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Article repris le 20/12/2013.
Cet article fait suite à 4 autres articles; il est recommandé de les lire dans l’ordre, car certains contenus ont été déjà abordés et ne seront pas repris dans cet article ;
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La nomenclature d’un Colt
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Le démontage du mécanisme
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Comprendre le fonctionnement du Colt pour en assurer l’entretien et la réparation
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Le rôle du verrou et de sa butée dans un révolver à PN
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L’indexation d’un révolver, un point très important du fonctionnement
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Le problème de l’entrefer et son réglage
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Le nettoyage d’un revolver à PN
1/ La nomenclature d’un Colt
Un outil très utile pour faire tomber le canon d’un colt (en principe mes canons sortent sans forcer et si nécessaire, je fais un petit ajustage pour réduire les frottements), mais sur certains colts neufs ou achetés récemment, il arrive que la clavette et le canon résiste fortement. Il est prévu qu’on utilise le bourroir pour sortir le canon (on le met en appui sur le barillet et on pousse comme si enfonçait une balle dans une chambre, mais au lieu de pousser une balle, on fait reculer le canon, si la clavette a été enlevée préalablement! Il est cependant recommandé de mettre la clavette ou un petite plaquette de bois entre le bourroir et le barillet pour éviter d’abimer ce dernier. Cette petite barre peut être utilisée conjointement avec le bourroir en cas de gros effort et comme protection du barillet, mais aussi sans celui-ci, en l’utilisant comme un levier, quand le canon n’est pas très bloqué et qu’il ne demande qu’un peu d’aide…
La compréhension du fonctionnement du Colt est une étape indispensable pour devenir un « poudreux », c’est à dire un tireur à la poudre noire. J’ai pour ma part franchement « ramé » au début, ne sachant pas démonter le canon avec l’aide du refouloir (qu’on pourrait aussi appeler repoussoir), ni démonter les pièces situées dans la carcasse et je ne pouvais donc pas nettoyer correctement l’intérieur des mécanismes: avec de l’eau bouillante ou du white spirit, il reste quand même des résidus. Je devais également donner mes révolvers à l’armurier pour régler les détentes par exemple. Une telle ignorance me donnait le sentiment d’être dépendant de tiers et bloqué devant tout problème mécanique. N’ayant pas une formation technique, le mystère de cette mécanique m’intriguait : elle semblait contenir des pièces très simples, mais leur articulation échappait à ma compréhension. Il fallait s’y mettre ! J’ai dû chercher sur internet des plans, des schémas, des nomenclatures qui me permettent de comprendre l’agencement des pièces et leur rôle; les documents manquaient de précision concernant les fonctions de chaque pièce et leur mouvement (en rapport avec les déclics). Voici une nomenclature qui peut servir pour beaucoup de révolvers et qui m’a bien servi pour apprendre le jargon des tireurs jusque-là un peu ésotérique concernant les pièces d’un colt.
Ma collection d’armes d’occasion s’élargissant, avec des problèmes propres à chaque arme, il devenait nécessaire de tenter le démontage des Colts, après quelques achats d’outils appropriés: démonter, était faisable, mais remonter, c’était « une autre paire de manches », ce qui me donna quelques inquiétudes ! Les vis constituent une source de problèmes majeurs et fréquents, car elles sont souvent bloquées par manque d’entretien ou en raison de l’oxydation (absence d’huile dans les filetages): certaines ont dû être remplacées après avoir été démontées en force, tellement elles étaient bloquées. Autre souci, il arrive que les têtes de vis soient martyrisées par les tireurs amateurs (usage de tournevis inadaptés à l’armurerie ou serrage excessif) au point que tout démontage devient impossible. Une arme dont une seule vis est bloquée peut donner un problème sans solution et en faire une arme condamnée à l’étagère: il faut alors passer par un armurier qui va tenter une réparation et qui va devoir soumettre les pièces à des traitements de choc ! A moins d’avoir l’aide d’un ami expert en armes anciennes (mon ami Yan, un anglais pour qui les armes de ce genre n’ont pas de secret) ; en clair, l’arme risque d’être abimée (serrage dans les étaux, traces de coups, d’outils, perçages difficiles etc).
Le gros souci, ce sont les ressorts de chiens qu’il faut tendre quand on remonte les revolvers (voir la pièce N°19): un vrai cauchemar! Dans mes débuts, je me suis battu avec ceux-ci pour les remettre en place, utilisant des petits serre-joints… jusqu’à ce que je mette au point un système qui rend le remontage assez facile : en remplaçant le serre joint par du cable électrique.
Le colt simple action doit avoir une mécanique bien soignée, bien polie : lorsqu’on arme doucement le chien, on doit entendre 3 clics successifs. Il va d’abord passer par le cran de demi armé pour arriver en fin de recul en position d’armé, prêt à tirer. Mais en tirant légérement sur le chien, on peut simplement débloquer le barillet et le faire tourner à la main, chose nécessaire. Le recul du chien fait entrer le verrou dans la carcasse et libère le barillet. Le verrou est une petite cale ovale qui se trouve sous le barillet et qui s’encastre dans les 6 encoches prévues sur celui-ci : il descend et remonte lorsqu’on arme et s’introduit dans chaque encoche : le barillet est alors en principe aligné avec le canon. Rentrer le verrou est nécessaire pour sortir le barillet et le demi-armé permet cette opération (si on a préalablement enlevé la clavette et le canon, bien sûr) .
Le colt se décompose en 4 parties principales :
- – le bloc canon avec en dessous le levier d’armement et le bourroir (ou refouloir)
- – la carcasse en acier ou en laiton dans laquelle est vissé l’axe de barillet (il ne peut pas être sorti, car il est serré à chaud)
- – le barillet
- – la crosse, avec la poignée et son armature en acier, fixée sur la carcasse (par 3 vis) .
- – la sous-garde en laiton (qui sert de pontet) et qui maintient la carcasse et la crosse (par 3 vis) . Sur les colts, ces vis sont interchangeables , mais attention à les garder en bon état et démontables !
Comment armer un Colt ? C’est le rôle du chien que l’on tire en arrière et qui peut prendre 2 positions, mais faire entendre 3 clics : au départ la détente est légèrement inclinée vers l’arrière et s’avance à la verticale lors du mouvement du chien.
- – 1er clic : le verrou rentre et la détente se place dans le cran demi-armé et à la verticale (en avançant un peu) ; elle produit alors un 1er clic.
- – 2ème clic : le chien poursuivant son recul, la détente revient en arrière et se place maintenant dans le cran d’armé : elle est alors à nouveau ramenée à la verticale en produisant un second clic
- – 3ème clic : la came (l’arrêtoir du barillet) est relâchée et le verrou sort poussé par le bilame : il produit un clic. Il bloque maintenant le barillet . L’arme est prête à faire feu si on appuie sur la détente.
2/ Le démontage du mécanisme
Une fois que la sous-garde est tombée, le mécanisme apparaît et c’est l’occasion de vérifier que l’entretien est efficace: en réalité, il ne l’est que partiellement, c’est pourquoi lors du nettoyage courant, il est utile d’utiliser des produits qui protègent l’acier et bloquent la corrosion due aux résidus (Armistol, « 3 en un », huiles mécaniques, etc). Mais il faut procéder régulièrement à un nettoyage complet. Je recommande d’utiliser un pinceau et de laver le mécanisme au white spirit ou au pétrole désodorisé qui, l’un comme l’autre, ne risquent pas de provoquer la rouille. De surcroit, les saletés contenues dans le white spirit se déposent au fond du flacon, ce qui permet une réutilisation du produit de nettoyage après décantation. L’eau bouillante est excellente pour le nettoyage du canon et des barillets, mais pour le nettoyage de la carcasse, on risque de laisser des résidus et de l’eau, malgré un séchage au sèche-cheveux. Il faut sécher l’arme de telle sorte que l’eau s’écoule (tête à l’envers). Le white spirit (avec un peu l’huile mécanique diluée) me semble plus adapté et nettoie très bien, sans risque de rouille et sans souci de séchage. Une arme doit également être conservée dans un endroit sec.
Déposer la sous-garde est pas une opération courante d’entretien: toute intervention sur l’arme qui met en jeu la visserie est délicate, surtout lorsqu’on a affaire à des San Marco ou des San Paolo, pour lesquels les vis sont introuvables. Enfin une crosse de colt est vissée à l’armature et à la sous-garde par 3 vis et pour les remettre en place, il faut opérer une tension, si nécessaire avec une serre-joint de petite taille, pour rapprocher la carcasse et la sous-garde : en principe la main suffit si le ressort est maintenu comme je vais le montrer. L’utilisation du serre joint est cependant inadaptée et certains armurier dévissent les ressorts de chien.
Je recommande ma méthode qui est très pratique. Au remontage, le ressort de chien et la sous-garde seront difficiles à remettre en place, car le ressort pousse le chien et écarte la sous garde: il faudra donc serrer ressort (c’est l’intérêt du câble électrique) et maintenir la sous-garde et la carcasse en pression pour que les orifices des vis se placent en alignement. On procède au remontage avec le ressort tendu à fond et tenu par le câble; Il n’est pas nécessaire de tendre le ressort avant de mettre le cable : on enserre le cable à la base du ressort et ensuite, on fait remonter le cable enroulé en le glissant, ce qui du coup serre le ressort de chien. Le chien doit être en position demi-armé pour qu’il laisse de la place au ressort.
Il faut prendre de grandes précautions concernant les vis de la sous garde et de la crosse et ne pas serrer excessivement. Il faut surtout les graisser. Mais les lavages intensifs à l’eau exposent les filetages à l’oxydation, il est donc important de démonter et de graisser les vis à chaque fois pour éviter qu’elles ne se grippent.
C’est au démontage qu’on prépare le remontage : un conseil, gardez le ressort de chien tendu et fixé sur la sous-garde pendant tout le démontage jusqu’au remontage. Si on ne l’attache pas, quand la carcasse et la sous-garde vont être désassemblées, le ressort sautera! Donc on va le garder tel qu’il est, en le maintenant bloqué contre la sous-garde par le câble électrique en cuivre (avec sa gaine), ce qui va nous épargner bien des « emmerdements » (voir les photos)! D’autre part, je recommande de maintenir le chien collé à la carcasse (position de repos) avec un élastique, cela évite à la détente de se balader et de gêner le démontage (idem au remontage): on n’enlèvera l’élastique au démontage que pour sortir le chien, après avoir retiré le bilame, la came et la détente. Selon la marque du revolver, le remontage de la sous-garde sera plus ou moins facile, on a toujours du mal à remettre les vis en face de leur trou, mais il faudra placer le chien en position demi-armé pour mettre l’extrémité crochue du ressort sous le bec auquel il s’accroche, sinon il va contrarier la remise en place de la sous-garde.
L’astuce : il faut procéder à l’enroulement du ressort dans la partie basse, ce qui évite d’avoir à alors à tenir le ressort tendu pendant l’enroulement : il suffira de faire glisser le câble enroulé vers la carcasse (vers le haut), pour que le ressort de chien se tende, car il est serré contre le cadre en laiton de la crosse et en remontant l’enroulement, le ressort se plaque contre celle-ci, c’est là toute l’astuce de ma méthode!
Voici les parties mécaniques après nettoyage au white spirit. Le démontage de la carcasse commence : nous allons déposer le ressort bilame : la vis est très délicate et souvent, par abus de serrage, elle se détériore: il est alors difficile de la changer sur des modèles Army San Marco ou San Paolo: problème fréquent. On peut « retremper » les têtes de vis en acier pour les renforcer, mais la qualité du tournevis reste essentielle. De la douceur et un bon outillage s’imposent !
On va maintenant sortir 2 axes visibles sur le côté de la carcasse en les dévissant avec toutes les précautions requises (un tournevis parfaitement adapté, à bout plat, aux dimensions exactes)
- 1/ l’axe de la came du verrou de barillet, en regardant bien comment celle-ci se place sous l’axe de la détente et côte à côte avec celle-ci.
- 2/ celui de la détente, qui se tient droite tant que le chien ne bouge pas, grâce à son axe et à l’élastique.
Une fois la came et la détente sorties, il ne reste plus enlever l’élastique qui maintient le chien, dévisser l’axe du chien et sortir le chien avec le doigt élévateur qui est accroché sur sa face A. Ce doigt et son ressort sont logés dans un couloir rectiligne et ne peuvent sortir que si on les tire dans le sens de l’axe du couloir, avec délicatesse: pour ce faire, on procède comme indiqué sur l’image. C’est très facile.
Voici maintenant des photos qui indiquent l’agencement des pièces mécaniques dans la position où elles se trouvent articulées au chien:
3/ Comprendre le fonctionnement du Colt pour en assurer l’entretien et la réparation
Démonter l’arme ne signifie pas qu’on a compris son fonctionnement et les subtilités de la synchronisation des différentes actions, à moins que l’on ne soit mécanicien ou très à l’aise avec ce genre de mécanisme d’horlogerie. Voici le mécanisme tel qu’on le voit sous la carcasse: ce qui aujourd’hui me paraît très simple est resté une énigme pendant pas mal de temps et j’espérais (en vain) trouver un article sur son fonctionnement. Finalement, j’ai pris le temps de tout examiner à la loupe et de m’initier à cette mécanique dont je vous donne la clé.
Le ressort bilame, dont on a vu les deux lames bombées, appuie sur la détente et sur la came (photos précédentes), ce qui les oblige à revenir à leur position dès que le chien n’exerce plus de pression sur celles-ci : la came se met à l’horizontale et la détente à la verticale. Le détente présente une petite proéminence (saillie) plate de 3mm environ sur laquelle le bilame appuie. Conseil utile : en cas d’impossibilité de trouver un ressort bilame pour un revolver ancien, on peut en fabriquer de différentes façons : on peut utiliser une lame de truelle en acier, qu’on va tailler, détremper , courber et retremper. On peut aussi utiliser des tiges en acier d’1 mm environ qu’on va de la même façon, détremper, courber, façonner et retremper. en voici un modèle découvert sur un revolver acheté sur Naturabuy, le site où tout est possible!
Par l’intermédiaire de la détente, le bilame agit indirectement sur le chien. Pour comprendre l’agencement des pièces et leurs interactions, il faut imaginer un assemblage dans l’espace et comprendre que le chien fait une légère rotation autour de son axe. C’est le soleil autour duquel gravite des satellites ! C’est cette rotation partielle du chien qui produit plusieurs actions :
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1/ la rotation du chien agit sur le doigt élévateur articulé par un axe sur sa face A et qui en montant, sous la poussée du chien, fait alors tourner le barillet. Voici des photos montrant le doigt élévateur sorti de la carcasse et la rosette crantée qui est à l’arrière du barillet et sur laquelle le doigt élévateur exerce une poussée (ascendante) pour faire tourner le barillet. Pour réduire les frottements et adoucir l’armé, il est recommandé de polir entièrement le doigt, son ressort et le couloir dans lequel ces pièces exercent leur mouvement ascendant et descendant. Le ressort maintient le doigt au bon endroit dans ce conduit, sinon il flotterait et raterait les crans de la rosette. Mais pour polir ce couloir, qui sur des San Marco (notamment) est très mal « fini », il faut au moins une lime diamantée de faible largeur (en vente chez Conrad). Quand on regarde un Walker Uberti, le couloir est parfaitement lisse: différence de qualité très significative. C’est alors au tireur de finir son arme à la main !
- 2/ La rotation du chien agit dans le même temps sur la came du verrou par une butée montante et descendante, située sur sa face B. Lors de la rotation du chien, cette butée monte et « accroche » la came au passage en la forçant à monter également, tandis qu’à l’autre bout de la came (comme une balançoire), le verrou suit le mouvement inverse: il descend et rentre dans la carcasse. Mais arrivé à un point, la cale se décroche et le bilame agit aussitôt, repoussant le verrou vers l’extérieur : ce dernier cherche alors une encoche du barillet: s’il ne la trouve pas (mauvaise indexation), il bloque le barillet .
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3/ La rotation du barillet entraînée par le doigt élévateur est cependant arrêtée par le verrou qui arrive à point (c’est essentiel) quand la came se libère de la butée (sur la face B du chien) et revient à sa place sous la pression du bilame : c’est donc le chien qui a pour fonction de rentrer le verrou dans la carcasse, mais c’est ensuite le bilame qui a pour fonction de remettre celui-ci dans les encoches du barillet , quand le chien cesse de relever la came. Cette alternance est calculée pour que la sortie du verrou soit coordonnée avec le doigt élévateur : l’un fait tourner, l’autre arrête.
Le grand ressort de chien a comme rôle de renvoyer violement le chien vers sa position de repos, en frappant celui-ci contre les amorces: en anglais, on l’appelle le « marteau » (hammer). C’est la mise à feu. Il faut bien vérifier que ce ressort est en place: quand il est maintenu par un tenon il faut le pousser à fond, quand il est maintenu par une vis il faut vérifier de temps en temps qu’elle est bien serrée : si le ressort prend du jeu, il perd en puissance et donne d’autres soucis. Le retour du chien et la frappe sont contrôlés par la détente dont la pointe (partie délicate) vient se placer dans les encoches qui sont à la base du chien. Elle bloque ainsi le retour du chien, mais plus elle est usée, plus le cran est lui-même usé, moins elle bloque, plus ça part tout seul, ce qui devient dangereux pour le tireur et pour son entourage ! La détente attend que tireur appuie sur elle avec le doigt pour libérer le chien, mais cette pression doit être douce, sinon il se produit « un coup de doigt » qui fait perdre beaucoup de précision au tir. On peut doser la force à exercer sur la détente pour lâcher le chien et son percuteur, afin d’avoir un tir plus précis. Les tireurs mesurent cette poussée et la règlent. Le chien n’agit donc pas sur la détente, c’est le contraire, mais il la fait bouger légèrement lors de la rotation pour qu’elle change de cran et c’est le bilame qui oblige celle-ci (par un appui en (P) sur les photos) à venir se loger dans les 2 encoches placées à la base du chien (demi-armé et armé). Le bon état du bilame est essentiel pour que la détente retienne le chien à l’armé.
Voici un site [Gunsmith.fr; Le site participatif sur les armes anciennes] qui donne des informations sur les préparations des armes et les petites pièces mécaniques, ainsi que des informations concernant les étapes du mouvement du chien et les « clics ». On y voit en gros plan les pièces les plus petites et les plus fragiles d’un colt. A consulter.
http://gunsmith.fr/article9/preparation-d-un-colt
4/ Le rôle du verrou et de sa butée dans un révolver à PN
Qu’est ce que j’appelle la came et que d’autre appellent le verrou ? Le terme came n’est peut-être pas approprié : je nomme ainsi un bilame qui comporte d’un côté un verrou (un téton qui bloque le barillet en se plaçant dans ses encoches) et de l’autre une crosse en forme de croissant (sur ce modèle, le croissant est très petit). La came se balance autour d’un axe sous la poussée d’une butée qui est fixée sur le chien. le terme verrou n’est pas totalement adapté, car il ne rend compte que partiellement du fonctionnement de cette pièce.
La pièce mécanique qui déclenche les mouvements et assure la synchronisation des actions, c’est « le chien ». Quand on le bascule (ce qu’on appelle « armer » le chien sur un révolver simple action), il va enclencher différentes actions qui se traduisent par des clics sonores et successifs. Le chien agit directement sur le doigt élévateur et sur le barillet par l’intermédiaire d’un verrou (que j’appelle à tort « une came ») C’est une sorte de bilame en forme de triangle plat qui se balance autour d’un axe et qui est prolongée par une petite crosse en forme de croissant (voir la photo). C’est cette crosse sous laquelle se loge la butée, qui va recevoir la poussée ascendante de cette dernière. La butée est la pièce la plus complexe de la mécanique du Colt parce qu’elle travaille soit en poussée sur la crosse (en montant), soit en écrasement de celle-ci (en descendant). C’est le point le plus difficile à comprendre: du fait de son orientation et de sa surface inclinée par rapport au plan du chien, la « butée » (un terme à moi) accroche la crosse du verrou et la posse vers le haut, mais quand le chien fait la rotation en arrière, la butée qui redescend doit écraser les deux lamelles de la crosse pour passer, et ça elle le fait parce qu’elle présente une inclinaison qui est essentielle. Si la butée est usée, le verrou n’est plus accroché et la butée passe sans relever le verrou. Si la crosse est usée, le problème est alors identique ou alors le verrou ne monte que partiellement. Du coup tout est déréglé, l’indexation ne fonctionne plus, le barillet ne tourne plus.
Ce qui m’intriguait, c’était la pente de cette butée (biseautée). C’est un axe qui dépasse du chien de 1,5mm, mais qui n’a comme fonction que d’accrocher et de pousser dans un sens ou d’écarter dans l’autre sens. Il est incliné de telle sorte que le côté le plus épais pousse (en montant) la crosse vers la haut, tandis que l’autre côté, qui n’a pas d’épaisseur, resserre (en descendant) les deux lamelles de cette crosse pour lui laisser le passage, ces lamelles étant séparées par un espace qui se réduit ou s’écarte selon le besoin.
Je vais retracer par un schéma les étapes du déplacement des 2 pièces:
- 1ère étape : le chien est au repos, la butée biseautée se trouve sous le croissant de la came, sa partie la plus épaisse vers le haut. Le chien commence sa rotation vers le 1/2 armé. La butée gravite à son tour autour de l’axe du chien, et avance sous la came en suivant le contours interne du croissant qu’elle repousse, exerçant une poussée ascendante sur la came : la came monte d’un côté, bien qu’étant soumise à une contre-poussée du ressort bilame à l’autre bout où le verrou de barillet descend. Au 1/2 armé la butée biseautée est arrivée au bout du croissant de la came et le verrou est totalement rentré, mais la butée est toujours sous la came, en appui sur elle.
- 2ème étape : on passe le 1/2 armé et soudain, au point K, la butée n’a plus d’appui sur la came qui, du coup, étant libérée, revient instantanément à sa position initiale sous la pression du bilame … Le chien lui, poursuit sa rotation et atteint l’armé. Le tireur vise, il appuie sur la détente: le chien revient alors violemment en avant, tandis que la butée redescend! Elle trouve sur sa route la came qui a repris sa position mais qui ne peut pas reculer : la butée force alors le passage, en comprimant les 2 lames souples de la came (séparées par un intervalle), grâce à son biseautage et à cet intervalle… la butée passe et reprend sa place sous la came. Ni le verrou, ni la came n’ont reculé. Belle histoire que je compte vous raconter en images!
Les 5 étapes du fonctionnement de la came et de la butée en images
Un lecteur me demande d’expliquer ce que j’entends par « la came passe en force » : Avez-vous remarqué que la « butée » est un cylindre de faible hauteur (épaisseur): un cylindre écrasé, mais dont la surface est inclinée, de telle sorte que dans un sens (en montant) la butée se présente avec la hauteur maximale (il faudrait dire « épaisseur » pour employer un terme plus explicite) Elle accroche la came et la pousse devant elle, tandis que dans l’autre sens (au retour quand elle redescend) elle se présente le côté qui n’a pratiquement pas d’épaisseur, comme un plan incliné sur lequel la came ne bute pas: elle glisse, elle est simplement repoussée sur le côté, serrée contre la paroi, ce qui fait que la butée passe en force ». Il faudrait un petit schéma… d’un côté elle agit comme un chasse neige, de l’autre elle se glisse entre la came et la paroi de cette cavité interne du revolver, mais elle ne fait pas descendre la came. Elle se faufile, elle fait sa place. Génial non? »
5/ L’indexation d’un révolver, un point très important du fonctionnement
Comment constate-t-on le défaut d’alignement? Et qu’est-ce que l’indexation ? (extrait d’un forum « Tir longue distance »)
- – L’indexation est la faculté du mécanisme à mettre le barillet en place puis à le verrouiller avant que le coup ne parte en DA et / ou que le chien soit à l’armé en SA.
- – Le défaut de verrouillage est la capacité de tirer sans que le barillet soit verrouillé, ce qui cause d’évidents problèmes liés à un alignement aléatoire.
- – Le jeu en rotation au verrouillage du barillet et la possibilité pour le barillet de quitter l’alignement alors que le verrou (l’arrêtoir) est dans l’encoche.
- – Le défaut structurel d’alignement, qui résulte de l’utilisation d’un barillet comportant des chambres forées au mauvais endroit.
Une arme achetée neuve ou d’occasion doit avoir « une bonne indexation »: c’est un point qui est souvent mis en avant dans les annonces, de façon très publicitaire, mais attention aux attrape-nigauds : se méfier des apparences ! Et qu’en est-il du reste? J’ai déjà écrit que les revolvers de mauvaise fabrication (que je qualifie de « tocards ») ont tendance à aboutir dans les petites annonces !
L’indexation est une synchronisation de différentes pièces et un calcul de leur mouvement, de telle sorte que le barillet fasse une rotation correcte, qu’il s’arrête au bon moment, au bon endroit, pour que la chambre soit en alignement avec le canon au moment du départ de feu. Un décalage latéral entre la chambre et le canon, un barillet qui tourne mal, qui ne s’arrête pas à l’endroit prévu, ou qui a du jeu en position d’arrêt, voilà les principaux dysfonctionnements à craindre et qui sont dangereux ! Il reste le jeu normal du barillet: un petit jeu, mais sans excès. Un jeu excessif est contraire au bon fonctionnement de l’arme et peut devenir dangereux, car il rend l’alignement des chambres et du canon aléatoire.
L’indexation est un problème délicat et demande une compréhension des mécanismes qui assurent la rotation, le positionnement et la stabilité du barillet. Le doigt élévateur et le verrou de barillet sont des pièces essentielles qui s’usent et doivent être remplacées, mais les encoches du barillet peuvent également s’user et contribuer à donner du jeu. Bien entendu, il ne faut pas modifier la longueur du doigt élévateur, sans précaution, c’est une opération qui met en cause la sécurité du tir. Les problèmes peuvent provenir de plusieurs causes, notamment:
- – un ressort bilame d’arrêtoir trop faible qui ne pousse pas l’arrêtoir suffisamment fort (donc vite) vers le haut et rate l’encoche; du coup le barillet n’est plus stoppé;
- – un verrou (arrêtoir) usé, ou trop arrondi, ou encore il « glisse » sur le bord de l’encoche ;
- – des encoches usées, aux bords arrondis, donc même problème;
- – un verrou (arrêtoir) trop neuf, relié à un bord d’encoche trop neuf; il n’a pas le temps d’entrer dans l’encoche…
Une arme dont l’indexation est défectueuse, c’est une arme dont le barillet, ses encoches et sa rosette ne correspondent pas au travail du verrou ou sont mal alignés avec celui-ci. Il en est de même de l’alignement du canon et des chambres : ce qui veut dire que si la fabrication de l’arme est trop grossière ou si l’arme a été modifiée, le problème est délicat (il peut avoir été monté un barillet modifié et qui n’est pas de la même marque). J’ai constaté que dans certaines marques (Army San Marco ), les barillets de Walker ne sont pas interchangeables … y avait-il eu modification? Les barillets ne sont généralement pas numérotés, mais ils peuvent porter un logo de la marque (c’est le cas pour Uberti). Par contre si l’arme est fatiguée, dans ce dernier cas on peut changer les pièces à condition qu’elles soient encore produites (Ubertis et Pietta notamment). Le doigt élévateur peut lui aussi être défectueux, usagé et ne pas pousser le barillet suffisamment loin. Si le doigt élévateur trop court, la chambre n’arrivera pas en face du canon (généralement la longueur est bonne). Le verrou (la came) et le doigt élévateurs sont difficiles à refaire et à trouver sur des armes qui ne sont plus fabriquées.
Si l’indexation paraît bonne, il faut quand même faire au moins une vérification visuelle de quelques points : l’usure du verrou, l’usure des encoches (qui tous les deux, indiquent la fatigue du revolver) et enfin l’état du doigt élévateur (à l’œil, on voit s’il sort suffisamment, etc) ; voilà au moins trois points qui doivent être examinés avec attention. Mais surtout, il faut faire tourner le barillet qui doit fonctionner sans défaut (ratées, résistance, raideur… ) et entendre les clics. Ce n’est plus l’indexation proprement dite, mais l’indexation est inséparable du bon fonctionnement de toute la mécanique. Si le barillet tourne bien, si le verrou fonctionne bien, est-ce que pour autant les chambres se placent parfaitement dans l’alignement du canon ? Il faut alors démonter les cheminées avoir l’œil pour le vérifier, ou utiliser l’endoscope.
Le doigt élévateur, une pièce qui peut présenter des dysfonctionnements
Le doigt est une pièce qui vient pousser les crans de la crémaillère et fait tourner le barillet pour qu’il vienne se positionner face au canon. Le petit ressort est destiné à le maintenir en place dans un conduit ascendant. A sa base le doigt est fixé sur le chien par un axe placé presque au niveau du cran d’armé. Il monte et descend avec la rotation du chien quand l’on arme. Il sort par une petite fenêtre qui s’ouvre derrière le barillet. La longueur du doigt doit permettre une rotation correcte du barillet et si elle n’est pas bonne, il en résulte un décalage du barillet et des incidents lors ci de tourner. Cette coordination se vérifie aisément. Si le doigt n’est plus coordonné, il risque de travailler quand le verrou bloque. Le doigt peut être diminué de longueur s’il pousse le barillet trop loin. Cette pièce doivent correspondre au barillet avec lequel elle travaille. Il joue également le rôle de frein lors de la rotation du barillet. au départ du coup, le doigt supporte le recul du barillet.
Le travail du doigt est le plus difficile à comprendre, parce que cette pièce est placée derrière le barillet et ne peut pas être observée dans ses mouvements. La synchronisation verrou/ doigt élévateur donne lieu à trois avancées progressives du barillet entre chaque étape de l’armé ; au 1er cliquetis le verrou entre, au second il ressort de façon sèche, au 3ème le doigt se sort. Le barillet n’est en place qu’après le 3ème cliquetis, prêt pour le lâcher du chien..
Le réglage du doigt élévateur est un travail plutôt délicat : en cas de dysfonctionnement, il est recommandé de changer le doigt plutôt que de vouloir le modifier. C’est pourquoi les revolvers destinés à un usage intensif ont intérêt à disposer de pièces de rechange, sauf si on est apte à les refabriquer.
Vérification de l’alignement des chambres et du canon d’un Colt Walker avec un endoscope…
Pour faire une vérification, il faut enlever les cheminées et éclairer les chambres par l’orifice. On verra alors à l’œil nu (ce qui n’est pas évident) si le cercle de la chambre et celui du canon sont concentriques ou si un croissant de lune se forme sur le côté dans toutes les chambres, signe d’un défaut d’alignement. Pour ma part, j’utilise un endoscope, qui permet de visiter le canon avec un éclairage associé à une caméra à fibre optique : ça se trouve chez Conrad pour une centaine d’euros. Si des croissants apparaissent à l’éclairage, situés latéralement, c’est que l’alignement est mauvais, mais si ces croissants varient de position, s’ils n’ont pas une position latérale systématique, si on les trouve soit en haut ou en bas, cela veut dire que le barillet est de mauvaise fabrication. De toute façon, des croissants importants indiquent une arme de mauvaise qualité. Ce qui veut dire que quand vous achetez, prenez la précaution d’amener avec vous un endoscope ! Cela vous évitera d’avoir ensuite bien des regrets….
Les armes vendues d’occasion sont donc exposées à des dysfonctionnements de l’indexation du barillet ou des défauts d’alignement du canon et des chambres, ce qui n’apparaît pas sur une simple photo qui peut mettre l’arme en valeur (on joue sur le jaspage, l’esthétique générale). Mais dans ce domaine, le risque est que les problèmes d’alignement soient dus à la fabrication. En fait, en achetant une arme d’occasion sur Natura, Delcampe ou Egun, on entre dans le circuit de revente des tocards, car les bonnes armes ne se revendent pas là. Les bonnes armes (quand le tireur renonce à les utiliser, ce qui n’est pas très courant) se vendent plutôt par relation ou sur des Forums de poudreux, ou enfin dans les bourses aux armes (où on a un contact direct avec l’arme et le vendeur), mais à mon humble avis, pas sur les sites de vente d’armes d’occasion. L’achat d’une arme d’occasion sur internet est une loterie. Dans une bourse aux armes vous allez pouvoir faire une vérification avec un endoscope notamment. Ceci dit des armes qui sont simplement fatiguées, se remettent en état, mais à quel prix va-t-on les acheter ? C’est une autre affaire. Il est évident qu’une arme prétendue « en bon état et qui n’attend que l’acheteur pour retrouver le pas de tir » sera vendue plus cher que son prix réel, car les défauts ne sont pas déclarés: nombreux sont les tireurs qui dénoncent les tarifs de vente excessifs sur les sites d’enchères.
Voici 6 photos qui montrent les défauts d’alignement du Walker 1847 ASM acheté sur Natura et dont j’ai parlé dans un article précédent : il est clair que ce revolver présente un défaut de centrage des chambres par rapport au canon.
Le croissant lumineux (qui correspond à la jonction entre la chambre et le canon) révèle ce défaut, montrant un déplacement systématique de toutes les chambres au sud-ouest, puisque la lumière de l’endoscope se réfléchit sur une partie saillante à l’opposé, au nord-est. Le croissant est large, ce qui indique que le défaut est sensible. C’est bien un défaut présumé « d’origine » : il indique que la chambre est à la fois trop basse (mauvais forage du barillet) et trop avancée (problème qui concerne réglage du système mécanique, le barilet, les encoches ou le verrou, donc l’indexation), défaut qui affecte chaque chambre et qui indique par conséquent que le barillet est en décalage par rapport au centre du canon. Attention, l’endoscope peut inverser les images, c’est à vérifier. D’autre part l’effet lumineux amplifie le dépassement qui donne lieu au croissant, car à l’oeil, avec une lampe placée dans l’orifice de la chambre, ça ne saute pas yeux: c’est infime. C’est donc une arme qui peut manquer de précision. La vérification de mes 2 autres Walkers ARMY SAN MARCO avec l’endoscope fait apparaître que tous ont des problèmes d’alignement identiques à ce Walker. Il semble donc que la marque ASM fabriquait des armes qui souffraient d’une fabrication plutôt « rustique » … ce qui expliquerait que leur précision en soit affectée, à moins que les plus mauvais revolvers soient ceux qu’on trouve sur internet (ceux que j’appelle les « tocards ») ? La question qui s’impose, c’est de savoir si un tel défaut se traduit par une dispersion importante des « boulets ou des ogives, à 25m ? Est-ce que ce défaut d’alignement entraîne un manque de précision? ! ?
La seconde question est de savoir si mon meilleur Walker acheté lui aussi d’occasion présente un tel désordre ? J’ai donc procédé à la même vérification de l’alignement des chambres et du canon sur mon Walker Hege- Uberti : voici le résultat, c’est parlant ! L’alignement est superbe, mis à part une chambre qui semble légèrement décalée. La marque Uberti confirme donc sa réputation de fabriquer des armes soignées, mais cette constatation se vérifie-t-elle sur d’autres revolvers Uberti. C’est donc une arme d’occasion qui m’a été vendue en bon état sur NaturaBuy. Mais les rainures, me direz-vous, comment sont-elles ? fatiguées ou encore bien dessinées ?
Cette réflexion nous conduit donc à considérer que la marque peut donner lieu à des défauts de fabrication qui sont à examiner lorsqu’on achète un revolver à poudre noire .
5/ Les précautions indispensables lors du tir.
Un revolver à poudre noire est une arme qui peut donner lieu à des dysfonctionnements dont les principaux sont les suivants :
1/ un tir doit avoir toujours un départ franc, avec un bruit sourd, sec et puissant. Tout départ qui donne une sorte de bruit inhabituel, faible et un « tschhh »… est un danger potentiel. Il faut alors s’assurer que la balle est sortie du canon. Or cette précaution est difficile lorsqu’il s’agit d’un revolver à carcasse fermée. Lorsqu’il s’agit d’un colt, on peut facilement déposer le canon et s’assurer visuellement qu’il est vide, opération totalement impossible avec un Remington 1858 par exemple – et totalement dangereuse. Quelle est la cause ?
Soit la poudre est défectueuse pour des raisons variées, soit en raison de l’humidité, soit encore en raison d’une mauvaise compression de la balle qui laisse la semoule se mélanger à la poudre ou laisse un vide dans la chambre sous la balle. Dans ce cas, la balle va partir, mais avec une poussée insuffisante et celle-ci va rester dans le canon en raison du frottement. Ce qui explique que plus une balle est surdimensionnée, plus elle risque alors de rester dans le canon en cas de charge mal préparée ou de fuite des gaz. La balle obstruant le canon, elle empêcher le tir suivant de fonctionner et le canon a de fortes chances d’éclater, car la pression due à l’explosion de la poudre peut faire éclater un canon en acier; la PN, c’est de l’explosif!
2/ l’amorce est percutée, mais le coup ne part pas, soit parce que l’amorce est défectueuses, soit parce que la cheminée est matée, trop éloignée du chien, soit parce que la flamme n’a pas suffisamment traversé le conduit de la cheminée pour atteindre le fond de la chambre, ceci en raison du mauvais été de l’amorce : vétusté, humidité ou amorce trop pincée, par exemple, ou encore parce qu’elle est encrassée, ou enfin parce que le conduit est étroit (sur certaines cheminées de compétition). Il arrive alors que l’allumage de la chambre soit simplement retardé, surtout lorsqu’il s’agit de cartouches-papier qui font un bourrage à la base de la chambre et dont combustion peut se faire de façon progressive jusqu’à l’ignition de la poudre. Ce qui peut laisser un laps de temps assez long entre la percussion de l’amorce et le départ du coup (jusqu’à une minute). C’est très dangereux.
Règle impérative, en cas de mauvaise percussion, il faut garder l’arme orientée vers la cible durant une minute et attendre avant de déposer le barillet pour remettre une amorce. Le mieux et de tirer toutes les autres chambres avant de changer l’amorce.
3/ Le chargement défectueux, sans précaution, peut provoquer l’allumage de plusieurs chambres simultanément : c’est ce que l’on appelle un « départ en chaîne » qui a un effet impressionnant et qui risque d’être dangereux. Les causes sont connues :
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balle sous dimensionnée, qui ne tient pas et qui va sortir lors des 1er tirs, en risquant de laisser une chambre ouverte et chargée
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chargement qui a répandu de la poudre à l’entrée des chambres et absence de graisse qui assure l’étanchéité au feu, mais attention dès les 1er tirs, la graisse est souvent soufflée;
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cheminées défectueuses (fendues, trop ouvertes, etc) et qui perdent de la poudre ou qui ne tiennent pas (elles tombent et la poudre sort) .
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amorces trop larges qui ne serrent pas les cheminées et/ou mauvais état du chien qui se relève au moment du coup de feu.
6/ Le problème de l’entrefer et son réglage
La spécificité des Colts, c’est la question de l’entrefer qui résulte de leur carcasse ouverte – ce qui les met pénalise d’un certain point de vue, celui de la précision. Il faut cependant dire que la carcasse ouverte est un système extrêmement simple à utiliser, permettant un démontage facile, ce qui est absolument nécessaire en cas de blocage du barillet. Le soldat qui avait peu de moyens techniques pour réparer ses armes était à l’abri d’incidents sérieux, car la technologie des Colts est merveilleuse, si on se replace dans le contexte historique. A contrario, les revolvers à carcasse ouverte, on ne le dit pas assez, sont une vraie galère quand une balle sort de la chambre et bloque le barillet. Rien de tel qu’un Colt: on enlève la clavette et « Sesame ouvre toi », le barillet est débloqué. Sur un Remington 1858, ou sur un R&S, l’arme risque de finir chez l’armurier! C’est pourquoi les colts ont été choisis par l’armée lors des guerres de sécession, celle-ci ayant toujours été méfiance envers des armes plus sophistiquées qui sur le terrain, s’avéraient source d’ennuis et que les soldats ne parvenaient pas à garder en bon état de fonctionnement.
Ceci dit, la technologie du Colt présence certains aspects problématiques. Un article de Johannes COUTURIER sur le site ATV, ayant pour titre : « l’optimisation du Colt 1860 Army pour le tir », examine la question de l’optimisation d’un revolver Colt , un article qui ne peut que retenir notre intérêt par sa réflexion et sa qualité.
http://www.kitandsoft.com/gallery/article%20colt%201.pdf
http://www.kitandsoft.com/gallery/article%20colt%202.pdf
Cet article ne signale pas un défaut de fonctionnement du Colt, il propose une optimisation de l’arme et entend tordre le cou à « quelques idées reçues », ce à quoi je m’associe. Ce qui concerne ma réflexion sur le Colt en général, c’est l’axe « arbor bottomed« , c’est à dire un axe qui vient se loger dans la console (dans une sorte de couloir, de puits) et qui, sur les revolvers d’origine, venait buter sur le fond de cette cavité où il se loge. Est-il nécessaire que l’axe bute ? ? Il y a sur un Colt plusieurs points d’appuis qui servent à maintenir ensemble les pièces et qui servent également à prévoir des écarts, des intervalles. Le fait que le canon soit bloqué par l’axe, empêche la clavette de repousser le canon trop près du barillet et ce faisant de bloquer sa rotation. Du coup, la clavette voit son effort limité par cette butée.
Voici différents schémas de coupes d’un Colt qui présentent le barillet, l’axe du barillet, la console du canon et la clavette , c’est à dire comme si on avait coupé un Colt au niveau de son axe dans le plan horizontal.
Sur cette photo, il apparaît de façon évidente que si on pousse la clavette qui est légèrement trapézoïdale, elle prend appui sur la console du canon en C et repousse l’axe du barillet en B, en avançant dans la fenêtre qui traverse la console et l’axe. Si le canon recule librement vers le barillet et si l’axe avance en sens inverse dans le bloc canon, cela ne resserre pas les deux pièces qui ne sont que partiellement liées: ça peut bouger. Pour que le canon et l’axe tiennent ensemble de façon stable, bloquée, il faut un calage . Celui-ci ne peut avoir lieu que quand l’axe qui pénètre dans la console, arrive en fond de couloir et bute en A. Quand A et A’ sont collés, l’axe ne peut plus avancer, le recul du canon est alors stoppé. La clavette ne peut plus que bloquer les pièces par sa forme de trapèze: elle se serre contre les points C, D et B devenus fixes. A ce moment l’axe et le canon sont totalement liés.
Cependant sur certains revolvers qui ont beaucoup tiré, l’espace entre le canon (le cône de forcement) et le barillet tend à s’élargir, ce qui est dommageable pour la précision : une perte de puissance, sans parler des projections au moment du tir. L’optimisation d’un revolver concerne aussi bien les armes usagées que les neuves et si le défaut des Colts 1860 Uberti notamment doit être amélioré, nous allons réfléchir à cette occasion au problème de l’entrefer qui résulte de cet assemblage canon /carcasse et du calage par la clavette. L’augmentation de l’entrefer résulte surtout de deux facteurs : des tireurs croient utile de trop serrer la clavette pour que les pièces ne bougent pas lors des chocs provoqués par les tirs et dans le même temps, en chargeant les revolvers plein pot, ils raccourcissent la durée des pièces qui sont soumises à des chocs.
Grosso modo, un entrefer qui dépasse 0,5mm commence à réduire la qualité du tir. quand il dépasse 1mm, cela devient gênant. Dans un article précédent sur les revolvers à carcasse fermées, j’ai déjà traité de façon complète la procédure de réparation, mais aujourd’hui, je traite plus spécifiquement de l’axe qui doit buter dans le fond de la cavité et de la façon dont on va résoudre l’entrefer. Voici une série de schémas qui rendent compréhensible les appuis et calages d’un Colt .
Venons-en au problème soulevé par l’article : comment compenser le vide qui se trouve sur certains revolvers, comment faire en sorte que l’axe empêche le canon de serrer le barillet ? C’est la démarche inverse : nous avions raccourci l’axe pour permettre au canon de revenir plus près du barillet, nous allons maintenant contraindre le canon à garder sa distance.
Il est nécessaire de rappeler que les colts ont deux points fixent qui assurent l’indexation et l’assemblage : l’axe de barillet et les deux ergots qui viennent lier la console et la carcasse, ce qui donne parfois un assemblage très raide, que personnellement j’améliore en donnant un coup de foret dans les deux cavités, pour pouvoir démonter le Colt très rapidement. Le conseil que donne Johannes COUTURIER, l’auteur de cet article, est de faire tourner l’axe pour l’amener au fond du couloir et en déterminer la profondeur. l’intérêt de cette méthode sera aussi de vérifier que l’axe et son logement sont rectilignes, car si l’axe a été déformé, il aura du mal à tourner et même à entrer dans on l’orientera différemment : c’est un constat que j’ai fait sur un de mes révolvers. on parfois des surprises!
Trois points me paraissent essentiels que COUTURIER mentionne:
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L’axe et le canon étant ainsi bloqués, la clavette ne peut pas s’enfoncer excessivement.
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Ce blocage donne de la régularité à l’arme lors du montage, alors que des variations qui affectent l’enfoncement de l’axe, et modifient l’entrefer, affectent la précision (les points d’impacts en hauteur) . Le tir de précision recherche les régularités.
- On peut jouer sur l’enfoncement de l’axe dans la console pour réduire l’entrefer ( c’est ce que j’ai exposé de façon nettement plus détaillée)
Il nous propose alors une méthode pour rattraper le manque de longueur de l’axe, rendre l’arme « arbor bottomed, et rétablir les deux points fixes qui sont nécessaires aux Colts: Uberti commet donc une erreur de fabrication regrettable! Pour ces revolvers qui ne sont pas fabriqués en respectant leur brevet d’origine, c’est la clavette qui se substitue à l’axe pour assurer le point fixe haut .
La solution que propose COUTURIER consiste alors à forer l’extrémité de l’axe pour y mettre un boulon poêlier, ce qui n’est pas un travail à la portée du 1er venu. Si on n’a pas la pratique, il faut avoir recours à un professionnel, c’est évident. Ce boulon pourra alors être coupé à la longueur voulue, vissé selon l’importance du vide à combler. Une solution qui, à mon sens, fragilise l’extrémité de l’axe des petits Colts, laquelle n’est guère épaisse. C’est une solution à risque – surtout pour qui ne maîtrise pas le forage d’un axe avec une perceuse à colonne, le taraudage, etc . Néanmoins, c’est une solution à retenir.
Pour ma part, je soulève plusieurs autres difficultés. L’axe doit porter de façon précise sur le fond de son logement dont on ne connaît pas bien l’aspect: est-il plat ? bombé? quelle est sa courbure ? Celle-ci correspond-elle vraiment à celle du boulon poêlier ? Pour mesurer la profondeur de la cavité, si le fond est bombé, c’est assez incertain.
Certains tireurs mettent des rondelles métalliques pour rattraper le vide, mais là encore, il est difficile de trouver des rondelles qui s’adaptent à la dimension exacte du manque et comment les faire tenir? Ce qui me conduit à dire que les solutions sont toutes imparfaites, bien que certaines soient ingénieuses.
Pour ma part, j’aurais tendance à rechercher la solution du côté d’un métal qui serait coulé dans le fond du logement de l’axe, mais là encore des difficultés surgissent. Comment connaître le volume de métal à couler, sachant que celui-ci doit être précis? Le métal existe : c’est le Cerrosafe qui fond à 70°, il suffit donc de tremper le canon dans l’eau bouillante; le Cerrosafe va fondre et se loger au fond. Mais comment en prévoir la quantité ? Après réflexion je retiens la méthode suivante : verser du sable ou la semoule dans le fond du logement et par tâtonnement déterminer le volume qui remplit exactement le fond jusqu’au niveau de l’axe, une fois celui-ci en place. Le sable sera ensuite tassé dans une douille et celle-ci sera arasée et coupée. On aura alors reconstitué un volume identique. Cette fois-ci la méthode ne demande pas une technologie de pointe: juste de la patience et un travail méticuleux. La douille sera alors remplie de Cerrosafe fondu et l’excédent sera coupé à froid, Il suffira de récupérer le contenu de la douille et de le fondre dans le canon, plongé dans l’eau bouillante. On introduira l’axe et on pourra vérifier qu’il descend à la profondeur voulue. Après refroidissement , on pourra sortir le Cerrosafe et vérifier qu’il épouse la forme de l’axe, sinon, il faudra fondre et recommencer…
Du réglage de l’entrefer à la réparation d’un Colt
Sur les Colts achetés d’occasion, on constate souvent que l’entrefer est trop important, ceci en raison de l’usure et du surmenage de l’arme . Je précise que cette « maladie » s’accompagne souvent d’autres signes de vieillesse … . Si on procède comme je l’ai conseillé dans l’articles 4 (concernant le Colt Walker ) et dans l’article 5, concernant la technologie des Colts en général, il reste cependant un problème, car lorsqu’on a réduit l’entrefer en faisant entrer l’axe plus profondément dans le canon, la clavette n’a généralement plus d’appui sur l’axe (en B) du fait que la fenêtre s’est élargie quand les pièces ont été déplacées et que l’axe ne dépasse plus en B. Il faut donc refaire l’appui de la clavette sur l’axe en B et pour ce faire il faut qu’il déborde dans la fenêtre.
La solution que j’ai proposé consiste à souder une épaisseur de métal en B. On peut procéder de deux façons, à mon humble avis :
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souder à l’étain un petite plaquette de cuivre dans la fenêtre (fer à souder électrique assez puissant et pâte à étamer)
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ou, autre solution, faire une soudure à l’arc pour redonner du fer à la fenêtre, dans la partie da la fenêtre qui est côté fond de la cavité) : un travail plus délicat. La soudure un peu irrégulière, sera ensuite limée pour redonner à cette face de la fenêtre son aspect plat initial, qui va servir d’appui à la clavette.
7/ le démontage des cheminées et les problèmes de cheminées bloquées
Nous abordons maintenant une question très importante. Certains tireurs ne démontent pas leurs cheminées après le tir pour éviter d’user les pas et parce qu’ils estiment que cette opération laborieuse est superflue. D’autres tireurs font un nettoyage à l’eau chaude du barillet, ce qui occasionne des corrosions si le séchage n’est pas parfait : en particulier, une corrosion des pas de cheminées! C’est à éviter totalement. Les pas de cheminées nettoyés au White spirit et traités contre la corrosion (un passage dans le WD40), doivent se démonter sans difficulté après chaque tir et son remontées après avoir passé un peu de graisse sur le pas avec un coton tige. Certaines graisses sont recommandées parce qu’elles résistent bien à la chaleur.
Il est essentiel de disposer d’une clé à cheminée d’excellente qualité et parfaitement adaptées aux dimensions des cheminées. utiliser une clé trop large abime la clé et les cheminées. le clé doit saisir la cheminée sans jeu. Pour avoir un démontage des cheminées rapide, celles-ci doivent être parfaitement propres et légèrement graissées, de telle sorte que la clé la fasse tourner avec une rotation rapide une fois qu’elle est engagée dans le pas. on ne force pas les cheminées, on les amène en fin de pas et on desserre très légèrement.
La clé doit avoir une forme en croix qui permet de la faire tourner très rapidement , comme une hélice. L’acier de la clé doit être très résistant: la meilleure clé, c’est une clé universelle de chez Pedersoli, faite dans un acier de très bonne qualité. Elle ne bouge pas , elle ne s’abime pas, elle ne se déforme pas… si on entretient ses cheminées. Cette clé est adaptée au révolvers à PN courants, elle est assez chère, mais le prix se justifie par son usage et sa durée. Un tireur doit disposer de cette clé. Le fait que la clé universelle dispose de 4 bras permet de sen servir comme levier: les bras décuple la traction de rotation, mais la clé doit être bien en place et sans jeu.
Nous allons maintenant aborder un problème très important : que faire quand les cheminées sont bloquées?
C’est la cauchemar du tireur. Ceci arrive également avec une arme achetée d’occasion, vendue par un « enfoiré » qui se garde bien de dire que les cheminées ne sont plus démontables!! Autrement dit, si on ne parvient pas à sortir les cheminées, si on ne trouve pas un barillet de rechange qui s’adapte bien, l’arme est bonne pour la vitrine!
A moins de trouver un tireur expérimenté qui sache comment faire, il reste la possibilité de parcourir internet en quête d’une solution, mais je vous avertis : les recettes sont rares et hasardeuses. Voici donc la méthode PSRauben pour sortir des cheminées bloquées. Il faut
- un étau
- deux pièces en bois pour serrer le barillet dans l’étau. Cela demande un peu de travail avec une perceuse et une scie à cloche, de telle sorte que les deux morceaux de bois enserre le barillet sans déformer les chambres.
- un marteau assez lourd
- la clé universelle, modifiée si nécessaire.
- un tube de 10 cm de long , en acier et épais (un morceau de canon de revolver fait l’affaire , si on a pris la précaution d’en garder un sur une arme qui passée à la casse: ça arrive)
- un chalumeau à gaz Dremel
1/ on laisse le barillet tremper dans un dégrippant pendant une journée; ça peut favoriser le décollement
2/ On règle la flamme du chalumeau pour obtenir un dard pointu et fin : on chauffe la cheminée durant une dizaine de secondes avec le dard pour provoquer un choc thermique.
3/ On place alors la clé sur la cheminée en l’enfonçant pour qu’elle soit parfaitement en place. Puis on enfile le tube sur l’axe vertical supérieur de la clé, de telle sorte qu’il prenne appui sur les deux bras latéraux au moment du choc du marteau.
4/ On donne alors deux coups secs mais assez vigoureux avec le marteau, pour produire un choc mécanique qui va décoller les cheminées ;
5/ Au moment du choc, on fait tourner la clé avec l’aide les deux bras latéraux comme leviers. On va alors constater que les cheminées tournent d’abord légèrement , puis la rotation se libère. C’est gagné!
Les cheminées des Colts Centaure sont particulièrement exposées à des blocages. Ces Colts Centaure exigent des clés parfaitement adaptées aux dimensions plus étroites des cheminées. Elles n’existent pas dans le commerce (ou du moins sont rares et de mauvaises qualité). On en trouve chez Vordelader Shop en Allemagne à un prix très abordable, mais en cas de cheminées bloquées, elles sont trop fragiles. Il faut donc faire réaliser soi même une clé à cheminée spéciale pour ce Colt. On utilise alors la Clé universelle Pedersoli, qu’on adapte en coupant le tournevis pour faire un embout aux dimensions exactes des cheminées. Ce travail ne peut se faire que dans un atelier de mécanique de précision, en sachant que l’acier est dur et que le puits dans lequel le cône de la cheminée entre, doit être réalisé avec une fraise très étroite (voir les indications dans l’article sur le Colt Centaure).
Cette opération peut provoquer une détérioration des pas de cheminées si la frappe avec le marteau est trop forte, mais deux coups porté sans excès ne provoquent pas de dégâts. L’acier de la clé Pedersoli ne se déforme pas au cours de cette intervention si elle a été ajustée avec une parfaite exactitude au dimensions de la cheminée.
8/ Le nettoyage d’un revolver à PN
Cette question m’a été posée et voici la réponse que j’ai donnée : sur le pas de tir (après le tir), je passe un carré de chiffon dans le canon avec un pousse chiffon adapté et j’essuie toutes les parties de l’arme qui sont accessibles; ça permet de mettre l’arme à l’abri de la corrosion le temps de rentrer et de faire le nettoyage complet (on peut attendre 2 à 3 heures, mais en arrivant, il faut plonger les barillets dans le white spirit qui nettoie et dissout très bien la poudre noire. Une boite en plastique assez profonde est nécessaire pour faite tremper les barillets. Le pétrole ne nettoie rien du tout, contrairement au white spirit et au « 3 en 1 » (et ses variantes) qui décollent ou dissolvent les poudres!
Il faut Faire bien attention de ne pas mélanger les cheminées quand on démonte plusieurs armes en même temps, donc se servir de petite boîtes en plastique (pot de yaourts, etc) pour les ranger séparément. Personnellement j’utilise une petite boite compartimentée qu’on vend en pharmacie et qui sert à ranger les divers comprimés à prendre durant une semaine quand on suit un traitement un peu « chargé ». Le mieux est de démonter les cheminées avec une très bonne clé (pour aller vite), de les passer au White Spirit et les remonter après avoir donné un petit coup de WD40 ou produit similaire. Ce que les cheminées craignent c’est la corrosion de l’eau, un mauvais séchage. On les démonte (ce qu’il faut faire une fois sur deux) avec une clé en croix assez lourde (Pedersoli) qui fait volant d’inertie et permet de les faire tourner très rapidement : la clé doit tourner comme un “hélicoptère” ! Ne surtout pas huiler les cheminées, car on risque de les boucher et de noyer la poudre en provoquant des retards d’allumage.
a/ Le nettoyage classique… laborieux!
Lavage de l’arme au white spirit et/ou à l‘eau chaude (surtout le canon), très efficace (le vaporetto marche assez bien, mais il faut passer quand même plusieurs fois et faire un nettoyage avec des papiers dans les chambres des barillets pour enlever ce qui reste collé aux parois et enfin, à la fin, il faut rincer à l’eau bouillante pour que le revolver (barillet, canon, etc), reste chaud et sèche vite. Je fais égoutter à chaud, je souffle sur les cheminées (si on ne les a pas enlevées) . Je sèche la mécanique et les barillets au sèche cheveux .
Pour la partie mécanique, le nettoyage au white spirit est préférable car il n’expose pas l’arme au risque de rouille. Je passe encore des papiers (méthode perso) dans le canon et les chambres pour enlever l’eau qui reste dans les endroits fermés ou profonds et quand c’est parfaitement sec, je badigeonne avec un produit tel que le WD40 ou Armypower qui protègent de la corrosion et assurent un nettoyage supplémentaire, car souvent lorsque le jet pénètre dans l’arme, un peu de poudre dissoute sort encore ! Pour nettoyer les chambres, ce qui est le plus laborieux, j’utilise un petit écouvillon qui est censé brosser les canons, mais dont les poils en laiton sont écrasés: il sert à fixer un vieux carré de scotch brite vert (surtout pas un neuf qui attaquerait le métal) ou des bandes de papier essuie-tout que j’enroule autour dans le sens qui convient; tout cela accroche sur les poils …. mais le vaporetto m’épargne ce travail, à condition de passer dans les chambres l’écouvillon avec le papier enroulé (une à 2 fois) jusqu’à obtenir des chambres nettes et finir je passe le papier dans le canon, imprégné de WD40 ! A la fin, je coule de l’huile de vaseline ou de l’huile pour mécanique (machine à coudre, etc) dans les mécanismes, ce qui est très important! Il faut huiler tout le revolver. Dans le canon je passe un papier imprégné d’Army power. L’huile est le meilleur traitement préventif pour éviter la corrosion. De plus une arme débronzée et polie, qui conserve une fine pellicule d’huile, est plus belle.
S’il s’agit d’un revolver en inox (Remington 1858), le White spirit n’est utile que pour les mécanismes. Pour le reste le nettoyage et le séchage se fait très facilement sans craindre la rouille : de l’eau chaude et du produit de vaisselle …. Même sur un revolver en inox, la partie mécanique (ressorts, etc…) est en acier et demande le même traitement, les même précautions, que les autres révolvers. L’inox a besoin d’huile, non pour résister à la rouille, mais parce que les frottements sont plus importants que sur l’acier ordinaire, lequel glisse beaucoup mieux. Donc de l’huile en abondance sur les parties qui coulissent ou qui subissent des frictions, et tout ce qui déborde, on essuie!. Neuf ou usagé, le revolver en inox est toujours raide.
Pour le nettoyage des mécanismes, il faut faire entrer de façon généreuse le nettoyant à l’intérieur du revolver avec le jet de la bombe , après avoir tiré le chien en arrière, et cela jusqu’à ce que l’écoulement qui sort sous la carcasse soit propre. Le White spirit doit être ré-utilisé, sinon quel gaspillage ! On le laisse décanter dans un bocal et les résidus se déposent au fond. Une fois redevenu propre , le White Spirit resservira au prochain nettoyage, tout simplement.
b/ Le nettoyage avec des moyens techniques plus élaborés: ouf, fin de la corvée!
Comme je me sers de plusieurs revolvers et de plusieurs barillets par revolver à chaque séance de tir, la « corvée de nettoyage » que beaucoup reprochent à la PN, commençais à devenir un peu longue, le temps du petit nettoyage méticuleux à la main était révolu, il fallait entrer dans l’ère de la technologie de pointe ! Je me suis donc équipé de deux appareils :
1/ un nettoyeur à vapeur chaude sous pression (type « vaporetto ») acheté en promo chez CDiscount (marque Polti) avec une pression de 4 bars, car l’eau chaude dissout très bien la PN et surtout elle fait monter les barillets à presque 100° , ce qui a comme avantage, non pas de les aseptiser, mais de les faire sécher très vite, car du fait de leur température, l’eau s’évapore une fois qu’on les a essuyé et qu’on a passé un papier dans les trou de cheminée. On peut bien entendu les mettre dans le four à 60° pour éviter la corrosion des cheminées… Si on utilise un vaporetto, il est préférable de démonter les cheminées pour éviter que l’eau ne s’infiltre dans les filetage et les attaque. Si le barillet a été nettoyé au vaporetto, il est brûlant et sans les cheminées, il va sécher en un clin d’œil, avec un petit coup de sèche cheveux en plus. Les cheminées sont nettoyées à part au WS et c’est alors que ma boite compartimentée est très utile .
2/ Le nettoyage du mécanisme (carcasse ou platine) au White Spirit
Mais je peux nettoyer tout le mécanisme d’un revolver sans utiliser d’eau chaude ou de vapeur, car je suis certain que l’arme ne va pas s’oxyder, ce qui est fortement recommandé . Il suffit de projeter le WS dans l’arme avec une seringue achetée en pharmacie et le jet va laver les résidus. Le gros avantage, c’est que le WS n’endommage pas la crosse en bois huilée, une fois le nettoyage fait je repasse un papier huilé sur le bois et tout est top.
3/ un nettoyeur à ultra son. Ces appareils se vendent maintenant dans les supermarchés (LID’L, ALDI, etc) à prix très abordable (moins de 30 euros), mais leur contenance est limitée. J’en ai donc acheté sur le net de marque Velleman, avec une contenance de 2,6l et une cuve en inox étanche et une puissance qui supporte des pièces un peu lourdes sans que le moteur ne surchauffe. Il fallait prévoir un appareil avec une cuve inox et un chauffage pour un nettoyage à l’eau autour de 60°. Je place les barillets dans le bain et j’ajoute du savon de vaisselle liquide. Je rince ensuite au vaporetto
Mais mon idée, c’est d’utiliser du pétrole dans la cuve et non de l’eau. Ce qui m’a été déconseillé… mais après un essai prudent, le nettoyage au WS conjugué à l’effet des ultras sons s’est avéré excellent : la carcasse sort du bain totalement propre et on peut directement l’immerger dans un mélange WS + huile, et faire égoutter! Le matériel sort comme neuf!