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20 – Les revolvers à broches: avantages et défauts de leur technologie.


Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion d’acheter quelques revolvers à broches sur Naturabuy,  étant naïf concernant le marché des armes anciennes sur le net. Tenté par la technologie de ces revolvers autant que par leur esthétique, j’avais pris le risque de quelques achats « pour voir », comme on dit au poker. Cet article est donc un peu marginal, dès lors qu’il  concerne des armes d’époque et non des copies, car les revolvers à broches ne bénéficient pas de l’intérêt des fabricants italiens comme c’est le cas des revolvers à percussion produits aux Etats Unis à peu près la même époque.

Ces revolvers à broches sont des armes à poudre noire, dont la fabrication précède les revolvers à percussion produits aux Etats Unis avant la guerre de Sécession entre 1545 et 1860. Le chargement était très différent des Colts et des revolvers à percussion qui allaient tenir le marché américain à cette époque. Lefaucheux produisit le premier revolver à système utilisant des cartouches à broche en 1854, mais son brevet datait de 1836, donc bien antérieur à la production des Colts en série. Esthétiquement, les Colts et les Lefaucheux, tous deux à carcasses ouvertes, étaient proches,  mais leurs technologies différaient considérablement. Cet article aura notamment pour but de comparer les deux technologies.

Ces revolvers à broches qu’on trouve encore facilement, sont des originaux et du coup nous allons rencontrer plusieurs problèmes qui dissuadent le tireur, malgré l’intérêt technologique de ces revolvers .

  1. leur mauvais état général , souvent abimés par l’usage, par la corrosion ou par des restaurations maladroites faites par des amateurs
  2. le mauvais état  de leur mécanismes et l’impossibilité de trouver des pièces de rechange
  3. l’impossibilité de trouver des ateliers de réparation, ou des armuriers compétents et « motivés »…
  4. le manque de précision de ces armes dont les canons sont assez rudimentaires, avec des problèmes d’alignement entre les chambres et le canon et des barillets mal usinés.
  5.  les cartouches à broches qui propulsent les balles à une moindre vitesse (chiffres introuvables cependant) que celle des révolvers à percussion (entre 200 et 400m/s): la faible charge de PN explique cela.
  6. les cartouches sont difficiles à fabriquer , mais neuves elles sont chères.

Voici des indications concernant les vitesses des balles (tirées par des révolvers à percussion). Elles sont fournies par Gavach sur le forum Old guns & black powder, qui les a lui-même récupérées sur le net, dit-il (comme quoi, rien ne se perd chez les poudreux): elles se situent entre 300 et 400m/s. Pour les revolvers à broches,  la vitesse serait inférieure à 200m/s.

http://oldguns-blackpowder.forumgratuit.org/t127-un-peu-de-balistique

– Revolver de calibre 36 (9 mm environ) type Colt 1851 Navy :
Balle ronde de 5,1 grammes + charge de 1,40 grammes de PN : Vitesse = 315 m/s, Energie = 253 joules.
– Revolver de calibre 44 (11 mm environ) type Colt 1860 ou Remington 1858 :
Balle ronde de 9,1 grammes + charge de 2,20 grammes de PN : Vitesse = 285 m/s, Energie = 370 joules.
– Revolver de calibre 44 (11 mm environ) type Colt 1848 Dragoon :
Balle ronde de 9,1 grammes + charge de 3,20 grammes de PN : Vitesse = 360 m/s, Energie = 590 joules.
– Revolver de calibre 44 (11 mm environ) type Colt 1847 Walker :
Balle ronde de 9,1 grammes + charge de 3,90 grammes de PN : Vitesse = 390 m/s, Energie = 690 joules.

 – Revolver  de calibre « 12 mm » Lefaucheux M1858 : balle conique et cartouche Lefaucheux, vitesse : 168 m/s. Energie ? Le modèle 1855  tirait des ogives à la vitesse maximale de 198 m/s. Ces indications sont à vérifier, mais sont probables.

–  Revolver Mlle 1870 qui est venu dans la série des dérivés du Lefaucheux: charge de PN extra-fine de 0,8 grammes de et le poids de la balle était de 12,8 grammes. Vitesse de 220 m/s. Energie ?

Comparativement les cartouches à PSF donnent les résultats suivants:

– Révolver de calibre 38 Spécial (9,06 mm) :
Balle en plomb de 10,2 grammes : Vitesse = 250 m/s, Energie = 319 joules.
– Révolver de calibre 357 Magnum (9,06 mm) :
Balle JSP de 10,2 grammes : Vitesse = 400 m/s, Energie = 816 joules.
– Pistolet de calibre 9 mm Parabellum :
Balle FMJ de 8 grammes : Vitesse = 350 m/s, Energie = 460 joules.
– Révolver de calibre 44 Magnum (11 mm) :
Balle JSP de 15,6 grammes : Vitesse 420 m/s, Energie = 1400 joules.
– Pistolet de calibre 45 (11,43 mm) :
Balle FMJ de 15 grammes : Vitesse = 260 m/s, Energie = 507 joules.

Pour toutes ces raisons, ces revolvers à broche sont souvent destinés aux collections.

Voici trois revolvers en bon état apparent: le 1er  est un Lefaucheux que je trouve raisonnablement  gravé;  le second est, selon moi, un des plus beaux modèles de cette fabrication que j’emprunte (pour la bonne cause et un coup de pub) au site http://www.revolver1873.fr/1873-marine.php . Ce revolver est superbe, parce que sobre, épuré, sans ces fioritures qu’on a l’habitude de voir sur beaucoup de Lefaucheux. Le troisième est un revolver « type Lefaucheux » sans doute produit par un artisan Liégeois, gravé lui aussi, avec une crosse (en bakélite) qui l’est également, mais les gravures ont une élégance certaine.

LF blog inconnu

LF, Revolver Réglementaire modèle 1858 NT

 

type Lefaucheux del

Lors de mes achats de revolvers à broche sur internet,  j’étais  parfaitement novice dans ce domaine qui nous ramène en Europe, mais qui présente l’inconvénient d’un foisonnement de fabricants d’armes, en grande partie produites en Belgique et revendues aujourd’hui en abondance sur internet en cal 9 et 7 mm. Elles sont  hélas bien souvent en état de fonctionnement douteux (ressort de détente « nase », doigt élévateur usé, ressorts fatigués ou HS, pièces qui ne sont pas d’origine, trafiquées, etc).   On n’est pas dans le domaine des copies: ce sont d’authentiques fabrications qu’on peut dire artisanales. La grande époque de la production des revolvers « à broche » se situe entre les années 1855 -1870. La Belgique a connu une période de développement intense de cet « art » de l’armurerie. Certains armuriers belges n’ont d’ailleurs pas tardé à délocalisé une partie de leurs ateliers (à Paris notamment).  Aujourd’hui la Belgique fabrique des armements industriels beaucoup plus efficaces (Herstahl), mais l’armurerie artisanale a disparu.

Lefaucheux Gavach, Old gun et black powderJe citerai encore volontiers le forum « Old gun et Black powder« /Les revolvers historiques (sujet: « Ce matin, au marché aux puces de Palavas »)  sur lequel « Gavach » présente son revolver Lefaucheux de toute beauté,  à la fois sobre et finement ouvragé, avec un zest de bronzage très original, bref un très beau revolver (adresse trop longue pour être copiée). Je lui emprunte cette photo pour la bonne cause et la montre en format réduit pour vous donner envie d’aller le voir sur ce forum qui ne cultive pas le secret, comme d’autres le font… Il y a deux catégories de poudreux : ceux qui partagent leurs connaissances et ceux qui « dorment avec » sous leur oreiller: ceux là ne partagent pas…

Les revolvers à broche et « à système » (Lefaucheux ou Lepage-Chauvot notamment) se développèrent rapidement en Europe en calibre 12 mm, 9 mm et 7 mm, les cal 12 mm étant destinés à l’armée, les cal 7 mm étant de petits revolvers de sac à main, ou de poche pour l’autodéfense. Pour découvrir ces armes et avoir une idée de leur style et de leur système de fonctionnement, je vous invite à regarder des  sites tels que celui de littlegun.be, qui présente de nombreuses armes créées en Belgique, dont les revolvers à broche  à partir de 1855.

Ces armes sont donc légèrement antérieures aux révolvers à percussion qui se développèrent entre 1850 et 1865 aux USA , mais Colt disposait dans cette période d’un monopole et tenait le marché américain, ce qui fait que les revolvers à broches allaient se développer en Europe. Ces révolvers était cependant technologiquement « en avance » sur les revolvers à percussion (dont le chargement se fait par l’avant du barillet avec l’aide du levier) puisqu’ils fonctionnaient avec des cartouches métalliques. Mais si les revolvers à percussion paraissaient plus rudimentaires en raison de leur assemblage par clavette et des amorces qui posent bien des problèmes, ils présentaient des avantages certains: le chargement se faisait avec un levier incorporé au revolver,  alors que les cartouches à broche, faciles à charger, ne donnaient pas au soldat une vraie autonomie: il fallait les pré charger et la fabrication se faisait en atelier. Il en découlait des problèmes d’approvisionnement auxquels s’ajoutaient les problèmes de sécurité car les cartouches à broche sont délicates à manipuler. En outre, telles qu’elles étaient conçues (fort calibre, mais charge réduite),  leurs performances étaient moins bonnes.

Cartouches à brocheLes cartouches à broches, constituaient cependant une révolution dans le chargement des revolvers à poudre noire, puisque le chargement pouvait se faire par l’arrière du barillet avec des étuis pré chargés en laiton, c’est à dire des cartouches métalliques.  Voici un modèle de cartouches qu’on peut utiliser avec ces revolvers. Ce sont des étuis (cal 12), parfaitement cylindriques qui disposent d’une broche latérale sur laquelle le chien vient frapper pour la mise à feu. Ces cartouches sont rechargeables. L’extraction des douilles se fait à l’aide d’une tige coulissante à droite de la console. N’ayant pas essayé ces revolvers,  je ne peux pas dire si l’extraction des douilles après le tir présente des difficultés.  Pour l’instant mes pruneaux attendent le grand jour qui hélas paraît compromis.

On constatera également que ces revolvers sont moins massifs que les 1ers Colts. Selon les fabricants leurs canons ont plus ou moins d’épaisseur,  n’étant pas prévus pour de grosses charges. Les meilleurs de ces revolvers disposent d’un canon octogonal plus résistant. Ce qui fait qu’aujourd’hui, sur les stands de tir, les revolvers à broches sont très rares tandis qu’on utilise encore fréquemment des copies de revolvers à percussion dont la précision est bien supérieure.

Donnons la parole à Chassenaille (sur le forum « Les fans de la PN »): « En fait, pour ne pas risquer d’abimer ces vieux revolvers, de les faire éclater, de détruire ce patrimoine, ou être obligé de les coincer dans un étau, j’ai un truc: je prends soigneusement le calibre en fond de rayure de l’arme que je veux faire revivre et j’utilise systématiquement un projectile légèrement sous-calibré, de façon à ce que ce projectile ne force pas trop pour mordre les rayures, de façon a ce qu’il y ai une prise de rayure juste en surface, c’est suffisant pour donner une vitesse de rotation, la pression est moins forte pour ces ancêtres, la vitesse du projectile est plus importante, et la precision est quand même là, de toute façon ce genre d’engin n’est pas fait pour faire du point à 25 mètre »….

le canon du lepage comparé

Voilà un sage conseil. J’ajoute que les rayures sont particulièrement prononcées sur ces « ancêtres » et pour que la balle descende en fond de rayures, il faudrait forcer sur la pression. Avec des charges plus importantes, l’utilisation de balles rondes est recommandée pour éviter les frottements et la pression qui en résulterait, car les balles rondes passent plus facilement. En comparant ces deux canons: celui à droite d’une copie de 1860 (Pietta), l’autre  à gauche d’un revolver à broche d’origine (fabrication liégeoise), cal 12mm, mais certainement poncé pour faire un chromage. On constatera  immédiatement que l’épaisseur du canon rond liégeois est très réduite… d’autant que l’acier fabriqué à l’époque  était loin de valoir l’acier des répliques actuelles!   C’est pourquoi  H&C s’en tient à 0,7g de PN! Alors « prudence »  – « molo-molo »  – et pas de surcharge!  Les tireurs maniaco-sensitifs qui recherchent des « sensations », s’abstenir sous peine d’avoir le canon qui pète dans la main. Un article à lire sur le forum « Tir et collection »…

http://www.tircollection.com/t12602-essai-instructif-du-12-mm-lefaucheux-de-chez-hc

D’autres marques et modèles de revolvers à broche sont dérivés du système Lefaucheux :  les Lepage-Chauvot, les Chaineux  (revolvers à broches qui pouvaient comporter de 10 à 12 chambres et même au delà), Chamelot-Delvigne, Fagnus, Francotte, Dumonthier, Galand, Loron, Pirlot et frères et combien d’autres .

http://mallorquina.pagesperso-orange.fr/source/pageL.htm

http://littlegun.be/arme%20belge/artisans%20non%20identifies/a%20artisans%20inconnus%20revolver%20broche%20lefaucheux%20ouverte%20fr.htm

http://www.littlegun.be/arme%20belge/artisans%20identifies%20l/a%20lepage%20et%20chauvot%20fr.htm

Il est tout à fait recommandé de regarder trois sites qui présentent les différents aspects du Lefaucheux  (ou du Lepage & Chauvot), notamment en 3D, avec des indications sur le démontage et le fonctionnement :

Pour le 7 mm, le mécanisme du revolver Lefaucheux est différent de celui que je vais sommairement montrer.

LES ASPECTS TECHNIQUES DE REVOLVERS A  BROCHES ET LEURS  INCONVENIENTS

L’assemblage du revolver  par plusieurs vis et filetages, un système concurrentiel de la « clavette » (revolvers Colt), était-ce vraiment une bonne solution?

axe et filetage LF2Lefaucheux utilise un système de fermeture qu’on trouve également sur les systèmes de revolvers à broche dérivés: le canon et la console sont liés à la carcasse par vissage et forment un ensemble stable, encadrant le barillet.  Ces revolvers tout comme les premiers Colts, ont une carcasse ouverte, avec un axe de barillet (vissé dans la carcasse), sur lequel se visse la console et le canon  à l’autre extrémité (pas très pratique), un assemblage renforcé par une petite vis complémentaire liant la base de la console à la carcasse.  Les deux vis d’assemblage (voir les deux flèches sur la photo) et leurs filetages  s’usent (tout comme les clavettes), mais ne se remplacent pas!

Le chien vient frapper les broches des cartouches  par le haut et effectue l’ignition (en principe du moins). Les remparts derrière le barillet sont généralement  plats. Les barillets sont très espacés par rapport à la base de la carcasse à cause des broches qui dépassent et des arrêtoirs (butées) du verrou.

Sur les Colts à poudre noire,  c’est une  clavette qui assure la cohésion de la carcasse, du barillet et  du canon:  c’est une technologie simple, voire rudimentaire mais source de problèmes sur les Colts vieillissants.

SLF4Ces revolvers à carcasse ouverte n’avaient pas la solidité des revolvers à carcasse fermée, qui apparaissent vers 1860 aux Etats Unis,  tels que le Rogers Spencer, le Remington 1858, ou le Starr (un revolver à carcasse basculante).  Une évolution vers une carcasse enveloppante, c’est à dire fermée,  s’annonce. Certains revolvers vont disposer de « brides » qui ferment totalement la carcasse par le haut, mais toujours maintenues par des vis: c’est un renforcement certain. De tels revolvers ont été fabriqués, mais en nombre limité. Cette bride  pouvait être rajoutée ou solidaire du canon: c’est le cas du modèle présenté ici qui dispose curieusement d’un rempart légèrement bombé à l’arrière, comme celui des Colts. Du coup la bride vissée sur la carcasse rendait l’ensemble très  uni, donc nettement plus solide. Mais le démontage du canon devenait alors très compliqué:  il fallait déposer 4 à 6 vis (ce qui devenait un exploit) pour enlever le barillet.

LF2 avec brideCette solution (la bride) aurait pu être adoptée par Colt, pour les revolvers à percussion; mais Colt tenait à avoir des canons facilement démontables, ce qui apparaissait nécessaire compte tenu des incidents dus au chargement par l’avant, aux balles qui sortaient en cours de tir, etc. En principe, les cartouches métalliques maintiennent mieux les balles,  mais si par hasard une ces cartouches, « rechargée maladroitement » contenait une balle mal sertie qui se déchaussait de l’étui, il fallait alors tout dévisser! ce qui fait que le souci du rev. Lefaucheux, c’est le sertissage des balles qui doit être sans défaut.

Le vissage du bloc console-canon sur l’axe présente d’autres inconvénients :  ce n’est pas très fonctionnel. Un écrou ouvragé aurait été plus pratique. D’autre part, on ne peut pas réduire l’entrefer par cette technique, dès lors que la rotation de la console est prévue pour tomber « pile poil » dans l’axe de la carcasse… La bride complique le vissage de la console, ce qui entraîne d’autres modifications à prévoir. Sur le très joli revolver ci-dessous (« type » Lefaucheux), la bride semble faire corps avec le canon et ferme la carcasse,  mais je ne vois pas comment on peut visser le canon avec une telle bride? Si vous avez une idée, elle est bienvenue.

REV avec brideL’inconvénient du système Lefaucheux (avec ou sans bride), tient donc au démontage du canon qui est laborieux et surtout fragile. Cependant, dès lors que le chargement se fait par une petite portière latérale dans le rempart droit, sans extraire le barillet, ou sans le faire basculer latéralement (comme c’est le cas sur les revolvers modernes), cette fermeture de la carcasse ne présentait pas d’inconvénient majeur, si toutefois le chargement des étuis était bien fait. Par contre le nettoyage du barillet et du canon, ce qui est essentiel quand on utilise la PN n’était pas idéal. C’est donc un système qui allait vite être amélioré (canon basculant), mais les cartouches à broche furent rapidement remplacées par des cartouches d’une conception différente : annuaires, puis à percussion centrale.

La relative fragilité du système Lefaucheux tient surtout à l’usure des filetages qui vieillissaient mal et quand celui de l’axe était « bouffé », la console et le canon n’étaient plus suffisamment liés à la carcasse. Ces revolvers à Système Lefaucheux allaient souffrir de ce défaut, chaque démontage du canon entrainant, des usures dommageables, ceci d’autant plus rapidement que le diamètre de l’axe était réduit.  Ca donne alors des revolvers à risque qu’on réserve aux collections. A l’achat d’un révolver à broche, la première expertise veillera donc à s’assurer par un démontage du canon,  que le filetage de l’axe est encore en bon état. Je vous renvoie à un forum qui  évoque les aléas de l’achat d’un Lefaucheux sur le net:

http://blackpowderonly.forumactif.org/t2221p60-revolver-a-broche-type-lefaucheux-9mm

Le revolver Javelle 12mm et  9 mm (à broches) a apporté une excellente solution à ce problème par un système de canon basculant (revolver à brisure) et un système de blocage de l’assemblage carcasse-canon tout à fait original et surtout simple quant à son utilisation. Les brevets sont déposés en 1859.  La clé assure un excellent verrouillage de l’axe et permet une extraction rapide et facile du barillet. La bascule  du canon octogonal présente une  difficulté qui  tient au fait que la rotation de la console ne s’adaptait pas avec l’axe fixe, mais la clé ouvre la console et cette ouverture permet alors d’amener la console obliquement sur l’axe. C’est génial! Le revolver est cependant compact, un canon long l’aurait rendu plus élégant.  Il dispose d’une seconde détente dont le rôle est à vérifier.  Par contre, il ne dispose pas de portière de chargement : le rempart est d’ailleurs légèrement bombé.  Ce revolver à broche est donc idéal pour le nettoyage, mais pas pour le chargement car il faut sortir le barillet.  Une remarque: on ne voit pas comment fonctionne le verrou du barillet, car il n’y a ni encoches, ni butées.

javelle ouvert 2

Le revolver ci-dessous,  a été neutralisé: un acte de pur vandalisme !

Javelle2

 On peut également voir un Javelle et son fonctionnement en 3D sur le site Pistol3D.com.

http://www.pistol3d.com/revolver_javell12mm1/javell12mm1.html

La mauvaise qualité du verrouillage du barillet du revolver à broche et les défaut d’indexation

La technologie des système à broche présente une autre faiblesse: elle est due au blocage du barillet par le verrou qui émerge de la base de la carcasse (flèche jaune). Le verrou faisant corps avec la détente, le basculement de celle-ci entraîne la montée et la descente du verrou, mais de façon progressive et sans pénétration dans le corps du barillet.

Rappelons que les colts à PN avaient un système de blocage très performant: en principe, leur verrou se libérait d’un seul coup, au moment où l’encoche prévue dans le barillet se présentait face à lui. Le verrouillage était alors instantané, sauf si le doigt élévateur détérioré, perturbait cette synchronisation.

Le système Lefaucheux est un verrouillage progressif nettement moins performant. Quand on appuie sur la détente le verrou monte et vient se placer dans le cran, un peu comme un frein qu’on serre. Les crans sont au nombre de 6 et forment une ceinture autour du barillet (flèche rouge).  Le verrou vient coller au cylindre sans le pénétrer  et sans forcer. La synchronisation  des mouvements est prévue pour qu’il vienne se placer juste derrière un cran ou une butéee qu’il bloque (mais dans un sens de rotation seulement), de telle sorte que le barillet ne recule pas. Avec le temps, la butée s’émousse et le barillet prend du jeu.  Tant que la butée est en bon état, le verrou empêche le retour du barillet;  tant que le verrou est en bon état, il remplit ce rôle, mais la faible épaisseur de la butée sur les revolvers à système va très vite donner lieu à un émoussement et dès lors, les butées ne joueront plus leur rôle. C’est très souvent ce qu’il advient de revolver « restaurés » qui ont été polis et dont les butées sont arrondies,  effacées par le polissage: dans ce cas, le verdict est sans appel: le flingue ne peut plus fonctionner correctement, autant dire qu’il devient dangereux.

axe et filetage LF3

Examinons de plus près ce fonctionnement: on distingue des butées circulaires qui forme une sorte  anneau discontinu autour du cylindre, interrompu par 6 crans avec une coupure franche d’un coté et un affaissement progressif de l’autre (flèche rouge)  pour permettre au verrou de venir se placer « progressivement » contre le cran – ou six butées discontinues réparties en alignement autour du cylindre, mais sans former un anneau continu.  Sur ce modèle de Lefaucheux (à gauche), les crans sont nettement saillants, c’est une arme qui peut donc être en état de fonctionnement.

SLFMais généralement, ce que je constate, c’est que les butées ou les crans sont de faible épaisseur (comme c’est la cas sur ce revolver à doite)  alors qu’un blocage efficace exige une butée saillante avec une arrête franche.  Les bandes crantées,  externes, exposées aux chocs, à l’usure, mettent en cause ce procédé  de verrouillages à plus ou moins long terme, car quand les butées sont bouffées, il n’y a pas de solution de remise en état (pas de soudure, pas de matière que l’on puisse re-usiner). La raison de ce choix du concepteur tient précisément  à la faible épaisseur de la paroi des barillets, due à l’encombrement dans le volume limité du barillet qui comportait d’une part le passage de l’axe, d’autre part 6 chambres parallèles, ce qui laissait peu de place à la crémaillère : les Colts à PN avaient  des chambres placées obliquement pour élargir  le rochet (avec la crémaillère) et avoir un axe solide (Colt Walker).

encochesSur la photo de gauche, on voit comment Colt disposait autour du barillet des encoches (entourée en rouge) dans lesquelles le verrou s’insérait.

La nouvelle technologie conduit à la réduction de l’axe et à l’amincissement des parois du barillet ce qui incite le fabricant à opter pour le système de verrouillage par butées, au lieu d’encoches comme c’est le cas pour le système Colt.  Les encoches supposent la fabrication de barillets plus épais, plus lourds, ce qui doit avoir une incidence sur le doigt élévateur. Pour éviter un alourdissement du barillet, il suffirait simplement épaissir le barillet au niveau du verrou . LF avec encoches2J’ai cependant trouvé des revolvers type Lefaucheux avec des encoches et une épaisseur continue. Le barillet reste cylindrique.

Je constate enfin que sur les revolvers Lefaucheux (ou type Lefaucheux), le barillet est très écarté de la base de  la carcasse (voir plus haut, flèche jaune). Pourquoi?  C’est en rapport avec les broches qui dépassent du barillet: si on rapproche le barillet de la carcasse, elles vont buter sur celle-ci; le vide sous la barillet n’a probablement pas d’autre explication, mais il impose au verrou de sortir très au dessus de la carcasse pour atteindre les butées.

Le rochet, point sensible des revolvers à broche?

SLC1Le rocher (la crémaillère, c’est à dire la couronne dentée sur laquelle le doigt élévateur exerce une poussée pour faire tourner le barillet en simple et double action)  est lui aussi de faible épaisseur. Or ceci est dû au principe du chargement des chambres par l’arrière. Le fabricant devait  insérer le rochet au milieu des chambres, car la technologie des revolvers à cartouches métalliques « réduit » l’espace entre celles-ci qui sont parallèles à l’axe et qui traversent le barillet, d’où la nécessité de réduire  l’épaisseur de l’axe et de réduire le diamètre externe du rochet (on est loin de l’imposante crémaillère  d’un Colt Walker 1847. Résultat, plus les dents sont de faible épaisseur, plus elles sont soumises à l’usure due à la pression du doigt élévateur!  Hélas, la crémaillère est une partie qui ne se remplace pas (sauf exception):  il faut alors changer tout le barillet, en sachant que chaque revolver demande un travail délicat de taille des dents (les barillets ne sont pas interchangeables). Si le rochet est usé,  il est vain de rallonger le doigt élévateur pour rattraper le jeu. ça ne marche pas.  Un barillet qui ne tourne plus correctement, dont l’entrefer augmente … c’est fin de l’arme!

Sur la photo ci-dessus, on remarquera que les chambres souffrent d’un défaut d’alignement, car les deux chambres marquées par un anneau rouge n’ont pas la même épaisseur de métal au niveau de la surface externe du barillet!  Celle du haut qui affleure la périphérie du barillet, est d’une évidente fragilité et présente un risque de fissuration et pire…

Ce défaut en est-il un? Ou n’est-ce pas une évolution qui aujourd’hui concerne tous les revolvers?  En fait plus les chambres sont larges plus la place manque:  la solution consiste donc à réduire le diamètre des balles et à augmenter leur puissance… Or les cartouches à broches sont larges.

Conclusion:  ce sont ces trois défauts conjugués qu’on va constater sur des revolvers qu’on trouve d’occasion et qui les rendent parfois inutilisables. Pour le reste,  le système Lefaucheux ou Lepage est correct.  On retient que le chargement gagne nettement en facilité, ce qui fait que ces revolvers ont connu un réel succès. Ce sont des revolvers très élégants, avec une ligne très équilibrée, rien de massif. Souvent ce sont des armes gravées et très (trop)  ouvragées qui de ce fait, apparaissent un peu rococo… Les canons ronds sont moins bons que les canons hexagonaux,  plus solides.

Ce sont des revolvers à double et simple action qui fonctionnent bien. On peut dire que le système du verrou est simplifié par rapport à celui des Colts, mais  cette simplification est loin d’être un réel progrès à ce stade de l’évolution du mécanisme. Ce système de verrouillage est proche du  Chamelot et Devigne 1873, avec une amélioration. On constate cependant que le Mlle 1873 a épaissit la paroi du barillet à hauteur du verrou, permettant ainsi de revenir au mode de verrouillage par des  encoches.

D’une façon générale, on ne sera pas surpris de trouver des revolvers à broche qui présentent des défauts d’indexation et d’alignement des chambres par rapport au canon. Je vous renvoie à mes articles antérieurs sur ce sujet.

LE FONCTIONNEMENT MECANIQUE DES REVOLVERS A BROCHES

a/ Le système Lefaucheux

lefaucheux mécanismeJe ne possède par de revolver Lefaucheux. Je suis contraint de faire une recherche didactique sur le net. Il n’y a pas vraiment d’article complet et détaillé sur cette question. On trouvera certaines explications sur une vidéo de HLebooks.com que je vous invite à regarder et dont je reproduis un schéma pour nous permettre d’en avoir une idée,  car  la compréhension de ce schéma ne saute pas aux yeux.

https://www.youtube.com/watch?v=WLyDRhyKmyI

C’est un système nettement plus complexe que celui de mon revolver. Le déplacement partiel des  pièces sur le schéma ne montre pas le verrou: dommage.  On constatera cependant que la détente « semble » séparée de la pièce rouge (avec le bec d’oiseau) et que l’axe de rotation (vis) est sur la détente, ce qui n’est pas le cas pour le système de mon revolver à broche. J’imagine que de telles pièces sont rares et qu’une réparation n’est pas aisée. « Bonjour les complications! »

Lefaucheux, démontage JPGLe site Littlegun montre des restaurations de revolvers Lefaucheux et nous propose cette photo un peu trouble mais combien intéressante d’un point de vue didactique, d’un mécanisme un peu altéré par la corrosion  (site à consulter par ceux  qui veulent découvrir ces revolvers, avec de très belles photos en général). Cette photo donne la réalité d’un mécanisme de revolver Lefaucheux conforme au schéma précédent, à quelques variantes près. Elle confirme que la détente ne fait pas corps avec la came.  Sur cette photo, le verrou est visible et je constate qu’il est peu saillant: c’est la partie haute de la came formant  une sorte de crête sur la tête de l’oiseau. L’axe de cette came (l’œil de l’oiseau) est juste au dessus de la détente. La came est  de forme très complexe et je pense que la refaire est un travail de spécialiste. Indépendante de la détente, elle peut cependant être retaillée dans un acier plat, ce qui est un avantage. Elle intéressera certains armuriers qui restent aptes à ce telles réparations.

lefaucheux mécanisme2Ce qu’il faut remarquer, c’est que les revolvers Lefaucheux ont une détente qui sort complètement de la carcasse et que la came elle même (terme employé par le site littlegun) est extérieure à la carcasse, avec des formes variées (ici arrondie)  mais toujours avec un système mécanique compliqué, parfois même encore plus compliqué pour certains systèmes Lefaucheux …  ce qui  freine mon enthousiasme.

Posséder un revolver Lefaucheux peut certainement réjouir le collectionneur, mais le tireur reste circonspect, confronté au risque d’avoir des pièces défectueuses à refaire. Si c’est pour mettre le revolver dans un coffre, le plaisir n’est pas au rendez-vous. Un bon revolver à PN qu’il soit à percussion ou à broches est un révolver simple à démonter, simple à utiliser et simple à réparer. C’est un principe qui prévalait à l’armée et c’est pourquoi Colt avait longtemps tenu le marché. Il semble d’ailleurs que certaines détentes sur des mécanismes Lefaucheux ne donnaient pas les meilleurs résultats au tir de précision.

b/ Le mécanisme simplifié d’un revolver à broche « type Lefaucheux » 

Le revolver à broche (non identifié) que je démonte est conçu différemment  et de façon nettement plus simple: voilà qui me séduit.

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A l’essai, sans cartouches, le mécanisme de mon revolver semble souple lors de la pression sur la détente (en double action).

Le démontage-remontage du mécanisme nécessite de commencer par réduire la pression exercée par le grand ressort sur le chien. Il suffit de comprimer ce ressort  avec une pince à linge qu’on introduit entre cette lame et le cadre en acier de la poignée. Il faut ensuite dévisser l’axe du chien et pour finir celui de l’ensemble détente-verrou. Après démontage, je constate que le chien est tiré d’un côté par le grand ressort (unique), auquel il est attaché par une petite fixation mobile en T (dont j’ignore le nom) et de l’autre côté, il dispose d’une sorte de pince avec un ressort dans laquelle le prolongement du bloc détente-verrou vient s’insérer: ce bloc a encore la forme d’un oiseau dont la queue se loge dans la pince et dont le bec est posé sur le ressort en V.

verrou de mon lepage2Le verrou se présente comme une bosse sur la tête de l’oiseau. C’est ce bloc détente-verrou qui transmet la pression exercée par le tireur sur la détente et c’est ce bloc qui impose au chien de faire des rotations autour de son axe (l’armé).  La pression  sur la détente agit donc directement sur le doigt élévateur et sur le verrou. Inversement le bloc subit la poussée du ressort de détente en « v », logé dans la carcasse,  sous le barillet. C’est totalement simple!

Trop simple! Car ce système, comme celui du Lefaucheux, présente un inconvénient majeur : l’usure du verrou. Mais sur ce révolver, c’est tout le bloc détente-verrou  qu’il faut changer ou refaire. C’est une pièce complexe  et aujourd’hui faire refaire cette pièce est difficile compte tenu de l’absence d’armuriers compétents ou consentants. 

On ne peut donc pas changer le verrou indépendamment des autres pièces mécaniques comme on le fait sur les Colts et revolvers à percussion et c’est une erreur de conception des fabricants. Il reste la solution de la soudure ou il reste à trouver quelqu’un qui puisse faire cette pièce à la main, à « l’ancienne »… la galère! La simplicité présente donc un inconvénient d’un autre genre qui peut décourager le bricoleur et faire fuir l’armurier, peu enclin à donner de son temps pour de la « quincaillerie ».

Sur ce revolver à broche non identifié,  le verrou n’a que la moitié de l’épaisseur du bloc verrou-détente; il est placé latéralement et non dans l’axe du bloc. Pourquoi ne pas l’avoir élargi ce qui l’aurait renforcé?  On remarquera également que le ressort du doigt élévateur de ce revolver n’est pas courbé, qu’il est anormalement fin, signe que ce ressort est foutu ou inadapté.

LE CHARGEMENT D’UN REVOLVER A BROCHE

On introduit les cartouches à broche par cette portière de chargement en veillant à les placer dans leur encoche: c’est un peu plus délicat que sur les revolvers modernes, mais c’est une amélioration à tout point de vue.  Parallèlement, les colts vont eux aussi  s’adapter aux cartouches métalliques et le chargement se fera par l’arrière du barillet, de la même façon, mais sans le système de broches. On voit alors arriver les cartouches annulaires.

SLF6Aujourd’hui, le chargement des cartouches pose plus de problèmes, car bien qu’on en trouve chez H&C, le prix du matériel est  assez dissuasif. (130 euros pour 10 cartouches et un petit matériel de chargement). C’est fait pour les amateurs qui veulent faire joujou avec un engin hérité du grand père.  En outre les cartouches H&C sont prévues, semble-il, pour des chargement faibles de 0,6 à 0,7g de PN, ce qui permet de dire que c’est vraiment « de la daube »! Etant donné la longueur des cartouches et celle des balles qui a contrario sont franchement surdimensionnées par rapport à la charge de poudre, c’est prendre les gens pour des cons! Donc trop peu de poudre pour la charge. Avec des étuis courts, il n’est pas non plus recommandé de sertir une balle ronde qui doit impérativement être entièrement descendue dans l’étui, comme elle le serait dans une chambre de revolver à percussion. A noter qu’une balle de calibre 44 est déjà trop grande pour une chambre (du moins sur mon cal 12mm), a fortiori l’est-elle pour un étui de 44.  Donc avec les étuis H&C, on est condamné à utiliser des ogives (avec rétreint) adaptées à ce genre de cartouche et qu’il faudra en outre graisser extérieurement comme le sont les balles H&C.  Je suppose qu’on trouvera un moule chez Tecmagex ou ailleurs. On peut toujours faire modifier un moule Lee par un atelier de précision en lui donnant le gabarit et la forme qui conviennent.  Bref il faudra éviter les suppositoires qui seront partiellement enfoncées dans l’étui ou qui ont un retreint vaguement conique, ceci afin d’éviter que les balles « bougent » dans les chambres .

Le problème de la sécurité est à prendre en compte.  Et ce problème se pose avec les revolvers à broches.  Il faut placer le chien entre les broches, sinon, il y  a le risque d’un choc et d’un départ de feu. Or, le plus souvent, rien n’est prévu sur ces armes.  Quelques modèles disposent d’un système de sécurité qui  empêche le chien de frapper la broche, mais c’est exceptionnel. La puissance des cartouches de revolver à broche 12mm est approximativement comparable à celle d’un Chamelot et Delvigne 1873, opinion d’un tireur qui sait de quoi il parle. C’est probable.

Fabrication maison de cartouches à broche « 12 mm ».

Quelle solution? cartouches à broche H&CN’ayant pas encore expérimenté le chargement à ce stade de ma recherche, je me contente de faire un état des informations que je trouve. Première constatation: chez H&C il faut compter 130 euros environ pour 10 étuis, 10 balles et un petit matériel. On croit rêver. Voici le blog d’un poudreux qui propose une méthode de chargement que je trouve assez peu convaincante, mais légèrement plus économique: on remplace le matériel par le système D !

Autre solution, faire ses cartouches soi-même. Pour les 9mm à broche, selon certains forums, les cartouches 9mm para semblent pouvoir être adaptables  et pour les 12mm, on évoque les douilles de 45ACP. De toute façon, les diamètres de chambres des revolvers risque de varier légèrement d’un revolver à l’autre… donc le système D.

http://www.jidenet.com/reviews/reviews-poudre-noire/9mm_broche/4342/

Peu d’informations sur cette question sur le net, sinon celle-ci trouvée sur le forum des fans de la poudre noire. Je cite donc certains commentaires  qui nous sont utiles, mais avec des « blancs »:

« A l’usage, les douilles H&C sont bien faites, mais on y loge péniblement 0,6 gr de pnf2, la détonation est faible, le recul inexistant, et une balle sur deux arrive de travers sur la cible: trés bien pour le tir récréatif sur boite de conserves sans fatiguer l’arme. Par contre avec les douilles de 45 ACP,  on y loge 1,2 grammes de pnf2, et là ça pète fort, le recul est vivant, ça fait des trous bien ronds, on sent quand même que l’on a en main une arme de gros calibre qui tire une balle lourde et lente avec un bon pouvoir vulnérant, (dans le contexte de l’époque bien sur car aujourd’hui les amateur de super magnum rigoleraient)…

Autre problème, les 12 mm à broche ne sont pas calibrés de façon parfaitement standard:  « En fait le 12 mm à broche est souvent aussi appelé 11 mm à broche parce que justement les alésages de ces armes ne sont pas constants d’un modèle à l’autre (nombreux artisans et modèles). Autrement dit, d’un « 12 mm broche » à l’autre,  on peut trouver des revolvers dont le canon est calibré en 430 jusqu’à 450 et plus… J’ai eu trois revolvers « 12mm à broche » et aucun n’avait le même calibre. Le plus simple et de mesurer le calibre de ton arme à fond de rayure (en passant une balle ronde au maillet dans le canon) et choisir des ogives du commerce correspondant ».

Autre essai, cette fois-ci  avec les douilles de 44 mag : « La douille nage un peu dans le barillet et il faut la scier deux fois, la raccourcir et couper l’épaulement. Donc plus de travail pour un résultat moyen. De plus quand on raccourci la douille de 44 mag,  le laiton est plus épais donc difficile à évaser et à sertir… »

Autre source d’information « entre poudreux »: Forum Armes du Paléolithique au XIXème siècle. Merci à ceux (Biker et Cromagnon) qui ont le sens du partage et qui comme moi, plutôt que de cultiver leurs petits secrets, diffusent pour un élargissement des connaissances et la promotion de l’intelligence humaine. L’esprit poudreux souffle dans le bon sens.

http://prehistoire-xixeme.forumactif.org/t145-fabrication-de-cartouche-a-broche

Je cite : « Pour les 12mm j’utilise maintenant des douilles de 8×57 au lieu des 45 ACP qui avaient du mal à rentrer dans les chambres de mon barillet! Les trous d’amorces sont bouchés avec de l’étain de plomberie, la douille étant enfilée sur un foret fixé sur un étau… vraiment artisanal mais ça marche… j’utilise des ogives de 440 avec ces douilles . Avec les 45 c’étaient des ogives Lynx pour 1873 Chamelot delvigne… Le seul problème c’est de percer le trou de la broche à la bonne distance, ce qui implique que le culot de la douille soit suffisamment réduit sinon ça marche pas… » Pour le reste des solutions, je vous incite à lire la page complète du forum.

Enfin, le forum  donne des informations intéressantes que vous trouverez à cette adresse:

http://www.tirmaillyforum.com/mildot/viewtopic.php?t=28659

Je lis ce commentaire : « Le calibre le plus simple à créer est le 12 mm, à partir d’un étui de 45 acp (1ère catég) modifié par meulage du culot et brasage du trou d’armorce, percement de l’étui par dessus pour poser la broche sur une amorce pour arme à percussion, poudre noire, ogive plomb pour 45 acp et voila. »

Cependant, il semble que les chambres des revolvers à broches soient légèrement tronconiques, ce qui complique la fabrication artisanale de ces cartouches et crée des risques lors du tir. Ceci qui fait dire à ABC (tireur) concernant l’usage d’un 9mm à broche : « Je déconseille de tirer avec des cartouches qui ne sont ni à la bonne cote, ni à la longueur – tu le dis toi même elles flottent dans les chambres, alors attention et pour toi et pour l’arme, si tu veux vraiment tirer avec ton arme à broche, tu peux aussi aléser les chambres légérement pour du calibre 380(9 mm) et mettre un percuteur sur ton chien, et la, tu as une arme à percussion centrale, la conversion est très aisée à réaliser, ton arme reste toujour en 8° et les 380 à poudre noire aussi. Ca peut être une solution, dommage pour le coté historique de l’arme ».

Le problème c’est aussi de faire tenir une amorce et de ne pas obturer l’accès à cette amorce par la poudre noire. Il y a des détails à peaufiner …

LES VICES CACHES D’UN REVOLVER ET « LA QUÊTE DU GRAAL »…

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Voici deux des revolvers à broche que j’avais acheté et je vais m’intéresser en priorité au revolver cal 12mm, tout simplement parce que ce revolver est susceptible d’aller au stand, sans prétention de précision, car avec ce type d’arme, on s’amusera à faire du tir à 15m au maximum, avec un intérêt ludique et éventuellement pour en faire une arme d’auto… satisfaction. Le canon présente quelques soupçons de déformation externe, peut-être un léger bombage. mais à l’intérieur, rien de visible. Il faudra faire des tests plus poussés.

Ayant examiné ce revolver, je constate que l’indexation est défectueuse: en apparence, le barillet tourne bien (en simple et double action), mais les chambres ne viennent pas en face du canon et du chien. L’encoche de la broche arrive 2mm trop court. A priori, le doigt élévateur est en cause : serait-il trop court, usé? Est-il d’origine ou s’agit-il d’un doigt bricolé pour faire fonctionner plus ou moins le revolver en vue de la vente (sur internet, tout est possible) ?

Au club, un tireur attira mon attention sur le cliquetis qui n’est pas régulier lorsqu’on faisait tourner le barillet en rotation libre: tac – tac – (tac-tac) -tac …), bref  il y avait un soucis. D’où venait le cliquetis? Je ne connaissais  pas bien ce mécanisme, mais pour ce que j’en savais, je ne trouvais pas.

De retour à coin-atelier, je décide de faire l’examen complet du revolver : j’introduis l’endoscope dans le canon (avec la lampe et la caméra). Je fais tourner le barillet à la main pour vérifier si l’alignement canon-chambre est correct pour chaque chambre. Des croissants lumineux apparaissent d’abord, mais en tournant légèrement le barillet, je les rectifie  jusqu’à ce que les croissants laissent place à des cercles fin qui dessinent l’entrée des chambres contrôlées. Voici ce que montre l’endoscope pour les deux premières chambres: elles  sont donc placées correctement par rapport à la hauteur du canon, mais rien ne prouve que l’écart entre les chambres soit régulier.  Ce n’est qu’après la remise en état du doigt élévateur qu’on pourra le vérifier. Sur les photos on voit le fond ouvert de la chambre avec une tache  noire:  c’est le conduit (trou) dans lequel le doigt élévateur se déplace (attention, l’endoscope inverse complètement l’image).

2 chambres mon lepage

L’examen de la 3ème chambre  montre un croissant lumineux persistant, à l’opposé du trou du verrou, ce qui signifie que la chambre vient se placer trop bas par rapport au canon. Certaines chambres ne sont donc pas parfaitement alignées avec lui et par conséquent, ces chambres donneront des tirs aléatoires.

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J’observe attentivement l’arme :

  • le verrou fonctionne mal, il ne touche pas systématiquement les butées; il est trop court.
  • Le barillet tourne mais s’arrête avant d’arriver à la position exacte où la chambre est en alignement avec le canon: il faut alors faire légèrement tourner le barillet avec la main, pour l’amener à la bonne position (il manque 2mm). En fait le barillet n’est pas stabilisé, il a du jeu entre deux positions, l’une (en reculant) quand il se met en appui sur le doigt élévateur, mais trop à  gauche, l’autre en avançant, quand la butée vient s’arrêter contre le verrou sous le barillet, et cette fois-ci l’alignement semble bon. Mais si on pousse, ça passe:  donc le verrou est très fatigué. Un cran en particulier ne semble plus fonctionner car le barillet passe sans aucune résistance.
  • Le  doigt élévateur est défectueux  car son ressort est anormal:  une sorte de lame extrafine et qui ne fait pas ressort. Pourtant cette lame est bien sertie dans la barrette! Est-elle d’origine?   Quand au verrou, il est usé: il faut le recharger à la soudure et lui redonner une forme à la lime .
  • L’état général du revolver est apparemment bon, car il a été chromé, ce qui veut dire « poli » par l’entreprise  qui a fait le chromage. Les marques et logo n’ont pas disparu, mais on présume que la corrosion qui avait déjà piqué l’arme à été éliminée et l’aspect très lisse du barillet laisse penser qu’on a réduit les surfaces, ce qui a eu pour conséquence, de réduire les butées de verrouillage  sur le barillet et de réduire l’épaisseur externe des chambres à l’arrière. Aille!

Passons au diagnostic:

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Le diagnostic des armuriers  :

Un armurier  en Moselle à qui j’avais demandé de refaire certaines pièces de ce révolver me rendit  l’arme 15 jours après l’avoir reçue en déclarant : « ça marche ». Je précise qu’il s’était engagé à refaire un doigt élévateur et à réparer le verrou (par soudure), ayant déclaré que « tout est toujours possible ».  J’étais donc étonné qu’il n’ait rien  fait (il avait cependant refait un ressort de détente pour l’autre révolver). Je ne l’accablerai donc pas. Son point de vue était cependant désobligeant : « Pour l’usage qu’on peut en faire, ça marche ».  Le barillet tournait, c’était suffisant  disait-il, pour en faire « un presse papier »!    Convaincu de l’absence de valeur d’un tel objet,  il me proposa (à titre de consolation) un vélodog ridicule au prix de  plus de 200 euros. J’étais consterné par tant de mépris pour les armes anciennes, d’autant que je ne discutais en aucun cas  du prix de la réparation, étant prêt à payer les heures faites.  L’honnête homme finit par dire que refaire le doigt, c’était trop compliqué, que le réglage, c’était la galère, etc…. Bienvenue dans le monde de l’armurerie contemporaine.

Je suis donc rentré chez moi, un tantinet agacé  et je me suis dit qu’il fallait que j’identifie le fabricant de ce revolver. Sur son barillet, le marquage ELG (avec l’étoile à 5 branches (dans l’ovale) était nettement lisible il s’agissait du poinçon du banc d’épreuves de Liège (image 7). En dessous,  on trouvait la couronne surmontant la lettre R. C’était un début. Je n’aurais pas dit « fume, c’est du belge », mais  j’aurais dit: « c’était du belge, ça peut encore fumer ».  Mais le revolver ne possédait pas de numéro de série, ce qui me surprenait.

La seule marque visible, c’était un écusson placé sur le tonnerre du canon. Je me suis acheté depuis plus d’un an une loupe grossissante pour philatéliste qui permet de voir les micro-détails. Mais avec cette loupe, je n’arrivais pas à déchiffrer le dessin sous les lettres.  Comment reconnaître ce logo? L’énigme commençait et j’avais le sentiment que ce logo était celui d’un fabricant coté ou reconnu: trop beau pour être celui d’un armurier anonyme.

Lefaucheux 66661Cette recherche fait partie du  plaisir du collectionneur, fut-il tireur. Une sorte d’écusson avec deux lettres « LF » pouvait faire penser à Lefaucheux. Erreur, car après recherche, le logo Lefaucheux était « EF », c’est du moins ce qui m’apparut à première vue.

Je ratissais tout ce qui traitait des logos belges et en particulier  les logo LF ou EF sur la liste dont j’ai donné les références. Après une journée complète de recherches sur le net que je vous épargne,  je parvins  à établir clairement que le fabricant Lefaucheux (dont les logos ont évolué) avait marqué ses revolvers des initiales  LF mais avec un pistolet brisé…  il s’agissait alors du père (Casimir Lefaucheux).  Quant au fils (Eugène Lefaucheux) son logo était sobre : il se contenta des initiales EL surmontées d’une couronne. Pas  d’animal ailé ou de dragon en vue. D’une façon générale les Lefaucheux sont numérotés.

Lefaucheux sur littlegun

Logo LF, Lefaucheux

Alors, mon revolver « LF » était-il de la première genération Lefaucheux?  Aujourd’hui, ayant fait une recherche sur les Lefaucheux, il me paraît évident qu’un examen rapide du système mécanique écartait cette hypothèse, ne serait-ce par le fait que la détente de mon revolver est placée dans la carcasse…

Donc un revolver belge, fabriqué à Liège, sous les initiales LF et avec une sorte de cheval dressé?  Une main invisible fit parler l’appareil qui grâce à sa précision, avait capté l’image finement;  une image  que même ma loupe ne parvenait pas à rendre lisible.  La lumière rasante d’un projecteur accentua le relief en creux et l’image apparut: il s’agissait bien d’un animal cabré (et non cambré), cheval ou dragon? Quand à ce qui s’avéra être la queue, j’hésitais jusque là entre le chiffre 2 et une queue en panache? C’est bien une queue en S.  Voici donc que l’image prenait forme :  un très joli logo en vérité.

le lion cabré, EF

 

dragon à la hache, avec queue en panacheDe quoi avoir un peu de respect pour cette arme que ses anciens propriétaires avaient sabotée pour en faire un objet décoratif. Il est certain que le revolver chromé cache bien son âge et ses douleurs, mais un polissage intensif n’était certainement pas le meilleur traitement, mais il cachait l’outrage du temps! Le traitement au chrome est cependant  parfait pour l’entretien: pas de rouille.

Comment identifier le fabricant qui possédait ce logo et dont les initiales étaient LF?  Sur internet, j’avais tenté différentes recherches,  notamment à la lettre L dans les listings des fabricants belges recensés, épuisant  les hypothèses, car aucune trace d’un lion cabré. Une réponse à mes recherches sur le thème de « logo armurier belge avec dragon (ou lion)  dressé »: me proposa enfin un lion dressé brandissant une hache.  Des revolvers Lefaucheux vendus à la Norvège comme revolvers  réglementaires portaient ce dragon (ou lion) apparemment orienté vers la gauche et gravé à droite de la console. C’était ressemblant mais pas entièrement convaincant. Il fallait poursuivre.

lion cabréEn utilisant le mot « cabré » (plutôt que « cambré ») qui semblait correspondre à la position de cet animal, je découvris que le lion cabré était fréquent dans les armoiries et je poursuivis les recherches… le logo sortit enfin, découvert sur Delcampe. Je pus alors mettre un nom sur le fabricant:  Lepage et Chauvot (LC), antérieurement « Lepage et frères »(LF) , c’était gagné!

On constatera que le logo gravé sur certains revolvers est parfois un peu rustique (photo de gauche), mais il ne fait aucun doute que mon revolver est un « Lepage et frères », une  arme produite par  ce fabriquant belge avant qu’il ne s’associe et fabrique sous la marque Lepage et Chauvot (LC). Voici trois exemplaires de ce logo, trouvé sur le net. Certes mon revolver ne dispose pas d’un numéro de série, mais il présente maintenant un certain intérêt ;  ce n’est plus de la « quincaillerie belge ».

3 logos Lepage et frères

Reste maintenant à répondre à la question : ce revolver peut-il être remis en fonctionnement?  Il me semble que oui, si on refait un barillet  mais avec encoches et si on refait le verrou ainsi que le doigt élévateur.  De gros travaux…. mais le canon reste à vérifier. La question est posée. Depuis j’ai consulté un second armurier, qui cette fois-ci m’a déclaré très amicalement que la réparation du verrou et du doigt n’offrait aucun intérêt, car l’usure du revolver est générale et tout cela ne servirait à rien,… inutile de répondre que « servir n’est pas de mise aux marquises », comme aurait dit J. Brel. L’argument ultime qu’il m’opposa, c’est que cela demandait trop de temps, etc.  Là j’ai compris l’armurerie n’est plus un art. Aujourd’hui, il n’est pas possible de trouver un armurier disposé faire ce travail. Pour leur défense, il faut faire la différence entre restauration et réparation: la restauration expose l’armurier à de nombreux risques, liés au démontage (vis rouillées) d’armes qui ont souffert du temps et de la corrosion. Beaucoup sont avant tout des vendeurs d’armes. Aujourd’hui, l’armurerie est tournée vers la chasse.  Il reste les particuliers avertis qui nous proposent d’excellents tutos, de quoi nous inciter à tenter l’aventure.

La solution est peut-être là:

http://www.tircollection.com/t15079-le-1873-ajustage-d-un-nouveau-barillet

http://poudrenoire.forumactif.com/t11977-reproduire-une-barrette-de-chamelot-delvigne

Vidéo

16- La carabine Gallager, calibre .54, version cavalerie, chargement à la PN avec canon basculant


 Voici trois carabines à percussion que l’on charge avec de la poudre noire exclusivement pour deux d’entre elles. Ma préférence se porte sur les carabines à canon  assez courts,  comme le Hawken Woodman cal.45 sur lequel j’ai fait un article, mais il existe de petites carabines de cavalerie qui ont une longueur de canon nettement plus courte. Ces trois carabines constituent des étapes de l’évolution des carabines à PN :  le Hawken est une arme simple à chargement par la bouche. La carabine Gallager est une carabine de transition qui permet un chargement traditionnel (par la bouche) , mais qui dispose d’un canon basculant (avec un levier sous garde),  ce qui offre  la possibilité d’introduire par la culasse des cartouches à PN qu’on peut dire mixte, car elles comportent un étui en laiton rechargeable.  La carabine Spencer à levier sous garde dispose d’un magasin dans la crosse et s’utilisait à l’origine avec des cartouches à PN, à percussion annulaire. Depuis cette carabine a été adaptée et utilise notamment des cartouches 45L et 44-40 à percussion centrale, chargées aussi bien à la PN qu’à la PSF.

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Ces armes à PN ont été produites dans une période courte: entre les années 1850 et 1865. Une période d’évolution fulgurante de la technologie des armes à poudre noire. Magnifique période de l’histoire de l’humanité où les armes deviennent le symbole de la véritable démocratie. Aux USA, contrairement à l’Europe,  la production d’armes et les transformations techniques de celles-ci étaient d’abord une nécessité militaire, mais elles permettaient également d’alimenter la demande de la population ; c’était une période où les armes faisaient partie de la vie quotidienne.  Tout citoyen pouvait acquérir une arme pour la chasse et pour l’auto-défense. C’est tout l’esprit du 2ème amendement. A l’époque franque, à l’aube de l’Europe, le fait de posséder une arme était la marque de « l’homme libre » par opposition à l’esclave. Aujourd’hui le droit à la possession d’une arme est toujours la marque de l’homme libre, mais réglementé, encadré, encarté, contrôlable et son droit est précaire, soumis à la loi et à son caractère partisan. 

Le Hawken fut une « trouvaille » faite dans d’une bourse aux armes. J’ai alors un peu tâté aux armes mono-coups à chargement par la bouche, domaine très différent des revolvers C&B.  Le tir aux armes longues à PN nécessite par mal de connaissances en balistique  et une fois qu’on met le pied dans ce domaine, cela n’a plus de limite!  D’autre part, le tir avec une carabine à chargement par la bouche est tout à fait différent du tir au révolver à PN parce qu’il faut recharger à chaque tir, ce qui demande une grande attention. les modes de chargement sont également différents.  Les erreurs que j’ai pu commettre au début ont souvent tourné au calvaire, jusqu’à ce que je connaisse le « truc « pour sortir une balle en cas de faux départ. Il m’est aussi arrivé de coincer la tige de nettoyage en laiton et acier dans le canon: effroyable expérience! Sans parler des erreurs de chargement (oubli  de la poudre avant la balle) ou encore du chiffon qui reste au fond du canon! Le défaut de ces armes à chargement par la bouche tient au nettoyage systématique après chaque tir (baguette et chiffon) et à la difficulté d’avoir accès au fond du canon. Ce qui n’empêche pas cette carabine de fonctionner très efficacement et de faire des tirs de précision,  mais il faut acquérir une sorte de rituel au niveau du chargement. Celui qui n’a pas l’habitude de cette gymnastique, va trouver la procédure assez contraignante.

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Ultérieurement  je me suis laissé tenter par une curieuse carabine découverte au hasard d’une bourse: la carabine GALLAGER cal.54. Le vendeur (un de ces commerçants qui fréquentent les bourses) ne connaissait pas vraiment l’arme, mais il en connaissait la valeur commerciale. C’est lui qui m’a mis le nez dessus. Celle-ci ne payait pas de mine: le canon portait des sillons, des coulées dus à une corrosion sur la surface externe, mais l’intérieur était intact. Le bois n’était pas mis en valeur. Bref je l’ai achetée avec un risque réel. Mais ce fut mon second coup de foudre. Cette arme m’avait d’abord intrigué, puis convaincu de son originalité.  A peine l’ai je eu entre les mains, que j’entrepris de la remettre en état avec une consommation de  vinaigre, « d’huile de coude » et de pailles de fer fine non limitée. Elle changea totalement d’aspect: débronzée, canon poli, bois poncé et reteinté, un vrai coup de jouvence. Les sillons avaient presque disparu, une simple trace de son passé. Mais au démontage, j’ai eu quelques inquiétudes. Il a fallu percer une des deux vis qui tiennent la platine  pour pouvoir l’enlever et en faire fabriquer une neuve: il s’en est fallu de peu que la vis soit définitivement bloquée et l’arme aussi: heureusement, mon armurier à Sedan fit un miracle.

La Gallager est à mi-chemin entre les carabines « des 1ers âges »  et celles des temps modernes, avec son canon basculant et son système de levier sous garde. Cette arme mono-coup est révolutionnaire  et ses avantages par rapport aux carabines « muzzleloading » traditionnelles sont multiples.

La GALLAGER à été produite à 18000 exemplaires à l’époque de sa conception, vers l’année 1860, mais les premières productions ont été pénalisées par des ennuis de fabrication: la quincaillerie était de mauvaise qualité et l’utilisation trop complexe, trop délicate. Elle a été très vite déclarée « inapte au service » par les militaires.  En outre, au même moment, des modèles à cartouches métalliques arrivaient sur le marché (notamment la SPENCER 1860)  et la concurrence a éliminé cette carabine.

Les Gallagers qu’on trouve actuellement sont des copies qui ont été fabriquées plus tard par ERMA WERKER  (la production est arrêtée) . Ce sont des armes jouissant d’une fabrication haut de gamme  et qui fonctionnent parfaitement: le top!  Elles sont d’ailleurs recherchées… et chères surtout en France.

La troisième carabine (toujours à canon relativement court) sur laquelle j’ai « craqué », c’est la carabine SPENCER 1860 dont je parlerai également dans cet article .

La GALLAGER, une arme d’avant garde, mais qui arrivait trop tard!

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Si on veut connaitre cette carabine étonnante, voici une vidéo du site « Capandball Channel » qui explique (en anglais) son fonctionnement… et si vous ne pratiquez pas l’anglais, regardez au moins les images, on se régale!  Comme d’habitude le jeune présentateur connait son affaire. Une seconde vidéo montre le tir assez rapide avec cette arme – rien à voir avec les « muzzleloading rifles »… mais c’est une carabine à PN!

Pour plus de détails concernant l’histoire et les caractéristiques cette arme, on pourra consulter le site http://www.tircollection.com qui présente des informations précises et complètes:

Qu’est ce que la carabine Ghallager apporte comme modification essentielle? On peut la charger de façon traditionnelle (en la chargeant par la bouche) mais ce n’est pas l’usage prévu par le constructeur: elle se charge comme une arme moderne à levier sous garde : on introduit la cartouche directement dans la culasse. Je cite http://www.tircollection.com : « Mahlon J. Gallager originaire de Savannah en Georgie a déposé le brevet concernant la carabine de son invention le 17 Juillet 1860 sous le N° 29157. L’objectif décrit dans le dit brevet était de faciliter l’extraction de l’étui de la cartouche métallique en faisant avancer le canon avant de le faire basculer. »

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On peut alors utiliser (comme indiqué sur la vidéo de C&B Channel)  des cartouches-papier  ou les douilles en laiton (prévues à l’origine) qui se logent dans la culasse. Hélas, ces douilles ne se trouvent pas facilement dans le commerce, mais on les trouve en Allemagne et aux USA. Elles sont percées d’un trou (côté culot) pour laisser passer l’étincelle provenant de l’amorce (ce sont de grosses amorces avec 4 ailettes N°1081: « du gros »!). Pour ceux qui voudraient se fabriquer des cartouches, faute de pouvoir acheter les douilles en France,  j’ai une solution intermédiaire : la cartouche papier  placée dans un tube de cuivre! ça marche très bien.

Le gros intérêt de la GALLAGER, c’est le chargement par balles!

 

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Caractéristiques de la GALLAGER (modèle cavalerie) : un excellent canon de 56,5 cm; avec un pas très rapide (1:15″), soit un tour en 15 pouces ou 38,1 cm… et un nombre impressionnant de rainures: 16! Sur la photo de gauche, on voit le rétrécissement du canon contre lequel la douille vient buter (c’est le début des rainures). L’ouverture du canon se fait par une sorte de culasse et un levier sous garde.  Les organes de visée sont corrects avec 3 réglages de la hausse et un guidon dérivable sur queue d’aronde. Les étuis (douilles) en laiton sont de deux sortes  selon la profondeur de la collerette (du rétrécissement) et selon l’épaisseur de l’étui dans la partie prévue pour la poudre noire (pas de PSF bien sûr). Avec cette carabine, on ne doit pas utiliser des balles rondes, en raison du pas très rapide. Un joli canon qui ne peut que tenter le tireur pour un tir de précision entre 25 et 50 par exemple. On ira jusqu’à taquiner le 100m!

Le chargement: selon Capandball (C&B)  Channel, une ogive de calibre 54, légèrement supérieure au diamètre du canon (1/00 de pouce) et 40 grains de PN (qui divisés par 15, donnent à 2,66g), une charge qui correspond effectivement au volume de la douille la plus épaisse. On peut utiliser de la PNS2, de la poudre noire  de chasse, etc, mais toujours de la PN.

Pour la balle, on ne trouve pas sur le marché une balle prévue pour cette carabine, ni un moule conforme au modèle d’origine. On pourra utiliser de la balle R.E.A.L. de 300 grains, cal 54 (.577), qui passe bien dans le canon (moule Lee 54-300 chez Midway ou Dixie Guns…), avec un graissage latéral.  Mais la balle est un peu plus trop large pour entrer dans la douille: il faut alors la forcer (la sertir) en restant dans l’axe de la douille, ce qui demande quelques précautions (voir la suite) et un matériel approprié. Une ogive doit impérativement être sertie dans l’axe de la chambre.

Les inconvénients du fonctionnement tel qu’il a été contesté à « l’époque »:  

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Selon http://www.tircollection, la douille (chambre de chargement) « étant  à cheval entre le canon et le boîtier de culasse, ce mouvement avait pour effet de laisser apparaître une partie de l’étui afin de l’extraire manuellement et donc de se dispenser de la présence d’un extracteur. Ce principe de fonctionnement bien que séduisant sur la papier devait en fait s’avérer être le talon d’Achille de ces carabines, l’absence d’extracteur rendant très difficile l’extraction des douilles et, de plus, les jeux de fonctionnement apparaissant à l’usage, qui  entraînaient des fuites de gaz brûlants autour du point de jonction Canon-culasse ».

Le chargement de la douille métallique

Gallager2Sur la vidéo de C&B Channel, le présentateur remplit la douille avec la PN, graisse  la balle sur son pourtour,  puis il la pose sur l’entrée de la douille qu’il introduit alors dans la culasse; il referme celle-ci, verrouille et l’arme est prête à tirer. Avec 40 grains de PN, soit 2,66g, la douille la plus épaisse est pleine.

Le chargement de ces douilles me semble poser un double problème:

le 1er problème tient à l’introduction de la balle dans la douille: je dispose d’un moule Lee pour couler des balles R.E.A.L., cal.54, or cette balle  ne dispose pas d’un retreint (rétrécissement de sa base) qui permette de l’introduire dans la douille. Pour l’instant, je suis confronté à cette difficulté et de ce fait j’utilise dans l’attente de la solution des cartouches papier et un substitut de la douille qui fonctionne (voir la suite).

Le second problème est lié au chargement de cette douille. Tout chargement d’une arme à PN demande une compression de la poudre et un sertissage de la balle: avec cette arme, le sertissage « devrait » se faire lorsque la culasse se ferme: à ce moment la balle  « devrait » compresser la poudre, mais ce n’est pas le cas, car à l’entrée de cette douille,  il y a une collerette et un  étranglement sur lequel se pose la balle (voir les photos des deux modèles d’étuis). Elle ne peut donc pas descendre et compresser la poudre. 

Peut-on ne pas compresser la poudre noire? Il me semble qu’un tassement de la poudre est toujours recommandé, sinon nécessaire, qu’il s’agisse de muzzleloading riffles ou de revolvers. Les tireurs respectent cette consigne de sécurité. Je me suis posé la question de savoir si le volume de la poudre compressée peut diminuer sensiblement?  J’ai tenté de comprimer la poudre contenue dans cette douille, mais seule la partie supérieure de la charge s’est comprimée  (et agglomérée) et seulement de façon minimale,  ce qui n’a réduit le volume total de la poudre que de 1/9 au plus, ce qui est peu. 

« Bloquer » la poudre dans la douille, pour qu’elle ne sorte pas, à défaut de la comprimer, reste une nécessité; un cookie dur ou un carton  peuvent remplir ce rôle  (voir article 15), mais c’est le sertissage de la balle dans l’entrée de la douille qui obturera définitivement celle-ci! Le sertissage de la balle R.E.A.L. sera  de la hauteur allant de l’entrée de douille jusqu’au rétrécissement (il y a donc deux hauteurs) possible, l’une pour une charge plus faible et l’autre pour la charge maximale (« plein pot » comme diraient les amateurs de charges spectaculaires). Le sertissage ne se fera qu’avec du matériel approprié, car cette balle  REAL n’entre pas dans la douille facilement. Elle demande en outre un sertissage guidé. Ce sertissage « court » suffira cependant pour tenir la balle et obturer la cartouche. Ceci dit  une charge de  2,5g de poudre dans la douille ne laisse guère de place pour un bouchon de cire ou une bourre. 

Quel est le matériel utile, voire recommandé, pour ce chargement?

  1. il faut un sabot de sertissage spécifique:  tout simplement un cylindre d’une hauteur  de  66mm environ, soit celle de la douille (40,46mm)  à laquelle on ajoute celle de la balle (15,65mm) et 10mm pour le fond du pot de sertissage.  Un trou percé au diamètre de la douille, traverse ce cylindre. (prévoir un peu de jeu: 13,90mm + 0,2 environ). Ce trou cylindrique permettra  de guider la balle lors du sertissage. Ne pas abimer l’étui en le plaçant dans un mandrin ou un étau, ce serait du carnage. Il faut que le pot soit stable et il faut pouvoir : le pot doit avoir  un canal au fond dans lequel on introduit un poussoir en bois afin d’extraire la cartouche chargée .
  2. il faut également un poussoir vertical (avec presse) pour sertir la balle en force dans la douille. On évite ainsi toute poche d’air. Si on veut réduire la charge de PN, on complètera la PN avec de la semoule, une bourre, ou encore de la cire (mais avec des rondelles d’étanchéité),…

Autre détail à prendre en compte: le trou en fond de douille étant assez large, un peu de poudre va s’écouler par cet orifice lors des manipulations. Il faut donc l’obturer par une petite rondelle de papier très inflammable  qu’on placera en fond de douille (le papier « flash » qu’on trouve sur internet est idéal: combustion instantanée et complète).

Une fois que la balle sertie, et graissée, elle est prête pour le tir.  Les essais avec des balles R.E.A.L. n’ont montré aucun dysfonctionnement, mais une fois qu’elles prennent les rainures, les frottements sont faibles: c’est lié à l’étroitesse des anneaux de plomb qui s’écrasent au sertissage. 

Il serait intéressant de tenter de tirer avec des balles sabotées, type Hornady (en voici un exemple).  

Le chargement de la Gallager, façon PSRauben

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Une recette qui marche pour ceux qui n’ont pas les douilles en laiton. Le principe de ce chargement est de remplacer une douille en laiton par une cartouche papier incombustible, c’est à dire le contraire de ce que l’on fait d’habitude pour un revolver C&B. L’étui qui restera imbrûlé sera extrait après le tir, exactement comme une douille. On va alors fabriquer sur un mandrin un étui en papier calque qui résistera totalement à la combustion. Il sera collé ayec une colle liquide courante à prise rapide (scotch). La base de cet étui en papier claque est fermée par  un petit cornet à fond plat, en papier flash, qui est alors maintenu par un simple scotch (pas de colle)… Tout cela donne de la rigidité et ne brûle pas, donc c’est bon pour notre cartouche.   Puis on remplit le cornet devenu rigide avec les composants prévus. Cette cartouche est fermée par un bouchon d’obturation (un cookie ou une rondelle de carton de bière qui vient au dessus de la charge (poudre et/ou semoule), pour empêcher l’étui de se vider. On comprime alors un peu la poudre au moment où on pousse le bouchon dans le cornet. Pour que la cartouche ne s’ouvre pas, il est recommandé de l’insérer préalablement dans le tube de cuivre de 14mm de diamètre (tuyau de plombier) avant de replier le rebord du papier calque qui ferme la cartouche. Ce qui compte dans cette opération ce sont les dimensions de cette douille en cuivre sans fond et celles du cornet (cartouche papier) l’un et l’autre doivent être calculés avec précision! La cartouche papier dépasse légèrement du tube de cuivre, ceci pour que lors de la fermeture de la culasse, le cornet s’écrase dans le tube et remplisse totalement la cavité qui lui est offerte: si le papier se déchire, il doit se déchirer au fond, près du conduit d’allumage. Par contre, la partie haute de la cartouche (avec le carton ou mieux avec le cookie) doit rester intacte.  Le cookie comme expliqué dans l’article 15 doit être isolé de la poudre et de la balle, mais ici avec une balle ogivale, un carton de lait  ou un simple carton suffit.

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Que va-t-il se passer? L’allumage est parfait, la balle fait une trajectoire parfaite et quand on ouvre la carcasse,  il ne reste qu’un résidu compact (voir la photo) et le tube de cuivre qui lui, a tendance à vouloir entrer dans le canon. On le sort facilement sans qu’il soit brulant, surtout si on le change à chaque tir; il prend cependant un peu l’empreinte des rayures,  sur 1mm au plus (voir la photo ci dessous). Il n’y a aucune déformation du tube en dehors de cette empreinte. Il n’est pas fendu, ni collé, ni déformé.  Pour éviter cette petite pénétration, il suffit simplement d’évaser très très légèrement le tube avec « une matrice à collets battus », l’outils du plombier! Dès lors le tube reste bloqué à l’entrée de la partie rainurée du canon.

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découpe papier

Autre intérêt de la Gallager : l’entretien et l’absence d’incidents de tir dus à un mauvais chargement.

Lors du tir avec la carabine Gallager, ont va utiliser des cartouches préparées d’avance, à domicile : gain de temps et gain de sécurité…  

La question de l’encrassement, n’a pas été évoquée, mais elle est bien sûr essentielle. Le graissage se fait sur la balle, lorsqu’elle est sertie  (l’ogive comporte une partie importante qui reste en dehors de la douille).  On peut contrôler en permanence l’encrassement du canon (en ouvrant la culasse)  et  passer un chiffon avec la baguette  de nettoyage.

Avec un Hawken, pour faire un nettoyage du canon (à domicile), on peut l’enlever et le mettre dans un seau. On utilise alors  un écouvillon qui permet de bien brosser l’intérieur du canon en versant du White spirit dans celui-ci (la cheminée est enlevée). Le white spirit évite tout risque de corrosion, car l’humidité nuit aux armes et notamment aux  cheminées de revolvers.

Avec la Gallager il n’est pas possible d’enlever le canon (c’est à éviter). Le démontage complet de la crosse est un travail d’armurier ou d’armurier amateur très averti, car certaines vis sont difficiles à remettre en place.  Pour le nettoyage, il suffit de faire basculer le canon pour en contrôler la propreté et au retour du stand de tir, le canon étant ouvert au dessus du seau,  il est facile de verser du White spirit, en passant l’écouvillon pour faire un nettoyage de l’intérieur de celui-ci, comme pour un revolver à carcasse fermée. Le nettoyage est donc très facile. On peut enlever tous les résidus dans la culasse.  On peut aussi verser du White spirit dans le canon,  toujours avec un seau et un écouvillon, mais en renversant le canon (guidon vers la bas) pour ne pas faire couler le white spirit sur la crosse.

Reste la question de la détente et de son réglage: là je m’en remets à l’armurier (pour l’instant).

Voir article 17: La  carabine Spencer 1860 cal 44-40 à levier sous garde   

15- Comment améliorer la précision du tir au revolver à Poudre Noire : 1ère partie


La précision, un domaine nébuleux du tir à la PN ?

 L’ambition de faire d’un revolver à poudre noire une arme de compétition n’était pas dans le cahier des charges de l’époque de leur création. L’objectif était de descendre un mec à 15m et non de tirer sur une cible à 25m! Mais les modèles ont progressivement gagné en précision.

J’avais publié dans l’article N°10 (actuellement en cours de restauration) une longue et ambitieuse rubrique  sur cette question de la précision. Faute de temps cet article avait été écrit directement sur la toile sans être retravaillé.  J’ai donc enfin pu reprendre l’article pour le refaire et en faire trois articles distincts. Je tiens à préciser que je n’ai aucune prétention à  imposer ma vérité ou à prêcher l’évangile selon PSRauben, loin de là. Cet article sur la précision m’a posé beaucoup de problèmes, car parmi les différentes informations que j’ai recueillies, vous ne serez pas surpris d’apprendre que dans le domaine de la poudre noire, les points de vue divergent, ce qui ne rend pas la tâche facile. Je remercie ceux qui m’encouragent.

A titre d’exemple, je citerai quelques passages de empruntés au site « Poudre Noire Free.fr » (sujet: la graisse et le tir) commentaire de Cobravif, qui va à l’encontre de mes convictions.

Guide John FROSThttp://poudrenoire-free-fr.superforum.fr/t765-la-graisse-et-le-tir

« Je tire régulièrement à percussion depuis 1967, je n’ai jamais graissé les entrées de chambres sauf lorsqu’il pleuvait… Graisser la chambre devant la balle peut contribuer à la lubrification, mais il ne faut pas que la graisse soit trop dure ni qu’elle soit en trop grande quantité. Personnellement, dans les revolvers, je ne mets ni calepin, ni semoule. J’ai toujours procédé ainsi et je m’en suis toujours bien trouvé.  La semoule,il n’y a aucune raison d’en mettre. La granulométrique des poudres noires modernes offre les variantes qui permettent de charger les armes de tous calibres et tous types sans devoir verser de la semoule de blé dans des canons ou des barillets. »

En réalité, mon article est une sorte de mise au point selon ma conviction, mais il est fondamentalement ouvert au débat. Si un tireur se sent l’envie de publier sur mon blog un  article contradictoire, il me paraitrait intéressant de le publier, sous réserve qu’il soit argumenté. 

 Avant d’aborder des points précis pour réaliser cette ambition de donner plus de précision à nos flingues à PN, il faut passer par une connaissance des processus de fonctionnement de ces revolvers et par conséquent, il faut savoir « comment ça marche… « . C’est un long cheminement qui commence. La poudre noire, c’est un drôle de business.  La problématique d’un revolver, c’est sa qualité fabrication selon une exigence d’usinage . Les modèles courants de révolver C&B (Cap and Ball) ne sont pas garantis au top (pas de cahier des charges qui fixent les tolérances lors de la fabrication des pièces). Mais au delà de la fabrication, c’est aussi le fonctionnement de l’arme qui est complexe. Un tireur à la PN qui veut faire du tir de précision, doit expertiser son arme et en connaitre les défauts et les points faibles. Il faut devenir « un armurier sur la table de la cuisine »… avant de se faire un atelier.

 Tout cet apprentissage nécessite des connaissances qui se trouvent dans quelques ouvrages, mais en France, nous ne sommes pas « gâtés » car les théoriciens de la PN sont rares. Il en va autrement aux Etats Unis, domaine du tir à la PN par excellence!  Il faut donc  passer par  l’anglais pour se documenter. L’ouvrage de John FROST (le guide pratique du tir au revolver à percussion) par exemple, est basique, comme beaucoup d’ouvrages sur le tir à la PN. La précision concernant le tir avec une arme de poing à  PN, c’est l’arlésienne : on en parle en récitant des banalités, on  la pratique, on fait de la compèt’, mais quand il faut prendre son clavier pour mettre les choses au clair et diffuser ses connaissances, il n’y a plus personne.  Finalement ce sont des américains qui font des articles sur ce sujet. En  France, ceux qui font du tir de précision vont nous parler des règles de tir (FFT), des concours, et des positions adéquates, ils vont donner des conseils pour la visée, pour contrôler les coups de doigt, mais rien concernant la préparation  des revolvers pour faire du tir « de précision »; là c’est le domaine de l’aventure. Alors, j’ai décidé de remplir un tout petit peu ce vide et  je pense que nous allons devoir nous débrouiller tous seuls!  

Bien sûr « l’autre  variable essentielle » : c’est le tireur ! Il faut reconnaître que ceux qui savent tirer ont une expérience de la maitrise corporelle difficile à communiquer. Pour apprendre, il est recommandé de fréquenter un club. Ceci dit, la compétition et la précision sont deux domaines proches mais distincts, et sans faire de compétition, on peut parvenir à de bons résultats en cible.

Cibles

A/ La qualité de l’arme, ses défauts et sa préparation, des points incontournables pour la  précision du tir

La précision est limitée par la qualité de l’arme, ce n’est pas simplement comme le prétendent  certains une symbiose entre l’arme et le tireur . Il faut donc faire une expertise de celle-ci et voir si elle nécessite quelques modification ou réparations de nature à améliorer son potentiel. Parfois les défauts sont de nature à éliminer toute espérance de précision et on devra alors mettre l’arme dans  la vitrine (ou s’en servir comme matraque , par exemple).

Sur un forum j’ai trouvé un commentaire qui concerne l’état des chambres (régularité et alignement) d’un revolver à cartouches métalliques, mais qui est également pertinent pour un revolver à percussion.

Lors de l’expertise du revolver, les chambres du barillet peuvent présenter des particularités gênantes :

  1.   Les 6 chambres d’un barillet peuvent avoir un diamètre de sortie (tranche de barillet) variable, irrégulier, et cela peut provoquer une dispersion des tirs. Il est alors suggéré d’uniformiser les 6 sorties à l’alésoir expansible, au Ø de la plus grosse ».  [Ce qui veut dire qu’on peut élargir la chambre dans sa partie supérieure avec un alésoir, mais il faut avoir une compétence pour faire ce travail (armurier ou atelier de mécanique)].
  2.  De plus, sur les répliques itéliennes, le diamètre d’alésage de la chambre est généralement plus petit que le diamètre de canon à fond de rayures (différent selon le fabricant, le modèle, etc) . La balle sertie (serrerée) dans la chambre, ne va pas totalement remplir les rayures du canon, ce qui est réputé mauvais à tous les égards. Certains conseillent donc d’aléser les chambres pour les amener au Ø à fond de rayure, mais la plupart préfèrent contourner ce problème au niveau de la balle« … (d’où l’intérêt du plomb mou).

Si on veut rentrer dans le monde des tireurs de PN, deux points sont importants (il y en a d’autres):

Mesurer les  diamètres des chambres et mesurer le diamètre du canon à fond de rainures.

  • Cette première opération se fait avec de l’outillage destiné à mesurer le diamètre des cavités (pied à coulisse, palmer). Ce n’est pas très facile compte tenu des rainures du canon. La méthode la plus simple consiste à forcer des balles de plomb mou dans le canon et dans les chambres et de les extraire pour les mesurer.  Prendre une empreinte coulée (« carotte ») avec du Cerrosafe ou du soufre fondu est la meilleure méthode.  Il faut ensuite pouvoir extraire cette empreinte  sans l’endommager et sans qu’elle ne se rétracte trop après refroidissement.  Le Cerrosafe est très utilisé pour des mesures précises.  C’est un métal qui fond à basse température et qui se rétracte légèrement pendant une heure environ, ce qui laisse le temps de l’extraire, puisqu’il prend un peu de jeu, mais il a l’avantage de reprendre son volume après une heure. Le souffre se rétracte plus et se creuse au centre de la carotte, mais l’empreinte est bonne et fiable pour des mesures courantes.
  • Si le diamètre des chambres est inférieur à celui du canon en fond de rainures, un réalésage sera la solution pour améliorer la précision : sur ce point les américains sont unanimes. C’est aussi ce qu’il conviendra de faire si les chambres présentent des irrégularités de diamètre, sous réserve que le réalésage ne dépasse pas le diamètre du canon en fond de rainures: un très léger dépassement (de l’ordre du 1/100ème est recommandé).  Le réalésage se fait avec un alésoir à main au diamètre exact de ce que l’on veut obtenir. Il doit comporter un guidage vendu avec l’outil, sinon la chambre sera détériorée. Le problème que pose l’alésoir, c’est de pouvoir le ressortir de la chambre. Les alésoirs coniques ne conviennent pas dans la mesure où la balle ne tiendrait pas.

Procéder à la vérification de l’alignement canon/chambres.

  • La  rotation du barillet doit présenter les chambres dans l’alignement du canon. Tout défaut de concentricité des chambres ou d’alignement donne une perte de précision.  Certaines anciennes répliques de revolvers sont totalement anarchiques (à l’endoscope elles présentent des croissants lumineux qui  se situent dans toutes les directions) et c’est le cône de forcement qui est sencé rectifier les défauts (dans un mesure très relative)! Dans l’exemple qui suit, chaque chambre présente le même défaut: on pourrait alors faire un réalésage qui rectifie ce défaut d’alignement (là il faudrait travailler avec des machines de précision  qui demandent l’intervention d’un professionnel).
  • alignement du canon W 1901 ASM-Monk _0001_NEWDans l’idéal, cette opération de contrôle nécessite un endoscope (une caméra avec fibre optique)  qui donne une image de tout le conduit et de l’alignement. Sinon, ce sont des vérifications qui peuvent se faire avec une lampe, en enlevant la cheminée. Le meilleur contrôle devraient pouvoir se faire avec le Cerrosafe et le souffre, s’il s’agit de revolvers à carcasse ouverte. Le soufre colle un peu: on laissera un petit dépôt gras sur les parois des chambres pour pouvoir extraire la carotte. Il ne sera pas nécessaire  de monter très haut au dessus du cône de forcement (dans le canon) et on veillera à protéger le fond des chambres avec une boulette de  papier gras et une rondelle de papier ciré (découpée dans carton de lait) qu’on pourra extraire ensuite facilement, en démontant la cheminée.  La bourre au fond des chambres évite au Cerrosafe de descendre au fond de celles-ci et de se mouler dans l’entrée du conduit de cheminée. On pourrait alors avoir un moulage de la continuité canon-chambres avec une empreinte du cône de forcement. Si l’alignement n’est pas parfait, le cône de forcement doit rattraper ce défaut, mais dans une mesure raisonnable (angle de 5%); on pourra également repérer certaines chambres qui  seraient défectueuses et procéder  à des essais pour s’assurer que ces défauts ne sont pas à l’origine de certaines balles qui sortent du groupement sur la cible.

D’autres diagnostics de l’arme sont à faire en lien avec la précision :

  • La vérification du canon est indispensable, visuellement, certes, mais nécessaire : on doit s’assurer que le canon ne présente pas d’emplombage. Toute tache suspecte doit être grattée avec une brosse  de nettoyage  (en laiton) si nécessaire,  pour s’assurer qu’il ne s’agit que de résidus de poudre. Il existe des produits de nettoyage du canon en cas d’emplombage. Le pas de rainure, la qualité des rainures, leur profondeur, sont des points difficiles à contrôler. Le cône de forcement doit être net, lisse et sans usure. Si ce n’est pas le cas, laisser tomber. On peut tenter de faire une évaluation de l’état du canon et  voir si aucun gonflement n’est perceptible à  l’intérieur et à l’extérieur en utilisant une lampe, placée de telle sorte qu’elle donne une lumière rasante.
  • La qualité de fabrication du canon est également un facteur qui va intervenir dans la précision. Les canons ne sont pas tous fabriqués avec les mêmes procédés et les mêmes aciers. Leurs caractéristiques (souplesse, vibrations, etc) et leurs  performances diffèrent:  sur ce point, le potentiel de l’arme est un fait sur lequel on ne peut pas intervenir.
  • -mesure de l’entrefer avec un jeu de cales; la valeur moyenne constatée la plupart du temps est de l’ordre de 15 à 25 centièmes. À partir de 30 centièmes, il est  recommandé de ne pas acheter.
  • -vérification du jeu du canon sur  l’axe d’un Colt à carcasse ouverte; si le canon n’est pas stable, ne pas acheter, mais si on veut tirer avec il faudra veiller à le stabiliser. si l’assemblage canon/carcasse bouge, la précision est immédiatement affectée.
  • -vérification des cheminées; si les conduits dépassent nettement 0,7mm de diamètre, il faut les changer.
  • -vérification des instruments de visée (voir l’article 13) et notamment du chien qui doit être stable. S’il présente du jeu, la précision est mise en cause;

Du contrôle,  on passera en suite à la préparation :  le REGLAGE DU POIDS DE DETENTE.

On effectuera d’abord un contrôle de la souplesse de la détente, mais pour mesurer le poids de détente il connaitre le procédé (voir article 16), mais ce contrôle visuel n’est pas suffisant:  il faut démonter  le revolver pour vérifier si les crans d’armé et de demi armé sont en bon état. Sur une arme d’occasion, on peut avoir des surprises :  les crans peuvent avoir été réduits volontairement mais avec excès ou maltraités et si les crans sont « bouffés », il ne faut pas acheter l’arme. Ensuite on procèdera au réglage (voir article 16) avec des outils adaptés.

Un article comme celui de Philblack  concernant la vérification d’un revolver est  riche d’informations:

bizarreCertains revolvers donnent lieu à des tirs « étonnants »:  il faut distinguer les tirs qui sont constamment anormaux (un arrosage permanent par exemple), des tirs qui donnent lieu à des  résultats anormaux, mais qui vont être différents si on modifie le chargement. Par exemple : des tirs qui ont tendance à former « une sorte de gerbe », mais la gerbe n’est pas toujours orientée à l’identique. On peut se demander si au cours du tir, il y a un problème d’encrassement progressif ou si le canon s’échauffe. Un tir défectueux qui s’aggrave au cours du tir, indique un phénomène mécanique qui s’affirme au cours du tir;  il y a une explication à trouver. Il m’est arrivé d’avoir un Dragoon qui tirait selon une ligne horizontale!

Sur cette cible des tirs d’essais ont été effectués avec 3 révolvers et ont donné des résultats très  différents: le tir N°3 est normal, c’est un bon tir. Le tir N°1 est un mauvais groupement sans aspect particulier. Par contre le tir N° 3 est tout à fait particulier : les balles suivent une ligne descendante, ce qui demande une explication. Laquelle?

En demandant à un autre tireur de procéder à un essai de tir, on peut s’assurer que c’est bien le revolver qui « fait des siennes »!  Reste ensuite à trouver une explication. Si c’est une question d’échauffement, il faut voir si le revolver étant refroidi, le phénomène persiste. Il faut alors bien sûr vérifier l’encrassement, mais l’échauffement peut avoir d’autres explications liée à un défaut du canon ou du  cone de forcement, etc.

Le pas de rainures doit être adapté à la balle: ici nous allons nous limiter aux balles rondes qui sont les plus précises. Elles sont prévues pour des pas lents, étant donné que leur forme sphérique suscite peu de frottements dans le canon et qu’elles prennent mal les rainures.  Les ogives demandent un pas de canon rapide. Les rainures stabilisent les balles par effet de gyroscopie (rotation) et réduisent la dispersion des projectiles.  les balles rondes sont cependant plus précises dans les revolvers à PN qui ne donnent pas lieu à des vitesses comparables à celles des balles poussées par la PSF.

Sans modifier le revolver, s’il présente un fonctionnement normal, le chargement est le domaine qui peut apporter une amélioration des résultats lors du tir, mais le graissage est tout aussi important et pour finir, le calibrage des balles sera le 3ème temps de cette 1ère recherche de précision.

B/ La charge de PN et son incidence sur la précision   

 ATV Sportif, proposait un article correct concernant le chargement traditionnel, mais  sans prétention concernant la précision: depuis cet article a disparu.

« Pour un Remington la charge idéale pour commencer est 0.9g (l’équivalent d’une douille de 9mm parabellum remplie à ras bord), par la suite vous verrez si cela convient pour votre arme ou non ». Il conseillait  la P.N.F.2 « bourdaine » ou la poudre suisse n°2,  Il proposait l’usage de la bourre et de la semoule, sans plus d’information, mais déconseillait la semoule de blé dure qui agirait comme du sable et userait prématurément le canon. Pour la graisse « maison »,  AVT donnait la recette suivante: un mélange fait au bain marie,  composé de 50% de suif à tonneaux, de 50% de cire d’abeille pure et de 6 ou 7 cuillères à soupe d’huile de paraffine.  Curieusement pour un revolver en calibre . 44, il proposait des balles sous calibrées (cal. 450) au lieu du 454 qui est généralement utilisé, notamment pour un Remington 1858.

Nous avions abordé les charges de poudre noire  en indiquant celles qui sont courantes en calibre 44 et en posant quelques principes. L’un de ces principes étant que plus la charge augmente, plus elle augmente la puissance du tir (mais pas de façon proportionnelle) et plus la balle perd en précision.  Les tirs de précision vont de 0,7g à 1g  en moyenne, mais peuvent descendre jusqu’à 0,6g et monter au delà d’1g. Il semble cependant que chaque arme puisse avoir des paliers où la précision est bonne, bien que la dose de poudre soit supérieure  à celle recommandée.  Nous avions également posé comme principe que le tireur devait expérimenter diverses charges de PN pour tester celle qui donne à son arme les meilleurs résultats en termes de précision. Ceci suppose des essais et un relevé précis des charges et des impacts.

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Pour obtenir de la précision lors du tir, il faut que le chargement réponde à deux obligations : la rigueur des mesures et la régularité des charges.  D’une façon générale, la notion de « régularité » est importante en PN: régularité des balles et des charges, c’est la base d’un tir qui recherche la précision. Ceci conduit à l’achat d’équipements tels que : moules, presses de chargement, balances, doseuses à poudre, pied à coulisse, palmer etc. Nous y reviendrons. Mais c’est aussi l’exigence d’une poudre de qualité: les notions de granulation et de vivacité interviennent.  La plupart des tireurs au revolver utilisent de la PNF2, fournie au compte-goutte par l’Etat. Ensuite il faut faire des essais et trouver pour chaque arme les charges qui lui sont adaptées et qui donnent les meilleurs groupements.  Alors, pour cela, il faut mesurer, faire des essais, prendre des notes et faire des relevés (cela demande un esprit méticuleux). L’outil indispensable pour la précision est la balance numérique et le stylo.

Avant toute chose,  il est important d’utiliser la bonne poudre. C’est une affaire de granulation, donc de taille des particules de poudre.   Chaque niveau de granulation a ses caractéristiques de combustion. Les poudres les plus fines sont plus vives et donnent le plus de chaleur et de pression.  Le choix de la poudre est donc prioritaire, cependant différents aspects de sa combustion entrent en ligne de compte et a contrario les résidus de la combustion interviennent comme facteurs d’imprécision en raison de l’encrassement de l’arme.

Quand le choix de la charge est fixé après des essais qui visent à obtenir le meilleur groupement (dans les fourchettes qui sont connues),  cette charge adaptée à l’arme, à la distance,  devra être  versée dans chaque chambre avec une parfaite régularité. Par conséquent, comme je l’ai montré dans mes articles précédents,  il faut mesurer les doses, avoir des outils de chargement qui garantissent leurs quantités et  une compression régulière au moment du sertissage. REGULARITE des balles,  REGULARITE des chambres, REGULARITE des charges (poudre et semoule), REGULARITE des compressions. Ceci veut dire que le dosage de poudre doit se faire avec la balance de précision, plutôt qu’une simple doseuse.

Pour éviter le mélange de la poudre et de la semoule lors du chargement,  je préconise de les séparer par pastilletesun opercule fin et rigide (rondelle coupée à l’emporte-pièce dans un  carton de lait) que je place sur la poudre.Je l’aide à descendre avec une douille de telle sorte qu’il tombe à plat, et au cas où il se place de travers, je le sors avec une pince à épiler);. En descendant dans la chambre, il nettoie les particules de poudres qui seraient restées collées sur les parois de celle-ci et une fois qu’il est au fond, je le presse délicatement pour que la poudre se tasse légèrement et  se place bien à plat. L’opercule va garantir la séparation de la poudre et de la semoule.  Cet opercule est  également très utile en cas d’erreur de chargement ou si la charge de poudre ne part pas. On pourra alors vider la chambre en démontant la cheminée et récupérer une partie de la poudre grâce à l’opercule.  Il permettra aussi de sortir la balle plus facilement avec une tige d’acier légèrement courbe, car il facilite la poussée de la balle pour l’extraire.

C/ Le sertissage de la balle, quelle incidence sur la précision?

La presse assure le meilleur sertissage sans déformer la balle, sans brutalité avec une pression choisie (on peut « comprimer fortement ou modérément) . C’est un travail qui se fait avec la sensibilité de la main sur le levier de presse. Sertir chaque balle séparément est impératif pour sentir la pression et compresser la poudre et la semoule.  C’est au moment du sertissage que l’on constate des erreurs de chargement (une balle qui s’enfonce trop, il faut en chercher la cause). Aussi précautionneux soit-on, les erreurs de chargement surviennent et le sertissage chambre après chambre assure le contrôle d’un chargement correct.

Au  stand de tir, si on utilise un sabot de chargement que je recommande, il faut forcer la balle en frappant le refouloir de la paume de la main (un outil fabriqué « maison » avec une clé à douille modifiée): ça reste raisonnable.  Le sertissage à coups de maillet, c’est plutôt « rustique »! La balle doit « affleurer » à « moins 1,5 mm » sous le niveau du barillet. Certains tireurs ne tiennent pas compte de cette recommandation, qu’ils jugent inutile. Ne pas oublier qu’une balle qui vient trop près de la bouche de la chambre, peut bloquer la rotation du barillet. Ce qui va créer un incident de tir compliqué s’il s’agit d’un revolver à carcasse fermée.

Certains tireurs préfèrent aléser l’entrée des chambres (faire une entrée légèrement biseautée), pour que le plomb serti soit  resserré (dans ce cas le poids de la balle ne varie pas) et non découpé.  Pour ma part,  je préfère  ne pas aléser parce que la découpe d’un anneau très fin est un moyen de contrôler visuellement que la balle est au bon diamètre, c’est à dire légèrement supérieur à celui de la chambre.  Les anneaux doivent être fins et de même taille, signe que les balles ont le même diamètre. Si les balles sont pesées avec une rigueur de  « joaillier »,  ce qui prend beaucoup de temps,  leur régularité est assurée et dans ce cas, il est possible et même recommandé d’aléser l’entrée de chambre pour ne pas modifier le poids des balles (la découpe de l’anneau enlève  une petite quantité de plomb). Je précise que le sertissage, doit se faire avec une balle légèrement supérieure à la chambre de telle sorte que la balle soit légèrement plate à sa circonférence, ce qui forme une bande de contact avec la chambre. La surface de cette bande va permettre aux balles rondes de faire résistance lors de la montée en pression des gaz. Au contraire, une balle qui est au même diamètre que la chambre,  n’oppose pas cette résistance faute de frottement . Le sous calibrage des balles conduit à des pertes de pression.

Compression et pression

PN, pression2Le moment est venu de nous intéresser  à l’article d’AVT (dont j’ai donné les références en début d’article) concernant le chargement du revolver à percussion.  L’article traite notamment de la combustion de la poudre noire et de sa compression.  Cet article souligne l’importance du choix des cheminées pour avoir un allumage franc (point très important) et pour réduire l’encrassement du chien (ce qui n’est pas essentiel), mais ce qui est important, c’est la perte de pression due au diamètre du conduit de la cheminée. Mais est-ce la seule perte qui affecte la puissance du tir?

Lors du tir avec un revolvers à percussion, la perte de pression se fait de deux façons.

  1. une forte perte de gaz a lieu par l’interstice entre la canon et le barillet, (l’entrefer) surtout lorsqu’il est important.
  2. à l’arrière du barillet, par les cheminées.

La perte de pression par l’entrefer est telle qu’il ne faut pas laisser la main sur le côté de l’arme, car  le souffle brûlant et les particules incandescentes peuvent occasionner une brûle sérieuse. Les pertes par les cheminées sont réduites si celles-ci  sont en bon état, avec un diamètre de conduit autour de  0,7mm (l’explosion de la poudre ne doit pas relever le chien, par exemple). 

Puisqu’on aborde les « pertes de pression », il me semble particulièrement curieux que les commentaires sur les cheminées abondent (sur leur état, leur mauvais état, sur les départs de feu et sur les dimensions idéales des conduits de cheminées au béryllium), tandis qu’on ne parle quasiment pas des effets négatifs de l’entrefer sur la pression et sur la précision. Or c’est très important! C’est pourquoi le sertissage nous ramène à une question importante : qu’en est-il des variations et pertes de pression d’un revolver à PN (en bon état, mal fabriqué ou fatigué) au cours de la trajectoire de la balle entre la sortie de chambre à la sortie du canon?  Qu’advient-il de cette pression dans le cône de forcement (l’entrée du canon),  surtout dans le cas où l’entrefer est excessif?  Ces pertes ont-elles une incidence importante sur la précision? (Question à 100 balles).

Il conviendrait de commencer par revoir comment se fait la combustion de la poudre noire.  La poudre noire est un explosif « brisant instable », tandis que la PSF est un propulseur, c’est à dire un combustible. Je cite des extraits d’un article à lire de : J.J.Droorzapft)

 « La combustion de la poudre n’est jamais complète. De plus, il existe des ondes de pressions, prenant naissance dans les régions où la poudre s’enflamme,  qui se propagent jusqu’au  (…) culot du projectile où elles se réfléchissent et peuvent interférer en certains points. Le champ de pression dans la chambre n’est pas homogène  et ce phénomène très complexe peut  influer sur les contraintes mécaniques subies par les parois de la chambre et la vitesse de combustion des grains de poudre. Après l’allumage, la pression en chambre croît et les gaz chauds viennent pousser sur le projectile. Ce dernier ne bougera pas tant  que la force générée par la pression  des gaz sur son culot sera inférieure à celle due aux frottements statiques de son sertissage (…) qui sont un facteur important de la montée en pression initiale en chambre. »

Ce passage confirme l’importance du sertissage de la balle qui permet d’avoir une bonne montée en pression, car plus le frottement de la balle retient la pression des gaz, plus la montée en pression s’élève et plus la balle va gagner en vitesse initiale lorsque le frottement ne suffira plus à la retenir…  L’étanchéité de la bourre ou du cookie contribue également à faire monter la pression (un cookie est plus étanche que la bourre et que la semoule). Mais encore une fois, le passage de la chambre au canon n’est pas  pris en compte!

Un autre point est également important : le sous calibrage des chambres par rapport au canon (the bore) sur la plupart des répliques de revolvers, ce qui entraine « des vents (fuites) » autour de la balle, quand elle traverse le canon (alors que la poudre n’est pas complètement brûlée). La balle ronde  gonfle et prend les rainures, même  si elle est légèrement sous calibrée, mais si le sous calibrage est excessif, la balle va flotter dans le canon. Le sous calibrage est contraire au processus  de gonflement de la balle, puisqu’une partie des gaz passe autour de celle-ci et cela d’autant plus facilement que c’est une balle qui, du fait de sa forme,  ne dispose que d’une faible surface de contact avec le canon, donc peu de résistance à la pression des gaz.

« La nature explosive et  instable de la PN favorise sa mise à feu et sa combustion est très vive.  Il est cependant impossible de faire varier cette vitesse de combustion (contrairement à la PSF qui a une combustion progressive mais qu’on peut contrôler),  ce qui est utile en terme de sécurité et pour la régularité des résultats. C’est la quantité de PN qui permet de modifier la masse en mouvement : en augmentant la charge, on peut pousser plus de masse, sur une plus grande distance, mais pas beaucoup plus vite (450m/s pour les vitesses les plus hautes en armes longues).  Quelle que soit la quantité, on ne peut pas dépasser les 900 à 1000 bars pour les valeurs les plus hautes, ce qui est très sécuritaire pour les armes à PN.

« Contrairement à leur appellation, les poudres se présentent sous forme de grains de formes variées. La combustion, donc le dégagement des gaz, s’effectue à la surface des grains. On comprend aisément que plus  la surface du grain est importante plus la quantité de gaz se dégageant en un temps donné sera  élevée. La forme des grains de la poudre,  outre sa composition chimique, influe grandement sur sa  vivacité (c’est à dire sa vitesse de combustion). »

Article disparu  (Influence  de la forme des grains  et caractéristiques mécaniques des grains de poudre, etc).

Deux questions orientent ma recherche : Quels sont les effets de la compression de la poudre lors du sertissage/ Quelle est la perte de pression due à un entrefer excessif ?

Sur le net,  je trouve quelques commentaires concernant la compression de la poudre  au moment du sertissage (il concerne les revolvers à cartouches chargées à la PN) ?  C’est un domaine que je ne connais pas. En allant sur des forums,  on trouve  des informations partielles, incertaines, voire contradictoires, mais surtout dispersées.  Parfois on a la chance de trouver un commentaire complet et qui témoigne d’une compétence indéniable. Néanmoins, il y a une chose qui semble faire l’unanimité: la poudre suisse donne souvent les meilleurs résultats!  

Pression des gaz et compression de la poudre sont deux choses différentes. Il s’agit de chargement à la PN de balles métalliques:

« En cartouches d’armes d’épaule, la compression est un des nombreux  critères de la précision (commencer par 2mm puis monter en paliers).

 « (…)  le repère reste « la valeur d’enfoncement de la poudre » .  De toute façon, il n’y a pas de règle! On peut tergiverser sur 100 pages, il n’y a aucune autre règle que l’expérimentation!!   Avec une certaine poudre, les meilleurs résultats seront (obtenus) avec peu de compression, avec une autre, il faudra comprimer! (…)  ils (?) ont fait l’essai avec différentes poudres et chaque poudre donne une valeur différente en fonction de la compression. Et cela n’est valable que pour une arme et une ogive!   Donc, le mieux c’est de s’équiper du drop tube, du « compression plug », la rondelle qui va bien et ensuite il faut faire des essais et encore des essais, et toujours des essais!!   Certains champions US ont jusqu’à 100 moules différents pour une seule arme, et ils passent leur temps à faire des essais de chargements.

 « La poudre peut se comprimer et ça n’a rien de mauvais! Ce qui compte ce sont les résultats en cible! En 45LC, je fais une compression de 2,5mm, en 38-55, je comprime plus environ 4mm. (article de Black Powder Cartridge, concernant la compression).

En général,  les poudreux (chargement de la poudre dans les chambres) semblent considérer qu’une compression excessive de la poudre est à éviter:  « Par expérience et en accord avec ce qui se dit sur les forum US, la PN ne doit pas être compactée comme un boulet de coke (le dérivé du charbon … ). La contradiction suit. Je vous invite à parcourir ce forum où se déroule un débat:

Pour revernir à la perte de pression des gaz, je lis ceci: « un excédent d’entrefer cause (…) une perte de pression des gaz de combustion de la poudre et donc une perte de puissance et de précision, etc, etc « .  Si vous voulez faire de la précision, évitez les revolvers d’occasion qui ont trop d’entrefer.

Si on veut conclure sur le sujet de la pression des gaz et de son incidence,  voici une liste de points qui contribuent à  donner « de la pression » sous la balle , ce qui ne veut pas dire « de la précision » (là encore il faut faire la différence car puissance et précision sont deux choses différentes). Par contre les pertes de puissance peuvent contribuer à l’imprécision. Je vais emprunter la réponse à l’auteur d’un texte que je trouve sérieux (intitulé : « Vérifier avant d’acheter un revolver d’occasion ») avec lequel je suis en accord total . 

La valeur de l’entrefer, « c’est l’écart entre la face antérieure du barillet et l’extrémité du cône de forcement. Sauf chez Colt, la valeur de cet écart peut varier entre 10 et 25 centièmes de millimètre. On a déjà trouvé moins de 10 centièmes sur un S&W, mais c’est rare et peu recommandé : dans ce cas, un encrassement de la face antérieure du barillet peut bloquer sa rotation du fait de la friction trop importante sur le cône de forcement (1). La valeur moyenne constatée la plupart du temps est de l’ordre de 15 à 18 centièmes. À partir de 20 centièmes, je recommande de ne pas acheter. Bien entendu, il sera bon, en plus de la lampe de poche, de se munir d’un jeu de cales ! La vérification de l’entrefer doit être faite sur les six chambres ».

Liste des points qui interviennent dans la pression:  

  1. – la charge de poudre
  2. – la vivacité de la poudre  pour avoir le plus de gaz possibles générés tôt dans l’arme, et donc avoir en peu de temps le plus de pression disponible): ceci strictement  pour les armes à canons courts, mais qui finalement ne sont pas trop concernés par la précision,
  3. – le calibre de la balle le plus élevé possible (pour rendre son dessertissage plus difficile, donc avoir l’explosion à l’état le plus avancé possible avant que la balle ne commence à sortir du barillet, passer le cône de forcement et  atteindre les fonds des rayures du canon (en réduisant les vents (fuites )). Par contre l’augmentation du calibre entraîne un emplombage, etc
  4. avoir une balle non graissée avant sertissage (pour rendre le dessertissage plus difficile).
  5. – mettre de la graisse devant la balle (pour réduire les frottements dans le canon car ceux-ci ne font que freiner la balle pour rien (énergie perdue pour juste chauffer le canon)).
  6. – avoir le moins d’entrefer possible (éviter les fuites qui font perdre de la pression).
  7. – avoir une longueur de canon adaptée (pour que la pression combustion puisse durer le plus longtemps possible et que la pression puisse  monter à son maximum et donc continuer d’accélérer la balle le plus longtemps possible).

Il me semble que la pression découle de ces points et joue un rôle utile pour la précision,  avec une réserve concernant la charge qui doit être de l’ordre  du gramme et du calibre de la balle (qui doit rester en rapport avec celui du canon, avec un petit excédent) ?

Vous aurez compris que ces questions nous amènent à la balistique et à bien des sujets qui demandent des connaissances pointues auxquelles certains diront qu’il faut faire des essais et encore des essais (ou comme dit la chanson: « des petits trous,  des petits trous,  encore des petits trous,.. »

D/ Le poids et la sphéricité des balles coulées, puis serties

Le diamètre de la balle est un critère déterminant, puisque cette balle va être plus ou moins sertie, plus ou moins déformée, plus ou moins comprimée en fonction du diamètre interne du canon et du diamètre des chambres. Faut-il alors avoir des balles surcalibrées, qu’on force et qui vont augmenter les frottement et la pression dans le canon? Plus la balle est sertie en force dans les chambres, plus elle devient ovoïde.

Les fabricants semblent opter pour des balles sous calibrées, qui, vont gonfler dans le canon, ce qui explique que les dimensions des chambres peuvent être inférieures au diamètre interne du canon (en fond de rayures).

Concernant le poids des balles, c’est un aspect essentiel de la précision. Les tireurs considèrent que le poids des balles et sa régularité  sont indispensables pour obtenir un bon groupement. (ce qui impose de faire des lots de balles d’un poids assez homogène). Nécessité de disposer d’une balance électronique fiable…

Reste un point qui est également sensible : les balles coulées « à la maison » ont souvent des déformations: il y a un article à ce sujet qui est assez détaillé et bien argumenté. Je vous y renvoie :

Je pense que les balles de fabrication personnelles, avec des moules de plus ou moins bonne qualité, doivent être « roulées ». L’article cité explique que les rouleuses permettent de rectifier la sphéricité des balles: ça ne me convainc pas entièrement.  Pour ma part, pour éliminer les déformations les plus importantes, je le fais avec deux plaques de granit polies d’1cm d’épaisseur (on trouvera facilement deux pièces plates en acier) . Ensuite je pèse les balles et je les classe par lots: il est alors possible de comparer les tirs selon les lots et de déterminer quel est le lot qui donne les meilleurs résultats.

Mais il faut savoir que lors du sertissage dans les chambres, les balles subissent une pression importante qui les déforme, les écrase. Cette déformation dépend de la forme du « poussoir » et de la force exercée, donc du diamètre de la balle. Il est impossible de sertir une balle avec un poussoir qui épouse parfaitement la forme sphérique de la balle, dans l’idéal, car , ce poussoir serait alors coupant sur son rebord et creuserait un sillon circulaire dans la balle: on est donc obligé d’arrondir le bord du poussoir. Mais, s’il ne creuse pas un sillon, il laisse quand même une empreinte circulaire qui constitue une déformation. Les poussoirs qui,  avec les leviers de chargement, équipent tous les revolvers à PN, sont en principe étudiés pour ne pas déformer les balles.  C’est à voir. Cependant,  compte tenu des résultats très précis à 25m, obtenus par certains tireurs, ça marche bien.  Je pense que la déformation de la balle devient problématique quand le sertissage demande une pression excessive du fait d’une balle surcalibrée.

On a donc un problème délicat à résoudre : une balle trop peu sertie flottera et risquera de sortir de la chambre au cours du tir (risque d’allumage en chaine)  et une balle trop sertie, est déformée et ne peut pas donner des tirs précis. Il faut arbitrer entre ces deux astreintes.

E/ Le graissage et son incidence sur la précision

Pour le graissage, nous allons lire quelques méthodes qui prétendent améliorer la précision et si possible passer aux expérimentations, ce qui est l’esprit de ma démarche: on essaie et on évalue les résultats.

1/ Le graissage sur la balle, un classique controversé 

Capture

Traditionnellement, on procède au chargement  en plaçant la poudre au fond de la chambre, puis la semoule, puis la balle et enfin la graisse sur la balle, à l’entrée de la chambre. Cette méthode simple et traditionnelle est celle pratiquée par des compétiteurs de très bon niveau. C’est celle donnée par un article du site AVT:

Un article de John FROST paru sur le net (mais introuvable depuis) donnait des informations sur les conditions de préparation en vue d’un tir de précision. J’ai présenté le « Guide pratique du tir au revolver à Percussion » (collectif sous la direction de John C. FROST) au début de mon article 14:  une revue l’on pourra acheter à cette adresse notamment (ou à l’armurerie le Hussard) :

Selon FROST , affirme,  comme le font d’autres américains, que préserver son arme de l’encrassement est un des secrets de la précision, sinon « le secret ». Un  tireur très primé de mon club affirme quand à lui que la précision réside dans la pesée rigoureuse des balles, ce qui montre que les avis divergent et j’ai une tendance à me méfier des « grands secrets ».   

FROST

La balle ronde n’a pas de gorge de graissage et comme on l’a vu, elle tient moins bien dans  la chambre que les balles ogivales. FROST conseille une méthode de  graissage avec l’utilisation d’un outil simple, censé améliorer la précision. La balle une fois sertie doit arriver grosso modo à 2mm sous le niveau de l’entrée de chambre. Le graissage externe doit se faire dans le sillon (autour de la balle) avec un embout cylindrique (ça peut être balle  modifiée) dont l’extrémité, de forme creuse, épouse la courbe de la balle et permet de repousser la graisse dans  le sillon. Cette méthode ne m’a pas semblée aisée car la graisse souple colle à l’outil;  il faut alors la rendre plus ferme, mais sans lui donner d’épaisseur.  La recette de John FROST est la suivante : 50% de margarine et 50% de saindoux. Il faut essayer cette graisse pour juger de l’efficacité de cette astuce .

Le graissage traditionnel sur la balle se fait généralement avec le doigt! Quelle quantité de graisse doit-on mettre? L’abondance est-elle recommandée??  La graisse doit être limitée et suffisamment souple  pour ne pas former une pâte qui resterait collée sur la balle après le départ de celle-ci. Quelle consistance doit avoir la graisse? Voici une définition qui me satisfait assez: à  20°C, le mélange est ferme mais sans plus. Il fond rapidement entre les doigts. Je dirais que la graisse doit pouvoir être étalée au doigt en ayant quand même un peu de consistance: si elle est trop ferme, on peut l’assouplir (avec de l’huile d’olive par exemple).

Les graisses animales et végétales sont recommandées. Le site AVT considère que l’usage de graisses dérivées du pétrole, est possible:  « une graisse non inflammable de type industriel convient très bien aussi ».  Les américains déconseillent les graisses industrielles qui ne ramollissant pas les résidus. John FROST  écrit que les graisses animales ont comme propriété de ramollir les résidus de poudre, tandis que les graisses minérales forment des calamines dures qui sont catastrophiques. Bien des tireurs abondent dans ce sens. Des résidus durs altèrent la qualité du tir. Il existe des graisses qui sont vendues dans les armureries pour la PN.  L’Alox (bullet lube) est un produit très connu et apprécié aux USA.

En parcourant internet, on trouvera en abondance sur les forums des échanges de recettes qui mélangent cire d’abeille, végétaline, saindoux, huile d’olive…

Le graissage externe est plus qu’un lubrifiant, c’est un traitement des résidus.  La graisse doit être végétale ou animale, ce qui va éviter que les résidus forment une sorte de croute dans le canon:   elle va les « ramollir » en formant un goudron fluide et gras: c’est ce que l’on va contrôler (en passant un papier dans le canon après plusieurs tirs). Selon l’avis de tireurs expérimentés, pour obtenir de la précision, il faut que la graisse soit de « la consistance idéale », en fonction de la température, et c’est au tir qu’on vérifie si la  graisse est adaptée (on essaie plusieurs recettes). « Idéale? » Mais encore ?

Ceci dit, un graissage externe « fonctionne », sinon comment expliquer  que des tireurs l’utilisent en compétition?  Pour affirmer qu’il permet un tir  de précision,  il faut avoir des résultats en cible qui ne laissent planer aucun doute l’intérêt de ce fonctionnement. On peut aussi faire des tests comparatifs avec d’autres modes de graissages.

L’avantage du graissage externe (sur la balle) : ce graissage en surface et à la périphérie de la balle évite de graisser la totalité du projectile,  ce qui permet  à la balle  de « tenir » fermement dans la chambre. C’est un argument important , car en effet le tir à la PN utilise des balles rondes qui tiennent beaucoup moins bien en place que les balles longues, cylindriques ou ogivales (qui seront graissées dans les gorges). Il faut donc que le sertissage à sec assure la tenue de  la balle ronde lors des chocs subis, c’est à dire quand les chambres explosent.  Le fait de tremper la balle ronde dans la graisse (ce qui se pratique pour un fusil à chargement par la bouche), lui enlève sa stabilité. Or faute de stabilité des balles,  l’arme devient dangereuse. Cet inconvénient n’existe pas pour un pistolet et il faut tenir compte de cette différence de chargement. Il faut ajouter que la balle graissée  qui  ne tient pas est suivie de semoule qui  ne tient pas non plus si la balle tombe (ce qui m’est arrivé en tant que poudreux débutant). Depuis j’attache une importance à  la qualité  du sertissage.

Un rôle de protection qui ne fait pas l’unanimité: la graisse sur la balle est « supposée » former un écran qui évite la contamination des 5 autres chambres par le feu. La FFT exige ce graissage bien que certains tireurs mettent en cause l’argument,  car dès les 1ers tirs, la graisse est soufflée alentour. C’est vrai – et plus la graisse est fluide, plus elle est vaporisée. De toute façon, elle fond en partie du fait des gaz chauds.

Controverse: les partisans de la graisse sous la balle

Le chargement pose un certain nombre  d’exigences dont les solutions sont souvent  en contradiction.   

 Certains tireurs réfutent totalement l’intérêt de graisser la balle, d’une part parce que  la graisse est projetée un peu partout (ce qui a quand même l’intérêt d’empêcher les résidus de bloquer le barillet et l’axe), mais selon eux, une quantité négligeable  (résiduelle) va dans le canon et ne joue pas un rôle de  lubrifiant sufisant pour la balle.  Certains nient le risque d’emplombage du canon et pour finir, ils affirment que la graisse ne protège en aucun cas des « départs en chaîne ». Ces positions nihilistes sont marginales. Il y a aussi une catégorie de tireurs qui ne nettoient jamais leurs cheminées et quand il faut les remplacer, il faut  alors faire appel à des spécialistes pour les extraire, au risque d’endommager le barillet! (ou alors ils revendent et  le revolver devenu inutilisable). Il y a enfin ceux qui graissent  de façon minimale, presque homéopathique  et qui vantent des « trucs » censés garantir la précision. 

perte de pression 2

Je lis ceci dans un forum : « …comment expliques tu que les rayures du canon soient complètement obstruées par des résidus de poudre, à tel point qu’un coup de patch ramène des paillettes de résidus après le tir d’un barillet : la longueur des paillettes variant entre 5mm et 10 mm »?

Plusieurs auteurs américains affirment que le graissage externe (sur la balle) nettoie mal le canon, parce que les graisses ne  tiennent pas après les 1ers tirs: elles sont soufflées. L’insuffisance de graisse résiduelle dans le canon produit l’encrassement (fouling)  et impose de nettoyer le canon s’il paraît trop sale. Une « bonne lubrification » laisse un canon libre, une mauvaise le laisse chargé de dépôts secs qui remplissent les rainures ou de filaments (comme dans un conduit de fourneau). Ces dépôts nuisent à la précision et il est évident qu’au cours du tir, l’encrassement  va modifier les impacts. Il y a aussi les résidus qui se dispersent et s’incrustent dans les interstices: ils bloquent la rotation du barillet et empêchent de démonter le canon pour le nettoyer. Surveiller l’encrassement est donc prioritaire. Si le canon est trop sale, il faut alors se faire conseiller pour la composition de la graisse.

 * Le graissage avec une bourre grasse,  selon “Doc” Shapiro : 

  •  http://cobravif.technique.voila.net/ArmurerieBricolages/BlackPowderLoadingFrancais.pdf

Pour la  précision,  Doc rappelle que  la lubrification aide à (1) empêcher l’emplombage et (2) permet de ramollir les  résidus non brûlés.  Pour savoir si la lubrification est suffisante, il conseille de vérifier la bouche du canon : s’il y a des résidus de graisse, on peut penser que la balle lubrifie suffisamment, mais et si les résidus sont durs et secs, il faut améliorer le graissage. Comme d’autres, il affirme que les meilleures graisses à balles sont les cires naturelles qui ne dérivent pas du pétrole et qu’on peut préparer chez soi. (…) Deux points  de ses recommandations retiennent mon attention :

  1. Il préconise d’utiliser une bourre grasse entre la poudre et le projectile (notamment). Les bourres sont fabriquées en carton, en feutre, voire en papier, etc.  Mais pour éviter une contamination de la poudre par la graisse (quand celle-ci fond), il propose de rajouter un carton ciré entre la poudre et la bourre grasse.
  2. Il met en garde contre le risque de voir la graisse coller à la base de la balle, ce qui nuit à sa trajectoire.  Il recommande donc de mettre une bourre cirée entre la bourre grasse et la balle.

chargement avec des bourres

En effet, sous la pression de la poudre en combustion, la cire ou la graisse dure adhèrent à la balle  en formant un paquet qu’on retrouve sur la cible (c’est un inconvénient que j’ai constaté)! La trajectoire est alors perturbée. Il faut contrôler que les impacts dans la cible sont propres et bien découpés, sans déchirure et sans dépôt gras sur le pourtour.

Critique de  cette méthode:   

  1. la bourre est plus chère et plus difficile à fabriquer que la semoule (qui se vend au supermarché): si pour la précision elle s’avère justifiée, il va falloir mesurer son épaisseur exacte, la fabriquer et la graisser…
  2. Lorsqu’on l’introduit la bourre grasse, pour la placer avant (sous) la balle, d’une part on va « lubrifier » toute la chambre, d’autre part lors du sertissage, la graisse va remonter sous la pression et enduire le pourtour de la balle. Tout cela   n’est pas compatible avec un bon sertissage de la balle destiné à résister aux chocs lors des tir. Si les balles sortent de la chambre, ce qui peut arriver, elles vont bloquer la rotation du barillet.  la dessertir. C’est pour moi rédhibitoire. Lors des tirs, les balles vont « bouger » et ce mauvais sertissage fait avec une balle devenue grasse, va décomprimer la poudre noire Enfin, lorsque la poudre va brûler, la balle ne jouera plus son rôle de bouchon, ce qui réduira la pression sous la balle. Perte de pression pour certaines balles, donc perte de précision,
  3. Une chambre de revolver n’est pas toujours adaptée l’usage de la bourre, car le volume de la chambre est limité, tandis que la semoule s’adapte très bien à tous les revolvers.

* La graisse sous la balle, selon  John L. FUHRING

Une « bonne gestion de l’encrassement » est essentielle selon lui pour  obtenir de la précision. Il rappelle que le graissage externe sur la balle (slug) a pour but (en principe) de transformer un encrassement dur en une substance molle et graisseuse qui ne s’accumule pas dans le canon, mais il affirme que  la méthode traditionnelle n’a qu’un effet limité sur l’accumulation des résidus. Il faudrait donc faire un nettoyage du canon (the bore) avec un chiffon, après chaque tir.

Selon lui  le terme lubrifiant  (concernant la végétaline, le saindoux, le beurre à canon, etc)  est utilisé à mauvais escient,  car ce sont en fait des « assouplissants » :  Ils ne réduisent pas le frottement, mais transforment un encrassement dur en un mélange résidus+ graisse dont la consistance est molle.

Il affirme que l’idée selon laquelle le graissage de l’entrée de chambre empêche les départs en chaîne est une idée fausse.  Il suffit en effet, dit-il, de regarder le barillet après le tir de la première chambre pour constater que la graisse a été soufflée à l’entrée de toutes les chambres. Les tirs ultérieurs vont donc donner lieu à  des dépôts durs dans le canon. En raison de sa composition chimique, la  poudre noire (et les substituts) laisse dans le canon des résidus durs qu’on appelle « encrassement » (fouling). L’encrassement progressif des rayures empêche les  balles de faire leur rotation lorsqu’elles voyagent dans le canon,  ce qui nuit à la  stabilisation de leur vol et affecte  la précision du revolver :   les  impacts se dispersent alors partout dans la cible.

Après avoir mis la poudre dans chacune des chambres,  Fuhring insère une bourre (wad) ou un feutre  dans chaque chambre (avec un outil approprié). Les fabricants imprègnent ces  bourres avec un  lubrifiant, dit-il, mais ce n’est pas efficace. L’utilisation de bourre  est cependant idéale pour deux raisons selon lui. Tout d’abord, elle balaie les parois de la chambre de tous les  grains de poudre collés à celles-ci et laisse un espace sous la graisse qui, empêche la contamination de la poudre par la graisse en expansion.  Le remplacement de la bourre (wad) par de la « Crème de blé » ou de la semoule de maïs sec est possible, car elle absorbe bien la graisse excédentaire. Cependant  la semoule ne permet pas de « balayer » les parois de la chambre, comme le font les bourres. Donc selon lui, la bourre est préférable.

criscoLa graisse (grease) qu’utilise Fuhring est une graisse alimentaire  (Crisco) vendue aux USA. Selon lui, il faut enduire le bout de l’index avec une petite quantité de graisse  (Cristo, saindoux, suif, etc) et faire entrer celle-ci dans la partie supérieure des chambres, avant de mettre les balles et de sertir. Il recommande de ne pas mettre de graisse en excédent.  En aucun cas, souligne-t-il,  il ne faut utiliser la même quantité de graisse entre la bourre et la balle que celle utilisée lorsqu’on graisse la balle à l’entrée de la chambre. Si la graisse est excédentaire et qu’elle « noie » la poudre (dans la chambre), le tir sera faible  et produira un « flop » caractéristique… et j’ajoute avec un danger sérieux : il faudra impérativement arrêter le tir et vérifier que la balle n’est pas coincée dans le canon, Elle serait alors percutée par la balle suivante et  dans ce cas le canon se bomberait ou exploserait. Cette méthode consiste donc à mettre la poudre noire, la bourre,  la graisse et la balle.

Critique  de cette méthode

chargement5

1er inconvénient. Selon moi, mettre une graisse (nécessairement souple) sous une balle, dans la chambre d’un revolver, c’est risquer de voir la balle « bouger» lors du tir, pour les raisons que j’ai déjà données et malgré le sertissage. Une balle « glissante » dans un revolver à PN présente deux inconvénients :

  • elle n’assure pas une bonne compression, ce qui est nécessaire pour propulser la balle.
  • si elle bouge, elle risque de bloquer la rotation du barillet en provoquant un incident de tir (surtout avec un revolver à carcasse fermée type Remington:  dans ce cas, il sera « presque » impossible de vider la chambre par le trou de la cheminé (pour donner du jeu à la balle ) et de démonter le barillet sur  le stand de tir !

Pour éviter le flottement, ainsi que la perte de compression, il faut un sertissage efficace qui garantisse une stabilité de la balle et une balle sèche. A mon humble avis, tout cela exclut la présence de graisse souple sous la balle, sauf si la balle est une ogive à fond plat. cette graisse sous la balle est-elle bien placée?  Peut-être dans la mesure où la pression due aux gaz la pousse latéralement dans les rainures: dans ce cas, elle ne lubrifie pas, elle « ramollit ». 

2ème inconvénient : le collage de la graisse et de la balle  est prévisible (que la graisse soit ferme ou  qu’elle soit souple).  Elle va s’agglomérer  avec la semoule et former une masse qui fera corps avec la balle pour en faire un projectile composite : il faut alors  vérifier sur la cible que les trous sont ronds, nets, bien découpés et sans graisse. si ce n’est pas le cas, il y a collage.

Pour ces raisons, je ne suis pas convaincu par cette méthode de graissage sous la balle. Avec une forte charge de poudre, il n’y a plus beaucoup de place pour la bourre !  Il faut être certain que les balles restent sous le niveau d’entrée de chambre, car si une balle dépasse, elle bloque la rotation du barillet.

 *Les « grease cookies » sont-ils utilisables sous la balle?  

L’idée m’est venue de remplacer la graisse molle par une petite galette de cire semi rigide (mélange de cire d’abeille, de paraffine et de saindoux). J’ai trouvé plusieurs posts ou blogs qui font référence à cette méthode. Les cookies de cire dure sont utilisés pour le chargement des balles métallique (40/44 par exemple). Généralement les bourres de cire sont assez dures; mais trop dures n’est pas conseillé pour différentes raisons (découpage,  mais surtout pour que la cire  s’écrase contre les parois sous la pression des gaz).

Je comprime le cookie sur la poudre noire, mais séparé de celle-ci par un opercule.  Un grease-cookie doit s’élargir  sous la pression de la balle (au moment du sertissage) pour obturer la chambre, ce qui améliore la compression. Il doit être lubrifiant, donc souple quand même. Ma recette de cookies a évolué en partant de cire dures et cassantes pour arriver à une composition plus souple, car si les cookies doivent être fermes, ils doivent  rester suffisamment malléables et gras  pour être écrasés sous la pression du doigt et être découpés à l’emporte-pièce sans s’effriter ou casser. Il faut donc une certaine malléabilité.

Remplacer la semoule ou la bourre par un cookie de cire est envisageable, si les chambres sont suffisamment profondes. Je cite le blog de Jean-Pierre SEDENT: (extrait de COMMENT FABRIQUER DES « GREASE-COOKIES » )

 « Les ‘cartouches’ anciennes à poudre noire comportaient bien souvent une bourre de graisse qui surmontait la charge de poudre, comblant ainsi l’espace entre la poudre et la base du projectile. Cette bourre avait pour principal objectif de ramollir les résidus laissés dans le canon par la combustion de la poudre noire et de faciliter de ce fait la rotation du projectile suivant. Elle permettait d’empêcher une fuite de gaz entre la circonférence de la balle et la paroi du canon avant que la balle ne soit complètement « gonflée » et en mesure d’assurer ainsi efficacement cette fonction. Judicieusement comprimée dans le collet de l’étui (dans le cas de cartouches métalliques), elle permettait également  d’obtenir une bonne étanchéité de la cartouche. Les américains appellent cette bourre « grease-cookie » (gâteau de graisse). Sa composition était généralement à base de suif et de cire d’abeille, voire uniquement de cire (Pour le fusil Gras, c’est une bourre de 4mm d’épaisseur en cire pure jaune qui a été officiellement adoptée en 1887).

Mais le cookie doit être séparé également  de la balle : ce qui impose de mettre  deux opercules qui ont chacun leur rôle!

  • Séparé de la poudre:  il suffit d’un opercule de carton de lait (découpé à l’emporte pièce), ceci pour éviter que la cire ne se mélange à l’explosif au moment de l’explosion.
  • Séparé de la balle : il faut un opercule de carton (ou une rondelle de bourre) pour que le cookie ne colle  pas à la balle  et qu’il se décroche de celle-ci dès la sortie du canon, comme le calepin en tissu se décroche de la balle qu’il enveloppe, lorsqu’on tire avec un pistolet à chargement par la bouche .

Le cookie a plusieurs avantages :

  1. il nettoie les parois de la chambre de toute particule de poudre noire (1er avantage). Il ne laisse pas de dépôt visqueux sur celles-ci qui provoquerait le flottement de la balle.
  2. D’autre part, par sa rigidité relative, il obture la chambre,  étant collé aux parois sous l’effet du sertissage (ce que la semoule ne fait pas) : il augmente ainsi la compression
  3. Il est censé lubrifier le canon et donc ramollir les résidus. A mon avis, le « grease cookie » balaie, nettoie (emporte les résidus), mais il dessèche s’il est trop dur (manque graisse fluide dans sa composition) et dans ce cas il ne se mélange pas avec les résidus pour les ramollir.  Le cookie a surtout comme but de nettoyer efficacement le canon et cela, je le confirme après des essais multiples, mais sa composition doit être adaptée pour jouer le rôle d’assouplissant.

La recette de J.P. SEDENT : « Pour la fabrication des grease-cookie, (…) vous pouvez utiliser un mélange de 25% de suif et 75% de cire d’abeille, c’est la graisse la moins onéreuse pour cet usage.  Vous pouvez enfin fabriquer une graisse dont la composition est donnée ci-après. Cette graisse a une très bonne tenue dès qu’elle est refroidie et peut être utilisée également pour le graissage des projectiles en plomb nu :

  • 25% de lanoline (vendue en pharmacie).
  • 25% de graisse de vaseline.
  • 30% de cire d’abeille.
  • 20% de paraffine.

Les composants sont mis à fondre très doucement et sont bien mélangés. Surtout ne pas faire fumer la graisse en la chauffant à une température trop élevée, ce qui aurait pour conséquence d’altérer ses propriétés. Le point de fusion de cette graisse se situe aux environs de 60°C. La fusion est donc très rapide ! »  Voir la suite de l’article :

*Mes essais  de tir avec des cookies et des balles rondes :

Les cookies de cire étaient placés sur la poudre, séparés de celle-ci par des opercules de carton de lait et de la balle par un second opercule. Les essais  ont étés décevants : les cookies restaient collés sous les balles, malgré  l’opercule cartonné)! Dans ces conditions les résultats n’ont pas non plus été convaincants en terme de précision.

chargerment PSRComment isoler la balle pour éviter le collage du cookie sous celle-ci?  Pour empêcher ce collage, un opercule de carton glacé ne suffit pas, car si la balle est ronde, sous la pression du sertissage, elle s’enfonce dans le carton et dans le cookie . La surface de la rondelle de carton est inférieur à celle d’une demi sphère et du coup la cire sous pression passe autour du carton et entre en contact  avec la balle. On a alors le phénomène de collage que nous redoutons! Il faut donc fabriquer une sorte de siège sur lequel reposera la balle, pour protéger celle-ci du contact avec la graisse ou la cire. La semoule parait indiquée, mais son épaisseur doit être suffisamment importante pour qu’elle fasse un isolant sans laisser remonter la cire. Quel barillet de revolver peut avaler un tel « sandwich », façon poudreux? Si on veut que les essais soient probants, il faut impérativement tirer avec un revolver qui a un potentiel crédible.

A l’essai, les cookies de cire (dont la composition n’était pas celle-ci) qui ont été tirés avec des revolvers tout-venant,  « semblaient » avoir un effet nettoyant très efficace, mais desséchant (constat à vérifier par d’autres essais). Il fallait revoir la composition pour les rendre plus lubrifiants, c’est ce que j’ai fait pour plusieurs raisons et les résidus étaient nettement moins secs. Je garde cependant la graisse extérieure qui assure quand même une lubrification minimale.

Lors de l’explosion de la poudre, le cookie est suffisamment rigide pour résister à la pression  et ensuite,  il sert de propulseur à la balle. C’est un peu le principe des fusées à étages, qui se détachent au cours de la trajectoire.

Il reste donc à prouver que le cookie préparé selon ma méthode est compatible avec la précision.  

La fabrication des cookies et des opercules :

  • Pour les opercules  je les découpe dans un carton de lait avec un emporte pièce de 11mm, J’utilise une plaque de chêne (un bois résistant), afin de ne pas altérer l’affûtage de l’outil . Un bois tendre se désagrégerait très rapidement.
  • Les cookies sont découpés dans une plaque de cire (cire d’abeille et paraffine) qui a été préalablement coulée entre 4 barres de fer plates, épaisses de 4mm (et plus), ou entre des carrelages, l’un comme l’autre étant lourds.  La coulée se fait sur du papier sulfurisé (qui se gondole quand on verse la cire chaude) . Chaque cookie (galette ou rondelle de cire) est découpée  avec un emporte-pièce de 11mm pour le calibre 44.
  • Si la  cire est trop dure, chaque trou percé en force (avec un petit marteau) fait fendre la plaque : c’est le signe qu’elle est trop cassante  mais si elle est bien dosée, elle se découpe sans se casser (chaque trou est entouré d’un bourrelet) et les cookies sont suffisamment solides pour sortir sans déformation de l’emporte-pièce (on place simplement une petite cheville de bois dans celui-ci pour repousser le cookie découpé).

Voici des échantillons de ma préparation : une « brosse graissante (cokkie et bourre sèche)  » ou un « sandwich PSRauben ».

3 cookies

Ces cookies sur la photo ont été tirés et récupérés dans la cible sur laquelle ils étaient restés collés: très compacts, ils sont arrivés intacts. Ils portent les traces des rainures.

Les balles quant à elles ont donné un groupement tout à fait excellent, pour un tir avec des balles qui n’avaient pas été pesées, mais simplement passées à la trieuse (de ma fabrication) et tirées avec des charges de poudre dosées avec une simple doseuse Lee (donc sans balance). Un chargement qui n’a pas les critères de la compétition.   

Pour faire ces essais, j’ai décidé de choisir 3 revolvers, sous réserve que les chambres acceptent ma formule  de chargement, et de comparer les résultats avec un chargement standard ¨PN+semoule+ graisse sur la balle: disons que je prévois un REM 1858 Uberti Inox, un R&S FEINWERKBAU et un Colt 1860 (peut-être Centaure).

1er essai : REMINGTON 1860 Inox, marque UBERTI, qui jusqu’à présent donne des résultats très passables, presque décevants pour une arme de bonne fabrication. Le réglage du guidon n’est pas parfait, il faut l’améliorer:  le revolver tire probablement à gauche. Du fait du guidon avec fibre optique rouge, d’une taille un peu courte, il faut choisir le point visé sous le visuel.  L’essentiel est d’obtenir un groupement.

 Charges de 1g PNF2 ( à vérifier) dosé à la Doseuse Lee , un opercule découpé à l’emporte-pièce dans un carton de lait, 1 cookie de 8mm environ (mélange de cire d’abeille, de saindoux et d’huile d’olive),  une 1/2 bourre de feutre et 1 balle rondes cal .454 (moule Lee). Le sertissage donne une balle enfoncée à 2mm sous  la surface du barillet. Je termine par un peu de graisse fluide bien enfoncée dans le sillon sur le pourtour de la balle.  

tir 1858

Ce que je constate, c’est que le cookie  a parfaitement pris les rainures, qu’il a fait bloc avec la bourre de feutre,  que l’opercule sous le cookie a empêché la graisse de fondre et de se mélanger avec la PN, bref,  tout à parfaitement fonctionné. ce sandwich a donc ramolli l’encrassement du canon  et laissé la balle parfaitement autonome. Le sertissage n’a pas bougé et la pression des gaz devait être maximale.

canon 1858 propreReste à contrôler l’encrassement du canon après 6 tirs:  il ne contient que très peu de résidus, de fins bourrelets noirs qui suivent les rebords  des rainures en sortie de canon. Par contre les bandes en fond de rainure ou sur celles-ci sont propres, presque nettes. Ce petit dépôt qui s’accroche sur les rebords est gras. Il provient du dernier tir qui n’a pas été passé au nettoyage de la « brosse graissante ».

Les cookies (brosses graissantes) nettoient certainement mieux que la semoule qui  ne sert qu’à remplir le vide de la chambre mais n’est pas prévu pour  « ramoner » ensuite le canon.

A suivre,  pour les essais comparatifs…. et la 2ème partie.

 

Vidéo

14- La FABRICATION DE LA POUDRE NOIRE, POLITIQUE DE PROHIBITION


 

 

La fabrication POUDRE NOIRE, un secret de Polichinelle !

Il faut savoir qu’actuellement trouver de la PN en armurerie est devenu une galère, compte tenu des obligations en termes de réglementation (politique de prohibition) et de coût des installations qui pèsent sur les armuriers. Beaucoup ne sont pas équipés pour stocker de la poudre. D’autre part l’approvisionnement des armureries se fait au compte-goutte (30kg par mois), ce qui oblige les armuriers à faire des choix par rapport à la demande de leur clientèle; les chasseurs sont généralement prioritaires car la clientèle de poudreux reste marginale. Sournoisement, la vente de la poudre se raréfie… 

PN jvuguhJPGAujourd’hui, face à cette pénurie organisée, certains auraient la tentation de faire eux-mêmes leur PN. Est-ce possible ??? Est-ce dangereux? Est-ce légal en France?

Possible oui, dangereux certainement, légal non, hélas pas en France: on peut posséder de la PN, mais la fabriquer, c’est faire concurrence à l’Etat. Le sujet a déjà été évoqué à maintes reprises dans les forums de poudreux et à chaque fois, les modérateurs se précipitent pour empêcher toute information sur la fabrication de la PN. Cette  politique de la « confidentialité » se retranche derrière un argument: on ne fabrique pas artisanalement de la poudre noire en France parce que c’est un explosif dangereux. En outre, la recette ne doit donc pas tomber dans de mauvaises mains, argument  futile puisqu’elle est déjà abondamment diffusée sur le net. Ce légalisme complaisant ne fait pas état de la volonté politique qui  conduit à la pénurie actuelle de PN en France.  Par conséquent, la confidentialité n’est qu’un prétexte pour ne pas faire de vague!

Mais que disent l’UNPACT et l’Union française des amateurs d’armes à ce sujet?  Rien ou pas grand chose!

Alors, fabriquer, c’est possible, c’est tentant, mais c’est « interdit » en France en raison notamment des règlementations européennes … La solution? Il faut liquider l’UE, cette saloperie qui nous transforme en veaux!

Le premier danger réel (pour faire la part des choses avec les délires) , c’est de fabriquer n’importe comment, au risque de se faire « péter la gueule »! De mauvaises recettes présentent un risque réel pour ceux qui tentent naïvement de les mettre en œuvre. Il faut être prudent et expérimenté dans l’usage de la poudre, c’est impératif.  J’ai exploré le net et confronté les méthodes de fabrication pour évaluer leur crédibilité, leur dangerosité  et leur sérieux. Aux USA, on compte de nombreuses vidéos sur ce sujet. Des documents éparpillés sur le net sont réunis dans cet article passées au tamis, et soumis à critique  pour éliminer les fausses infos qui sont fatalement dangereuses et montrer que n’est pas artificier qui veut! Jugez-en par vous mêmes, si vous êtes en âge de raison!

Je vous invite à regarder ces vidéos, car il y souffle un air de liberté! Cependant, en France, il semble que la fabrication (et la non-fabrication) soit un monopole d’Etat (SNPE), comme la fabrication du tabac, qui nuit gravement à la santé, mais pour le tabac, la pénurie n’existe jamais! L’Etat a le monopole de la nuisance par le tabac et il ne se prive pas de produire! Pour la poudre noire, les restrictions s’inscrivent dans la politique de dépendance des tireurs envers le fournisseur (l’Etat), de contrôle des achats, et pour finir de prohibition. Par les temps qui courent, d’un côté on fait entrer les terroristes sur le territoire national par une immigration à haut risque et de l’autre on met les citoyens dans l’impossibilité de se défendre face à ces agresseurs qu’on veut aujourd’hui disperser sur le territoire:  les armes circulent dans les banlieues, mais les français  qui tirent régulièrement dans les clubs avec de la PN sont mis à la diète et les revolvers  attendent dans les vitrines.  Désormais, le plomb, c’est pour la pêche. C’est faire de nous des victimes! La solution : supprimer l’Etat qui ne sert qu’à nous ponctionner du fric et nous mettre sous tutelle… et supprimer le PS qui est en train de nous mettre sous camisole (loi Valls-Caseneuve de contrôle internet).

Il y aurait une certaine rubrique 1310-2.c de la réglementation relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), à prendre en compte pour une quantité inférieure à 100kg, assortie d’une déclaration Préfectorale d’un Contrôle Périodique afin de vérifier le respect de l’Arrêté : tout cela est à vérifier, mais si vous voulez  fabriquer; il n’y a pas à ma connaissance de dérogation pour une fabrication de 200g!

Mais si on veut comprendre ce qui différencie les poudres, on est bien obligé de comprendre comment elles se fabriquent;  ça fait partie de la Culture du « poudreux » n’en  déplaise aux bonnes âmes qui voudraient nous interdire de savoir…

1/ QUELQUES INFORMATIONS GENERALES CONCERNANT LA PN

Mon but est de faire en  sorte que ce blog soit complet.  Il est donc nécessaire de disposer d’informations sur la composition, les qualités des différentes poudres noires. Des internautes très informés ont fourni sur le net des informations auxquelles nous allons faire appel. Chaque fois que je fais un « emprunt », je cite la source.

Il s’agit de la première poudre utilisée, souvent appelée poudre à canon. Connue dès le VII° siècle en Chine, celle-ci consistait en un mélange de salpêtre (Nitrate de potassium KNO3, corps très oxydant, du latin salpetrae, sel de pierre), de soufre et de charbon de bois (corps très combustibles). Il s’agit donc d’un explosif, facilement inflammable, qui brûle à l’air libre et détonne quand il est confiné. De fait pendant des siècles et jusqu’à la fin du XIX° la poudre noire a constitué la seule poudre à canon et le seul explosif connu. Historiquement elle a d’abord été utilisée à des fins incendiaires, puis ensuite pour les armes à feux, les mines et enfin pour les fusées. On faisait varier les proportions de constituants pour les différents usages (en masse):

  • Poudre à canon: 75% KNO3 12,5%S 12,5%C
  • poudre B pour armes portatives: 75% KNO3 10%S 15%C
  • Poudre de chasse: 78% KNO3 10%S 12%C
  • Poudre de mine (plus lente): 75% KNO3 12,5%S 12,5%C
  • Poudre de fusées: 75% KNO3 10%S 15%C
  • (mélange stoechiomètrique:75% KNO3 12% S 13%C)

Pour être efficace les constituants doivent être moulus très finement, mélangés de façon très homogène puis séchés et polis. La qualité de la poudre dépend beaucoup de celle du charbon utilisé, car plus le carbone est pur et moins la combustion produit de cendres. Le soufre et le salpêtre doivent aussi être raffinés. L’ultime perfectionnement interviendra au XIX° siècle, avec un procédé permettant d’obtenir la poudre en grains dont on pouvait moduler la taille pour obtenir une poudre plus ou moins vive.

Procédé des pilons. Ce procédé est utilisé pour la poudre à canon. Les constituants en bonnes proportions et pulvérisés sont battus pendant onze heures dans un mortier sous un pilon de bronze. Le mélange a alors l’aspect de galette. Les galettes sont ensuite brisées dans une tonne appelée grenoir, dont les parois laissent passer les grains de bonne taille et ceux plus petits. Ces derniers sont séparés à l’aide d’un tamis.

Procédé des meules: Ce procédé est utilisé pour la poudre B. Les constituants en bonnes proportions sont soumis pendant trois heures à la pression de lourdes meules verticales en fonte qui écrasent les matières et en forme des galettes. Les galettes sont ensuite concassées par un tourteau en bois et les grains sont séparés par des tamis. La poudre est ensuite lissée, séchées et époussetée.

Les poudres noires sont disponibles en 2 catégories :

  • Les FA pour spécifier les gradations volumétriques des « blasting powders » des pyrotechnciens
  • Les Fg pour les « sporting powders » destinées aux  tireurs comme nous sommes

La grosseur et le contenu des grains sont différents entre la poudre sportive et la « blasting powder ». Voici pour la poudre sportive ( type « g » ), les tamisages industriels  faits en milieu contrôlé ;  on n’est pas dans la cuisine…) ; ç, c’est la fabrication industrielle. Ce qu’on peut retenir, c’est que  la poudre  n’est efficace que si la granulation est bonne. Le terme « mesh » en anglais

  • Fg 12 –> mesh 3% 16 mesh 12%
  • FFg 16 –> mesh 3% 30 mesh 12%
  • FFFg 20 –> mesh 3% 50 mesh 12%
  • FFFFg 40–> mesh 3% 100 mesh 12%

source: http://extreme-precision.forum-2007.com/t7160-deux-sortes-de-poudre-noire

LA COMPOSITION (attention: Les 3 Composants sont mélangés en proportion de leur masse, et non de leurs volumes : les quantités mélangées sont donc mesurées avec la balance.)

 1/ Le Nitrate de potassium, appelé Salpêtre (anglais : potassium nitrate, salpetre) ; 75% (en masse). Connu depuis le moyen-âge sous le nom de salpêtre, avec un aspect de fibres blanches rappelant de fins poils, on le trouve entre autres dans les grottes calcaires hébergeant des chauves-souris et d’autres créatures (formation par contact d’excréments avec du calcaire), dans les caves ou maisons humides anciennes (bactéries nourries d’ammoniac issu de l’eau du sol…), dans le guano, etc. Le salpêtre a une longue histoire dans la fabrication de la poudre à canon. C’est aussi un des plus vieux conservateurs pour viandes. Il réagit et produit du nitrite puis du monoxyde d’azote qui transforment la myoglobine rouge en un colorant rose typique du jambon, des salamis et du corned beef. Cancer : Les nitrates et les nitrites sont classés probablement cancérigènes par le CIRC, (Centre de Recherche internationales sur le cancer) et certainement cancérigènes par l’ARTAC. Dans l’organisme ou déjà lors de la cuisson, les nitrates forment des nitrites formant à leur tour des nitrosamines cancérigènes. .

2/ Le charbon de bois (charcoal) qui doit être de très bonne qualité (pas celui qui est destiné au barbecue) ; 15% en masse.

3/ La « Fleur de soufre » (sulfur), c’est-à-dire de soufre finement broyé ; 10% en masse. Attention : Certaines fleurs de soufre vendues en droguerie ou en grande surface ne sont pas pures et nuiraient sérieusement à la qualité de la poudre.

Les droguistes ont souvent disparu et ces produits ne se trouvent plus dans le commerce. On trouve cependant sur internet aussi bien la fleur de soufre (chez des droguistes en ligne) que le salpêtre qui se  vend pour l’alimentation.

2/ LA QUALITE DE LA FABRICATION DU CHARBON

C’est une procédure essentielle pour obtenir une poudre de qualité. Le bois est carbonisé dans des fours qui ont la particularité de le chauffer sans air ni oxygène (sans quoi il brûlerait comme dans une cheminée!).  Il  passe ainsi par 4 phases :

  • Le séchage : jusqu’à 130°C, le bois sèche et perd principalement l’eau qu’il contient, il consomme alors beaucoup d’énergie.
  • La torréfaction : de 130° à 250°C environ, le bois torréfie (comme le café) et devient marron foncé, il consomme alors un peu d’énergie.
  • La carbonisation : de 250° à 340°C, le bois carbonise et fournit alors de la chaleur. Lorsque le bois est entièrement carbonisé il ne fournit plus de chaleur et on peut passer à l’étape 4.
  • Le refroidissement : vider le four à 340°C et le mettre à l’air ambiant brûlerait immédiatement le charbon de bois. C’est pourquoi il faut mettre le four en refroidissement en l’isolant complètement de l’air extérieur jusqu’à température ambiante.

Rendement par essence de bois. D’après des relevés faits par les agents forestiers sur tous les points du territoire, le procédé des meules donne, en moyenne : (Par stère régulièrement empilé)

  • bois de chêne : 82 kg de charbon
  • bois de hêtre : 76 kg de charbon
  • essences mélangées de bois durs : 73 kg de charbon
  • bois blancs : 55 kg de charbon
  • pin ou mélèze : 58 kg de charbon
  • sapin ou épicéa : 53 kg de charbon

LA MÉTHODE DE FABRICATION du CHARBON DE BOIS PAR PYROLYSE (qui est celle que nous allons utiliser) Cette méthode se trouve sur deux sites :

Cette méthode demande un simple récipient en métal (une boite cylindrique, une boite de conserve) avec un couvercle percé d’un trou pour permettre à la vapeur d’eau et aux combustibles gazeux (dus à la distillation) de s’échapper. Ce récipient est placé dans une cheminée, directement sur la braise, pendant environ 15 mn jusqu’à la fin de la phase de distillation (c-à-d quand les gaz ne sortent plus). Il faut impérativement utiliser un charbon de bois de très bonne qualité, et dont la distillation est complète. Le charbon de bois doit alors être « noir avec des reflets bleu » et avoir une sonorité plus ou moins cristalline lorsque les baguettes de bois sont frappées; on a alors du carbone presque pur.

3/ LA FABRICATION ARTISANALE DE LA PN

Grosso modo, on peut dire qu’il existe 2 méthodes:

La méthode à froid. Elle repose sur un mélange à sec des 3 éléments dans un récipient qui ne doit pas présenter le risque d’étincelles ni celui d’électricité statique. Cependant avant de procéder au mélange, il faut faire un broyage des ingrédients avec un marteau. Il existe deux méthodes de broyage :

moulin2La méthode de broyage « artisanal » se fait avec un moulin à café électrique (ou un mixer) pour broyer successivement le charbon, le salpêtre et le soufre (s’il est en morceaux). Cette méthode exige un broyage séparé de chaque ingrédient pour éviter toute explosion. Il est recommandé d’émietter préalablement les morceaux avant de les mixer afin de ménager le moteur du mixer. Le broyage n’est pas aussi fin que celui obtenu avec un moulin à billes.

tumbler

Aux états unis les tireurs qui fabriquent leur poudre utilisent souvent des moulins à billes (Ball Mills ou Rotary Rock Tumbler) qui broient les 3 ingrédients simultanément. Cet appareil destiné à polir des pierres (décoratives) présente cependant « certaines garanties » de sécurité et de qualité qui conviennent à la poudre noire. Il faut signaler que le moulin à billes ne doit pas travailler avec des billes d’acier mais de plomb, qui éliminent le risque d’étincelles, car des billes d’acier transformerait le broyeur en grenade! Les « ball mills » (ou « Rotary Rock Tumblers ») vendus dans le commence aux USA ont des tambours en caoutchouc épais pour ne pas réunir les conditions d’une explosion en milieu sec et fermé. On obtient alors directement le mélange ‘charbon, salpêtre et soufre’. Cette méthode est longue (entre 6 et 12h de broyage), mais elle donne une poudre noire très fine, donc idéale, car la finesse est la garantie de sa puissance et de sa vélocité.

On peut fabriquer un moulin à billes avec un moteur de machine à laver par exemple, mais si le tambour est en fer, il est impératif de broyer les éléments séparément.

La  méthode à chaud : elle consiste à faire un broyage séparé des éléments (moulin à café). Le mélange des ingrédients se fait ensuite à chaud avec un apport liquide (eau et d’alcool) beaucoup plus important car la PN très imbibée d’eau et d’alcool n’est pas explosive. Ce qui donne alors une sorte de pâte onctueuse…  Le mélange chaud et presque liquide est BRASSE avec une cuillère, ce qui assure l’homogénéité des composants dans ces conditions de sécurité. Cette pâte est ensuite essorée à chaud dans un linge filtrant et la « boule » obtenue est passée à travers un tamis pour obtenir des grains. Il est courant que les fabricants ajoutent de la dextrine (une sorte de cellulose) après avoir mélangé les 3 ingrédients traditionnels. Il semble qu’elle soit utilisée aux USA pour lier les composants. A la fin du processus, les grains de poudre doivent être homogènes et composés de particules finement agglomérées. C’est l’objectif à maitriser et c’est précisément ce qui différencie les méthodes.

LES DANGERS DE CETTE FABRICATION

Les manipulations de la poudre en préparation ne doivent pas se faire à portée de sources de chaleur et encore moins d’étincelles ou de feu (les cigarettes en particulier, les lampes, les plaques chauffantes) ! Les poussières sont toxiques et potentiellement inflammables et explosives : éviter toute source de chaleur proche.

La poudre noire non confinée n’explose pas : elle brûle en formant une torche vive qui souffle comme une fusée et qui va provoquer des brulures. Il faut rappeler que la poudre noire est particulièrement sensible y compris à l’électricité statique. L’achat de PN dans le commerce devenant de plus en plus incertain, les poudreux inconditionnels sont contraints de « stocker », ce qui est un non sens ! A contrario, quand on fabrique soi-même, on ne produit qu’une petite quantité de poudre (de 200g à 400g), ce qui évite le danger de constituer une réserve importante de PN. La puissance de la PN n’est pas « proportionnelle » à la quantité, car elle augmente selon une courbe exponentielle. Le poudreux peut alors stocker les ingrédients, sans stocker la poudre elle-même, c’est-à-dire l’explosif. C’est un gain de sécurité, mais cet avantage est interdit.

Chez soi, on peut fabriquer 200g de poudre  avec 75gX2 de salpêtre pur + 15gX2 de charbon de bois (saule de préférence)  + 10gX2 de soufre,  mais le séchage demande du soleil ou un local chauffé (sans risque).  On ajoutera de la dextrine en proportion de 5% de la masse des autres composants réunis, soi 200gX5% = 10g.

La fabrication à domicile demande des précautions (évitez de faire ça dans le salon, en hiver devant la cheminée), et attention : la poussière de charbon de bois est très légère et salit beaucoup! Les poussières de  soufre et de  salpêtre sont toxiques (le port d’un masque est recommandé et les gants sont nécessaires pour comprimer la poudre à la main). Travailler à l’extérieur est idéal pour ceux qui n’ont pas les conditions de sécurité d’un local extérieur au logement, mais dans un abri au vent. On doit impérativement travailler avec des récipients et des outils non électrostatiques : bois, pierre, laiton, etc. On exclut le fer qui est de nature à provoquer des étincelles. Il faut savoir que sur la ligne Maginot, dans les locaux qui contenaient de la poudre, les gonds étaient en laiton… Le plastique est isolant, mais certains plastiques semblent capables de phénomènes électrostatiques. Donc prudence. L’usage de récipients en acier est cependant possible lorsque le mélange des ingrédients est très humide ou dissout dans un mélange d’eau et d’alcool (ou d’urine !).  La préparation de la poudre repose sur la qualité du bois (saule de préférence). Pour les quantités utilisées, il n’est pas difficile de se faire un petit stock de buches bien sèches et sélectionnées.

LES METHODES DE FABRICATION A FROID

3.1/La méthode FOXFIRE : broyage séparé au moulin à café (vidéo de« Bland County Survivorman ») :

Nous allons examiner en premier lieu la méthode « FOXFIRE » compte tenu de la vidéo de BCS qui est bien expliquée. Cette méthode est extraite d’un ouvrage (qu’il cite) : « The Foxfire Book, Volume 5, (Gun making) » concernant les armes à poudre noire :

pyrolyse

BCS fait l’essai de cette méthode de fabrication de la PN qu’il n’a jamais pratiquée auparavant.  L’intérêt de sa vidéo est aussi de montrer la fabrication du charbon de bois par pyrolyse, une méthode tout à fait adaptée à nos besoins parce qu’elle permet de faire une  quantité raisonnable de charbon de bois (avec du saule), sans recourir à du matériel onéreux ou lourd. Un récipient en fer avec un couvercle percé au centre qu’il place dans un fourneau avec une porte sur le devant (une cheminée fera l’affaire), mais il faut faire des essais concernant la température des braises. BCS prépare son charbon de bois par pyrolyse et utilise ensuite un moulin à café électrique pour le réduire en poudre. Ensuite et séparément, il broie le salpêtre mais « la fleur de soufre » est utilisée en l’état, telle qu’elle est vendue. Les proportions du  mélange sont conformes à la recette précitée. Cependant, la qualité du broyage n’est pas garantie par cette méthode trop rapide, comparativement aux autres procédés de broyage. BCS procède ensuite au mélange des 3 composants à sec, mais sans montrer comment il procède, une omission qui supprime un point délicat : le risque de manipuler un mélange explosif sec, avant de l’humidifier abondamment avec « l’urine éventée », selon la recette donnée par FOXFIRE (pour ses propriétés oxigénantes).  C’est à ce stade de la procédure qu’il faut prendre toute précaution concernant les sources de chaleur. Un procédé qui à mon sens, ne peut se faire que pour de petites quantité et à l’extérieur. Il verse le mélange des 3 composants dans un fond de bouteille en plastique (genre javel) qui lui sert de récipient  et ajoute ensuite des rasades de cette urine, en brassant le tout (presque énergiquement) avec un pilon (en bois ?)… On peut dire que le brassage se fait en passant progressivement de l’état sec à l’état presque liquide (cela devient une sorte de « sauce » ou de pâte crémeuse), mais toujours à froid.

 

BCS3

BCS2

C’est cette « humidification généreuse », je ne dis pas savoureuse, qui permet de rendre le mélange homogène, mais elle demande ensuite un séchage avant granulation. BCS saute encore les étapes et montre le résultat du brassage: une sorte de pâte assez fluide qu’il étale sur un plan et qu’il va laisser sécher jusqu’à … obtenir une poudre (on ne sait comment?). On suppose que la pâte à l’état coulant a été  mise au soleil ou dans un local chauffé et une fois arrivée à l’état presque sec, elle aura été délicatement frottée sur un tamis approprié, avec la main. Il manque l’opération de tamisage. Cette méthode est donc présentée de façon superficielle. D’autre part, le mélange est loin d’être soigné! Sans transition, BCS procède à un essai de tir qui parait fonctionner normalement, mais ce test ne garantit pas pour autant que la poudre soit performante et qu’elle n’encrasse pas.

3.2/ Fabrication avec un moulin à billes fait maison (une vidéo de Makabra203).

1ère étape : Cette fois-ci, le mélange complet réunissant  les 3 ingrédients selon les proportions citées (mais pour quelle quantité ?) est broyé directement dans un moulin à billes de verre (fabrication artisanale sans doute), durant 12h, ce qui donne comme résultat une poudre très fine. Il est franchement recommandé de mettre l’appareil dans un local extérieur. Le mélange est ensuite tamisé au-dessus d’un bac en plastique, avec un filtre qu’on utilise en cuisine ceci pour séparer les billes de la poudre. La poudre noire (qui en fait est grise) est alors versée dans un pot en plastique et abondamment humidifiée avec un mélange eau-alcool versé par rasades (dosage en proportion égale, à 50%), jusqu’à obtenir une pâte plutôt collante qui est brassé avec une tige en bois et qui reste attachée à celle-ci. Le pot (fermé) est mis alors en attente dans un local « chaud » et, après 3 jours, la pâte est étalée à la cuillère sur une feuille d’aluminium et mise à sécher dans un local « chaud » jusqu’à séchage.

2ème étape : la poudre séchée (et tamisée?) retourne dans le moulin à billes et pour être broyée une seconde fois durant 6h!  Dans quel but ?  Elle ressort parfaitement moulue et Makabra, après l’avoir versée dans le bac en plastique, y ajoute 5g de dextrine… j’en déduis que le mélange des 3 composants était de 75g+15g+10g. Le tout est alors mélangé  avec une tige en bois.

makabra1

3ème étape, qui est celle de la granulation. Le mélange à l’état de poudre, est alors à nouveau humidifié dans le bac plastique, par « rasades » avec un pot contenant le liquide (eau+alcool), puis brassé à la cuillère, pour obtenir une pâte apparemment consistante qui est directement tamisée à la cuillère dans le tamis de cuisine. Les grains sont assez épais. Ce « hachis » est alors mis à sécher et devient une fois sec de la PN, mais quelle est la granulation obtenue? Cette méthode présente une mauvaise procédure de granulation (en forçant la pâte à pénétrer dans le treillis avec une cuillère). Je constate que la pâte étant trop humide, cela explique qu’elle ne soit pas compressée à la main. Avec un tamis de cuisine, la granulation est trop large. Donc une poudre peu performante. La méthode présente des points intéressants (une excellente poudre et un excellent mélange), mais une mauvaise granulation.

poudre ratée

3.3/ La fabrication basique avec un moulin à billes (une vidéo de Brushhippie)

Dans une 1ère vidéo,  Brushhippie présente ses ingrédients. Dans sa seconde vidéo il  montre la procédure de fabrication.

1ère étape : cette  fois-ci à nouveau, le mélange complet est broyé dans le moulin à billes (de plomb) mais durant 6h seulement. La dextrine (7gr ?) est ensuite ajoutée au mélange dans le moulin et broyée avec celui-ci environ 20mn. Ce mélange des 4 ingrédients est tamisé à sec (avec une sorte de treilli-filtre) et la poudre tombe sur un plateau, ce qui permet d’extraire les balles. C’est la méthode classique, mais la procédure est minimale.

2ème étape : l’humidification : la  poudre est maintenant étalée sur ce plateau. Brushhippie utilise alors un pulvérisateur pour l’humidifier la poudre. En principe c’est un mélange d’alcool et d’eau, mais à défaut d’alcool, il utilise un pulvérisateur avec de l’eau. Il brasse délicatement ce mélange humide avec une sorte de carte bancaire et étale la poudre, ce qui permet la pénétration du liquide. L’humidification, contrairement à la procédure précédente, est limitée. Le mélange n’a rien d’une « coulée », d’une pâte ou d’une crème pâtissière : il reste assez sec, tout en permettant de modeler des boules dans la main et surtout de faire en sorte qu’elles tiennent quand il les comprime dans la main et qu’elles ne  se désagrègent pas lors du frottement sur le tamis.

brushhippie3

3ème étape : la granulation : Brushhippie porte des gants en latex. Les boules sont frottées sur un large tamis, fabriqué « maison » avec un cadre et un treillis calibré, genre moustiquaire (16 trous par pouce, ce qui correspond à la 3FFF) qui semble assurer une granulation homogène. Les grains tombent maintenant sur des journaux sous le tamis. Cette méthode avec un degré d’humidité très modéré semble prévaloir par sa facilité de mise en œuvre.  La vidéo se termine par un test de vivacité de la poudre.

 

brushhippie

 

3.4/ Une fabrication soignée  avec moulin à billes (vidéo de  Tadserralta)

La vidéo de Tadserralta est incontestablement la plus crédible par la présentation complète et bien expliquée de la procédure, dans un anglais aisé à comprendre! Cette méthode est proche de celle de Brushhippie, mais plus soignée.   Tadserralta présente la machine à polir (Rotary Rock Tumbler), au prix de 40 dollars (« 40 bucks ») avec un seul tambour: on la trouve notamment sur Amazon.premium. Il la remplit de 200 billes de plomb (lead balls)

1ère étape : le charbon de bois est broyé pendant 3h avec le moulin à billes après avoir été concassé au marteau. Le contenu du tambour est alors vidé sur un tamis comme on en utilise en cuisine, pour séparer les billes de plomb de la poudre de charbon de bois.

2ème étape: broyage du salpêtre et du soufre (séparément) avec un moulin à café : c’est rapide.

3ème étape : mélange des 3 ingrédients dans le moulin à billes : on place les billes en 1er, au fond du tambour,  puis on verse les quantités de chaque ingrédient.  Le mixage et le broyage vont se faire pendant 8h.

4ème étape : introduction de la dextrine dans le mélange et on laisse le moulin tourner encore 20mn ; puis on extrait les billes comme précédemment, par tamisage avec un gros tamis de cuisine. Le mélange appelé « gunmeal » est prêt pour la granulation. Cette opération doit se faire dans un espace sans vent ni courant d’air.

5ème étape : la granulation. L’humidification est faite avec un vaporisateur et de l’eau ! Comme dans le cas précédent, c’est plutôt une brumisation par petites projections. Point essentiel il faut atteindre un taux d’humidité très précis, condition de la réussite de cette fabrication. Ce taux obtenu, Tasserralta met des gants. Il procède à un brassage modéré et comprime la poudre à la main (façonnage de boules), ce qui lie les ingrédients et améliore la performance de la poudre. Les boules doivent cependant tenir et ne pas se désagréger (16 trous par pouce, correspondant à 3FFF); trop humidifier serait néfaste, car la pâte collerait et ne permettrait pas le tamisage et la granulation. Le treillis (the mesh) est une sorte de rideau. En dessous, les grains tombent sur du papier. Le test de combustion donne des résultats plus rapides que la poudre vendue dans le commerce (il mesure la rapidité par le nombre d’images faites pendant la combustion d’une « ligne » de poudre de même longueur). L’exposé est limpide, complet et la méthode est cohérente, soignée. On retiendra trois points essentiels, indépendamment du respect des proportions:

  • La pureté et la qualité des ingrédients, notamment la qualité du charbon de bois (attention aux fleurs de soufre et aux salpêtres qui sont vendus avec des ajouts)
  • La finesse du broyage et la parfaite homogénéité du mélange.
  • La finesse du treillis qui doit donner des grains conformes aux normes de granulation
  • Les précautions à prendre par rapport aux poussières toxiques.

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LA METHODE DE FABRICATION A CHAUD ET LA METHODE MIXTE

Cette méthode du mélange à chaud est complètement différente de celles présentées précédemment.

3.5/ La fabrication par mélange à chaud (Vidéo de Ghoolerhunter):

Ce procédé par cuisson (cooking) aurait été trouvé dans un manuel de l’armée américaine des datant des années 1860.

1ère étape, le mélange des ingrédients. La masse totale des ingrédients doit être de 1kg soit 750g de salpêtre tamisé (avec un tamis de cuisine), mélangés avec 100g de fleur de soufre et 150g de poudre de charbon de bois… auxquels il semble qu’on ajoute une certaine quantité d’eau froide, car (« trying to pre-dissolve sulfer in hot water causes it to form little balls that will not bond with anything else »), autrement dit pas d’eau chaude sinon le souffre serait dans l’impossibilité de se lier avec les autres composants! Le tout est mélangé dans un mélangeur électrique en métal pour pâte à pain, mais à vitesse lente et à froid, puis à vitesse moyenne. Combien de temps ? Evidemment la présence du liquide est rassurante ! Cela donne une sorte de pâte à crêpe grise sombre crémeuse et lisse (creamy, silky and smooth). Selon le préparateur, « ça s’est alors complètement dissout».

2ème étape : la dissolution des ingrédients : « faites chauffer la sauce » ! On verse cette sauce dans une casserole (une spatule est alors nécessaire) et on fait chauffer… Commentaire sur la vidéo: « this is without question the safest way to make black powder. As long as it’s wet, you couldn’t lite it with a torch ». On laisse monter doucement la sauce en ébullition sans vraiment bouillir mais en tournant: de grosses bulles sortent alors de ce magma que le préparateur tourne avec un couteau (« it’s completely harmless, because it’s wet »)… La « sauce » est alors versée dans une casserole contenant 5 tasses d’alcool dénaturé (pour un kg), soit 1 tasse pour 200g de poudre en préparation: cela doit être fait à l’extérieur. En principe l’alcool est froid (réfrigéré). La sauce reprend alors un aspect plus liquide.

la sauce

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3ème étape : la granulation à chaud!  On verse alors cette mixture dans un linge filtrant, suffisamment fin pour retenir la poudre qu’on a placé au-dessus d’un récipient. Le filtre doit résister à la torsion et à la chaleur. Il est important que l’essorage se fasse rapidement, dit-il. L’écoulement emporte de fines particules de poudre qui sont perdues, mais on doit pouvoir les récupérer par décantation et assèchement ? Est-ce utile? L’essorage à chaud est une opération un peu difficile parce que la température est encore élevée. Une fois la masse de poudre chaude sortie du linge, le préparateur procède d’une manière qui n’est pas convaincante, avec un tamis de cuisine et un caillou rond. La granulation risque d’être forte: cela va donner de la poudre à canon! On voit d’ailleurs des blocs qui se mêlent à la poudre. On est loin du raffinage !

Là encore, c’est un tamisage  « grossier », alors que pour obtenir des grains fins, il faudrait procéder par un frottement léger sur un treillis qui, comme le recommande Brushhippie doit avoir un nombre de trous par centimètre adapté  à la granulation. Il faudrait utiliser un tamis plat et large et mouler des boules qui seraient frottées sur le treillis en utilisant des gants spécialement prévus pour résister à la chaleur.

BCS5

3.6/ Une variante de cette méthode (vidéo de Cochleaproduction)

1er point modifié : le mélange des ingrédients se fait en trois temps : 1/dans un récipient, le charbon de bois et le souffre finement moulus sont mélangés à sec (15g+10g) 2/ dans une casserole, le salpêtre (75g) est dissout dans 50ml d’eau portée à ébullition, la dissolution doit donner un liquide jaunâtre mais clair. 3/ 0n réduit le feu (feu moyen) et on incorpore le mélange charbon+ soufre dans la solution de salpêtre chaud. On peut alors mélanger et obtenir comme précédemment la « sauce » lisse et onctueuse, qui qu’on va laisser mijoter en formant les bulles, pour obtenir une bonne dissolution des ingrédients et par le fait un bon mélange des composants.

2ème point modifié : l’alcool est remplacé par 100ml d’acétone (plus volatile, plus inflammable, plus toxique, etc). Quel en est l’intérêt ? Une fois l’acétone versé dans la sauce, on mélange en tournant et la sauce est alors liquéfiée. On peut alors passer à l’essorage, en filtrant cette solution chaude avec un linge qu’on tord pour obtenir comme précédemment une masse chaude de poudre noire, qui ne va pas être granulée facilement : le résultat (selon l’image) est assez grossier là aussi. Par conséquent, le filtrage de la « sauce » chaude par un linge présente un inconvénient : la phase de granulation est trop rudimentaire.

3.7/ La méthode de fabrication présentée par WikiHow: une méthode mixte.

 Plus la qualité des ingrédients est bonne, meilleur sera votre résultat. Le salpêtre et le soufre peuvent être achetés dans la plupart des drogueries. Faites votre charbon de bois. Les essences de bois que vous pouvez sélectionner pour faire votre charbon comprennent : le saule (wilow), le bouleau, le sapin, le chêne, le hêtre et le frêne.

Broyez les ingrédients séparément. Utilisez un moulin à café et un mortier avec pilon pour moudre et écraser le nitrate de potassium. Ecrasez ensuite finement le charbon de bois. Mettez-le de côté. Moulez également le soufre pour le transformer en poudre, puis mettez-le de côté. Il est très important de moudre les différents composants séparément. Vous pouvez également utiliser un broyeur à boulets. Dans ce cas, placez le charbon de bois écrasé et le soufre dans les broyeuses et faites fonctionner l’appareil pendant plusieurs heures. Une fois les produits transformés en fine poudre, retirez-les du broyeur. 

1ère étape : mélanger le Charbon de bois et le soufre dans de l’alcool froid

  • Réfrigérez 2 tasses et demie, soit 600 ml d’alcool isopropylique pour chaque 100 grammes de mélange de charbon et de soufre utilisés. Une fois l’alcool froid, ajoutez-le au mélange de charbon de bois et de soufre. Quelle est la raison de ce refroidissement ?

2ème étape : versez le salpêtre dans de l’eau et portez à ébullition jusqu’à dissolution

  • Préparez le nitrate. Versez dans une vieille casserole ¼ de tasse ou 40 ml d’eau pour 100 grammes (environ ½ tasse) de KNO3. Ajoutez votre nitrate de potassium. Portez à ébullition en remuant continuellement. Ajoutez un peu d’eau de temps en temps jusqu’à la dissolution complète du nitrate de potassium.

wikihow1

Cette recette complique les proportions, car pour un mélange de 100g charbon et soufre, quelle est la quantité de salpêtre ? Sachant que charbon et soufre représentent 25% de la masse et sachant que 100g de charbon + soufre demandent 600ml d’alcool quelle est la quantité d’ingrédients à prévoir au départ ?

Masse totale de PN KNO3 Charbon de bois Soufre Alcool1 Eau
400g 300g 100 g X3/5= 60g 100gX2/5=40g 600ml 120ml et plus
200g 75g 15g 10g 150ml  
  100g       40m et plus

3ème étape :  ajoutez le mélange de charbon de bois et de soufre au nitrate de potassium en ébullition. Remuez les ingrédients pour former un mélange homogène et onctueux.

  • Continuez à l’extérieur: prenez l’alcool isopropylique (dénaturé) réfrigéré (?) et le mélange encore chaud . Ajoutez l’alcool au mélange chaud. Mélangez.
  • De quel alcool réfrigéré s’agit-il, puisqu’il a déjà été utilisé ? La méthode manque de clarté. Disons que cette mixture doit être  une sorte de  pâte fluide, un magma souple et crémeux, la quantité d’alcool sera déterminée par la nécessité: une fois que vous aurez fait un essai, vous mesurerez les quantités.

Wikihow2

4ème étape : refroidissement et filtrage.   C’est à ce stade que la préparation reprend la procédure à froid et  présente certaines contradictions avec d’autres méthodes:

  • « Réfrigérez le nouveau mélange. Plus vite vous atteindrez 0°C, mieux cela vaudra ». (Consigne qui surprend.)
  • Filtrez le mélange à travers un vieux chiffon. Cela permettra de séparer le liquide de la solution. Jetez le liquide. (Ici, il n’y a pas d’essorage à chaud!)
  • Étalez le produit ainsi obtenu sur un morceau de papier et laissez le produit sécher au soleil.

5ème étape : la granulation. Passez le mélange encore légèrement humide sur un grillage à mailles fines jusqu’à le réduire en fines particules (sinon on peut vaporiser un peu d’eau pmour le réhumidifier). Faites sécher la poudre au soleil.  Rangez votre poudre noire dans des boîtes stockées dans un endroit frais et sec.

Cette méthode Wikihow est donc mixte : le mélange se fait à chaud, mais, une fois le mélange essoré, il est réfrigéré et séché: on revient aux méthodes de granulation qui ont été utilisée dans la fabrication à froid. Cette méthode contredit ceux qui préconisent de faire la granulation à chaud, qu’ils disent nécessaire, bien qu’elle présente des inconvénients concernant la manipulation à chaud et la granulation sans compression de la poudre.

L’intérêt est de ne pas utiliser de moulin à billes, avec le risque qu’il peut présenter. C’est la dissolution qui permet de lier les composants et de les réduire en fines particules. Il est certain que cette méthode est sans doute excellente pour mélanger des composants, mais le broyage à froid garantit des poudres très fines, si on laisse le temps au moulin de tourner.

Cependant le mélange et la dissolution à chaud demandent plus de manipulations – sans risque en apparence – et plus d’étapes, ce qui tout compte fait demande autant de temps que la méthode à froid.

4/ CONCLUSION :

Si je me place sur le plan de la  connaissance du procédé,  4 méthodes sont intéressantes mais le choix ne peut se faire qu’en fonction des résultats obtenus après avoir effectué des tests selon ce que l’on veut faire : la durée de la procédure et le matériel dont on dispose vont intervenir dans le choix. Les tests de rapidité de la combustion sont  spectaculaires, mais ils ne permettent pas de vérifier avec précision la durée de la combustion. Le meilleur test consiste à tirer dans une série de vieux livres et de comparer  le nombre de pages traversées… (il est utile d’en récupérer à la déchetterie).

Quoiqu’il en soit, on a pu comprendre que la qualité de la poudre dépend du soin apporté à la fabrication et dépend des ingrédients utilisés: un mauvais charbon de bois va encrasser;   la vivacité est liée à la granulation, à la qualité du mélange, etc.

Si je me place sur le plan de la sécurité, j’ai montré que certains procédés de fabrication sont  hasardeux, voire risqués.

screenJe rappelle donc que la réglementation est  passible de sanctions pénales si vous la transgressez et qu’elle  vous expose au danger d’une explosion . Je ne vous incite donc en aucun cas à vous mettre à vos fourneaux, avec le petit attirail du parfait préparateur de PN: moulins, balances, mortiers, casseroles, vaporisateur à vitre, flacons, spatules, cuillères, tamis de cuisine, linge filtrant, carte bancaire, plateaux à tarte, plateaux avec revêtement ou en bois (de préférence pour le séchage), gants en caoutchouc, gants anti chaleur, masque à poussière, billes de plomb, treillis en plastique, etc… Il me semble d’ailleurs que ce couvercle (anti projections) avec un treillis fin, pourrait fort bien convenir pour obtenir une granulation fine!

« A la recherche de la vérité, un poudreux n’admet aucune entrave »! Toute information sur cette question nous intéresse, strictement dans l’esprit  d’une recherche de connaissances. Quiconque se placerait hors la loi, ne saurait trouver dans cet article un quelconque encouragement.  S’il advenait que la poudre  devienne introuvable, il serait alors navrant que faute de pouvoir se fournir légalement, les tireurs régulièrement inscrits dans  des clubs en viennent à recourir à  une production artisanale.   L’état encouragerait alors des fabrications à risque  par son obstination à  désarmer les tireurs, ce qu’il ne tentera pas avec les chasseurs.

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12 – Comparaison entre les Colts à PN et les revolvers à carcasse fermée: remington 58, Rogers & Spencer et ROA


??????????De longue date je me suis promis de faire un état comparatif entre ces deux catégories de revolvers à PN: un sujet qui revient régulièrement, mais qui n’est pas traité avec les critères pertinents! Je ne tiendrai cependant pas compte du critère de précision qui dépend de trop nombreux facteurs. J’ai incorporé quelques photos de revolvers pour qu’on puisse comparer  les organes de visée et les crosses. Je lance  la polémique.

Je rappelle que cet article suppose une lecture de mes premiers articles  notamment celui sur le fonctionnement des Colts ou une connaissance des revolvers à PN.

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1/  L’avantage est aux revolvers à carcasse fermée pour la  stabilité du Canon et du barillet

Pedersoli-R&SPartons d’une opinion communément admise qui généralement ferme le débat: la carcasse fermée d’un revolver à PN présente une bonne stabilité au cours du tir et avec le temps, elle ne prend pas de jeu. J’ajoute qu’il n’est pas possible de forcer les pièces d’une carcasse fermée,  l’assemblage n’étant pas mobile. Par contre  un Colt est un assemblage qui prend du jeu. Une opinion assez répandue incite à forcer  la clavette pour la  bloquer « à fond ».   Un colt Pietta neuf sortant d’usine est vendu avec une clavette totalement bloquée! Je connais un vendeur d’armes  à PN qui a le coup de maillet « brutal » et qui affirme avec sérénité qu’une clavette neuve se doit d’être matée!  

Parce  que ce type de Revolver est considéré comme plus traditionnel, plus expérimental, un peu dans la tradition des  Walker 1847, on charge davantage en PN pour augmenter les « sensations ». Ce n’est bien sûr pas le cas de tous les tireurs. Les charges excessives dans les Colts créent des chocs mécaniques importants et répétés sur l’axe et la clavette notamment. Les aciers de ces armes étant assez tendres, les pièces prennent du jeu. Le point de fragilité, c’est donc la clavette et le passage dans l’axe du barillet qui s’élargit, ce qui crée également un entrefer important. 

Un vieux Colt qui a été maltraité présente souvent du jeu même entre l’axe et le « bloc canon » (la console du canon), ce qui fait que la clavette, même serrée à fond,  ne suffit plus à garantir la cohésion. Un canon qui bouge enlève à l’arme sa précision. Je recommande d’ailleurs d’éviter l’achat de colts d’occasion sur internet, c’est à dire quand on ne les a pas testé en mains avant l’achat, car bon nombre d’entre eux ont des axes fatigués.

Sur un colt, il faut retailler la clavette pour lui donner une forme trapézoïdale. Une bonne clavette doit dépasser de 2mm  au moins pour qu’il soit possible de la sortir facilement. Retailler une clavette pour la rendre plus trapézoïdale est nécessaire chaque fois que le clavette ne traverse pas. Poussée à fond, simplement avec la paume de la main, elle ne bougera pas. Il faut s’assurer qu’elle passe par les trois fenêtres et limer tout ce qui bloque, en particulier la languette, mais en obtenant la largeur exacte aux points d’appui: c’est un travail  délicat. Pourquoi ne pas supprimer cette languette-ressort  qui ne fait que compliquer l’extraction? Il suffira alors de faire entrer  la clavette un peu plus profondément pour qu’elle compense le jeu, alors qu’une clavette presque rectangulaire ne joue plus aucun rôle en cas d’usure de la fenêtre dans l’axe . Forcer est alors inutile.  

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J’admets donc que la carcasse fermée d’un Remington 58, d’un R&S ou d’un ROA maintient le canon de façon plus rigide que le système Colt et que sur un revolver à carcasse fermée, il n’y a pas de pièce particulièrement exposée au choc. Par contre, ces revolvers présentent une fragilité de l’axe, surtout le R&S. L’axe de ces revolvers à carcasse fermée est réduit à une tige (« the pin » en anglais)! Il est d’ailleurs intéressant de constater que le concepteur du Starr à supprimé cet axe, en donnant au  barillet une double fonction; celle de faire office d’axe de rotation des chambres et celle de contenant du chargement. Une idée très novatrice!

Le principe des Colt où le canon est maintenu par l’axe du barillet, la clavette, ainsi que par les 2 ergots est certainement moins fiable, bien que ce système soit assez bon, si on respecte l’arme.

Ceci étant,  l’argument ne suffit pas  à emporter mon adhésion pour un revolver à PN à carcasse fermée. Car je trouve que la carcasse fermée entraine des  risques de blocage de balles et de blocage des barillets : ces revolvers doivent être chargés et sertis avec soin pour éviter des balles flottantes dans les chambres. Je me suis rendu compte de cet inconvénient, en procédant à essais de  cartouches papier  dont les imbrûlés formaient des bouchons à l’entrée de canon, ce  qui bloquait la rotation du barillet! Il  fallait alors interrompre le tir et extraire ces morceaux de papier pour pouvoir débloquer le barillet et le déposer. C’était toujours laborieux, alors qu’un Colt ne présentait pas cet inconvénient.

Il est donc clair que les carcasses fermées sont des systèmes prioritairement destinés aux revolvers à  cartouches métalliques (pas de balles flottantes, pas de résidus cartonnés, et des cartouches dont la longueur est parfaitement adaptée) et aux revolvers à PN dont les balles sont parfaitement calibrées et les chargements parfaitement réguliers. Ceci tord le cou à l’idée que les colts sont vétustes. Les Colts à PN  sont des revolvers destinés à un usage ordinaire, avec une bonne tolérance aux imperfections de chargement. Ce sont des armes rustiques, d’un entretien simple et d’un fonctionnement souple.

 Je rappelle que j’ai procédé à ces essais de chargement rapide (ma vidéo ayant été censurée sur le net,  je prévois de la publier à nouveau) et si le Remington est plus rapide que le Colt, il ne prend guère que quelques secondes de plus , si toutefois le Colt est préparé comme je le prépare, avec une clavette qui n’est en aucun cas bloquée .

2/ L’avantage est aux revolvers à carcasse fermée pour les organes de visée

Sur les revolvers à carcasse fermée, quasiment soudée au canon,  on dispose  d’une hausse et d’un  guidon qui sont l’une et l’autre liés à ce bloc rigide, alors que sur un Colt ces deux organes sont placés sur un assemblage qui peut devenir instable, qui peut prendre du jeu et avoir une incidence sur leur alignement .

D’autre part, sur une carcasse fermée, ces éléments sont réglables l’un comme l’autre, c’est pourquoi, le Remington, comme le R&S ou le ROA peuvent être équipés de hausses réglables, et du coup de guidons très performants qui n’ont plus rien à voir avec les modestes guidons d’origine et encore moins avec les crans de mire d’origine, entaillés dans la carcasse:  la hausse  permet un double réglage latéral et en hauteur, ce qui est un argument très attractif  pour ceux qui ne visent pas la compétition (ce sont les modèles dits « target »!)

 En simple Action, il faut attendre que le chien soit armé pour prendre la visée. Sur un revolver à carcasse fermée, le chien n’intervient pas dans la visée et la hausse fixée sur la carcasse doit se trouver au dessus du chien quand il est armé. Mais sur un Colt, c’est le chien qui sert de hausse et qui doit se trouver au dessus du niveau du Canon et du barillet.  Or le chien est un organe mobile qui n’est jamais parfaitement positionné au centre de la tranchée qui traverse la partie arrière de la carcasse. Sa stabilité et sa position dépendent souvent de la tension du grand ressort de chien qui agit sur lui. Avec le temps, le chien peut prendre du jeu et donner un point de mire aléatoire. C’est un des aspects le plus critiquable du système Colt. Avec un chien qui bouge, la visée est de moins évidemment de nettement moins bonne qualité.

Sur les colts, il n’y a donc pas de hausse réglable: tout réglage de la visée doit se faire avec le guidon que l’on peut cependant déplacer latéralement (si le guidon est monté sur queue d’aronde)  et que l’on règle en hauteur en le limant (s’il est assez  haut) … ou encore en le changeant, s’il est  démontable (monté sur queue d’aronde).

Ce  n’est pas facile de modifier le guidon d’un Colt, surtout sur un Colt 1851 avantageusement doté d’un guidon modèle  « grain d’orge », une perle, spécialité Pietta… qui n’est ni réhaussable,  ni réductible en hauteur, ni  remplaçable par un guidon monté sur queue d’aronde (qui serait bien trop haut).  Avec un grain d’orge, si le revolver tire trop haut, on peut quand même le remplacer par un guidon plus haut, c’est toujours possible. Mais si le revoler tire trop bas, il n’y a pas de solution.  La seule solution, très difficile à réaliser,  c’est de rallonger le chien, tout en  lui conservant sa courbure, et de retailler un cran de mire (il faut trouver un armurier qui accepte de le faire) ! Donc pour la visée, les colts 1851 (Pietta) sont des armes peu adaptées au tir de précision. C’est un inconvénient « majeur ». Le tireur, (peut-être par masochisme), est alors obligé de procéder à une contre visée qui enlève au tir tout son attrait.

Par contre…  les Colts 1860 EUROARMS, ASM, et CENTAURE et les Walkers, ont (en principe) des guidons arrondis, très hauts que l’on peut toujours adapter (ou  remplacer par des guidons montés sur queue d’aronde). Seuls les  UBERTIS ont des guidons bas et triangulaires horriblementvlaids, qui ne sont sans doute pas conformes aux modèles d’origine. Je ne parle pas du 1860  PIETTA qui,  quant à lui,  a un guidon pitoyablement bas, ce qui suppose que les cotes de l’arme aient été modifiées! C’est l’équivalent du grain d’orge, mais version « asticot ». Tirer avec ça, c’est la galère :  je viens d’en acheter un,  histoire de vérifier s’il tire aussi bien qu’on le dit actuellement, mais avec ce guidon à l’économie, je suis septique et contrarié: je croise les doigts pour que mon nouvel achat qu’il tire trop haut. Je pourrais alors le réhausser  avec un de mes jolis  guidons monté sur queue d’aronde, avec une fibre optique  rouge, visible dans le noir de la cible: cela ira très bien  avec l’acier poli et la crosse en résine blanche supposée imiter l’ivoire, est qui est aussi lisse qu’une fesse de bébé . Il va falloir que je remplace la crosse par quelque chose de moins lisse et moins charnel: la travailler au fer à souder !

3/ L’avantage est aux Colts à carcasse ouverte concernant l’extraction du Canon et du barillet

Vcentaure ukgzhzous allez dire que l’extraction d’un canon du Remington ou de tout autre Revolver à carcasse fermée est évidemment exclue! Je veux dire en fait que l’extraction du canon est  très utile, pour ne pas dire essentielle,  concernant les revolvers à PN:

  • pour nettoyer le canon après le tir. En effet, ce sont des armes qu’il faut nettoyer et pouvoir enlever le canon est recommandé, alors que pour un Remington, le nettoyage se fait avec tout le Revolver, d’un  seul bloc, puisque seul le barillet peut être déposé facilement,  ce qui est nettement moins pratique. Pour placer le Revolver dans un bac à Ultra son (si la crosse est en résine), il est préférable qu’il soit un peu démontable. En contre partie, un remington demande beaucoup moins de nettoyage, parce que la poudre brûlée,  grasse et encrassante, se disperse nettement moins derrière  la carcasse et dans la platine.
  • un argument très important:  le désassemblage du Canon et de la carcasse est presque nécessaire pour débloquer un barillet quand une balle s’est bloquée entre une chambre et le canon. Ce type d’incident survient  au cours du tir, quand la balle est légèrement  sous calibrée : elle sort au cours des tirs et dépasse de la chambre. Dans ce cas, on enlève le Canon, on dépose le barillet  et on remet la balle en place. C’est une opération facile, rapide et sans réel danger. si elle dépasse de trop, on coupe l’excédent de plomb et on tire la balle simplement pour vider le barillet.

Par contre, les Remington et les R&S se bloquent totalement si au cours de la rotation du barillet une balle « dépasse » d’une chambre,  et empêche le barillet de tourner ou le bloque, ce qui arrive  quand on n’a pas laissé suffisamment d’espace entre la balle et la sortie de la chambre,  lors du chargement et que celle-ci commence à sortir ou affleure. Il faut donc laisser 2mm environ d’espace libre au-dessus de la balle une fois celle-ci sertie pour éviter un blocage et pour pouvoir mettre la graisse. Ce léger retrait de la balle est une précaution à prendre pour éviter tout risque de blocage en cours de tir. d’autre part, si la graisse affleure vraiment, elle est soufflée dans toutes les chambres au moment du tir? Un peu de profondeur permet de maintenir la graisse.

En cas de blocage d’un barillet de revolver à carcasse fermée, il faut faire très attention ! La manipulation de l’arme chargée, surtout au Cours de cette opération  est dangereuse  et doit se faire hors du stand de tir. L’idéal, c’est de parvenir à enlever l’amorce , mais il se trouve que quand la balle bloque la rotation du barillet, la cheminée n’est déjà plus accessible!  Il faut alors bloquer le chien pour éviter qu’il ne percute l’amorce.  Sachant qu’on ne peut pas faire tourner le barillet à l’envers  sans endommager son mécanisme, on va alors attaquer la balle avec un instrument tranchant jusqu’à ce qu’elle ‘passe » et qu’on puisse la « tirer »,! Elle sera alors  déformée.  Mais l’essentiel est de pouvoir libérer le barillet, car sur une arme à carcasse fermée, un barfillet  bloqué ne peut pas être extrait! Les « fans des revolvers à carcasse fermée omettent d’aborder cet inconvénient majeur! Il m’est arrivé, faute d’avoir un couteau à portée de main, de quitter le stand en catimini avec  l’arme chargée dans la malette et d’extraire la balle au retour à mon domicile! Je n’aime pas beaucoup ce genre d’incident, car il y a du monde sur un stabd de tir et certaines manipulations sont totalement impossibles.

Par ailleurs, il arrive que le démontage et le remontage d’un barillet sur un Revolver à carcasse fermée soit parfois  laborieux,  notamment sur un R&S, et même sur un Remington 1858 réputé offrir un démontage facile, presque instantané: il arrive que l’axe se bloque au moment du remontage, parce que la vis de blocage mal positionnée,  empêche de réintroduire l’axe. il y a également les frottements (surtout quand il s’agit d’inox qui exige de l’huile), ainsi que le mauvais alignement des pièces, sauf quand il s’agit de modèles très précis comme les FEIN, où les  axes sont parfaitement alignés et emboités: de l’horlogerie! C’est également dû à la difficulté de placer le doigt élévateur ainsi que le verrou au moment où on remet le barillet en place : il faut faire en sorte que l’un et l’autre ne gênent pas l’entrée du barillet dans la carcasse. Or ça rentre pile-poil, et si l’un ou l’autre accrochent, ils bloquent la remise en place du barillet. Le ROA me paraît cependant facile à remonter si on connaît le « truc » que j’ai découvert par hasard.

 Ce type d’incident n’existe pas avec un Colt qui en toute circonstance permet de remettre en place le barillet. Un atout en faveur des Colts, sauf si on achète l’arme pour faire du Point (en allemand, on dit qu’un tel tireur est un « Erbsenzahler » (traduction compteur de petits pois) !

4/ L’inconvénient des Amorces « baladeuses » dans le mécanisme des Colts et le remède.

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Sur un colt, les amorces éclatées ont tendance à passer à l’arrière de la carcasse,  restant collées au chien. Elles passent par la « tranchée » dans laquelle le chien se positionne au repos et qui se trouve placée assez bas, pour  servir  de « Toboggan » aux amorces  voyageuses.  Une fois de l’autre côté, les elles tombent dans le mécanisme  (la platine) et vont bloquer le verrou ou la détente. On ne s’en aperçoit pas obligatoirement, mais lors d’un nettoyage intégral, il n’est pas rare de retrouver une ou deux amorces  dans la carcasse. Souvent, elles se signalent par un dysfonctionnement;  c’est l’inconvénient des Colts!  A mes yeux ce problème était extrêment gênant lors du tir.

Par contre, sur un Remington 58 ou sur un R&S,  jamais une amorce ne passe par le canal du chien, car la carcasse est infranchissable. Ce qui évite toute chute d’amorce dans la platine. Là l’avantage est du côté des Revolvers à carcasse fermée.

Le remède est simple : « décalotez » votre barillet (faites passer le cul du barillet à la fraiseuse, de telle sorte que les alvéoles soient totalement ouvertes, dégageant ainsi les cheminées qui seront d’une part facilement garnies d’amorces, même avec de gros doigts, et d’autre part, les amorces auront un espace dégagé qui leur permettra de tomber,  au lieu de rester coincées (voir mon article ….) et de bloquer le barillet . C’est ce que j’ai constaté, car depuis que mes Revolvers  ont été modifiés de cette façon, les amorces ne passent plus à l’arrière des carcasses sur mes Colts, C’est un constat qui n’était pas prévu et qui, est un avantage certain, permettant aux Colts  de rester des armes attractive.

5/ Les Colts offrent une meilleure prise en main.

La poignée d’un Colt est nettement plus longue que celle d’un Remington et tient bien  mieux dans la main : les Remington ont des poignées nettement trop courtes et peu confortables. Par contre le R&S est un revolver dont la poignée est peut-être trop large à la base, bien que sa longueur soit parfaite: la paume de la main est en appui sur la crosse et non en dehors. En matière de poignée, C’est sans doute le R&S qui offre la poignée la plus confortable. On se demande pourquoi les Remington 1858, ont été réalisés avec des crosses aussi courtes que des mains de soldats ne pouvaient pas tenir correctement?  C’est fait pour des enfants! Une mauvaise prise en main n’est pas un gage de précision. Le ROA est en fait un Remington 1858 modifié, qui présente un peu les mêmes proportions que le 1858 concernant la poignée, mais avec un peu plus d’aisance: la prise en main est meilleure. 

6/ Le cas du STARR: une visée qui n’est pas fonctionnelle !

La double action interdit d’utiliser la visée parce que celle-ci oblige l’arrêt du chien en position « armé ». Du coup la double action doit se faire de façon décomposée et  STARR DA n’a pas été adapté à cette utilisation: on peut le faire, mais ça ne fonctionne pas bien.  Le remède, c’est l’utilisation du STARR en simple action. Le STARR double action est pour moi un prototype inachevé en  raison de la double détente.

Ce revolver dispose d’un système mixte:  il ne dispose ni d’une carcasse fermée, ni d’une carcasse ouverte : sa carcasse est  basculante et de ce fait on retrouve le système de visée des Colts, avec le chien qui vient se placer plus haut que la carcasse et que le canon, L’inconvénient est alors encore plus accentué quand il s’agit du STARR à double action. La visée sur le chien ne permet pas de se servir de la double action, c’est une erreur de conception totale. Par contre, le STARR dispose de barillets sans alvéoles, ce qui est une audace du concepteur à laquelle je souscris, car elle évite l’enrayement de l’arme au cours du tir par des amorces éclatées.

7/ La qualité des canons sur les armes: 

C’est une variable déterminante pour la compétition. Les canons haut de gamme (match,  si c’est le cas),  les canons à pas progressifs, ou à pas rapides  jouent en faveur de la compétition. Ce n’est donc plus une question de fonctionnement.

8/ Le changement des barillets sur les revolvers à carcasse fermée:  c’est loin de fonctionner idéalement

J’ai déjà tordu  le cou à une idée reçue qui pénalise les Colts : j’affirme que contrairement à cette opinion, les Colts sont prévus pour un changement de barillet. Il suffit pour cela de ne pas forcer la clavette et de l’extraire d’un coup de la paume de la main, pour  dégager le barillet « les doigts dans le nez »!

Le Remington 1858 est réputé présenter un système d’extraction de l’axe (et du barillet) bien plus aisé et plus rapide que celui du R&S.  En principe, ceci est vrai,  mais si on fait un examen attentif de plusieurs modèles de Rem. 1858, de marques différentes, on constate que certains présentent une réelle résistance lors de l’extraction de l’axe, bien que le système soit en principe fonctionnel. Quelle en est la cause ???

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C’est tout simplement un mauvais alignement des différentes pièces, défaut dû à une fabrication un peu rustique. Par contre, j’ai un 1858 Uberti Inox dont l’axe coulisse bien, sous réserve de chanfreiner son extrémité. J’ai encore un HEGE dont l’ajustement des pièces est parfait, ce qui fait que l’axe coulisse sans résistance aucune. On est donc loin de cette image idéale du 1858 qui permet de faire « tomber le barillet les doigts dans le nez »! Pour certains Remingtons, il faut même que j’utilise un maillet et une calle en bois pour sortir l’axe, ce qui est loin  d’être compatible avec le tir rapide ! Je n’ai pas suffisamment de modèles Pietta récents pour vérifier la qualité de leur ajustement,  mais je me fonde sur  l’observation de plusieurs modèles d’anciens Remingtons qui présentent ce défaut, ce qui me fait dire qu’il faut avoir un 1858 de bonne facture pour qu’il fonctionne en tir rapide. 

Il en est de même des Rogers & Spencer, car on constate là encore que la qualité de l’ajustement de l’axe n’est pas à comparer entre un R&S Feinwerkbau et un R&S Western’s arms, par exemple, le 1er étant parfaitement aligné, tandis que le second  présente une résistance due au défaut d’alignement des pièces.  Il s’agit bien entendu de différences qui varient selon l’arme,  mais qui sont en rapport avec le procédé de fabrication et la marque.

Il est à constater que quand le Remington 1858 est mal ajusté, il est parfois nécessaire de recourir au maillet pour sortir l’axe, en frappant sur la « bosse » qui lie l’axe et le refouloir. Par contre le R&S présente un avantage considérable : on peut utiliser le levier et le refouloir pour tirer l’axe en arrière, comme on le fait sur un Colt pour extraire le canon. Le système ingénieux du 1858 permet donc de sortir un barillet sans retirer complètement l’axe (qui ne tombe pas puisqu’il est retenu par une butée), mais en cas de frottement important, cet axe n’étant pas lié au  levier du refouloir, on ne dispose que de la force exercée par la main pour l’aider à sortir du barillet, ce qui est insuffisant.  C’est donc un défaut majeur de la conception. Dans ma collection,  j’ai plusieurs copies de 1858 qui présentent une résistance lors de l’extraction de l’axe, ce qui exige un ponçage, une lubrification et un « chanfreinage » des différentes pièces. Mais parfois, il faut tâtonner jusqu’à ce que l’axe trouve le passage. Le 1858 offre donc une amélioration qui ne fonctionne que si l’ajustement est optimal, tandis que l’axe du R&S serait facile à déposer….  si toutefois une goupille ne compliquait pas les choses!

9/ Les modifications possibles pour améliorer le fonctionnement du R&S et du ROA.

pour ce qui concerne le R&S il est possible de procéder à certaines modifications  – tout en restant dans le cadre de la poudre noire.

La première consiste à supprimer les alvéoles pour éviter le défaut essentiel des revolvers à PN : à savoir le blocage de la rotation du barillet par des amorces éclatées qui ne tombent pas et qui se coincent à l’arrière du barillet.   Cette modification est absolument indispensable sur les Colts  et sur le Remington 1858;  je la crois recommandée sur le ROA dont les alvéoles restent étroites.  Elle n’est pas nécessaire sur  le R&S dont les alvéoles sont très ouvertes. Aucun changement n’est à faire sur le STARR, puisqu’il n’existe pas d’alvéoles, donc pas d’enrayement!

Le problème de la goupille sur le R&S et le ROA.

La seconde modification ne concerne pas le Rem. 1858, dont la conception est bonne – si toutefois l’alignement est correct !  Cette seconde modification concerne le R&S et le ROA, qui l’un comme l’autre,  présentent l’inconvénient d’un système de blocage de l’axe par une goupille cylindrique à double tête qui entrave l’extraction de l’axe.

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En fait,  bloquer l’axe par une goupille est une mauvaise solution.  Cette goupille impose l’usage du tournevis pour être orientée, ce qui permet alors de sortir l’axe. Si on y réfléchit, c’est une perte de temps, c’est totalement inadapté au changement de barillet en cours de tir. En outre, cette goupille dévissable impose un rétrécissement de l’axe, qu’elle traverse en partie, ce qui a comme effet de le bloquer, mais aussi de créer une fragilité à l’endroit de cet encastrement.  Il n’est pas rare de tordre l’axe à ce niveau.  Il faut donc supprimer la goupille et l’encoche de l’axe. Certes, la goupille  contribue à la stabilité de l’axe, mais ce dernier est suffisamment stable par sa liaison avec le levier, lequel est bloqué à son extrémité par une butée  montée sur queue d’aronde.  La suppression de la goupille ne compromet en rien la stabilité de l’axe.

beltmountain 1Pour le ROA, j’ai montré que le système d’origine, qui consiste en un assemblage très sophistiqué (axe + refouloir + levier), est conçu comme le R&S, mais la liaison ne se fait pas par des vis. Sur cette photo, on voit l’axe modifié : le levier a été supprimé mais l’axe est bloqué par une goupille avec une molette qui facilite sa rotation . L’axe comporte donc un rétrécissement prévu pour faire passer cette goupille, ce  qui le fragilise. 

Cette modification prévue pour les cartouches à balles est vendue par la société Belt Mountain aux USA (voir l’article 2) .  La société Belt Mountain a préféré conserver la goupille,  toutefois, cette goupille réduit moins l’épaisseur de l’axe que celle  du R&S, car elle travaille plus par serrage que par encastrement. Belt Moutain ne pouvait pas conserver le levier et le refouloir qui n’étaient pas justifiés dans le cas de cartouches à balles, Mais dans le cas du R&S, conserver le levier,  même s’il n’a plus d’utilité pour le sertissage des balles, offre un avantage qui n’est pas celui de sa fonction d’origine. D’autre part  le Ruger Old Army est un arme de bonne fabrication qui ne devrait pas présenter de blocage de l’axe. C’est surtout l’esthétique qui a été privilégiée.  Il n’y a que R&S Feinwerbau (et sans doute Pedersoli) qui garantissent un bon ajustement et une facilité d’extraction de l’axe qui est précisément ce que  nous recherchons.      

L’utilisation d’un sabot de chargement, dispense de se servir du refouloir pour le sertissage des balles: par conséquent, supprimer la goupille est parfaitement possible si on utilise plusieurs barillets pré chargés ou si on utilise le sabot de chargement  (avec un repoussoir à main pour le sertissage). 

J’ai donc une affinité pour le R&S en raison de  sa longueur de poignée et pour les raisons que je viens d’exposer, mais à condition de remplacer l’axe d’origine (avec sa tête carrée) par un axe plein, analogue à celui  du Remington 1858, qu’on fera réaliser par un atelier de mécanique de précision (avec chanfrein).  Il est possible de modifier la tête carrée : on peut alors emprunter la forme de l’axe du Remington 1858, doté de deux saillies latérales pour une meilleure saisie de l’axe au moment de l’extraction.

Conserver l’assemblage (refouloir + axe + levier) maintenu par deux vis,  permet de disposer d’un  levier d’extraction de l’axe,  au lieu de disposer d’un levier de  refouloir destiné au sertissage des balles.  Pour le tir rapide, ce levier est essentiel, car il permet de sortir l’axe plus facilement en plaçant le refouloir en appui sur le barillet (en général, je place une barrette plate pour ne pas prendre directement  appui sur les rebords des chambres).  Du coup, sans goupille, mais avec un axe plein,  le nouveau système d’extraction de l’axe et du barillet est plus fiable que celui du Rem. 1858  et,  faut-il le dire,  avec cette modification, le R&S n’a plus de défaut.

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La suppression de la  goupille laisse cependant deux trous qui nuisent à l’esthétique de l’arme. Comment les dissimuler ? Question sans réponse. On pourrait mettre deux caches, en forme de tête de vis,  comme pour le Colt 1860, ce qui suppose un taraudage.  Je pense que c’est sans doute la solution.

Certains préféreront conserver la goupille, en particulier ceux qui disposent d’un R&S Feinwerbau ou  Pedersoli.  Sur ces armes de haute qualité, la goupille peut être remplacée par une goupille avec molette, plus facile d’utilisation, mais généralement, on tâtonne,. Il faut poser le revolver sur un  appui, etc…  En outre, l’axe reste fragilisé par le rétrécissement. Je dirai que ce choix est « conservateur » en raison de la valeur commerciale de cette réplique parfaite.

La goupille supprimée, le R&S devient  l’arme la plus fiable pour un changement de barillet en cours de tir et ses alvéoles élargies (par la volonté du concepteur) évitent l’enrayement de larme en cours de tir. Les conditions sont alors réunies pour un changement  rapide des barillets devant le cible. Malheureusement  Euroarms a fermé boutique. J’avais pu me procurer 2 barillets, en sus de ceux existants sur mes revolvers,  ce qui me fait 4 barillets à pré charger.  Il reste alors à  renouveler les cheminées et vérifier l’état des barillets.

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Vidéo

10 – Comment faire le choix d’un revolver de précision pour « cartonner » ?


Note :  la technologie de ce blog  ne permet pas de changer la couleur du fond  !  Il est recommandé d’utiliser le zoom pour un agrandissement du texte si la luminosité est trop forte .  Article revu et complété le 15 décembre 2012

Quelques remarques préalables

Dans cet article, je tenterai de faire l’inventaire des facteurs qui interviennent dans la précision du tir à la PN, cal .44. Pour obtenir de la précision, les méthodes de chargement doivent être précises  et sont plus exigeantes  que les chargements basiques  proposés par plusieurs sites! Il existe différentes méthodes de chargement qui utilisent des bourres, de la semoule et différentes formes de graissages, c’est le côté « cuisine ».   Je commencerai par un tour d’horizon concernant les revolvers de compétition,  car il est probable qu’un tir de précision ne s’obtient pas avec n’importe quel revolver et certains modèles sont recommandés pour s’équiper dans cette intention.

Il est évident qu’un Revolver à carcasse fermée est plus fiable qu’un Colt malmené qui a pris du jeu, c’est pourquoi, beaucoup de Revolvers d’occasion à carcasse ouverte et qui ont fait leur temps,  sont « fourgués » sur Naturabuy !  Ce sont des armes qui  ne peuvent plus être destinées au tir de précision, mais qui peuvent encore servir pour du tir instinctif à moyenne distance, style « Cowboy Action shooting » (à condition que le Prix de vente se situe entre 50 et à 100 euros)!

Le marché de l’occasion est souvent la voie de revente des daubes, mais l’achat d’une arme neuve courante ne garantit rien, car il faut faire là aussi une vérification complète de l’arme. J’ai moi même acheté en armurerie un Colt 1860 Uberti dont le barillet flûté présente des défauts d’alignement assez prononcés et des scores assez médiocres. Un point essentiel est l’alignement canon /chambres, pour lequel les défauts peuvent passer inaperçus.   Une « daube » ne pourra qu’arroser tandis qu’une arme de précision garantit des résultats, même pour des tireurs aux aptitudes moyennes. Donc pour la précision,  il est indispensable de bien choisir son arme et le plus souvent d’y mettre le prix. Ceci dit, on trouve des répliques de revolvers de marque très courantes qui font des scores honorables:  c’est la loterie.  L’important c’est de savoir contrôler une arme à l’achat et d’avoir un peu de chance, mais c’est au stand que l’arme révèle son potentiel.

Dans ce parcours j’aborderai les facteurs qui contribuent à améliorer la précision d’un revolver à PN, notamment :

  1. Les conditions d’achat d’un revolver, pour éviter de se faire refiler une arme ayant des défauts majeurs !
  2. la charge en PN  et le choix du projectile  (balles rondes, ogives, etc) et son calibre
  3. Le graissage,  un aspect essentiel de la précision
  4. La régularité des balles et des chambres
  5. Le couple diamètres canon / chambres
  6. L’alignement du canon et  des chambres
  7. l’état des rayures du canon et leur adéquation au projectile,
  8. Le poids de la détente et les moyens pour l’alléger
  9. Les cheminées (pas seulement pour augmenter leur durée, mais pour la qualité de l’allumage et pour réduire les pertes de gaz)
  10. L’entrefer, qui s’il est trop important, réduit la poussée lors du passage dans le cône de forcement,
  11. La visée:   comment optimiser celle-ci,

….  Autant de facteurs qui, selon les tireurs, vont être prioritaires ou secondaires,  car dans le domaine du tir à la PN, les éléments déterminants ne sont pas toujours objectifs, n’étant pas validés de façon scientifique. Si certains lecteurs considèrent que je me trompe sur un point qu’ils connaissent suffisamment, j’accepterai volontiers d’introduire dans mon article leurs commentaires critiques ou leur expérience, l’esprit de ce blog se veut ouvert, interactif et expérimental. Je trouve occasionnellement  des commentaires sur des forums qui concernent mon blog, et j’en remercie leurs auteurs, car généralement ces commentaires me font de la publicité et sont encourageants, bien que pour ma part, je ne me positionne pas comme « sachant », mais comme  un blogueur qui cherche…

Cet article n’a donc rien de prétentieux, c’est « une recherche » destinée à cerner une question qui est complexe et qui demande une expérience sur les stands de tir. Le tireur isolé a du mal à se former et doit  rencontrer d’autres tireurs qui pratiquent la compétition s’il veut se préparer à cette activité.  Mon article n’est donc ni « un catéchisme » ni un livre de recettes toutes faites, c’est strictement une recherche ouvrant des pistes sur tout ce qui peut améliorer la précision. C’est donc un article qui pose quelques repères, et parfois des hypothèses mais qui n’est qu’un premier pas. Le tir est un domaine qui demande une culture très diversifiée, sauf si on se cantonne à l’usage d’une seule arme, et encore. En fait,  plus on avance dans ce domaine, plus on fait le constat de son ignorance;  parfois il y a même de quoi se décourager !

Je constate que sur internet le thème de la précision n’est guère exploré de façon systématique, ceci ayant comme raison son caractère un peu subjectif:  les tireurs n’ont qu’une expérience partielle, ayant quelques armes dont ils tirent certaines conclusions qui sont convergentes avec celles d’autres tireurs ou non. On trouve un partout (sur les sites de poudreux) des commentaires qui l’évoquent par « touches »,  mais rien de  réellement structuré. C’est pourquoi  je pense que nous allons  nous en tenir à la concluions de John FROST dans un article où il pointe l’essentiel sur ce sujet (voir le petit texte  joint).  Il est vrai que la poudre noire est un peu comme l’alchimie, pleine de mystère,  et les poudreux entretiennent  le mystère à loisir. Lorsque j’ai ouvert ce blog, je pensais que des tireurs apporteraient  leur pierre  à cette recherche, mais depuis,  j’ai constaté que ceux qui sont supposés savoir restent discrets, ce qui se comprend, car faire une synthèse des différents paramètres de la précision n’est pas aisé …

Fréquemment, dans leurs forums PN,  les tireurs publient des cibles  qui n’indiquent que la charge de poudre noire,  le type de balle et la distance. Si la charge est importante, il y a d’autres facteurs qui peuvent intervenir, indépendamment du facteur humain:  le chargement en général,  donc le graissage, la compression, le choix des projectiles, le calibrage, le sertissage, l’encrassement, mais aussi l’indexation (l’alignement chambre-canon), la qualité de l’acier et du canon, le pas de rayures, le jeu des axes, le réglage de la détente, la régularité des chambres, l’évent des cheminées,  etc. Tous ces facteurs sont évoqués mais trop souvent, certains poudreux ferment la question en écrivant que la seule façon d’obtenir d’une arme une meilleure précision, c’est de « tout essayer : une affaire de temps et d’expérience »!   Nous voilà bien avancés! Autre  leitmotiv qui s’inscrit dans l’idéologie du bricolage, on lit aussi que c’est le tireur qui donne à une arme toute son efficacité et qu’une arme basique, entre les mains d’un tireur primé donne ipso facto de bons résultats.  Il y a du vrai, car  l’ignorance du fonctionnement des revolvers  à PN ne peut que conduire le tireur au désenchantement (encrassement, mauvais chargement, mauvais graissage, etc). Je dirais cependant de bien « meilleurs » résultats !

La raison pour laquelle la précision reste entourée de mystère, est-elle due à la compétition, qui incite chaque tireur-compétiteur  à garder pour lui  ses « trucs », ses méthodes de chargement, car « concurrence oblige ».   On trouve cependant quelques sites  qui donnent une information destinée à ceux qui débutent: « La pétoire » est un site très connu qui apporte des informations aux tireurs, toutes armes confondues,  notamment pour l’usage des révolvers à PN. mais ce sont toujours des informations standard, rien de pointu concernant la précision.

http://lapetoire.free.fr/pages/recom_pn.htm

Il faut mentionner le site AVT (tireurs sportifs) qui  produit des articles intéressants concernant le tir à PN …  sans exiger une inscription pour les consulter !

Je cite en introduction de cet article  un extrait pris sur AVT sportif:  « pour réaliser un beau score au revolver à percussion, il faut maîtriser trois points essentiels :  une arme bien « préparée », un tireur entraîné et une procédure de chargement « soignée ». « Soignée »….. voilà un terme qui entretient l’illusion que c’est une affaire de « soin », de rigueur,  mais une question me vient immédiatement à l’esprit: « est-ce qu’on est pas en train d’éluder un point important : une arme bien préparée certes, mais toutes les armes se valent-elles » ?

Côté préparation « mécanique » de l’arme, plusieurs facteurs interviennent:

  • des réglages, notamment celui  de la détente, ce qui demande  un peu de savoir faire,
  • la question de la visée intervient, car sur beaucoup de revolvers à PN, le guidon est rudimentaire, mais pour les compétitions, les guidons dérivables ne seraient admis que sous certaines conditions : « Le guidon à queue d’aronde est autorisé sur le revolver réplique si les extrémités du tenon sont arasées ». L’esprit de la réglementation veut que l’arme reste conforme à son état originel « .
  • Un entretien qui suppose notamment que toutes les pièces soient polies et graissées, que les frottements soient réduits.
  • Il faut surtout  une arme « de qualité » (de par sa fabrication), répondant à certains critères qui garantissent la précision : un bon  groupement sera alors le  premier  critère de la réussite d’un tir.  La fabrication de l’arme et du canon,  la précision et l’ajustage des pièces,  leur finition, tout cela constitue le potentiel de l’arme qui permet une bonne indexation, un bon alignement, un rapport canon/chambre adapté et régulier et pour ce qui concerne  le canon, son pas de rayure et la profondeur de celles-ci , le choix de l’acier (ou des aciers), sa finition, etc . Ce sont là des variables objectives  qui ne sauraient être déniées.
  • pour la préparation (entretien, ajustages), il faut  aussi des connaissances en armurerie qu’on apprend progressivement dans la limite des moyens matériels en outillage dont on dispose et de ses compétences propres dans ce domaine.

Mais quand on aborde la question du chargement, s’il n’est question que de le « soigner »,  j’ai un doute : comme si le chargement se limitait à cette exigence au demeurant floue. Est-ce à dire qu’il n’existe qu’une seule façon de charger ? de graisser ??  Je vais donc citer Longrifle, un tireur qui nous ouvre une fenêtre sur les exigences  du tir de précision sur le  forum « Les Tireurs de Combs la Ville » :

 « (…) la précision, quelle soit en arme de poing ou d’épaule, ne peut s’obtenir que par une analyse critique et sérieuse de tous les facteurs du tir :  préparation de l’arme, contrôle des alignements (barillet), de la détente (polir les pièces interne), des organes de visées (noircir les guidons trop brillant ), des charges de poudre (pesage de celle-ci au 100° de grammes), de la bourre ou du calepin (leur taille et épaisseur ), des amorces, des cheminées (contrôle du diamètre de l’évent d’ignition entre 0,6 à 0,7 millimètre,  au delà poubelle !), des projectiles utilisés, de leur poids qui doit être régulier au 10°ème de gramme, de leur recalibrage correspondant au fond des rayures, du graissage adapté selon la saison (mou l’hiver et plus ferme l’été,  adjonction de cire). Les graisses qui fonctionnent en poudre noire sont les produits à base naturelle,  végétale et animale (suif, cire d’abeille et huile). S’informer sur la qualité des aciers, du type de rayure et du procédé de sa réalisation (martelage,  olivage, ou au bidet ), de leur profondeur, de leur pas (un tour en combien de cm? constant ou progressif ). C’est à partir de ces quelques données mises en œuvre,  que la différence se fait sur le pas de tir !!

Là nous sommes pantois! La PN  ne se laisse pas apprivoiser si facilement ! La précision en poudre noire manque de références théoriques: il faut faire un inventaire des ouvrages existants et lire ce qui est écrit, pour en faire une synthèse: balistique, choix des poudres, « pas de rayures » des canons, etc. De quoi décourager le tireur. Le livret de BARON  (Tir,  répliques et poudre noire), ouvrage d’initiation,  ne nous apporte que des généralités sur ce sujet. L’autre ouvrage de Didier BIANCHI reste un ouvrage d’initiation non édité actuellement,  lui aussi.  Bref, pas grand chose de très pointu !

Deux auteurs et leurs ouvrages sont des références : « Loading the black powder cartridge « ,  celui de Paul Matthews, mais qui concerne les armes longues, et ceux de Sam FADALA qu’on trouve chez Amazon.com,  Track of the wolf,  etc…  mais qu’il faut traduire, si on est pas féru d’anglais !

  paul matthews2sam fadalasam fadala3

sam fadala 2Ceux qui veulent progresser doivent glaner des infos auprès des « champions » sur les stands de tir,  tandis que d’autres isolés, tâtonnent et bricolent,  faute de contacts utiles.  Certains clubs comme celui de Versailles  sont réputés pour avoir beaucoup de tireurs à la PN qui cartonnent. Aux états unis, les « poudreux » ont une conception différente qui n’est pas connotée par l’esprit de compétition. Les utilisateurs de poudre noire sont surtout des chasseurs qui diffusent volontiers leurs « trucs », leurs modes de chargements et leurs  résultats.  Pour faire un bilan de cet état d’indigence de la culture de la poudre noire en France, il suffit de taper sur internet « Poudre noire et précision »…  Il n’en sort pas grand chose. Mon but est donc de constituer un fond de connaissances qui permettra aux tireurs de  faire ensuite des recherches plus personnelles et plus approfondies . Nous allons donc tenter de trouver les moyens de cartonner !

Comment faire le choix d’un revolver de précision pour « cartonner » ?  

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Les fabricants de répliques de revolvers ont des cahiers des charges et des ambitions qui ne placent pas au même niveau les  produits qu’ils vendent. Avant toute chose, il est essentiel de faire la différence entre des armes de production courante, de qualité variable et de précision variable, pour un prix en rapport, et les armes fabriquées pour le tir de compétition, appelées souvent « match ».  La question de base est de savoir si on  veut rester  dans le cadre de « la philosophie de l’arme ancienne »,  auquel cas on s’adapte à son arme (une copie, en général)  et à son potentiel qui peut aller d’une précision relative  jusqu’au tir « qualifié d’arrosage »,  ou si on désire une mécanique destinée spécifiquement  au tir de précision et qui permet  d’effectuer des scores  dès l’achat et sans adaptation  de l’arme, à condition de respecter les conditions de chargement recommandées ?

Certains diront que s’ils mettent leur balles dans le 10 avec un PIETTA, pourquoi  chercher midi à 14 heures.  La loterie veut que les revolvers qui cartonnent pour un petit prix ne me sont pas tombées dans la main et si la destinée a comblé d’autres tireurs, elle a dû m’oublier !  Mais la question reste posée, « Comment tirer parti d’une arme;  n’y aurait-il pas quelques recettes ou petits secrets? ceci fera l’objet de l’article 15 consacré spécifiquement au tir de précision.

Grosso modo on peut classer les armes en trois groupes (c’est un classement un peu schématique, mais qui me semble utile :

A.1/ les revolvers  basiques qu’on appelle revolvers « western »…de fabrication italienne.

Les  revolvers destinés au tir de loisir et à la collection  ne sont pas destinés au tir de précision. Ce sont de simples reproductions qui n’ont pas un cahier des charges très exigeant, elles permettent cependant de tirer et sont des copies plus moins  exactes des originaux.    Leur potentiel de précision est aléatoire, donnant parfois lieu à de  l’arrosage : elles sont produites par des fabricants italiens d’armes à petit à petit prix. Avis d’un tireur : « si c’est une réplique italienne d’arme de type western, elle est fabriquée somme toute pour jouer au cowboy version adulte, mais pour faire du tir, aucune close, aucune assurance de qualité n’est offerte»…  En fait la demande des acheteurs concernant  les revolvers à PN de collection antérieurs à 1870  évolue vers une demande d’armes ayant un certain potentiel de  précision.

Des revolvers Army  San  Marco et bien d’autres étaient fabriqués de façon « rustique ». Parmi ces fabricants, Pietta a longtemps produit des revolvers de qualité très basique, avec une finition médiocre. Mais qui progressivement PIETTA évolue  vers  la fabrication d’armes plus qualitative, toute proportion gardée.  Certains  fabricants ont parfois  produit des revolvers  assez fiables : c’était le cas d’EUROARMS, qui d’une façon générale produisait des revolvers conjuguant des prix modérés et  des armes crédibles, notamment  un Rogers & spencer avec canon Lothar à un prix très accessible.

Il y a des défenseurs de ce type d’arme « basique » :  je cite

« (Mon grand père) tire avec un PIETTA standard Rem 58, celui que vous achetez pour commencer ou pour collectionner… Sorti de boite, (il demande)  un coup d’ajustage des pièces pour diminuer le poids de détente et une CEMENTATION des éléments du système de départ du coup, ainsi que l’ajustage du guidon :  pour tirer droit, c’est mieux!.  Après de multiples heures de tir  et de compétitions acharnées, il tire toujours très bien! C’est ce qui m’a fait par ailleurs acheter un PIETTA. Le gros avantage de cette marque, est que l’on trouve les pièces détachées partout et assez rapidement!  C’est répandu, tout le monde en a! « 

« Il faut savoir, que le tireur est pour beaucoup dans la précision de l’arme. Une arme très chère, sera certainement meilleure, mais saurai-je exploiter le potentiel de mon arme à 100/100? J’en doute!  Pour ma part ce revolver PIETTA qu’on dit en « guimauve » me permet de faire un groupement qui tient  plus ou moins  dans le 8 ou le 9 (quand je suis en forme), mais parfois aussi quelques 10! Dans ce cas, pas de doute,  c’est la compétence du tireur qui intervient (1)!  Pour son  prix ce revolver  en « guimauve »  est particulièrement performant. N’oublions pas que le Remington 58 ou le Colt, étaient des armes de guerre. A mon avis, en faire des armes de match, c’est plus du tout dans l’esprit d’une réplique d’arme de guerre! Autant tirer avec des armes modernes qui sont fabriquées pour faire du match! »  

« Il me semble par conséquent tout à fait approprié de tirer avec un PIETTA ou un UBERTI, ce qui permet de toucher du doigt le tir!  Il est d’ailleurs surprenant qu’autant de gens aiment tirer avec ces armes !  J’ai un Colt Navy qui  est lourd ;  même en 36, j’ai l’impression d’avoir une vraie arme en main, d’une technologie ancienne, avec des défauts certes, mais capable des mêmes performances que celles des originaux.  Des Colts d’époques laissent voir un jeu important entre le barillet et le canon, c’est encore le cas  aujourd’hui des répliques! Toutefois les poudres sont meilleures, ainsi que l’acier utilisé. »

Note (1) :  « faire un 10 » avec une arme qui n’est pas précise, est-ce que c’est un coup de doigt,  le hasard ?  A partir du moment où l’arme a un tir aléatoire, le 10 est aléatoire !

Ce discours demande des réserves:

  1. le tireur prétend que les armes d’époques  étant des armes de guerre, elles n’étaient pas précises, ce qui est faux. Un armurier me disait que des revolvers à PN  (avec charge de guerre)  étaient faits pour abattre le cavalier ou le cheval à 50m…  comme si les tireurs de l’époque négligeaient la précision. Certes le degré de précision de ces revolvers  d’origine a évolué entre les 1ers modèles fabriqués et les derniers. La démonstration de l’erreur de ce raisonnement  est faite  (dans la suite de mon exposé) par une vidéo qui montre  la précision d’un Colt 1860 d’origine,  comparée à celle de sa reproduction par UBERTI : excellente dans les deux cas.
  2. Le tireur place sur le même plan les produits  PIETTA et UBERTI…  ça se discute, mais il est constaté que les revolvers UBERTI baissent en  qualité, tandis que les PIETTA s’améliorent !  De là à dire que les revolvers se valent  …  il semble cependant que PIETTA soigne certaines armes comme le Remington 1858 à pas progressif.
  3. Le poudreux met sur le compte du tireur les tirs occasionnellement précis pour y voir  la preuve que l’arme est bonne, c’est donc  le tireur qui ne serait pas en forme quand le tir est  médiocre ! Un tir imprécis  donne lieu à des résultats variés, le tireur ne rectifie pas le tir d’une arme imprécise, il le  subit,  point barre !
  4.  Il témoigne d’une conviction  que le tir à la poudre noire n’est pas  destiné à la précision comme on l’entend pour les armes modernes et si à l’origine « c’était des armes de guerre » les colts avaient une excellente finition. On peut donc escompter d’une réplique certains résultats qui ne se limitent pas à « arroser la porte de la grange ».

Certains diront qu’avec un PIETTA on peut faire des scores parfois excellents. Je témoigne que d’excellents tireurs de haut niveau tirent avec des revolvers Pietta et obteniennent d’excellents scores. Il faut souligner que PIETTA offre un service après-vente  très suivi  et des pièces standard à prix abordable !  C’est un de ses atouts majeur ajouté au fait que sa qualité de production est à la hausse.

Conclusion :  Actuellement, étant donné la raréfaction des fabricants de répliques,  le choix se limite. PIETTA et UBERTI restent aujourd’hui les seuls fabricants de revolvers à prix abordables sur le marché français et si la qualité est en faveur d’UBERTI, le service après-vente  est très certainement en faveur de PIETTA, ce qui me conduit à dire  qu’il vaut mieux un stock de pièces de rechange renouvelé sans difficulté et à prix modéré, plutôt qu’une absence de pièces de rechange, vendues de toute façon à prix onéreux. Vous m’avez compris !  UBERTI et l’importateur HUMBERT  nous prennent pour des cons !   On ne peut donc que se réjouir de voir PIETTA  améliorer sa production.

A.2/ la  seconde catégorie: les répliques considérées comme étant « de qualité » 

Cette catégorie c’est celle des armes ayant une « finition soignée », avec une  précision souvent bonne, mais sans  garantie et sans prétendre  au tir de compétition. UBERTI est le fabricant qui occupe ce créneau mais  qui ne met jamais en avant le critère de précision.  D’autre part  les indications techniques de ses revolvers ne sont pas données de façon détaillée.

Le fabricant soigne  la finition de ses armes : en principe pas de gros défauts de fabrication et par conséquent  la précision est supposée suivre, c’est du moins ce qu’on dit. Cependant je signale la mauvaise qualité des barillets flûtés des colts 1860 produits par Uberti  qui présentent des variations concernant les diamètres des chambres et des défauts d’alignement , comme quoi, la qualité  Uberti n’est optimale. Le Colt 4860 Uberti lui même n’est pas « arbor bottomed », comme il devrait l’être (voir l’article 5 de mon blog).  D’autre part, il est avéré que les pièces des revolvers Uberti varient selon les années,  ce qui peut engendrer de sérieux problèmes de pièces de rechange. C’est le cas des barillets  du colt 1860 (difficiles à trouver) qui  ne s’adaptent pas aux anciennes répliques  Uberti: l’indexation ne fonctionne plus.  On dit que les meilleurs revolvers sont vendus aux Etats Unis et que ceux qui sont importés en France sont des  armes de moindre qualité.

Les colts ont-ils un handicap pour le tir de précision ?

La vidéo qui suit est une preuve certaine du potentiel de précision d’un Colt 1860 de bonne facture.  Cependant, lors des compétitions (épreuves « Mariette »), les colts ne sont pas prisés, me dit-on.  La raison de cette préférence est due au fait qu’on leur reproche leur carcasse ouverte qui n’a pas la stabilité d’une carcasse fermée (ce n’est plus seulement la solidité qui est mise en cause) et qui génère des jeux, des irrégularités.  Il est vrai que la conception du Colt, si elle est extrêmement simple et bien plus pratique que celle des carcasses fermées  pour le tir courant, dont les canons sont difficiles à nettoyer (sans parler des risques  de blocage du barillet que les carcasse fermées favorisent), on doit reconnaître que le fonctionnement des Colts en terme de précision est plus délicat.  En effet  si on serre trop la clavette, on bloque la rotation du barillet. A l’inverse, si on ne serre pas assez, on peut avoir un jeu.  Le tir avec un Colt demande  que la clavette assure le maintien de l’arme, mais sans serrer excessivement le canon contre le  barillet et sans pour autant laisser du jeu. Il faut alors « travailler » sa clavette pour arriver à un compromis  entre ces exigences contradictoires.  Avant de tirer avec un Colt, je vérifie  le jeu du barillet et il m’arrive de desserrer la clavette (que je ne serre jamais autrement qu’avec la paume de la main).   Pour autant  les colts sont des armes qui m’enchantent et qui ont un potentiel de performances que démontre la vidéo qui suit,  produite par Capandball Channel  (émanant d’Eötvös Loránd University  à Budapest)  un jeune homme qui teste la précision d’un 1860 originel et celle de sa  reproduction produite par UBERTI  :

La vidéo est absolument convaincante  et la capacité de précision du 1860, tant en ce qui concerne le modèle d’origine que la reproduction,  est excellente.  Une superbe vidéo que les tireurs peuvent apprécier. Un  Colt 1860 BERTI (acheté aux USA) est donc une arme de qualité, capable de précision.  Il est cependant dommage que les meilleures fabrications UBERTI soient destinées aux USA !

Acheter une réplique de qualité d’occasion sur Naturabuy, à éviter!!

Quant aux revolvers revendus sur le marché des armes d’occasion qui, de plus en plus, sont présentés comme étant des revolvers « UBERTI » (voir sur Naturabuy les revolvers vendus sans monter le  poinçon de la marque), il faut craindre de récupérer  des  « daubes »  qui nécessitent des frais de remise en état ou qui sont condamnées à la vitrine. Le fabricant UBERTI ne nous facilite pas la tâche, car ses récentes répliques de revolvers  n’ont plus de logo visible: il est dissimulé sous le pontet et la frappe des numéros est si discrète qu’un peu de frottement à la toile émeri peut les faire disparaître.  La marque frappée sur une arme de qualité est indispensable, faute de quoi, le revolver est dévalué.  Certains tireurs s’efforcent de faire disparaître les inscriptions qui permettent d’identifier un revolver (ce qu’ils appellent « défarber ») et peuvent ensuite les faire passer pour des UBERTI et pourquoi pas pour des HEGE UBERTI!   UBERTI a une politique commerciale qui favorise la confusion.  Il produit actuellement des revolvers  sans marquage visible, qui sont supposés  plus ressemblants aux originaux. Mais ce faisant, le fabricant encourage le vol et offre aux vendeurs malhonnêtes la possibilité de faire passer des revolvers  de qualité inférieure pour  armes plus  prisées. A l’inverse FEINWERBAU inscrit sa marque de façon trop visible sur le canon , ce qui me paraît gênant.  On passe du tout au rien.

Le contrôle d’un revolver d’occasion est une opération complexe qui  demande la compétence d’un tireur averti.  Le marché de l’occasion sur le net est la plus mauvaise façon d’acheter une arme.  Le revolver d’occasion demande des garanties qu’on ne peut obtenir que par contact direct avec le vendeur et de ce point de vue, l’achat chez un armurier offre une meilleure garantie.

Les revolvers HEGE UBERTI étaient d’une qualité plus soignée car le cahier des charges de HEGE imposait à UBERTI des critères de fabrication exigeants.   Les  HEGE UBERTI  neufs ne sont plus commercialisés, mais ces modèles étaient considérés comme des armes très bien finies, ayant vocation à  faire du tir de précision. On en trouve d’occasion qui ont souvent fait leur temps. Un revolver d’occasion demande des garanties et une expertise. Le possesseur d’un HEGE UBERTI peut  rencontrer des difficultés  pour  remplacer des  pièces défectueuses.

Le « Centaure Centennial New Model Army « ).  C’est une réplique prestigieuse du Colt 1860 que la  » Fabrique d’Armes Unies de Liège  » a réalisée dans les années 60-75 (?)  sous licence Colt, pour le centième anniversaire de cette superbe arme (usinés et commercialisés par la maison Hanquet, rue Trappee à Liège).

Centaure_cal44_2Une réplique  appelé « Centaure »,  produite en utilisant les cotes exactes de l’original. Une  production qui semble s’être achevée au milieu des années 1970.  On trouve cependant des revolvers d’occasion de cette marque dont la précision est recherchée, mais ce sont souvent des colts  qui  ont fait leur temps et leur usage,  ce qui veut dire qu’ils  risquent d’être « fatigués » et pour le prix souvent élevé  qui en est demandé, une expertise de l’arme et une garantie concernant son fonctionnement s’imposent.

Cependant ce revolver présente un inconvénient majeur : les cheminées ont un gabarit légèrement inférieur aux dimensions courantes des cal .44, à PN ,  ce qui oblige à trouver, voire fabriquer une clé en rapport dont l’acier doit être très résistant. En outre ces cheminées sont enfoncées dans les cavités dont elles affleurent à peine, ce qui présente une difficulté supplémentaire. Tout  étant sous dimensionné et difficile d’accès,   la clé  a tendance à déraper ou à se déformer, et au pire à se casser faute d’une prise suffisante: un réel défaut qui explique que des Centaure vendu d’occasion sont souvent mis en vente parce que leur propriétaire ne parviennent plus à extraire les cheminées usagées. Du coup l’arme est hors d’état de fonctionnement.

Personnellement,  sur trois Centaure achetés,  deux avaient les cheminées bloquées et du coup, elles les revolvers sont restés en attente d’une hypothétique réparation. La solution consiste alors à fabriquer  une clé aux dimensions exactes des cheminées, mais quand l’ancien propriétaire, faute de trouver des cheminées adéquates,  a mis des cheminées sur dimensionnées, en les forçant tout ce complique!  Il faut absolument parvenir à extraire une cheminée, pour avoir ces dimensions, sinon il faut prendre une empreinte et faire par tâtonnement une clé d’essai avant de faire réaliser la clé en acier spécial. Certains sortent les cheminées en les chauffant pour créer un choc thermique,  solution qui ne marche que pour des cheminées facile à débloquer, mais la meilleure méthode et la plus risquée, consiste à frapper la clé  lorsqu’elle est enfoncée sur la cheminée, pour produire le choc et en même temps, on tente de la faire tourner  par l’utilisation d’un levier.  Il faut donc une clé avec un axe  perpendiculaire, qu’on prolonge d’un tube  pour augmenter la force de rotation.  de quoi décourager le désir de posséder un Colt Centaure!

Pour ceux qui veulent disposer d’informations précises  et très complètes sur les modèles de Colts 1860 authentiques, et notamment le Centaure,  ainsi que les pièces, ils  consulteront sur internet : « Friends of the Centaure society (FROCS) »  et un article  intitulé « Production of the Belgian Colt, aka Centaure, aka Centennial Army, aka 1860 New model army ».

La qualité « match » des canons ou les versions « match » des revolvers

Vendus par des fabricants européens, les revolvers qui  sont qualifiés de « version match »  se distinguent des répliques ordinaires par une fabrication destinée à  la compétition. Qu’est-ce exactement que « la qualité match » ? Se  limite-t-elle au canon Lothar Walther (usiné selon des normes de qualité supérieures)? Lothar Walther en Allemagne, entreprise de renom,  fabrique  des canons haut de gamme que certains fabricants d’armes lui achètent.  Voir le  site:  http://www.lothar-walther.de/531.php

Le critère « match » semble échapper à toute définition précise, il semble que ce soit  dans bien des cas un critère publicitaire qui souligne l’intention du fabricant de faire mieux qu’à l’ordinaire. Il est parfois remplacé par l’expression « pour le match ». C’est flou ! Cependant certaines pièces produites par des sous-traitants de très bonne réputation,  ajoutent un plus à une arme qui, pour le reste, est standard. Certains revolvers R&S de chez Euroarms ont ainsi bénéficié des canons Lothar Walter, très prisés.  « Bénéficier de la précision extrême des canons match Lothar Walter », propose France-Armes, pour vendre une arme… Voulant en savoir plus, je clique sur le lien qui est censé nous informer,  et je tombe sur  une  page blanche !   Du vent!

Le fabricant Euroarms qui fermé boutique en 2011 a vendu un Rogers et Spencer avec canon match Lothar Walther qui jouit d’une excellente réputation, vendu à un prix très abordable. On a souvent considéré ce revolver comme étant précis, ce qui évitait l’achat d’un R&S de haute gamme vendu par PEDERSOLI ou FEIN à un prix très élevé.  Ce revolver  n’est donc plus fabriqué.

J’en profite pour dire que Le fabricant italien INVESTARM produit des fusils à PN d’excellente qualité pour un prix très  accessible, mais hélas,  pas de revolvers, !

A.3/ Les revolvers « improved » et les revolvers à « pas progressifs »

Je préconise le choix  d’une arme neuve pour 3 raisons :

  •  pour éviter de prendre des risques avec une arme vendue par le biais du net ou achetée dans des ventes publiques,  sans pouvoir la tester au tir avant l’achat, sans pouvoir la vérifier d’un point de vue mécanique, ce qui demande un examen approfondi avant achat.
  • Pour  partir avec une arme ayant des pièces sans usure,  avec des pièces bien ajustées,  ou au moins « à  peu près ajustées »
  • Pour  disposer d’une arme dont les pièces de  rechange sont  disponibles sur le marché;

Le tireur qui cherche la précision doit investir dans une arme de qualité  vendue un prix nettement plus élevé que les productions ordinaires, ceci  pour  bénéficier d’une garantie que les revolvers courants ne lui offrent pas. En deux mots,  il doit écarter  l’achat d’une arme médiocre (neuve ou d’occasion), et opter pour la garantie du fabricant qui produit une arme de compétition. Les revolvers de compétition  sont essentiellement limités  à  deux modèles, réputés précis –  le Remington 1858 et le Rogers & Spencer – que les  fabricants (FEINWERKBAU, PERTERSOLI, ARTAX)  produisent  pour répondre aux attentes des tireurs-compétiteurs.  Cette fois-ci la précision est  annoncée et garantie. C’est ainsi que de nombreuses répliques de  Colts sont reléguées  au « tir de loisir ». Il manque aujourd’hui un fabricant qui produise  un équivalent du Centaure.  Je suis personnellement intéressé par un  Colt 1860, cal.44, ayant une fabrication très étudiée, comme ce fut la cas du Centaure,  en vue du tir de précision, sachant que dès l’origine,  le Colt 1860 était  précis.

Le Remington 1858 Pietta, cal .44,  à pas progressif, un revolver apte à la compétition ?

 Un Remington 1858 PIETTA, cal 44, vendu « en version match » 

rem 1858 N army, match frankoniaLa version match  est imprécise et se situe entre le « tout venant » et le « haut de gamme », c’est donc un domaine difficile à classer en termes  techniques. Finalement le prix peut intervenir comme un critère de classement, dès lors que les informations manquent pour juger du produit. Qu’est-ce que ce 1858 peut avoir qui justifie le qualificatif « match »?

Cette version « match » fabriquée par Pietta,  est vendue  par Frankonia pour un prix initial de 900 euros, descendu à 640!  Et quand on cherche ce que recouvre cette version, on trouve un descriptif d’une pauvreté étonnante: « Poignée assurant une excellente tenue en main. Canon avec pas de rayures match (5 rayures),  Canon : 20cm, Longueur totale : 30cm, Poids : 1340g… Ahurissant !  Le modèle est d’une banalité  qui  ne cadre pas avec le prix.  Je n’en donnerai pas 400 euros, ou alors il faudrait me convaincre !

Le  Remington 1858 a été fabriqué par Pietta et Uberti dans différentes versions qui toutes rivalisent de qualificatifs plus mirifiques; les modèles en inox sont souvent associés à des options match (target, pas progessif, improved, etc)  !  Allez donc savoir ce que recouvre la version « match »!  Les modèles se multiplient:  on trouvera un 1858 target,  un 1858 Pattern, New Army inox (avec ou sans target) , ou un New Army improved, un autre avec pas de rayure progressif… de quoi embrouiller l’esprit de l’acheteur. C’est une façon de se faire un catalogue de vente qui crée la nouveauté dans un domaine qui pourrait être très peu varié.  Aussi,  en composant tous ces éléments, de  façon aléatoire, on peut diversifier les armes à l’infini ….

Les revolvers Pietta à  « pas progressifs » mais à prix agressifs !  

1858 pietta p. progressif BeckChCe modèle « NA 1858 Pietta match » n’est rien d’autre qu’un Remington New Army, cal 44 à pas progressif . On le  retrouve sous différentes appellations  et sous différents prix,  chez  Gilles (610€) , BeckChasse (719€) , Tecmagex, etc.  Chez ce dernier il devient « 1858 New Army Compétition » vendu à 822€, descendu à 699€.  Il est vendu à  849€  par  l’armurrier J.P.  Fusil et à 778 chez Dupré, en qualité de Rem. 1858 à pas progressif. Chaque vendeur le  présente  d’une façon qui ne peut que mettre en évidence son  prix surestimé :  il n’a d’original que son canon à pas progressif et 5 rayures.  L’armurier Fusil le présente ainsi

  • Copie exacte
  • Carcasse acier Pontet argenté
  • Finition   mécanique « spéciale » pour compétition 
  • Rayure de canon à   pas progressif
  • Longueur canon : 8 pouces
  • Poids : 1250 g

pietta 1858 pas progressif gillesUne « finition mécanique spéciale » en fait-elle  une arme de compétition et justifie-t-elle une telle différence de prix?  Spéciale, qu’est ce que cela veut dire ? C’est vraiment vaseux.

Si PIETTA entre dans l’univers des revolvers de compétition avec un  modèle qui se veut prometteur en matière de tir, mais dont l’esthétique est banale (voir la photo) et les caractéristiques franchement fumeuses, c’est le bide assuré. L’arme  peut-elle s’élever à la dignité d’arme de compétition en raison de son seul pas progressif. Ce qui veut dire que PIETTA veut sortir du marché dans lequel  il se développe habituellement  pour créer des armes de standing et de précision à un prix  équivalent, sinon supérieur à  celui d’ARTAX et de PEDERSOLI, mais avec un produit banal!  Quel avantage offre un  « pas de rayures progressif » ? Sur ces revolvers,  le pas des rayures s’accentue  au fur et à mesure de la progression de la balle dans le canon. Les  Remingtons originaux suivaient ce principe, censé donner une accélération progressive de la rotation de  la balle et cela  malgré l’utilisation de balles rondes en plomb pur qui ont  tendance  à « sauter » les rayures en altérant la précision.

Le choix d’une arme  à pas de rayures progressif  laisse perplexes certains tireurs. Comme l’écrit un poudreux, « Sur certains revolvers, le canon est à pas progressif, sur d’autres les organes de visée sont réglables, sur d’autres encore, le bloc détente est (en théorie) plus doux... Bref, écrit-il, je suis un peu paumé car je n’ai pas vu de modèle réunissant toutes ces caractéristiques » :  remarque pertinente !

Avis très favorable d’un tireur concernant le 1858 Pietta à pas progressif (qu’on retrouvera dans les commentaires):

« Concernant le Pietta 1858 « compétition à pas progressif », je tiens à vous apporter les précisions suivantes… Selon la revue ACTION ARMES & amp; TIR N°319 AVRIL 2008 (revue reconnue pour son sérieux…): « AU PAS DE TIR. Disons le tout net, le 1858 à pas progressif de chez Pietta mérite sans problème son appellation Match dès lors que les réglages et mises au point de charge ont été définis. »  » Sur appui, et quel que soit le nombre de tirs effectués au préalable, le revolver groupe régulièrement un barillet complet dans une grosse mouche (ou un petit dix c’est selon) à la distance habituelle de 25 mètres….. » « Pour ce qui est des impressions vis-àvis de l’arme, c’est la qualité du départ qui surprendra le plus les tireurs qui auront la chance de pouvoir essayer cette version. » Remarque: j’utilise ce Pietta 1858 « compétition à pas progressif » depuis deux mois… et tombe sur les mêmes conclusions que cette revue. La seule différence: elle recommande l’usage de boulets de 462 et 1g20 de PNF2, perso j’utilise du 457 et 0.95g de suisse n°1. Je vous engage donc vivement à essayer cette arme (ou lire l’article complet de la revue ACTION ARMES & TIR N°319 ici:

…et non pas subodorer des conclusions finalement inappropriées en vous basant sur le seul nom de Pietta et des caractéristiques « papier »… un simple amateur.

Son concurrent:  le  Remington 1858 UBERTI, « New Model Army improved »  avec guidon dérivable

Autre offre qui  prétend  améliorer la précision, les revolvers « improved » (améliorés) :  ces modèles permettraient aux tireurs « chevronnés » de gagner quelques points sur la cible, déclare un vendeur évasif … Dupré (par exemple) vend ce modèle sans explication détaillée sur la nature de l’amélioration, hormis les  photos  du guidon dérivable. Le prix reste en rapport avec le modèle de base (on passe de 359€  modèle courant,  à 455€, redescendu à 385€ depuis): on est loin des 900 euros du Pietta match. UBERTI  n’apporte pas davantage d’information sur le « plus » qu’offre ce modèle.  On le trouve en vente à  349€ chez Roumaillac :

Bref,  beaucoup de questions qui  restent autant d’hypothèses, car les armuriers  et les fabricants n’apportent guère d’éléments  d’information sur la nature de ces « améliorations »….  Au royaume de la poudre noire, le poudreux est-il  borgne?  Un poudreux écrit « je suis plus sceptique sur le caractère  « improved »… j’ai dans l’idée que c’est très marketing… ».  Bravo, mais ça saute aux yeux. Il semble que les modèles improved soient à pas rapide (et non progressif). Pour apporter à ce paragraphe une note d’humour, je vous invite à lire des commentaires que je trouve fort intéressants sur ce forum:

Aucun armurier ne donne une définition précise de ce que c’est qu’une arme « improved « ?  Personne! Cependant  dans les forums, il se dit que les modèles improved  ont une carcasse forgée  et un pas rapide.  Bon, moi je ne suis pas méfiant par nature, mais qu’est ce qui me garantit que tout cela est vrai? D’autres que moi ont « des doutes »; je cite un poudreux :   » Je suis sceptique sur le « improved »… parce que pour posséder un certain nombre de modèles de chez UBERTI (si, j’en possède pas mal), je trouve toujours que les versions des années 70/80 de chez ce fabriquant restent de meilleure qualité que les versions actuelles… »

  • « improved » pour le pas rapide, certes !… si on tire de la balle ogivale ! Sinon, franchement, pour moi, avec mes qualités de tireur du dimanche à la balle ronde, rien de nouveau. Aucune différence entre mon 1858 de 1971 et celui de 2010… »
  • « improved » par la carcasse forgée ?! Oui, dans les bouquins,  c’est plus solide, mais est-ce qu’il y a quelqu’un ici qui a un UBERTI 1858 « non improved » qui s’est déformé ?… Bref, est-ce bien utile ? »

« Voilà pourquoi je reste sceptique… Par contre, lorsque j’ai reçu le premier « improved »,  j’ai dû le renvoyer car le canon était vissé de travers !! Bravo UBERTI !! Pour le coup, mon arme n’avait rien de « improved »…

Ce à quoi un interlocuteur du forum répond : « Je voulais initialement acheter un PIETTA à pas progressif bien plus cher !! L’armurier  m’a clairement dit : « pas la peine, ce que vous recherchez vous le trouverez avec ce modèle IMPROVED ». Il aurait pu m’encourager à acheter l’arme la plus chère. Quand je lui ai fait cette remarque, il m’a répondu en rigolant être un mauvais commerçant, mais surtout et avant tout « un tireur PN passionné » !! Que pouvais-je répondre à cela? Je lui ai acheté l’improved !  (…) Trop de paramètres qui échappent à notre logique et qui ne nous permettent pas d’en tirer des conclusions objectives. Mais on peut supposer qu’ils préféreront sans doute vendre une arme dite « match » à 800€ plutôt  que ce modèle à (3 85€). Dupré  a perdu une transaction de 400€!  

La conclusion de cette histoire, c’est que notre acheteur  est tout à fait heureux de son achat…  car grâce à ses petits talents,  il a transformé  son 1858 « unproved » en un modèle « qui équivaut un Pietta à pas progessif ». Laissons-le exprimer son  bonheur: « Pour revenir à notre Remington IMPROVED, la carcasse a dû (il le suppose)  être réalisée avec un acier spécialement traité, pour le rendre plus rigide et cet acier a ensuite été forgé / usiné pour réaliser la forme de la carcasse. Quel acier a été utilisé ? Quelle  méthode de forge a été employée pour réaliser les carcasses ? (Il n’en sait rien)…  Tu associes ça au  canon avec un pas de rayures plus rapide (pour une meilleure stabilisation du projectile), des rayures d’aspect « miroir » (bon polissage),  donc mieux finies, nous avons bien un revolver « amélioré » (là il est plus sûr de lui). Pour ma part, je lui ai travaillé la détente pour la rendre plus douce encore et nous avons là une « bête de concours » !! Il ne reste au tireur qu’à être à la hauteur de l’arme et former ainsi une équipe qui gagne !!! Une autre chose que j’ai remarquée et qui pour moi fait partie des « améliorations », il y a moins de « grattage » entre les pièces en frottement, c’est à dire une meilleure fluidité de la mécanique, c’est également très important. Une fois que j’aurai bien l’arme en main et effectué des cartons satisfaisants, je ne crois pas me tromper en disant que cette arme est tout aussi capable de nous donner autant de satisfaction qu’une arme de match ».

Ce que je constate, c’est que cet acheteur ne sait rien de la fabrication du modèle et il achète sur la base de croyances. Autrement dit, le modèle improved (et non unproved)  consiste à prendre vos papiers à poncer, votre pâte  à polir, de l’huile de coude  et vous faites de vos revolvers « des bêtes à concours ». Il suffisait de le dire…  Sur le site de Dupré,  j’ai relevé « ARME AVEC AUCUN DEFAUT, CANON, GUIDON, alignement  parfait  par rapport à  la carcasse ». Comme quoi, si ce n’est pas improved, vous êtes mal partis ! Il suffit donc de trouver le seul modèle parfait et vous évitez les ARMES AVEC DES DEFAUTS, un canon, un guidon imparfait, pas d’alignement par rapport à la carcasse, et si vous avez compris, le modèle improved , c’est donc le seul modèle à acheter pour éviter la daube!!!

A.4 Les revolvers de compétition, dont la qualité repose sur la réputation du fabricant et sur une technologie très soignée:  le haut de gamme!  

Examinons maintenant les différents modèles de revolvers de compétition vendus à des prix très au-dessus du marché ordinaire et qui ne jouent pas avec ces variations techniques (la « variété » c’est fait pour la télé !).  Allez, on s’offre une star ! Cette fois-ci le choix est plus facile: deux modèles sobres,  pas de gadgets!  Une stratégie de vente qui est à l’inverse de celle de Pietta. Par contre on va voir que l’opacité règne  en matière d’information!

Le Rogers & Spencer  Target (S347) , PEDERSOLI 

(vendu  chez  Arprotech  1137,00 €   et chez Dupré  1024 €  mais celui-ci précise que le modèle n’est plus fabriqué.

Pourtant, ce modèle « target » ne dispose pas d’une hausse réglable ! Pourquoi  alors qualifier le modèle de « R&S target » quand sa visée se limite à un guidon dérivable ?  Publicité mensongère !   Un revolver Pedersoli est facile à identifier par la présence  sur la périphérie du barillet d’une bande anti-usure, placée à la hauteur des encoches.

Le   commentaire de PEDERSOLI : « Magnifique reproduction du fameux  revolver Rogers & Spencer, avec toutes les parties les plus importantes   en métal, faites en utilisant des machines au contrôle numérique. Les   opérations d’assemblage sont achevées par des maîtres artisans, qui assurent   d’excellents déclenchements pour de meilleures performances. Toutes les   parties en métal sont bronzées anti-reflet. Comme pour les fameuses versions   « custom », le cylindre est muni d’une bande polie, qui réduit les   frottements dans la rotation. Sa poignée typique, en noyer, est une   caractéristique idéale pour le tir de précision »
  • Calibre balle: 454
  • Crosse: Noyer
  • Forme du canon: Octogonal
  • Longueur canon: 200 millimètres
  • Longueur canon: 7 7/8 pouces
  • Longueur totale: 350 millimètres
  • Longueur totale: 13  9/16 pouces
  • Pas de rayure: 1:18 pouces
  • Poids: 1230 grammes
  • Rayures: 7
  • Code de balle : USA 520-454

R&S feinwerbau

Le Rogers & Spencer  History N°2  de FEINWERKBAU  

On constatera qu’il est difficile de trouver une photo de ce modèle  produit par FEINWERKBAU (le seul modèle de revolver qu’il fabrique) et pour trouver une photo de bonne qualité, j’ai dû l’emprunter à FRANKONIA qui le vend à 1539 € (pour information on le trouve chez  ADS à 1750€ !). C’est une arme produite en petite quantité, difficile à acheter neuve et d’occasion, car la production va tout droit  sur le continent américain. Pour les pièces, il en va de même : elles sont très difficiles à acheter en Europe pour la même raison!  Uberti et Feinwerbau ont la même politique de mépris pour la clientèle européenne. Mais avoir un R&S FEINWERKBAU  n’est pas  un simple choix d’esthète:  écouter tourner le mécanisme  de cette arme est un vrai bonheur car son ajustement et sa synchronisation sont parfaits.  Chose importante l’axe du barillet peut être extrait « les doigts dans le nez » : aucun effort à faire, tout travaille en souplesse. C’est un ajustage sans défaut. De même le réglage du guidon se fait avec un petit outil qui permet de le monter ou de le descendre en fonction de la distance  de tir, par simple rotation de la pointe.

Du coup le R&S qui est une arme d’un maniement un peu difficile pour un changement de barillet en cours de tir, devient l’arme la plus perfectionnée pour ce type d’utilisation, à condition toutefois de savoir comment faire tourner la vis qui libère l’axe.  Il m’est arrivé de m’épuiser sur des R&S Armi sans marco ou Euroarms parce que l’extraction de l’axe et sa remise en place sont des opérations est laborieuses. Rien de tout cela avec le FEIN! On joue sur du velours. Pour améliorer le fonctionnement de cette arme, on peut remplacer cette double vis de blocage par une molette plus facile à tourner (sans user d’un tournevis).

Il faut également dire que les alvéoles qui entourent les cheminées  sont très ouvertes  et que les amorces éclatées ne bloquent jamais la rotation du barillet . C’est une conception qui est proche de celle du STARR.  La prise en main du R&S est excellente en raison de la poignée large et longue. La visée sur la carcasse fermée est un gage de précision.   Bref le R&S  FEINWERBAU est un modèle de revolver à PN  presque parfait.  son seul point faible : c’est l’axe qui est fragilisé par le système de blocage par la vis.  Le revolver  Ruger Old Armi  c à PN  a rempacé la vis de blocage du barillet par un système de pièces emboitées qui  est très ingénieux, mais délicat à utiliser pour celui qui change de barillet en cours de tir.

Longueur: 340mm,  Canon:190 . C’est le plus abouti des revolvers de précision,  dit-on,  mais aussi le plus cher ! Avec un niveau supérieur  dans le choix de l’acier, dans la finition et l’ajustage des pièces.  L’arme a cependant une présentation très sobre et très classique, un bronzage noir ou brun mat (antireflet) . Mais, à  la différence du  R&S PEDERSOLI , qui a lui aussi cette élégance austère, il n’a pas la bande  anti-usure  sur le barillet  au passage de l’arrêtoir

Pas d’indications techniques sur le net : le site « Poudre noire.free.fr indique ceci :

  • Poids: 1250 grammes
  • Canon octogonal à 6 rayures acier spécila krupp   avec guidon dérivable
  • Barillet à 6 chambres non gravé bronzé noir mat   Pontet arrondi acier bronzé mat
  • carcasse acier bronzé noir mat
  • Encoches de verrouillage rectangulaire
  • Chien acier bronzé noir mat
  • Pontet arrondi acier bronzé mat
  • carcasse acier bronzé noir mat
  • Cheminée alliage au berylium
  • Mécanisme de précision départ réglé à 1,4kg
  • Finition et ajustage haut de gamme

Pas d’indications concernant les diamètres du canon et des sorties de chambres. Pourtant un tireur lance un débat sur un forum concernant certains aspects techniques de cette arme fabriquée :  « avec un canon calibré en  457,  et curieusement,  un diamètre de chambre qui sertit les balles en  451 ! ».

Capture FEIN 2

Effectivement, c’est surprenant!  le tireur écrit donc à FEINWERBAU qui lui répond de façon laconique « En ce qui concerne votre question nous pouvons vous informer qu’il est normal et correct que le diamètre de la chambre (barillet) soit plus petit que le diamètre  du canon. Ces dimensions sont équivalentes à celles du revolver  à percussion d’origine Rogers & Spencer. Cela n’a aucune influence concernant la précision du revolver. Pourriez-vous nous informer quelles balles vous utilisez? »  Réponse qui va à l’encontre de l’idée  selon laquelle le diamètre de la chambre doit être légèrement supérieur à celui du canon, ou au moins égal à celui-ci en fond de rayures. Il est d’ailleurs constaté que les revolvers actuels sont généralement fabriqués  avec un diamètre de chambre inférieur à celui du canon.   De quoi nous laisser perplexes ! Nous y reviendrons.

Ce à quoi un tireur répond à juste raison : « Cela voudrait dire qu’ils se sont contentés de copier,  sans utiliser les moyens de mise au point et d’ingénierie modernes qui sont apparus depuis le moment de la conception du R&S,   il y a près de 140 ans? La réponse de FEINWERKBAU n’apporte rien. »  Un avis que je partage.

Autre avis : « On ne peux pas comparer le R&S FEIN avec celui de chez Euroarms. La rigueur de fabrication n’a rien à  voir.  Ceci dit, en cible ça ne fera pas forcément la différence et le PEDERSOLI comme le FEIN n’ont pas l’aspect authentique du R&S d’’Euroarms. Ce sont des armes « modernes » tirant à la PN ».  En effet, l’esthétique  des revolvers produits par ces deux fabricants est résolument orientées vers la « modernisation »  de l’arme, mais les modèles d’origine sont  franchement tristounets et vieillots, ce sont des armes qui portent moins bien leur âge que les Colts qui restent très intemporels. Si leur technologie s’est améliorée par rapport aux Colts, d’un certain point de vue, celui de la précision, leur esthétique avait besoin de cette modernisation pour les valoriser. Les « relooker » est donc à mon sens  plus qu’une stratégie commerciale, c’est leur redonner une nouvelle image.

Les modèles Remington « 1858 »  de compétition 

Le Remington « Pattern » de PEDERSOLI   :

Le commentaire de Pedersoli : « Après   le succès obtenu par le Rogers & Spencer “Pedersoli” Target dans le   milieu du tir de précision, nous ajoutons, à la demande de certains tireurs,   ce nouveau revolver de compétition,   fabriqué sur la base du Remington. Les matériaux utilisés sont de première   qualité ainsi que les caractéristiques balistiques qui ont guidé les choix de   fabrication du canon, du barillet et du mécanisme. Chaque arme est   littéralement “customisée” par nos artisans-tireurs dans le but de lui donner   un rendement optimum dès la première utilisation. Le canon antireflet, le   barillet anti-usure et le pas de rayure sont particulièrement prévus pour   donner au tireur une chance supplémentaire dans son activité sportive ».
  • Rayures   7
  • Pas   450 mm, soit  1:18 inches
  • Longueur du canon 190 mm, soit 7 1/2 inches

1858 pedersoliLongueur  totale 340 mm,  soit  13 3/8 inches; Moule à balles 034U307454

Pedersoli ne fabrique qu’un seul modèle dit « pattern », mais curieusement on trouve ce revolver référencé de différentes façons chez les armuriers (« target ou pattern ») alors que ce modèle  ne possède pas de target mais un simple guidon dérivable là encore.

  1. Remington 1858  target  (S349). PEDERSOLI (vendu chez Dupré 790€)
  2. Remington 1858  Pattern, PEDERSOLI  (vendu chez Douillet  649 €)

Le Remington 1858  fabriqué par ARTAX, la qualité compétition à prix raisonnable ?

L’esthétique de ce modèle de l’arme est résolument moderne,  mais les autres versions sont classiques et pour ma part, je trouve ce revolver plus élégant et plus original que  le PERDERSOLI qui est austère. Le site  REPLIQUES OLD WEST exprime de fortes réserves concernant  la qualité de fabrication des produits ARTAX  qui serait  irrégulière, mais le site Western Action Shooting n’est pas le seul à vanter les qualités de la fabrication actuelle du fabricant qui a gagné ses lettres de noblesse . Ils témoignent d’une forte montée en qualité de l’entreprise et d’une très bonne précision des armes produites.  Des essais ont été faits avec le pistolet Mortimer et les résultats sont  très bons:

remington-1858-new-model_930Ce qui me semble intéressant,  c’est le cahier des charges annoncé par ARTAX concernant le Remington 1858 qu’il fabrique  en 3 versions, dont une à carcasse jaspée:  il y a là un engagement de la part du fabricant.

Canon

  • En acier spécial,
  • calibre .44″,
  • six rayures usinées par martelage à froid,
  • pas de 510 mm (1)
  • Exécution du profil octogonal par machines numériques et finition des faces par rectification pour  obtenir un maximum de précision.
  • Profil du canon étudié pour l’équilibre des poids en phase de visée.
  • Contrôle au laser de la précision du diamètre intérieur ( tolérance maxi ± 0,02 mm par mètre )

Organes mécaniques

  • Toutes les pièces composant la mécanique de l’arme sont usinées par machines numériques dans de l’acier massif haute résistance (38NCD4- K100).
  • La carcasse aussi est usinée dans de l’acier massif.
  • Donc une totale interchangeabilité des pièces.
  • Finition « à la main » de toutes les surfaces soumises aux frottements.
  • Control « X-ray » et certification de la matière composant le ressort et la mécanique.
  • Présence d’une vis de réglage de force du ressort de chien
  • Alignement entre barillet et canon avec un écart angulaire maximum de 0,1 degré.
  • Détente et ses leviers rectifiés.
  • Barillet en alliage acier-vanadium-molybdène complètement rectifié.
  • Détente réglée pour un « lâché » franc et doux
  • Finition extérieure antireflet.
  • Traitement thermique du barillet haute résistance.
  • Espace canon-barillet réduit au zéro mécanique ( maxi 0,02 mm.)
  • Chambre du barillet finition par rectification.
  • Côtés de détente et du chien complètement rectifiés.
  • Centrage du chien dans la carcasse et des cheminées du barillet ( écart maxi 2 centièmes de mm )
  • Axe du barillet rectifié.

Organes de visée

  • Toutes les pièces composant les organes de visée sont usinées par machines numériques, avec une tolérance de précision de ± 0,02 mm.
  • Profil du guidon avec compensation angulaire du cône d’ombre (2).
  • Cran de mire traité anti-reflet et usiné en ligne avec l’axe du canon.
  • Noyer Italien, finition poncée, huilée ( la meilleure manière de préserver les bois et un « touché » plus confortable )
  • 4 ponçages successifs à la main  ( grain de 80 à 400 )
  • Poignée avec profil latéral conique pour une excellente prise en main.

Bois

  • Noyer Italien, finition poncée, huilée ( la meilleure manière de préserver les bois et un « touché » plus confortable )
  • 4 ponçages successifs à la main  ( grain de 80 à 400 )
  • Poignée avec profil latéral conique pour une excellente prise en main.

Note (2) Le guidon est dérivable, c’est certifié par le magasin RAAPAX importateur ARTAX :

Note (1): le pas est de 1/50cm (soit  1 tour en 50 cm), c’est à dire 1/20 en inches, ce qui est un pas assez rapide qui devrait permettre d’utiliser des ogives.  Bonne nouvelle. Par contre, les diamètres exacts des chambres et du canon (fond et crête de rayures) ne sont pas indiqués, comme d’habitude.  

Revolver vendu par RAAPAX (697 €) ,  BROMA (599€), « Je percute »… prix tout à fait raisonnable pour une arme de cette qualité et nettement plus attractif que l’offre d’un PIETTA à  « pas progressif ».  RAAPAX est un importateur (et vendeur)  qui n’importe que cette marque et  qui assure un service après vente suivi, rien à voir avec HUMBERT, l’importateur UBERTI et BERETTA, dont les délais de livraison des commandes oblige certains armuriers à se fournir aux USA pour les pièces et les armes UBERTI!!   Ce Remington 1858 ARTAX , à pas rapide,  est arme superbe mais si un Uberti « improved » vous suffit, ou convient mieux à votre bourse, nul ne saurait vous le reprocher et mieux vaut achetez les pièces avant usure de celles-ci.  Je trouve ensuite sur le site de BROMA les informations suivantes qui confirment celles de RAAPAX:

Arme de haute précision usinée par machine numérique dans un acier haute résistance (38NCD4-K100).
– Canon : usinage intérieur par marteaux, six rayures. Le diamètre intérieur à une tolérance maximum de ± 0,02 mm sur longueur de 1.000,00 mm).
Pas  : 510,00 mm.
Calibre .44.
– Alignement entre barillet et canon avec déviation angulaire maximale < 0,1°.
– Profil du canon étudié pour le balancement des poids en phase de visée.
– Présence de vis pour le réglage du poids de ressort du chien.
– Barillet en acier avec matériel anti-usure complètement rectifié.
– Finition extérieure anti-reflet.
– Traitement thermique du barillet haute résistance.
– Centralité du chien dans la carcasse et le cheminée du barillet < 0,02 mm.
– Axe du barillet rectifié.
– Profil du guidon avec compensation angulaire du cône d’ombre.
– Hause avec « usinage en ligne » et profil anti-réflex.
– Plaquette en noyer italien, finition à l’huile.
– Poignée avec profil latéral conique pour une excellente prise en main.

La vente d’un revolver de compétition à Poudre noire, un achat fait à l’aveuglette !

Ceci pour vous dire que chez ARTAX on ne prend pas l’acheteur pour un idiot! Cette fois-ci l’information est presque complète: fini les suppositions sur la fabrication du canon, la qualité de l’acier, le pas du canon, on ne joue plus aux devinettes, on n’en est plus à  demander un avis éclairé à l’armurier en supposant qu’il en sait plus que nous et qu’il va nous conseiller non pas en fonction de sa marge de bénéfice, mais en fonction des qualités réelle, objectives de l’arme (un clin d’œil en passant à « Hondo » qui a eu la bonne idée de s’adresser à un armurier qui est un tireur ).

 Qui est ARTAX?

Ceci me conduit à penser  que les fabricants de répliques (italiens, je le précise) brouillent les cartes et que les vendeurs en rajoutent pour augmenter l’opacité de l’information: quant on  s’achète une arme à 700 euros, voire 120 et plus, on est en droit d’avoir un descriptif détaillé de l’arme.

Je fais le tour des armuriers en ligne pour avoir un point de comparaison avec le pas d’un Remington 1858 Uberti « improved ».  Chez Dupré, Douillet, Gilles, Fusil, etc, rien! Aucune indication, c’est vraiment  vendre  à l’aveuglette .  C’est encore BROMA et BECKCHASSE  qui me fournissent une réponse sur le pas : le Remington 1858 inox de marque Pietta ( cal.44) a un pas de 1/30″, quant à Uberti, personne ne donne la moindre information à ce sujet, sauf moi  (mais pas aujourd’hui) ! Un pas rapide, ça se reconnaît très visiblement. 

Qu’est ce qu’un pas rapide ? C’est un pas qui permet de tirer des ogives, car les balles rondes ont besoin de pas lents (par exemple « 1/30 »,  en pouces)  car elles ne prennent pas suffisamment les rainures du canon.  Les ogives au contraire demandent un pas qui permette à la balle de faire une rotation accélérée, ceci pour les stabiliser et permettre à la trajectoire de rester rectiligne.  Question à 100 balles : si vous achetez un revolver disposant d’un pas rapide, il semble plutôt  adapté aux  ogives…. mais si vous achetez un revolver à pas progressif, c’est plutôt pour quel type de balle ??  Un canon à pas rapide est-il adapté à la fois aux  balles rondes et aux ogives  ? On se posera la même question pour le pas progressif .  En voilà des questions auxquelles les vendeurs de rêve ne donnent pas de réponse.

Ma conclusion est que le Remington 1858 ARTAX , cal.44, présente les caractéristiques d’une arme de compétition  à prix raisonnable et sur le marché actuel, c’est le modèle le mieux placé.  Je le dis et je persiste. Bravo à ARTAX.  

Concernant la précision ARTAX et PEDERSOLI sont abordables, mais FEINWERKBAU qui est manifestement trop cher se justifie par une qualité de fabrication sans égale. Comme son cahier n’est pas divulgué, la garantie de FEIN se fait sur sa  réputation qui est effectivement solide, mais le prix vaut-il  différence ? J’ai un R&S FEIN  acheté d’occasion à l’état neuf et je dois dire que cette arme est exceptionnelle!

Voici l’avis d’un tireur qui m’a semblé intéressant : « Fein est réputé et vaut sa réputation. DP est en baisse quant aux artisans (Baum etc.), je ne sais pas mis à part qu’ils doivent être bon ne serait-ce que par leur tarifs. Mais si j’ai bien compris, Baum, par exemple, c’est du UBERTI retravaillé. Comme le fit Hege en son temps. Sinon, tu as le Remington ARTAX. J’en ai manipulé un  et cela à l’air vraiment bien. Après, question durée, je ne sais pas. Mais à 700€, cela vaut le coup de tester si tu es prêt à mettre 3000 pour un BAUMKIRSCHNER … » Je précise que  BAUMKIRSCHNER ne produit que des revolvers  en cal.36…  

les armes de précision sont faites dans des aciers de haute qualité (sur ce point il est difficile de trouver une information détaillée) et d’autre part, les procédés d’usinage ne sont pas identiques: il faut  considérer que ces deux critères définissent une arme de précision.

Vidéo

9 – PSRauben diffuse des vidéos sur le chargement et bien d’autres sujets qui concernent les revolvers à poudre noire :


Lire l’introduction (en haut de la page) pour connaître les différents articles du blog.

Un blog comme le mien est une source d’informations que je tire de  mon expérience certes modeste, mais elle est constamment enrichie, mise à jour et confrontée notamment aux documents, articles  que je trouve sur internet et dont je fais la synthèse (avec des emprunts). Il m’arrive aussi de mettre en confrontation des points de vue trouvés ça et là.  Ce qui veut dire que mon blog est volontairement interactif dans certains articles,  je  cueille sur internet des contenus qui sont utiles et j’en fais une synthèse, mais ce n’est que de la citation qui me permet de développer d’éventuelles contradictions ou des commentaires.  Ceci vous évite de parcourir de nombreux blogs ou forums qui se dispersent dans des échanges parfois plus savoureux que sérieux et informatifs. Les forums de poudreux sont souvent constitués de 40% de messages à contenu et 60% de brèves de poudreux et de smileys!

Cependant la lecture d’un blog est lourde et assez peu pratique, car il faut remonter en arrière pour suivre les articles les uns après les autres et comme vous l’avez constaté,  les articles de mon blog sont copieux . Les vidéos seront donc plus pratiques pour une diffusion de mes idées et de mes petites innovations qui ont le mérite de s’attaquer à un monolithe:  car le tir à la poudre noire est devenu un bloc de recettes qui résistent à tout changement et des institutions honorables mais conservatrices contribuent largement à  enfermer  la pratique du tir avec des revolvers dans un cadre réglementaire parfois étriqué et surtout dans une tradition qui pour moi n’est pas le livre de la loi: tout en restant dans le cadre   « technologique » des armes anciennes à poudre noire, nous bricolons…

 Mes vidéos sont publiées sur Youtube, mais ayant introduit dans ces vidéos des thèmes musicaux américains,   des sociétés américaines ont censuré mes vidéos,  ce qui fait que la plupart d’entre elles ne sont plus accessibles!  C’est dommage car elles constituaient un hommage aux chanteurs…  Je vais donc devoir les refaire!

 

Vous pouvez cliquer sur les liens placés au dessus des captures d’images des vidéos: il en reste 2 qui sont accessibles.   Sinon,  tapez PSRAUBEN55 (sur Youtube)  pour accéder à l’ensemble de mes vidéos …

Capture

2 vidéos qui font le point sur l’outillage et les procédures courantes de chargement des revolvers à PN

CaptureCette vidéo montre les difficultés du chargement traditionnel des revolvers à PN, qui comme on le sait,  rebutent nombre de tireurs en quête de facilité. Ne soyons pas démagos: attirer les tireurs en leur proposant un chargement facile n’est pas mon but, car la poudre noire n’a rien à voir avec le tir destiné à Monsieur Dupont qui  s’achète un pistolet  semi-automatique et  vide ses chargeurs comme on tire une chasse d’eau, en utilisant des boîtes de cartouches vendues chez l’armurier du coin. Mais de là à faire de la PN une tradition qui développe le culte du masochisme, non!  Soyons pratiques et innovants.

la pratique du tir au revolver à PN nous conduit à utiliser des armes de la 8ème catégorie. Ce qui est un avantage est aussi un inconvénient d’un certain point de vue :  la technologie de l’époque semble inamovible et vétuste . Elle était pourtant ouverte à plusieurs mode d’utilisation, mais les connait-on?  Aujourd’hui, le tireur ne circule plus avec un cheval et un Walker accroché à la selle; il utilise une voiture et fait le chargement soit sur le pas de tir, soit à domicile. Par conséquent, à conditions d’utilisation différentes, méthodes de chargement différentes.  Le tireur actuel veut un chargement fiable, facile mais aussi plus rapide et recherche également un  tir plus précis.  Nous examinons dans cette vidéo les inconvénients eu chargement « à l’ancienne ».  Charger un revolver « à l’ancienne », mais sans le cheval et la selle, ce n’est plus de la tradition, c’est du passéisme!  Il faut cependant reconnaître que l’outillage actuel n’offre guère de choix, mais ça peut changer, je vais proposer une nouvelle conception du chargement dans la suite des vidéos !  

http://www.youtube.com/watch?v=TUFkCdZlxO0

(en cours de modification) Cette vidéo montre les inconvénients du chargement  avec des leviers ou des presses vendues fréquemment dans les armureries en ligne et  annonce un nouveau matériel présenté dans la série des  vidéos (de 1 à 5) qui ont pour titre : le rechargement des revolvers à poudre noire : une modernisation des procédures.

2 vidéos en cours qui  réfutent quelques idées reçues concernant les revolvers à poudre noire.

En réalité, ces idées sont diffusées par ceux qui peu ou prou rejettent les armes historiques à PN, au nom de la technologie actuelle, plus performante, plus fiable mais aussi par ceux qui cultivent  une sorte de traditionalisme et enferment les armes historiques dans une cage dorée . Les critiques contre les défauts de fonctionnement des revolvers à PN ne sont fondées que si on part du principe que ces copies doivent être soumises à une totale conformité aux modèles d’origine. Une conformité qui concerne non seulement le fonctionnement des revolvers, mais aussi le mode de chargement de ceux-ci, alors que les conditions d’utilisation de ces revolvers ne sont plus du tout comparables à ceux de l’époque où elle furent crées.  Il ne fait aucun doute qu’ils  ne souhaitent pas remettre en question un mode  l’utilisation qui rend ces armes vétustes pour des raisons qui mériteraient d’être examinées.  C’est vrai que la vétusté  a comme contre partie un classement en 8ème catégorie et certains avantages. Cependant, les revolvers à poudre noire ne sont soumis à aucune obligation d’en faire des pièces de musée.

Capture Idée reçue

Cette vidéo fait partie d’une série de 2 vidéos qui traitent des idées reçues concernant le fonctionnement  et les défauts des revolvers à poudre. Ces défauts  (blocages des barillets, encrassement, etc)  peuvent donner lieu à des modifications  discrètes des revolvers ou de leur utilisation pour une amélioration de leur efficacité. Sous le prétexte des idées reçues, j’introduis la possibilité de changer l’usage des revolvers ou de procéder à des modifications , ce qui ne peut manquer d’aller à l’encontre des normes  qui pèsent sur la poudre noire, ce que certains appellent  « la tradition ». .

Une série de 5 Vidéos  qui présente un matériel (sabot de chargement et presse à crémaillère) destiné à fiabiliser  et moderniser le rechargement des revolvers à poudre noire (en cours)

Deux vidéos sont déjà publiées:

Capture1-5

Cette vidéo présente le chargement à domicile d’un barillet de colt 1860 avec des doseuses Lee Perfect et le nouvel outil que j’ai conçu  : le sabot de chargement.  Le sertissage est cependant encore effectué avec un « poussoir » (outil fabriqué en remplacement du levier de chargement traditionnel).  Cependant la vidéo 4/5 montrera comment le sabot est en fait prévu pour un double mode de sertissage :  soit avec un poussoir (qui reste un moyen rustique) utilisable sur le pas de tir, soit avec une presse de chargement à crémaillère qui est le mode de sertissage recommandé pour la préparation des barillets.

Capture 4-5

  • Cette vidéo présente l’ensemble du matériel de chargement à domicile :  une presse destinée au sertissage des balles dans les barillets et un sabot de chargement adapté au Walker 1847. La démonstration  du sertissage  est totalement convaincante  par la qualité du procédé, par sa facilité, par la rapidité et l’efficacité  de sa mise en œuvre avec plusieurs barillets.  C’est une solution qui modernise le rechargement des revolvers à poudre noire, dans une conception de leur utilisation qui  suppose  de disposer de plusieurs barillets pour chaque revolver, sinon, en cas d’utilisation d’un seul barillet (avec des cartouches papier notamment),  le sabot de chargement suffit .  

(les autres vidéos sont en cours, à suivre)

2 vidéos qui montrent les possibilités des revolvers à PN pour un chargement plus rapide sur le pas de tir  ! Une procédure utilisable avec toutes les armes à poudre noire et pas seulement avec le 1858

Capture tests

Des tests comparatifs de vitesse de changement de barillets sur un Walker, un Remington 1858, un  Rogers Spencer, un Ruger Old Army. Le but est de pouvoir recharger vite pour tirer vite. Tous les revolvers à poudre noire sont aptes au rechargement rapide, mais l’utilisation des leviers de chargement installés sur les revolvers n’est plus nécessaire,  sauf en cas d’incident de tir. Les  conversions des revolvers à PN en revolvers à cartouches métalliques perdent alors leur attrait et la poudre noire reste la matière magique que nos recettes rendent percutantes  !

Capture tir rapide au walker

Le tir rapide au Colt Walker avec poignée « ergonomique », un outrage à la tradition diraient ceux qui  entendent conserver les revolvers de l’époque Old West tels qu’ils étaient censés être …  le tir au Walker se fait en pratiquant le changement de barillet pour un rechargement plus rapide : démontage rapide, rechargement rapide, tir rapide.  Une méthode de tir dynamique avec un revolver souvent  considéré comme trop rustique et désuet pour le tir actuel. Avec cette façon de tirer, le Colt Walker, véritable légende,  revient « dans la modernité »! D’autres modifications de l’arme sont faites qui bousculent la tradition et évitent le blocage du barillet par les amorces. Le but: fiabiliser le fonctionnement du revolver et sa rapidité de tir.

Vidéo

8 – Une innovation dans le mode de chargement et l’usage des revolvers à poudre noire?


 Lire l’introduction (en haut de la page) pour connaître les premiers articles du blog.

A/ Des vidéos sur Youtube mais qui sont à refaire…

J’ai produit plusieurs vidéos sur Youtube qui  engagent le débat sur le fonctionnement de nos revolvers. Elles illustrent cet article.  Malheureusement,  certaines de ces vidéos ont été supprimées du fait des emprunts « musicaux » qui tombaient sous le coup de la protection des droits d’auteurs.  J’en ai retrouvées quelques une, mais je n’ai pas suffisamment de temps pour m’y consacrer actuellement… donc l’expérience,  certes intéressante, est en sommeil. Elles sont à refaire avec des thèmes musicaux qui ne m’exposent pas des réclamations. Je n’ai  

B/ Un inventaire comparatif des différents mode de chargement des revolvers à PN

briquer Voici une photo  qui correspond au chargement traditionnel, avec l’opinel SVP,  et je crois qu’il est possible de rénover un peu l’image du poudreux !  Concernant les revolvers à poudre noire, les précautions sont d’une part réglementaires (par exemple toujours orienter l’arme vers la cible, transporter l’arme déchargée, etc ), mais elles sont aussi mécaniques : les armes à poudre noire n’ont pas de cran de sureté qui bloque la détente. Par contre, sur les Colts,  le chien peut être positionné entre les cheminées, ce qui lui donne une forme de mise en sécurité, bien que l’arme soit chargée et prête à tirer. Le chien est alors simplement  retenu par un (ou des ) aiguillon qui l’empêche de sortir de cet emplacement, ceci pour éviter que le coup parte par accident.  Ces aiguillons qui dépassent à l’arrière du barillet constituent une entrave au chargement du barillet sur une presse, c’est à dire hors de l’arme, car on ne peut pas mettre facilement le barillet en appui sur son « cul ».

Aujourd’hui, on n’a plus besoin  de conserver ou de transporter l’arme chargée avec le chien posé sur l’aiguillon de sécurité (au lieu de le poser sur une cheminée avec amorce).  Le revolver se transporte  dans une mallette et doit être déchargé, c’est prévu dans la loi. Par ailleurs sur les revolvers à carcasse fermée,  ces aiguillons disparaissent généralement, ce qui permet  alors de placer le barillet en appui sur sa rosette (il n’y a souvent plus de crémaillère)  et d’utiliser une presse de chargement (mobile) , plutôt que le levier installé sur le revolver.  L’évolution a donc déjà remis en question certains usages de sécurité qui sont pourtant conservés par les tireurs.  Une autre évolution semble envisageable: elle concerne les alvéoles qui entourent les cheminées et qui  sont considérées comme des éléments techniques de sécurité pour empêcher  « les départs en chaîne »  au cours du tir.

 HUMOUR DE POUDREUX !

Pour avoir une idée du travail « laborieux » qu’impose le chargement à l’ancienne et vous marrer un bon coup, regardez la vidéo qui suit, car elle met en évidence les difficultés de ce chargement : c’est une vidéo exemplaire qui dénonce ce que je veux éviter… cette vidéo n’est pas faite pour nous faire de la pub., car le tireur souffre littéralement jusqu’à lâcher: « saleté de saleté » !  Et quand au moment du tir avec le Walker 1847, il conclut, un peu dépassé, « ce n’est pas évident de tirer à bras franc avec cet engin » et  ajoute  pour finir « je crois bien que là, on se paye un bide », il est grand temps qu’il change sa manière de charger et de tirer!  Je lui recommande donc de passer par mon blog.

Dès lors que l’arme n’est plus utilisée dans les conditions qui étaient celles du 19ème siècle, faut-il garder des éléments techniques désuets et inadaptés à l’usage actuel ? Par sécurité ou par goût de la tradition ? Je me suis consacré à une recherche pour modifier les conditions du chargement et du sertissage des balles  et voici dans un tableau les possibilités qui s’offrent au tireur: comme on dit, il y en  a pour tous les goûts et pour tous les portefeuilles.  Que vous soyez plutôt pour un chargement traditionnel ou pour un chargement « vite fait bien fait » avec un levier mobile mais qui ne vous ruinera pas, tout est possible. Mais ce qui est surtout intéressant, c’est un chargement de précision, facile, soigné, précis en terme de sertissage et qui s’adapte à chaque arme, sous réserve de disposer  de la pièce qui correspond au  format du barillet (cette pièce existe dans une gamme de sabots) .

l'innovationn en PN.IMG_NEW

 dans cet article, nous allons donc présenter deux modifications  du processus de chargement des revolvers à PN :

  • A/ la première modifie le barillet;  je l’ai déjà évoquée, mais je reviens sur cette question, pour répondre aux objections
  • B/ la seconde concernera l’outillage du chargement et du sertissage du barillet, avec une conception nouvelle : le sabot de chargement.

C/ Des barillets sans alvéole sur des revolvers à poudre noire:  pourquoi ?

J’ai déjà évoqué cette question et la traiter de façon complète dans cet article  peut donner l’impression d’une redite, cependant mon blog est linéaire, il évolue en fonction de ma réflexion et chaque article demande un rappel de certaines informations. Il m’a semblé nécessaire aujourd’hui  de faire une synthèse de plusieurs aspects de ma façon d’utiliser les revolvers à poudre noire;  mon objectif est d’arriver à disposer d’outils très simples et fonctionnels pour utiliser plusieurs barillets pour chaque révolver et avoir un rechargement facile. Mais progressivement je me concentre sur le chargement proprement dit, que je veux rendre à la fois aisé et fiable. J’arrive maintenant à une étape où je vais me consacrer aux outils de chargement que je crée pour mes propres besoins.

Dans cet article, je reviens sur le STARR (présenté dans mon article 2),  car ce revolver fabriqué aujourd’hui par PIETTA , a subi une modification de la part du fabricant qui est passée inaperçue: elle constitue cependant une « dérogation »  aux normes des revolvers  à poudre noire,  car à 99%,  tous ont des alvéoles qui protègent leurs cheminées.  Il est vrai que la présence des alvéoles  donne un design particulier aux révolvers à PN  qui les différencie des revolvers modernes à PSF et qui permet de les  identifier au 1er regard . Le STARR d’origine semblait comporter des cloisons (bien visibles sur la photo ci-dessous du modèle d’origine) et non des alvéoles, pour séparer les cheminées . Un revolver à PN sans alvéole, c’est aussi impensable qu’un zouave sans sa culotte ou sans sa moustache, ou que la France sans sa tour Eiffel !! Cette innovation qui n’avait sans doute pas la prétention d’en être une,  est cependant loin d’être anodine.

« Une légende circule parmi les poudreux selon laquelle les alvéoles empêchent les départs en chaîne » avais-je écrit et ce propos a  chatouillé certains poudreux .

STARR cloisonné

Il faut tirer de cette photo 2 questions distinctes :

1/ l’information effectivement incite à en savoir plus;  le STARR d’origine était-il  cloisonné comme l’indique cette photo  et pourquoi Pietta a-t-il fait cette modification ?  Peut-on croire que ce fabricant de répliques soit inconscient ou  qu’il s’agisse d’un oubli ??? ?

2/ Quel est l’intérêt technique de supprimer les alvéoles? Il n’en demeure pas moins que des STARRs sont vendus par PIETTA sans alvéole et que ce constat m’a amené à me poser une question ES-SEN-TIEL-LE : à quoi servent vraiment les alvéoles, sinon à bloquer les amorces entre le barillet et   le bouclier (ou  la carcasse)?  Et quel est le risque réel de cette suppression ?

Le fait de supprimer les alvéoles sur les répliques à PN soulève des résistances  de la part de certains poudreux,  au point que je me suis demandé s’il ne fallait pas leur donner la parole pour qu’ils développent leurs objections. A ma grande surprise, leurs objections sont peu argumentées de façon technique, mais cette modification de la technologie des armes à poudre noire ne les convainc pas….  Résistance à ce changement ou résistance au changement, telle est la question? Le changement porte-t-il atteinte à l’identité de la poudre noire ?  Quoiqu’il en soit,  les alvéoles ont toujours existé , diront-ils, sur la série des révolvers à poudre noire fabriquée  au cours du 19ème siècle. C’est comme ça depuis les Colts d’origine,  par conséquent cette technologie est certainement nécessaire. Voilà en gros le raisonnement qui prévaut,  mais que nous devons examiner.   Certes cette longue tradition des alvéoles me dérange.  J’ai quand même le sentiment que les fabricants avaient leurs raisons.  Mais alors quelles sont celles de PIETTA?  Ne serait-ce par curiosité intellectuelle, cette question mérite d’être soulevée.  C’est une dérogation à  des dispositions techniques qui touchent à la sécurité et pour certains la sécurité est  prioritaire. Alors, pourquoi ce silence sur une dérogation qui devrait créer un débat ?  Qui, à part moi, a soulevé la question d’un tel changement ?

Pourtant dès qu’on évoque les alvéoles, le débat s’oriente vers les « départs en chaîne », c’est un classique.   J’ai fait un test sur un Forum Poudre Noire et  je n’ai obtenu que trois arguments qui justifieraient la présence des alvéoles.   Si vous en voyez d’autres n’hésitez pas à me les communiquer.

Pourtant les poudreux ont des raisons  de mettre en cause des alvéoles qui présentent divers inconvénients  et le bénéfice de cette suppression devrait les intéresser. Si le STARR peut fonctionner sans alvéole et sans risque pour la sécurité, il convient d’utiliser cette innovation pour d’autres armes à PN  dans le but d’en finir avec les problèmes d’amorces : d’une part en raison de la difficulté de mettre celles-ci en place (pour ceux qui ont de gros doigts), ce qui nécessite de  petits outils que je trouve merdiques mais qui sont supposés faciliter cette opération,  et d’autre part en raison de ces fameux problèmes de blocages d’amorces en cours de tir: elles ne s’évacuent pas et restent bloquées à l’arrière du barillet entre les parties hautes des alvéoles et la carcasse, ce qui empêche le barillet de tourner.  En cours de tir, il faut veiller constamment à faire tomber l’amorce sur le côté. J’ai donc eu l’idée de supprimer les alvéoles  sur la plupart de mes revolvers…!   Du coup les petits aiguillons de sécurité qu’on trouve sur beaucoup de barillets d’armes à PN (destinés à bloquer le chien entre deux crans de cheminées) disparaissent, mais si la sécurité l’exige, on peut par exemple laisser une chambre vide, pour l’appui du chien lors du transport de l’arme … ça s’est beaucoup fait. Lorsque les alvéoles disparaissent, les amorces percutées peuvent encore venir se loger sous le barillet, entre celui-ci  et la carcasse  (mais c’est rare).  De toute façon, les amorces constituent un emmerdement constant!

Chose importante, quand on enlève  les alvéoles qui protègent les cheminées,  il faut conserver une couronne  d’appui (de 2 à 3mm) à l’arrière  du barillet, autour de la crémaillère.  Lors de la mise à feu, le barillet recule et vient s’appuyer sur la carcasse. Sur les Colts il existe un anneau  qui sert d’appui au barillet et qui se trouve sur la carcasse (voir sur les photos).

J’ai expérimentée cette modification sur tous mes revolvers  – mis à part le STARR qui a été conçu sans alvéoles par son inventeur et le R&S qui est très proche de ma solution  avec des alvéoles largement ouvertes – sans le moindre incident et avec une parfaite efficacité. Elle nécessite de trouver un atelier de mécanique de précision  et d’avoir un plan de modification. Donc je vais donner des indications plus précises dans l’article qui traite de cette question: il faut laisser un disque de 2 voire 3 mm de largeur autour du rochet de la crémaillère pour que le barillet vienne en appui sur le disque qui se trouve sur la carcasse. D’autre part, la suppression de l’alvéole ne va pas jusqu’au fond de celle-ci: je laisse toujours un cran, profond d’1mm, de telle sorte que la base de la cheminée vienne à fleur de ce cran , ceci pour pouvoir vérifier que le chien quand il est rabattu est bien à sa place, bien centré dans le cran, ce qui signifie que l’indexation est bonne. Quand on a un doute, il faut pouvoir vérifier avant le tir que la rotation du barillet s’est effectuée de façon correcte: c’est donc un repère visuel important. Quand il s’agit de revolvers à carcasse fermée, ce repère disparait et la vérification est difficile.

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Voici différents barillets qui ont été modifiés « façon STARR » : 2 barillets de R&S, 1 de Walker etc.  De gauche à droite vous avez 2 barillets de R&S, puis un barillet de Walker, un barillet de STARR et enfin un barillet de Colt 1851… Ayant pressenti cette méthode, avant d’acheter un STARR,  je « me permets » d’appeler cette opération chirurgicale « une star-raubenisation » du revolver ! Cette intervention me coûte entre 25 et 40 euros par barillet, selon la quantité à modifier.

My beautiful picture

Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est d’examiner les arguments qui s’opposent à ce changement fonctionnel et pas seulement esthétique des armes à PN.   Ceux qui utilisent ces armes n’ont pas une véritable connaissance technique de l’utilité des alvéoles et s’en remettent à  des hypothèses car on n’a pas d’éléments théoriques donnés par des fabricants de l’époque qui justifient leur fonction.   Je cite les arguments qui m’ont été  donnés:

1/ « Je crois me rappeler que c’était pour protéger un peu mieux les amorces des aléas du transport, en plus du holster fermé que chaque homme portait. »

 Effectivement, c’est un argument de bon sens :  l’introduction  et le transport d’un revolver dans un holster risque de décrocher les amorces et dans le passé les alvéoles ont très certainement joué un rôle pour conserver l’arme prête à tirer. C’est un argument que je retiens et qui s’écarte de la thèse du risque de  départ en chaîne. Cependant aujourd’hui,  on n’est plus autorisé à  transporter l’arme  de cette façon, sauf chez soi, si on dispose d’un hectare de terrain  et d’un cheval. Dès lors cet argument perd de sa pertinence pour un usage actuel.

2/ « Le départ en chaine existe, j‘en ai vécu un… une seule fois avec 2 coups partis. C’est rare, mais ça reste possible ». 

Ca c’est la ritournelle que j’ai évoquée:  le risque existe, je n’en doute pas.  Nous n’avons pas en poudre noire, d’ouvrage technique (à ma connaissance) qui réponde à cette question et c’est la sagesse collective qui fixe une norme de sécurité. La question est de savoir si les alvéoles sont prévues pour une réelle protection contre les départs  en chaîne ?  Mais au fait, pourquoi et comment ce départ en chaîne s’est-il produit ?  Je constate,  étonné,  que notre ami évoque un fait tout à fait inhabituel, mais n’apporte pas d’explication sur ce qui a pu le produire.    Je réponds d’abord que l’on survit en général à cet accident (en étant sans doute impressionné) et  sans pour autant y laisser des doigts !   Le gros danger des armes à poudre noire, c’est  le surdosage ou l’usage de poudre sans fumée qui peut provoquer l’éclatement du barillet, ce qui est alors un accident grave.

Un autre poudreux répond  aussitôt : « Moi  de même, mais ce ne sont pas les cloisons qui l’empêcheront de se produire, on sait très bien que ça provient de cheminées non étanches, c-à-d  damées, pourries, ou d’amorces mal pincées,  etc! »  Là je suis intéressé , car cette réponse tord le cou aux arguments alarmistes et rétablit un peu de rationalité dans le débat.  La mauvaise qualité des amorces et des cheminées  apparaît pour certains comme le vrai  facteur  de risque du départ en chaîne, qui le plus souvent a lieu par l’avant.  C’est le sertissage de la balle qui garantit  l’étanchéité, car une balle mal sertie bouge  et la graisse ne joue pas un rôle prioritaire. Vieux débat qui a fait couler plus d’encre que le zouave a vu couler d’eau dans la seine.  Mais à l’arrière,  quand les cheminées sont trop larges,  défectueuses, la poudre s’égrène et des particules se logent au fond des alvéoles, ce qui est sans doute un facteur de contamination lors de l’allumage: il faut donc nettoyer ses cheminées après avoir placé des amorces.  D’où l’intérêt du chargement à domicile, soigné, propre – et d’où l’intérêt  d’avoir des cheminées accessibles, faciles à nettoyer .  Si on prend les précautions qui s’imposent (car il en faut),  on peut décaloter ses barillets (supprimer les alvéoles) , mais il faut renouveler les cheminées quand elles sont fatiguées.

Effectivement,  les cheminées et  les amorces peuvent être la cause de départ en chaîne. Ces dernières  sont maintenues par le chien et lors de l’explosion, que se passe-t-il ? Le chien doit bloquer l’amorce  et obturer  la cheminée au moment où la charge explose.  Son rôle  est  donc essentiel  pour éviter que l’amorce ne saute au moment de la mise à feu de la chambre, car nous le savons, l’explosion de la poudre crache par l’avant (l’entrefer) et par  la cheminée à l’arrière,  et cela d’autant plus que le trou de la cheminée est large. Si le ressort de chien est trop faible,  pas suffisamment tendu, pas suffisamment  raide, le chien se relève sous le souffle et  ne bloque  plus l’amorce: elle saute.   Il faut donc renforcer le ressort de chien (par exemple en le doublant)  et j’ajoute que  l’orifice de la cheminée ne doit pas être bouffé par l’usure au point que le souffle trop puissant relève le chien.   Mais pour que d’autres cheminées s’allument,   il faudrait que les amorces ne tiennent pas  ou que le souffle les emporte…  C’est ce qui peut arriver  si les cheminées sont en mauvais état, mal vissées, fendues, si elles n’assurent pas la tenue des amorces, si elles ne sont pas étanches.  De même, si les amorces sont mal calibrées,  trop larges,  elles sautent plus facilement.  Le contrôle des cheminées, la bonne tenue des amorces  et la tension du chien sont  donc à contrôler. Dans le cas où l’arme est mal entretenue, on peut donc croire que les alvéoles  sont « prévues » comme une protection pour éviter la contamination des chambres.  Or les départs  en chaîne peuvent se produire malgré les alvéoles  et par conséquent, on peut penser, avec réserve, que celles-ci pourraient n’avoir comme  fonction que de protéger  les amorces des chocs et des chutes de barillet. Entendons nous bien : je ne suis pas ici en train de tenir un discours de vérité: « j’évoque » comme dirait M. AUDIARD, je lance des hypothèses. Si des poudreux plus informés sur cette question ont des arguments à opposer, ils seront les bienvenus sur le blog.
Cependant,  comme l’écrit un tireur (Youkaï) sur le « forum des fans de la poudre noire » de façon assez catégorique: • « les départs en chaîne peuvent être attribués à deux causes essentiellement :
  •  le sous-calibrage des balles ;  (il faut)  toujours vérifier le diamètre des chambres avant de choisir quel calibre de balle on va introduire dans celles-ci (ça doit forcer  dans le barillet).
  • la mauvaise pose des amorces sur le barillet ; (il faut) vérifier régulièrement l’état des cheminées et choisir le modèle d’amorces adapté. »
« En conclusion,  écrit-il, si n’importe qui prête attention à ces deux points, il n’y aura normalement pas de départs en chaîne.  » Normalement…. Voilà qui est dit et ce n’est pas moi qui le dit. Les amorces représentent le facteur de risque le plus sensible. Je pense que les tireurs actuels à la PN disposent de cheminées de qualité et  si toutefois  les amorces qu’ils utilisent  sont adaptées,  il ne doit pas y avoir de risque de départ en chaîne, malgré l’absence des alvéoles .
Je tiens cependant à dire qu’un autre article souligne le rôle délicat des amorces, en  mettant  en cause leur qualité de fabrication actuelle : elles sont trop courtes et mal ajustées, ce qui est une  cause possible de départ en chaîne. Lire l’article :
Dès lors que PIETTA  supprime les alvéoles sur le STARR, il fait la preuve  qu’on peut supprimer les alvéoles sur tous les revolvers à poudre noire, car je ne vois rien qui  distingue la mise à feu du STARR de celle des autres revolvers à PN, carcasse fermée ou non.

3/ dernier argument opposable ? « Les alvéoles servent à éviter que les cheminées soient saillantes, avec un risque de départ au moindre choc (en cas de chute de l’arme notamment) »

Cet  argument plaiderait en faveur des alvéoles. Il est vrai que les amorces placées sur ces barillets sont légèrement saillantes et qu’en cas de chute, le choc peut porter sur l’arrête de l’amorce. Les craintes concernant cet usage me semblent fondées : supprimer les alvéoles demande donc des précautions. En principe on évite de faire tomber les barillets, car un barillet qui tombe (notamment sur du béton), c’est un barillet endommagé (qui peut avoir une chambre écrasée). Au prix d’un barillet UBERTI, c’est peu recommandé. L’usage du STARR représentent-il un risque  pour les autres tireurs du fait de ses alvéoles supprimées par le fabricant?  Non, mais par contre,  le changement de barillet du STARR  sur le pas de tir peut occasionner une chute de celui-ci . Le STARR dispose d’un levier comme tous les revolvers à PN , mais son système d’ouverture de la carcasse  basculante permet un échange facile du barillet au cours du tir, comme c’est le cas du  Remington 1858. Ceci étant,  le STARR n’ayant pas d’axe qui traverse son barillet, celui-ci tombe facilement si on ouvre la carcasse: il faut donc être très prudent lors du changement de son barillet . En fait  le risque n’est pas tant  celui d’un départ en chaîne,  que celui de faire chuter des barillets sur le pas de tir : un barillet mal stabilisé qui roule et qui tombe ou un barillet qui tombe au moment où il est replacé dans la carcasse. Dans mon  club, ma façon de charger a fait l’objet d’une petite discussion, mais  nous avons convenu de certaines précautions.  Le transport et le stockage des barillets impose des précautions : il doit se faire  dans une boite sécurisée (j’ai une caisse métallique réservée à cet usage, avec de la mousse pour empêcher les chocs).  Je change  les barillets sur la table de tir en en veillant à les poser sur  un support qui les empêche de rouler (un linge)  en raison de la pente.  La sécurité  dans un club est nécessaire, mais pour autant, on doit pouvoir utiliser le changement de barillets  sur le pas de tir ou disposer d’un stand aménagé,  apte au rechargement plus rapide.  Voici une petite collection de barillets tous modifiés (cliquez sur l’image et elle s’agrandit) avec la boîte de transport que j’ai acheté dans une bourse aux armes : c’est  une petite caisse de soin d’urgence de l’armée américaine « first aid, for emergency use only ». P1000289

Sortir de la routine du tir pour   « faire du point »

Le tir en compétition est codifié par des postures de tir et des règles.  Faire du point,  est-ce le seul objectif d’un tireur au revolver à poudre noire ? Les tireurs peuvent avoir envie de  pratiquer d’autres formes de tir, plus instinctifs, moins codifiés.  Il faut donc diversifier les activités en stand et le CAS (cowboy action  shooting) est une de ces activités;  le Bench rest s’inscrit lui aussi dans l’objectif de  faire du point .  Supprimer les alvéoles permet-il de défourailler sans craindre de perdre les amorces ? Les tirs instinctifs, sur des cibles mobiles notamment, sont intéressants et d’autre part,  il existe des compétitions très surprenantes de tir  rapide (fast draw shooting) , mais qu’on ne se leurre pas:  de tels tirs ne seraient pas admis en stand pour des raisons de sécurité et ce  n’est pas à proprement parler du  tir à la poudre noire, car on y utilise  des Colt 1873 S.A.A. et des cartouches métalliques sans balles. Pour en savoir plus, voir le site: http://www.normandy-westerners.net/pages/FAST_DRAW_SHOOTING-944261.html08_Cal_Competing

Les avantages du barillet sans alvéole

Il a une sorte surenchère de précautions chez les poudreux, comme si pour ne pas inquiéter l’Etat, pour  ne pas alourdir les réglementations qui jusqu’à présent les épargnent,  il fallait rassurer,  monter  qu’on est plus blanc que blanc, ce qui est difficile pour qui est dans la poudre noire! Dans les clubs,  il faut prendre des précautions car la population des poudreux n’est pas homogène  et certains tireurs occasionnels, irresponsables, pourraient  exposer les autres tireurs à des risques d’accident graves, sans parler des armes qui  sont parfois imprévisibles (détentes trop sensibles ou mécanismes usés).  Je ne soutiens pas l’idée qu’un stand est à l’abri d’incidents de tir, peu s’en faut.  Il faut une vigilance collective. Cependant, j’essaie de trouver des solutions crédibles qui innovent dans les domaines où le tir à la PN  est  enfermé dans  des procédures fastidieuse de rechargement. Ce supplément de risque (que je reconnais) ne met pas en cause les avantages de l’usage de barillets  sans alvéoles.

  1. L’accès des cheminées est alors plus facile et peut se faire avec les doigts
  2. Cette modification élimine les incidents de tir dus aux amorces bloquées entre les alvéoles et le rempart (partie arrière de la carcasse). Sans parler de celles qui tombent dans le mécanisme et bloquent l’arme au moment de l’armé ?  Une amorce coincée, un barillet qui se bloque, imposent des manipulations souvent délicates,  car pour faire tomber l’amorce éclatée, il faut sortir le barillet et pour cela multiplier des gestes qui, à mon sens, présentent des risques. A mes débuts, il m’est arrivé qu’un revolver bloqué par une amorce « résiste »  et j’ai dû demander de l’aide: nous étions plusieurs à tenter de le sortir de  l’arme. La suppression des alvéoles signifie donc une réduction importante du nombre des amorces bloquées et c’est un gain de sécurité. Le risque de chute qui est l’objet de contestations, trouve une solution simple : un sabot (transportable dans la poche) permet une stabilisation du barillet lors  du rechargement et du sertissage des balles (idem  pour un rechargement avec des cartouches-papier).

barillet décalottéDu coup sur le pas de tir,  la possibilité de placer les amorces sur le barillet sera grandement facilitée car le barillet sorti de l’arme, pourra être stabilisé sur ce support  pour éviter qu’il ne roule. Ce  support  pourra remplacer le chevalet en bois traditionnellement  utilisé  mais trop encombrant.  Certains poudreux sont très attachés à  leur chevalet (support en bois démontable ) et l’ont réalisé avec soin. Dans le tir,  chacun trouve son plaisir selon des choix personnels, ce que je ne conteste pas.  Mais  pour moi, un chargement rapide et sécurisé est nécessaire pour  pouvoir venir tirer quelques barillets en m’épargnant les complications dues au rechargement traditionnel.

J’ai fait réaliser un jeu de sabots pour compléter une presse K&M, un système adapté à tous mes barillets pour faire un chargement à domicile.  Du coup,  je balaye la dernière objection qui m’est faite : le  danger de la chute du barillet en cours de chargement, mais il restera un faible risque qu’on ne saurait supprimer: c’est celui de sortir le barillet pré chargé de sa boîte et de le faire tomber par un geste maladroit sur le pas de tir!! Que faudrait-il encore faire pour rassurer les inquiets?

Le chargement le plus sécurisé (sans parler de l’usage traditionnel du levier de chargement placé sur l’arme) est celui qui se fait intégralement à domicile  – amorces comprises –  et non sur le pas de tir qui présente des conditions de chargement parfois sommaires : tables encombrées, inclinées, bancales ou trop étroites, trop de personnes à proximité, etc. Le chargement des barillets doit se faire dans le calme, avec l’outillage adéquat et dans la concentration. Je suis à peu près certains que dans les stands il y a souvent trop de tireurs présents pour disposer de telles conditions. Bien entendu, cette remarque ne concerne pas le chargement sur  chevalet en bois, qui du point de vue de la sécurité,  est parfait. Mis à part le fait que l’arme est orientée vers le plafond lors du chargement, alors que la réglementation des stands exige que l’arme soit dirigée vers les cibles !

Le transport d’une munition à cartouche métallique n’exige pas qu’on enlève l’amorce de la douille,  ni qu’on vide la douille,  en demandant au tireur de transporter séparément la douille, l’amorce , la poudre et le projectile. Le transport des barillets chargés (mais sans amorce, par précaution est-il légal? Oui. La réglementation prévoit  que la munition soit séparée de l’arme, c’est à dire transportée dans une mallette séparée. En poudre noire, la munition est dans le barillet qui tient lieu de douille. Mais pour être conforme à la loi, il est nécessaire de séparer les barillets de l’arme,  comme un chargeur est séparé  d’un pistolet. On transporte l’arme et les barillets dans des  mallettes séparées  qu’on ouvre sur le pas de tir. C’est une méthode qui est totalement conforme à ce que font les tireurs  utilisant des armes à cartouches métalliques. balance_de_roberval_

D/ une nouvelle conception de l’outillage pour un rechargement rapide

1/ Le chargement soi-disant traditionnel prévu pour les stands, avec le chevalet en bois  ? !  

OLYMPUS DIGITAL CAMERAsupport de chargement en bois 1Depuis l’origine (les Colts) le chargement se fait grâce au « levier de chargement » fixé sur le revolver.  Outil indispensable du tireur :  pas de revolver à PN sans son levier.  A quand remonte les chevalets en bois?  Au risque de commettre une erreur,  je présume, qu’ils sont apparus  avec les stands de tir, car on peut difficilement imaginer que les soldats utilisaient cet accessoire pratique, mais encombrant. Les poudreux qui  tirent de longue date, ont bien sûr un équipement très complet et notamment ce genre de support  vernis,  patiné, en deux mot : très bien fait…  Le support  (chevalet) est destiné à maintenir le revolver debout pour utiliser  le levier placé sur l’arme.  En voici deux destinés au chargement du ROA.    Pour  faire un chargement,  le problème est qu’il  faut faire tourner le barillet  à la main et cela exige des précautions,  car le chien ne doit pas se rabattre (il faut donc  le mettre en demi armé) .  Dans cette position, il n’est pas facile de reculer le chien. Quand une chambre est remplie avec  un entonnoir, on introduit la balle et pour la sertir , on  tourne le barillet afin que que celle-ci vienne sous le refouloir. Puis on descend  le levier  placé comme on le voit sur le second revolver .  Cette opération se fait chambre par chambre en faisant tourner le barillet,  ce qui n’a rien de facile, car l’accès aux chambres est  exigu. C’est vraiment très simple, mais pas très pratique , voire dangereux,  si par idiotie,  on place les amorces avant de sertir !!!   Ensuite il faudra garnir l’arrière du barillet avec mes amorces…  avec un petit outil qui n’est guère pratique:  un vrai chemin de croix ! Il y a pourtant des poudreux qui pratiquent ce chargement (en compétition notamment) et qui pour rien au monde n’en changeraient!  Bref  c’est fastidieux, et si on veut voir cette procédure avec optimisme, on dira que « cela prend du temps »!

Le chargement traditionnel  a cependant connu quelques toutes petites évolution: un remplacement progressif du levier placé sur l’arme au bénéfice de leviers (ou presses)  mobiles, qui sont loin d’être de bonne qualité mais qui permettent de prépaper plusieurs barillets chargés. Ce type de chargement  reste cependant  pratiqué aux USA, car en France on est resté au stade du revolver avec son barillet unique. Autre innovation qui n’est pas des moindres,  le remplacement de la poire à poudre par des dosettes en plastique qu’on prépare à domicile. Ce changement a été accepté, car les poires à poudre  étaient jugées dangereuses dans les stands, ce qui est évident. Mis  à part ces  deux points, rien ne change, car la FFT de tir impose une conformité  des armes et des usages  à ce qu’elles étaient à l’origine. Je n’en parlerai pas, car j’ai peu d’intérêt pour la compétition, trop codifiée à mon goût.

Nous en sommes donc restés au chevalet en bois, quand les américains montent des guidons à fibre optique sur des Hawken version moderne. En France on n’a pas le goût de l’innovation dans le domaine des revolvers à poudre noire : au contraire,  on freine des deux pieds à toute idée de changement dans ce domaine. Aux USA et au Canada  le changement va très vite: ce sont les fusils à chargement par la bouche qui connaissent un développement spectaculaire, avec des munitions à sabot dont la portée et la précision sont impressionnantes.  En réalité la poudre noire est remplacée par des « poudres » modernes qu’on ne trouve pas en France. THOMPSON CENTER est leader dans ce domaine.  Les fusils à poudre noire récents sont équipées  de culasses permettant un chargement par l’arrière du canon , sans oublier les organes de visée et les matériaux (qui sont ceux des armes modernes).  Ces armes sont destinées à la chasse.   C’est une toute autre conception. La situation est simple : le tir n’est autorisé en France que dans des stands (ou chez soi si on dispose d’un stand privé) . La FFT contrôle les stands, développe ses disciplines (qui sont certes variées)  et ses compétitions dans lesquelles l’utilisation des revolvers à PN  est  soumise à des normes précises.  Or l’usage des armes à poudre noire n’appartient pas à la FFT. C’est pourquoi, bien que tirant en stand,  je  me permets  de sortir des standards des compétitions.  Pour apprécier  l’emprise de la FFT sur le tir aux armes anciennes, lire le règlement MLAIC  (site : http://www.fftir.asso.fr), ça donne une idée exacte de la pesanteur des règlements dans les concours de tir. C’est l’esprit « compétition », règlement, contrôles  à la loupe avec jugulaire,  et bien que les épreuves soient variées,  ce genre de  règlement fige toute innovation.

Les défauts des leviers de chargement dont sont équipés les revolvers à PN et les presses bon marché Levier-chargement-refouloir-axe-barillet-Roger-Spencer-Euroarms

L’embarras pour l’utilisateur d’un revolver à PN , c’est que le levier de chargement est source de problèmes: l’axe (de rotation) qui lie le levier  et le refouloir est le plus souvent une vis de faible diamètre,  comparativement au levier et au refouloir, qui, sur les Colts, sont  très robustes. Conséquence: si le levier est indéformable, c’est l’axe du refouloir qui se tord, qui  se dévisse …ou qui casse  .  Comment changer cet axe,  quand il s’agit du Walker UBERTI ou du Walker Army San Marco….  c’est difficile; il faut alors le faire fabriquer.

Sur les principaux revolvers à carcasse fermé (1858, R&S, etc), ces leviers sont solidaires de l’axe du barillet (trop fin) qui est alors susceptible de plier  lors du sertissage;  je précise qu’un ensemble complet (levier de chargement + refouloir) de R&S se vend à 109 euros sur Naturabuy!  Donc techniquement, je considère que les leviers des Colts et des revolvers à PN en général sont fragiles, sauf celui du Ruger Old Army  qui est exceptionnellement bien fait, solide, mais un peu délicat à sortir. Sur un Roger et Spencer, par exemple (voir la photo) , si on a oublié de bloquer l’axe du barillet avec la vis, celui-ci peut sortir au moment du sertissage  et plier au niveau de l’encoche que j’indique sur la photo, ce qui m’est arrivé!  L’axe de barillet est alors  inutilisable. Je considère donc qu’il est préférable de limiter au maximum l’usage du levier.  Partant de cette idée, il faut trouver  une solution de rechange pour le chargement.  Les leviers mobiles sont rudimentaires  dans leur conception et leur fonctionnement et ne s’adaptent pas à  tous les barillets. J’ai donc créé un matériel qui permet de ne pas utiliser le levier de chargement fixé sur l’arme, mais une presse K&M en vue d’un chargement à domicile, tout en conservant la possibilité de faire un chargement moins soigné sur le pas de tir .

levier mobile frankonia2/ L’utilisation des leviers de chargement mobiles

On va sortir le barillet du revolver et faire le chargement  sur un levier mobile, appelé pompeusement « presse de chargement » (Frankonia la qualifie de « presse de précision ») .  Hé bien non, ce n’est pas du tout une presse de précision, c’est  un levier de chargement mobile qui n’est pas vraiment bien adapté à sa fonction. Voici le modèle Franconia présenté comme étant un levier de précision. Comme je le dis dans ma vidéo, c’est véritablement de la daube!

3/ La 3ème solution : le sabot (support) de chargement que j’ai créé

Voici un jeu de sabots destinés  au chargement des principaux revolvers à PN. Ces supports constituent un mode de chargement totalement innovant. Ils permettent de stabiliser les barillets dans les deux positions de chargement:  on peut soit placer les chambres soit les cheminées tournées vers le haut .  Le sabot est destiné à stabiliser  et maintenir le barillet  au cours du chargement et du sertissage (il ne roule pas, donc pas de risque). Son poids lui confère une stabilité lorsqu’on sertit les balles (maillet, poussoir ou autre  outil).

P1000317

Dans l’idéal, le sabot est un complément de la presse K&M, destiné au chargement à domicile (c’est intéressant si on charge plusieurs barillets). Cet outil est prévu pour un usage de l’arme en utilisant plusieurs barillets. Il faut cependant dire que les barillets ne sont pas identiques et selon la qualité de leur fabrication, les résultats seront homogènes ou non! Un revolver bon marché ne garantit pas des barillets rigoureusement semblables, bien qu’aujourd’hui, la fabrication soit plus fiable.  Des  barillets pré chargés, c’est bon pour faire du tir qui n’a pas l’ambition de faire de la haute précision, sinon il est recommandé d’avoir une arme haut de gamme pour laquelle les barillets sont très chers (et pas facile à acheter). Une fois les barillets vides, le tireur peut souhaiter faire un rechargement rapide.  Sur le pas de tir  les sabots sont faciles à utiliser en remplacement  du levier placé sur l’arme.

L’utilisation du sabot la sans presse est facile. On le tient avec la main sur une surface plane. Le barillet tourne librement et très  facilement dans le sabot,  ce qui permet de l’orienter  selon le besoin. Le remplissage des chambres se fera avec des dosettes, on n’a pas vraiment le choix. On fera alors le sertissage avec un poussoir (équivalent d’un refouloir de revolver ou de presse): Pour sertir les balles, j’utilise une clef à douille modifiée.  Je frappe la poignée d’un coup sec. C’est valable avec des balles rondes et c’est nettement mieux que le sertissage au levier sur le revolver.  C’est utile quand on veut faire un rechargement complémentaire sur le stand. Pas d’encombrement.  Mais il faut partir au stand avec la camionnette pour avoir  la semoule, les dosettes de poudre, etc. Où alors

sabot PSRauben Voici des photos qui  montrent deux barillets d’armes différentes avec des sabots différents, mais tous les barillets ont été modifiés de telle sorte que les cheminées  soient dégagées et les sabots sont prévus pour tenir des barillets sans alvéoles (ou du moins avec des alvéoles ouvertes). On a gardé une partie des alvéoles pour conserver  un peu de l’aspect d’origine des armes et pour la solidité. Les barillets ne portent jamais sur leur crémaillère. Aucun risque d’écrasement de celles-ci.   P1000313P1000316 A ce stade, nous avons résolu la question du chargement rapide sur le pas de tir :  le barillet est placé dans son support, chambres vers le haut. Les cartouches sont  introduites et les balles sont serties avec un refouloir  mobile adapté (une clé à douille emmanchée de 7,  dont l’embout à été fraisé à 11mm, fraise sphérique sur perceuse).  Le sertissage se fait à la main (en évitant le maillet) comme on pousse une balle dans le canon d’un pistolet à chargement par la bouche. Puis les entrée de chambres du  barillet sont graissé et celui-ci est retourné  et remis dans son support (comme ci-dessus);   cette fois-ci les cheminées sont en haut. On place les amorces à la main, après les avoir pincées et on souffle pour chasser les parcelles de poudre noire.  Le barillet est près pour le tir. Le temps de chargement est bien inférieur au chargement avec le levier sur l’arme;  les gestes et  le matériel sont plus simples.  Un support de chargement tient dans la main. voici le plus gros des supports, celui du Walker, toute marque confondues. P1000321

Un sabot PSR en fonction de ses dimensions, est prévu pour correspondre à un ou plusieurs modèles de barillets:  il n’est pas universel. Pour un tireur qui dispose de nombreux modèles de revolvers (Rem. 1858, Colt 1860, 1851, Walker, etc),  il lui faut plusieurs sabots,  sachant que certains sabots sont parfois utilisables pour 2 ou 3 modèles de revolvers courants  (dont les diamètres sont aux mêmes dimensions).  Il faut compter environ 40 euros pour un sabot. La gamme comporte 6 sabots.  deux critères interviennent pour la réalisation du sabot:

  1. le diamètre du barillet (celui de l’axe qui le traverse n’intervient pas)
  2. le diamètre externe du rochet

barillet PSR3

Lors de l’ouverture des alvéoles (ça se fait en atelier de mécanique de précision), les aiguilles de sécurité (en rouge sur le schéma) sont supprimées. L’alvéole ne disparaît pas complètement : il en reste une partie, mais cette ouverture va permettre aux amorces qui ne tiennent plus sur les cheminées après la percussion, de tomber au sol sans se coincer entre le barillet et le rempart. C’est la fin des emmerdements!

 

E/ Projet de création d’une presse à crémaillère,  pour un sertissage à domicile, en remplacement des leviers  de chargement

Ces supports doivent compléter une presse vendue dans le commerce, mais modifiée pour s’adapter au sertissages des balles de revolver à PN.  Le but est d’obtenir un sertissage qui ne sera pas « merdique », comme c’est le cas des leviers de chargement mobiles (type PIETTA) dont le refouloir n’est jamais à la verticale de la chambre.  Les leviers à bas prix sont conçus sur le principe du poussoir à bouchon,  car le refouloir est fixé par un axe A sur une barre qui descend en tournant autour d’un point fixe B .  Le refouloir (au point A) ne travaille jamais à la verticale en suivant une trajectoire linéaire : il descend en suivant  un arc de cercle. Ce qui veut dire que la poussée sur la balle est fréquemment oblique.

levier de chargement mobilleCe levier de chargement est vraiment basique et présente des inconvénients évidents; le barillet ayanrt une position fixe (il est maintenu par un axe, on ne peut pas placer les chambres à la verticale du refouloir (en rose). La poussée exercé par le refouloir sur la balle est donc plus ou moins oblique,  ce qui est tout à fait dommageable s’il s’agit d’ogives. Bien entendu le barillet tourne à la main autour de cet axe, mais chaque revolver a un barillet avec un diamètre différent.  

Nous allons remplacer ce matériel par une presse Bench Rest K&M qui garantit une poussée verticale très facilement contrôlable.  Sur cette presse l’axe vertical sur lequel est vissé le refouloir, est mobile. Mais le boitier contenant le mécanisme sur une potence est réglable en hauteur (par deux vis). Voici in schéma (stylisé) de la presse K&M

Capture

Il ne reste plus qu’à conjuguer une presse  K&M avec un sabot (support de barillet) de ma fabrication : quel en est le but ?

  1. Pouvoir sertir la balle avec une pression descendante verticale et progressive du refouloir et de l’axe du levier de chargement mobile: de sorte que cette pression s’exerce impérativement dans l’axe  de la chambre pour ne pas déformer les balles ni les incliner au moment du sertissage
  2. Avoir un barillet stabilisé par le sabot, de sorte que la pression s’exerce sur la balle et sur le barillet sans porter également sur la crémaillère (la rosette) qui est à sa base du barillet,  évitant ainsi de la détériorer.  Ce sabot est strictement prévu pour des barillets qui ont été modifié (les alvéoles  ne sont pas totalement supprimées, mais elles sont totalement ouvertes.
  3. Pouvoir placer le barillet sous le refouloir  et le positionner de telle sorte que l’axe du refouloir soit au centre de la balle. il est prévu de faire un guidage, mais ce guidage est d’une grande complexité; 4/ pouvoir tourner le barillet facilement pour changer de chambre après chaque sertissage.  Ce qui compte c’est de pouvoir conserver le réglage de la 1ère chambre  lors du changement de chambre (par rotation):  le positionnement doit rester stable et chaque chambre doit pouvoir se replacer facilement; 5/ conserver un sertissage chambre par chambre (et non un sertissage simultané des 6 chambres), ceci afin d’avoir le meilleur sertissage possible, avec mesure de la pression exercée si nécessaire pour le rendre constant . Tel est l’enjeu de notre recherche qui est maintenant aboutie.

La presse K&M modifiée,  très souple, adaptable à tout type de barillet,  avec un support  de chargement

sabot de chargement eb coupeLa presse que je propose est en vente sur le site américain K&M (K&M « Arbor press ») qui peut l’expédier en France, car ce n’est pas un matériel d’armement à proprement parler: http://abfirearms.com/ C’est un produit qu’on trouve sur une multitude de site de vente aux USA sous l’appellation « K&M arbor press ». Cette presse a été modifiée dans un atelier de mécanique de précision pour assurer un sertissage avec des refouloirs prévus pour deux types de balles à poudre noire : des balles rondes et ogivales, cal .44. On pourrait prévoir et fabriquer  des refouloirs adaptés à d’autres types de balles, et pourquoi pas à d’autres calibres,  qui seront également vissés sur l’axe de la presse.

Le sabot de chargement qui est une fabrication que j’ai mise au point (voir le croquis ci-contre) En principe, il a un double usage:

  1. couplé avec la presse pour un chargement de plusieurs barillets avant d’aller au stand de tir
  2. autonome pour un chargement dans le stand de tir, mais sans presse. On peut cependant emmener la presse au stand, mais je n’en vois pas l’intérêt. C’est un sabot que l’on peut garder sur soi dans une poche, très maniable. Une vidéo  qu’on trouvera dans l’article 9 de mon blog montre l’excellence de son fonctionnement.

Peut-on concevoir un sabot qui permettrait le chargement de barillets non modifiés (avec leurs alvéoles) ?

C’est évidemment possible, chacun peut faire fabriquer un sabot en fonction des dimensions de son barillet avec un jeu de 1/10ème  pour permettre la rotation du barillet sans frottement  dans le sabot, mais les aiguilles de sécurité qui sont à l’arrière du barillet viendront alors en appui sur le fond du sabot et vont le marquer, sous la pression. Ce n’est absolument pas recommandé: il faut une base plate. Il suffira alors de mettre une rondelle en nylon de 2/10 pour relever le barillet, mais du coup le rochet ne descendra plus autant dans le trou qui est au fond du sabot. C’est moins bien. la solution, c’est de limer les aiguilles de sécurité! Alors là certains vont crier au scandale. Pour ma part, je ne me promène pas avec mes flingues dans des étuis à la ceinture et je ne monte pas à cheval, donc je n’utilise pas la position de sécurité du revolver: quand je place mes barillets,  c’est pour tirer.

je flingue

Je suis très clair: que les « ceusses » qui tirent avec des barillets non modifiés -tels qu’ils sont vendus – parce qu’ils ne veulent pas faire de frais, parce qu’ils ont la trouille, parce qu’ils veulent garder leur arme intacte, sans la modifier, ou parce qu’ils veulent tirer comme de vrais-faux cowboy, ou encore parce qu’ils font de la compète, que ceux là continuent à charger leur barillet avec le levier placé sous le canon du revolver et qu’ils se promènent avec leur chevalet en bois, qui n’est certainement pas un instrument de cow-boy… et pourquoi pas s’acheter une camionnette pour aller au stand et trimbaler son matos… nul n’est parfait et pour certains le plaisir est parfois dans le rituel de chargement: c’est alors comme en amour, plus c’est laborieux,  meilleur c’est et quand le coup part enfin, c’est l’extase! Pour ceux qui aiment les brèves de poudreux, en voici une: « le monde est partagé en deux catégories:  il y a ceux qui chargent et ceux qui déchargent »…

Le chargement avec la presse K&M

Le barillet placé dans le sabot de chargement est garni successivement avec la PN et la semoule,  en utilisant les doseuses Lee. C’est un choix de ma part. De cette façon, il n’y a pas de blocage du barillet (incident courant avec un levier sur le flingue),  pas d’erreurs de chargement, car on contrôle visuellement  les chambres! On utilise ensuite la presse pour sertir les balles. Le barillet est mis dans le sabot et on place les balles à l’entrée des chambres.  La mise en place du sabot se fait par tâtonnement, mais très rapidement et facilement : il faut régler le positionnement du sabot à l’œil : on descend le refouloir  au contact de la 1ère balle et on vérifie qu’il est  parfaitement centré  sur celle-ci. Bien entendu le refouloir est plus étroit que la chambre.  Une fois la 1ère chambre placée dans l’axe du refouloir,  le barillet va pouvoir tourner à la main dans le sabot et les autres chambres viendront également dans l’axe du refouloir, il suffira alors d’agir sur le levier de la presse. Le sertissage complet d’un barillet se fera très vite et sans manipulations complexes: on tourne, on presse, on tourne, etc: c’est vite fait.

Le sabot n’est pas fixé:  il reste mobile et on peut rectifier sa position: pas de vissage, pas de calage, ça ne bouge pas lors du sertissage!  L’intérêt du sabot, c’est sa maniabilité: il stabilise le barillet et,  dernière étape, on peut même retourner le barillet dans le sabot pour mettre en place les amorces, car  très souvent il est difficile de les placer sur les cheminées quand le barillet est à sa place dans le revolver. Ce qui impose des outils (souvent merdiques) pour le chargement des amorces. Ces petits outils (des sortes de réglettes avec un poussoir) font le bonheur des armuriers, mais pas celui des tireurs. On passe plus de temps à remplir la réglette qu’à placer les amorces!

En retournant le barillet dans le sabot, cette dernière étape se fait « les doigts dans le nez »! Certains diront que la mise en place des amorces doit impérativement se faire au stand, barillet sur le revolver. Question de sécurité. Ouai!  D’autre part transporter un barillet chargé, avec les amorces en place, demande des précautions importantes (boite sécurisée) : je déconseille totalement.   D’autre part les barillets chargés (avec amorces) ne doivent jamais être placés sur un plan de travail, car ils roulent et s’ils tombent, le coup peut partir. Sur le pas de tir, le barillet une fois les amorces en place dans le sabot, peut encore tomber au moment où on le sort du sabot pour le placer sur le revolver. Une mauvaise prise en main et c’est la chute. C’est un moment à risque, donc toutes les précautions doivent être prises.

On peut voir  sur la vidéo comment la presse K&M fonctionne (car il s’agit bien d’une presse et non d’un levier): elle procède « en douceur » à un sertissage des balles soigné et facile,  sans les abimer (le refouloir acheté en armurerie doit être retravaillé), sans comprimer excessivement la poudre, sans écraser la crémaillère du barillet car le rochet ne porte pas sur le sabot: il est en suspendu dans le trou central. Une erreur dans les vidéos, il s’agit d’une presse K&M » et non « Bench rest ». Le sertissage vertical se fait dans l’axe de la chambre, progressif (par le bras de levier et la crémaillère), c’est à dire sans accoup, sans choc (on peut adjoindre à la presse un accessoire prévu par K&M pour mesurer la pression). On obtient alors un chargement fiable, précis et régulier.   On est sorti du « bricolage artisanal et traditionnel » et on travaille alors avec un objectif de qualité et de fiabilité, tout rendant le travail plus confortable, à l’instar du chargement  avec  des cartouches métalliques.   C’est incontestablement un pas en avant.  Mais pour la précision, il faut  aussi veiller à la fabrication de balles très régulières en terme de poids, c’est une autre dimension de l’amélioration » du chargement.

La presse  est donc prévue pour  compléter  les sabots de chargements. Ils constituent un ensemble  (le choix du sabot se fait selon le revolver utilisé) qui permet au tireur de préparer des barillets à domicile pour obtenir une précision maximale « dans  l’ordre du possible », c’est à dire selon les qualités propres au revolver utilisé.  Ces sabots et cette presse garantissent un chargement de tout type de barillet modifié, utilisé sur un revolver à PN.

 

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Pour tout renseignement sur ce matériel,  je suis à la disposition des tireurs qui,  après avoir vu la vidéo,  seront,  j’en suis certain, convaincus de ses qualités adaptées à leurs besoins. Si vous en doutez, il vous reste à  ramer avec les leviers de chargement traditionnels et  les leviers mobiles.

Voici quelques indications sur la modification de la presse K&M : l’axe d’origine n’a pas été raccourci: il dépasse de 0,5cm sous le boitier bleu qui contient la crémaillère. Il a été simplement percé et taraudé par un professionnel (filetage extérieur du pas de vis à 8,3mm environ) pour pouvoir visser le refouloir qui,  par contre, provient d’un Colt Walker Uberti, raccourci et modifié. Il a une longueur de filetage de presse bench rest11,85mm.  Il prolonge donc l’axe  de la presse de 3cm et il est interchangeable : on peut le tourner avec une clef plate pour le bloquer.  J’ai fait 2 modèles de refouloirs, l’un avec une forme en creux sphérique et l’autre ogivale. L’axe monte et descend de 3cm grâce au levier, ce qui est largement suffisant pour enfoncer tout type de balle et garder  de la marge pour compresser. Le bloc bleu (mécanisme de la press) est lui-même réglable en hauteur grâce aux vis de fixation qui sont aussi des vis de réglage (les vis noires derrière la colonne montante) .

Voici également une photo en grande taille de cette presse.  Il faut savoir que son intérêt découle de l’utilisation du sabot prévu pour permettre une rotation du barillet  très facile, sans avoir à déplacer le socle (une fois qu’il est en place). J’ai fait fabriquer  5 modèles de sabots qui couvrent tous les types courants de revolvers . Enfin le sabot garde le barillet vertical et stable, pour que le refouloir et la chambre soient alignés.  C’est un sertissage chambre par chambre, qui de mon point de vue, est préférable à un sertissage des 6 chambres à la fois, bien que la presse de M. Lamoureux présente d’indéniables qualités. Mais  sur le principe, son sertissage groupé ne tient pas compte des erreurs de chargement (ça arrive) qu’il faut pouvoir contrôler au moment du sertissage.  C’est un principe de sécurité. Se priver de ce contrôle est un risque qui peut avoir des conséquences.  Par exemple, une balle trop étroite peut échapper à la vigilance et sortir de la chambre pendant le tir, ce qui va occasionner un blocage du barillet sur un 1858.  Pour toutes ces raisons je considère  que le sertissage doit se faire chambre par chambre et que vouloir « industrialiser » le sertissage des balles d’un revolver à PN est une erreur . Gagner du temps, réduire l’effort, épargner le matériel, standardiser  et fiabiliser OUI,  mais industrialiser  sans précaution, NON!

 

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Un support de barillet fabriqué par  François Melle

K&M arbor press,Un des lecteurs du blog, François MELLE, s’est inspiré de ma technique qui conjugue une presse K&M et un sabot.  Le modèle de presse que je présente n’est plus fabriqué. Il a donc acheté aux USA une presse K&M d’un modèle récent, mais qui ne présente aucune différence majeure . Voici ce qu’il en  dit :

« L’idée d’utiliser une petite presse transportable sur le pas de tir m’a séduit mais, malheureusement, la K&M n’était plus disponible chez ESP, qui paraît en être l’unique distributeur en France. J’ai donc commandé directement chez K&M aux USA et l’outil m’a été livré en une dizaine de jours. Coût : 115 $ + 66 $ ( !) de frais d’envoi + 40 € de frais de douane et TVA. »

Pour ceux qui cherchent ce modèle (K&M arbor press, avec ou sans appareil pour mesurer la pression) je rappelle qu’il demande une petite adaptation (atelier de mécanique de précision) pour  l’équiper des refouloirs . L’adresse est par exemple celle-ci:

Pour le sabot M. Melle a récupéré  un cylindre (1) (point de départ de son innovation) qui est une cartouche de flashball en alu dont le diamètre intérieur dépassait légèrement le barillet avec lequel il travaillait.  Il a raccourci le cylindre et l’a fixé sur un socle qu’il a fabriqué (2) .  Au fond du cylindre récupéré, on voit  un trou cylindrique  (voir la photo)  dans lequel il place la base de l’axe qu’il a fait fabriquer et dont il a élargi la base au diamètre du trou.  Une vis traverse le socle (2)  et vient ensuite se visser dans cette base de  l’axe (3),  Faute d’un croquis j’avais eu du mal à comprendre comment fonctionnait l’appui du barillet: la couronne autour du rochet vient sur le cercle jaune .

sabot melle et axe2

 

épaulement ALe diamètre de l’axe varie selon le barillet concerné : trois axes ont été fabriqués. Le barillet  descend dans le cylindre creux (1) de diamètre X’ légèrement supérieur et vient se poser en A sur un petit « cylindre » de diamètre X » (sur le rebord en jaune), de telle sorte que le rochet entre dans ce trou, sans toucher la base de l’axe. Parallèlement le barillet est centré par l’axe qui fait corps avec le socle grâce à la vis. Voici ce qu’il en dit:

le barillet flotte « A l’intérieur (dans le fond), ce cylindre présente un appui sur lequel un barillet de Colt 1860 peut venir reposer tout en laissant en l’air son rochet qui ne risque pas d’être abîmé, ou d’abîmer ce qui est en dessous. »

Une fois la vis serrée, les 3 pièces forment un ensemble rigide. Le cylindre de flashball présente un fond intéressant qui permet de stabiliser parfaitement l’axe dans ce trou cylindrique et d’utiliser le rebord du petit cylindre pour surélever le barillet.

« Le changement d’axe est très rapide, juste une vis à démonter et à resserrer, et le barillet est maintenu à la fois par la cartouche de FlashBall et par l’axe qui la traverse. Il tourne dans et sur son support avec une telle douceur qu’on le croirait monté sur roulement ! Sur la presse elle-même, je me suis contenté d’aléser à 4 mm l’orifice de 3,5 mm existant à la base du ‘’piston’’ et d’y enfoncer à frottement doux un poussoir sécurisé par une goutte de Loctite. »

Différence entre le sabot PSR et ce support de barillet 

presse pietta

Le principe de l’axe pour tenir le barillet est connu.  Il a été  largement utilisé dans les presses à levier mobile type Pietta qui sont des outils bon marché et basiques. L’axe est alors vissé dans le socle de la presse (une plaque rectangulaire): ce qui n’est pas le cas du support de M. Melle . Cet axe suffit à stabiliser le barillet en position verticale, surtout si la pression du refouloir s’exerce de façon parfaitement verticale, ce qui n’est pas le cas sur les leviers Pietta et Consort.

Dans ces conditions, pourquoi conserver ce cylindre creux autour du barillet qui ne joue aucun rôle?  Il suffit de visser un axe dans un socle mobile . Autrement dit M. Melle n’avait pas besoin de cette cartouche, il lui suffisait de faire un socle plus épais, avec un filetage (c’est plus délicat pour le bricoleur)  qui le traverse. Ce qu’il faut retenir de son système, c’est la mobilité de ce support et un jeu d’axes de diamètre variable, deux conditions incontournables pour pouvoir travailler avec différents types de barillets,  Quand à l’appui du barillet sur ce cylindre intérieur, je ne sais pas quels types de barillets sont compatibles avec lui, car je n’ai pas les dimensions de son système. Où tombent les aiguilles? Il faut que l’appui se fasse entre le rochet et les aiguilles. A voir sur place…

Cette adaptation d’une cartouche de flashball est donc une variante du socle Pietta, mais mobile (puisque le support n’est pas fixé sur la presse).  Conséquence de cette mobilité, on peut travailler avec différentes largeurs de barillets et faire varier le diamètre de l’axe en fonction du modèle de barillet. Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, faire un simple filetage dans le socle de la presse (à un emplacement calculé en fonction du diamètre du barillet) interdirait d’utiliser d’autres modèles de barillets, ayant des diamètres différents. Qu’il s’agissse du sabot PSR mobile ou d’un support mobile de l’axe, ils permettent de régler (à l’œil) la position du barillet pour que le refouloir tombe exactement au centre de la chambre.

Cette solution évite d’avoir plusieurs sabots destinés à tenir différents types de barillets dont les dimensions varient: il suffit en principe d’avoir un support mobile et un jeu d’axes. Mais l’usage du tournevis n’est pas convaincant, sauf pour un tireur qui ne change d’axe que très occasionnellement et qui ne vient au stand qu’avec un seul revolver. Il pourrait alors faire le changement d’axe chez lui  Cette variante n’est cependant pas faite pour un transport dans la poche!

A partir du travail de M. Melle, il m’est venu à l’idée de faire un sabot de conception différente, qui serait « universel ». A suivre.

 

 

 

 

 

 

7 – Les pistolets et carabines monocoup à poudre noire (à percussion), la visée et l’utilisation du dioptre


Lire l’introduction (en haut de la page) pour connaître les différents articles du blog et consulter la liste des articles  .

Depuis peu, je suis passé du revolver à poudre noire au fusil à chargement par la bouche. Loin de moi, l’idée de renoncer aux revolvers, mais j’avais déjà un faible pour les pistolets monocoup: mon Patriot (marque MENDI) est certes « une daube »,  selon un  armurier qui fait dans l’arme de compèt’ et qui me proposait un Lepage avec les qualités connue et reconnue de cette arme, mais ma daube est très sympathique et me plaît.  Avec ce genre de « pétoire » qui a 25m  place les balles dans le visuel, je prends du plaisir sans tomber dans la « 10 mania » qui guette le tireur,  après quelques années passées au stand. J’ai traversé un bastaing de 7cm les « doigts dans le nez » (un essai avec 2g de PS2 et une ogive de 454, pas de calepin, mais une cartouche-papier de ma fabrication avec un enrobage de mélange cire/graisse). Pour ne pas tomber dans l’obsession du 10, je change fréquemment d’arme, ayant maintenant une collection variée. Il m’arrive cependant de sentir le   désir de mettre les balles dans le visuel au 50m.

Attiré par la précision des « muzzleloading rifles » et leur mode de chargement original (ceci en général), je convoitais donc un de ces fusils qu’on appelle « plain rifles« , des armes dans la tradition Old West.  Mon attirance me portait  plus particulièrement vers certains modèles avec amorces et non avec silex, quoique ce genre de  fusil à percussion ne me déplaît pas, notamment la version moderne du firestorm rifle de chez THOMPSON CENTER qui décoiffe. Le Hawken traditionnel  a une esthétique parfaite. Certes,  il n’aura pas la précision d’un Tryon, ou d’un Underhammer Vetterli qui, même fabriqué  chez Ardesa,  vaut dans les 1600 euros, tandis qu’en Allemagne  on trouve un Underhammer Billinghurst (Vetterli) à 2600 euros, ou enfin un Bristlen A Morges Deluxe, vendu à 2400 euros,… des armes à poudre noire d’une précision indiscutable, mais dont l’esthétique tarabiscotée n’est pas recommandée pour la chasse. La conception du Bristlen, une fois qu’on enlève la « garniture » (qui n’est pas sans rappeler « les architectures de GAUDI »),  est la même que celle du Hawken. Le galbé de la crosse du Bristlen est assez joli, mais ses volutes trop ouvragées de ses ferrailles sont plus ornementales que fonctionnelles. Il manque quand même à cette arme une pièce en métal en début de crosse, sous le canon, pour protéger l’orifice où l’on introduit la baguette de chargement:  un défaut de conception, mais qui est d’époque.  Quant à la poignée placée sous le fût et destinée à assurer la stabilité du tir, c’est un peu extravagant! Une canne pirsch me paraît plus fonctionnelle.  Ce qui fait la différence de prix, c’est la qualité de la fabrication (c’est du pedersoli) et le côté un peu « pédant » de l’arme.

Voici l’adresse d’un site qui vous en dira plus sur les fusil à PN!

http://www.armes-a-feu.fr/anciensfusils.htm

Bristlen a morges pedersoli

Voici maintent une copie du Hawken, dont la sobriété, tranche avec le modèle précédent…  peut-être un peu trop sobre !

hawken traditionnel

Pour vous mettre en bouche (à feu) voici une vidéo qui  montre le chargement du fusil avec un défaut important : le jeune tireur qui a « le coup de main », n’utilise pas l’entonnoir long qui permet à la poudre de descendre au fond du canon, sans coller aux parois  (toujours un peu sales car malgré le calepin) .  Dans la seconde vidéo, le tireur très à l’aise lui aussi, procède avec beaucoup plus de rigueur, sans lésiner sur la poudre (70 grains, soit plus de 4g de poudre noire! De l’explosif à l’état pur, avec des précautions à prendre!  Une remarque, le fait de tasser la poudre comme il le fait, n’est cependant pas recommandé (la poudre ne doit pas être excessivement comprimée) ! voici donc un tireur qui prend le temps de tirer et qui dit lui-même qu’il  lui faut 2mn 58 pour procéder au rechargement entre deux tirs . Voici donc 2 vidéos qui introduisent le sujet, et qui conduisent à la question sensible du rechargement de ces armes, tout à fait à contre courant des armes modernes car celles-ci ont comme objectif de réduire à presque « zéro » le temps de rechargement.  Nous allons essayer de trouver un mode d’utilisation de l’arme qui tout en gardant le charme du « temps perdu », permet d’éviter le côté trop répétitif  du chargement traditionnel.

Bon allez entrons dans l’univers du Hawken fabriqué par THOMPSON CENTER, « un des meilleurs fabricants de Hawken » actuellement.  Le rêve !

L’achat de mon hawken lors d’une bourse aux armes

Je précise qu’en France,  on ne trouve des Hawken Woodsman chez PEDERSOLI  mais à prix très élévé et a contrario, des Hawken ARDESA en vente dans beaucoup d’armunerie en ligne  et  dont la finition est tout à fait basique! Je précise pour ceux qui ont encore des illusions, que certaines qualités d’armes à PN vendues à bas pris peuvent être « dangereuses ». Les THOMPSON CENTER qui sont précis et fiables et les plus côtés aux USA,  ne se vendent plus chez MIDWAY FRANCE  (ils étaient vendus à plus de 1300 euros) car l’importateur annonce qu’il n’est plus approvisionné. LYMAN (dont les canons sont fabriqués chez Investarm) produit le Great plains rifle et le Trade plains rifle, très proche du Hawken , mais  sans le « patch box » , ce que je reproche également au Hawken de chez PEDERSOLI dont hélas, le fusil hawken présente  des ornements en acier bleui au lieu du laiton. ). Investarm produit une belle arme avec un bon niveau de qualité et de performance. Les 3 pièces en laiton donnent à ses  Hawken un cachet indéniable. On peut les trouver en France, bien que la vente se fasse essentiellement au USA,  avec, ce qui est indispensable,  la double détente Stetcher.  Mais souvent, le nombre des rayures du canon est faible (8 et non 12) pour les modèles courants.  Lavaux en vend un à 12 rayures en calibre 50,  avec pas de rayures de 48″ recommandé,  mais les ornements sont en « ferraille », ce qui  donne au prix de vente de leur fusil un caractère très surestimé (plus de 500 euros).

Les achats sur Naturabuy me semblant des achats à risque (beaucoup d’armes bonnes pour la casse y sont vendues pour des armes en bon état),  lors d’une bourse à Sedan, je succombais à la tentation d’un Hawken Woodman cal .45, de marque Investarm, avec un canon à 12 rainures (au lieu de 8), doté d’un stretcher ! Prix raisnnnable comparativement à ce qui se vend sur naturabuy!  Je redoutais un peu l’encombrement d’un canon long et de son poids, mais ce Hawken légendaire me semblait être une arme équilibrée et maniable, avec un canon de 28″.  Une arme qui n’est pas une Rolls,  dans la catégorie des fusils à poudre noire:  elle n’est destinée ni à la compétition ni à l’exposition, mais elle a une bonne réputation et un charme certain. L’arme dispose de pièces en laiton et notamment de cette boîte incrustée dans la crosse (le patchbox) très élégante et qui personnalise le fusil. Uberti, Pedersoli, ou Lyman fabriquent  le Hawken en  calibre 50 ou 54 mais leurs fusils me semblent trop sobres. En poudre noire la base de la crosse doit être renforcée et une crosse sans sabot en laiton, c’est une arme à PN mal équipée,  exposée à des dégâts.

Ce n’est qu’un mois après l’achat, que j’ai retrouvé par hasard sur le site Repliques Old WEst les étapes de la transformation de ce Hawken par son ancien propriétaire: un article instructif pour ceux qui s’intéressent au Hawken Woodsman et à la problématique du fameux « ressort à boudin » qui a fait couler plus d’encre « sous les ponts » que la Joconde … (une métaphore osée, digne de Frédéric Dard)

http://repliquesoldwest.superforum.fr/t962-changement-de-la-platine-sur-une-hawken-investarm

C’est ainsi que j’appris d’où provenaient les accessoires de visée qui équipaient l’arme ainsi que la platine dont l’aspect un peu rustique m’étonnait: rien à voir avec les platines gravées et japées aux volutes prétentieuses. Si le changement de platine (avec le remplacement du fameux ressort à boudin) était une excellente idée,  le dioptre que l’ancien possesseur de l’arme  avait monté lui-même,  est cependant un véritable sabotage ; une réparation est à faire, estimée à 100 euros chez un armurier! Le canon avait quelques traces de corrosion, depuis le départ de ce frère d’arme pour le Walhalla des poudreux;   elles ont disparu en le débronzant et en le polissant. Aussi me suis-je empressé de procéder à une remise en valeur de toute l’arme, car la couleur  du vernis était nettement plus jaune que le laisse penser de nombreuses photos du fusil que notre ami avait publiées: le voici sans le dioptre, avec les initiales de son ancien propriétaire, gravées  sur la boîte, accompagné de mon Patriot (marque MENDI), avec un canon bleuit…

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Poncée et reteintée en chêne moyen, avec une teinture au solvant,  puis huilée, la crosse a pris une patine superbe,  auquel le canon poli ajoute une élégance incontestable. Ayant l’avantage d’être doté d’un canon à 12 rainures et d’être équipé d’un dioptre, avec guidon Lyman, tous deux achetés chez Track of the Wolf (d’après l’article sur le site), ce fusil à poudre noire (avec amorce) répondait à mon désir de tenter le tir au 50m dans la tradition Old West, mais en utilisant la balle ronde calpinée du fait de son pas lent.

Si commence le tir avec des armes longues (à percussion), c’est parce que le tireur au revolver à poudre noire est nécessairement tenté de franchir le pas dans cette direction. Le désir de faire du tir à longue distance impose de s’intéresser aux performances des armes et aux dispositifs de visée spécifiques aux armes longues à PN . La visée donne une nouvelle dimension à la fois intéressante et originale au tir, qui n’a cependant rien à voir avec le tir pratiqué avec une lunette (ou un point rouge).  Le travail de l’oeil reste primordial.

Passons de la partie sentimentale et commémorative à la partie technique 

L’utilisation d’un « muzzle loading percussion rifle » n’est pas comparable à l’usage d’un revolver à poudre noire :  c’est un autre univers qui commence et dans lequel je m’aventure avec la même tentation du mélange entre passé et modernité. Ces armes ne vieillissent pas,  tout simplement parce qu’elles conduisent à la performance et disposent d’un équipement qui a traversé le temps sans décevoir les tireurs: le dioptre est un instrument rétro, magique et mystérieux à la fois,  toujours pratiqué et dont j’ignorais tout. Pour les tireurs avertis, c’est l’instrument incontournable du tir de précision. Alors avançons donc dans cette voie !

Hawken 94jdj62697Je lis sur les forums quelques avis sur les armes à poudre noire en général :  « La technique de chargement est longue, complexe et délicate. Suivant le type d’arme utilisé, un chargement est une véritable cuisine si l’on veux arriver à aligner des points lors d’une épreuve de tir. Sans oublier la vaisselle obligatoire aprés chaques scéance de tir (pas juste un coup d’écouvillon dans le canon): démontage de l’arme puis nettoyage-lessivage integral ; généralement, aiment la poudre noire ceux qui aiment les antiquités, les machines à vapeur, les véhicules d’avant guerre, bref les trucs qui obligent à mettre les mains dans le cambouis et qui marche bizarre… » – Boff, je ne suis pas un fanatique du cambouis et de la graisse !  « Ces armes sont extrêment longues à recharger; personne n’imaginerait pouvoir s’en servir pour autre chose que décorer… «  – Ah bon!  » « Permettre l’usage d’une vrai arme,  plus dangeureuse que les autres,  sans réglementation est assez …  stupide! ça entraîne forcément des accidents!  Mais bon, pensons aux jeunes ou aux vieux qui veulent uniquement faire de la collection ».

Ces discours sur la sécurité ont de quoi nous « gonfler »!  Il n’est pas un  seul endroit où se réfugier pour échapper aux partisans du tout état et de ses mesures sécuritaire,  des frileux et des étatistes qui infiltrent  même le monde des tireurs. Oui la poudre noire est explosive, oui les armes devraient ne pas être dangereuses, ni même tirer ! Le mieux seraient que toutes soient neutralisées! Oui, il n’y a qu’au cimetière qu’on ne risque plus rien!

Un conseil, si vous partez  avec cet « équipement  » au stand, vos femmes vont  devoir vous amener des oranges quand vous serez en garde à vue, car depuis la révolution française, le citoyen  n’a le droit de transporter que sa carte d’identité,  sa carte bancaire et sa carte de sécu:  un simple canif peut vous valoir les pires emmerdements!  Quant à la marseillaise, « aux armes citoyens », c’est juste pour mettre de l’ambiance sur les stades de foot !  Il faut désormais chanter « aux urnes citoyens…  » pour montrer que  vous avez compris ce qu’est la « vraie citoyenneté », version 2013 ! 

1ère précaution :  le danger de la manipulation de la poudre noire en vrac

Le risque le plus important avec les armes à poudre noire découle prioritairement de la manipulation de la poudre elle-même; celle-ci étant un explosif qui n’est pas protégé dans une enceinte hermétique (la cartouche métallique)  comme c’est le cas des munitions modernes,  le risque d’embrasement de la poudre existe et fait planer une menace pour l’utilisateur maladroit (fumeurs et bricoleurs imprudents s’abstenir) .  La préparation des balles et le stockage de la poudre doivent se faire à l’abri de toute flamme. Pour cette raison l’utilisation des poires à poudre ou cornes à poudre (les contenants traditionnels de la poudre noire en vrac)  est progressivement bannie pour imposer l’utilisation de doses de poudre ensachées individuellement (dans des dosettes en plastique) . Ces dernières, vendues en armurerie sont très chères, mais les  éprouvettes de pharmacie moins chères sont recommandées: on trouve également des éprouvettes en plastiques à usage des vétérinaires qui sont bon marché.

Seconde précaution: un nettoyage rigoureux en cours de tir et après le tir

Il ne faut pas perdre de vue que la poudre noire encrasse beaucoup  le canon  et l’encrassement altère la précision. Les groupemnts se dispersent.  Deux méthodes sont pratiquées : l’utilisation de calepins (patchs) est courante et devrait permettre de faire « 13 » tirs sans avoir à faire un nettoyage au tire chiffon.  L’autre méthode consiste  précisément à passer le tire-chiffon dans le canon après chaque tir, ce qui est facile (il faut une bonne baguette  tire-chiffon qui retient bien le carré de toile au moment de l’extraction de la tige): on en trouve partout. J’ai essayé cette méthode recommandée par un tireur expérimenté et la conclusion s’impose: le tire chiffon est l’instrument incontournable!   Cette baguette de nettoyage est terminée par un embout cranté en cuivre qui,  emballé par le tissu,  enlève les dépôts de graisse et de poudre brûlée bien mieux que tout autre procédé, c’est « radical »!  Par contre, le nettoyage du canon avec le  calepin ne ramasse que partiellement la saleté, je dirais même qu’il en laisse encore beaucoup, mais cela fonctionne bien.  Les techniques destinées à répondre à un gain de temps et d’effort doivent céder le pas devant l’exigence du travail soigné, garantie pour conserver les groupements. Au demeurant les calepinns sont chers (certains les fabriquent, comme cela se faisait à l’époque: les vieilles chemises font l’affaire).

1er type d’incident de tir : le tire chiffon qui se bloque dans le canon

Lors d’une de ma seconde séance de tir , la baguette tire-chiffon  et le petit carré de linge se sont bloqués systématiquement dans le canon! La solution qui m’a été recommandée,  mais que je la déconseille (car si le baguette résiste, c’est l’explosion) : l’ejecter avec un peu de poudre noire introduite par l’orifice de la cheminée qu’on fera exploser comme s’il s’agissait d’une balle.  Dans mon cas, il a fallu se mettre à deux pour extraire la tige en acier (une tige en bois se serait cassée).  En principe, l’embout est prévu pour une arme de calibre 45 et de type d’incident demande une explication en cours d’étude !  Ce qui prouve que la poudre noire ne s’improvise pas.  Il faut être conseillé! En principe les baguettes tire-chiffons sont bien adaptées, mais il est possible d’ajuster leur embout en laiton avec une meule (pour reduire légèrement son diamètre), puis de lui redonner ses « crans » avec une lime diamantée fine et une perceuse sur laquelle on place l’embout pour le faire tourner à grande vitesse.

J’en profite pour dire deux mots sur le nettoyage des armes, indispensable  après le tir.  Le traitement à l’eau bouillante + produit de vaisselle (ou  le pétrole,  ou le White spirit), se fait facilement sur un fusil à poudre noire: on enlève la cheminée, on place le canon debout dans un seau,  puis on passe plusieurs coups d’écouvillon nylon dans le canon, on rince (à l’eau chaude, sinon on reprend du produit propre),  puis on sèche  impérativement, car l’humidité et la vapeur restent dans le canon : j’utilise un écouvillon en cuivre  tout écrasé, que je visse à l’extrémité de la baguette et sur lequel j’enroule une bande de papier essuie (qui s’accroche et ne tourne pas).  Le papier, chose importante, est enroulé dans le sens compatible avec le sens de la rotation de la baguette et je tourne celle-ci en fond de canon dans le sens qui n’est pas celui du dévissage de l’écouvillon… je vous laisse réfléchir! Il ne faut surtout pas trop mettre de papier, car celui-ci resterait dans le canon. Ceci permet de faire un nettoyage parfait du fond de canon. Un coton tige dans l’orifice de la cheminée et un coup de sèche cheveux, c’est terminé ! Mais pour ceux que le nettoyage rebute, voici une autre solution:

http://www.jidenet.com/astuce-bricolage/pn-nettoyage/3118/

2ème type d’incident de tir : l’erreur de chargement

Avec ce genre d’ arme, il y a  le risque de faire une erreur de  chargement. Dès les premiers tirs, il m’est arrivé d’oublier de mettre la poudre, ceci en raison des conditions de tir, car il faut bien le dire, les pas de tir sont parfois emcombrés par des tireurs qui bavardent et la sérénité n’est pas toujours au rendez-vous.  Mettre la balle en oubliant la poudre, ou mettre 2 balles, ou  mettre une double charge de PN, tout est possible ! Ce qui veut dire que le tir avec une telle arme à PN  est déconseillé aux personnes distraites: il faut être très méthodique et ma première erreur m’a incité à la plus grande rigueur! Sans parler des problèmes liés à l’allumage défectueux…  Toutes ces précautions rendent l’utilisation de ce genre d’arme assez délicate.    » Comment sortir une balle de calibre 454 logée au fond d’un conduit de 80cm de long et de 11mm de diamètre,  quand celle-ci est rentrée en force (sans toutefois  taper comme un forcené sur la tige de chargement) ? Lors des premiers incidents, j’étais un peu abattu face à la problématique!

1/ A ma première erreur, en 2012, faute d’avoir l’information adéquate,  j’avais tenté de sortir  la balle bien enfoncée dans le canon du « patriot »  cal 45 en utilisant un extracteur de balles de ma fabrication,  en vain!  En désespoir de cause, j’avais chauffé le canon (avec un petit chalumeau butagaz) à la température de la fonte du plomb: résultat, la balle fondue était sortie « les doigts dans le nez », mais je craignais que la chauffe ne déforme le canon, ce qui n’a pas été le cas. Depuis  mon Patriot jouit d’une esthétique particulière avec un canon bleuit et des irisations qui font mon bonheur, car  j’en ai profité pour le bleuir entièrement.  A ne pas renouveler trop souvent. je précise que la température de chauffe se mesure notamment à la couleur que prend le métal. mais aux premières rayures, j’ai dû le repolir.

2/ Le second incident, survint avec le Hawken, lors du 1er tir également! Fort heureusement un tireur expérimenté me donna le mode d’emploi : il suffisait de démonter la cheminée, de remplir de poudre fine (PNF2)   la petite cavité située à la base de celle-ci,  ce qui se fait facilement: on tapote alors le canon pour que la poudre descende dans cet orifice jusqu’au coeur du canon;  on renouvelle l’opération jusqu’à ce que la poudre ne descende plus (ça ne dépasse pas un 1/2 g environ); on laisse un peu de vide pour que la cheminée puisse être revissée. on met une amorce et on tire. la balle en effet sortit sans difficulté.

hawken 8Par bonheur, les balles n’arrivent jamais en fond de canon car il existe un espace prévu et réservé à la poudre (avec un orifice assez large visible à l’endoscope) qui permet de stocker suffisamment de poudre pour éjecter la balle quand elle explose. Nos anciens n’étaient pas imprévoyants.  Depuis, je sais que cette façon de sortir une balle vaut également pour tout objet qui reste bloqué dans le canon, notamment le papier ou un morceau de chiffon. Par contre en cas de projectile  bloqué, je mets en garde:  une balle qui bloque à mi-chemin, demande des précautions;  il ne faudrait pas faire exploser le canon ! Ce problème n’existe pas pour les revolvers,  car on peut introduire une tige courbe dans une chambre en passant par la cheminée, mais attention de ne pas endommager le filetage de celle-ci. Ce  moyen permet de sortir le projectile (et la poudre) .

Les premières séances de tir ont été consacrées à un entrainement aux différents gestes qu’il faut intégrer pour tenir une cadence de chargements alterné de tirs,  sans multiplier les incidents et sans oublier une étape. Autant dire que le tir s’est déroulé sans précipitation ! Rien à voir avec  le tir de mes voisins de stand qui vidaient leurs chargeurs généreusement… mais les déconvenues n’ont pas altéré mon attirance pour l’arme, quand j’ai pu me servir d’une canne pirsch pour les premiers tirs. A quoi bon s’imposer des poses inconfortables et tenter des exploits qui n’ont d’intérêt que pour le défi, quand l’intelligence nous conduit à  créer des outils qui sont efficaces: la canne pirsch me donne une relative stabilité au tir debout, surtout quand l’arme est lourde.

3ème type d’incident de tir : la baguette pousse balle qui reste dans le canon

Un incident aussi saugrenu n’est pourtant pas impossible, car la baguette dépasse à peine du canon et lors de l’épaulement, on ne la voit plus. Il suffit de l’oublier après voir enfoncé la balle et votre fusil à poudre noire se transforme en arbalète: selon un membre du club, cet incident est arrivé dans le passé et la baguette s’est envolée…  sans dommage pour l’arme, heureusement, mais (l’histoire est vraie) on n’a jamais retrouvé la baguette qui a dû  sortir du stand de tir !

4ème type d’incident  de tir :   les mauvais  départs de feu,  attention danger !  

L’amorce claque, mais le coup ne part pas : il faut impérativement  attendre! Gardez l’arme pendant une minute environ en orientant  le canon pointé vers la cible : il se peut que ce soit un «long feu» (la poudre a été allumée mais pas assez pour embraser toute la charge et c’est une cause d’accident grave, quand le coup part, 30 seconde après que l’amorce a explosé. C’est très fréquent, et dans ce cas, poser l’arme sur  la table de tir le temps de changer d’amorce, sans quitter la direction de la cible.
1ère possibilité : vous avez oublié de mettre de la poudre dans la chambre !
2ème possibilité : vous avez bien mis la poudre dans la chambre, mais  l’allumage ne se fait pas, pour des raisons diverses. Dans ce cas, il importe d’attendre  au moins une minute,  puis de remettre une amorce pour tenter une nouvelle mise à feu…  Si le coup ne part toujours pas, à la 3ème amorce, ça se complique : il va falloir procéder comme pour  une absence de poudre, mais avec précaution.  Il faut enlever la cheminée (ça ne se fait pas sur le pas de tir sans prévenir les autrres tireurs… ) et mettre un peu de poudre pour favoriser la mise à feu.
3ère possibilité : la cheminée est bouchée. Cela se produit parfois après le tir de plusieurs barillets, quand l’arme a bien été salie par les tirs précédents. Dans ce cas, utilisez un trombonne fin pour la déboucher . Puis remettre une nouvelle amorce sur la cheminée et tirer.

5ème type d’incident  de tir :   une double dose, quand le tireur, distrait par…, rajoute soit une charge de poudre, soit une seconde balle!

Pour éviter cela, on fait une marque sur la baguette pousse-balle pour s’assurer  que le chargement est normal;  ce qui veut dire qu’avant de charger,  on vérifie en introduisant la baguette dans le canon:  si la marque vient à la bouche du canon,  le canon est vide.  Cela n’exclut pas une erreur de chargement qui pourra survenir ensuite.  C’est pourquoi, je préconise un véritable « rituel » de chargement:  avant de charger,  je place les différents ingrédients sur la table prêt pour un tir: une seule dosette, une seule balle collée par un peu de graisse sur le calepin (ça lui évite de s’envoler). Je peux ainsi contrôler  le chargement. Chacun a son moyen de contrôler le chargement. Si on place dans le canon des cartouches papier (sur des fusils et pistolets monocoup à PN,  il est essentiel de n’utiliser que du papier totalement combustible, qui ne laisse pas de résidu, sinon les résidus sont poussés en fond de canon lors du nettoyage et forment un bouchon qui empêche la mise à feu). La bonne méthode est dans ce cas de procéder selon la méthode de l’époque, en déchirant le papier de la cartouche (mais il faut alors se servir de l’entonnoir) pour faire descendre la poudre, puis de mettre la balle en la forçant, mais quel est alors l’intérêt d’une cartouche papier?

A ce type d’incident est associé l’obstruction du canon qui conduit aux accidents graves :  dans ce cas on risque l’explosion du canon.

Les techniques de chargement des fusils à PN

1er point à connaître:  le calibre de son arme

Le calibre d’une arme à  feu désigne le plus souvent le plus grand diamètre de ses  projectiles (mais aussi parfois celui du canon) . Dans le cas des canons rayés il est alors mesuré soit au fond de rayures (gorge),  soit au sommet (crête, cloison) des rayures (le terme rainures convient mieux).  Pour mesurer le calibre d’un canon et vérifier son adéquation à la balle (ou aux chambres d’un révolver), on utilisait le soufre technique.  Actuellement  on propose le CERROSAFE, un métal  qui fond à base température, très liquide,  et qui ne pose aucun problème de collage, avec quelques précautions (un petit graissage préalable). En vente chez MIDWAY france. Par contre il faut démouler au bout d’une demi heure (le métal étant solidifié et légèrement retracté) , mais après une heure, il reprend son volume et bloque dans le canon. A la différence du soufre il ne casssera pas une fois solidifié et en  cas de fausse manoeuvre, il faudra chauffer !   

(http://tiroccitan.forumactif.com/t4759-empreinte-de-chambrage)

Le soufre technique se vend sous la forme de poudre de soufre (ou fleur de soufre) de couleur jaune pâle. On en trouve en droguerie en ligne  (« Comptoir de la droguerie » ou « Mon droguiste » , sur internet) , car les drogueries se font rares. J’en ai trouvé 1 kg chez un droguiste des Ardennes, un survivant dans cette profession qui disparaît).  La poudre mise à chauffer dans une petite casserole s’est rapidement mise à fondre en prenant une couleur ocre-orangé.  Il suffit alors de passer un papier légèrement gras dans le canon, puis de verser le soufre liquide dans celui-ci.  La prise est rapide, mais avec une petite rétraction centrale qu’il faut combler avec un petit supplément de coulée. Comment sortir d’un canon ou d’une chambre l’empreinte quand elle est refroidie ?  Sur un canon long, fermé côté cheminée, il est impossible d’introduire une tige pour pousser  le cylindre de soufre. Il faut alors le tirer: la solution  consiste à introduire dans le canon une rondelle de métal (pour boulon), attachée par un fil d’acier ou de cuivre (bien le torsader), puis de bourrer une boulette de  papier un peu gras autour du fil, contre la rondelle. Il empêchera le soufre de couler et maintiendra le fil au centre du canon. Ensuite on pousse le tout à 8cm environ dans le canon, on coule le soufre et une fois sec, on sort la carotte en tirant sur le fil d’acier.   Si le soufre pénêtre dans le canon, et fait des coulées internes,   il va faloir sortir ces coulées !  Il faudra alors les décoler et les casser avec  la tige de chargement, puis faire simplement tomber les morceaux, car le soufre une fois sec est cassant et friable. Si toutefois un bloc de soufre se forme,  il faut le pousser au fond et procéder comme s’il s’agissait d’une balle  en tirant une petite dose de poudre. L’utilisation de l’endoscope est alors utile pour vérifier que le canon est propre.  

On peut également procéder avec de la parafine, mais elle est plus tendre et plus liquide.  Elle s’inflitre plus facilement dans le canon malgré le tampon en papier autour du fil. Par contre la cire est plus facile à nettoyer, car elle fond à la température de l’eau bouillante.  Pour nettoyer le canon,  vous enlevez la cheminée et vous versez de l’eau bouillante, jusqu’à obtenir une eau claire qui s’écoule par la cheminée. Cette méthode est efficace, même avec un canon complètement bouché par la cire et vous assure un nettoyage radical du canon!

Je vais préalablement tenter de vérifier avec un pied à coulisse le  calibre du Hawken Woodman investarm, en sachant qu’il est inscrit cal.45 sur le canon: voici les résultats de la mesure du diamètre de la carotte  (méthode de la parafine coulée). Ces mesures varient selon que le pied porte sur les crêtes ou les fonds, les résultats varient entre 11,43mm  de crête à crête et 11,65mm de fond à fond.  du coup la moyenne est 11, 50, ce qui correspond au calibre 451 (11,45mm), pour une balle qui n’est pas forcée (avec calepin) et  454 (11,53mm) pour une balle qui sera forcée (sans calepin).   Il faut faire des essais et voir dans quel état est le calepin et  quel est le groupement obtenu, la hauteur du tir… etc.

Le « pas de rainures » (rayures): que signifie l’indication « 1-16 »? 

Le rainurage désigne le processus de fabrication de rainures hélicoïdales par l’alésage du canon d’une arme à feu. Ces rayures font tourner le projectile sur lui-même autour de son axe longitudinal, cette rotation permettant la stabilisation gyroscopique et améliorant du même coup sa stabilité aérodynamique et sa précision. Voici deux modèles de canons rayés : le second à rayures « octogonales ».  Dans certains le taux de rotation augmente le long du canon, il est alors dit « progressif ». Un taux de torsion qui diminue n’est pas souhaitable car ne peut pas stabiliser la balle.

Le pas est simple à décrypter, un pas de (1/16) ou (1T/16) ou encore (1-16), est indiqué en pouces et veut simplement dire que la balle fait un tour sur elle même en 16 pouces d’avancement linéaire, soit donc un tour sur 16 pouces de longueur (40,6cm). Un « inch » correspond à 2,54cm. Un pas de (1/16) est donc bien plus rapide qu’un pas de 1/60, pour lequel la balle fait un tour sur 60 pouces de longueur. Parfois la simplification va encore plus loin: un pas de (60), correspond à un pas de (1/60), c’est à dire que la balle fait un tour sur une distance de 60 inches . Officiellementsur les sites de VPC (vente par correspondance) , les catalogues en ligne constructeur, les pas sont donnés en pouces. Vérifier si la notation est en pouces ou en centimètres, ainsi un pas de 1/10 pouces = un pas de 1/25,4 cm .

Voici ce que nous dit Wikipedia :

« Le rainurage désigne le processus de fabrication de rainures hélicoïdales par l’alésage du canon d’une arme à feu. Ces rayures font tourner le projectile sur lui même autour de son axe longitudinal, cette rotation permettant la stabilisation gyroscopique et améliorant du même coup sa stabilité aérodynamique et sa précision.

Le Royal Ordnance L7. Microrayures d’un canon de fusil tirant des .35 Remington.Les rayures sont décrites par leur vitesse angulaire, souvent exprimée grâce au « taux de rotation » qui est la distance que le projectile doit parcourir pour achever un tour complet, par exemple « 1 tour en 10 pouces » (1:10 pouces) ou « 1 tour en 30 cm » (1:30 cm). Une distance plus courte indique un taux de rotation plus rapide, ce qui signifie que, pour une vitesse linéaire donnée, le projectile aura une vitesse de rotation sur lui même supérieure.

La masse, la longueur et la forme d’un projectile déterminent le taux de rotation nécessaire à sa stabilisation – les canons destinés à des projectiles courts et de gros diamètres comme des balles de plomb sphériques ont des rayures au taux de rotation faible, par exemple 1 tour en 48 pouces (122 cm)[1]. Les canons destinés à tirer des balles longues de petit calibre, comme les balles à ultra-faible traînée, 80 grains, calibre .223 Remington (5,2 g, 5,56 mm), ont des taux de rotation d’au moins un tour en 8 pouces (20 cm). Dans certains le taux de rotation augmente le long du canon, il est alors dit « progressif ». Un taux de torsion qui diminue n’est pas souhaitable car ne peut pas stabiliser la balle. Les projectiles très longs, tels que les obus flèches, peuvent requérir des taux de rotation démesurément élevés car doivent être extrêmement stables. Ils sont souvent tirés d’un canon lisse donc mis en rotation par d’autres moyens que grâce à des rayures. »

Comment calculer le pas  de rainures ?  

(http://www.cible-et-plateau.fr/tir/files/Calcul-du-Pas-de-Rayures.980.pdf)

1- Placer un écouvillon sur la baguette. Enfoncer la baguette dans le canon (jusqu’au départ des rayures). Mettre une étiquette comme repère sur la baguette au niveau de la bouche du canon.

  • 2 – Tirer la baguette tout doucement jusqu’à temps que celle-ci fasse un tour complet (c’est à dire que ton étiquette ait fait un tour complet).
  • 3 – Une fois le tour complet effectué, mettre une deuxième étiquette sur la baguette au niveau de la bouche du canon (il ne faut pas que la baguette sorte du canon).
  • 4 – Mesurer l’écart entre les deux étiquettes. Prendre la mesure en cm obtenue, puis la divisée par 2.54 (longueur d’un pouce en cm)  pour obtenir le pas de rayures en pouces.

Objection d’un tireur   :  » Vu l’imprécision de cette méthode, il n’est pas étonnant d’avoir des résultats légèrement différents en refaisant plusieurs fois la manipulation.  Ceci dit, la plupart des canons récents ont un pas de rayures correspondant à un tour pour un  nombre entier de pouces. Il faut donc tomber sur un nombre entier. Enfin il n’est pas certain qu’une erreur d’un pouce en plus ou en moins ait une influence majeure sur le choix du projectile idéal par rapport à la mise au point d’un chargement  idéal ».  Voilà : c’est dit! Mon objection : cette méthode est fumeuse, extrêmement imprécise, voire impraticable!  L’iéal, c’est de trouver le pas sur des sites internet;

A quoi sert de connaître le pas d’un canon ? La réponse est simple : plus l’ogive est lourde, plus le pas du canon doit être court (rapide)   – et non le contraire.  Une ogive lourde a besoin de tourner vite pour être stabilisée.

  • la formule de Greenhill  :  L = 150 X D² / RL: longueur du projectile en pouces
    D: diamètre du canon a fond de rayure en pouces
    R: pas de rayure en pouce
    150: constante
    180: au dessus de 823 m/s

Voici quelques échanges entre poudreux qui témoignent de l’imporrtance de la prise en compte des pas de rainures:

« Les pas rapides 1T/20# voire 1T/16# sont reservés aux cal .40 et .45 et pour  tirer des balles à compression (type Loverin ) ou PP (paper patched) elles sont lourdes aussi (500 à 600 grains en cal.45),  mais c’est fait pour tirer trés loin (de 500 à 1000 m). Le davicroquette en cal.32 , tire lui une balle ronde calepinée :   il lui faut un pas long ( >48#) le # c’est pour pouce, j’ai pas trouvé de signe spécial pour l’écrire. »

« Ce qui veut dire que, par exemple, un Kentucky Pedersoli avec un pas de 1,20m ne pourra tirer que de la balle ronde. Contrairement au Gibbs avec un pas de 406mm (soit 16 »), qui lui pourra tirer des balles ogivales lourde. Et je ne parle même pas des Kentucky Ardesa avec des pas de 1660mm!!

  •  « C’est ce pourquoi ils ont été conçus:  les pas longs permettent l’emploi de  balles « forcées « ( soit nues-graissées ou calepinées) ce qui est plus dur avec un pas court.

« Par contre le Country hunter de Pedersoli à un pas de 860mm (environ 34 ») pour du calibre .50.  Est-ce que ce pas est suffisamment court pour tirer de la balle lourde?

  • « Celui là est fait pour les balles à sabot , c’est une spécialité US , ils  chassent maintenant à la PN , non pas parce qu’ils aiment ça, mais parce que la  saison de chasse à la PN est plus longue que pour les armes PSF !

« De même, un jour j’ai vu un gars au stand tirer de la balle ogivale (environ 230gr de mémoire) dans un Hawken .45 (avec un pas de 1200mm) à 50m. Est-ce aberrant ?

  • « Non , parce qu’à 50M , on exploite qu’un  « pouilliéme » des qualités balistique d’un chargement.

Ces échanges montrent qu’avec l’étude des pas de rainures, nous entrons dans un domaine qui demande une culture très pointue concernant les armes à poudre noire. Chaque tireur doit au moins apprendre à connaître son arme : calibre, pas de rainures, type de balles et de chargement possible. Certains site nous invitent à aller plus loin dans cet approfondissement, tel celui-ci : mais il faut un diplôme d’ingénieur en balistique pour le digérer.

http://www.tircollection.com/t1740p45-le-pas-de-rayure-des-canons

Pour ce qui est du pas de rayures du Hawken, les indications trouvées sur le net portent  le plus souvent sur des Hawken Ardesa. La marque Investarm est moins connue. je vais donc appliquer la méthode indiquée plus haut.

Le problème du pas de rayure est complexe, car cette indication se conjugue avec le type de chargement que l’on va choisir, qui lui même reste déterminé par le pas et par les options possibles selon ce pas.

Quelle balle et quel chargement ?

Si on veut résumer,  il y a grosso modo 4 modes de chargement des balles, qui vont avoir une incidence sur le calibre de celles-ci:  le tir à balle ronde calepinée 2/  le tir à balle ronde forcée 3/  le tir à balle miniée qui est spécifique 4/ le tir à balle à compression ou maxi balle.

http://www.tirmaillyforum.com/mildot/printview.php?t=130628&start=0&sid=92ad997dbbafc1a25543ce0138381258

Hawken.Thomson center cal.50
La pratique du tir avec les armes à chargement par la bouche demande de la rigueur, de la concentration et impose presque un rituel d’utilisation et d’entretien. Bien des tireurs le disent.  Il y a plusieurs façon de charger une arme  de ce type, mais de toute façon l’usage de ces armes est complexe et demande une période d’entrainement pour bien intégrer les gestes et leur succession.Sur ce Hawken de Thomson Center à silex,  la baguette de chargement, comme c’est le cas sur toutes ces armes,  est placée sous le canon. Cet accessoire est indispensable, par contre il faut également  avoir la baguette de nettoyage et l’entonnoir long.  On ajoutera des éprouvettes pour y mettre la poudre (j’ai acheté les miennes chez un vétérinaire), des chiffons  et tout un matériel personnel (maillet, pousse-balle fabriqué maison, etc). Bref un équipement qui peut devenir encombrant, aussi faut-il trouver des solutions pour avoit tout à portée de tir!

1/ Le tir à balle ronde calepinée, un standard recommandé

Voici ce qu’en qu’en disent quelques tireurs :

« Balle calepinée sans hésiter avec une bourre en couscous! Je ne tire que de la balle calepinéecalepin après avoir débuté à la balle forcée que j’ai très vite abandonnée. Le calepin  offre les avantages suivants :
– aucun risque d’emplombage-
– nettoyage du canon après chaque coup
– facilité de chargement: la balle descend sans forcer.
– meilleure précision : le calepin épouse les petits défauts de la balle et du canon.

« Quand je charge le Shenendoah ou le Hawken avec de la Suisse 2, à boulet forcé (je ne parle pas des miniés!),  je ne tire pas 10 coups sans avoir besoin du maillet pour enfoncer le boulet. à cause des résidus qui bloquent. Par conséquent le nettoyage est facilité avec balle calepinée. Je trempe les calepins dans ma graisse maison liquéfiée au bain marie. Si le calepin est trop fin, il entraîne une mauvaise prise de rayures et la dispersion est à la clef… Pour les draps de lit, attention à n’utiliser que les bords de draps non usés… sans cela le calepin est trop fin. Aprés le tir,  on doit retrouver tes calepins à moins de dix metres:  ils ne doivent pas être troués.  On doit enfoncer calepin et balle sans trop forcer. Pour du gros calepin j’utilise du jean.  Comme dit plus haut on peut utiliser tout ou presque pour lubrifier le calepin, mais d’expérience,  c’est la graisse maison  qui donne le meilleur résultat. (…)

 » Je dirais:  balle calepinée à fond ! Pas besoin de trop se prendre la tête avec la taille de la balle. Il faut juste trouver le tissu qui va bien. Un peu de recherche au début, mais rien de bien compliqué. Il faut récupérer les calepins pour les examiner: il ne faut pas qu’ils soient trop abimés. L’avantage du calepin est que ce dernier nettoie ton canon à chaque rechargement. Donc tu peux tirer longtemps sans perte de précision. Perso, je lubrifie mon calepin au WD40, ça marche très bien. Un peu de semoule pour isoler le calepin de la poudre et c’est parti mon kiki! Pour le woodsman, j’ai connu un gars au club qui en avait un, et ma foi ça tirait pas mal du tout! Les canons Ardesa sont relativement bons, il faut juste adapter son calepin car les tolérances au niveau du calibre sont un peu large ».

« Le diamètre du boulet doit correspondre au diamètre du canon au bout des rayures (crêtes). L’épaisseur du calepin à la profondeur des rayures, ça c’est l’idéal. Après dans la pratique on peut négocier à la baisse le diamètre du boulet et  augmenter l’épaisseur du calepin.  » « L’épaisseur des calepins varie de 0,10 à 0,40 mm. Le but est que ça rentre un peu en force dans le canon d’un coup de maillet (un coup… pas 3 ou 4). Ensuite, tu t’apercevras qu’un moule et un four à plomb (pas cher chez  Track of the Wolf) sont vite amortis et que les balles sont beaucoup plus  régulières, et par conséquent, les tirs aussi !   …

« Contrairement à ce que dit « X », je pense qu’un boulet doit avoir le diamètre du sommet des rayures, c’est un peu gros. Tu vas en chier pour le pousser tout au fond!  L’idéal serait de récupérer quelques boulets de ces deux tailles et ensuite, tu fouines dans les chiffons …. Attention pas de tissus en matière synthétique, que du naturel donc du coton (ou du lin). Évites le tissus de T-shirt qui ne sont pas assez serrées. Tout ce qui est chemise, draps, rideaux, ou nappes,  ça ne va pas mal.  Ne pas mettre de calepin trop gros pour compenser une balle trop petite. A l’expansion, la balle n’arrivera pas à choper les rayures et la  précision sera pourrie…. Personnellement pour mon pennsylvania, je mets  des boulets de .445″ (Lee) et un calepin de 0,014″. « 

« J’humidifie le calepin avec du WD40 et une douille de 7,65 de semoule entre la poudre et le calepin ».

« Les fusils de calibre 45 donnent en général d’excellents résultats en balles calepinées , on a par exemple dix huit fois des champions d’europe en fusils de calibre 45 avec un pas de 48 pouces genre Hawken depuis 1976. Les fusils de calibre 50 semblent plutôt prévus pour le tir à balles courtes à compression du type « plains bullet » de Lyman ou de la maxi balle genre Thomson Center . Mais cela ne veut pas dire qu’il est impossible de tirer avec des balles courtes à compression dans ces armes à pas de 48 pouces en calibre 45 ! On peut obtenir d’excellents résultats à condition d’adapter la charge de poudre et en procédant alors à des essais en cible ; on partira de 1,7 gramme puis 2 grammes et ensuite 2,5 grammes et on ajustera en fonction du résultat qui sera variable suivant la marque et le type d’arme détenu .  Le Hawken de chez Ardesa à un pas de 48 pouces, comme chez Uberti et chez Armi sport, mais on trouve des armes avec un pas de 20, 32, 46 ou 66 pouces suivant les modèles;   le 46 pouces étant le plus standard et le plus adapté aux deux types de balles.

2/ Le tir à balle forcée

Les  partisans de cette méthode sont rares:

« Avec la balle forcée, il y a souvent des problèmes après quelques tirs à cause de l’encrassement. La balle force vraiment trop et le chargement devient difficile. Il faut alors passer un coup d’écouvillon dans le canon tous les 4 à 5 coups (selon le type de poudre utilisé) »

« Le tir au calepin versus (contre)  balle forcée,  c’est souvent plus une affaire de conviction que le résultat d’essais sérieux. Pour ce qui est des canons prévus pour balles forcées, j’ai une carabine originale qui n’accepte que les balles forcées.  J’ai renoncé à compter le nombre de rayures tellement elles sont fines et nombreuses. L’introduction des balles en .735 est très facile, les rayures s’imprimant dans le plomb sans effort et sans déformer la balle. En utilisant des bourres lubrifiées pour calibre 12,  il n’y a pas de nettoyage entre les coups. Le profil des rayures n’a cependant pas de rapport avec celles de chez Lothar Walther, mais bon… on ne peut rien affirmer pour une arme sans essais comparatifs.

3/ Le tir à balles « minié »

La balle minié est un projectile tout à fait spécifique dont la jupe s’élargit dans la canon. elle a acquis sa réputation de balle redoutable au cours de la guerre de Secession,  par les blessures graves qu’elle causait. Il faut d’abord consulter des sites qui lui sont consacrés.

Je cite un forum: « Tout d’abord : une balle minié , c’est une balle à base creuse dont l’expansion  permet de prendre les rainures;  elle n’est pas forcément très lourde pour son  diamètre. Son domaine de prédilection c’est le cal.58 , poids de 450 à 570  grains. Les pas de rayures les plus fréquent 1T/48# pour l’enfield Mle 58 (orig. et PH) à 1T/72# pour les enfields /springfields 3 bandes, avec aussi des  répliques en 1T/66# et j’oubliais le Zouave 1T/60#. Tout ces pas sont bons,  il suffit de trouver la balle et la charge qui conviennent. Les meilleurs sont des fusils à  profondeurs de rayures progressive. En cal.45 la balle minié est souvent  associée à un pas plutôt lent, comme pour le cal.58. « http://forum.poudre.noire.free.fr/viewtopic.php?f=2&t=4524

Avis contradictoires,  qui méritent d’être exa-minié si j’ose dire :

« L’intérêt de la balle ronde est de permettre des tirs tendus sans correction aux distances normales du tir de chasse soit moins de 100 yards, grâce à sa vitesse avoisinant les 600m/s en chargement chasse (450/500 en chargement tir). Il est impossible d’atteindre de telles valeurs avec une balle Minié;  la charge maximale avec une minié de petit calibre pouvant être estimée à 3.5/4gr soit une vitesse proche ou légèrement supérieure à 400m/s (…)  De-ci, de-là, on voit ressurgir la Minié en « petit » calibre, mais le plus souvent c’est en discipline Vetterli,  avec des armes type Bristlen ou Tryon creedmore,  à pas moyen ou court. En pas long, je pense qu’il y peu d’espoir en dessous de 3g de poudre vive avec une balle plutôt courte d’un poids de l’ordre de 250gr (moins si possible), car il faut compenser la faiblesse de vitesse de rotation par la vitesse de translation. Ce n’est pas un hasard si la REAL et la maxi-balle ont très vite été utilisées en remplacement  de la balle ronde  par le chasseurs US  dans des armes type Hawken au pas d’1.20M,  avant l’arrivée des in-line et des balle à sabots en plastique.  Si mes souvenirs des catalogues Thompson center des années 80 sont bons, la part belle y était faite aux balles rondes, aux maxi-balls et à l’équivalent TC de la REAL mais pas ou peu à la Minié. Suivant leur exemple, je reste très circonspect sur l’intérêt de cette balle avec des armes longues type Hawken/ Kentucky. … http://forum.poudre.noire.free.fr/viewtopic.php?f=31&t=2438

« Rien n’empêche d’utiliser des balles lourdes (Maxi Ball ou Minié) dans une arme prévue pour des balles rondes (en dehors des compétitions).  Ce qu’il faut retenir, c’est que pour tirer « loin » en PN (100 m et plus) il faut utiliser des balles lourdes et cela sous-entend un pas de rayures rapide pour l’arme…  Quelques tireurs  (dont je fais partie) tirent très régulièrement,  sinon toujours,  des balles Minié (moule LEE 450-294M) dans des armes telles que des « Hawkens » (quelle que soit la marque), des « Tryons » ou personnellement dans un « Frontier » Pedersoli à silex (Pas de rayure 1 tour en 1200 mm environ) et ça fonctionne très bien à 100 m.  Il faut juste penser à augmenter la quantité de poudre (3 à 4 grammes de PNF1 ou PN de chasse par exemple) ».

http://94.23.243.216/~tirmaill/mildot/printview.php?t=2410&start=0&sid=555821bb39f73090ba3163ffe763fba0

Si la question vous intéresse, il vous reste à faire une recherche dans les forums.

4/ Les balles « à compression » ou « maxi balles » ne sont utilisables que pour du gros calibre avec un « pas rapide » .  

« La maxi balle n’est pas calepinée, elle a des gorges de graissage. Elle doit être calibrée de façon à ce que l’on puisse l’enfoncer dans le canon avec le pouce, donc calibrée par rapport au sommet des rayures.  Une maxi balle est une balle ogivale, dite « balle à compression », souvent lourde pour faire du match à longue distance. Le principe est le gonflement de la balle à l’explosion de la poudre, de façon à ce que la balle prenne les rayures du canon. La Gibbs de Pedersoli est un exemple classique d’arme tirant la balle à compression
(Concernant un Hawken creedmore match)
« L’arme est fiable,  capable de superbe groupement à 100m si elle est correctement nourrie. Pas de rayures  20 pouces , type Henry donc balles à compression,  >500grains obligatoire, charges de poudres mini 3.8 grammes de suisse 2.  Je calepine mes balles avec du papier pelure pour avoir une trés bonne prise de rayures et ça marche super bien quand je suis en phase. Le mode de chargement est le suivant avec un entonnoir qui descend le long du tube on verse la poudre, puis on descend une rondelle de carton (type sous bock*) au calibre sur la charge; nettoyage du tube avec un coup de chiffon sur la baguette, on descend la balle sans taper dessus et on la pose en appuyant dessus avec la baguette mais on ne tape pas, sinon la balle se met en « banane  » ou est deformée. Une bretelle à double lasso permettera de bien tenir l’arme en tir couché et surtout de bien appliquer la plaque de couche parceque au depart du coup les premiéres fois (aprés on s’habitue et on fait attention) tu sents bien que le fruit a un noyau, tu sens bien le gout   Les balles ont besoin d’étre recalibrée:  pas de precision sans ça !! Vaut mieux les couler soi même, celles que l’ont trouve dans le commerce sont dégueu et non recalibrées.    Le stecher est tres agreable et fiable, il faut prévoir des cheminées de rechanges dans ce type d’armes quand elles ont fait 150 coups c’est bien ! Le dioptre bien que trés simple,  permet un réglage relativement fin,  même si il n’y a aucun marquage ».
Je précise que le recalibrage demande une prese prévue à cet effet.  [note: il s’agit de rondelles faites « maison », découpées à l’emporte pièce dans un carton sous bock, c’est à dire destiné au verre à bière]
« La balle ronde ne donnera pas de résultat satisfaisant avec ce type de canon. Le pas, c-à-d,  le nombre de tour que va faire la balle sur elle-même,  est trop rapide pour une balle ronde. C’est fait pour de la bonne grosse balle ogivale bien lourde. Une balle à compression est une balle ogivale avec des rainures de graissages d’un poids situé entre 475 et 530 grains pour le calibre 45. La balle doit Imperativement être en plomb le plus pur possible et recalibrée au diametre du canon pris sur le plat des rayures.
Le principe:  il faut une charge de poudre suffisament importante et vive pour créer un effet de choc. La balle par son poids va opposer une résistance à la poussée des gaz et du coup (comme elle est en plomb pur) elle va gonfler sur elle même et prendre les rayures. La charge est au minimum de 3.5 grammes de poudre une rondelle de carton au cul de la balle va protéger celle-ci de la flamme sans alterer l’effet de choc. Je charge à 3.8 /3.9 pour une balle de 500 grains. Il faut couler ses balles pour avoir un meilleur résultat ça fait beaucoup de chose à maitriser pour un debutant. Mais c’est jouable, bien motivé » .
« J’ai été obligé d’utiliser des cheminées béryllium à évent de 0.7mm maxi, sans quoi, trop de crasse remontait dans le canal et les allumages étaient irréguliers. Les cheminés acier d’origine ne tenant pas plus de 20 coups de toutes façons.  Cette recette donne du 10 à 100.00m. »…
« Avec les balles rondes, les pressions restent basses. Le jour ou tu vas essayer la 535 grains avec la charge nécessaire à sa propulsion, tu vas comprendre pourquoi les cheminés acier ne peuvent pas résister longtemps. »
« Pour le calibrage, il faut vraiment que la balle entre sans forcer en frottant sur les rayures. A partir de ce moment-là, avec une bonne graisse, il n’est pas nécessaire de nettoyer entre les coups, ça marche comme en minié, sauf qu’il n’y a pas de jupe et que c’est la balle en plomb pur qui gonfle par inertie et s’imprime dans les rayures.  Certains tireurs nettoient la canon  après avoir enfoncé  la balle « .

Conlusion :

Chaque méthode demande une arme spécifique (calibre, pas des rayures) et un savoir faire plus ou moins difficile à acquérir et convient pour une certaine distance et pas une autre. Le plus simple est sûrement de commencer par la balle ronde calpinée, cal. 45. Pour le 50m debout, une arme à stetcher et dioptre est un plus. Toutes les armes américaines simples mentionnées plus haut conviennent. Une Hawken Ardesa .45 à pas lent est une bonne arme pour le 50m debout, mais pour le loisir.  Pour la compétition, guère de salut hors des carabines genre suisses ou autres Gibbs et pas en balle calpinée : Coulage, graissage et re calibrage obligatoire. Le champion du monde tire avec une Bristlen Suisse à pas rapide par exemple.  Voilà ce qu’en dit des tireurs qui ont dans ce domaine une expérience. Beaucoup de choses à explorer.  Reste deux points essentiels : la charge (mesurée avec une balance numérique adaptée)  et le calibrage des balles (et éventuellement le recalibrage)  qui sont deux variables déterminante dans la précision: les charges approximatives même mesurées avec dosette et les balles dont les poids varient mettent en cause la précision du tir.

La procédure de  chargement du Hawken cal . 45

hawken accessoires« Il  faut mettre des repères sur la baguette (3 au total ) :  1er repère,   baguette enfoncée jusqu’au fond, sans rien dans le canon. Puis 2ème, après avoir mis ta dose de poudre, baguette enfonçée jusqu’à toucher celle-ci .  Enfin 3ème repère, après avoir enfoncé ton calepin et ta balle ronde ».    » Pour la cheminée bery de la Hawken (cal. 50?) , il y en avait dans le temps chez Frankonia, maintenant c’est fini . C’est un pas M6x1. Frankonia les avait sous la référence « Napoléon Lepage XL » , un truc dans ce genre. Ca ne va pas etre facile à trouver ».

Classiquement, pour que la poudre ne colle pas aux parois grasses du canon, on verse celle-ci dans un entonnoir soudé sur un tube long, en cuivre ou en métal,  de diamètre 10 mm  (qu’on trouve dans un magasin de bricolage), coupé à la longueur du canon et  biseauté à son extrémité: voici le modèle que j’ai fabriqué.

La poudre descend directement au fond du tube et se place en fond de canon. Pas d’électricité statique non plus. Il reste alors enlever l’entonnoir, à mettre une bourre (rondelle en feutre ou en carton taillé dans un sous verre à bière), qu’on descend . Le projectile est ensuite placé à l’entrée du canon et frappé avec un maillet de maçon en caoutchouc pour le faire entrer en force, cette méthode est imparable. On le descend ensuite avec le pousse balle (une tige de bois terminée par une partie en cuivre adaptée à la forme de la balle ronde et qui sert à la « pousser » au fond du canon, et … qu’on peut oublier). On aura pris soin de mettre  un repère sur cette baguette qui est en principe logée sous le canon, en dehors du tir, pour vérifier si le projectile  est bien descendu en fond de canon: un point essentiel!

Si on suit l’avis général, on place un calepin (légèrement gras) à l’entrée du canon,  sur lequel on pose la balle avant de la frapper avec le maillet de telle sorte qu’elle s’enfonce avec le patch dans l’embouchure du canon.  Puis, on descend la balle jusqu’au fond : il faut à peine la forcer. La mise en pace du patch prends du temps et surtout, ça craint les courants d’air ! A éviter en pleine tempête! La différence de chargement tient à la taille de la balle, qui est plus petite quand on l’enveloppe avec le patch. On peut utiliser du 454 sans patch et du 451 avec patch.  Le patch fait le nettoyage du canon au moment de la descente de la balle, en  repoussant les saletés vers le bas: il est considéré que les patchs permettent de faire « 13 tirs » sans faire un nettoyage du canon, mais pour ma part, je peux dire que le nettoyage à chaque tir est préférable, compte tenu la souillure du chiffon, et cela malgré le patch.  Le nettoyage à la baguette pourrait en repoussant les saletés, obstruer  le conduit qui conduit à la cheminée et occasionner un mauvais allumage.

Peut-on utiliser une cartouche-papier qui limite les opérations de chargement

Une cartouche  qui nécessite moins de manipulations  est possible, tout en espérant garder des résultats comparables du point de vue de la précision  et de l’allumage:  cette  cartouche doit répondre à certaines exigences :

  1. l’allumage  doit être sec, sans retard de mise à feu:  en cas de mauvais départ, il y a une double mise  à feu, ce qui arrive également avec des armes encrassées, mal nettoyées et de mauvaise fabrication. pour améliorer l’allumage,  on peut enduire la base de la cartouche avec un produit inflammable (du pulverin  collé au collodion qui sert de colle et qui sèche très vite) .
  2. dans un revolver à poudre noire,  le graissage de la balle  se fait à l’entrée de chambre,  mais dans un fusil ou dans un pistolet à poudre noire, c’est le calepin qui graisse ou c’est la balle elle-même qui est graissée par des gorges où se loge la graisse. Mais placée dans un cornet en papier, il n’est possible que  de graisser la balle (on la trempe dans la cire ou dans un mélange de cire et de graisse;
  3. le diamètre de la cartouche nécessite un mandrin adapté d’un diamètre égal au diamètre interne du canon et supérieur au calibre de la balle. Je précise que les balles rondes tiennent dans les cornets, à condition de les enfoncer.  Il faut que la cartouche reste solide et que l’ensemble poudre-balle descende sans se déchirer. Tout cela n’est pas très facile.
  4. Il faut un papier qui présente plusieur qualités :  solidité et rigidité relative, et surtout entièrement combustible en ne  laissant pas de résidu!  je vous renvoie à l’article 3 qui fait le bilan des cartouches papier.

Peut-on concilier une cartouche papier et une balle ogivale dans ce type d’armes ? La réponse concerne d’abord « le pas » qui, s’il est lent, impose la balle ronde. Néanmoins, la question est intéressante.  Les balles ogivales tiennent bien dans les cornets, mais contrairement aux balles rondes, le papier impose un sous calibrage à la balle car le papier enveloppe sa base comme un calepin. Cependant, il se peut qu’il se déchire au sertissage du coup,  qu’en est-il  de la qualité du sertissage ? Le mieux est alors d’utiliser une ogive avec retreint  ou de ne pas insérer l’ogive dans le cornet en raccourcissant celle-ci… de toute façon, il faut faire des essais…  

http://blackpowderonly.forumactif.org/t1252-cartouche-papier-pour-sharps-cal-45

Une balle ronde  est censée ne pas s’adapter aux  cartouche en papier car de par sa forme,  tient mal dans la cartouche et se colle encore plus mal. En réalité la balle ronde tient aussi bien que la balle ogivale, et sans doute mieux, elle est enfoncée et si elle est graissée (voir les photos ci dessous). et quand elle est sertie  avec le cornet, elle le découpe  en formant une sorte de collerette. Donc c’est l’idéal.

On doit graisser la balle seule et éviter de plonger la tête de la cartouche  dans le mélange cire+graisse,   car la graisse imbibe le papier et forme un bourrelet autour de la tête de la cartouche, ce  qui ramollit la papier. En outre le papier flash enduit de graisse ne brûle plus. Il  va alors se déchirer au sertissage en formant un paquet de graisse et de papier qui reste à l’entrée du canon : ce n’est pas très pratique.

Une autre question doit être envisagée, celle de l’évasement du cornet pour pouvoir y introduire la balle. Il faut que le mandrin soit :

  1. inférieur au diamètre du canon, mais supérieur à celui de la balle, sans quoi la balle ne rentre pas. Si vous avez compris, vous savez que c’est impossible, sauf si on sous-calibre la balle  (ce qui demande un ajustage)
  2. légèrement évasé sinon la balle ne rentre pas, mais pas trop,  sinon elle sort !

Mais qu’en est-il de la cartouche déchirée (et de la poudre) après le sertissage ? Est-ce qu’ils  tombent dans le canon? Pour être certain que la cartouche reste compacte dans la canon, il est recommandé de mettre un cookie (voir le plan de la cartouche) .

Evitez les mauvais départs de feu quand vous tirez avec une arme à chargement par la bouche .

P10001822Pour  faire une cartouche qui n’ait pas de problème de mise à feu,  voici  la méthode que je préconise, après bien des essais « merdiques » !  Il faut proscrire tous les papiers nitrés (sans exception) pour ce type d’arme, car outre leur mauvaise combustion, ces papiers laissent des déchets  et des résidus sales qui obturent  le conduit de mise à feu connecté à la cheminée.  Le papier flash est le seul papier existant qui assure une combustion totale et sans aucun résidu (voir mon article 4 à ce sujet), mais sa solidité est nettement inférieure au papier kraft.   On peut ajouter un supplément de précaution en collant  du pulvérin au cul de la cartouche pour faciliter la mise à feu. Le collodion est une excellente colle qui fixe le pulverin et qui sèche très vite. Ce gel n’est inflammable qu’à l’état liquide, , il ne sert ici que pour coller la poudre !  Cette précaution n’est pas forcément superflue.  Si  la mise à feu n’a pas lieu, il faut attendre avant de tirer une nouvelle amorce, sinon en cas d’échec répété,  on démonte la cheminée (après une attente de  2mn) , on verse alors un peu de poudre dans l’orifice  (1/2 g)  et on tire une nouvelle amorce et cette fois, la balle  doit partir.  Si elle ne part pas, c’est la galère totale !

Voici la forme de la cartouche papier avec deux replis à sa base de telle sorte qu’il reste une « oreille » qu’on repliera vers l’extérieur avant de l’introduire dans le canon, pour ne pas faire trop d’épaisseur : deux replis devraient suffire pour tenir la poudre avec un peu de colle . Le cornet  est ensuite  chargé avec la PN (sans semoule), puis un cookie de cire dure sert de bourre et l’obture de façon efficace. Je termine par une rondelle de papier « cuisson » découpée avec un emporte pièce pour que le cookie ne viennent pas se coller contre la balle à l’explosion. Grâce au cookie de cire dure, je peux alors compresser la cartouche avec une cheville de bois pour la rigidifier, ce qui est  indispensable, car quand on pousse la cartouche dans le canon:  elle ne doit  ni plier ni s’écraser.

La balle ronde est plongée dans un mélange de cire et de graisse chaude  (un mélange de cire d’abeille, de paraffine, de graisse, etc) . Quand la cire est refroidie, la graisse forme une sur-épaisseur qui l’empêche de rentrer dans le cornet, mais comme le papier flash n’a pas la résistance du papier kraft,  il a tendance à se déchirer. Pour les ogives, c’est pire!   résultat concluant, il est impossible de rentrer la balle dans le cornet ! Il reste possible de faire une cartouche sans balle et une fois que celle-ci enfilée (facilement) dans l’entrée du canon, on rajoute une balle forcée (et graissée)  ou un calepin qui vient avec la balle sur la cartouche: du coup on évite de descendre la poudre avec un entonnoir: en poussant la balle,  on pousse la cartouche. Mais le bénéfice de tout ce travail n’est guère convaincant.  Je vais quand même tirer ces cartouches qui comme je le craignais,  sont décevantes  par leur fragilité.  A suivre ….

P1000522P1000525Puisqu’on en est au chapitre du bricolage, j’en profite pour vous montrer une clavette faite à partir d’une clef plate en inox que j’ai coupée à la disqueuse  à métaux : un travail difficile, mais nécessaire, car la clavette d’origine flottait (avait-elle été changée? la nouvelle clavette est  donc plus épaisse et  plus longue pour pouvoir sortir d’un simple  coup de la paume de la main : elle émerge maintenant de chaque côté du canon.  J’ai réduit l’épaisseur de la clef à la meule, jusqu’à obtenir l’épaisseur désirée. Deux heures de travail.

 Le dioptre, un objet dont le montage est  difficile à expliquer ?

Je vais donc faire un article provisoire qui ne sera pas celui d’un spécialiste, mais celui d’un débutant, d’un explorateur de l’inconnu. Mon exploration va se faire avec le désir de comprendre, en me servant de ce que je vais trouver sur le net et du raisonnement  – avec le risque de l’erreur .  Il semble que mon blog soit lu et qui sait si un tireur expérimenté dans ce domaine, n’apportera pas sa contribution, si je m’égare.  J’ai sous les yeux mon  dioptre qui va me permettre de faire le lien entre la réflexion et l’objet. c’est un « Creedmoor Vernier Tang Sight » ,  qui provient de chez track of the wolf, vendu à 76 $, environ. Un instrument basique, mais de bonne facture. Voici un autre modèle de dioptre dont le pavillon est bien visible en noir.

L’utilisation d’un dioptre n’est pdioptre vernieras tout à fait dans ma conception, car pour moi entre l’œil et la cible  il n’y a pas place pour des instruments sophistiqués.    pavillon de dioptre

Tirer en centrant un cercle dans un autre cercle  n’est pas du tir, c’est  du « tir de compétition », ce qui pour moi  éloigne le tireur du tir naturel, comme le fait d’utiliser une lunette.

Ma motivation à faire cet article vient  de ce que j’ai constaté que l’utilisation du dioptre est fort peu développée sur internet dans les forums de tir au fusil à  poudre noire :  on trouve des articles dans les forums de tir à carabine à air comprimé et à cartouche métallique, mais quasiment rien d’exploitable en PN, alors que cette sorte d’arme est souvent associée au dioptre.  Plusieurs débutants,  comme moi, tentent de comprendre ce que les initiés croient expliquer en quelques formules lapidaires. L’initiation se fait sans doute dans les stands de tir et car le fonctionnement est difficile à faire passer dans un forum . C’est donc le dioptre lui-même qui se dérobe à l’explication car on entre dans le domaine du sensoriel et des choix personnels.   Le fonctionnement du dioptre est souvent abordé dans les articles relatifs à la visée. Je n’ai trouvé qu’un seul site qui  offre des réponses très pointues, sous forme d’images mais avec des commentaires restreints !  Il aborde essentiellement  la visée et s’adresse à ceux qui connaissent déjà le maniement du dioptre et son montage. Il faut vraiment le décortiquer pour en saisir le sens.  Voici son adresse :

http://acispara.free.fr/COURS/LA%20VISEE.pdf

Ce qui manque pour comprendre ses superbes images, ce sont des photos des accessoires qui accompagnent le dioptre et des explications qui permettent de mieux saisir le sens des situations représentées.   Par conséquent, faute d’avoir trouvé des articles élaborés sur cette question, nous allons essayer de comprendre ensemble,  entre « ignorants », comment ça marche…

Voici donc ce que j’ai trouvé en recueillant  tout ce qui est utile à notre compréhension. Je divise l’étude en trois chapitres :

  1.   la description de l’outil et de son fonctionnement (l’usage des vis, etc)
  2.   le montage du dioptre, qui est la question la plus nébuleuse
  3.   la visée avec le dioptre

1/ la description de l’outil et de son fonctionnement

Un dioptre c’est un dispositif de visée qui comprend une sorte de hausse en forme de pavillon (comme un bol) qu’on voit très bien sur l’image,  muni d’un trou en son centre et à travers lequel on regarde pour aligner cette hausse, avec le guidon et le visuel. A première vue, il suffit de remplacer la hausse classique par le dioptre et le schéma de la visée est respecté.

visée avec dioptre PSRAUBEN_NEWCependant les éléments de la visée classique (hausse, guidon, cible) sont généralement montés sur le canon et si le parallélisme entre la ligne de mire (l’axe hausse-guidon) et le canon n’est pas parfait, il est possible de faire un correctif avec une hausse et un guidon en dérive (qui peuvent être relevés ou deplacés latéralement). Cette rectification est bien sûr  possible avec le dioptre et  se fait à « l’oeil » et par tâtonnement.

 Vocabulaire  :

  • la cible est appelée « visuel« 
  • le dioptre est monté sur une embase et  au centre du pavillon se trouve l’oeilleton
  • le guidon est un tunnel avec porte guidon, qui le protège des reflets et dans lequel se loge l’insert que l’on choisit à sa convenance, selon le besoin;

guidon et insertsVoici un exemple de guidon sous tunnel  et un jeu d’inserts, vendu avec le guidon.

Les dioptres, en général,  sont associés à un guidon circulaire : On place dans le tunnel des « inserts » qui vont alors servir à « entourer la cible (le visuel)  » comme indiqué sur l’image. le choix de l’insert est laissé au confort du tireur. L’alignement se fait en centrant l’insert circulaire (qu’on reconnait par ses deux griffes latérales sur les modèles Lyman)  autour du cercle noir de la cible, au centre. Sur l’image, nous voyons le cercle central de l’insert (qui correspond au modèle choisi,  entourer la cible qui,  à 50m apparaît comme un gros point (et qui doit être flou). C’est le centrage du visuel dans l’insert (lui même est fixé dans le tunnel du guidon) qui détermine la précision du tir, en fonction de la marge de blanc (le disque blanc situé entre le visuel et l’insert).

A qui sert un dioptre? 

Un exemple tout simple : tu regardes l’écran de ton ordinateur  et tu places ton poing « devant » ton œil (pas dedans), d’abord légèrement ouvert puis tu fermes doucement l’ouverture. Tu verras des caractères bien nets,  mais si tu ouvres le poing c’est moins net! Cette technique est utilisée par les artistes peintres! Il y a également la luminosité. Il existe des dioptres avec plusieurs trous que l’on règle en fonction de l’intensité de la lumière! Il y a aussi les verres jaunes pour augmenter le contraste. C’est le confort de chaque individu qui décide !  J’ai galéré avec ma Gibbs parce que j’avais un guidon trop fin, mais en mettant un guidon plus large, j’ai réussi des scores convenables!

La marge de blanc 

Il est alors presque impossible de tirer sur autre chose que des cibles normalisées: ce qui est parfait pour la compétition, mais très mal adapté pour le loisir ! l’alignement visuel se faisant par l’emboitement concentrique des anneaux (quand il s’agit d’une cible), on arrive à obtenir  une précision axceptionnelle.  certains inserts conservent l’aspect traditionnel des guidons à visée ouverte, mais dans ce cas, l’anneau du tunnel permet un bon centrage.

La question qui me vient à l’esprit, c’est de savoir s’il faut se préoccuper de ce parallélisme au montage?  Nous y reviendons.  Quoiqu’il en soit   Il y a bien un alignement de l’oeil (par le petit trou pratiqué dans le dioptre),  du guidon (le positionnement du cercle noir de l’insert sur l’image) et enfin du  visuel au centre.   Les trois points d’alignements sont là. A cette différence que le trou correspond au  cran de hausse, mais avec des avantages en plus en terme de précision, de luminosité, etc !

visée ouverte oeil cran de  mire de la hausse point haut du guidon point du visuel
dioptre oeil trou du dioptre guidon (repères dans le  tunnel) cercle du visuel

image15L’avantage de ce dispositif par rapport à une visée « ouverte » (hausse classique qui présente un cran de mire),  c’est qu’il limite les risques d’erreur de visée. En effet, avec une visée ouverte, on a vite fait de se décaler un peu, le guidon n’étant plus tout à fait centré dans l’encoche (cran de mire) de la hausse et ça donne une erreur dite « angulaire », défavorable à la précision. Avec un dioptre, si on n’est pas parfaitement aligné, on ne peut pas voir le guidon à travers le petit trou (très fin) ! L’erreur de visée apparaît alors  dans le fait que les différents cercles se décentrent comme c’est le cas sur l’image: il n’y a plus de disque blanc qui entoure le visuel, mais  une sorte de croissant. Le problème du dioptre,  c’est qu’il réduit beaucoup le champ de vision.

Il existe des vidéos qui montrent les mouvements que l’on peut faire effectuer au dioptre en intervenant sur les vis: toute une série de vidéos très courtes, mais superbes,  faites  sur ordinareur par John Moses browning  sont à regarder: c’est féérique!

Le dioptre peut se déplacer latéralement et verticalement, en faisant intervenir les différentes vis (voir les vidéos) . L’oeilleton (le petit trou central)  est réglable de différentes façons que les vidéos montrent d’une manière évidente; il faut avoir le dioptre pour expérimenter ces mouvements.  Le modèle que je présente n’est pas le plus sophistiqué ni le plus complet pour les déplacements et la fixation de la position choisie. Il existe en outre des dioptres qui ont la forme d’une « boîte » et qui se règlent avec des vis à cliquets.

2/ le montage du dioptre, la question la plus nébuleuse.

Il n’y a pas de dioptre préréglé !

Le point sensible, c’est la pose du dioptre sur l’arme qui souvent ne dispose pas de cet équipement à l’achat, alors que les organes de visée classique (hausse + guidon) sont installés sur les armes neuve (et placés dans l’alignement du canon). Ce qui n’empêche pas un canon de tirer à droite ou à gauche, etc, lorsque la fabrication est basique: d’où un réglage du guidon et de la hausse.

La règle qui vaut pour le dioptre est identique à celle de la visée ouverte, hausse-guidon-cible, donc de mettre en alignement  l’oeil, le trou du dioptre, le guidon et le visuel, mais la méthode d’alignement n’est pas la même: avec un dioptre on travaille sur des cercles concentriques.

Hawken ardesa1/ Il faut d’abord s’assurer que le dioptre est parfaitement perpendiculaire à la ligne de mire et il faut le monter à la verticale (pour le modèle que je présente).  On peut alors visser la base du dioptre sur la crossse,  derrière la hausse, ce qui permet de s’en servir lorsqu’on rabat de dioptre en arrière (on peut ainsi conjuguer une visée pour la précision sur cible et une visée « loisir »). Il faut également vérifier que le trou du diotre peut se mettre en alignement avec le guidon, du point de vue de la hauteur  .  Pour d’autres modèles, plus difficiles à implanter, il faut s’adresser à un armurier.  Il faut faire en sorte que le dioptre soit vissé dans l’axe du canon, de telle sorte que l’oeilleton regarde le guidon.  Les vis de fixation du dioptre  placées à sa base doivent être implantées dans la crosse avec précision –  de préférence –  car si le dioptre « louche », prend du biais, la vision du guidon en sera affectée. On doit pouvoir utiliser une règle souple qui suive la courbure du dos de crosse, et  percer les  trous dans le bois – ce qui n’a pas été fait correctement sur mon Hawken. Il faut donc mesurer l’écartement des trous destinés aux vis à la base du dioptre. Il est préférable, si  on n’est pas très doué, de laisser ce travail à l’armuruier.  Chaque dioptre va avoir un écartement des vis qui lui est propre et le mieux est de choisr une marque pour pouvoir réutiliser ces trous,  si plus tard on veut changer le dioptre pour un plus performant dans la même marque … car rien n’est standard entre marques.

Reglage d’un dioptre sur un fusil Sharp avec un chevalet et sur un Hawken

Comment obtenir un réglage de base qu’il suffirait d’ajuster ensuite ? « Je pense qu’en commençant par bloquer le fusil, culasse ouverte, puis en visant par l’intérieur du canon un objet à 50m et enfin en réglant le dioptre également sur cet objet on devrait ne pas être mal…. Voilà l’idée!  A 50m,  la flèche n’est pas très importante. S’il n’est pas possible de regarder DANS le canon, on peut regarder LE LONG du canon, ça fonctionne également .  Théoriquement,  je crois que la hausse s’élève de trois millimètres pour cent mètres.  Si vous pouviez regarder vos réglages à des distances différentes, cela devrait donner en théorie à une élévation quasi constante, par tranche de 50 mètres.   A confirmer. »

la petite pièce 7Sur un hawken : « le dioptre vernier est installé sur le haut de la poignée de crosse devant la chambre. Il est impossible sur un Hawken d’ouvrir la chambre et de regarder dans le canon pour s’assurer que l’alignement du dioptre et du vernier s’ajuste à peu près avec ce que l’on voit au travers du canon (c’est une méthode que j’applique pour un réglage de lunette par exemple).  Je sais qu’il existe une table pour régler le vernier en minutes d’angle,  en fonction de la distance (avec une trajectoire de balle plate et sans flèche dans l’absolu). »

Autre conseil : « Pour moi, c’est à l’œil ! Puis j’ajuste.  Je crois que tu peux  tout de suite commencer à 50m ;  si on  loupe à cette distance-là, c’est qu’on a besoin de quelque chose d’autre qu’un dioptre (des lunettes !) … A partir des organes de visée présent sur l’arme et de l’alignement (de celles-ci) avec ton canon, tu peux faire un préréglage. Donc au départ, commence à 50 m avec un grand carton de 1 m sur 1 m ou plus, en 4 ou 5 tirs, tu verras immédiatement où se fait le groupement et si groupement il y a. A partir de là, le meilleur moyen de régler c’est le tir, Il faut griller de la poudre et envoyer du plomb pour rentrer dans le monde merveilleux du tir !… »

Une méthode « scientifique » ? Sinon, on utilise la formule suivante qui est valable pour n’importe quelle arme :  C = e x L / D

  • C= correction en millimètres
  • e = écart en cible en millimètres
  • L =longueur de ligne de mire en mètres
  • D = distance de la cible en mètres

Bien évidemment, cette formule est valable pour une trajectoire de balles parfaitement « plate », c’est à dire qui est inscrite dans un plan, ce qui est  purement idéal. Toutefois pour une distance donnée cela fonctionne parfaitement et c’est  comme cela que je règle mes armes à toutes les distances,  avec dioptre ou sans !

3/ La visée  avec le dioptre

 Le réglage classique d’une hausse et d’un guidon :

ligne de mire et viséeL’axe du canon est toujours dirigé vers un point qui est plus haut que la ligne de visée  puisque la trajectoire de la balle est  une parabole.  Or l’alignement  qui se fait à l’oeil est, non pas l’alignement du canon sur le visuel, mais l’alignement des organes de visée: l’oeil, le  cran de mire, le guidon, le visuel . .

Le cran de mire est l’entaille, graduée ou non, qu’on trouve sur une hausse et qu’on place devant l’oeil. Le guidon est une petite la lame métallique, ou un petit cône  qu’on trouve en bout de canon. Lorsque  celui-ci est dérivable (sur queue d’aronde), il peut être déplacé latéralement.  Dans le cas de la visée avec dioptre, le guidon est au centre d’un tunnel lui-même monté sur queue d’aronde, ce qui permet de le changer. La queue d’aronde n’a rien de ronde: c’est la base du guidon, de section trapézoïdale,  qui est ancrée dans le canon. Ce qui suppose qu’un armurier a préalablement creusé un sillon de la dimension et de la forme de ce pied de guidon, avec une fraise (ou une lime) .

cran de mire 2

sans-titre

Réglage  vertical :–   Si mon impact est trop bas, je veux qu’il monte, je fais monter la hausse (ce qui fera piquer mon canon un peu plus vers le haut).-   Si mon impact est trop haut, Je veux qu’il descende, je fais descendre ma hausse (ce qui fera plonger mon canon). La hausse sert au réglage de la distance,  car plus la cible est éloignée,  plus l’impact va descendre et par  consé-quent, on va monter la hausse pour relever le canon et pour compenser cette chute de la trajec- toire .
Réglage latéral : –   Si mon impact   est trop à gauche, je veux qu’il   a aille à droite, je bouge la hausse vers la droite (si   c’est le guidon qui est dérivable, il faudra faire aller ce dernier   vers la gauche).
–   Si mon impact est trop à droite, je veux qu’il   aille à gauche, je bouge la hausse vers la gauche (si   c’est le guidon qui est dérivable, il faudra faire aller ce dernier   vers la droite).

Le réglage  d’un dioptre, d’un guidon  avec le visuel

Ajoutons le visuel, car celui-ci est intégré dans l’ajustement, en raison de sa forme ronde. La visée avec un dioptre répond à ce principe d’alignement, mais ajoute des effets optiques qui accroissent l’accuité visuelle et la précision. La DISTANCE OEIL-DIOPTRE peut être comprise entre 5 et 8 cm., une trop grande proximité du dioptre amplifiant les imperfections de visée, en particulier les erreurs angulaires (diamètre apparent trop grand) et donc une dispersion importante.

La visée commence par l’oeilleton, plus exactement le centrage amenant le guidon parfaitement dans l’axe de l’oeilleton (dioptre) perçu comme circulaire. Tout écart latéral ou vertical dans cette action entraîne une erreur angulaire, qui se multiplie avec la distance : une erreur de 1 mm. pour 1 m. entraîne une erreur de . . . . 50 mm. à 50 m. ! Cette cause de mauvais résultat en cible est fréquente chez les débutants, mais aussi chez des tireurs confirmés, mais peu concentrés.

Il faut ensuite centrer le guidon autour du visuel, tout en maintenant la “bonne” image précédente. Cependant, l’erreur parallèle due à un éventuel mauvais centrage du visuel dans le guidon est plus limitée, mais encore trop importante pour un tireur exigeant. Le problème c’est  de pouvoir « cercler » le visuel avec le guidon circulaire: il faut donc une cible de plus en plus grosse lorsqu’on s’éloigne de celle-ci. Par contre il faut avoir la cible adaptée à ton guidon, sinon tu auras du mal à prendre tes repères sur la cible et les cartons ne seront pas des meilleurs. Concernant le choix de l’insert pour cette cible, ce sera seulement une question de goût. Le tunnel sera autour du visuel (le noir de la cible) et en fonction de l’insert choisi, on a une plus ou moins grosse marge de blanc, des traits plus ou moins fin (c’est une question de goût). Après que cette cible soit à 50 mètres, à 100 mètres,  à chacun de trouver quelle cible lui correspond !

La taille du tunnel permet d’avoir un champ de vue plus large en 22mm, mais il me semble qu’on perd en impression de profondeur. J’aime que l’espace de blanc autour du tunnel soit assez fin, cela permet d’éviter un léger décalage et améliore mon groupement. A 50m, moi je conseille  un tunnel en 18mm, mais le plus important c’est d’avoir un guidon qui corresponde au diamètre du visuel (à 10m ou à 50m, le principe est le même) avec une marge de blanc fine,  mais suffisante pour permettre de se caler au poil.

J’emprunte des extraits au site : http://www.stsierentz.fr/Thechniques_des_positions_de_tir.html

L’OEILLETON  obéit à un principe classique d’optique physique, l’effet de sténopé : plus le diaphragme est petit, plus la profondeur de champ est importante, améliorant ainsi la netteté du visuel et limitant l’effort d’accommodation. Mais ce gain de profondeur de champ s’accompagne d’une perte de luminosité, ce que connaissent bien les photographes en diaphragmant. Le diamètre de l’ouverture est classiquement de 1,1 mm., il peut être réduit en cas de forte luminosité,  ou augmenté dans le cas inverse. En cas de grisaillement du visuel, il est nécessaire d’augmenter le diamètre.

L’iris réglable près de l’œil (un perfectionnement de l’oeilleton sur  les modèles les plus élaborés) permet de regarder dans un trou qui a un diamètre variable (en général de 0.6 à 3mm) et  permet de « diaphragmer » (à un diamètre confortable) et d’avoir dans un premier temps une marge de blanc entre l’iris et le tunnel porte guidon,  et dans un deuxième temps une profondeur de champ qui permet d’avoir le guidon et le visuel net (valable pour les jeunes et les porteur de lunette qui ont une correction adaptée). Au cas où ce n’est pas possible, le guidon doit toujours être net et le visuel flou (règle essentielle).

Certain iris sont pourvus de filtres de couleurs qui améliorent encore le confort en fonction  des conditions lumineuses. L’usage de filtres est recommandé pour améliorer le contraste du visuel : jaune par temps gris ou brumeux, gris ou polarisant par forte luminosité, vert par ciel bleu. Il faut tester à l’entraînement ces différentes situations, et maintenir propres les filtres, sous peine de formation d’un halo particulièrement insidieux. Les filtres diminuent la quantité de lumière, et il est possible de devoir “ouvrir” le diaphragme.

Comme dans chaque tir,  il faut faire attention à tenir sa ligne de tir horizontale,  mais cette exigence vaut encore plus avec un dioptre. Le niveau à bulle est un instrument supplémentaire bien pratique et qu’on trouve sur certains modèles:  un léger dévers mène à la catastrophe!

PENTAX ImageQuelques conseils  donnés par des tireurs

Pour les trous, un vieux dicton de tireur: « les gros devant, les petits derrière ».  Et deuxième régle : ne jamais mégoter à l’achat.  Les trucs bon marché gâcheront à la fois votre plaisir et le potentiel de votre fusil.

Le principal c’est d’avoir les organes de visés net et la cible floue!  Si  on  veut améliorer la visée, il faut commencer par changer le diamètre du trou d’aiguille du dioptre! Il faut l’adapter en fonction de sa vue (qui change avec l’âge) et de la lumière au moment où  on tire !

Je pense avoir fait le tour des points essentiels qui concernent le dioptre et j’espère que notre recherche va nous permettre  de passer à la phase expérimentale.  Bon tir !

 

Vidéo

6 – Les marques, logos et indications sur les répliques de revolvers à poudre noire


article terminé le 27/01/2013

1/ Comment reconnaître les marques et les logos à l’achat d’un revolver: Les poinçons et leurs emplacements habituels ?

Les revolvers à poudre noire comportent différents marquages et poinçons  qu’on trouve principalement sur la carcasse (côté droit) , sur la console du canon (côté droit) , sous le canon (parfois en tout petit),  et aussi sur le barillet.   Deux poinçons sont systématiquement présents sur les revolvers :

  • Les lettres PN surmontées d’une étoile,  qui indiquent qu’il s’agit d’un revolver à PN , à n’utiliser qu’avec  cette poudre et surtout pas avec de la PSF.
  • marchiit12 L’autre poinçon  est un poinçon de ban d’essai (italien) ; il représente  2 fusils entrecroisés  surmonté d’une étoile.

  marchiit2Voici ces poinçons sont généralement placés côte à côte. On trouve parfois en plus une étoile seule dans une forme circulaire ouvragée.

ASM avec 3 marquages bis

poinçons  courants 2

walker ASM 2

poinçons

 1851 Euroarms

walker uberti 5528Sur les revolver Uberti, ces  poinçons se trouvent à l’état de miniatures, jouxtant les numéros, devant la sous-garde  (comme on le voit sur cette image) et de ce fait, ils  sont difficile à identifier. On y trouve également, sur certains revolvers de cette marque,  le logo Uberti qui est ajouté à cette série de miniatures. En voici un exemple sur mon Walker HEGE Uberti.  Dès l’instant où HEGE-UBERTI est indiqué sur le canon, il faut se contenter d’un seul numéro et si le logo Uberti se trouve sur la carcasse, le canon quant à lui est indiqué Original HEGE-UBERTI, ce qui veut dire que le canon (et peut-être le barillet)  est probablement de fabrication HEGE.  Mais le fabricant UBERTI a habituellement comme politique de rendre les marquages discrets, au point qu’il est difficile d’identifier un revolver de cette marque. Il a aussi la mauvaise habitude de faire des poinçons qui sont très mal frappés et qui sont parfois peu lisibles On les trouve placés devant le pontet de la sous-garde,  à la jonction de la carcasse et de la console du canon (on le voit sur cette image).  Mais sur d’autres revolvers, le logo Uberti se trouve généralement à gauche de la carcasse ou sous la crosse, frappé sur sur l’armature de celle-ci (remington 1858)…

Il est  nécessaire de disposer d’une loupe de philatéliste  pour vérifier les poinçons et logos sur des revolvers de cette marque.  Sur le canon de mon Walker HEGE UBERTI, on ne trouve donc  pas de numéro, ce qui est embarrassant car on peut alors procéder à des échanges;  mais on trouve les deux poinçons  (les lettes PN et les fusils croisés, frappés en travers de la console, l’un sous l’autre). Sur la carcasse de cette arme, on trouve rassemblés   tous les poinçons, le logo et le numéro devant la sous-garde,… En allant (de gauche à droite à nouveau) , le logo Uberti, à peine visible, placé dans le sens du canon, puis transversalement, la datation avec les lettres (BA?) dans un rectangle et enfin les 2 poinçons habituels : PN et les 2 fusils entrecroisés surmontés de  leurs étoiles et en dessous le numéros  bien lisible. Sur cette arme, le marquage est complet mais on ne peut pas garantir que  le canon et la carcasse appartiennent , à la même arme depuis l’origine.

2/ la présence nécessaire des numéros et leurs emplacements

Ce qui est important, pour tous les revolvers, c’est de vérifier les numéros inscrits sur l’arme, afin de pouvoir vérifier que pour chaque pièce de l’arme (y compris la clavette des colts), le numéro correspond à celui des autres parties et que les différentes pièces sont d’origine. Si les numéros sont identiques, l’arme est totalement d’origine. Ce qui est prioritaire, quand il s’agit de Colts (sauf pour les HEGE -UBERTI), c’est d’avoir au moins 2 numéros, l’un sur la carcasse l’autre sur le canon. Pour ce qui concerne les révolvers à carcasse fermée, un seul numéro suffira (frappé sur la carcasse).

My beautiful picture

J’ai déjà abordé cette question dans mon article 3, intitulé: « Un autre regard sur le Walker 1847 ». Dans l’idéal, les numéros se trouvent à 3 endroits proches (côte à côte), comme indiqué par les flèches sur l’une des photos précédentes. Les numéros sont frappés de façon transversale. Sur les ARMY SAN MARCO, le positionnement est exemplaire. Mais sur d’autres revolvers,  on trouve aussi le numéro sous la crosse, frappé sur l’armature. On trouve également le numéro sous le levier de chargement des revolvers, à la base du canon. Voici différentes photos qui montrent ces positionnements. Sur la photo qui montre la crosse renversée, à côté du numéro, on trouve le logo de PIETTA, ce qui est inhabituel à cet endroit.

  colt 1860 ubeti gardonepietta ancienne marque

3/ Comprendre le code de datation 

La datation des revolvers est inscrite dans un rectangle, placé sur le côté droit ou sur la carcasse, devant la sous-garde (ou le pontet). Elle est indiquée selon deux types d’écriture : de 2 à 3 chiffres romains jusqu’en 1974 et 1 couple de deux lettres depuis 1975 et jusqu’à aujourd’hui  (source J.P. DeBaeker, Répliques et poudre noire). Ce sont les « code/date » du banc d’épreuve (d’essai)  italien. Les différentes datations qu’on peut lire sur les photos (XX7, XXX, AF, AU) correspondent donc aux années 1971, 1974, 1980, 1989. C’est donc très simple à déchiffrer, à condition de disposer de ce code. Selon J.P. Debaeker, il semblerait que le code n’ait pas été suivi de façon logique, car, il manque certains codes lettres entre 1984 et 1993 (de AL à AZ ). On aurait donc sauté AJ, AK, AO, AQ, AR, AV, AW AX AY. Ces codes auraient-ils trouvé une autre utilisation ? Voici le tableau qui permet de dater une réplique de revolver:

 datation des revolvers_NEW

  Il ne reste maintenant qu’à identifier les logos des marques et de savoir ce qu’elles furent,  ce qu’elles sont devenues et quelle est la qualité de leurs armes ?

4/ Connaître  les marques des fabricants et leur logos

 

fabricants de revolvers3_NEW

fabricants de revolvers_NEW

fabricants de revolvers2_NEW

On peut classer les fabricants de répliques de revolvers cap & balls en 3 catégories :

a/ Ceux qui fabriquaient ou fabriquent encore des armes correctes mais de qualité courante :

on mettra ARMY SAN MARCO (ASM) et ARMY SAN PAOLO (ASP), qui l’un comme l’autre, ont fabriqué des armes solides, de belle présentation,  mais avec des mécanismes un peu rustiques : j’ai montré un Walker ASM et ses imperfections, mais j’ai un 1851 ASP, qui est excellent.

EUROARMS a été un fabricant de revolvers très connu. Il avait repris ASP et jusqu’à récemment il produisait des armes courantes très appréciées (comme le R&S) : c’était de la bonne fabrication.  Mais il a fermé en 2012. Je cite les commentaires de tireurs trouvés sur le forum « poudre noire » et je m’associe à leur conclusion:

http://poudrenoire-free-fr.superforum.fr/t313-euroarms-la-fin-d-un-geant-de-la-replique

« C’est avec grande tristesse que j’apprends la fin d’un géant de la réplique (encore une). EUROARMS – Armi San Paolo semble avoir trépassé. Pour moi, c’est une grande perte, puisque ARMI SAN PAOLO fut créée en 1971 par un groupe de personnes expérimentées dans le domaine des répliques (leur collaboration avec de grands maitres de la réplique western le prouve). En 1987 après une grande période de doute et de perte d’argent en raison d’un marché de répliques saturé d’offres, la société déplaça ses installations de San Paolo (25 km de Brescia) vers Concesio toujours en Italie. Après des années que je qualifierais de réussies  sur le point de la qualité, des modèles proposés, et de prises de marchés importants, A.S.P fut littéralement absorbé par son Distributeur-Importateur de toujours EUROARMS. En 2002, les deux entreprises ne faisaient plus qu’une seule entité. En 2012, le groupe disparait. » (S)

« Le marché de l’arme civil (par opposition aux marchés militaires avec un grand S) est en voie d’extinction. Les législations qui grignotent nos libertés sous le fallacieux prétexte de la sécurité, font que la possession d’armes, sera, dans les décennies à venir, une exception rarissime ! Il n’y a qu’à voir la position de la presse !  Il y a moins de cinquante ans, les armureries étaient présentes dans toutes les petites villes ! Combien en reste-t-il  à Paris, aujourd’hui ? Jusqu’en 1939, la vente des armes était libre !! Maintenant une carabine à air comprimée d’une forte puissance est classée!! Nous verrons disparaître les armureries et les fabricants. Ou alors, mes amis, il faut vous réveillez auprès de vos députés, et fermement, car au train où vont les choses, nous ne pourrons même pas transmettre nos pièces de collection en 8ème catégorie à nos descendants. » (DO)

« Chaque fois qu’une entreprise ferme, c’est toujours dur pour tout le monde, Sebou, je pense que tu lis la revue de l’ami Trusty Phil (…) rédacteur en chef d’Action et de La Gazette, et bien dans le numéro 344 de mars-avril 2012 d’Action, il y a un article parlant de la fermeture d’EUROARMS dont l’activité armes longues avait déjà été reprise par PEDERSOLI, et désormais plus aucune arme de poing ne serait produite. Bedec Tir, l’importateur pour la France, a raflé une partie du stock qui restait en Italie,  mais il n’est pas question de pièces détachées ! » (DW)

 PIETTA  est  considéré comme un fabricant qui produisait des armes de qualité moyenne, mais à bon prix. Actuellement, il reste seul à produire des revolvers dans une gamme de fabrication courante, mais en améliorant la qualité et la présentation de ses produits, il tente de se montrer compétitif envers son seul concurrent actuel: UBERTI.   PIETTA produit certains revolvers en dehors de la gamme courante avec une ambition de qualité   (Lemat, ou Starr DA ou SA par exemple) et même de précision (revolvers à pas progressif). PIETTA occupe le marché français, profitant d’une distribution au compte-goutte des revolvers UBERTI et surtout de leurs pièces de rechange.

 b/ Ceux qui fabriquent des armes d’une qualité supérieure

Dans ce créneau, on trouve surtout le fabricant UBERTI (très rarement PEDERSOLI qui produit des armes longues principalement).  Sans aller jusqu’à faire des armes de compétition, comme c’est le cas de PEDERSOLI, UBERTI  est réputé pour faire des répliques à PN très proches des modèles d’origine ; de très belles armes, appréciées pour leur finition et leur fiabilité, à des prix qui sont encore raisonnables, mais la qualité semble moindre,  pour les armes vendues en France, que celles vendues aux USA . Le Walker 1847 que fabrique UBERTI est très affiné par rapport aux modèles antérieurs  des anciens fabricants  (ASM et ASP) : est-il vraiment dans les proportions du Colt d’origine? A une certaine époque, l’Italie, comme la Belgique, fabriquait des répliques et certains fabricants travaillaient pour des marques comme UBERTI dans le cadre d’une association connue sous le nom de C. Gardone qui regroupait  des entreprises (souvent familiales). Cette association leur permettait de rester anonymes: UBERTI a donc vendu des armes sous le couvert de sa marque dont certaines pièces étaient sous-traitées. Il faut voir si les répliques UBERTI & C. Gardone valent les UBERTI. On dit qu’UBERTI baisserait un peu en qualité, tandis que PIETTA monte. D’autre part, UBERTI est un fabricant dont les pièces sont difficiles à trouver, car les délais d’importation sont  « capricieux ». La production part en direction des EU qui ont un marché de la vente des répliques très actif.

Les ventes de revolvers UBERTI d’occasion  pullulent actuellement sur les sites de vente aux enchères ! Voici (par exemple) 2 photos de revolvers mis en vente sur NaturaBuy et qui sont déclarés être des « UBERTI ». Pourtant aucun de ces vendeurs ne présente la moindre preuve qu’ils sont de fabrication UBERTI: ni l’indication gravée sur le canon, ni le logo, ni les numéros et leur concordance : juste une photo qui indique « black powder », cal .44…. et . C’est le procédé classique de l’arnaque . NaturaBuy accepte ça !   Le 1er est mis en vente par NIKKO89 qui déclare vendre un  « colt 1860 UBERTI », le second est vendu par MANWE, un vendeur qui pourrait être d’origine … , spécialiste de ce genre de vente bidon. Lui ne lésine pas : il déclare que c’est du HEGE-UBERTI, carrément ! Il est clair que NaturaBuy permet ce genre de vente qui pue l’escroquerie et qui compromet le site ! Mais c’est son fonds de commerce.

Nikko89 colt-1860-Uberti

Manwe-1860-HEGE-UBERTI

 Des photos juxtaposées peuvent constituer un montage . Les acheteurs doivent être plus exigeants.

 

HEGE est un fabricant allemand qui vend des revolvers UBERTI, dont il fabrique les canons et les barillets ou qu’il revend simplement,  mais en apportant sa marque, sa réputation et « un plus » : il achète à UBERTI des armes sélectionnées. Il est cependant arrivé que HEGE vende des UBERTI de qualité plus courante, en cas de rupture de stock. HEGE vend des revolvers selon son inspiration…

colt-confedere-cal44-uberti-hegemarquage Hege Uberti

 

ORION est un importateur Allemand  et contrairement à ce que certains prétendent, l’inscription « Orion » sur un revolver  ne signifie pas qu’il s’agit d’un HEGE-UBERTI.  On la trouve assez fréquemment.  Il importait différentes marques notamment des Euroarms, des Armi San Marco.

Je précise qu‘HUBERTUS n’est pas Uberti, C’est est un revendeur allemand qui apposait, comme le fait HEGE, sa marque sur les revolvers UBERTI.

Un mot sur le colt 1860 CENTAURE.  Un fabricant belge qui a fait des répliques du Colt 1860 réputées pour leur qualité et qu’on trouve sur le marché d’occasion à prix assez élévé. Elles ont été fabriquées sous licence Colt et à ce titre elles sont considérées comme des Colts. Elles sont d’une sobriété qui rend l’arme superbe. Voici l’adresse d’une vente qui présente un colt 1961 en très bel état extérieur: http://www.naturabuy.fr/Colt-Army-1860-calibre-44-Centennial-fabrication-Centaure-item-602022.html. Le logo de centaure est précisément un centaure.

 3/ Enfin ceux qui font des armes destinées à la compétition

Ce sont des armes qui ont un haut niveau de fabrication : on trouve 2 fabricants PEDERSOLI (Italien) et FEINWERKBAU (allemand).  Mon article 10 comporte un paragraphe très détaillé à ce sujet  et je vous invite à le consulter.