plusieurs barillets  incite à trouver un autre mode de chargement.  Le pré-chargement à domicile permet d’avoir plusieurs barillets pour une arme et dispense  du rechargement  au stand de tir, nécessitant  l’usage du levier monté sur l’arme et l’utilisation des cartouches-papier . Les tireurs à la poudre noire en France sont souvent très attachés à la tradition et mes pratiques  bousculent une norme ; les poudreux  qui participent aux compétitions sont particulièrement hostiles aux modifications, rejetées par tout l’appareil compétitif. Il faut que la copie respecte totalement l’original. Décaloter un barillet soulève des résistances, des rationalisations, des critiques:  certains y voit le danger de départs en chaîne,  mais surtout c’est une sorte de profanation de l’arme dans son état original. Les tabous ont la vie dure.

Pour un chargement rapide, on va charger chaque barillet sur table – c’est nettement plus confortable – et sertir les balles avec différents outils (maillet et poussoir) , mais dans l’idéal, on va utiliser une presse et des sabots de chargement que je présente dans la suite de l’article et dans l’article 8 .

Nous allons parcourir les solutions qui permettent de pré-charger les barillets.  Allons des procédés les plus simples aux plus complexes.

1/ La planchette de chargement brevetée PSRauben: une solution rustique, ébauche d’un sabot de chargement adapté à tout type de barillet .

J’utilise une planche épaisse  en chêne de 3cm d’épaisseur environ (voir la photo) dans laquelle j’ai fait de larges trous avec des mèches à bois plates (on en trouve partout dans le commerce). Pour chaque barillet il suffit de trouver un diamètre de mèche pour faire un trou qui lui correspond et qui permet de bloquer la crémaillère  (partie crantée)  dans le bois, pour  empêcher le barillet de bouger lors du sertissage. Quand la crémaillère (ou rosette) n’est pas suffisamment saillante, c’est le cul du barillet complet que je place dans le trou. Le barillet est donc placé debout sur le trou et  sa crémaillère, placée dans l’orifice, le stabilise. Cependant avec des barillets qui ont été « décalotées » (auxquels on a enlevé les alvéoles qui entourent les cheminées), on risque de faire pression sur les cheminées elles-mêmes  pendant le sertissage.  Grosso modo, ces barillets décalotés sont plus difficiles à stabiliser ce qui m’a conduit à faire fabriquer des sabots de chargement.

My beautiful picturePour sertir les balles,  j’utilisais un poussoir que j’avais fabriqué avec une clé longue  de 7,  à douille emmanchée, visible sur la photo (avec une poignée bleue), et  dont l’extrémité avait été  préparée avec une fraise sphérique pour ne pas déformer  la courbure de la balle (voir plus loin cette question).  Ce poussoir est également prévu pour l’usage du pistolet Patriot à chargement par la bouche, car sa longueur permet de pousser la balle jusqu’au fond du canon …   Sertir les balles dans les chambres ne doit pas exiger une poussée énorme: pour cette opération, je frappe simplement un coup sec avec la paume de la main sur le manche de la clé. La massette de maçon en caoutchouc reste exceptionnelle car la force du coup secoue les composants qui se mélangent.  Pour éviter de mélanger la semoule et la poudre dans les chambres,  le mieux est de charger et sertir chaque chambre l’une après l’autre en évitant que le choc au moment du sertissage ne secoue le contenu des chambres voisines (en attente de sertissage). Il faut également calculer la dose de semoule pour que la balle repose sur celle-ci (sans vide) : pas de jeu, donc pas de mélange!  Il ne reste qu’à mettre la graisse (cire d’abeille, paraffine et huile d’olive) pour obturer les chambres et les amorces. Le revolver est alors prêt pour le tir.

Tirant régulièrement au Colt Walker avec 4 barillets à précharger, je cherchais une solution pour un chargement et un sertissage des balles à domicile : la création d’un outil de chargement performant qui puisse répondre aussi bien au chargement de tous les barillets me tentait.  J’ai alors conçu  un outil simple, efficace et facilement transportable (qu’on utilisera éventuellement sur le pas de tir) : le sabot de chargement, qui devient indispensable pour celui qui en dispose, de par la variété de son usage. Cependant, avant d’aborder cette innovation, je vais examiner un autre  projet, concurrentiel,  qui m’a été présenté par un poudreux. Intéressé par tout ce qui concerne l’innovation en poudre noire, j’ai suivi ce projet qui,  a priori,  me semblait « prometteur », mais pour l’instant,  il pose plus de questions qu’il ne donne de réponses.  La réflexion sur ce projet  me concerne, car elle rejoint mon propre  projet  (alors en cours) et je pense que la concurrence entre les projets est le meilleur moyen d’avancer.

Une presse de chargement qui permettrait un sertissage simultané des 6 chambres est-il possible ou souhaitable?

Un tireur à la poudre noire  à WISSOUS dans l’Essonne met en fabrication une presse de chargement  qui permet de sertir simultanément les 6 balles d’un barillet. La presse exerce une pression équivalente sur chaque balle,  dans l’axe de la chambre,  ce qui est indispensable pour une chargement de qualité. L’objectif est ambitieux. La presse facilite la préparation des barillets à domicile, mais vouloir accélérer le sertissage ne me semble pas fondamentalement nécessaire.  D’une part parce que, de fait,  le sertissage est l’opération la plus rapide du chargement et si on veut réduire le temps de chargement de l’arme, c’est l’usage d’une doseuse à poudre qui semble le matériel le plus  utile. Pour le sertissage proprement dit, la rapidité n’est pas recommandée parce qu’un sertissage collectif supprime le contrôle du sertissage de chaque chambre et si une balle est défectueuse, trop large ou trop étroite, on ne « sentira » pas le défaut, comme on le sent quand on procède individuellement.  D’autre part, le sertissage réclame plutôt un travail de précision et je pense qu’il doit de faire chambre après chambre de préférence. Mais si les balles ont été recalibrées à la presse (quand il s’agit d’ogives),  ou si  un contrôle de leurs dimensions a été fait avant de les mettre en place, on peut sertir collectivement, c’est jouable. C’est donc un matériel qui intéresse ceux qui tirent avec une arme disposant de plusieurs barillets préchargés à domicile.  Le prix de lancement est très intéressant, mais la fabrication est suspendue, dans l’attente d’un nouveau fabricant.

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Voici donc la presse, démontable, et un bloc de refouloirs (double pour balles rondes et ogives) .  Une question se pose : cette presse pourra-t-elle s’adapter aux nombreuses dimensions des barillets de revolvers à PN?  L’inventeur propose un bloc refouloir adapté à chaque barillet, selon le type de revolver… Comment  se fait l’appui des barillets pour éviter que les crémaillères ne soient écrasées?  Des bagues d’appui sont prévues. La stabilité du barillet est assurée par l’axe qui est au centre des 6 refouloirs et qui en pénétrant dans le barillet le maintient droit.  Pour l’instant la presse est en attente de fabrication, car la société AMA qui la fabriquait est en liquidation.

SAM_0065Si la vidéo donne une idée générale du fonctionnement de la presse, le barillet  utilisé (Ruger Old Army)  est un modèle particulier qui ne présente pas de crémaillère saillante.  Cependant,  pour certains types de barillets (ROA notamment),  la presse est présumée vendue avec un bloc de sertissage spécifique  (vendu sur commande, en fonction du type de revolver)  comportant  6 refouloirs  et un axe central qui permet de positionner les refouloirs dans l’axe du barillets et des chambres. Ceci dit,  le concepteur donne des informations partielles sur les adaptations et concernant l’appui des barillets pendant le sertissage,  il propose une bague en nylon. Je ne suis donc pas en mesure d’apprécier la qualité du fonctionnement de cette presse et sa mise en vente exigerait une brochure détaillée.  Comme vous le constatez  chaque type de barillet  présente des caractéristiques propres et la conception d’une presse doit en tenir compte. Pour toute information renseignez vous auprès du club de tir proche de WISSOUS.

rosettes

 

 

« Pourquoi se casser la tête à créer des presses de chargement alors que chaque revolver à PN dispose de son levier »,  nous objectera-t-on ?

kirst cartridge converter walker 1847 ubertiSi j’ai un peu montré le fonctionnement de cette presse sans que ma présentation soit une garantie pour l’acheteur, c’est parce que  je veux montrer qu’on peut sortir de la routine  en matière de PN.  Le temps ne s’est pas arrêté aux années 1860 et si l’Etat nous impose la conformité aux copies d’armes antérieures à cette date,  c’est pour mieux nous enfermer dans une  limite  qui nuit à la création de nouveaux modèles. Il faut donc tirer le meilleur parti des anciens modèles et faire preuve de créativité!  Les fabricants prennent des initiatives intéressantes pour relancer  le goût des armes à la PN, en produisant des modèles tels que le Remington 1858 inox, équipé d’une visée-target, une arme qui a un pied dans le passé et un pied dans le présent.  Ca c’est l’esprit que je veux développer en apportant ma modeste participation.

Certains usagers du revolver à PN,  tentent de s’affranchir des limites technologiques de nos armes anciennes et convoitent de se procurer des « barillets à conversion » destinés à  l’adaptation des armes  aux cartouches métalliques. Certes, l’esprit « cow boy » demeure (le fameux  Piecemaker est une arme superbe qui s’inscrit dans la tradition Western), mais on ne sort pas seulement d’un cadre réglementaire (car ces armes modifiées passent en 4ème catégorie), on passe surtout dans un autre cadre technologique, qui pour moi, est l’ébauche des armes modernes: la conception du chargement n’est plus la même, c’est la fin de l’artisanat et de l’esprit poudreux! C’est la fin d’une époque.

Je reste donc attaché au principe du  chargement d’origine par la bouche ou par l’entrée de chambre et  je cherche ce qui peut  innover dans ce domaine, sans prendre la voie des revolvers de la 2ème génération (carcasse fermée et cartouches métalliques) .  Le poudreux aime le contact direct avec la matière :  » la poudre,  le plomb, la fumée » . La photo montre un barillet de Walker qui a été converti aux cartouches métalliques, comme l’ont été la plupart des revolvers à PN. Pour moi, le charme de la PN n’y est plus, car ces armes ont été conçues à l’origine pour un fonctionnement sans étui métallique: en exprimant cette opinion, ne suis-je  pas en contradiction projet de favoriser l’innovation? J’ai fixé un cadre à ce projet: il ne s’agit pas de refaire le parcours de l’évolution des revolvers, sinon il me suffit d’aller me procurer  un Smith et Wesson, avec les dernières munitions en vente.

J’en profite pour indiquer un blog qui présente  une liste complète de revolvers (et fusils) avec des photos de qualité pour chaque arme,  une lecture recommandée pour les amateurs d’armes western: http://ace0fspades.eklablog.com/armurerie-c17624256

Jusqu’où peut-on aller dans l’innovation concernant le chargement rapide des revolvers à poudre noire: n’a-t-on pas déjà tout inventé?

P1000317Je suis en train de mettre en fabrication, avec un matériel simple et un coût assez modique,  un jeu de supports de chargement en acier, transportables dans la poche et qui s’adapte à tous  les barillets, ceci pour faire un chargement rapide avec  un refouloir mobile (une clef à douille emmanchée modifiée) et non pas le maillet (qui est à éviter).  La question prioritaire du chargement rapide est celle du support sur lequel on placera le barillet (puisque celui-ci est sorti de l’arme) .  Cependant, l’utilisation à domicile d’une presse est  bien plus intéressante: c’est pourquoi je prévois d’adapter une  presse Bech Rest, achetée chez ESP,  à mon matériel:  il s’agit d’une petite presse  très bien conçue pour un usage du tir Bench Rest et qui est parfaitement adaptable pour un chargement destiné à la PN. La presse  arrivée ce matin répond exactement à mes attentes:  un socle rectangulaire solide et plein  de 8,5 cm sur  15,5 cm environ, d’une épaisseur  de 11mm; pour le reste, je ne rentre pas dans les détails, mais la solidité est garantie (après démontage ) de toutes les pièces, avec notamment un assemblage du socle et de la colonne très rigide . Le  levier,  un peu court, est efficace pour la pression exercée, donc peu d’encombrement. Le poids de la presse doit tourner à vue de nez autour d’1,5 kg.  On peut monter sur cette presse un appareil qui permet de mesurer la pression exercée sur la balle et dont le prix est modique. Le TOP!

Une presse de sertissage, adaptée à la poudre noire.

3050-165-thickboxLa presse Bench Rest que j’utilise a été modifiée pour en faire une presse de chargement des revolvers à PN : j’ai fait monter un refouloir sur l’axe de sertissage, avec un pas de vis  (pour qu’on puisse changer le refouloir selon qu’on sertit des balles rondes ou des ogives) . Elle est réglable en hauteur, adaptable à la hauteur des barillets, en tenant compte du supplément de hauteur (1cm)   du sabot de chargement. Elle permet un chargement chambre par chambre, mais adapté à de tout type de barillet;  le gain de temps sera suffisamment intéressant. Pas de manipulation  laborieuse : il suffira de tourner le barillet  dans le sabot qui conserve l’aplomb du barillet par rapport à l’axe et au refouloir vissé au bout de cet axe;  la qualité du sertissage des balles est assurée, ce qui est prioritaire. Cette presse permet un sertissage des balles ogivales sans les rentrer de travers, ce qui arrive avec des leviers de chargement mobiles, dont la pression est exercée de façon légèrement oblique et dont des refouloirs sont inadaptés à la forme de la balle.

La presse permet  de sertir les balles avec un effort qu’on peut mesurer (elle peut donner des indications chiffrée); mais sans ajouter l’appareil à mesurer la pression, elle permet aussi de « sentir » l’effort, par la pression  de la main sur le levier, ce qui est important.   Sertir une balle, c’est sentir sa résistance  lors de l’enfoncement dans la chambre et pouvoir s’assurer qu’elle n’est ni surdimensionnée, ni sous dimensionnée.  Une balle qui rentre sans effort est une balle qui va « bouger » ou tomber au cours du tir, ou bloquer le barillet. Si elle tombe, on risque accident, car la poudre ne sera plus protégée.  Une balle qu’on a dû forcer excessivement est une balle déformée qui va adopter une trajectoire aléatoire.  Le sertissage ne peut être de qualité que si l’on dispose d’une pressse « douce ».  Frapper les balles avec le maillet est pratique pour un sertissage rapide, improvisé,  mais le maillet ne permet pas de  sentir et doser la pression . Il n’est pas rare de déformer une balle (notamment ogivale) quand elle se place de biais:  c’est pourquoi je préfère indéniablement la presse dont la pression s’exerce dans l’axe de la chambre, au centre de la balle et de façon progressive. En outre le maillet comprime la poudre et nuit à sa performance.  C’est pourquoi actuellement, je sertis mes barillets  en frappant la clef emmanchée (transformée en refouloir) avec la paume de la main, ce qui est plus léger que le choc d’un maillet; une méthode  cependant « rustique » .

Avec cette presse, j’utilise des doseuses Lee Perfect et  j’obtiens un chargement de qualité, régulier, fiable et rapide.

Mon plan de rechargement doit  me permettre :P1000383

  1. de couler des balles ayant un poids constant, une sphéricité constante (qui varie cependant en fonction de la température du moule). J’utilise des balances manuelles (on trouve un modèle Lee à prix modéré, toujours chez ESP , mais le matériel en plastique est fragile,  donc j’ai acheté une balance Lyman d’occasion avec un bras en métal)
  2. de  remplir les chambres avec des doses de poudre et de semoule très régulières et mesurées
  3. de pouvoir utiliser des armes dont les chambres ont  un diamètre légèrement supérieur à celui du canon
  4. et enfin de faire un sertissage des balles rapide, mais très soigné, dans l’axe de la chambre, sans pression excessive, en m’épargnant le sertissage rustique  qu’on fait directement sur l’arme .

Cet objectif est réalisé: il est présenté dans mon article 8 (2ème partie) et dans l’article 9 on trouvera  5 vidéos qui  montrent la qualité de son fonctionnement .

Par conséquent, l’ensemble presse et sabot de chargement répond  aux impératifs du chargement qui se fait chambre par chambre et du sertissage de qualité qui se fait également « balle par balle »,  de mon point de vue, avec un barillet tournant qui vient placer la balle sous le refouloir, avec une totale facilité.  L’usage d’une presse qui prétend sertit tout le barillet d’un seul coup, me paraît  introduire plus de complications que de gain de temps et d’effort.

Je conclurai ce paragraphe en disant que selon moi, il existe plusieurs modes de chargements que je classe selon deux critères: d’une part le critère de fiabilité (poids des balles  et dosage des charges) qui entraîne  la précision et d’autre part le critère de rapidité de chargement qui est nécessaire pour un usage intensif de la PN.  D’une façon générale, les cartouches-papier intégrales, contenant le projectile, sont difficiles à réaliser et déçoivent en raison des problèmes de sertissage de la balle : le papier  complique les choses. nous allons aborder la fabrication de ces « cartouches »qui souvent n’est que de la poudre (noire) aux yeux…

Les solutions artisanales de fabrication des cartouches-papier  (« rouler » un pétard à PN).

L’utilisation de cartouches-papier a été pratiquée depuis l’origine. Le papier était traité au salpêtre car le papier nitré présente une « assez » bonne combustion en plein air, mais bien moins bonne lorsque le papier nitré est confiné dans une chambre close: il n’est que partiellement brûlé lors de l’explosion de la poudre, en outre  ce papier brûlé laisse des résidus très salissants qui encrassent les chambres et qu’on ne peut pas nettoyer facilement en cours de tir;  le temps gagné au chargement est ensuite perdu pour nettoyer les chambres.

Aujourd’hui on trouve du papier « flash » à combustion presque instantanée, intégrale et sans résidus.

Si on veut utiliser des cartouches-papier avec balles, il faut un papier résistant, rigide mais fin, pour former un cornet qui au moment du sertissage va se découper autour de la balle, tout en conservant  son  contenu (poudre) dans la chambre. Il restera à mettre la  graisse à l’entrée de la chambre comme on le fait pour un chargement traditionnel.

sabot PSRaubenSi on veut utiliser des cartouches-papier avec balle dans un revolver, leur fabrication est beaucoup plus exigeante.  En outre la cartouche avec balle est trop longue et ne rentre pas bien dans les chambres, quand on charge directement sur l’arme pour utiliser son levier et son  refouloir : la longueur de la cartouche empêche la rotation du barillet pour la placer sous le refouloir.  La solution,  c’est de sortir le barillet, de le placer sur un support de chargement approprié (l’idéal c’est le » sabot de chargement », voir article 8) , de mettre les cartouches-papier dans les chambres (de rajouter la balle si la cartouche n’en contient pas ) puis de forcer les balles avec la clef à douille emmanchée transformée en refouloir . Cette solution permet un petit gain de temps et de confort.

La fabrication des cartouches papier,  avec un mandrin

On trouvera de nombreuses vidéos sur internet qui montrent comment fabriquer une cartouche-papier . En voici une, produite par Michel BOTTREAU.

Ce mandrin en laiton vendu par H&C est prévu pour faire des cartouches en papier combustible  d’une sous dimensionnée, c’est à dire à leur format . Il est mal conçu car un mandrin doit être plus long, ce qui permet de moduler la longueur de la cartouche et surtout il ne doit pas avoir un rétrécissement aussi rapide qui d’une part ne peut pas contenir de charge et d’autre part s’écrase dans la chambre sous la pression lors du sertissage (mais avec ce format étriqué, on ne peut mettre que de la poudre noire, donc pas de risque de mélange avec la semoule)  . Un bon mandrin doit avoir un évasement progressif allant de   …… à11,5mm sur une longueur de .  Voici un modèle de mandrin plus fonctionnel. Voici mon mandrin (en calibre 44), fait avec un gond de porte , travaillé avec une meule  électrique.

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Cependant, si on est pas bricoleur,  il suffit d’un corps de stylo de 7cm (pas facile à trouver cependant) ou d’un morceau de bois rond (taillé de façon progressive), ou encore d’un bec de poire à poudre, qui est particulièrement  adapté pour sa forme progressive .  Grâce à l’évasement, il est facile de sortir ensuite le cornet et d’autre part, le rétrécissement modéré permet d’introduire la  cartouche dans la chambre.  Le papier demande une combustion instantanée, sinon, il forme un bloc éjecté hors de la chambre, mais qui ne passe pas l’entrée du canon: il reste coincé à l’entrée de celui-ci. Il faut donc un papier fin et très combustible, mais par contre la solidité de la cartouche demande un papier plus épais !

Le papier à cigarette

imagesCA8T9KLUPour les révolvers en cal.44, les cartouches utilisant les feuilles à cigarettes sont très bon marché et faciles à réaliser soi-même. On roule le papier à cigarette autour du mandrin, on ciolle  et on  remplit le cornet par l’intérieur du mandrin (ce qui suppose qu’il soit creux), puis on retire ce dernier et on place alors la balle, ce qui n’est pas sans poser bien des problèmes, car il faut que la balle ne flotte pas et il faut qu’elle  rentre sans déchirer le papier!  Le papier à cigarette résout tous ces problèmes,  car lorsqu’on entortille l’excédent de papier autour de la balle, tout tient ensemble: c’est comme un bonbon! Je recommande le positionnement oblique de la feuille sur le mandrin, pour allonger la cartouche. Le papier à cigarette est le papier le plus facile  pour fabriquer des cartouches sans balle ert même avec balle,  si le papier est assez long . Sa combustion n’est pas idéale, mais elle n’est pas non plus très encrassante.  Le papier fin donne des cartouches fragiles qui ne peuvent ne peuvent pas être poussée en force dans les  chambres, c’est pourquoi les cartouches papier à cigarette sont généralement sous-dimensionnée, pour entrer sans effort, mais au sertissage de la balle, elle s’écrasent dans le fond de chambre et prennent sa forme: mieux vaut qu’elles ne contiennent pas de semoule, sinon ça fait un couscous explosif.  De toute façon, une cartouche papier, si elle n’est pas assez compacte et suffisamment large pour se coller aux parois de la chambre, se déforme lors du sertissage.  Seul  le papier à cigarette permet d’emballer la balle (ronde) sans colle, ce qui est préférable, car la balle doit garder son autonomie et le papier collé sur celle-ci n’est pas bon pour la trajectoire. Au sertissage, le papier qui entoure la balle est déchiré et tombe;

cartouches graisséesLe papier à cigarette ne pose en outre aucun problème d’allumage de la cartouche, si on évite de faire une masse de papier entortillé à la base de celle-ci. Comme indiqué sur la vidéo, à la pointe de la feuille à cigarette, là où aura lieu l’allumage, les bords sont d’abord repliés vers l’axe  pour former un « bonnet » long que l’on encolle avec  un stick de colle blanche et que l’on rabat sur la cartouche. Pour la fermeture de la partie haute de la cartouche papier (sans balle),  on « entortille » le papier en excédant (comme une queue) en l’enduisant préalablement de colle (toujours le stick)  pour assurer une bonne tenue de la fermeture.  Lorsque la cartouche est brûlée, il reste de petits résidus de papier qu’on peut extraire en partie, en soufflant dans la chambre avec un petit tube. Les dimensions des feuilles à cigarettes sont mal adaptées aux cartouche avec balle : il faut alors les doubler, ou prendre du papier long. Mais il est tellement facile de mettre une balle dans la chambre, après y avoir introduit  la cartouche papier, que c’est se donner du mal pour rien  que de vouloir faire une cartouche complète. Voici une adresse avec des photos :

http://gunsmith.fr/article29/cartouches-combustibles

Les cartouches en « papier nitré »  sont-elles instantanément combustibles ?  

Les cartouches-papier qui contiennent la balle étaient en usage dès l’origine.  A l’époque, les cartouches complètes étaient déchirées par le fond et vidées dans la chambre; le papier servait alors de bourre.  Certains prétendent que ce papier « manufacturé » était traité au salpêtre et brûlait;   je n’en suis pas convaincu…

1/ On peut faire des cartouches avec du papier kraft que l’on va « tenter » de rendre combustible en l’immergeant dans une solution de salpêtre:  ça c’est le « blabla » qu’on trouve sur différents forums.  En réalité ce papier n ‘est utilisable que pour des cartouches à l’ancienne, c’est à dire qu’on déchire pour vider dans la chambre avant de mettre la balle (depuis on a inventé les tubes de chargement en plastique). On utilise  apparemment ce papier avec un traitement nitré pour des cartouches Sharp très particulières.  Recette classique :  Prendre du papier kraft (ou de vieilles enveloppes jaunes), le tremper dans une solution de nitrate de potassium ou salpêtre (en vente sur internet dans les drogueries en ligne).  On obtient cette solution en  diluant le salpêtre dans l’eau jusqu’à ce que le nitrate ne puisse plus se dissoudre et se dépose au fond du bocal. Cependant  le papier kraft est  trop épais et  le salpêtre ne suffit pas pour une combustion instantanée. Donc dans un revolver c’est inadapté: le papier va rester  bloqué à l’entrée du canon.  C’est un papier qui pourrait être utilisé dans un canon long à chargement par la bouche,  sans obstacle, mais comme il est très encrassant, même dans ce genre d’arme (qui exige très peu de résidu), il est parfaitement déconseillé (à moins que le papier ne soit éjecté, ce que je ne crois pas). Recette personnelle : on peut renforcer le traitement au salpêtre en enduisant le papier  avec une solution de salpêtre dans laquelle on met de la colle à papier peint, Attention, la colle au salpêtre est très acide. Là, pour le coup,  ça brûle très bien,  mais à l’air libre, par contre dans une chambre fermée, la combustion reste partielle !

  • Le chlorate de soude (désherbent total qui n’est plus en vente dans les magasins agricoles) a les même propriétés que le salpêtre, mais ce produit est hydrophile, ce qui veut dire que le papier traité ne sèche jamais vraiment. Il  reste collant et il surtout absorbe l’humidité de l’air ambiant:  donc à éviter totalement.

Dans les revolvers à PN,  la combustion du papier nitré  est toujours partielle.  La cartouche en papier épais, si elle ne se bloque pas dans l’entrée du canon, est parfois éjectée avant d’avoir eu le temps de brûler, car le papier nitré épais n’a  pas une combustion  instantanée, il lui faut un peu de temps:  s’il sort du canon,  il va continuer de brûler à l’extérieur.   En conclusion, je ne vois pas quel revolver ou quelle arme à chargement par la bouche pourrait avoir un bon fonctionnement avec une cartouche utilisant ce papier. On en parle régulièrement dans les forums, on donne la recette, on parle aussi du collodion, bref, on fantasme !

2/ Le papier  flash une combustion quasi instantanée et totale. C’est un papier qui brûle  avec une flamme vive, spectaculaire  et qui,  surtout, ne laisse aucun résidu, ce qui est essentiel.  Ce papier « brûle » alors que le papier nitré se consume, ce n’est pas la même chose, mais brûle-t-il dans une chambre, il semble que oui, puisque H&C le vendent . Sa solidité est cependant médiocre, mais il prend mieux la colle UHU en stick, que le fait papier de chez H&C.  On trouve le papier Flash  en vente à moindre prix dans les boutiques de magie, mais il faut acheter la qualité « US », plus épaisse, au format 50X20,  vendue pour 3 euros chez « MERCURIO Le petit magicien »  (j’en ai acheté)   C’est donc un papier peu rigide, mais qui a les qualités de combustion exigée par une cartouche papier ,

  • combustion instantanée
  • aucun résidu
  • pas de problème de mise à feu ou de retard de feu
  • collage possible, mais

Cependant  les cartouches sont délicates à fabriquer : le défaut, c’est sa tenue, car c’est un papier assez tendre qui peut se déchirer dès qu’on force la balle à l’entrée du cornet: il faut donc faire une cartouche qui ne dépasse pas le diamètre du canon  pour qu’elle y entre facilement.  Mais il faut aussi un cornet assez conique pour que la balle entre , sans effort. Or plus le cornet est conique, moins la balle tient !   On peut (en principe)  introduire une balle ronde ou une ogive dans le cornet en forçant légèrement (si le collage tient suffisamment et si le papier résiste .  La balle doit être introduite non graissée, car la graisse la fait coller au cornet et il se déchire si on insiste. il faut que la balle glisse un peu.  Le cookie lui-même doit être sous dimensionné, sinon, il refuse d’entrer en collant  lui aussi au papier et en déformant la cartouche.  Les 1ers essais furent franchement décevants !   Les cartouches n’avaient pas un bel aspect, elles étaient mal comprimées, parfois  déformées (certaines  déchirées). C’est pour éviter tout effort exercé sur le papier qu’H&C  a conçu ses cartouches de façon très coniques et c’est aussi pour éviter tout effort qu’il propose de les coller!  Devons nous en arriver à la même solution ? J’ai repris point par point les  « soucis »:

  • 1ère étape : les défauts du papier flash sont accentués par le problème du collage :  par manque de rigidité les cornets se déforment lorsqu’on les manipule et en raison du collage très moyen, le cul de la cartouche se défait, enfin, une résistance limitée aux pressions, sinon la cartouche s’ouvre. Ces problèmes ont été résolus quand j’ai utilisé une colle liquide instantanée cyanoacrylate (de chez Carrefour), un tube de toute petite taille, mais dont l’efficacité fait que le collage ne nécessite pas un grande quantité de colle …. et  j’ai obtenu des  cornets enfin bien formés et stables.
  • 2ème étape, la cartouche devait être compacte, et les cookies permettent de la comprimer, si ils entrent suffisamment. Ils doivent donc être sous-dimensionnés pour qu’ils ne collent pas lorsqu’on les fait entrer dans le cornet ; j’ai  réduit le diamètre des cookies en les roulant  et en les écrasant un peu entre les doigts.
  • 3ème étape, grâce à un encollage efficace, j’ai pu resserrer les cornets à leur base et à l’entrée, j’ai pu les coller au diamètre maximal du mandrin.

Voici par étapes la fabrication de ces cartouches  qui au départ étaient difficiles à fabriquer.  Le collage du cornet est réussi et la balle n’a plus besoin d’être collée dans le cornet, ce qui la rend autonome. La cartouche est assez rigide pour être enfilée dans les chambres d’un Walker sans se déformer.  Elle entrera mieux encore dans un Hawken Woodman .  Cependant je renforce la tenue de l’ogive avec un fil à coudre à toute fin utile. Si la cartouche papier flash sans balle est meilleure qu’une cartouche en papier à cigarette, celle avec balle est trop  délicate à réaliser et risque de poser des problèmes lors du sertissage sur le pas de tir .

P1000549P1000555P1000554rosettes

Je pense donc que mettre la cartouche ne contenant que la charge de poudre et un cookie, la faire entrer dans la chambre sans difficulté et rajouter ensuite  une balle qu’on va immédiatement sertir est plus simple est plus sûr que mettre une cartouche complète qui risque de prendre du biais, qui risque de se bloquer quand la balle (ici une ogive) va  chercher l’entrée de chambre.  Le trop est l’ennemi du bien.  Cependant, comme on le voit sur les photos, le papier Flash a une texture assez aérée (on pense à du papier essuie tout) .  Les cartouches réalisées , ainsi que le montre la 2ème photo, sont parfaitement ajustées aux chambres du Walker, puisqu’elles tiennent sur l’entrée de chambre, il suffirait de pousser du doigt pour qu’elles descendent sans effort.  Mais la balle conique risque d’être trop large si elle doit entrer avec le papier: d’où un risque de déchirement de la cartouche ou celui de faire prendre du biais  à l’ogive.  Pour moi, cette cartouche avec une balle ce n’est donc pas  la bonne solution, car la cartouche n’est pas assez rigide pour tenir la balle dans l’axe de la chambre: l’ogive doit être sertie, mais rester en alignement. Tout cela n’est pas pris en compte  par ceux qui font de la pub pour le papier H&C. J’ai fait cette cartouche, par curuiosité,  mais  je trouve que  le chargement de plusieurs barillets est beaucoup plus « rentable ». C’était un plaisir de « poudreux » qui ne compte pas son temps. Ces cartouches seront donc tirées pour le « fun »!

sans-titreH&C cultive un secret de polichinelle :  son papier n’est rien d’autre que du « papier flash » un peu plus serré et  légèrement lustré, ce qui explique que la colle ne prend pas.  Son prix est plus élevé  (une bande de 50X20 cm pour environ 5€);  prédécoupées, les portions sont exiguës ;  ce papier ne s’entortille pas, il faut donc utiliser de la colle mais aucune colle ne prend!   La colle H&C elle-même, supposée adaptée à ce papier, ne prend pas mieux que les autres ;  trop liquide (elle coule), elle a un temps de séchage qui est très long et une prise qui est incertaine. Nous sommes loin de ces jolies cartouches  exhibées par des tireurs autosatisfaits

http://94.23.243.216/~tirmaill/mildot/printview.php?t=111958&start=75&sid=315f9dfdf199636f719e422824c3c3c0

Pour résumer, il n’existe que deux options pour ceux qui veulent un rechargement rapide en évitant l’achat de plusieurs barillets :

  1. le papier flash  qui ne laisse aucun résidu et qui ne présente pas de  problème de collage, mais qui est trop fragile et trop souple pour permettre de fabriquer des cartouches  en quantité: cela demande trop de soin..
  2. le papier à cigarette qui présente certains avantages que j’ai déjà développés :  il laisse des résidus secs partiellement brûlés (car il n’est pas nitré), plutôt que des cendres grasses (il est peut être souhaitable de prendre de l’OCB orange, déclaré par le fabricant comme étant plus combustible ? ) ; il a peu d’épaisseur, il est souple, mais résistant. Du fait de sa finesse, il a peu de retard d’allumage;   enfin, il s’entortille bien, ce qui permet de ne pas recourir à la colle pour fermer la cartouche (même avec la balle). Cependant  sa fragilité fait que s’il se déchire, la poudre noire se mélange à la semoule,  ce qui nuit à la combustion et à la précision. Le papier cigarette est utile pour des cartouches de petite taille (type Colt 1851, 1860), mais il ne convient pas pour des cartouches puissantes, ou alors il faut acheter un format de papier  plus grand.  De même, cette cartouche n’est  facile à faire que si  elle  ne contient que la poudre et  là  si la balle n’est mise dans la chambre qu’ensuite, séparément. La cartouche complète est une forme de snobisme ou de perfectionnisme ou encore d’esthétisme qui n’est pas vraiment nécessaire.
  3. le papier H&C  qui est une variante du papier flash, mais il ajoute à ses inconvénients des problèmes de collage. Pour que la cartouche reste compacte, H&C  lui donne un format très court, car plus la balle est longue, plus  elle perd en rigidité . C’est donc un papier qui ne convient pas en dehors de cartouches de petit format .
  4. enfin,  le papier craft nitré qui est à proscrire .

Les solutions « bidon »   

Contrairement à ce que j’avais lu à droite et à gauche, le papier thermique des fax ou des machines à calculer n’est pas particulièrement combustible et certains vendeurs tentent d’en vendre des stocks sur Naturatuy;  il laisse des résidus importants et collants qui encrassent les chambres.   De même le collodion n’est pas un produit très inflammable quand il est sec, mais il sert de vernis ou de colle.

Les problèmes d’allumage

Les cartouches papier ont un gros inconvénient :  le cornet devant être fermé à la base de la cartouche, on est obligé de faire une sur-épaisseur, qui retarde la mise à feu et parfois on entend l’amorce éclater, puis dans un second temps,  la poudre explose. Conséquence:   l’arme dévie et la balle perd la cible !   Autre danger : un retard de mise à feu: le papier brûle lentement et la cartouche ne sera mise à feu que bien après, ce qui risque de provoquer un accident : une cartouche qui ne s’allume pas doit être considérée comme un danger : l’arme doit rester orientée vers la cible durant 1mn.  Pour éviter ce risque,  on peut enduire le cul de la cartouche avec un peu de poudre (ou du pulverin), collée avec du collodion qui sert de colle combustible et qui sèche vite.  Ce petit supplément de poudre facilite l’explosion. Ces cartouches doivent être conservées dans des tubes plastiques (éprouvettes de laboratoire notamment)  étanches et solides pour que la poudre ne prenne pas l’humidité.

J’en profite pour démentir une  idée fausse  qui circulent sur les forums de PN : le collodion n’est inflammable qu’à l’état liquide;  une fois sec, il n’est plus sensible à la chaleur mais il est efficace en tant que colle.

Deux méthodes de chargement sont possibles:

– soit, on fabrique une cartouche papier avec balle incorporée .   » c’est très tendance » comme on dit aujourd’hui … Pour un revolver à poudre noire, ce type de balle est fréquemment utilisé par les consommateurs du papier H&C se font un plaisir de nous montrer leurs jolies baballes .  S’il faut mettre de la colle partout  (et de plus utiliser une colle qui ne tient pas), c’est la galère.  Les balles H&C sont problématiques. Si on veut utiliser du papier flash, vendu en feuilles, il faut trouver une solution pour le collage ou le maintien de la balle : H&C préconise un collage merdique.  Je préconise un simple enfoncement de la balle dans le cornet. Le rétrécissement progressif du cornet est alors essentiel. Cependant  les balles risquent de ne pas tenir en étant simplement enfoncées,  car le papier flash est fragile et on ne peut pas pousser les balles comme on le ferait avec du papier kraft . Une rondelle de papier cuisson doit séparer la balle du cookie (coupée à emporte pièce) , ce qui favorise la chute de la balle, mais  il est indispensable d’empêcher  que le cookie colle à la balle au moment de l’explosion, grâce à ce papier cuisson.  Si le projectile tombe, il n’entraînera  pas le cookie  et la poudre restera dans le cornet.  Je ne suis pas certains que ce cookie de cire dure suffise pour graisser la canon. Il est donc préférable de graisser les entrées de chambres  une fois que les balles seornt serties. J’ajoute qu’il me semble préférable de ne pas plonger la tête de balle dans la graisse  fondue avant le sertissage car le papier devient alors mou et se déchire au sertissage, mais cela dit,  c’est une méthode possible.

L’inconvénient majeur, outre le côté plus complexe de la fabrication, c’est que la cartouche  complète risque de prendre du biais au sertissage.   Attention : les cartouches papier complètes ne rentrent pas dans un barillet monté sur le revolver ‘(ce n’est pas prévu pour ce type de chargement) : leur dépassement empêche la rotation.

– soit on fabrique des cartouches-papier sans balle, ce qui est à mon humble avis, est préférable 

Elles sont beaucoup plus faciles à fabriquer, et j’ajoute plus faciles à charger sur le pas de tir : elles rentrent facilement dans le barillet en raison de leur dimension plus courte. On peut ensuite ajouter les balles, séparément, sans avoir la moindre difficulté de chargement: il ne reste plus qu’à sertir avec le levier de chargement qui est sur l’arme ou se servir d’un  sabot de chargement en chargeant le barillet sortir de l’arme.

Quel est l’intérêt de faire des cartouches-papier  sans la balle, ce qui demande 3 opérations de chargement ?

  • 1/  introduction des cartouches-papier (poudre) dans les chambres
  • 2/ introduction des balles et sertissage;
  • 3/ graissage des entrées de chambre; dans ce cas cela se fait sur le pas de tir (un petit coup de graisse qui prend quand même un peu de temps)

Le gain de temps n’est donc pas significatif, mais pour les tireurs, utiliser des cartouches intégrales, c’est rapprocher le revolver à PN des revolvers à cartouches métalliques.   Cependant, l’intérêt de ces cartouches (de préférence sans balle) , c’est qu’elles épargnent  la laborieuse opération de remplissage des chambres avec un entonnoir et des petites doses conservées dans des tubes en plastique, méthode qui suppose tout un matériel encombrant sur le pas de tir et du temps…  Avec la cartouche papier (conservée dans une boite étanche),  il suffit d’enfiler le cornet  dans la chambre et cette méthode évite des erreurs de chargement, car le papier se voit bien.

Les cartouches-papier longues, de grande taille, destinées à remplir des chambres de Walker ou de Dragoon,  doivent être très solides et compactes.  Il arrive souvent que si la cartouche est trop large, elle se déchire quand on veut la pousser dans la chambre, par contre si elle est trop étroite, elle va se déformer, se plier, se déchirer ou s’ouvrir quand la balle va la compresser en fond de chambre : le vide d’air autour de la cartouche demandera être rempli et  la balle va perdre sa forme.

En conclusion, la cartouche-papier en papier flash est la meilleure. L’utilisation de barillets pré-chargés, reste cependant préférable, car les cartouches demandent un travail de préparation plus long et leur qualité reste très variable. pour ma part je préfère les cartouches papier (Flash) aux dosettes de poudre et de semoule….

Peut-on utiliser  une cartouche complète (poudre+ balle) dans un pistolet à chargement par la bouche ou dans une carabine de type « muzzle loading rifle » ? 

Pour plus de détails, voir l’article 7 qui détaille la fabrication des cartouches-papier combustibles destinées aux fusils à chargement par la bouche.

La compression des balles et des ogives avec des refouloirs inadaptés: un sabotage des projectiles ?  

Un aspect tout à fait sensible en vue de la précision, c’est la forme de la balle qui, en principe, est ronde. S’il s’agit d’une ogive, elle doit également avoir sa partie antérieure en forme d’œuf ou de cône et toute déformation aura des effets néfastes sur sa trajectoire. Je crois savoir que les tireurs qui préparent méticuleusement leurs balles en vue des compétitions sont attentifs à les couler de la façon la plus parfaite, choisissant des moules LYMAN notamment, pour obtenir les meilleurs résultats.  Couler des balles avec un moule qui garantisse l’exactitude des projectiles dont la forme est étudiée pour réduire les frottements et conserver une trajectoire rectiligne,  est une condition de la précision. A l’inverse, des balles déformées ne gardent pas la trajectoire et perdent la cible.

Or, a-t-on déjà lu sur un site de poudreux que les refouloirs de Walker, par exemple, sont inadaptés aux balles qu’on utilise aujourd’hui  (rondes ou ogivales) et qu’ils déforment gravement celles-ci? A-t-on déjà publié des photos qui présentent le résultat incroyable de la compression d’un boulet en plomb mou par un refouloir de Walker? Qu’il s’agisse d’un Walker Uberti ou d’un ASM, par exemple, le désastre est le même ! Quelle était la forme des balles d’époque ? C’est un véritable sabotage du travail qu’on aura fait pour obtenir des projectiles de qualité.  Voici des refouloirs qui sont très différents: on remarquera le bord très étroit du refouloir  monté sur le Walker : c’est un véritable ciseau  qui va creuser un anneau circulaire dans les projectiles actuels comme le prouve les photos  qui suivent.

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P1000548Si on examine le refouloir d’un Walker on est surpris de constater qu’il s’est pas adapté à la forme sphérique de la balle, que son diamètre se rétrécit à l’extrémité, qu’il est nettement plus étroit que la balle, qu’il présente une cavité bien trop profonde, que les bords sont de véritables ciseaux,  de telle sorte que non seulement il ne coiffe pas la totalité de la balle,  mais  qu’il imprime un sillon profond sur celle-ci : il transforme alors la balle en un objet difforme !!! C’est à peine croyable.  J’ai vérifié différents refouloirs et j’ai comparé leur forme avec celle du levier de chargement mobile de chez Pietta: c’est le jour et la nuit !! Pietta a un outil dont l’extrémité est légèrement incurvée pour ne pas déformer la forme sphérique du plomb, tandis que les refouloirs de Walker présentent un creux qui ne peut pas envelopper la balle, mais seulement la cisailler !!! Quant au poussoir qu’on utilise pour entrer le balles dans les pistolets mono coup à chargement par la bouche, leur extrémité plate ne peut qu’écraser la balle lorsqu’on pousse celle-ci au fond du canon. Sur la photo (cliquer pour agrandir) , le cercle rouge correspond au sillon circulaire creusé par le refouloir, le cercle jaune correspond au diamètre de la balle et le cercle bleu correspond à la trace  du poussoir avec lequel la balle a été écrasée à titre d’essai !!  Chaque opération déforme le projectile.  On voit nettement que le refouloir  laisse un sillon de dimension inférieure à la balle, car l’extrémité de celui-ci est réduite par rapport à son diamètre.

Sur les deux photos qui suivent on voit nettement la déformation de  deux balles dont la cause est courante : l’une a été entaillée par le refouloir (sur un Walker) , l’autre dont le diamètre trop large,  a été  reduite en diamètre  lors du sertissage en force de la balle et a pris une forme ovale . On voit un anneau très large qui suit sa circonférence.  Or les balles rondes sont prévues pour tourner  pendant leur vol et  le fait qu’elles deviennent ovales rend leur trajectoire aléatoire !

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 Autant dire  que le levier de chargement qui se trouve sur le Walker ne doit pas être  utilisé si on veut faire un tir présentable !!  Il est inutilisable avec des balles à tête sphérique.  Il est probable qu’à l’origine, les balles étaient coniques !

Alors, quelle est la solution pour ne pas détériorer ses balles ? C’est de fabriquer un refouloir qui adopte la courbure exacte des balles  rondes et dont la largeur,  à l’instar des refouloirs Pietta,  couvre la presque totalité de la balle. Les photos qui suivent sont parlantes ! Les schémas que je produis sont encore plus explicites.

 Comment sortir une balle  d’une chambre de revolver quand la charge de poudre ne s’allume pas, un incident de tir courant.

Il faut démonter la cheminée et sortir la poudre avec un outil fin, puis il faut  utiliser un outil qu’on se fabrique soi-même: une tige de 5 à 10cm en fer,  enfilée dans une douille puis collé avec de la soudure à l’étain et dont l’extrémité est plate pour pousser la balle.  Le diamètre de la tige doit être inférieur  au pas de vis interne du trou de la cheminée, pour ne pas l’abimer. La douille sert d’appui pour pousser la balle sans se blesser la paume de la main.  Il faut simplement donner une courbure  à cette tige,  car la cheminée n’est pas dans l’axe de la chambre. On peut alors pousser la balle sans emdommager le pas de vis.