Lire l’introduction (en haut de la page) pour connaître les différents articles du blog et consulter la liste des articles .
Depuis peu, je suis passé du revolver à poudre noire au fusil à chargement par la bouche. Loin de moi, l’idée de renoncer aux revolvers, mais j’avais déjà un faible pour les pistolets monocoup: mon Patriot (marque MENDI) est certes « une daube », selon un armurier qui fait dans l’arme de compèt’ et qui me proposait un Lepage avec les qualités connue et reconnue de cette arme, mais ma daube est très sympathique et me plaît. Avec ce genre de « pétoire » qui a 25m place les balles dans le visuel, je prends du plaisir sans tomber dans la « 10 mania » qui guette le tireur, après quelques années passées au stand. J’ai traversé un bastaing de 7cm les « doigts dans le nez » (un essai avec 2g de PS2 et une ogive de 454, pas de calepin, mais une cartouche-papier de ma fabrication avec un enrobage de mélange cire/graisse). Pour ne pas tomber dans l’obsession du 10, je change fréquemment d’arme, ayant maintenant une collection variée. Il m’arrive cependant de sentir le désir de mettre les balles dans le visuel au 50m.
Attiré par la précision des « muzzleloading rifles » et leur mode de chargement original (ceci en général), je convoitais donc un de ces fusils qu’on appelle « plain rifles« , des armes dans la tradition Old West. Mon attirance me portait plus particulièrement vers certains modèles avec amorces et non avec silex, quoique ce genre de fusil à percussion ne me déplaît pas, notamment la version moderne du firestorm rifle de chez THOMPSON CENTER qui décoiffe. Le Hawken traditionnel a une esthétique parfaite. Certes, il n’aura pas la précision d’un Tryon, ou d’un Underhammer Vetterli qui, même fabriqué chez Ardesa, vaut dans les 1600 euros, tandis qu’en Allemagne on trouve un Underhammer Billinghurst (Vetterli) à 2600 euros, ou enfin un Bristlen A Morges Deluxe, vendu à 2400 euros,… des armes à poudre noire d’une précision indiscutable, mais dont l’esthétique tarabiscotée n’est pas recommandée pour la chasse. La conception du Bristlen, une fois qu’on enlève la « garniture » (qui n’est pas sans rappeler « les architectures de GAUDI »), est la même que celle du Hawken. Le galbé de la crosse du Bristlen est assez joli, mais ses volutes trop ouvragées de ses ferrailles sont plus ornementales que fonctionnelles. Il manque quand même à cette arme une pièce en métal en début de crosse, sous le canon, pour protéger l’orifice où l’on introduit la baguette de chargement: un défaut de conception, mais qui est d’époque. Quant à la poignée placée sous le fût et destinée à assurer la stabilité du tir, c’est un peu extravagant! Une canne pirsch me paraît plus fonctionnelle. Ce qui fait la différence de prix, c’est la qualité de la fabrication (c’est du pedersoli) et le côté un peu « pédant » de l’arme.
Voici l’adresse d’un site qui vous en dira plus sur les fusil à PN!
http://www.armes-a-feu.fr/anciensfusils.htm
Voici maintent une copie du Hawken, dont la sobriété, tranche avec le modèle précédent… peut-être un peu trop sobre !
Pour vous mettre en bouche (à feu) voici une vidéo qui montre le chargement du fusil avec un défaut important : le jeune tireur qui a « le coup de main », n’utilise pas l’entonnoir long qui permet à la poudre de descendre au fond du canon, sans coller aux parois (toujours un peu sales car malgré le calepin) . Dans la seconde vidéo, le tireur très à l’aise lui aussi, procède avec beaucoup plus de rigueur, sans lésiner sur la poudre (70 grains, soit plus de 4g de poudre noire! De l’explosif à l’état pur, avec des précautions à prendre! Une remarque, le fait de tasser la poudre comme il le fait, n’est cependant pas recommandé (la poudre ne doit pas être excessivement comprimée) ! voici donc un tireur qui prend le temps de tirer et qui dit lui-même qu’il lui faut 2mn 58 pour procéder au rechargement entre deux tirs . Voici donc 2 vidéos qui introduisent le sujet, et qui conduisent à la question sensible du rechargement de ces armes, tout à fait à contre courant des armes modernes car celles-ci ont comme objectif de réduire à presque « zéro » le temps de rechargement. Nous allons essayer de trouver un mode d’utilisation de l’arme qui tout en gardant le charme du « temps perdu », permet d’éviter le côté trop répétitif du chargement traditionnel.
Bon allez entrons dans l’univers du Hawken fabriqué par THOMPSON CENTER, « un des meilleurs fabricants de Hawken » actuellement. Le rêve !
L’achat de mon hawken lors d’une bourse aux armes
Je précise qu’en France, on ne trouve des Hawken Woodsman chez PEDERSOLI mais à prix très élévé et a contrario, des Hawken ARDESA en vente dans beaucoup d’armunerie en ligne et dont la finition est tout à fait basique! Je précise pour ceux qui ont encore des illusions, que certaines qualités d’armes à PN vendues à bas pris peuvent être « dangereuses ». Les THOMPSON CENTER qui sont précis et fiables et les plus côtés aux USA, ne se vendent plus chez MIDWAY FRANCE (ils étaient vendus à plus de 1300 euros) car l’importateur annonce qu’il n’est plus approvisionné. LYMAN (dont les canons sont fabriqués chez Investarm) produit le Great plains rifle et le Trade plains rifle, très proche du Hawken , mais sans le « patch box » , ce que je reproche également au Hawken de chez PEDERSOLI dont hélas, le fusil hawken présente des ornements en acier bleui au lieu du laiton. ). Investarm produit une belle arme avec un bon niveau de qualité et de performance. Les 3 pièces en laiton donnent à ses Hawken un cachet indéniable. On peut les trouver en France, bien que la vente se fasse essentiellement au USA, avec, ce qui est indispensable, la double détente Stetcher. Mais souvent, le nombre des rayures du canon est faible (8 et non 12) pour les modèles courants. Lavaux en vend un à 12 rayures en calibre 50, avec pas de rayures de 48″ recommandé, mais les ornements sont en « ferraille », ce qui donne au prix de vente de leur fusil un caractère très surestimé (plus de 500 euros).
Les achats sur Naturabuy me semblant des achats à risque (beaucoup d’armes bonnes pour la casse y sont vendues pour des armes en bon état), lors d’une bourse à Sedan, je succombais à la tentation d’un Hawken Woodman cal .45, de marque Investarm, avec un canon à 12 rainures (au lieu de 8), doté d’un stretcher ! Prix raisnnnable comparativement à ce qui se vend sur naturabuy! Je redoutais un peu l’encombrement d’un canon long et de son poids, mais ce Hawken légendaire me semblait être une arme équilibrée et maniable, avec un canon de 28″. Une arme qui n’est pas une Rolls, dans la catégorie des fusils à poudre noire: elle n’est destinée ni à la compétition ni à l’exposition, mais elle a une bonne réputation et un charme certain. L’arme dispose de pièces en laiton et notamment de cette boîte incrustée dans la crosse (le patchbox) très élégante et qui personnalise le fusil. Uberti, Pedersoli, ou Lyman fabriquent le Hawken en calibre 50 ou 54 mais leurs fusils me semblent trop sobres. En poudre noire la base de la crosse doit être renforcée et une crosse sans sabot en laiton, c’est une arme à PN mal équipée, exposée à des dégâts.
Ce n’est qu’un mois après l’achat, que j’ai retrouvé par hasard sur le site Repliques Old WEst les étapes de la transformation de ce Hawken par son ancien propriétaire: un article instructif pour ceux qui s’intéressent au Hawken Woodsman et à la problématique du fameux « ressort à boudin » qui a fait couler plus d’encre « sous les ponts » que la Joconde … (une métaphore osée, digne de Frédéric Dard)
http://repliquesoldwest.superforum.fr/t962-changement-de-la-platine-sur-une-hawken-investarm
C’est ainsi que j’appris d’où provenaient les accessoires de visée qui équipaient l’arme ainsi que la platine dont l’aspect un peu rustique m’étonnait: rien à voir avec les platines gravées et japées aux volutes prétentieuses. Si le changement de platine (avec le remplacement du fameux ressort à boudin) était une excellente idée, le dioptre que l’ancien possesseur de l’arme avait monté lui-même, est cependant un véritable sabotage ; une réparation est à faire, estimée à 100 euros chez un armurier! Le canon avait quelques traces de corrosion, depuis le départ de ce frère d’arme pour le Walhalla des poudreux; elles ont disparu en le débronzant et en le polissant. Aussi me suis-je empressé de procéder à une remise en valeur de toute l’arme, car la couleur du vernis était nettement plus jaune que le laisse penser de nombreuses photos du fusil que notre ami avait publiées: le voici sans le dioptre, avec les initiales de son ancien propriétaire, gravées sur la boîte, accompagné de mon Patriot (marque MENDI), avec un canon bleuit…
Poncée et reteintée en chêne moyen, avec une teinture au solvant, puis huilée, la crosse a pris une patine superbe, auquel le canon poli ajoute une élégance incontestable. Ayant l’avantage d’être doté d’un canon à 12 rainures et d’être équipé d’un dioptre, avec guidon Lyman, tous deux achetés chez Track of the Wolf (d’après l’article sur le site), ce fusil à poudre noire (avec amorce) répondait à mon désir de tenter le tir au 50m dans la tradition Old West, mais en utilisant la balle ronde calpinée du fait de son pas lent.
Si commence le tir avec des armes longues (à percussion), c’est parce que le tireur au revolver à poudre noire est nécessairement tenté de franchir le pas dans cette direction. Le désir de faire du tir à longue distance impose de s’intéresser aux performances des armes et aux dispositifs de visée spécifiques aux armes longues à PN . La visée donne une nouvelle dimension à la fois intéressante et originale au tir, qui n’a cependant rien à voir avec le tir pratiqué avec une lunette (ou un point rouge). Le travail de l’oeil reste primordial.
Passons de la partie sentimentale et commémorative à la partie technique
L’utilisation d’un « muzzle loading percussion rifle » n’est pas comparable à l’usage d’un revolver à poudre noire : c’est un autre univers qui commence et dans lequel je m’aventure avec la même tentation du mélange entre passé et modernité. Ces armes ne vieillissent pas, tout simplement parce qu’elles conduisent à la performance et disposent d’un équipement qui a traversé le temps sans décevoir les tireurs: le dioptre est un instrument rétro, magique et mystérieux à la fois, toujours pratiqué et dont j’ignorais tout. Pour les tireurs avertis, c’est l’instrument incontournable du tir de précision. Alors avançons donc dans cette voie !
Je lis sur les forums quelques avis sur les armes à poudre noire en général : « La technique de chargement est longue, complexe et délicate. Suivant le type d’arme utilisé, un chargement est une véritable cuisine si l’on veux arriver à aligner des points lors d’une épreuve de tir. Sans oublier la vaisselle obligatoire aprés chaques scéance de tir (pas juste un coup d’écouvillon dans le canon): démontage de l’arme puis nettoyage-lessivage integral ; généralement, aiment la poudre noire ceux qui aiment les antiquités, les machines à vapeur, les véhicules d’avant guerre, bref les trucs qui obligent à mettre les mains dans le cambouis et qui marche bizarre… » – Boff, je ne suis pas un fanatique du cambouis et de la graisse ! « Ces armes sont extrêment longues à recharger; personne n’imaginerait pouvoir s’en servir pour autre chose que décorer… « – Ah bon! » « Permettre l’usage d’une vrai arme, plus dangeureuse que les autres, sans réglementation est assez … stupide! ça entraîne forcément des accidents! Mais bon, pensons aux jeunes ou aux vieux qui veulent uniquement faire de la collection ».
Ces discours sur la sécurité ont de quoi nous « gonfler »! Il n’est pas un seul endroit où se réfugier pour échapper aux partisans du tout état et de ses mesures sécuritaire, des frileux et des étatistes qui infiltrent même le monde des tireurs. Oui la poudre noire est explosive, oui les armes devraient ne pas être dangereuses, ni même tirer ! Le mieux seraient que toutes soient neutralisées! Oui, il n’y a qu’au cimetière qu’on ne risque plus rien!
Un conseil, si vous partez avec cet « équipement » au stand, vos femmes vont devoir vous amener des oranges quand vous serez en garde à vue, car depuis la révolution française, le citoyen n’a le droit de transporter que sa carte d’identité, sa carte bancaire et sa carte de sécu: un simple canif peut vous valoir les pires emmerdements! Quant à la marseillaise, « aux armes citoyens », c’est juste pour mettre de l’ambiance sur les stades de foot ! Il faut désormais chanter « aux urnes citoyens… » pour montrer que vous avez compris ce qu’est la « vraie citoyenneté », version 2013 !
1ère précaution : le danger de la manipulation de la poudre noire en vrac
Le risque le plus important avec les armes à poudre noire découle prioritairement de la manipulation de la poudre elle-même; celle-ci étant un explosif qui n’est pas protégé dans une enceinte hermétique (la cartouche métallique) comme c’est le cas des munitions modernes, le risque d’embrasement de la poudre existe et fait planer une menace pour l’utilisateur maladroit (fumeurs et bricoleurs imprudents s’abstenir) . La préparation des balles et le stockage de la poudre doivent se faire à l’abri de toute flamme. Pour cette raison l’utilisation des poires à poudre ou cornes à poudre (les contenants traditionnels de la poudre noire en vrac) est progressivement bannie pour imposer l’utilisation de doses de poudre ensachées individuellement (dans des dosettes en plastique) . Ces dernières, vendues en armurerie sont très chères, mais les éprouvettes de pharmacie moins chères sont recommandées: on trouve également des éprouvettes en plastiques à usage des vétérinaires qui sont bon marché.
Seconde précaution: un nettoyage rigoureux en cours de tir et après le tir
Il ne faut pas perdre de vue que la poudre noire encrasse beaucoup le canon et l’encrassement altère la précision. Les groupemnts se dispersent. Deux méthodes sont pratiquées : l’utilisation de calepins (patchs) est courante et devrait permettre de faire « 13 » tirs sans avoir à faire un nettoyage au tire chiffon. L’autre méthode consiste précisément à passer le tire-chiffon dans le canon après chaque tir, ce qui est facile (il faut une bonne baguette tire-chiffon qui retient bien le carré de toile au moment de l’extraction de la tige): on en trouve partout. J’ai essayé cette méthode recommandée par un tireur expérimenté et la conclusion s’impose: le tire chiffon est l’instrument incontournable! Cette baguette de nettoyage est terminée par un embout cranté en cuivre qui, emballé par le tissu, enlève les dépôts de graisse et de poudre brûlée bien mieux que tout autre procédé, c’est « radical »! Par contre, le nettoyage du canon avec le calepin ne ramasse que partiellement la saleté, je dirais même qu’il en laisse encore beaucoup, mais cela fonctionne bien. Les techniques destinées à répondre à un gain de temps et d’effort doivent céder le pas devant l’exigence du travail soigné, garantie pour conserver les groupements. Au demeurant les calepinns sont chers (certains les fabriquent, comme cela se faisait à l’époque: les vieilles chemises font l’affaire).
1er type d’incident de tir : le tire chiffon qui se bloque dans le canon
Lors d’une de ma seconde séance de tir , la baguette tire-chiffon et le petit carré de linge se sont bloqués systématiquement dans le canon! La solution qui m’a été recommandée, mais que je la déconseille (car si le baguette résiste, c’est l’explosion) : l’ejecter avec un peu de poudre noire introduite par l’orifice de la cheminée qu’on fera exploser comme s’il s’agissait d’une balle. Dans mon cas, il a fallu se mettre à deux pour extraire la tige en acier (une tige en bois se serait cassée). En principe, l’embout est prévu pour une arme de calibre 45 et de type d’incident demande une explication en cours d’étude ! Ce qui prouve que la poudre noire ne s’improvise pas. Il faut être conseillé! En principe les baguettes tire-chiffons sont bien adaptées, mais il est possible d’ajuster leur embout en laiton avec une meule (pour reduire légèrement son diamètre), puis de lui redonner ses « crans » avec une lime diamantée fine et une perceuse sur laquelle on place l’embout pour le faire tourner à grande vitesse.
J’en profite pour dire deux mots sur le nettoyage des armes, indispensable après le tir. Le traitement à l’eau bouillante + produit de vaisselle (ou le pétrole, ou le White spirit), se fait facilement sur un fusil à poudre noire: on enlève la cheminée, on place le canon debout dans un seau, puis on passe plusieurs coups d’écouvillon nylon dans le canon, on rince (à l’eau chaude, sinon on reprend du produit propre), puis on sèche impérativement, car l’humidité et la vapeur restent dans le canon : j’utilise un écouvillon en cuivre tout écrasé, que je visse à l’extrémité de la baguette et sur lequel j’enroule une bande de papier essuie (qui s’accroche et ne tourne pas). Le papier, chose importante, est enroulé dans le sens compatible avec le sens de la rotation de la baguette et je tourne celle-ci en fond de canon dans le sens qui n’est pas celui du dévissage de l’écouvillon… je vous laisse réfléchir! Il ne faut surtout pas trop mettre de papier, car celui-ci resterait dans le canon. Ceci permet de faire un nettoyage parfait du fond de canon. Un coton tige dans l’orifice de la cheminée et un coup de sèche cheveux, c’est terminé ! Mais pour ceux que le nettoyage rebute, voici une autre solution:
http://www.jidenet.com/astuce-bricolage/pn-nettoyage/3118/
2ème type d’incident de tir : l’erreur de chargement
Avec ce genre d’ arme, il y a le risque de faire une erreur de chargement. Dès les premiers tirs, il m’est arrivé d’oublier de mettre la poudre, ceci en raison des conditions de tir, car il faut bien le dire, les pas de tir sont parfois emcombrés par des tireurs qui bavardent et la sérénité n’est pas toujours au rendez-vous. Mettre la balle en oubliant la poudre, ou mettre 2 balles, ou mettre une double charge de PN, tout est possible ! Ce qui veut dire que le tir avec une telle arme à PN est déconseillé aux personnes distraites: il faut être très méthodique et ma première erreur m’a incité à la plus grande rigueur! Sans parler des problèmes liés à l’allumage défectueux… Toutes ces précautions rendent l’utilisation de ce genre d’arme assez délicate. » Comment sortir une balle de calibre 454 logée au fond d’un conduit de 80cm de long et de 11mm de diamètre, quand celle-ci est rentrée en force (sans toutefois taper comme un forcené sur la tige de chargement) ? Lors des premiers incidents, j’étais un peu abattu face à la problématique!
1/ A ma première erreur, en 2012, faute d’avoir l’information adéquate, j’avais tenté de sortir la balle bien enfoncée dans le canon du « patriot » cal 45 en utilisant un extracteur de balles de ma fabrication, en vain! En désespoir de cause, j’avais chauffé le canon (avec un petit chalumeau butagaz) à la température de la fonte du plomb: résultat, la balle fondue était sortie « les doigts dans le nez », mais je craignais que la chauffe ne déforme le canon, ce qui n’a pas été le cas. Depuis mon Patriot jouit d’une esthétique particulière avec un canon bleuit et des irisations qui font mon bonheur, car j’en ai profité pour le bleuir entièrement. A ne pas renouveler trop souvent. je précise que la température de chauffe se mesure notamment à la couleur que prend le métal. mais aux premières rayures, j’ai dû le repolir.
2/ Le second incident, survint avec le Hawken, lors du 1er tir également! Fort heureusement un tireur expérimenté me donna le mode d’emploi : il suffisait de démonter la cheminée, de remplir de poudre fine (PNF2) la petite cavité située à la base de celle-ci, ce qui se fait facilement: on tapote alors le canon pour que la poudre descende dans cet orifice jusqu’au coeur du canon; on renouvelle l’opération jusqu’à ce que la poudre ne descende plus (ça ne dépasse pas un 1/2 g environ); on laisse un peu de vide pour que la cheminée puisse être revissée. on met une amorce et on tire. la balle en effet sortit sans difficulté.
Par bonheur, les balles n’arrivent jamais en fond de canon car il existe un espace prévu et réservé à la poudre (avec un orifice assez large visible à l’endoscope) qui permet de stocker suffisamment de poudre pour éjecter la balle quand elle explose. Nos anciens n’étaient pas imprévoyants. Depuis, je sais que cette façon de sortir une balle vaut également pour tout objet qui reste bloqué dans le canon, notamment le papier ou un morceau de chiffon. Par contre en cas de projectile bloqué, je mets en garde: une balle qui bloque à mi-chemin, demande des précautions; il ne faudrait pas faire exploser le canon ! Ce problème n’existe pas pour les revolvers, car on peut introduire une tige courbe dans une chambre en passant par la cheminée, mais attention de ne pas endommager le filetage de celle-ci. Ce moyen permet de sortir le projectile (et la poudre) .
Les premières séances de tir ont été consacrées à un entrainement aux différents gestes qu’il faut intégrer pour tenir une cadence de chargements alterné de tirs, sans multiplier les incidents et sans oublier une étape. Autant dire que le tir s’est déroulé sans précipitation ! Rien à voir avec le tir de mes voisins de stand qui vidaient leurs chargeurs généreusement… mais les déconvenues n’ont pas altéré mon attirance pour l’arme, quand j’ai pu me servir d’une canne pirsch pour les premiers tirs. A quoi bon s’imposer des poses inconfortables et tenter des exploits qui n’ont d’intérêt que pour le défi, quand l’intelligence nous conduit à créer des outils qui sont efficaces: la canne pirsch me donne une relative stabilité au tir debout, surtout quand l’arme est lourde.
3ème type d’incident de tir : la baguette pousse balle qui reste dans le canon
Un incident aussi saugrenu n’est pourtant pas impossible, car la baguette dépasse à peine du canon et lors de l’épaulement, on ne la voit plus. Il suffit de l’oublier après voir enfoncé la balle et votre fusil à poudre noire se transforme en arbalète: selon un membre du club, cet incident est arrivé dans le passé et la baguette s’est envolée… sans dommage pour l’arme, heureusement, mais (l’histoire est vraie) on n’a jamais retrouvé la baguette qui a dû sortir du stand de tir !
4ème type d’incident de tir : les mauvais départs de feu, attention danger !
L’amorce claque, mais le coup ne part pas : il faut impérativement attendre! Gardez l’arme pendant une minute environ en orientant le canon pointé vers la cible : il se peut que ce soit un «long feu» (la poudre a été allumée mais pas assez pour embraser toute la charge et c’est une cause d’accident grave, quand le coup part, 30 seconde après que l’amorce a explosé. C’est très fréquent, et dans ce cas, poser l’arme sur la table de tir le temps de changer d’amorce, sans quitter la direction de la cible.
1ère possibilité : vous avez oublié de mettre de la poudre dans la chambre !
2ème possibilité : vous avez bien mis la poudre dans la chambre, mais l’allumage ne se fait pas, pour des raisons diverses. Dans ce cas, il importe d’attendre au moins une minute, puis de remettre une amorce pour tenter une nouvelle mise à feu… Si le coup ne part toujours pas, à la 3ème amorce, ça se complique : il va falloir procéder comme pour une absence de poudre, mais avec précaution. Il faut enlever la cheminée (ça ne se fait pas sur le pas de tir sans prévenir les autrres tireurs… ) et mettre un peu de poudre pour favoriser la mise à feu.
3ère possibilité : la cheminée est bouchée. Cela se produit parfois après le tir de plusieurs barillets, quand l’arme a bien été salie par les tirs précédents. Dans ce cas, utilisez un trombonne fin pour la déboucher . Puis remettre une nouvelle amorce sur la cheminée et tirer.
5ème type d’incident de tir : une double dose, quand le tireur, distrait par…, rajoute soit une charge de poudre, soit une seconde balle!
Pour éviter cela, on fait une marque sur la baguette pousse-balle pour s’assurer que le chargement est normal; ce qui veut dire qu’avant de charger, on vérifie en introduisant la baguette dans le canon: si la marque vient à la bouche du canon, le canon est vide. Cela n’exclut pas une erreur de chargement qui pourra survenir ensuite. C’est pourquoi, je préconise un véritable « rituel » de chargement: avant de charger, je place les différents ingrédients sur la table prêt pour un tir: une seule dosette, une seule balle collée par un peu de graisse sur le calepin (ça lui évite de s’envoler). Je peux ainsi contrôler le chargement. Chacun a son moyen de contrôler le chargement. Si on place dans le canon des cartouches papier (sur des fusils et pistolets monocoup à PN, il est essentiel de n’utiliser que du papier totalement combustible, qui ne laisse pas de résidu, sinon les résidus sont poussés en fond de canon lors du nettoyage et forment un bouchon qui empêche la mise à feu). La bonne méthode est dans ce cas de procéder selon la méthode de l’époque, en déchirant le papier de la cartouche (mais il faut alors se servir de l’entonnoir) pour faire descendre la poudre, puis de mettre la balle en la forçant, mais quel est alors l’intérêt d’une cartouche papier?
A ce type d’incident est associé l’obstruction du canon qui conduit aux accidents graves : dans ce cas on risque l’explosion du canon.
Les techniques de chargement des fusils à PN
1er point à connaître: le calibre de son arme
Le calibre d’une arme à feu désigne le plus souvent le plus grand diamètre de ses projectiles (mais aussi parfois celui du canon) . Dans le cas des canons rayés il est alors mesuré soit au fond de rayures (gorge), soit au sommet (crête, cloison) des rayures (le terme rainures convient mieux). Pour mesurer le calibre d’un canon et vérifier son adéquation à la balle (ou aux chambres d’un révolver), on utilisait le soufre technique. Actuellement on propose le CERROSAFE, un métal qui fond à base température, très liquide, et qui ne pose aucun problème de collage, avec quelques précautions (un petit graissage préalable). En vente chez MIDWAY france. Par contre il faut démouler au bout d’une demi heure (le métal étant solidifié et légèrement retracté) , mais après une heure, il reprend son volume et bloque dans le canon. A la différence du soufre il ne casssera pas une fois solidifié et en cas de fausse manoeuvre, il faudra chauffer !
(http://tiroccitan.forumactif.com/t4759-empreinte-de-chambrage)
Le soufre technique se vend sous la forme de poudre de soufre (ou fleur de soufre) de couleur jaune pâle. On en trouve en droguerie en ligne (« Comptoir de la droguerie » ou « Mon droguiste » , sur internet) , car les drogueries se font rares. J’en ai trouvé 1 kg chez un droguiste des Ardennes, un survivant dans cette profession qui disparaît). La poudre mise à chauffer dans une petite casserole s’est rapidement mise à fondre en prenant une couleur ocre-orangé. Il suffit alors de passer un papier légèrement gras dans le canon, puis de verser le soufre liquide dans celui-ci. La prise est rapide, mais avec une petite rétraction centrale qu’il faut combler avec un petit supplément de coulée. Comment sortir d’un canon ou d’une chambre l’empreinte quand elle est refroidie ? Sur un canon long, fermé côté cheminée, il est impossible d’introduire une tige pour pousser le cylindre de soufre. Il faut alors le tirer: la solution consiste à introduire dans le canon une rondelle de métal (pour boulon), attachée par un fil d’acier ou de cuivre (bien le torsader), puis de bourrer une boulette de papier un peu gras autour du fil, contre la rondelle. Il empêchera le soufre de couler et maintiendra le fil au centre du canon. Ensuite on pousse le tout à 8cm environ dans le canon, on coule le soufre et une fois sec, on sort la carotte en tirant sur le fil d’acier. Si le soufre pénêtre dans le canon, et fait des coulées internes, il va faloir sortir ces coulées ! Il faudra alors les décoler et les casser avec la tige de chargement, puis faire simplement tomber les morceaux, car le soufre une fois sec est cassant et friable. Si toutefois un bloc de soufre se forme, il faut le pousser au fond et procéder comme s’il s’agissait d’une balle en tirant une petite dose de poudre. L’utilisation de l’endoscope est alors utile pour vérifier que le canon est propre.
On peut également procéder avec de la parafine, mais elle est plus tendre et plus liquide. Elle s’inflitre plus facilement dans le canon malgré le tampon en papier autour du fil. Par contre la cire est plus facile à nettoyer, car elle fond à la température de l’eau bouillante. Pour nettoyer le canon, vous enlevez la cheminée et vous versez de l’eau bouillante, jusqu’à obtenir une eau claire qui s’écoule par la cheminée. Cette méthode est efficace, même avec un canon complètement bouché par la cire et vous assure un nettoyage radical du canon!
Je vais préalablement tenter de vérifier avec un pied à coulisse le calibre du Hawken Woodman investarm, en sachant qu’il est inscrit cal.45 sur le canon: voici les résultats de la mesure du diamètre de la carotte (méthode de la parafine coulée). Ces mesures varient selon que le pied porte sur les crêtes ou les fonds, les résultats varient entre 11,43mm de crête à crête et 11,65mm de fond à fond. du coup la moyenne est 11, 50, ce qui correspond au calibre 451 (11,45mm), pour une balle qui n’est pas forcée (avec calepin) et 454 (11,53mm) pour une balle qui sera forcée (sans calepin). Il faut faire des essais et voir dans quel état est le calepin et quel est le groupement obtenu, la hauteur du tir… etc.
Le « pas de rainures » (rayures): que signifie l’indication « 1-16 »?
Le rainurage désigne le processus de fabrication de rainures hélicoïdales par l’alésage du canon d’une arme à feu. Ces rayures font tourner le projectile sur lui-même autour de son axe longitudinal, cette rotation permettant la stabilisation gyroscopique et améliorant du même coup sa stabilité aérodynamique et sa précision. Voici deux modèles de canons rayés : le second à rayures « octogonales ». Dans certains le taux de rotation augmente le long du canon, il est alors dit « progressif ». Un taux de torsion qui diminue n’est pas souhaitable car ne peut pas stabiliser la balle.
Le pas est simple à décrypter, un pas de (1/16) ou (1T/16) ou encore (1-16), est indiqué en pouces et veut simplement dire que la balle fait un tour sur elle même en 16 pouces d’avancement linéaire, soit donc un tour sur 16 pouces de longueur (40,6cm). Un « inch » correspond à 2,54cm. Un pas de (1/16) est donc bien plus rapide qu’un pas de 1/60, pour lequel la balle fait un tour sur 60 pouces de longueur. Parfois la simplification va encore plus loin: un pas de (60), correspond à un pas de (1/60), c’est à dire que la balle fait un tour sur une distance de 60 inches . Officiellementsur les sites de VPC (vente par correspondance) , les catalogues en ligne constructeur, les pas sont donnés en pouces. Vérifier si la notation est en pouces ou en centimètres, ainsi un pas de 1/10 pouces = un pas de 1/25,4 cm .
Voici ce que nous dit Wikipedia :
« Le rainurage désigne le processus de fabrication de rainures hélicoïdales par l’alésage du canon d’une arme à feu. Ces rayures font tourner le projectile sur lui même autour de son axe longitudinal, cette rotation permettant la stabilisation gyroscopique et améliorant du même coup sa stabilité aérodynamique et sa précision.
Le Royal Ordnance L7. Microrayures d’un canon de fusil tirant des .35 Remington.Les rayures sont décrites par leur vitesse angulaire, souvent exprimée grâce au « taux de rotation » qui est la distance que le projectile doit parcourir pour achever un tour complet, par exemple « 1 tour en 10 pouces » (1:10 pouces) ou « 1 tour en 30 cm » (1:30 cm). Une distance plus courte indique un taux de rotation plus rapide, ce qui signifie que, pour une vitesse linéaire donnée, le projectile aura une vitesse de rotation sur lui même supérieure.
La masse, la longueur et la forme d’un projectile déterminent le taux de rotation nécessaire à sa stabilisation – les canons destinés à des projectiles courts et de gros diamètres comme des balles de plomb sphériques ont des rayures au taux de rotation faible, par exemple 1 tour en 48 pouces (122 cm)[1]. Les canons destinés à tirer des balles longues de petit calibre, comme les balles à ultra-faible traînée, 80 grains, calibre .223 Remington (5,2 g, 5,56 mm), ont des taux de rotation d’au moins un tour en 8 pouces (20 cm). Dans certains le taux de rotation augmente le long du canon, il est alors dit « progressif ». Un taux de torsion qui diminue n’est pas souhaitable car ne peut pas stabiliser la balle. Les projectiles très longs, tels que les obus flèches, peuvent requérir des taux de rotation démesurément élevés car doivent être extrêmement stables. Ils sont souvent tirés d’un canon lisse donc mis en rotation par d’autres moyens que grâce à des rayures. »
Comment calculer le pas de rainures ?
(http://www.cible-et-plateau.fr/tir/files/Calcul-du-Pas-de-Rayures.980.pdf)
1- Placer un écouvillon sur la baguette. Enfoncer la baguette dans le canon (jusqu’au départ des rayures). Mettre une étiquette comme repère sur la baguette au niveau de la bouche du canon.
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2 – Tirer la baguette tout doucement jusqu’à temps que celle-ci fasse un tour complet (c’est à dire que ton étiquette ait fait un tour complet).
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3 – Une fois le tour complet effectué, mettre une deuxième étiquette sur la baguette au niveau de la bouche du canon (il ne faut pas que la baguette sorte du canon).
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4 – Mesurer l’écart entre les deux étiquettes. Prendre la mesure en cm obtenue, puis la divisée par 2.54 (longueur d’un pouce en cm) pour obtenir le pas de rayures en pouces.
Objection d’un tireur : » Vu l’imprécision de cette méthode, il n’est pas étonnant d’avoir des résultats légèrement différents en refaisant plusieurs fois la manipulation. Ceci dit, la plupart des canons récents ont un pas de rayures correspondant à un tour pour un nombre entier de pouces. Il faut donc tomber sur un nombre entier. Enfin il n’est pas certain qu’une erreur d’un pouce en plus ou en moins ait une influence majeure sur le choix du projectile idéal par rapport à la mise au point d’un chargement idéal ». Voilà : c’est dit! Mon objection : cette méthode est fumeuse, extrêmement imprécise, voire impraticable! L’iéal, c’est de trouver le pas sur des sites internet;
A quoi sert de connaître le pas d’un canon ? La réponse est simple : plus l’ogive est lourde, plus le pas du canon doit être court (rapide) – et non le contraire. Une ogive lourde a besoin de tourner vite pour être stabilisée.
- la formule de Greenhill : L = 150 X D² / RL: longueur du projectile en pouces
D: diamètre du canon a fond de rayure en pouces
R: pas de rayure en pouce
150: constante
180: au dessus de 823 m/s
Voici quelques échanges entre poudreux qui témoignent de l’imporrtance de la prise en compte des pas de rainures:
« Les pas rapides 1T/20# voire 1T/16# sont reservés aux cal .40 et .45 et pour tirer des balles à compression (type Loverin ) ou PP (paper patched) elles sont lourdes aussi (500 à 600 grains en cal.45), mais c’est fait pour tirer trés loin (de 500 à 1000 m). Le davicroquette en cal.32 , tire lui une balle ronde calepinée : il lui faut un pas long ( >48#) le # c’est pour pouce, j’ai pas trouvé de signe spécial pour l’écrire. »
« Ce qui veut dire que, par exemple, un Kentucky Pedersoli avec un pas de 1,20m ne pourra tirer que de la balle ronde. Contrairement au Gibbs avec un pas de 406mm (soit 16 »), qui lui pourra tirer des balles ogivales lourde. Et je ne parle même pas des Kentucky Ardesa avec des pas de 1660mm!!
« Par contre le Country hunter de Pedersoli à un pas de 860mm (environ 34 ») pour du calibre .50. Est-ce que ce pas est suffisamment court pour tirer de la balle lourde?
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« Celui là est fait pour les balles à sabot , c’est une spécialité US , ils chassent maintenant à la PN , non pas parce qu’ils aiment ça, mais parce que la saison de chasse à la PN est plus longue que pour les armes PSF !
« De même, un jour j’ai vu un gars au stand tirer de la balle ogivale (environ 230gr de mémoire) dans un Hawken .45 (avec un pas de 1200mm) à 50m. Est-ce aberrant ?
Ces échanges montrent qu’avec l’étude des pas de rainures, nous entrons dans un domaine qui demande une culture très pointue concernant les armes à poudre noire. Chaque tireur doit au moins apprendre à connaître son arme : calibre, pas de rainures, type de balles et de chargement possible. Certains site nous invitent à aller plus loin dans cet approfondissement, tel celui-ci : mais il faut un diplôme d’ingénieur en balistique pour le digérer.
http://www.tircollection.com/t1740p45-le-pas-de-rayure-des-canons
Pour ce qui est du pas de rayures du Hawken, les indications trouvées sur le net portent le plus souvent sur des Hawken Ardesa. La marque Investarm est moins connue. je vais donc appliquer la méthode indiquée plus haut.
Le problème du pas de rayure est complexe, car cette indication se conjugue avec le type de chargement que l’on va choisir, qui lui même reste déterminé par le pas et par les options possibles selon ce pas.
Quelle balle et quel chargement ?
Si on veut résumer, il y a grosso modo 4 modes de chargement des balles, qui vont avoir une incidence sur le calibre de celles-ci: le tir à balle ronde calepinée 2/ le tir à balle ronde forcée 3/ le tir à balle miniée qui est spécifique 4/ le tir à balle à compression ou maxi balle.
http://www.tirmaillyforum.com/mildot/printview.php?t=130628&start=0&sid=92ad997dbbafc1a25543ce0138381258
La pratique du tir avec les armes à chargement par la bouche demande de la rigueur, de la concentration et impose presque un rituel d’utilisation et d’entretien. Bien des tireurs le disent. Il y a plusieurs façon de charger une arme de ce type, mais de toute façon l’usage de ces armes est complexe et demande une période d’entrainement pour bien intégrer les gestes et leur succession.Sur ce Hawken de Thomson Center à silex, la baguette de chargement, comme c’est le cas sur toutes ces armes, est placée sous le canon. Cet accessoire est indispensable, par contre il faut également avoir la baguette de nettoyage et l’entonnoir long. On ajoutera des éprouvettes pour y mettre la poudre (j’ai acheté les miennes chez un vétérinaire), des chiffons et tout un matériel personnel (maillet, pousse-balle fabriqué maison, etc). Bref un équipement qui peut devenir encombrant, aussi faut-il trouver des solutions pour avoit tout à portée de tir!
1/ Le tir à balle ronde calepinée, un standard recommandé
Voici ce qu’en qu’en disent quelques tireurs :
« Balle calepinée sans hésiter avec une bourre en couscous! Je ne tire que de la balle calepinée après avoir débuté à la balle forcée que j’ai très vite abandonnée. Le calepin offre les avantages suivants :
– aucun risque d’emplombage-
– nettoyage du canon après chaque coup
– facilité de chargement: la balle descend sans forcer.
– meilleure précision : le calepin épouse les petits défauts de la balle et du canon.
« Quand je charge le Shenendoah ou le Hawken avec de la Suisse 2, à boulet forcé (je ne parle pas des miniés!), je ne tire pas 10 coups sans avoir besoin du maillet pour enfoncer le boulet. à cause des résidus qui bloquent. Par conséquent le nettoyage est facilité avec balle calepinée. Je trempe les calepins dans ma graisse maison liquéfiée au bain marie. Si le calepin est trop fin, il entraîne une mauvaise prise de rayures et la dispersion est à la clef… Pour les draps de lit, attention à n’utiliser que les bords de draps non usés… sans cela le calepin est trop fin. Aprés le tir, on doit retrouver tes calepins à moins de dix metres: ils ne doivent pas être troués. On doit enfoncer calepin et balle sans trop forcer. Pour du gros calepin j’utilise du jean. Comme dit plus haut on peut utiliser tout ou presque pour lubrifier le calepin, mais d’expérience, c’est la graisse maison qui donne le meilleur résultat. (…)
» Je dirais: balle calepinée à fond ! Pas besoin de trop se prendre la tête avec la taille de la balle. Il faut juste trouver le tissu qui va bien. Un peu de recherche au début, mais rien de bien compliqué. Il faut récupérer les calepins pour les examiner: il ne faut pas qu’ils soient trop abimés. L’avantage du calepin est que ce dernier nettoie ton canon à chaque rechargement. Donc tu peux tirer longtemps sans perte de précision. Perso, je lubrifie mon calepin au WD40, ça marche très bien. Un peu de semoule pour isoler le calepin de la poudre et c’est parti mon kiki! Pour le woodsman, j’ai connu un gars au club qui en avait un, et ma foi ça tirait pas mal du tout! Les canons Ardesa sont relativement bons, il faut juste adapter son calepin car les tolérances au niveau du calibre sont un peu large ».
« Le diamètre du boulet doit correspondre au diamètre du canon au bout des rayures (crêtes). L’épaisseur du calepin à la profondeur des rayures, ça c’est l’idéal. Après dans la pratique on peut négocier à la baisse le diamètre du boulet et augmenter l’épaisseur du calepin. » « L’épaisseur des calepins varie de 0,10 à 0,40 mm. Le but est que ça rentre un peu en force dans le canon d’un coup de maillet (un coup… pas 3 ou 4). Ensuite, tu t’apercevras qu’un moule et un four à plomb (pas cher chez Track of the Wolf) sont vite amortis et que les balles sont beaucoup plus régulières, et par conséquent, les tirs aussi ! …
« Contrairement à ce que dit « X », je pense qu’un boulet doit avoir le diamètre du sommet des rayures, c’est un peu gros. Tu vas en chier pour le pousser tout au fond! L’idéal serait de récupérer quelques boulets de ces deux tailles et ensuite, tu fouines dans les chiffons …. Attention pas de tissus en matière synthétique, que du naturel donc du coton (ou du lin). Évites le tissus de T-shirt qui ne sont pas assez serrées. Tout ce qui est chemise, draps, rideaux, ou nappes, ça ne va pas mal. Ne pas mettre de calepin trop gros pour compenser une balle trop petite. A l’expansion, la balle n’arrivera pas à choper les rayures et la précision sera pourrie…. Personnellement pour mon pennsylvania, je mets des boulets de .445″ (Lee) et un calepin de 0,014″. «
« J’humidifie le calepin avec du WD40 et une douille de 7,65 de semoule entre la poudre et le calepin ».
« Les fusils de calibre 45 donnent en général d’excellents résultats en balles calepinées , on a par exemple dix huit fois des champions d’europe en fusils de calibre 45 avec un pas de 48 pouces genre Hawken depuis 1976. Les fusils de calibre 50 semblent plutôt prévus pour le tir à balles courtes à compression du type « plains bullet » de Lyman ou de la maxi balle genre Thomson Center . Mais cela ne veut pas dire qu’il est impossible de tirer avec des balles courtes à compression dans ces armes à pas de 48 pouces en calibre 45 ! On peut obtenir d’excellents résultats à condition d’adapter la charge de poudre et en procédant alors à des essais en cible ; on partira de 1,7 gramme puis 2 grammes et ensuite 2,5 grammes et on ajustera en fonction du résultat qui sera variable suivant la marque et le type d’arme détenu . Le Hawken de chez Ardesa à un pas de 48 pouces, comme chez Uberti et chez Armi sport, mais on trouve des armes avec un pas de 20, 32, 46 ou 66 pouces suivant les modèles; le 46 pouces étant le plus standard et le plus adapté aux deux types de balles.
2/ Le tir à balle forcée
Les partisans de cette méthode sont rares:
« Avec la balle forcée, il y a souvent des problèmes après quelques tirs à cause de l’encrassement. La balle force vraiment trop et le chargement devient difficile. Il faut alors passer un coup d’écouvillon dans le canon tous les 4 à 5 coups (selon le type de poudre utilisé) »
« Le tir au calepin versus (contre) balle forcée, c’est souvent plus une affaire de conviction que le résultat d’essais sérieux. Pour ce qui est des canons prévus pour balles forcées, j’ai une carabine originale qui n’accepte que les balles forcées. J’ai renoncé à compter le nombre de rayures tellement elles sont fines et nombreuses. L’introduction des balles en .735 est très facile, les rayures s’imprimant dans le plomb sans effort et sans déformer la balle. En utilisant des bourres lubrifiées pour calibre 12, il n’y a pas de nettoyage entre les coups. Le profil des rayures n’a cependant pas de rapport avec celles de chez Lothar Walther, mais bon… on ne peut rien affirmer pour une arme sans essais comparatifs.
3/ Le tir à balles « minié »
La balle minié est un projectile tout à fait spécifique dont la jupe s’élargit dans la canon. elle a acquis sa réputation de balle redoutable au cours de la guerre de Secession, par les blessures graves qu’elle causait. Il faut d’abord consulter des sites qui lui sont consacrés.
Je cite un forum: « Tout d’abord : une balle minié , c’est une balle à base creuse dont l’expansion permet de prendre les rainures; elle n’est pas forcément très lourde pour son diamètre. Son domaine de prédilection c’est le cal.58 , poids de 450 à 570 grains. Les pas de rayures les plus fréquent 1T/48# pour l’enfield Mle 58 (orig. et PH) à 1T/72# pour les enfields /springfields 3 bandes, avec aussi des répliques en 1T/66# et j’oubliais le Zouave 1T/60#. Tout ces pas sont bons, il suffit de trouver la balle et la charge qui conviennent. Les meilleurs sont des fusils à profondeurs de rayures progressive. En cal.45 la balle minié est souvent associée à un pas plutôt lent, comme pour le cal.58. « http://forum.poudre.noire.free.fr/viewtopic.php?f=2&t=4524
Avis contradictoires, qui méritent d’être exa-minié si j’ose dire :
« L’intérêt de la balle ronde est de permettre des tirs tendus sans correction aux distances normales du tir de chasse soit moins de 100 yards, grâce à sa vitesse avoisinant les 600m/s en chargement chasse (450/500 en chargement tir). Il est impossible d’atteindre de telles valeurs avec une balle Minié; la charge maximale avec une minié de petit calibre pouvant être estimée à 3.5/4gr soit une vitesse proche ou légèrement supérieure à 400m/s (…) De-ci, de-là, on voit ressurgir la Minié en « petit » calibre, mais le plus souvent c’est en discipline Vetterli, avec des armes type Bristlen ou Tryon creedmore, à pas moyen ou court. En pas long, je pense qu’il y peu d’espoir en dessous de 3g de poudre vive avec une balle plutôt courte d’un poids de l’ordre de 250gr (moins si possible), car il faut compenser la faiblesse de vitesse de rotation par la vitesse de translation. Ce n’est pas un hasard si la REAL et la maxi-balle ont très vite été utilisées en remplacement de la balle ronde par le chasseurs US dans des armes type Hawken au pas d’1.20M, avant l’arrivée des in-line et des balle à sabots en plastique. Si mes souvenirs des catalogues Thompson center des années 80 sont bons, la part belle y était faite aux balles rondes, aux maxi-balls et à l’équivalent TC de la REAL mais pas ou peu à la Minié. Suivant leur exemple, je reste très circonspect sur l’intérêt de cette balle avec des armes longues type Hawken/ Kentucky. … http://forum.poudre.noire.free.fr/viewtopic.php?f=31&t=2438
« Rien n’empêche d’utiliser des balles lourdes (Maxi Ball ou Minié) dans une arme prévue pour des balles rondes (en dehors des compétitions). Ce qu’il faut retenir, c’est que pour tirer « loin » en PN (100 m et plus) il faut utiliser des balles lourdes et cela sous-entend un pas de rayures rapide pour l’arme… Quelques tireurs (dont je fais partie) tirent très régulièrement, sinon toujours, des balles Minié (moule LEE 450-294M) dans des armes telles que des « Hawkens » (quelle que soit la marque), des « Tryons » ou personnellement dans un « Frontier » Pedersoli à silex (Pas de rayure 1 tour en 1200 mm environ) et ça fonctionne très bien à 100 m. Il faut juste penser à augmenter la quantité de poudre (3 à 4 grammes de PNF1 ou PN de chasse par exemple) ».
http://94.23.243.216/~tirmaill/mildot/printview.php?t=2410&start=0&sid=555821bb39f73090ba3163ffe763fba0
Si la question vous intéresse, il vous reste à faire une recherche dans les forums.
4/ Les balles « à compression » ou « maxi balles » ne sont utilisables que pour du gros calibre avec un « pas rapide » .
« La maxi balle n’est pas calepinée, elle a des gorges de graissage. Elle doit être calibrée de façon à ce que l’on puisse l’enfoncer dans le canon avec le pouce, donc calibrée par rapport au sommet des rayures. Une maxi balle est une balle ogivale, dite « balle à compression », souvent lourde pour faire du match à longue distance. Le principe est le gonflement de la balle à l’explosion de la poudre, de façon à ce que la balle prenne les rayures du canon. La Gibbs de Pedersoli est un exemple classique d’arme tirant la balle à compression
(Concernant un Hawken creedmore match)
« L’arme est fiable, capable de superbe groupement à 100m si elle est correctement nourrie. Pas de rayures 20 pouces , type Henry donc balles à compression, >500grains obligatoire, charges de poudres mini 3.8 grammes de suisse 2. Je calepine mes balles avec du papier pelure pour avoir une trés bonne prise de rayures et ça marche super bien quand je suis en phase. Le mode de chargement est le suivant avec un entonnoir qui descend le long du tube on verse la poudre, puis on descend une rondelle de carton (type sous bock*) au calibre sur la charge; nettoyage du tube avec un coup de chiffon sur la baguette, on descend la balle sans taper dessus et on la pose en appuyant dessus avec la baguette mais on ne tape pas, sinon la balle se met en « banane » ou est deformée. Une bretelle à double lasso permettera de bien tenir l’arme en tir couché et surtout de bien appliquer la plaque de couche parceque au depart du coup les premiéres fois (aprés on s’habitue et on fait attention) tu sents bien que le fruit a un noyau, tu sens bien le gout Les balles ont besoin d’étre recalibrée: pas de precision sans ça !! Vaut mieux les couler soi même, celles que l’ont trouve dans le commerce sont dégueu et non recalibrées. Le stecher est tres agreable et fiable, il faut prévoir des cheminées de rechanges dans ce type d’armes quand elles ont fait 150 coups c’est bien ! Le dioptre bien que trés simple, permet un réglage relativement fin, même si il n’y a aucun marquage ».
Je précise que le recalibrage demande une prese prévue à cet effet. [note: il s’agit de rondelles faites « maison », découpées à l’emporte pièce dans un carton sous bock, c’est à dire destiné au verre à bière]
« La balle ronde ne donnera pas de résultat satisfaisant avec ce type de canon. Le pas, c-à-d, le nombre de tour que va faire la balle sur elle-même, est trop rapide pour une balle ronde. C’est fait pour de la bonne grosse balle ogivale bien lourde. Une balle à compression est une balle ogivale avec des rainures de graissages d’un poids situé entre 475 et 530 grains pour le calibre 45. La balle doit Imperativement être en plomb le plus pur possible et recalibrée au diametre du canon pris sur le plat des rayures.
Le principe: il faut une charge de poudre suffisament importante et vive pour créer un effet de choc. La balle par son poids va opposer une résistance à la poussée des gaz et du coup (comme elle est en plomb pur) elle va gonfler sur elle même et prendre les rayures. La charge est au minimum de 3.5 grammes de poudre une rondelle de carton au cul de la balle va protéger celle-ci de la flamme sans alterer l’effet de choc. Je charge à 3.8 /3.9 pour une balle de 500 grains. Il faut couler ses balles pour avoir un meilleur résultat ça fait beaucoup de chose à maitriser pour un debutant. Mais c’est jouable, bien motivé » .
« J’ai été obligé d’utiliser des cheminées béryllium à évent de 0.7mm maxi, sans quoi, trop de crasse remontait dans le canal et les allumages étaient irréguliers. Les cheminés acier d’origine ne tenant pas plus de 20 coups de toutes façons. Cette recette donne du 10 à 100.00m. »…
« Avec les balles rondes, les pressions restent basses. Le jour ou tu vas essayer la 535 grains avec la charge nécessaire à sa propulsion, tu vas comprendre pourquoi les cheminés acier ne peuvent pas résister longtemps. »
« Pour le calibrage, il faut vraiment que la balle entre sans forcer en frottant sur les rayures. A partir de ce moment-là, avec une bonne graisse, il n’est pas nécessaire de nettoyer entre les coups, ça marche comme en minié, sauf qu’il n’y a pas de jupe et que c’est la balle en plomb pur qui gonfle par inertie et s’imprime dans les rayures. Certains tireurs nettoient la canon après avoir enfoncé la balle « .
Conlusion :
Chaque méthode demande une arme spécifique (calibre, pas des rayures) et un savoir faire plus ou moins difficile à acquérir et convient pour une certaine distance et pas une autre. Le plus simple est sûrement de commencer par la balle ronde calpinée, cal. 45. Pour le 50m debout, une arme à stetcher et dioptre est un plus. Toutes les armes américaines simples mentionnées plus haut conviennent. Une Hawken Ardesa .45 à pas lent est une bonne arme pour le 50m debout, mais pour le loisir. Pour la compétition, guère de salut hors des carabines genre suisses ou autres Gibbs et pas en balle calpinée : Coulage, graissage et re calibrage obligatoire. Le champion du monde tire avec une Bristlen Suisse à pas rapide par exemple. Voilà ce qu’en dit des tireurs qui ont dans ce domaine une expérience. Beaucoup de choses à explorer. Reste deux points essentiels : la charge (mesurée avec une balance numérique adaptée) et le calibrage des balles (et éventuellement le recalibrage) qui sont deux variables déterminante dans la précision: les charges approximatives même mesurées avec dosette et les balles dont les poids varient mettent en cause la précision du tir.
La procédure de chargement du Hawken cal . 45
« Il faut mettre des repères sur la baguette (3 au total ) : 1er repère, baguette enfoncée jusqu’au fond, sans rien dans le canon. Puis 2ème, après avoir mis ta dose de poudre, baguette enfonçée jusqu’à toucher celle-ci . Enfin 3ème repère, après avoir enfoncé ton calepin et ta balle ronde ». » Pour la cheminée bery de la Hawken (cal. 50?) , il y en avait dans le temps chez Frankonia, maintenant c’est fini . C’est un pas M6x1. Frankonia les avait sous la référence « Napoléon Lepage XL » , un truc dans ce genre. Ca ne va pas etre facile à trouver ».
Classiquement, pour que la poudre ne colle pas aux parois grasses du canon, on verse celle-ci dans un entonnoir soudé sur un tube long, en cuivre ou en métal, de diamètre 10 mm (qu’on trouve dans un magasin de bricolage), coupé à la longueur du canon et biseauté à son extrémité: voici le modèle que j’ai fabriqué.
La poudre descend directement au fond du tube et se place en fond de canon. Pas d’électricité statique non plus. Il reste alors enlever l’entonnoir, à mettre une bourre (rondelle en feutre ou en carton taillé dans un sous verre à bière), qu’on descend . Le projectile est ensuite placé à l’entrée du canon et frappé avec un maillet de maçon en caoutchouc pour le faire entrer en force, cette méthode est imparable. On le descend ensuite avec le pousse balle (une tige de bois terminée par une partie en cuivre adaptée à la forme de la balle ronde et qui sert à la « pousser » au fond du canon, et … qu’on peut oublier). On aura pris soin de mettre un repère sur cette baguette qui est en principe logée sous le canon, en dehors du tir, pour vérifier si le projectile est bien descendu en fond de canon: un point essentiel!
Si on suit l’avis général, on place un calepin (légèrement gras) à l’entrée du canon, sur lequel on pose la balle avant de la frapper avec le maillet de telle sorte qu’elle s’enfonce avec le patch dans l’embouchure du canon. Puis, on descend la balle jusqu’au fond : il faut à peine la forcer. La mise en pace du patch prends du temps et surtout, ça craint les courants d’air ! A éviter en pleine tempête! La différence de chargement tient à la taille de la balle, qui est plus petite quand on l’enveloppe avec le patch. On peut utiliser du 454 sans patch et du 451 avec patch. Le patch fait le nettoyage du canon au moment de la descente de la balle, en repoussant les saletés vers le bas: il est considéré que les patchs permettent de faire « 13 tirs » sans faire un nettoyage du canon, mais pour ma part, je peux dire que le nettoyage à chaque tir est préférable, compte tenu la souillure du chiffon, et cela malgré le patch. Le nettoyage à la baguette pourrait en repoussant les saletés, obstruer le conduit qui conduit à la cheminée et occasionner un mauvais allumage.
Peut-on utiliser une cartouche-papier qui limite les opérations de chargement
Une cartouche qui nécessite moins de manipulations est possible, tout en espérant garder des résultats comparables du point de vue de la précision et de l’allumage: cette cartouche doit répondre à certaines exigences :
- l’allumage doit être sec, sans retard de mise à feu: en cas de mauvais départ, il y a une double mise à feu, ce qui arrive également avec des armes encrassées, mal nettoyées et de mauvaise fabrication. pour améliorer l’allumage, on peut enduire la base de la cartouche avec un produit inflammable (du pulverin collé au collodion qui sert de colle et qui sèche très vite) .
-
dans un revolver à poudre noire, le graissage de la balle se fait à l’entrée de chambre, mais dans un fusil ou dans un pistolet à poudre noire, c’est le calepin qui graisse ou c’est la balle elle-même qui est graissée par des gorges où se loge la graisse. Mais placée dans un cornet en papier, il n’est possible que de graisser la balle (on la trempe dans la cire ou dans un mélange de cire et de graisse;
-
le diamètre de la cartouche nécessite un mandrin adapté d’un diamètre égal au diamètre interne du canon et supérieur au calibre de la balle. Je précise que les balles rondes tiennent dans les cornets, à condition de les enfoncer. Il faut que la cartouche reste solide et que l’ensemble poudre-balle descende sans se déchirer. Tout cela n’est pas très facile.
-
Il faut un papier qui présente plusieur qualités : solidité et rigidité relative, et surtout entièrement combustible en ne laissant pas de résidu! je vous renvoie à l’article 3 qui fait le bilan des cartouches papier.
Peut-on concilier une cartouche papier et une balle ogivale dans ce type d’armes ? La réponse concerne d’abord « le pas » qui, s’il est lent, impose la balle ronde. Néanmoins, la question est intéressante. Les balles ogivales tiennent bien dans les cornets, mais contrairement aux balles rondes, le papier impose un sous calibrage à la balle car le papier enveloppe sa base comme un calepin. Cependant, il se peut qu’il se déchire au sertissage du coup, qu’en est-il de la qualité du sertissage ? Le mieux est alors d’utiliser une ogive avec retreint ou de ne pas insérer l’ogive dans le cornet en raccourcissant celle-ci… de toute façon, il faut faire des essais…
http://blackpowderonly.forumactif.org/t1252-cartouche-papier-pour-sharps-cal-45
Une balle ronde est censée ne pas s’adapter aux cartouche en papier car de par sa forme, tient mal dans la cartouche et se colle encore plus mal. En réalité la balle ronde tient aussi bien que la balle ogivale, et sans doute mieux, elle est enfoncée et si elle est graissée (voir les photos ci dessous). et quand elle est sertie avec le cornet, elle le découpe en formant une sorte de collerette. Donc c’est l’idéal.
On doit graisser la balle seule et éviter de plonger la tête de la cartouche dans le mélange cire+graisse, car la graisse imbibe le papier et forme un bourrelet autour de la tête de la cartouche, ce qui ramollit la papier. En outre le papier flash enduit de graisse ne brûle plus. Il va alors se déchirer au sertissage en formant un paquet de graisse et de papier qui reste à l’entrée du canon : ce n’est pas très pratique.
Une autre question doit être envisagée, celle de l’évasement du cornet pour pouvoir y introduire la balle. Il faut que le mandrin soit :
-
inférieur au diamètre du canon, mais supérieur à celui de la balle, sans quoi la balle ne rentre pas. Si vous avez compris, vous savez que c’est impossible, sauf si on sous-calibre la balle (ce qui demande un ajustage)
-
légèrement évasé sinon la balle ne rentre pas, mais pas trop, sinon elle sort !
Mais qu’en est-il de la cartouche déchirée (et de la poudre) après le sertissage ? Est-ce qu’ils tombent dans le canon? Pour être certain que la cartouche reste compacte dans la canon, il est recommandé de mettre un cookie (voir le plan de la cartouche) .
Evitez les mauvais départs de feu quand vous tirez avec une arme à chargement par la bouche .
Pour faire une cartouche qui n’ait pas de problème de mise à feu, voici la méthode que je préconise, après bien des essais « merdiques » ! Il faut proscrire tous les papiers nitrés (sans exception) pour ce type d’arme, car outre leur mauvaise combustion, ces papiers laissent des déchets et des résidus sales qui obturent le conduit de mise à feu connecté à la cheminée. Le papier flash est le seul papier existant qui assure une combustion totale et sans aucun résidu (voir mon article 4 à ce sujet), mais sa solidité est nettement inférieure au papier kraft. On peut ajouter un supplément de précaution en collant du pulvérin au cul de la cartouche pour faciliter la mise à feu. Le collodion est une excellente colle qui fixe le pulverin et qui sèche très vite. Ce gel n’est inflammable qu’à l’état liquide, , il ne sert ici que pour coller la poudre ! Cette précaution n’est pas forcément superflue. Si la mise à feu n’a pas lieu, il faut attendre avant de tirer une nouvelle amorce, sinon en cas d’échec répété, on démonte la cheminée (après une attente de 2mn) , on verse alors un peu de poudre dans l’orifice (1/2 g) et on tire une nouvelle amorce et cette fois, la balle doit partir. Si elle ne part pas, c’est la galère totale !
Voici la forme de la cartouche papier avec deux replis à sa base de telle sorte qu’il reste une « oreille » qu’on repliera vers l’extérieur avant de l’introduire dans le canon, pour ne pas faire trop d’épaisseur : deux replis devraient suffire pour tenir la poudre avec un peu de colle . Le cornet est ensuite chargé avec la PN (sans semoule), puis un cookie de cire dure sert de bourre et l’obture de façon efficace. Je termine par une rondelle de papier « cuisson » découpée avec un emporte pièce pour que le cookie ne viennent pas se coller contre la balle à l’explosion. Grâce au cookie de cire dure, je peux alors compresser la cartouche avec une cheville de bois pour la rigidifier, ce qui est indispensable, car quand on pousse la cartouche dans le canon: elle ne doit ni plier ni s’écraser.
La balle ronde est plongée dans un mélange de cire et de graisse chaude (un mélange de cire d’abeille, de paraffine, de graisse, etc) . Quand la cire est refroidie, la graisse forme une sur-épaisseur qui l’empêche de rentrer dans le cornet, mais comme le papier flash n’a pas la résistance du papier kraft, il a tendance à se déchirer. Pour les ogives, c’est pire! résultat concluant, il est impossible de rentrer la balle dans le cornet ! Il reste possible de faire une cartouche sans balle et une fois que celle-ci enfilée (facilement) dans l’entrée du canon, on rajoute une balle forcée (et graissée) ou un calepin qui vient avec la balle sur la cartouche: du coup on évite de descendre la poudre avec un entonnoir: en poussant la balle, on pousse la cartouche. Mais le bénéfice de tout ce travail n’est guère convaincant. Je vais quand même tirer ces cartouches qui comme je le craignais, sont décevantes par leur fragilité. A suivre ….
Puisqu’on en est au chapitre du bricolage, j’en profite pour vous montrer une clavette faite à partir d’une clef plate en inox que j’ai coupée à la disqueuse à métaux : un travail difficile, mais nécessaire, car la clavette d’origine flottait (avait-elle été changée? la nouvelle clavette est donc plus épaisse et plus longue pour pouvoir sortir d’un simple coup de la paume de la main : elle émerge maintenant de chaque côté du canon. J’ai réduit l’épaisseur de la clef à la meule, jusqu’à obtenir l’épaisseur désirée. Deux heures de travail.
Le dioptre, un objet dont le montage est difficile à expliquer ?
Je vais donc faire un article provisoire qui ne sera pas celui d’un spécialiste, mais celui d’un débutant, d’un explorateur de l’inconnu. Mon exploration va se faire avec le désir de comprendre, en me servant de ce que je vais trouver sur le net et du raisonnement – avec le risque de l’erreur . Il semble que mon blog soit lu et qui sait si un tireur expérimenté dans ce domaine, n’apportera pas sa contribution, si je m’égare. J’ai sous les yeux mon dioptre qui va me permettre de faire le lien entre la réflexion et l’objet. c’est un « Creedmoor Vernier Tang Sight » , qui provient de chez track of the wolf, vendu à 76 $, environ. Un instrument basique, mais de bonne facture. Voici un autre modèle de dioptre dont le pavillon est bien visible en noir.
L’utilisation d’un dioptre n’est pas tout à fait dans ma conception, car pour moi entre l’œil et la cible il n’y a pas place pour des instruments sophistiqués.
Tirer en centrant un cercle dans un autre cercle n’est pas du tir, c’est du « tir de compétition », ce qui pour moi éloigne le tireur du tir naturel, comme le fait d’utiliser une lunette.
Ma motivation à faire cet article vient de ce que j’ai constaté que l’utilisation du dioptre est fort peu développée sur internet dans les forums de tir au fusil à poudre noire : on trouve des articles dans les forums de tir à carabine à air comprimé et à cartouche métallique, mais quasiment rien d’exploitable en PN, alors que cette sorte d’arme est souvent associée au dioptre. Plusieurs débutants, comme moi, tentent de comprendre ce que les initiés croient expliquer en quelques formules lapidaires. L’initiation se fait sans doute dans les stands de tir et car le fonctionnement est difficile à faire passer dans un forum . C’est donc le dioptre lui-même qui se dérobe à l’explication car on entre dans le domaine du sensoriel et des choix personnels. Le fonctionnement du dioptre est souvent abordé dans les articles relatifs à la visée. Je n’ai trouvé qu’un seul site qui offre des réponses très pointues, sous forme d’images mais avec des commentaires restreints ! Il aborde essentiellement la visée et s’adresse à ceux qui connaissent déjà le maniement du dioptre et son montage. Il faut vraiment le décortiquer pour en saisir le sens. Voici son adresse :
http://acispara.free.fr/COURS/LA%20VISEE.pdf
Ce qui manque pour comprendre ses superbes images, ce sont des photos des accessoires qui accompagnent le dioptre et des explications qui permettent de mieux saisir le sens des situations représentées. Par conséquent, faute d’avoir trouvé des articles élaborés sur cette question, nous allons essayer de comprendre ensemble, entre « ignorants », comment ça marche…
Voici donc ce que j’ai trouvé en recueillant tout ce qui est utile à notre compréhension. Je divise l’étude en trois chapitres :
- la description de l’outil et de son fonctionnement (l’usage des vis, etc)
- le montage du dioptre, qui est la question la plus nébuleuse
- la visée avec le dioptre
1/ la description de l’outil et de son fonctionnement
Un dioptre c’est un dispositif de visée qui comprend une sorte de hausse en forme de pavillon (comme un bol) qu’on voit très bien sur l’image, muni d’un trou en son centre et à travers lequel on regarde pour aligner cette hausse, avec le guidon et le visuel. A première vue, il suffit de remplacer la hausse classique par le dioptre et le schéma de la visée est respecté.
Cependant les éléments de la visée classique (hausse, guidon, cible) sont généralement montés sur le canon et si le parallélisme entre la ligne de mire (l’axe hausse-guidon) et le canon n’est pas parfait, il est possible de faire un correctif avec une hausse et un guidon en dérive (qui peuvent être relevés ou deplacés latéralement). Cette rectification est bien sûr possible avec le dioptre et se fait à « l’oeil » et par tâtonnement.
Vocabulaire :
-
la cible est appelée « visuel«
-
le dioptre est monté sur une embase et au centre du pavillon se trouve l’oeilleton
-
le guidon est un tunnel avec porte guidon, qui le protège des reflets et dans lequel se loge l’insert que l’on choisit à sa convenance, selon le besoin;
Voici un exemple de guidon sous tunnel et un jeu d’inserts, vendu avec le guidon.
Les dioptres, en général, sont associés à un guidon circulaire : On place dans le tunnel des « inserts » qui vont alors servir à « entourer la cible (le visuel) » comme indiqué sur l’image. le choix de l’insert est laissé au confort du tireur. L’alignement se fait en centrant l’insert circulaire (qu’on reconnait par ses deux griffes latérales sur les modèles Lyman) autour du cercle noir de la cible, au centre. Sur l’image, nous voyons le cercle central de l’insert (qui correspond au modèle choisi, entourer la cible qui, à 50m apparaît comme un gros point (et qui doit être flou). C’est le centrage du visuel dans l’insert (lui même est fixé dans le tunnel du guidon) qui détermine la précision du tir, en fonction de la marge de blanc (le disque blanc situé entre le visuel et l’insert).
A qui sert un dioptre?
Un exemple tout simple : tu regardes l’écran de ton ordinateur et tu places ton poing « devant » ton œil (pas dedans), d’abord légèrement ouvert puis tu fermes doucement l’ouverture. Tu verras des caractères bien nets, mais si tu ouvres le poing c’est moins net! Cette technique est utilisée par les artistes peintres! Il y a également la luminosité. Il existe des dioptres avec plusieurs trous que l’on règle en fonction de l’intensité de la lumière! Il y a aussi les verres jaunes pour augmenter le contraste. C’est le confort de chaque individu qui décide ! J’ai galéré avec ma Gibbs parce que j’avais un guidon trop fin, mais en mettant un guidon plus large, j’ai réussi des scores convenables!
La marge de blanc
Il est alors presque impossible de tirer sur autre chose que des cibles normalisées: ce qui est parfait pour la compétition, mais très mal adapté pour le loisir ! l’alignement visuel se faisant par l’emboitement concentrique des anneaux (quand il s’agit d’une cible), on arrive à obtenir une précision axceptionnelle. certains inserts conservent l’aspect traditionnel des guidons à visée ouverte, mais dans ce cas, l’anneau du tunnel permet un bon centrage.
La question qui me vient à l’esprit, c’est de savoir s’il faut se préoccuper de ce parallélisme au montage? Nous y reviendons. Quoiqu’il en soit Il y a bien un alignement de l’oeil (par le petit trou pratiqué dans le dioptre), du guidon (le positionnement du cercle noir de l’insert sur l’image) et enfin du visuel au centre. Les trois points d’alignements sont là. A cette différence que le trou correspond au cran de hausse, mais avec des avantages en plus en terme de précision, de luminosité, etc !
visée ouverte |
oeil |
cran de mire de la hausse |
point haut du guidon |
point du visuel |
dioptre |
oeil |
trou du dioptre |
guidon (repères dans le tunnel) |
cercle du visuel |
L’avantage de ce dispositif par rapport à une visée « ouverte » (hausse classique qui présente un cran de mire), c’est qu’il limite les risques d’erreur de visée. En effet, avec une visée ouverte, on a vite fait de se décaler un peu, le guidon n’étant plus tout à fait centré dans l’encoche (cran de mire) de la hausse et ça donne une erreur dite « angulaire », défavorable à la précision. Avec un dioptre, si on n’est pas parfaitement aligné, on ne peut pas voir le guidon à travers le petit trou (très fin) ! L’erreur de visée apparaît alors dans le fait que les différents cercles se décentrent comme c’est le cas sur l’image: il n’y a plus de disque blanc qui entoure le visuel, mais une sorte de croissant. Le problème du dioptre, c’est qu’il réduit beaucoup le champ de vision.
Il existe des vidéos qui montrent les mouvements que l’on peut faire effectuer au dioptre en intervenant sur les vis: toute une série de vidéos très courtes, mais superbes, faites sur ordinareur par John Moses browning sont à regarder: c’est féérique!
Le dioptre peut se déplacer latéralement et verticalement, en faisant intervenir les différentes vis (voir les vidéos) . L’oeilleton (le petit trou central) est réglable de différentes façons que les vidéos montrent d’une manière évidente; il faut avoir le dioptre pour expérimenter ces mouvements. Le modèle que je présente n’est pas le plus sophistiqué ni le plus complet pour les déplacements et la fixation de la position choisie. Il existe en outre des dioptres qui ont la forme d’une « boîte » et qui se règlent avec des vis à cliquets.
2/ le montage du dioptre, la question la plus nébuleuse.
Il n’y a pas de dioptre préréglé !
Le point sensible, c’est la pose du dioptre sur l’arme qui souvent ne dispose pas de cet équipement à l’achat, alors que les organes de visée classique (hausse + guidon) sont installés sur les armes neuve (et placés dans l’alignement du canon). Ce qui n’empêche pas un canon de tirer à droite ou à gauche, etc, lorsque la fabrication est basique: d’où un réglage du guidon et de la hausse.
La règle qui vaut pour le dioptre est identique à celle de la visée ouverte, hausse-guidon-cible, donc de mettre en alignement l’oeil, le trou du dioptre, le guidon et le visuel, mais la méthode d’alignement n’est pas la même: avec un dioptre on travaille sur des cercles concentriques.
1/ Il faut d’abord s’assurer que le dioptre est parfaitement perpendiculaire à la ligne de mire et il faut le monter à la verticale (pour le modèle que je présente). On peut alors visser la base du dioptre sur la crossse, derrière la hausse, ce qui permet de s’en servir lorsqu’on rabat de dioptre en arrière (on peut ainsi conjuguer une visée pour la précision sur cible et une visée « loisir »). Il faut également vérifier que le trou du diotre peut se mettre en alignement avec le guidon, du point de vue de la hauteur . Pour d’autres modèles, plus difficiles à implanter, il faut s’adresser à un armurier. Il faut faire en sorte que le dioptre soit vissé dans l’axe du canon, de telle sorte que l’oeilleton regarde le guidon. Les vis de fixation du dioptre placées à sa base doivent être implantées dans la crosse avec précision – de préférence – car si le dioptre « louche », prend du biais, la vision du guidon en sera affectée. On doit pouvoir utiliser une règle souple qui suive la courbure du dos de crosse, et percer les trous dans le bois – ce qui n’a pas été fait correctement sur mon Hawken. Il faut donc mesurer l’écartement des trous destinés aux vis à la base du dioptre. Il est préférable, si on n’est pas très doué, de laisser ce travail à l’armuruier. Chaque dioptre va avoir un écartement des vis qui lui est propre et le mieux est de choisr une marque pour pouvoir réutiliser ces trous, si plus tard on veut changer le dioptre pour un plus performant dans la même marque … car rien n’est standard entre marques.
Reglage d’un dioptre sur un fusil Sharp avec un chevalet et sur un Hawken
Comment obtenir un réglage de base qu’il suffirait d’ajuster ensuite ? « Je pense qu’en commençant par bloquer le fusil, culasse ouverte, puis en visant par l’intérieur du canon un objet à 50m et enfin en réglant le dioptre également sur cet objet on devrait ne pas être mal…. Voilà l’idée! A 50m, la flèche n’est pas très importante. S’il n’est pas possible de regarder DANS le canon, on peut regarder LE LONG du canon, ça fonctionne également . Théoriquement, je crois que la hausse s’élève de trois millimètres pour cent mètres. Si vous pouviez regarder vos réglages à des distances différentes, cela devrait donner en théorie à une élévation quasi constante, par tranche de 50 mètres. A confirmer. »
Sur un hawken : « le dioptre vernier est installé sur le haut de la poignée de crosse devant la chambre. Il est impossible sur un Hawken d’ouvrir la chambre et de regarder dans le canon pour s’assurer que l’alignement du dioptre et du vernier s’ajuste à peu près avec ce que l’on voit au travers du canon (c’est une méthode que j’applique pour un réglage de lunette par exemple). Je sais qu’il existe une table pour régler le vernier en minutes d’angle, en fonction de la distance (avec une trajectoire de balle plate et sans flèche dans l’absolu). »
Autre conseil : « Pour moi, c’est à l’œil ! Puis j’ajuste. Je crois que tu peux tout de suite commencer à 50m ; si on loupe à cette distance-là, c’est qu’on a besoin de quelque chose d’autre qu’un dioptre (des lunettes !) … A partir des organes de visée présent sur l’arme et de l’alignement (de celles-ci) avec ton canon, tu peux faire un préréglage. Donc au départ, commence à 50 m avec un grand carton de 1 m sur 1 m ou plus, en 4 ou 5 tirs, tu verras immédiatement où se fait le groupement et si groupement il y a. A partir de là, le meilleur moyen de régler c’est le tir, Il faut griller de la poudre et envoyer du plomb pour rentrer dans le monde merveilleux du tir !… »
Une méthode « scientifique » ? Sinon, on utilise la formule suivante qui est valable pour n’importe quelle arme : C = e x L / D
- C= correction en millimètres
- e = écart en cible en millimètres
- L =longueur de ligne de mire en mètres
- D = distance de la cible en mètres
Bien évidemment, cette formule est valable pour une trajectoire de balles parfaitement « plate », c’est à dire qui est inscrite dans un plan, ce qui est purement idéal. Toutefois pour une distance donnée cela fonctionne parfaitement et c’est comme cela que je règle mes armes à toutes les distances, avec dioptre ou sans !
3/ La visée avec le dioptre
Le réglage classique d’une hausse et d’un guidon :
L’axe du canon est toujours dirigé vers un point qui est plus haut que la ligne de visée puisque la trajectoire de la balle est une parabole. Or l’alignement qui se fait à l’oeil est, non pas l’alignement du canon sur le visuel, mais l’alignement des organes de visée: l’oeil, le cran de mire, le guidon, le visuel . .
Le cran de mire est l’entaille, graduée ou non, qu’on trouve sur une hausse et qu’on place devant l’oeil. Le guidon est une petite la lame métallique, ou un petit cône qu’on trouve en bout de canon. Lorsque celui-ci est dérivable (sur queue d’aronde), il peut être déplacé latéralement. Dans le cas de la visée avec dioptre, le guidon est au centre d’un tunnel lui-même monté sur queue d’aronde, ce qui permet de le changer. La queue d’aronde n’a rien de ronde: c’est la base du guidon, de section trapézoïdale, qui est ancrée dans le canon. Ce qui suppose qu’un armurier a préalablement creusé un sillon de la dimension et de la forme de ce pied de guidon, avec une fraise (ou une lime) .
Réglage vertical :– Si mon impact est trop bas, je veux qu’il monte, je fais monter la hausse (ce qui fera piquer mon canon un peu plus vers le haut).- Si mon impact est trop haut, Je veux qu’il descende, je fais descendre ma hausse (ce qui fera plonger mon canon). La hausse sert au réglage de la distance, car plus la cible est éloignée, plus l’impact va descendre et par consé-quent, on va monter la hausse pour relever le canon et pour compenser cette chute de la trajec- toire . |
Réglage latéral : – Si mon impact est trop à gauche, je veux qu’il a aille à droite, je bouge la hausse vers la droite (si c’est le guidon qui est dérivable, il faudra faire aller ce dernier vers la gauche).
– Si mon impact est trop à droite, je veux qu’il aille à gauche, je bouge la hausse vers la gauche (si c’est le guidon qui est dérivable, il faudra faire aller ce dernier vers la droite). |
Le réglage d’un dioptre, d’un guidon avec le visuel
Ajoutons le visuel, car celui-ci est intégré dans l’ajustement, en raison de sa forme ronde. La visée avec un dioptre répond à ce principe d’alignement, mais ajoute des effets optiques qui accroissent l’accuité visuelle et la précision. La DISTANCE OEIL-DIOPTRE peut être comprise entre 5 et 8 cm., une trop grande proximité du dioptre amplifiant les imperfections de visée, en particulier les erreurs angulaires (diamètre apparent trop grand) et donc une dispersion importante.
La visée commence par l’oeilleton, plus exactement le centrage amenant le guidon parfaitement dans l’axe de l’oeilleton (dioptre) perçu comme circulaire. Tout écart latéral ou vertical dans cette action entraîne une erreur angulaire, qui se multiplie avec la distance : une erreur de 1 mm. pour 1 m. entraîne une erreur de . . . . 50 mm. à 50 m. ! Cette cause de mauvais résultat en cible est fréquente chez les débutants, mais aussi chez des tireurs confirmés, mais peu concentrés.
Il faut ensuite centrer le guidon autour du visuel, tout en maintenant la “bonne” image précédente. Cependant, l’erreur parallèle due à un éventuel mauvais centrage du visuel dans le guidon est plus limitée, mais encore trop importante pour un tireur exigeant. Le problème c’est de pouvoir « cercler » le visuel avec le guidon circulaire: il faut donc une cible de plus en plus grosse lorsqu’on s’éloigne de celle-ci. Par contre il faut avoir la cible adaptée à ton guidon, sinon tu auras du mal à prendre tes repères sur la cible et les cartons ne seront pas des meilleurs. Concernant le choix de l’insert pour cette cible, ce sera seulement une question de goût. Le tunnel sera autour du visuel (le noir de la cible) et en fonction de l’insert choisi, on a une plus ou moins grosse marge de blanc, des traits plus ou moins fin (c’est une question de goût). Après que cette cible soit à 50 mètres, à 100 mètres, à chacun de trouver quelle cible lui correspond !
La taille du tunnel permet d’avoir un champ de vue plus large en 22mm, mais il me semble qu’on perd en impression de profondeur. J’aime que l’espace de blanc autour du tunnel soit assez fin, cela permet d’éviter un léger décalage et améliore mon groupement. A 50m, moi je conseille un tunnel en 18mm, mais le plus important c’est d’avoir un guidon qui corresponde au diamètre du visuel (à 10m ou à 50m, le principe est le même) avec une marge de blanc fine, mais suffisante pour permettre de se caler au poil.
J’emprunte des extraits au site : http://www.stsierentz.fr/Thechniques_des_positions_de_tir.html
L’OEILLETON obéit à un principe classique d’optique physique, l’effet de sténopé : plus le diaphragme est petit, plus la profondeur de champ est importante, améliorant ainsi la netteté du visuel et limitant l’effort d’accommodation. Mais ce gain de profondeur de champ s’accompagne d’une perte de luminosité, ce que connaissent bien les photographes en diaphragmant. Le diamètre de l’ouverture est classiquement de 1,1 mm., il peut être réduit en cas de forte luminosité, ou augmenté dans le cas inverse. En cas de grisaillement du visuel, il est nécessaire d’augmenter le diamètre.
L’iris réglable près de l’œil (un perfectionnement de l’oeilleton sur les modèles les plus élaborés) permet de regarder dans un trou qui a un diamètre variable (en général de 0.6 à 3mm) et permet de « diaphragmer » (à un diamètre confortable) et d’avoir dans un premier temps une marge de blanc entre l’iris et le tunnel porte guidon, et dans un deuxième temps une profondeur de champ qui permet d’avoir le guidon et le visuel net (valable pour les jeunes et les porteur de lunette qui ont une correction adaptée). Au cas où ce n’est pas possible, le guidon doit toujours être net et le visuel flou (règle essentielle).
Certain iris sont pourvus de filtres de couleurs qui améliorent encore le confort en fonction des conditions lumineuses. L’usage de filtres est recommandé pour améliorer le contraste du visuel : jaune par temps gris ou brumeux, gris ou polarisant par forte luminosité, vert par ciel bleu. Il faut tester à l’entraînement ces différentes situations, et maintenir propres les filtres, sous peine de formation d’un halo particulièrement insidieux. Les filtres diminuent la quantité de lumière, et il est possible de devoir “ouvrir” le diaphragme.
Comme dans chaque tir, il faut faire attention à tenir sa ligne de tir horizontale, mais cette exigence vaut encore plus avec un dioptre. Le niveau à bulle est un instrument supplémentaire bien pratique et qu’on trouve sur certains modèles: un léger dévers mène à la catastrophe!
Quelques conseils donnés par des tireurs
Pour les trous, un vieux dicton de tireur: « les gros devant, les petits derrière ». Et deuxième régle : ne jamais mégoter à l’achat. Les trucs bon marché gâcheront à la fois votre plaisir et le potentiel de votre fusil.
Le principal c’est d’avoir les organes de visés net et la cible floue! Si on veut améliorer la visée, il faut commencer par changer le diamètre du trou d’aiguille du dioptre! Il faut l’adapter en fonction de sa vue (qui change avec l’âge) et de la lumière au moment où on tire !
Je pense avoir fait le tour des points essentiels qui concernent le dioptre et j’espère que notre recherche va nous permettre de passer à la phase expérimentale. Bon tir !