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22 – La problématique du revolver STARR 1858 double action: un ressort de chien qui manque de puissance. Quelle solution?


Article modifié, complété  et mis à jour en avril -mai 2020: l’enquête sur le dysfonctionnement du STARR en SA se poursuit et une solution est ENFIN trouvée! 


 

Le revolver STARR 1858 cal.44, était une véritable innovation:  d’une part en raison de la Double Action (DA)  et d’autre part en raison du système de carcasse basculante, comme cela s’est fait pour les Smith et Wesson dans les années 1870. Il faisait concurrence au Remington New Army 1858. Le STARR est cependant d’une utilisation délicate, car  son ressort de chien doit être modifié pour être en parfait état de fonctionnement en SA.

 

Sur cette photo on voit très bien l’ergot conique à l’avant  du barillet : il n’y a pas d’axe. Ce qui est une innovation très intéressante:  pour sortir le barillet , on n’a pas à sortir l’axe, il suffit d’ouvrir la carcasse en dévissant un boulon!! Donc carcasse mobile, barillet sans axe, deux points très positifs.

J’avais  évoqué ce revolver dans mon article n°2, écrit à une date bien antérieure, mais mon information et mon expérience concernant le fonctionnement du revolver était  prématurée, car mes premiers contacts avec cette arme avaient été  décevants et abandonnés. Les essais pratiqués par CAP&BALL.EU (voir la vidéo qui suit) ont  relancé mon intérêt pour cette arme.

Mon article est resté confus, à l’état de brouillon depuis plusieurs années.  J’avais laissé mon blog et mon STARR en attente… L’article avait été écrit au fil de la plume et la cohérence du texte n’était pas bonne. J’avais ensuite abandonné le texte …. Il est maintenant terminé, et  je donne les conclusions qui  découlent des essais que j’ai pratiqués avec mon STARR . Je tente une explication concernant certains dysfonctionnements que l’on reproche à cette arme et qui contredisent la vidéo de Cap&ball.  Mais je ne suis pas le seul  à contester son fonctionnement, mais  ayant trouvé des solutions pour remettre ce revolver en parfait état de fonctionnement, je  suis  très séduit par cette arme que je trouve exceptionnelle.

Un  revolver critiqué 

Le STARR 1858 DA est poursuivi par une mauvaise réputation: en 1858 l’arme était jugée trop compliquée pour un usage militaire qui réclamait des armes d’utilisation facile et surtout précises. Aujourd’hui la réplique produite par Pietta suscite de la méfiance: elle présente un défaut de fonctionnement et un usage délicat qui découragent les tireurs. J’ai parcouru internet et j’ai constaté  qu’on lui reproche une finition sommaire de la mécanique, des blocages du barillets (qui pourraient également être dus à une mauvaise connaissance du fonctionnement) et peut-être un défaut qui n’est pas dû à Pietta:  la percussion des amorces est parfois  aléatoire, ce qui était le cas de mon STARR. Je ne suis donc pas le seul a avoir constaté ce défaut.

Voici quelques commentaires critiques que j’ai trouvés dans les forums concernant le Starr (produit par Pietta) ,  :  « J’’en ai eu un. Mais je n’ai jamais réussi à bien le faire tirer. L’acier est très mou, probablement trop pour avoir une arme fiable. » Ou encore celui-ci: « Pour être honnête,  à part sa gueule que je trouve d’enfer, la mécanique du Starr n’est pas, et loin s’en faut, une mécanique de précision. »  Certains acheteurs du Starr Pietta l’ont mis dans leur placard…   Un commentaire met le doigt sur un défaut de conception de l’arme.  Je cite le tireur: « Essais ce-jour avec 2,5 grammes de PNF2 pour le fun; mon Starr à un souci de percussion, le chien ne percute pas assez fort,  du coup il y a des ratés avec les amorces. » 

Le tireur prétend avoir résolu ce problème en s’inspirant du Remington 1858 (photo à gauche).  Il a ajouté une vis de tension au grand ressort pour donner plus de puissance au chien.  Après avoir examiné mon STARR, je pense que cette solution est possible, mais  il y a déjà la grande vis qui traverse le cadre de la crosse et celle qui maintient le grand ressort du chien.  Il faudrait  alors ajouter une vis supplémentaire.

Il est probable que le STARR a un défaut de conception à ce niveau. Est-ce que le grand ressort de chien produit par Pietta manque de puissance? Ou serait-il  en « fer blanc ». Je vous donne les adresses des forums  qui  traitent de ce revolver avec méfiance..

Récemment j’ai décidé de refaire des essais avec mon STARR pour mieux  comprendre  son fonctionnement. J’ai commencé par le dé-bronzer car je n’aimais pas le noir brillant qui le couvrait.  Je l’ai immergé  dans le vinaigre  (en obturant le canon et le mécanisme avec de la graisse). Il a fait trempette pendant 1/2 heure pour que  le bronzage disparaisse. Puis je l’ai entièrement nettoyé au Vaporetto et relavé au White spirit pour éliminer l’eau et le vinaigre  qui se nichent dans les coins … Il a finalement séché sur le fourneau du salon. Vous remarquerez qu’il a également perdu son levier de chargement, car je ne m’en sers pratiquement jamais : j’utilise un sabot « PSRauben » pour le charger et  au stand de tir,  j’ai un poussoir mobile qui remplace le levier, au cas où une balle viendrait à bouger…  Sans le levier, le STARR a davantage d’élégance.  J’ai en outre échangé son guidon d’origine contre un guidon en fibre de verre et depuis le dé-bronzage, ce guidon s’intègre bien avec l’acier nu…

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C’est un révolver qui a un « look » original et la prise en main est bonne. C’est aussi une arme équilibrée.

Une vidéo de « Cap&Ball.EU » (C&B) qui présente le STARR Double Action.

Le  présentateur de CAP&BALL (C&B) revalorise l’image des armes à PN auxquelles il consacre des vidéos bien faites.  Je remarque qu’il tâtonne un peu lors des essais de tir au Starr, ce qui ne me surprend pas. Le fonctionnement du Starr demande à être bien connu avant de se servir du revolver.  J’ai voulu mettre l’adresse de cette vidéo sur mon blog, mais  c’est la vidéo elle-même qui est apparue sur ma page! Certains me reprocheraient de faire du piratage, mais  mon intention est de faire connaître ce qui mérite de l’être. Je lui fais donc une publicité méritée.  Pour ceux qui ne comprennent pas l’anglais, je vous conseille de regarder la vidéo, car les images parlent d’elles mêmes.

Je note que C&B tire avec des balles rondes (.457) et une charge de poudre suisse (2F) de  15 grains. Ce qui donne:  0,0648g x 15 = 0,9872g , soit presque 1 g de PNF2 suisse, tandis que la charge militaire était de 13 grains seulement pour une balle (.456).  Il obtient un tir très correct à 25 m. Cette information va à l’encontre de celle donnée par Marc Beliveau, un autre présentateur du Starr qui utilise une charge de 30 grains.

Le fonctionnement  du STARR en Simple Action demande un petit réglage: il faut simplement faire coulisser une petite pièce qui se trouve derrière la queue de détente pour opter entre SA et DA. Je souligne que le présentateur insiste pour dire que le seul moyen d’armer le chien, c’est de  presser sur la détente et non tirer le chien en arrière avec le pouce. [vidéo 2:56 et 3:15]. Cependant on constate qu’il aide le recul du chien avec la main gauche, tout en pressant sur la détente avec l’index de la main droite, car il déclare que la détente est dure.  Tiens donc!  Je pense que ce détail est essentiel et vous verrez en fin d’article quelle en est la raison …

 

 

HISTORIQUE

L’histoire d’Ebenezer STARR, l’inventeur de cette arme et de sa volonté pour la faire accepter par l’armée américaine est une Odyssée. Un homme remarquable par son engagement et sa détermination, mais il est probable que cette arme n’était pas vraiment adaptée à l’Armée de masse et que l’achat de l’arme par l’armée tenait beaucoup à l’appui dont STARR avait bénéficié par ses relations, la famille STARR étant bien implantée auprès des autorités militaires. Ebenezer STARR naquit en 1816 dans une famille spécialisée dans le commerce et la fabrication des armes blanches et des armes à feu. Après une scolarité normale et 4 ans dans la marine au cours desquels il voyagea, Ebezener se consacra à l’armurerie avec une seule idée en tête, la fabrication d’un revolver à double action pour l’armée.

En janvier 1856, il conçut et fabriqua une poivrière à double action et obtint un brevet qui protégeait son invention. Le brevet portait notamment sur une détente réglable, qui à l’époque parut fort compliquée par son système. Il allait essayer de transférer cette réussite sur un projet de révolver à double action. C’est en 1858 que STARR qu’il créa son prototype à double action, en cal .36. Il fut envoyé à la marine pour être testé. Mais dès les premiers essais, l’arme, par un caprice du destin, ne fonctionna pas correctement, ce qui n’arrivait presque jamais. STARR qui avait des appuis, bénéficia alors d’une seconde chance: l’arme devait être corrigée avant d’être présentée à nouveau aux autorités militaires.

Cet échec stimula STARR. Chaque pièce de l’arme fut revue et corrigée. Après des mois d’efforts, le revolver STARR double-action fonctionnait sans le moindre problème et les tirs étaient d’une grande rapidité. La supériorité du STARR sur Colt et Remington était alors considérable. Dès lors, l’ancien système à simple action faisait figure d’antiquité, mais les autorités militaires étaient méfiantes, et surtout pragmatiques, face aux nouvelles inventions, car l’histoire est faite de projets brillants, mais qui sur le terrain donnent des résultats imprévus (confère le Walker 1847) .

La Navy décida donc de faire subir des essais « intensifs » à ce révolver STARR double action en calibre 36 et commanda 500 revolvers, à 20$ l’unité. Pour satisfaire cette commande, STARR devait trouver des financements et il allait céder son brevet à des financiers, qui en retour s’engageaient à lui verser « à vie », un montant sur chaque arme vendue. C’est ainsi que fut créé la « STARR ARMS COMPANY » à New York. STARR allait occuper les fonctions de directeur technique dans l’usine. Des brevets furent déposés pour protéger les systèmes propres à l’arme. Un inspecteur déplora qu’aucun test de sécurité n’ait été fait, alors que des armes étaient déjà mises en vente. Par contre STARR entreprenait déjà de fabriquer le STARR DA en cal.44 pour répondre au marché militaire, modèle qui fonctionnait très bien et qui attirait l’intérêt des officiers. Des négociations eurent lieu avec l’Armée qui commanda 20 000 revolvers cal.44, ramenés ensuite à 15000 en raison des difficultés de l’usine à satisfaire une telle commande : problèmes de machines, de personnel, etc. Les tests étaient bons. D’après ce qu’il reste des archives de l’armée américaine en cette période de troubles de la guerre de sécession, ce sont 23.000 STARR .44 DA qui furent fabriqués de décembre 1861 à mai 1863, dont 21.000 pour le gouvernement.

MAIS, … sur le terrain, les militaires étaient réticents : des enquêtes furent menées, notamment dans les unités de cavalerie, la réponse fut unanime : cette arme leur paraissait beaucoup trop fragile, trop sophistiquée.  Cette opinion, s’était d’ailleurs répandue dans toute l’armée. et dura tout au long de la guerre. La Starr Arms Company fut mise en liquidation judiciaire en 1867 et l’usine fut vendue. A la fin du conflit, beaucoup de ces armes cal .36 et cal .44 furent entreposées dans des magasins militaires. Le gouvernement les revendit ensuite de 1865 à 1901. Ebenezer n’en continua pas moins à travailler sur d’autres armes.

La STARR Arms Company a finalement créé un second modèle, quand l’armée a boudé son système de double action.

Le STARR Simple action (SA) :  il fonctionne comme un Colt, ou un Remington 1858, avec une seule détente. Le modèle dispose d’un canon plus long et satisfait le tireur pour ce qui est du fonctionnement et de l’arme en général, du fait de la facilité à démonter le barillet et de l’ergonomie de sa conception, notamment de la poignée. Il  a été fabriqué en remplacement du modèle DA, considéré comme trop compliqué et cette version a alors été mieux vendue du fait de son système d’ouverture de la carcasse,  du changement de barillet et sans les inconvénients d’une mécanique fragile. Le STARR SA avait des atouts. Ce serait sans doute le système le plus simple  pour faire un changement de barillet, cependant le boulon de fermeture de la carcasse est un point délicat : dévisser prend peu de temps, mais le boulon risque d’être perdu lors des ouvertures répétées de la carcasse et surtout au cours d’un combat.

Voici un STARR de l’époque,  en simple action, vendu aujourd’hui à 4000$ aux USA!

 

STARR 1858 jguy

Fragilité du mécanisme ou complexité des opérations ?

Voici le  modèle DA, fabriqué par Pietta. C’est un revolver qui a une certaine classe. La carcasse est prévue pour être ouverte en dévissant une molette (un boulon) placée près du chien sur le côté droit de la carcasse, mais ce système présente un risque quand on démonte un barillet déjà chargé ou quand on met en place un barillet pré-chargé: car une fois la carcasse ouverte, le barillet ne tient plus et risque de tomber. Il est donc impératif que l’ouverture de la carcasse et l’introduction du barillet pré-chargé se fasse en orientant le revolver vers le haut au dessus d’un plan de travail, avec un chiffon qui sera destiné à amortir la chute du barillet.  Ce chiffon pourra également l’empêcher de rouler. Si on est très adroit et un peu inconscient,  on fait ça sans précaution, mais c’est totalement déconseillé sur un stand de tir.

gunsofamerica, starr 1858

Pour ouvrir la carcasse : on sort la vis de blocage à droite de la carcasse et on appuie sur le canon: il bascule  et la carcasse s’ouvre. Pour débloquer le barillet (côté cheminées), il faut légèrement presser sur la détente pour faire rentrer l’arrêtoir (verrou). Le risque, c’est que le barillet se décroche et tombe au sol, étant simplement tenu par sa partie arrière, encastrée dans la carcasse. C’est donc une manipulation qui demande de l’attention.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

REGLE IMPERATIVE : Le chien ne peut et ne doit être armé qu’avec la détente: on ne peut pas tirer le chien en arrière, à la main, sous peine de détériorer le mécanisme Seule la détente permet de faire reculer le chien.

Pour éviter la tentation de tirer sur le chien pour armer mon STARR,  j’ai modifié mon chien en réduisant la « queue du chien » qui est censée permettre de le tirer en arrière sur les SA, mais qui sur le STARR ne doit pas être utilisée!!  Sur cette photo récente, on voit bien  que le chien n’a plus qu’un moignon de « queue ».

Sur la vidéo, nous avons constaté que le présentateur de Cap&ball arme le chien en pressant sur la détente et tirant sur le chien avec la main gauche simultanément. Il respecte donc cette règle, mais en aidant la détente avec le chien,  ce qui lui permet en SA, de prendre la visée:   il peut donc faire un tir de précision.   Ce qui n’a pas été mon cas, car les percussions étaient aléatoires en SA , et comme je n’ai pas essayé d’autre STARR, il m’est difficile de prétendre que ce n’est pas possible avec les copies de chez Pietta.  Je pense que son STARR a été modifié, comme je vais le faire avec le mien.

Sur le STARR , il y a d’une part une position de sécurité (image 2) qui permet de mettre le barillet en roue libre pour placer les amorces, …. et d’autre part, il y une position dite d’ armé » (image 3) quand on presse sur la détente, de façon très retenue, contrôlée.  

Pour sortir le barillet on doit procéder avec doigté : toute action sur la première détente ne peut être annulée que par une pression sur la seconde qui se trouve derrière elle! Autrement dit, pour rentrer l’arrêtoir et pouvoir sortir le barillet, il faut d’abord appuyer sur la première détente et une fois barillet dégagé, on ne peut ramener  le chien au repos qu’en appuyant sur la seconde détente, sinon ça bloque et ça casse.

C’est là que le fonctionnement est complexe et surtout surprenant: lorsqu’on utilise ce revolver en DA, on presse la détente pour un « armé » complet, sans pouvoir prendre la visée, ce qui fait qu’au bout de sa course vers l’arrière, le chien revient en avant et percute alors l’amorce. C’est le principe de la DA. On peut ainsi faire du tir rapide : bang-bang-bang !!! Mais c’est un tir au jugé (tir rapide) adapté au CAS (Cowboy Action Shooting)!

 

Une délicate remise en place du barillet ! Il faut repérer la bonne position du barillet.

Lorsqu’on remonte le barillet dans la carcasse, le verrou doit être parfaitement replacé dans une encoche, sinon,  lorsqu’on tentera de presser sur la détente, elle se bloquera, car le verrou empêchera le barillet de tourner. Pour éviter cela il faut bien repérer la position de l’encoche que l’on va placer en face du chien : elle doit être dans le prolongement de celui-ci.en SA

Généralement, dans la précipitation, le verrou n’est pas bien mis dans l’encoche sous le barillet et lorsqu’on presse sur la détente,  ça bloque et on risque de tout casser.   Donc il faut donc mettre la carcasse à la verticale (de préférence) et insérer le barillet en vérifiant le point de repère (voir image 1) qui permet de s’assurer que le verrou est bien dans une encoche.  Ceux qui ne démontent pas leur barillet et qui chargent avec des cartouches papier n’auront pas ce problème.

Précautions  à prendre  concernant l’utilisation du STARR : C’est une arme qu’il faut apprendre à manipuler sans chargement.

La mise en place du barillet (après avoir fait basculé la carcasse) est délicate, car tant que la carcasse n’est pas refermée, le barillet peut tomber  au cours de cette opération,  ce qui constitue un argument pour un chargement traditionnel moins risqué, sur  le stand de tir : on  charge l’arme sans sortir le barillet et on utilise le levier de chargement pour sertir les balles.

A la fin du changement de barillet, j’insiste sur l’utilité de contrôler visuellement de l’indexation (il faut que le barillet soit bien à sa place pour que le verrou (l’arrêtoir) ne bloque pas la rotation, ce qui constitue un incident de tir à éviter.

L’encoche qui se trouve au bout de la flèche (sur la photo 1) et qui vient affleurer la partie haute de la carcasse me sert de repère visuel. Si elle est bien à fleur de la partie supérieure de la carcasse, l’arrêtoir du verrou est placé au bon endroit, dans son encoche, sous le barillet. Le barillet va pouvoir tourner lorsqu’on appuiera sur la détente et les cheminées (avec l’amorce)  vont se positionner devant le chien.  Mais pour que cela fonctionne, il faut encore s’assurer que l’arrêtoir est bien entré dans l’encoche et pour cela il faut légèrement faire bouger le barillet et vérifier qu’il est bien bloqué, sans le moindre jeu. Le mieux est de vérifier à l’œil la pénétration de l’ergot du verrou sous le barillet. Ce contrôle est presque nécessaire avec le STARR, car les problèmes viennent le plus souvent d’un mauvais positionnement du barillet. Mais sur un stand de tir ce genre de vérification avec le revolver chargé, est mal perçue par les tireurs proches… on les comprend! Il faut donc mettre le revolver en sécurité: Mike Beliveau propose pour cela de laisser une chambre vide. Mais le STARR présente des encoches intermédiaires prévues pour la mise en sécurité de l’arme

La position de sécurité

Si on presse légèrement sur la 1ère détente, le chien recule de quelques millimètres et  se  met en position de sécurité (voir photo) : il ne peut être débloqué  qu’en appuyant sur la seconde détente  (la petite) qui se trouve à l’arrière du pontet. On contrôle visuellement que le chien est en position de  sécurité en s’assurant qu’il y a un jour entre lui  et la carcasse.  Si on veut tirer, il faut s’assurer que le chien est au repos : ce jour doit alors  avoir disparu (en pressant sur la petite détente).   On doit continuellement utiliser la petite détente pour ramener le chien au repos.  La  position de sécurité  est prévue pour mettre le barillet en roue libre, mais  elle n’est pas vraiment fonctionnelle , car  pour mettre le barillet en roue libre, il faut reculer le chien légèrement au delà de cette position de sûreté (qui laisse un croissant de lumière) et vérifier que le verrou est totalement rentré dans la carcasse, car ce verrou est biseauté et griffe le barillet. Le verrou biseauté est fragile. A noter que le STARR dispose de deux arrêtoirs qui interviennent alternativement.

Le STARR,  malgré son système de double action,  reste une arme à poudre noire et il ne faut en aucun cas utiliser de la poudre sans fumée!  Certains tireurs amateurs pourraient avoir la tentation de remplacer la PN par de la poudre moderne (PSF), tentation qui donnerait lieu à des accidents graves ! Les aciers actuels des revolvers Cap & Balls, bien que de bonne qualité, ne sont absolument pas adaptés à la PSF. Sur un stand de tir,  l’imprudence n’est pas acceptée…   !

 

L’utilisation du STARR en simple action (SA) ou en  double action (DA)

 

C‘est une arme qui est donc censée  permettre deux modes d’utilisation. La position du chien dite « armé » est prévue en SA.  Cela veut dire qu’on a la possibilité de choisir entre du tir rapide en DA et du tir contrôlé en SA. Est-ce que sur les STARR d’origine, le ressort du chien  était capable de travailler en SA et DA?

Le poids de la détente n’est pas excessif pour un revolver de guerre.   (le descriptif que l’on trouvait sur le site de Tecmagex le précisait, mais le STARR  a disparu de leur site). Le STARR double action possède donc un ressort de chien souple prévu pour la DA,  mais il est censé être adapté à un double usage DA et SA.   Pour opter pour l’un ou l’autre de ces usages , il faut n principe faire un réglage de la petite lamelle qui se trouve derrière la détente: on la monte ou on la descend (après avoir desserrer la vis).  En DA, lorsqu’on appuie sur  la détente, en fin de course,  elle pousse la petite détente qui se trouve derrière elle et le chien percute.  Mais en SA, ce n’est pas le cas:après avoir aligné le guidon et le cran de  mire sur la cible,  il faut déplacer le  doigt, pour appuyer sur le petite détente, c’est à ce moment seulement que le chien percute les amorces:  c’est prévu pour un  tir de précision.

Sur  cette seconde vidéo, le présentateur de « Forgotten Weapons », explique comment faire le réglage de la détente pour un usage sélectif en DA ou en SA. Il faut modifier la position de la  petite lamelle (et une vis) qui se trouve derrière la grande détente.

 

 

1/ Le  réglage pour un TIR en double action : rapide, instinctif, il peut se fait avec la 1ère détente (en forme de croissant)

  • Lorsque revolver fonctionne en double action: on presse sur la 1ère détente  et on tire 6 fois sans interruption. Le tir en double action ne permet pas de prendre la visée. Ce n’est pas un tir de précision. La puissance du ressort semble être adaptée à une pression souple et continue du doigt sur la détente pour un tir instinctif, c’est à dire  sans pouvoir prendre la visée: on tire rapidement  sans se servir du cran de mire qui, étant en mouvement  avec le recul du chien, ne sert absolument à rien.
  • En « double action », il n’est pas souhaitable de mettre un ressort trop puissant,  sinon le tireur se  crispe sur la détente et perd la cible. Mais a contrario,  si le ressort est trop doux, il n’aura pas assez de puissance pour faire exploser les amorces.
  • Lorsque le revolver est réglé pour le tir en DA , la première détente vient appuyer sur la seconde (qui dépasse légèrement à l’arrière du pontet, et le coup part.

Je précise que le revolver doit être réglé pour tirer en DA ou en SA:  c’est l’un ou l’autre, au choix. Pour cela il faut monter ou descendre une petite languette qui se trouve  au dos de la grande détente et qui est bloquée par une vis. On peut desserrer la vis avec une lame de couteau,  puis on déplace la languette  et on revisse. C’est très simple, mais  ce n’est pas pratique du tout sur le terrain de l’action de tir, car il faut un peu de temps et un couteau à lame fine …

Cependant même réglé en DA, on peut quand même tirer en SA, mais c’est plus délicat, car il faut savoir amener le chien en douceur sur la position SA:   si on presse délicatement sur la détente, il y  une sorte de point d’arrêt en fin de course du chien.  (image 3).  Le chien s’arrête, Mais si on presse trop fort sur la grande détente, le chien ne s’arrête pas: il fait sa course complète vers l’arrière et repart en avant pour percuter l’amorce. Si le chien est à l’arrêt (ou plutôt à l’armé, c’est un jeu de mots), il faudra alors appuyer sur le seconde détente pour que le coup parte, du moins en principe …

Les soldats en temps de guerre ne peuvent pas faire varier l’usage de l’arme à volonté.  C‘est pourquoi le réglage en DA permet les deux options, mais avec un peu de doigté.

2/ Le réglage pour un TIR en simple action : c’est un tir prévu pour prendre la visée et faire un tir de précision

  • 1/ le tireur presse la 1ère détente (en forme de croissant) de façon continue mais avec retenue. Le chien recule. mais si la pression est trop forte, le chien ne  s’arrête pas et le coup part.  Il faut faire ce mouvement avec doigté.

      2/ Un fois le chien en position armé,  le tireur déplace alors son index et appuie sur la seconde détente  (ce qui n’est pas très pratique)… qui se trouve derrière la détente principale, car la grande détente ne fonctionne plus.   Le tireur peut alors viser tranquillement. Quand il presse sur cette petite détente, le coup est censé partir, selon Cap&ball.  Je dis bien qu’il est censé « partir »…

  • Mais  mon STARR Pietta  ne fonctionne pas comme celui de Cap&ball, ce qui me laisse perplexe… Car en appuyant sur cette seconde détente,  le chien libéré n’a pas suffisamment de puissance pour faire  exploser les amorces.   Il va les écraser, mais la plupart n’exploseront pas.
  • J’ai longtemps cru que mon revolver présentait un défaut  de fabrication (le ressort de chien me semblant trop faible), mais n’est-ce pas le cas de tous les STARR fabriqués par Pietta? Car c’est un problème courant sur les révolvers STARR vendus par PIETTA

La 1ère vidéo de Cap&Balls qui montre le fonctionnement d’un STARR original, prouverait que ça percute aussi bien en SA qu’en DA. Mais je n’y crois pas. Il me semble  que pour chaque usage, le ressort doit avoir une puissance différente.  Le ressort tel qu’il est, fonctionne assez bien en double action, avec une course du chien plus longue.  Le grand ressort du chien est  prévu pour un tir en DA  (du moins avec le ressort de chez PIETTA).  C’est une hypothèse. Mais  sur la vidéo de Cap&Ball le présentateur montre que la pression qu’on doit exercer sur la détente sur la détente est forte, ce qui n’est pas le cas sur mon PIETTA, car sur celui-ci la détente est  souple!? C’est déjà un indice d’une différence  entre l’original et la copie du fabricant PIETTA ? Cap&Ball propose une seconde vidéo ou il compare   l’original et la copie et la comparaison de ces vidéos me laisse entrevoir que tout n’est pas identique.

De surcroît, dans cette vidéo où il compare l’original et la copie du fabricant Pietta,  on constatera de nombreuses ratées du tir en SA, comme c’est le cas pour mon STARR:  voilà qui prouve que la copie à un défaut  au niveau de son ressort de chien;

 

 

 

Suppression des  alvéoles pour  permettre  aux  amorces de tomber sans bloquer le barillet !

Sur ce STARR  d’origine,  les amorces sont très dégagées, mais il y a encore des cloisons qui séparent les alvéoles, tandis que sur d’autres originaux, et sur des copies PIETTA  les cloisons entre les alvéoles ont disparu!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est « rarement » évoqué, pour ne pas dire jamais, du moins à ma connaissance, que le Starr 1858  transgresse un tabou que l’on rencontre fréquemment dans les clubs de tir en matière de sécurité : le barillet du Starr ni  alvéole  ni cloison autour des amorces. C’est  la solution pour éviter que des morceaux d’amorces ne restent bloqués entre le barillet et la carcasse ? Je pourrais citer bien des forums où des tireurs se plaignent les amorces bloquées au cours des tirs. J’ai constaté en tirant avec mon STARR que les amorces tombent lors du tir avec un Starr, même en tir rapide.

La photo présentant mon Starr et ses 3 barillets alignés, montre bien les amorces totalement dégagées… Voici une photo qui n’est pas due à une falsification de ma part : je l’ai copiée sur la vidéo de Forgotten Weapons.  On voit que les alvéoles n’existent plus.  Une légende au sein du monde des poudreux veut que ces alvéoles protègent des départs en chaîne. D’autres explications ont été avancées, dont la plus crédible est celle d’un armurier qui considère que les alvéoles étaient destinées à recevoir de la graisse pour empêcher les chambres de prendre l’eau. C’est une hypothèse tout à fait intéressante.

Cette innovation du STARR est la preuve que la théorie de bistrot selon laquelle les alvéoles sont indispensables pour éviter les départ en chaîne, n’est que fantasme et chimère!  Fin d’une légende qui n’a que trop enfumé les esprits dans les clubs. 

 

La précision du tir au STARR  et le chargement selon Beliveau

Reste la question de la précision du revolver?  Pietta recommande des balles de 454,  Je constate que CAPANDBALL utilise des charges faibles 15 grains, soit un peu moins d’un gramme de PNF2.   Cela me parait raisonnable. De son côté Mike Beliveau  préconise un tir plus « puissant » (30 grains), car dit-il, ce revolver est fait à l’origine  pour un usage militaire  qui ne consistait pas à trouer du carton!  L’animateur de « OLD WEST MAGASIN » (Mike Beliveau) manipule son STARR avec aisance… Il considère que le doigt du chien est trop relevé, trop haut, ce qui rend difficile le placement du pouce sur  cet appui pour armer le revolver .   On notera que Mike beliveau arme le revolver en conservant l’index de la main droite sur la détente, ce qui est interdit  sur un stand de tir… pour une raison de sécurité.

Les avantages du STARR : un changement de barillet facile et l’utilisation de barillets préchargés. 

  1. Une carcasse fermée qui évite tous les problèmes liés à la clavette. Conséquence : on supprime le problème du jeu que prend le revolver entre le canon et le barillet, avec le temps et avec un usage abusif de l’arme,
  2. Un changement de barillet est facile, sans l’inconvénient d’un barillet bloqué sur son axe  (en raison des résidus de poudre) : le Starr n’étant pas traversé par un axe, le problème ne se pose pas!  La molette qui permet d’ouvrir la carcasse et de débloquer le barillet est facile à enlever : pas de perte de temps, pas d’effort, pas de bocage du barillet, mais attention à ne pas perdre la vis .
  3. On peut s’offrir quelques barillets supplémentaires (pré chargés)  pour éviter le fastidieux chargement sur le pas de tir, mais en prenant des précautions, car le barillet peut rouler,  n’ayant pas de face  plane. Il risque alors de tomber sur une cheminée et le coup partira.  D’où l’intérêt d’un sabot de chargement qui maintient le barillet lorsqu’on le charge.
  4. Un usage double action en tir instinctif et en simple action en tir de précision est un « plus » pour cette arme.
  5. La précision de l’arme est en rapport avec celles de son époque;
  6. l’absence d’alvéole permet un tir sans incident, dû à un blocage de la rotation du barillet par des amorces percutées

Les inconvénients :

  1. le risque de perdre la vis qui bloque la carcasse.
  2. un barillet qui n’est pas toujours facile à placer dans la bonne position: l’ergot du verrou est difficile à mettre dans l’encoche du barillet et l’indexation doit toujours être garantie par un contrôle.
  3. reste la question de la difficulté à presser sur la détente  qui en double action demande plus d’effort, puisque ce n’est plus le pouce qui arme. C’est sans doute pourquoi le présentateur de C&B appuie sut la détente et pour aider,  il tire en même temps le chien  avec le pouce, ce qui n’est pas prévu.
  4. l’impossibilité de prendre la visée en DA
  5.  Le dysfonctionnement en SA

Le présentateur de C&B constate que la détente est difficile à presser (il est obligé de se servir des deux mains et des deux doigts! ).  Il constate que diamètre des chambres du cylindre (.441) est trop étroit par rapport au diamètre intérieur du canon  en fond de rainures (.446): ce qui le conduit à conclure que cela ne peut pas donner une précision comparable.

« Load for the original: 457 RB + 18 gr corn wheat + 18 grain 3Fg Swiss. Load for the Pietta replica: 18 gr 3Fg Swiss + 18 grain corn wheat + .451 RB (unfortunately the cylinder sizes the bullet to .441, adn the bore dia between the lands is .446, so you can’T expect too much accuracy »…

Je constate (dans cette vidéo et dans la 1ère au début de mon article) quelques blocage du barillet dus à l’utilisation simultanée du pouce sur le chien et du doigt sur la détente…  et je constate surtout que deux amorces n’ont pas percuté (tir au revolver Pietta), ce qui me rappelle mes déboires avec ce revolver.  Le moment est donc venu de soulever le problème du grand ressort de chien. D’autres tireurs ont-ils constaté ce même défaut? Il serait intéressant d’obtenir des témoignages.

 

La réparation de mon STARR, acheté neuf chez Armenligne. Galère !

Actuellement le STARR n’est fabriqué que par Pietta. J’avais acheté mon STARR sur internet:  le prix était attractif et je croyais avoir affaire à une armurerie. Il s’agissait d’un « vendeur d’armes » en cours de fermeture.  Il me semble utile de rappeler le risque d’un l’achat d’une arme à PN sur des sites de vente en ligne qui ne sont pas suffisamment connus.  De toute façon, acheter une arme sans la voir est un risque. Il faut prendre certaines précautions :

  1. vérifier le lieu où se trouve le magasin (une adresse s’impose) et Google earth est un moyen de faire certaines vérifications.
  2. vérifier que le vendeur met  à disposition un numéro de téléphone où on peut le joindre (pour un 1er achat sur un site à risque, vérifier si le magasin donne une réponse à un petit mail) .

A ma connaissance les armureries en ligne qui respectent ces deux principes sont connues et crédibles.  Les armes à poudre noire sont rares chez les armuriers locaux, ce qui nous oblige à nous fournir sur le net.

Les amorces non percutées s’expliquaient-elle par la faiblesse du grand ressort de chien?

Mon STARR ne fonctionnait pas correctement car les amorces percutées n’explosaient que de façon aléatoire!  Après avoir eu l’avis de plusieurs armuriers,  l’explication la plus probable était que le ressort de chien était trop faible.  Plus de la moitié de mes amorces percutées ne s’allumaient pas, m’obligeant à vider les barillets chargés sans les tirer (opération délicate et longue). Le magasin Armenligne m’avait cependant fourni un nouveau ressort après une 1ère réclamation par mail qui fut prise en compte.

1ère réparation :  comment démonter la crosse quand la vis  qui la maintient est complètement bloquée ,

Dans un 1er temps, il fallait démonter la crosse du  revolver pour renforcer le grand ressort du chien, ce qui se fait en dévissant une grande vis. Par contre le démontage complet du revolver, c’est autre chose; ce n’est pas à la portée du 1er venu et je n’ai jamais tenté de le faire sans l’aide d’un expert . Même l’armurier que j’avais fait intervenir avait dû prendre des photos pour le remonter.

1er problème :   avec l’aide d’un ami compétent en matière de réparations d’armes anciennes, nous pensions  réparer nous-mêmes le ressort de chien, mais la grande vis qui tenait la crosse étant  totalement bloquée, le démontage était impossible ! Nouvelle déception qui impliquait le vendeur. Vendre une arme neuve dans cet état relevait de l’arnaque.  Excédés, nous avions retourné l’arme à l’adresse d’Armenligne en Bretagne, au demeurant très difficile à trouver, car elle n’est pas sur leur site (ce qui n’était pas bon signe) !!  L’arme expédiée en Recommandé avec AR, nous n’avions aucune nouvelle du vendeur.  Finalement, étonnés de ne pas pouvoir le joindre par téléphone et  après une enquête dans la localité, nous avions pu le contacter et obtenir qu’il retourne l’arme à notre adresse. Le STARR revint donc à notre domicile « comme il  était parti », mais  avec un ressort neuf à titre de dédommagement offert par le commerçant.

2ème problème inattendu !!  L‘arme étant revenue, nous avions entrepris de détruire cette vis de fixation de la crosse. Nous l’avons détruite  par étape, à l’aide d’une perceuse, et  nous avons pu extraire de  ce qu’il  en restait  . Ce travail délicat avait détérioré le taraudage de la vis, c’était incontournable . Mais une nouvelle surprise nous attendait, qui mettait encore en cause le sérieux du vendeur : la petite vis qui fixe le ressort de chien au cadre  métallique de la crosse, était desserrée au point que le grand ressort  « flottait », ce qui expliquait que le chien ne percutait pas et  nous pensions avoir trouvé la cause de ce dysfonctionnement.  Nous pouvions alors vérifier l’état du grand ressort de chien et son fonctionnement. Hélas, une  fois le ressort  bien serré, le chien frappait les amorces mais sans les faire exploser toutes. ! Déception !  On ne comprenait pas la raison de ce dysfonctionnement. Ce revolver avait sans doute été démonté antérieurement  avant de nous être revendu. Il restait à refaire la vis de fixation de la crosse et nous l’avons remplacée  par une vis qui n’avait pas le même filetage. Il avait donc  fallu  percer et tarauder les 2 trous prévus dans le  cadre. Un travail de restauration  inconcevable pour une arme neuve.

2ème réparation :  comment rendre le ressort du chien plus raide!

L’hypothèse du ressort de chien trop faible revenait donc en force! J’entrepris alors de détremper le ressort, de le retendre en  accentuant sa courbure, puis l’ayant retrempé (à l’huile),  je croyais  pouvoir disposer d’un revolver en état de fonctionnement, mais après essais,  le résultat n’était toujours pas convaincant.

Cette méthode est particulièrement délicate, car détremper un ressort n’est pas évident.

La recette  pour tremper de l’acier : chauffer jusque 900 à 1100° couleur rouge orange dans un foyer de charbon, une petite forge, ou avec un chalumeau,  jusqu’à que le métal ne soit plus magnétique;  ensuite le plonger dans l’huile en l’agitant sans arrêter (important de chauffer la pince avec pour ne pas provoquer un point froid sur la pièce et dans un sceau d’huile pas une tasse !!! )et si on a un four genre petit four à émaux on réchauffe la pièce pour rendre plus souple. la trempe à l’eau rend le métal trop fragile pour un ressort de chien d’arme. [voir le site http://www.tireur.org/forum/read.php?26,200517,200517%5D

 

♣ Nouveaux essais de tir avec le Starr et mes conclusions concernant le fonctionnement  du revolver

J’avais  acheté deux barillets de STARR (Pietta) auprès de SHOP 57, un vendeur en Moselle qui assurait  une vente en ligne crédible (les STARR sont très recherchés en Pologne) et j’avais  également changé le guidon, avec l’intention de faire des « cartons ».  Hélas, les premiers  essais de tirs confirmant l’impossibilité de tirer en SA, en raison des ratées.   Je fus contraint de faire des tirs instinctifs en DA. Le revolver offre une bonne prise en main et le tir surprenait par sa rapidité. Je pus néanmoins faire quelques tirs en SA, mais avec de nombreuses amorces perdues. Depuis j’en suis resté là, laissant ce revolver dans mon coffre…. et 2 ans plus tard, j’ai décidé je reprendre le problème. ‘

 Cette fois-ci, je voulais tester la précision du tir. A l’essai, le STARR est un révolver qui tire assez bien en SA (si le coup part)  et qui peut donner des résultats bien plus précis que ceux que j’ai trouvé sur un site d’internet (voir la cible suivante). Bien entendu il y a eu des amorces qui ne percutaient pas…  Vous trouvez ci dessous est un essai de tir à 25 m (avec appui) dont le résultat  est nettement meilleur que celui présenté à droite  (que j’ai emprunté à un site dont je n’ai plus les références), effectué avec des balles ogivales. Le tireur qui nous a proposé ses performances,  mais  son tir parait « un peu » maladroit. Les balles ogivales sont-elles en cause ?

 

3ème réparation : allongement du nez de chien (percuteur), solution proposée  par un armurier qui n’était pas audacieux …

Face à ces dysfonctionnements, j’étais contraint de confier le revolver à un armurier pour résoudre le problème. Selon moi, la solution consistait à mettre  une vis de réglage de la puissance du grand ressort de chien ou de fabriquer un ressort plus puissant. Nous en avons parlé… mais  l’armurier a choisi de rallonger le percuteur (par une soudure) sans toucher au ressort de chien. faut-il conclure qu’il n’était pas compétent  pour résoudre un problème qui  mettait en cause la puissance du chien?

Retour de l’arme après intervention de l’armurier :  le chien avait été rallongé de plus d’1 mm.  Une belle soudure : le chien était comme neuf, une intervention superbe… qui à mon avis a eu comme effet d’améliorer la percussion en DA, mais qui n’a pas eu  d’effet sur le tir en SA.  J’ai fait plusieurs tests en simple et double action et cette fois-ci encore la percussion des amorces en simple action était souvent ratée. En réalité, L’armurier ne pouvait pas améliorer le grand ressort de chien et m’a donné l’adresse d’un fabricant, que j’ai contacté plus tard, mais qui s’est trouvé embarrassé lui aussi au vu des photos du ressort: l’arrondi qui accroche une sorte de petite clé en T  elle même accrochée au chien est complexe à fabriquer m’a t-il dit…

J’ai donc consulté un autre armurier réputé très compétent dans la réparation des armes, mais comme il me demandait l’enregistrement du numéro de mon STARR pour pouvoir accepter l’intervention, une formalité  obligatoire même pour une arme à PN, je n’ai pas accepté de lui confier la réparation de mon STARRSelon cet armurier,  la cause du défaut de percussion serait  probablement due à la faiblesse du ressort de chien. Il m’a conseillé de mettre une « cale  » entre le grand ressort et la carcasse pour augmenter la puissance du ressort . J’ai objecté qu’elle ne tiendrait pas!  Selon l’armurier, ça peut tenir… Déçu, je suis reparti avec mon STARR et unproblème no résolu.  L’armurier avait constaté que les 2 ressorts que j’avais acheté chez DIXIE GUN WORKS aux USA (prévus pour le STARR),  étaient plus fins que mon ressort d’origine. Je précise que le grand ressort est identique sur le SA et le DA.   Depuis j’ai vérifié: selon moi la puissance de ces ressorts de rechange est parfaitement identique à celle de mon ressort d’origine : ils sont bien prévus pour le STARR.  Cela se confirme en appuyant sur la détente:  la résistance  de la détente est la même. Et les résultats  sont également identiques : cela fonctionne parfaitement en DA mais je constate les mêmes ratées en SA!

Pour information, le grand ressort de chien du STARR est quasiment introuvable en France et j’en avais donc acheté deux chez Dixie Gun Works à un prix très modéré. Le délai de livraison était un peu long, 15 jours, mais je n’ai jamais eu de problème avec leurs livraisons: c’est une société sérieuse.   J’ai alors appris que les STARR double action (fabriqués par Pietta) ne se vendent plus en France et que l’importateur Pietta en France  ne distribue plus cette arme!  Faut-il comprendre que les revolvers STARR  vendus en France fonctionnent moins bien que ceux vendus aux USA

J’en profite pour donner l’adresse du site DIXIE GUN WORKS qui vend de nombreuses pièces du STARR Pietta, une arme « côtée » aux USA! DGW est une société que je recommande à ceux qui cherchent des pièces pour leurs reproductions de revolver à PN .  On trouve des barillets et des pièces essentielles au fonctionnement du STARR. Comparé aux vendeurs d’armes à PN en France, notamment Lavaux, DGW, c’est l’Eldorado! du poudreux!  Il faut simplement commander en anglais et pour ceux qui ne savent pas l’anglais, le site Reverso est la solution à leur handicap…

 

 

4ème réparation de mon STARR : comment augmenter la tension du grand ressort du chien en SA:  bricolage et système D?

Ayant consulté un ami sur cette problématique, qui comme je l’ai dit,  est expérimenté dans la mécanique des armes anciennes,  il confirmait le  conseil de l’armurier mosellan:   mais avant de bricoler l’arme pour mettre une cale, j’ai quand même vérifié si on pouvait améliorer  la percussion  en utilisant des cheminées M6x0,75 plus longues.  En réalité, les cheminées PIETTA  plus longues que le modèle standard bloquent la rotation du barillet.  Il faudrait alors sacrifier une cheminée dans un lot pour la raccourcir un peu et tester cette solution, mais je n’en suis pas convaincu.

Donc il y a deux avis  en faveur d’un renforcement de la tension du grand ressort, contre l’avis du 1er armurier qui avait opté pour un allongement du percuteur.

J’ai tenté de donner plus de puissance au ressort de mon STARR Pietta , ce qui semble facile, puisqu’il suffit de mettre une cale entre le ressort et le cadre de la crosse, mais dès qu’on donne plus de raideur au ressort, il est difficile, sinon  impossible de presser la détente car elle  se bloque.  Vouloir la forcer, c’est risquer de tout casser.  !!! J’ai donc essayé plusieurs cales et je suis parvenu à trouver une solution.

 J’ai donc essayé de placer des cales entre le ressort et le cadre de la crosse. cependant pour que les cales tiennent, il faut faire une encoche dans le cadre de la crosse  et d’autre part, les cales étaient toutes trop épaisses, au point qu’il était impossible de presser la détente!!! Je pense que les cales présentent un risque pour le mécanisme du STARR.  D’une part il est évident  que la marge d’augmentation de la puissance du ressort pour améliorer la percussion en SA est réduite, sinon,  c’est le fonctionnement de la DA qui sera impossible. Ce ressort doit être un peu plus raide, mais avec suffisamment de souplesse quand même. D’autre part, augmenter la tension du ressort de chien se traduit par un blocage de la détente, qui ne supporte pas un effort excessif.  C’est délicat. D’autres pièces pourraient casser, comme par exemple la liaison entre le ressort et le chien qui est fragile … un casse tête.  Il faudrait deux ressorts différents sur la même arme!

Autre inconvénient,  la cale ne permet pas un « réglage » progressif de la tension du ressort. Elle suppose des essais multiples et laborieux pour obtenir la bonne épaisseur qui devient définitive. Deux solutions me paraissait possibles.

  1. Soit de mettre une vis dans le cadre pour augmenter la puissance du ressort, ce qui permet de régler cette vis pour obtenir la bonne tension du ressort,
  2. soit de souder (soudure TIG) un petit bourrelet à l’intérieur du cadre en acier, sous le ressort.  On pourrait alors limer la soudure jusqu’à obtenir la bonne épaisseur pour servir de cale: cette dernière solution me tentait beaucoup, bien qu’elle nécessite elle aussi quelques essais laborieux.  En contre partie, elle ne demande aucune complication pour assurer la stabilité de cette cale, elle est durable, elle n’altère pas l’esthétique  l’extérieur de la crosse et les essais vont se faire de façon très progressive . La lime, c’est un outil qui me convient bien.

C’est alors que j’ai eu une idée, qui dans son principe, pouvait aider à tester l’épaisseur du bourrelet. J’ai inséré un câble électrique sous le ressort,  et je l’ai attaché à la grande vis de la crosse. J’ai alors tenté de tirer à blanc, en DA et en SA…  C’était un miracle : les amorces explosaient parfaitement aussi bien en SA qu’en DA. L’augmentation de la résistance de la détente  à la pression du doigt me semblait acceptable. Certes il me fallait accompagner la pression sur la détente en pressant légèrement  la queue du chien.  C’est d’ailleurs ce  que fait le présentateur de Cap&ball.

Du coup j’ai entrepris de  fignoler cette adaptation . J’ai donc réalisé une petite lamelle d’acier que j’ai  inséré sous la tête de la vis de maintien du ressort.  Cette languette était enroulée sur elle même à son extrémité pour que le câble en cuivre puisse s’accrocher autour,  ce qui l’empêchait de bouger. Hélas, une fois la crosse remontée, malgré cette adaptation, les défauts de percussion réapparurent. Sans doute moins fréquemment, mais  beaucoup trop pour mon goût. Je n’y comprenais plus rien!!!

En dernière analyse, ayant constaté que le câble électrique placé sous le ressort démontre que l’augmentation de la tension du ressort permet de résoudre le problème, nous décidons de mettre une vis de tension à travers la carcasse, sous le ressort.  A bientôt pour vous donner les résultats de cette modification…

Réalisation d’une vis de tension du ressort de chien. Premiers essais  encore ratés  ?

Manifestement Pietta vend une arme qui présente un défaut. Alors, comment fonctionne le STARR de notre ami présentateur sur le site Cap&Ball, je veux parler de l’original, pas de la copie ? Je reste perplexe.

J’ai attendu plus de 4 ans pour obtenir de  ce STARR un fonctionnement correct, jusqu’au jour où un ami qui dispose de compétences dans le domaine de la réparation des armes, me proposa de mettre la vis de tension que je préconisais de longue date … et le résultat est fonctionnel en SA, sans êtres parfait, comme je vais le montrer!

Comment avons-nous procédé?  Ce que je dois dire concernant cette modification, c’est que l’intervention fut homéopathique, car lorsque j’ai vu que la vis avait été placée très près de la base du ressort et  que j’ai constaté que  sa taille était réduite, j’en étais surpris. Une  toute petite vis avec un pas métrique M3 ou M4,  qui fut placée  tout près de la vis de fixation (entraxe de 1,35 mm). Et ce qui m’a surpris, c’est qu’elle ne dépasse que très peu du cadre en acier de la crosse, une fois réglée:  c’est de l’ordre de quelques dixièmes de millimètre.   Mon ami a foré dans le cadre avec l’outillage adéquat (un avant trou puis le taraudage), ce qui ce ne fut pas facile. Nous avions percé  à l’intérieur de la crosse, car le cadre est bombé à l’extérieur et le foret aurait dérapé.   Il fallait réussir la perforation en restant perpendiculaire:  une perceuse à colonne était donc nécessaire.   Le drame faillit arriver lorsque  nous avons cassé un taraud qui, à cette dimension, est très fragile, mais heureusement nous avons pu le ressortir. Il y a eu cependant des petits dégâts « collatéraux » (on en voit les traces sur les photos) !!!

Il faut dire que la marge de manœuvre pour augmenter la tension du ressort de chien est étroite, car l’augmentation de cette tension a des effets dommageables sur la détente et d’autre part sur la précision, car si on doit forcer la détente pour obtenir de tendre le ressort en SA, il n’est plus possible de viser (c’est un coup de doigt garanti). Donc, il faut garder une détente souple.  Voici les photos et comme vous le constatez on entrevoit à peine le dépassement de la vis qui est infime. La vis étant réglable, on doit  obtenir un gain de tension minimal du ressort, mais  suffisant pour une percussion efficace en SA.  Côté esthétique, cette vis supplémentaire ne gâche pas le revolver, ni la prise en main.

 

 

 

Aux premiers essais, j’ai constaté que la détente était effectivement souple et que les amorces explosaient …  Mais ensuite la pression sur la détente rencontrait une résistance en fin de course et sa course ne suffisait pas à amener le chien en position armé.  Arrivé à un certain point de recul de la détente, ça coince et la détente se bloque. Vouloir la faire passer en force, c’était inutile et je risquais de casser une pièce.

D’autre part la rotation du barillet  pour passer à la cheminée suivante est interrompue : le barillet n’a pas tourné  suffisamment et le verrou ne trouve pas l’encoche sous le barillet. Donc il y avait un blocage de la détente .

Pas de panique, examinons le problème. En pratiquant plusieurs essais,  en simple action, avec un ressort plus tendu, je suis parvenu à une solution: pour presser sur la détente et amener le chien en position armé:

il faut placer le doigt sur la détente, dans le pli de la 1ère phalange de l’index, ce qui permet de mieux  presser sur celle-ci  et le contrôle de la pression est meilleur.

Il suffit alors d’aider  la rotation du barillet (avec la main gauche) pour qu’il atteigne le repère dont j’ai parlé en début d’article. Et simultanément le verrou se place dans son encoche sous le barillet et le blocage de la détente cesse, sans exercer de pression anormale sur celle-ci.  La cheminée est alors face au chien  (l’indexation est bonne)  et le chien a atteint l’armé.  Arrivé à ce point, si on presse sur le petite détente le chien frappe l’amorce et la percussion fonctionne  à 90%.  Je suis donc passé d’une percussion aléatoire (50%) à une percussion presque totale en SA, ce qui dès lors permet un tir avec visée et précision.  La manœuvre est simple mais elle demande de bien connaitre son revolver. C’est dans la poche,  problème résolu.

Évidemment le tir en SA avec ce petit souci suppose qu’on dispose de quelques secondes pour mettre le chien en position armé  et que que cette opération peut se faire sans précipitation!

Essai de tir au stand…

Prochain article : Le Savage Navy  cal. 36, un autre modèle de revolver à PN qui révolutionnait la technologie …

Le STARR n’est pas aussi innovant que le revolver SAVAGE Navy (cal. 36), qui a mes yeux mérite le terme de « Star »! Malheureusement ce revolver n’est pas reproduit.

 

Etant en admiration devant sa technique, convaincu par la vidéo de C&B,   j’ai résolu d’en acheter un authentique.  En principe je ne m’intéresse qu’aux revolvers calibre .44 et aux reproductions, mais ce revolver en cal. 36 fait exception !  Je doute cependant qu’un  fabriquant de reproductions se lance dans sa fabrication et  qu’il nous propose une réplique soignée, car ce revolver présente selon moi un handicap : sa visée . Par contre son fonctionnement est très au dessus des révolvers produits dans les années 1850-60. Donc à suivre …

 

Vidéo

11 – Les cheminées de revolvers à PN: galère des poudreux français et misère des armureries en ligne françaises !


La luminosité de mon blog est forte et fatigue les yeux, on me l’a reproché et  je l’admets, mais  je ne peux malheureusement pas modifier la couleur du fond.   Alors n’oubliez pas d’utiliser le zoom de votre écran pour plus de lisibilité. L’article a été corrigé en 2018, car faute de temps certains passages étaient restés confus.  Il a aussi été complété à la fin (6ème partie)!   Je rédige mes articles directement sur mon blog, à la volée… et parfois je n’ai pas le temps de faire la correction. Mes articles constituent ma banque de données, fruit de mes recherches, et le fait de les publier m’oblige à un effort de rigueur et d’écriture.

Introduction : l’article comporte 6 parties que je vous recommande de lire intégralement :

  1. La 1ère partie est une sorte d’inventaire des cheminées qu’on vend sur les catalogues d’armureries en ligne, ceci d’une part pour  faire un état « du marché » dans lequel nous nous approvisionnons et d’autre part de relever les différents « pas » des filetages qui concernent principalement  les revolvers  – et accessoirement quelques armes longues à poudre noire,
  2. La 2ème partie est théorique : elle permet de comprendre le sens des codifications des pas de filetage  (pas métriques et pas américains UNF)
  3. La troisième partie concerne des sites de référence aux USA et en Allemagne
  4. La quatrième partie est pratique :  elle concerne le problème des cheminées bloquées,  ce qui est le cauchemar des poudreux. Un collectionneur doit être capable de débloquer une cheminée rouillée ou trop serrée.
  5. La cinquième partie conduit au classement des revolvers (des différentes marques) selon le pas de filetage des cheminées :  c’est l’objectif final qui va découler des résultats obtenus dans la 1ère partie, puisque ces recherches préalables m’ont permis de faire un instrument simple et totalement fiable pour mesurer les pas de cheminées, instrument idéal qui servira à ceux des collectionneurs qui, comme moi, galèrent pour déterminer les pas des revolvers qu’ils collectionnent. 
  6. Cette partie traite d’une problématique rencontrée lors de la restauration d’un revolver SAVAGE NAVY 1961 d’origine: comment refaire des filetages et changer des cheminées , puis autre problématique où trouver une cheminée pour pistolet LEPAGE Target PEDERSOLI? A la suite de quoi, je vous montre qu’en France avec nos armuriers « de merde » , on est vraiment dans la galère! Et je vous montre encore que si vous voulez acheter du matériel introuvable en France, il vous suffit de le chercher en Allemagne… pays de cocagne pour le poudreux!

Quand on découvre  le tir à  la PN, on est vite confronté à des difficultés de plusieurs ordres, mais le principal souci concerne les cheminées de revolvers à PN qui ont des pas différents d’un modèle de revolver à l’autre et les fabricants n’ont jamais eu l’intention de  standardiser les pas! Au final on va s’apercevoir que les cheminées  de revolver les plus courantes utilisent 4 type de filetages. Mais encore faut-il les connaitre!

On trouve beaucoup de sites de vente d’armes à PN, mais qui se foutent complètement de fournir le matériel d’entretien ou qui se limitent aux amorces et aux clés PIETTA. D’autres se contentent de vendre quelques modèles de cheminées, mais en nombre limité. Il reste quelques armuriers qui ont un catalogue de cheminées un peu plus varié, mais encore faut-il qu’ils se donnent la peine de nous donner des références précises des pas de cheminées.  

Un « poudreux » déclare sur un forum que: « La plupart des répliques de revolvers sont filetées à M6X0.75, plus rarement 6X100. Les pistolets type Lepage sont en 1/4 X 28 « filets au pouce » (c’est presque du M6X90). Les Remington 1858 d’origine c’est du .225X32. Ce qui peut gêner le plus, c’est que d’une fabrication à l’autre, les cheminées sont plus ou moins hautes et dans le pire des cas, le chien n’arrive pas jusqu’à l’amorce. »

Nous allons vérifier ces informations qui réduisent la question de la variété des cheminées à 4 types de pas de filetage, mais qui sont parfaitement incompréhensibles !  Je vais tenter d’en comprendre le sens . Cependant connaitre le pas de filetage ne suffit pas : il faut également connaitre la longueur de la cheminée, ou la longueur du mamelon sur lequel on enfile l’amorce. En réalité, cette réduction à 4 types de pas est pertinente, mais à quelles armes correspondent-elles. Notre recherche va nous apporter des réponses qui confirment cette déclaration. 

http://forum.poudre.noire.free.fr/viewtopic.php?f=27&t=5369

Les armes à poudre noire sont diverses par leurs modèles et par leurs fabricants. Leurs cheminées ont des filetages  très variables, il y a de quoi s’y perdre. Souvent on trouve des revolvers dont les cheminées, faute d’une connaissance exacte du filetage, ont été forcées, ce qui détériore le barillet. Et quand le barillets est hors service, c’est toute l’arme qui est  détériorée, car les barillets de rechange sont rares – sauf chez Pietta.

J’ouvre une parenthèse concernant les amorces qui sont utilisées les plus couramment:

Les modèles les plus courants sont les RWS n° 1075 non cannelées pour les revolvers à PN, et les RWS 1085 à ailettes destinées aux cheminées plus larges des carabines à PN (dites type mousquet). Il existe aussi des RWS cannelées n°1075. Les amorces RWS 1075 « plus » sont la version magnum de leurs petites soeurs standards. Elles sont supposées offrir une puissance de détonation plus élevée, assurant une ignition plus forte si nécessaire.  Pour ma part j’utilise les 1075 standard qui me donnent toute satisfaction. Attention aux essais de percussion des amorces qui  peuvent donner lieu à des projection de particules de cuivre.

Si l’amorce est trop serrée, elle ne descend pas suffisamment sur le téton de la cheminée. Il y aura alors des problèmes de non percussion de l’amorce. Les CCI n°11 sont des cheminées cannelées, qui peuvent légèrement élargies par rapport aux RWS 1075. Du fait des cannelures, elles peuvent s’adapter aux cheminées un peu plus larges de certains revolvers à PN.  Ce modèle doit souvent être légèrement pincé pour mieux tenir sur la cheminée.  Il existe d’autres amorces de plus grande taille ou de marque différentes (Remington, etc)

Les cheminées subissent des chocs répétés, leur extrémité s’écrase légèrement en fonction de la frappe du percuteur. Il est recommandé de vérifier que le percuteur est en bon état, qu’il n’y a pas de jeu entre lui et les amorces, que la surface de frappe du chien est parallèle aux amorces. Les cheminées peuvent être légèrement réduites à la lime, si besoin est.

L’idéal est d’avoir des amorces qui tiennent bien mais qui, une fois percutées, peuvent être retirées sans difficulté: certaines amorces sont si bien serties qu’après le tir il faut un outil pour les enlever. N’oublions pas que les amorces une fois explosées,  peuvent tomber dans les mécanismes des revolvers et sont une source de blocage lors du tir!  Je vous renvoie à ma solution qui consiste à supprimer les alvéoles et supprimer ainsi les problèmes! Certains tireurs qui ont l’expérience de nombreuses années de tir et d’autosatisfaction avec un carnet bien rempli, m’ont objecté sur internet que ma solution était fumeuse. Bien sûr ils ne l’ont pas tentée car ça coute un petit billet pour faire faire la modif… et comme je ne les ai pas invité chez moi pour leur faire la démonstration de l’efficacité de cette solution, ils doutent, comme dit le philosophe…  je n’ai pas la prétention de faire des adeptes dans la catégorie des tireurs traditionalistes purs et durs.

♦ 1ère PARTIE : L’ETAT DES VENTES DES CHEMINEES ET UN RECENSEMENT DES PAS DE FILETAGE SELON LES REVOLVERS 

J’ai donc sélectionné 4 armureries en ligne et tenté d’en faire une synthèse,  en retenant  tout ce qui concerne les répliques de quelques fusils et  des revolvers cal.44  couramment utilisés dans les stands de tir. Je n’ai retenu que celles qui donnent les références des filetages et les armes qui leur correspondent . Je ne différencie par les cheminées en acier, en inox ou au béryllium, car c’est sans intérêt. Ce que je veux établir, c’est la fiabilité des informations données et savoir s’il existe des cheminées (quelles qu’elles soient) qui permettent de faire fonctionner telle ou telle arme à PN?  En fait les cheminées pour revolvers et fusils basiques à PN utilisent des cheminées M6 X 0,75   ou 1/4″ X 28 ou encore N°12 X 28UNF, exceptionnellement M6 X 1;  ce sont des indications que nous devons affiner et comprendre.

Cette recherche m’a permis de faire fabriquer un outil destiné à reconnaître un pas de filetage sans avoir à utiliser des peignes, qui pour moi sont peu pratiques et sans doute peu fiables.

peigne??????????

La fin de la 1ère partie donne des listes de cheminées vendues par les principales armureries en ligne avec lesquelles j’ai construit cette synthèse (les tireurs pourront les consulter pour avoir des références plus complètes: acier ou béryllium, par exemple;  j’ai cependant négligé l’inox que vend PIETTA ). 

 Je commencerais par  PIETTA, car c’est le seul fabricant qui produit des revolvers avec des cheminées standards dont le filetage est M6X0,75 . PIETTA  joue la stratégie de la  standardisation des pièces, notamment des cheminées, offrant  aux tireurs des sets de cheminées à prix compétitif, argument en sa faveur. Cependant la qualité des cheminées PIETTA n’est pas identique à celle des Cheminées Pedersoli (ce qui est également vrai pour les clés). Mais « ça fonctionne bien ». Ne parlons pas d’Uberti qui nous vend des revolvers sans aucune pièce de rechange disponible à la vente: parcourant les sites de vente en ligne, je n’ai pratiquement trouvé aucune cheminée de ce fabricant, sauf erreur de ma part. Une commande de pièces Uberti peut attendre des mois sans aboutir,  car l’importateur n’a pas de stock et le fabricant les lâche au compte-goutte vers la France. On ne trouve  même pas des pièces courantes (des clavettes par exemple).

Je présente maintenant 5 tableaux qui font la synthèse de mes premières recherches. Ceci devrait considérablement aider les poudreux à trouver ce qu’ils cherchent,  car c’est un domaine qui est rarement traité sur les forums. Puis nous expliquerons ces codifications de filetages dites métriques ou américaines. Dans les tableaux qui suivent, j’ai indiqué la désignation donnée par l’armurerie telle qu’on la trouve sur son site, sans chercher à la corriger. Ce qui n’arrange rien, c’est que chacun écrit les formules de ces filetages soit en les simplifiant soit en modifiant leur écriture,

  • par exemple en plaçant le symbole (’’) qui indique des « pouces » et non des millièmes de pouces, à la fin de la formule alors qu’il doit suivre le 1er chiffre indiqué (s’il s’agit d’un filetage américain) .  en fin de désignation du filetage UNF est également  remplacé par US pour désigner un filetage américain qui en principe est « UNF » (pour les filetage fins).
  • ou en ajoutant (mm) à la fin  de la désignation, alors que c’est le M qui placé au début,  indique qu’il s’agit d’un filetage métrique donné en mm. M6 X 0,75 peut alors devenir 6X0,75 ou 6X0,75mm, ou 6 X 75 ou encore 6mmX0,75 etc!  

 Je constate que les poudreux qui interviennent sur mon blog (par des questions ou des encouragements) sont rarement ceux qui dans les divers forums de tireurs à la PN ou de collectionneurs, offrent leurs connaissances. Quand on parcourt ces forums, on s’aperçoit que certains noms reviennent fréquemment, mais je suis enclin à penser qu’ils n’aiment pas la concurrence et n’interviennent que sur leur forum  d’affiliation (la liste des forums est longue) où ils jouissent d’une « réputation » de connaisseur . Néanmoins, s’ils estimaient pouvoir élargir la diffusion de leurs connaissances et apporter leur expérience sur ce modeste blog, elles seraient utiles à l’ensemble des poudreux! Ces tableaux ont été élaborés à partir des infos recueillies sur des sites de vendeurs de cheminées. Elles sont classées  en 3 tableaux, selon le fabricant (Uberti, Pedersoli, Euroarms et autres. « DP » signifie Pedersoli) : chaque fabricant utilise des cheminées qui peuvent être différentes et certaines de ces cheminées sont proposées par des vendeurs en ligne: ces tableaux permettent de recouper les infos données par les vendeurs, qui peuvent être précises ou non, ou référencées, mais sans que le « pas » (de filetage) soit indiqué (c’est le cas de Broma). par exemple les Colts Walker ont ds cheminées définies par Tr&ack of the Wolf comme ayant un « pas » de 1/4 (de pouce)-28… eles sont vendues par Broma sous la référence 9253 sans indication concernant le pas de filetage.  Dupré vend des cheminées qui ne spécifient pas clairement si elles conviennent au Colt Walker Uberti. par contre il est précis concernant l’utilisation de certaines cheminées pour des Colt Walker ASM et autres… bref, la recherche est souvent difficile pour certaines armes.

1/  REVOLVERS UBERTI

Chem. Uberti1

2/ REVOLVERS DEPERSOLI

Chem. Pedersoli2

3/ REVOLVERS EUROARMS et AUTRES ARMES A PN

chem. revolvers italiens 3

Chem.rev hors normes et fusils 4 et 5

On constate également que certains vendeurs utilisent des indications qui ne sont pas réglementaires: l’écriture 250″X28 pour les cheminées de Walker (selon l’armurerie Dupré) signifie probablement 1/4″X28, soit 250/1000 ème de pouce (c’est à dire 1/4 de pouce), car 250″ (pouces) ça n’a pas de sens?  Mais cette écriture n’est pas conventionnelle: en principe, on écrit .250″ pour indiquer qu’il s’agit de millièmes de pouces (selon l’écriture américaine, le point précédant 250 indique des millièmes, alors qu’en France on écrit 0,250) ? Quid de l’indication UNF?

Autre problème, pour une même référence, 1/4×28 on trouvera des cheminées différentes, l’une adaptée au Walker (selon Dupré) l’autre adaptée au pistolet Lepage Pedersoli !En principe ces cheminées ont le même pas de filetage, mais la longueur va être différente.

Ces variations d’écriture sont embarrassantes.  C’est pourquoi dans la suite de l’article,  je rappelle la différence entre filetage métrique et filetage américain. En fait on trouve trois types de codification, car la désignation américaine en compte deux.

Il apparait donc que dans le domaine que nous explorons, il n’y aurait que 4 types de pas de cheminées correspondant aux armes choisies.  Pour la compréhension de ce tableau, je vous renvoie à la 3ème partie de cet article consacré aux cheminées, partie dans laquelle je donne une explication complète sur la codification des cheminées (et la méthode permettant de calculer le « pas » de la cheminée selon cette codification)…

4 filetages

 On peut alors constater que les pas de filetage varient de 0,75 à 1  mm tandis que le diamètre nominal des filetages des cheminées  varie de 6,35 à 5,48 mm, soit près d’1/10ème de millimètre de largeur en moins. Cependant, le choix du bon pas de filetage pour une cheminée donnée ne suffit pas : d’autres critères vont intervenir, en particulier la hauteur du cône et la largeur du conduit interne.  Ce sont des critères qui différencient les cheminées,  différences qui n’existent pas dans les modèles dits standards.  Dans le cas où les amorces ne percutent pas sur un revolver, il faudra se demander si le cône n’est pas trop court et trouver un modèle plus long.  

Documents ayant permis de construire ces tableaux : j‘ai classé les armureries en ligne en 4  catégories.

1/ Les armureries qui ne vendent que des revolvers, mais pas de cheminées !!!

Parmi les armuriers en ligne les plus connus qui vendent des revolvers à poudre noire, on découvre que certains vendent des flingues, bien sûr, mais pour ce qui concerne les cheminées, ils s’en lavent les mains !  Citons  « Tir chasse et accessoires » qui vend sur naturabuy . Ils vendent cependant des accessoires, notamment des clés à cheminées, parfois accompagnées de 6 cheminées standard, pour le cas où un gogol  en demanderait!  C’est des armureries qui  sont incompétentes dans le domaine de la PN ! 

2/ Des armureries qui ne vendent que du PIETTA, armes et cheminées, sans indications sur leurs pas de cheminées…

Ces armureries ont pris le parti de tourner le dos à Uberti et se limitent à la vente de revolvers PIETTA : la gamme de revolvers de cette marque est variée. La volonté de fantaisie du fabricant s’écarte du respect des modèles d’origine, mais toutes ses armes ont en principe les mêmes cheminées au pas de M6 X 0,75. Ces armureries vendent des  cheminées en acier ou en inox , mais  pas de  cheminées au béryllium. Je n’ai personnellement pas confiance dans l’inox et je pense que l’acier est plus fiable. On les trouve en particulier chez shop 57 qui est une armurerie en ligne qui est assez  fournie et qui est sérieuse ( je la connais personnellement et pour PIETTA, elle a du stock)

Certains vendeurs donnent des références : par exemple 4892 (acier) et 9253 (inox)  qui sont présumées  être  celles du fabricant PIETTA. Mais dans les tableaux, les références sont très diverses ce qui nuit à la compréhension. Les prix d’un set de 6 cheminées varient de 5,30 € à  19 € environ (les cheminées inox étant plus chères). Quant aux cheminées au béryllium, elles se vendent généralement à la pièce et à un  prix bien supérieur (en principe 8,40 € chez Dupré, mais attention HT) .  

SHOP57 PIETTA « revolver » (sans plus) 5,30 48929253 ——— ?———- Acier / inox
TECMAGEX PIETTA Remington 1858 14, 95 COLC4892 ———- ?——— acier
BECKCHASSE PIETTA « revolver » (sans plus) 14,60 0001788056487COL-4892 ———- ?———– Acier / inox
PASCAL PIETTA « revolver » (sans plus) 24,00 9253   inox
FUSIL PIETTA « revolver » (sans plus) 19,00 A266vendu avec la clé ———- ?———– acier / inox

3/ Des armureries qui vendent « quelques » marques de cheminées, mais  dans une relative imprécision !

FRANKONIA ——– répliques   « italiennes » !!! 10,95 X 2 99623-68 6 x 0,75mm. acier
  (ARDESA ?) fusil Ardesa 16,95 (unité) 173252-68 6 X 100 acier

Chez gilles, on trouve quelques sets de cheminées Pietta et un set Perdersoli (Béryllium) avec l’indication du pas, bref, c’est dérisoire!   Chez Franconia une indication est donnée concernant le pas, détail important. Par contre chez Lavaux, c’est la politique du flou intégral pour toutes ses pièces de rechange (pour les cheminées, il ne donne aucun filetage et pour les barillets il ne précise pas le modèle de Colt!)

LAVAUX ??????? « revolver » Uberti (sans plus) 18,00 1724 ———- ?——— acier
  PIETTA « revolver » Pietta (sans plus) 7,90 1116 ———- ?——— acier / inox
  ??????? fusil ou pistolet Ardesa 8, 00 3469 ———- ?——— acier
  ??????? fusil Investarm 10,00 4354 ———- ?——— inox

4/ Les armureries plus « pro » qui offrent des cheminées PEDERSOLI et des cheminées au béryllium, en précisant le pas de filetage

Les cheminées Uberti ont varié dans le temps. Selon l’avis d’un tireur, « les anciens modèles étaient en M6X075, mais les plus récents ont un diamètre et un filetage plus petit ». Soit, mais lequel ? Réponse d’un tireur  éclairé concernant cette question: « les anciens Uberti sont en métrique, les récents sont en 12×28 US », information qui semble correspondre à nos recherches, et qui s’appuie sur les indications données par M. DUPRE. Pour l’instant, je prends cette information que je vérifierai plus tard sur les armes en  ma possession. Je retrouve cette information sur un autre forum, mais qui ne concerne que le Remington  1858 Uberti (pas de 12X28). [attention : 12 est ici un code de classement et non une mesure]

http://forum.poudre.noire.free.fr/viewtopic.php?f=27&t=13169

Mais quand on ne tire pas avec un revolver de marque PIETTA, les choses sont nettement plus compliquées. Apparemment les cheminées Uberti ne sont pas ou peu vendues en France : on trouve des cheminées Pedersoli compatibles avec Uberti. Cette rareté  est-elle  liée aux fournisseurs qui n’ont pas de stocks ou au choix des armuriers en ligne qui  optent pour des cheminées au béryillium vendues à un prix bien plus élevé ?  Sachant que l’usage de ces cheminées haut de gamme est en principe garanti pour une longue période (si elles  ne sont pas maltraitées), le coût est supposé  amorti : il faut alors compter « au moins » une cinquantaine d’euros pour un set de 6 cheminées, avec des frais de port qui peuvent aller jusqu’à 10 euros (chez DUPRE).

MUNICENTRE PIETTA Colts 1851, 1860, Remington 1858, etc… 5,00 « cheminées standard pour PIETTA »   acier
  EUROARMS R&S ouRemington 1858. 17,50 USA 471. M 6 X 0,75mm acier
  PEDERSOLI ET EUROARMS. R&S 62,00+4,00 USA 499 M 6 X 0,75mm beryllium
  PEDERSOLI (compatibles UBERTI) (« pour revolvers ») 17,50+4,00 USA 477 12 – 28 UNF acier
  PEDERSOLI compatibles Uberti Remington 1858 59,00+4,00 USA 502 – 6 12 – 28 UNF berylium
BROMA PEDERSOLI (et UBERTI) Walker et Dragoon 20,25 080014-P9253 ——— ?———- acier
  PEDERSOLI (et UBERTI) Remington 1858 19, 95 USA477-6 ——— ?———-  
  PEDERSOLI pas d’indication 18, 11 USA471-6 ——— ?———-  
  Pedersoli pas d’indication 10,45 X 2 USA470-3 ——— ?———- acier
  PEDERSOLI   12,75(unité) USA484   beryllium
  PEDERSOLI fusil Springfield 10,45 X 2 USA481-3 ——— ?———- acier
  PEDERSOLI pocket ?       acier

L’armurerie DUPRE, la « caverne d’Ali Baba » pour les poudreux,  un choix de cheminées à explorer!  

Cette armurerie est bien connue dans le monde de la PN:  M. Dupré qui était un tireur,  a le souci d’informer sa clientèle et  de compléter les informations sur ce qu’il vend. Nombre d’entre nous s’adressent à lui surtout pour des produits  peu commercialisés. Quand on explore son catalogue informatisé de cheminées (rubrique accessoires) , il y a du choix. Cependant les références qu’il donne concernant les pas de filetages ne sont pas totalement conforme à l’écriture conventionnelle. Un pas de 1/4×28 peut s’écrire .250″x28 et devenir 250×28″… En cas de doute concernant une cheminée,  il conseille de lui envoyer les cheminées pour pouvoir les identifier.  

DUPRE PIETTA Colts et Remington 18,00EUR USA498.6. M6X0.75 acier
  PEDERSOLI et UBERTI Remington 19,00EUR USA477.6. 12 X 28 «  acier
  PEDERSOLI et EUROARMS Rogers and Spencer 19,00EUR USA471.6.   M6X0.75 acier

Pour les cheminées au béryllium, Dupré est imbattable (en France)!  Parmi les produits qu’il vend, j’ai relevé ceux qui concernent des revolvers cal .44 et quelques fusils à chargement par la bouche (extraits de son listing). Mais le béryllium est un métal hautement toxique, à utiliser avec prudence…

http://www.armurerie-dupre.com/advanced_search_result.php?keywords=chemin%E9es&x=7&y=8  chem3

Référence 50-02 pas de 250″ x 28. Pedersoli, Tryon, Bristlen, Waadtlander, Mang, Alamo, Kentucky,HEGE siber,Uberti hawken, Sante-fe, Rigby-creedmore, Henry-suter, San marcoTingle pistol, Palmetto, Pennsylvania pistol
Référence 50-17 pas de 225 « x 32 revolver. Pour quelle arme ???? ce n’est pas précisé. C’est une cheminée qui convient à des revolvers authentiques, tel que le Savage Navy.
Référence 50-03 pas de M6 X0.75 mm fusil. Hawken, Investarm, Gallyon, Gallyon-hunter, Great plain, Wolf buschen, Palmetto.
Référence 50-12 pas de 12×28 revolver ROA.
Référence 50-16 pas de 12×28 revolver T/c sénéca, Patriot et Cherokee, Original colt navy 1851.
Référence 50-13 pas de 250″ x28 Walker Colt Walker Italie.
Référence 50-10 Pas de 6 x 0.75 Pour revolver
Référence 50-15,  pas de 12×28 Uberti. 5.35mmX28. pour Colt, ASM, Uberti Remington (à partir de 1980). Note : ça fait deux pas pour une seule cheminée !!

Pour une arme comme le Colt Walker (dont les copies sont fabriquées en Italie), les cheminées 250’’X28 (ou plus exactement 1/4’’X28) sont-elles adaptées aux Walkers de marque UBERTI, ou ASM (Armi san Marco), ou ASPaolo et d’autres ?  C’est à vérifier!   Quand on indique « revolver » pour désigner  des colts en général, c’est ignorer que les Colts varient beaucoup d’un fabricant à l’autre, et que les pas de cheminées varient également en fonction de la marque et de l’année de fabrication. Autre point qui est à vérifier: le Walker Uberty aurait donc des cheminées identiques à celle du Lepage Pedersoli? J’en doute. Si les pas sont les mêmes, y a des différences de longueur notamment, c’est pourquoi les tableaux donnés par Track of the Wolf sont plus complets et précis.

cheminées prise44J’ai reçu il y a peu toute une collection de cheminées achetées chez Dupré et j’ai pu faire  des vérifications concernant les cheminées de ROA au béryllium (par exemple) : bonne surprise, les cheminées  que vend M. Dupré (prévues pour le ROA) n’ont pas la base hexagonale « merdique » qu’on trouve habituellement  sur ce revolver (j’entends par là qu’il faut alors une clé spéciale pour les démonter).  Celles de Dupré ont une base rectangulaire  classique, ce qui fait que la clé universelle Pedersoli leur correspond parfaitement. Une adresse à recommander!

En fait la base hexagonale  est la plus proche de la forme ronde et par le fait, elle s’arrondit en cas d’effort intense. Les cheminées  de ROA vendues par Dupré sont donc plus solides et en outre, le pas est parfaitement adapté.

La cheminée prévue pour le Colt Centaure est à base carrée. Elle a un avantage : elle est complètement enserrée par l’embout de la clé qui prend les 4 faces du carré et de ce fait,  elle ne déforme pas la clé, comme c’est le cas des clés qui ne prennent la cheminée que sur 2 côtés (modèle « classique »).

♦ 2ème  PARTIE: COMMENT  DEBLOQUER UNE CHEMINEE ROUILLEE OU TROP SERREE SUR UN REVOLVER A PN ?

J’en profiter pour donner la « recette » du démontage de cheminées  dans le cas où l’arme a été négligée (en cas de rouille, d’usage prolongé sans entretien),  bref en cas de résistance totale à l’extraction avec la clé Pedersoli, ou avec une clé faite sur mesure. Je rappelle que les filetages des cheminées doivent être graissés régulièrement pour éviter ce genre de mésaventure qui peut rendre un revolver inutilisable – et invendable (soyez certains que sur les sites de vente aux enchères (qu’il s’agisse de Narurabuy ou d’Egun) , des revolvers dont les cheminées sont bloquées se vendent sans vergogne) !!

 Ayant parcouru le net à ce sujet, la seule recette que j’ai pu trouver consiste à chauffer les cheminée pour créer un « choc thermique ».  Le procédé consisterait à utiliser une pointe chauffante pour ne pas arroser tout le barillet avec la flamme d’un chalumeau! Tout ça c’est du pipeau !!

Ce qu’il faut, c’est d’une part provoquer en effet un choc thermique, ça peut aider au décolage des résidus – et ce qui n’est pas inutile, c’est de laisser  tremper le cul du barillet dans un produit dégrippant pendant 2 jours avant de chauffer. J’ai pu constater que ça pénètre quand même et que ça ramollit les résidus. J’utilise un petit chalumeau Dremel dont la flamme est étroite et réglable, et qui fait très vite monter le cheminée en température. Mais les cheminées sont alors foutues!! Sur ce point, je ne suis pas un spécialiste et je ne saurais affirmer que le procédé est sans risque. L’essentiel, c’est de sauver le barillet, car les cheminées,  on les jettera!   Il ne faut pas porter le cheminée au rouge bien sur!

C’est la seconde étape qui est déterminante : il va falloir créer un choc mécanique   et exercer en même temps une rotation de la cheminée avec un levier dont la puissance sera « calculée et non excessive.  Le choc se fait au marteau (j’utilise un marteau arrache-clous qui fait un certain poids). Il faut alors protéger le barillet de toute déformation, en le plaçant dans un  étau, maintenu entre des pièces en bois qui forment un cylindre creux. Il faut également que le barillet porte sur une  bonne assise en bois, pour qu’il ne se déforme pas.

frappeIl faut donc préparer un matériel spécial: j’utilise une clé dont l’embout est parfaitement adapté à la base de la cheminée ! Aucun jeu n’est admis  (voir le croquis ci-joint) . Tout cela suppose du matériel :

  1. une bonne clé Pedersoli « en croix » (c’est indispensable), éventuellement modifiée avec précision, avec des relevés de mesures au pied à coulisse, etc. Il faut presque que la clé entre en force autour de la base de la cheminée pour une adhérence parfaite.
  2. un tube renforcé assez étroit, qu’on fait descendre autour de l’axe de la clé jusqu’à ce qu’il porte sur les bras de la clé;
  3. un marteau

Ce tour d’horizon de la vente en ligne montre la difficulté pour les tireurs de connaître les cheminées dont ils ont besoin et de s’approvisionner lorsqu’ils vont devoir changer des cheminées sur des revolvers qui ont une certaine ancienneté ou qui sortent des modèles courants. La tentation d’acheter des armes d’occasion, va  donner lieu à quelques moments de découragement!  En définitive, je suis presque tenté de dire : laissons de côté les  modèles anciens et les Ubertis pour en finir avec ces complications. Achetons « du PIETTA » pour le stand de tir, puisque les résultats obtenus  avec  ces armes sont désormais probants!

 

♦  3ème PARTIE : COMMENT COMPRENDRE LES FORMULES INDIQUANT LES PAS DE CHEMINEES ?

chem4

Ceci étant, la compréhension des codifications des filetages passe par une petite explication  préalable, que nous allons fournir, mais l’identification d’un pas de cheminée est difficile car elle exige des instruments qui sont chers, comme le micromètre à filets, ou peu aisés à manipuler comme les jauges, les peignes, etc, que certaines utilisent avec aisance, mais  qui pour moi sont peu fiables, compte tenu  de mes essais infructueux .  Il faut aussi signaler que les indications écrites manquent de sérieux et de constance: il faut donc rappeler  la façon exacte, conventionnelle de noter les pas (filetage).

 

Cette cheminée devrait convenir pour le pistolet Lepage target Pedersoli cal .44.

 1/ le pas métrique : il est généralement précédé de la lettre M et se lit en mm

La formule du pas métrique, c’est  M (D X P). Par exemple  M 6 X 0,75

  • M = signifie métrique, donc indiqué en mm
  • D = d = diamètre nominal (ici en mm)  
  • Attention : la valeur du diamètre nominal correspond, aux tolérances prés, à d (diamètre extérieur de la vis en rose) et à D (diamètre intérieur de l’écrou);
  • P = pas  en mm (distance entre deux crètes);

Dans l’exemple M 6 X 0,75

  •                   D= 6 mm,
  •                   P= 0,75 mm

 

 

2/ Le pas américain se lit en « pas UNF » (filets fins) et « pas UNC » (gros filets) mais surtout en pouces; 

la formule américaine c’est D X N  (UNF) ,   qu’on trouvera également  écrite sous la forme réduite D-N.

Ce qui donne par exemple :  1/4 X 28 ou 1/4-28 UNF

  • D = diamètre nominal en pouces, qui ici mesure ¼ de pouce,   donc D = 2,54 cm : 4 = 6,35 mm
  • N = nombre de filet par pouce, ici c’est 28, N (ici 28) signifie le nombre de tours que doit faire la  cheminée pour avancer d’un pouce. Donc P (le pas) = 2,54cm : 28 = 0,0907 cm , soit 0,9 mm environ.
  • On peut également trouver la formule .250×28  qui réduite devient 250X28…. 

 3/ Il existe une seconde désignation américaine : par exemple N°12-28 UNF ou en simplifiant 12-28.

Le nombre de filets (ici 28)  y est précédé d’un numéro (pour ce qui nous concerne en PN, c’est 12 ) et parfois de la lettre Nr ou N°).  Ce chiffre 12 est un numéro de classement (à vérifier)  et non une mesure en pouces.

4/  Autre désignation américaine : par exemple .225″ (D) X 32 (N) ou en simplifiant .225 X 32 ou .225-32

.225″ est en pouces (ce qui se lit 0,225 pouce); c’est le diamètre nominal.  Un pouce valant 2,54 cm, pour trouver le diamètre nominal, il suffit de faire le calcul 2,54 cm X 0,225 =  0,5415 cm  .

Attention : les cheminées varient également en longueur (length) , par exemple, pour des cheminées M6x.75 (ou M6x0,75, on va trouver des longueurs différentes qui  bien souvent ne sont pas précisées sur les sites de vente.

♦ 4ème PARTIE : QUELQUES ARMURERIES ETRAN-GERES QUI FOURNISSENT DES CHEMINEES  « AVEC PROFESSIONNALISME »

 Après ce parcours des différentes armureries en ligne françaises, j’ai eu le sentiment qu’elles ne répondent pas souvent à nos besoins.  Je pense que ces vendeurs ne maîtrisent pas les codes qui permettent d’identifier les cheminées, car c’est un domaine un peu marginal. Il faut dire que les armuriers vendent ce qu’ils trouvent chez les grossistes et par conséquent, c’est tout un système d’entrave à la vente qui conduit à cette situation d’indigence. Il faut également dire que les armureries ne portent pas un grand intérêt aux armes à PN. Constatons  qu’il existe encore quelques armureries spécialisées  en France. Faut-il alors s’approvisionner au USA ou en Allemagne  où les armuriers ont une approche nettement plus technique des cheminées, comme par exemple VORDERLADER SHOP en Allemagne ou TRACK OF THE WOLF, ou encore DIXIE GUN WORK aux USA: dans leurs catalogues chaque cheminée proposée à la vente est décrite avec rigueur: le pas de cheminée, la hauteur de la cheminée, la profondeur de la pénétration du pas de vis, tout y est !  Les armes concernées sont assez bien répertoriées, etc. Le tireur s’y retrouve. Note : cheminées se traduit par nipple en anglais (thread = pas de cheminée),  Piston en allemand.Puisqu’en France il est difficile  de trouver un site qui présente les correspondances entre les armes  de poing à poudre noire et les cheminées, J’ai tenté d’établir cette correspondance à partir des sites étrangers  et français  qui proposent  des cheminées à la vente, avec des indications  précises. On a pu constater que pour trouver des cheminées  pour l’ensemble des armes courantes, il faut aller chercher des solutions aux USA. et en Allemagne!

En anglais une cheminée est traduite par « nipple » et en allemand par « Piston » (Pistons » au pluriel), On cherchera alors sous l’appellation « nipples for percussion revolvers » ,  ou « vordelader Pistons ». Actuellement, dès qu’on cherche des cheminées rares, on ne trouve que des cheminées au béryllium, qui est un produit hautement toxique. Leur prix est  élevé  car la rareté se paye!!!  Aux USA les cheminées considérées comme de très bonne qualité tout en restant à prix abordable sont en Ampco (un bronze d’aluminium à haute résistance).

Le béryllium et ses composés, tout particulièrement l’oxyde BeO, sont considérés comme faisant partie des produits chimiques les plus dangereux que l’on connaisse. Toute manipulation de ces produits comporte un risque d’accident très grave. Les poussières, fumées, aérosols pouvant contenir du béryllium pénètrent dans les poumons et déclenchent des fibroses pulmonaires du même type que la silicose.

1er site de référence choisi: Track of the wolf (aux USA)

Ce vendeur, très connu dispose d’un catalogue de cheminées incroyablement fourni, très détaillé et comportant des informations qui font de lui « la référence » en matière de fournitures pour les armes à poudre noire dont il fait sa spécialité. Chaque cheminée est présentée avec ses dimensions, son pas de filetage, et les armes qui lui correspondent. Toutes sont en aciers  … En voici des extraits (sans les photos):

 Threads For weapons    
Nipples 1/4-28 for 1847 Walker & Dragoon revolver (by most mfg., including Armi San Marco, Tucker, Sherrod & Company Dragoon by A. Ubert) hardened steel PST-WI,
Nipples 1/4-28, (430″ long cone) for “some” Colt brand/ Colt 1847 Walker /& Dragoon, stainless steel RST-WS
Nipples 12-28 for Ruger Old Army revolver, stainless steel PRA-S
Nipples 12-28
  1. for Colt brand,
  2. for Uberti revolvers : 1851 Navy / 1860 Army Colt, / & 1858 Remingtion,
stainless steel /or hardened steel PCC-S
Nipples 6-.75mm (Hot Shot®) for Lyman & InvestArms, stainless steel HOT-SHOT-RLP
Nipples  6-.75mm metric
  1. for Lyman Great Plains Rifle /& Trade Rifle
  2. for InvestArm rifles
stainless steel RLP-MS
Nipples  6-.75mm metric
  1. for Lyman Great Plains Rifle & Pistol, and Trade Rifle,
  2. for InvestArms,
  3. for Cabela’s Hawken rifles,
stainless steel RLP-S
Nipples 6-.75mm metric for Pietta revolvers : Remington/ Colt/ & Le Mat, hardened steel PIR-I,

http://www.trackofthewolf.com/pdfs/catalog/page_388.pdf

L’armurerie Vorderlader Shop (en  Allemagne)cette boutique sur internet était exemplaire par les indications qu’elle donnait sur les cheminées pour revolver à percussion (schémas en coupe avec les dimensions) mais actuellement ce n’est plus un site de référence. La boutique semble avoir été absorbée par ARTAX ou Frankonia?  J’appréciais ce vendeur en raison des schémas qu’il présentait pour chaque type de cheminée vendue. Par contre il avait fait le choix de vendre  des cheminées au béryllium qui sont très chères et contestées.

VORDERLADERSHOP

2ème Site de référence (USA):  Dixie Guns Work  (pas seulement pour les cheminées).  C’est un vendeur également connu avec un catalogue de pièces et de fournitures très varié.  Il expédie en France.

3ème Site de référence (USA) :  The Possible Shop  (pas seulement pour les cheminées).  Nouveau vendeur qui retient mon intérêt, mais hélas, ce vendeur n’expédie pas d’article hors des USA.

4ème Site de référence (Allemagne ) :   Stifters Gunflints

L’armurerie Stifters Gunflints offre une alternative à Vorderlader Shop.  M. STIFTER a un  catalogue de cheminées en acier renforcé, avec des références  claires, mais pas de béryllium car il conteste l’utilisation de ce métal. Les pas de cheminée sont bien indiqués. Il expédie en France.

En Allemagne on trouve d’autre vendeurs qui disposent de fournitures pour armes à poudre noire, et notamment des cheminées. La différence avec la France est radicale. La langue n’est pas une barrière infranchissable si on possède un peu d’anglais et si on utilise Reverso. Les armuriers allemands sont sérieux. Mais pour procéder aux commandes c’est parfois un peu difficile, mieux vaut leur adresser un mail en anglais.

♦  5ème PARTIE : CLASSEMENT DES REVOLVERS SELON LE PAS DE FILETAGE DES CHEMINEES

Nous arrivons maintenant à la dernière étape de cette recherche qui va nous permettre de vérifier avec une relative certitude et  facilité, les « pas » de filetages des cheminées des revolvers à PN courants, ce qui me permettra – et qui permettra aux tireurs – de pouvoir enfin résoudre la question la plus « emmerdante » qui concerne les révolvers achetés d’occasion, à savoir: « quel est le pas de cheminée de ce revolver nouvellement acheté »? ou encore, « les cheminées qui sont montées sur ce revolver sont-elles toutes au même pas de filetage prévu (et lequel?)ou ont elles inadaptées » (question que l’on se pose quand certaines cheminées présentent une résistance anormale lorsqu’on les visse) ?  Si on a un doute, on va vérifier avec ce testeur.  Mais pour autant, si la cheminée ne convient pas (« doesn’t fit » disent les anglais),  cela ne nous dit pas quel est le modèle de cheminée qui convient.

Autre problème, en cas de mélange de plusieurs cheminées (ce qui arrive parfois lors du nettoyage des armes), comment les reconnaitre? Ma solution  ma solution pour identifier 4 filetages courants est simple. Appelons la :

Le testeur de filetages PSRauben pour revolvers à PN:  une solution pour ceux qui collectionnent

J’ai donc retenu 4 pas de cheminées qui couvrent a peu près tous les revolvers courants et j’ai fait fabriquer une plaque en acier avec des trous filetés aux pas suivants:

4 pas de filetageGIF

Voici donc l’outil que j’ai fait faire en achetant préalablement les tarauds pour le réaliser (prix de chaque taraud, entre 15 et 50 euros): je  l’appelle un « testeur de filetage PSRauben ». Encore une petite invention qui ravira un de mes lecteurs, car il m’avait écrit « n’avez vous plus de petite invention à nous proposer? La source n’est pas encore tarie… J’ai frappé sur la plaque les formules qui identifient chacun des 4 pas que j’ai cités (j’ai une boite de chiffre à frapper qui me permet également de frapper mes barillets pour ne pas les confondre).  Il me suffit de prendre une cheminée sur l’arme,  de la visser sur un des pas de filetage de cette plaque et je connais immédiatement le pas de son filetage.

??????????

Dès lors qu’une cheminée ne rentre pas naturellement dans le filetage du barillet, ou si elle résiste après quelques tours, dans ce cas, les cheminées montées sur le revolver sont inadaptées, ce qui risque d’avoir endommagé les pas de filetage du barillet.  Bien entendu, il faut avoir bien nettoyé les pas, pour ne pas confondre un pas encrassé ou rouillé avec un pas détérioré!

Cette méthode est vraiment simple, et efficace.  Un petit investissement indispensable pour le collectionneur de revolvers  Quand à ces peignes que l’on vend sur internet pour mesurer un pas, je n’ai jamais réussi à m’en servir!  Je précise que j’ai vu des armuriers embarrassés par l’identification d’une cheminées, notamment avec les peignes,  c’est très courant.

 

♦ 6ème partie : A LA RECHERCHE DE CHEMINEES RARES ET LA REPARATION DES FILETAGES …

♥ 1er exemple : Quelles cheminées doit-on mettre sur un SAVAGE NAVY 1861 d’origine ?

J’ai fait faire la restauration d’un revolver SAVAGE NAVY 1861 (un original), mais un problème courant concernant la restauration de ce type de revolver, c’est le fait que les cheminées et les filetages du barillet sont généralement en très mauvais état:  ils sont souvent forcés, voire écrasés, ou encore, ce qui est un moindre mal,  les cheminées sont grippées dans le barillet! Dans ces cas de figure, le barillet est alors inutilisable pour celui qui ne sait pas le réparer et du coup le revolver est voué à rester dans une vitrine de collectionneur.

 

 

Il m’a d’abord fallu identifier le type de cheminée prévu à l’origine sur ce revolver (SAVAGE NAVY 1861) et à force de recherche, j’ai trouvé la réponse sur Track of the Wolf.  Les cheminées d’origine sont au pas de .225×32.  Ces cheminées ont non seulement un pas spécifique (on ne peut donc pas les remplacer par des cheminées Pietta M6X0,75 par exemple), mais en outre ces cheminées ont une longueur bien inférieure aux cheminées courantes:  12 mm, au lieu de 14 mm (et plus), ce qui permet au barillet de tourner sans que les cheminées et les amorces bloquent la rotation en dépassant:  elles sont placées de façon latérale et oblique et passent sous la carcasse en l’effleurant.

Lors de l’achat de mon SAVAGE, j’ai trouvé 6 cheminées qui, vérification faite, étaient au pas de M6x0,75 (des cheminées basiques de chez Pietta). Le vendeur (WILD WEST en Belgique)  ne s’était pas emmerdé! Pour rendre l’arme présentable et faire croire qu’elle était en état de fonctionnement, donc « vendable »,  il avait forcé les cheminées, ce qui explique qu’elles « partaient dans tous les sens », si l’on peut dire. Ces cheminées de remplacement, avaient une longueur  de 12mm (approximativement), ce qui fait que le barillet  pouvait quand même tourner: elles avaient certainement été raccourcies!  Il prétendait cependant qu’il ne savait pas les enlever, ni vérifier leur pas et leur état. C’est le danger d’un achat en ligne qui n’offre aucune garantie (pas de certificat d’armurier)!  Le miracle a voulu que cette arme puisse être restaurée par un travail de professionnel.

Pour la restauration de ce revolver authentique la première question qui se pose, c’est de savoir quel type de cheminées doit être choisi, en tenant compte:

  • du pas de filetage possible . Le .225×32, ça ne court pas les rues… Notre ami Dupré, aussi achalandé soit-il,  n’en vend pas ) et pour tout dire, en France on en trouve pas! (comme quoi, nous sommes mal servis par ces vendeurs en ligne ).
  • de la longueur de  la cheminée, pour la raison indiquée précédemment.

J’ai commencé par m’assurer que les cheminées M6x0,75 présentes sur le revolver lors n’entravaient pas la rotation du barillet,  alors que les M6x0,75 courantes, d’une longueur de 14mm environ, bloquaient la rotation en touchant la carcasse. Il fallait donc rester à une longueur approximative de 12 mm. Quand à la percussion des amorces, à ce stade de la restauration, je ne pouvais pas la vérifier car les cheminées ne s’adaptaient pas correctement.  

Grâce aux tableaux descriptifs des cheminées (nipples) du catalogue de Track of the Wolf (USA),  j’ai pu vérifier que la cheminée d’origine de ce revolver à PN étaient au pas de .225×32. Les cheminées M6x0,75 peuvent avoir des longueurs différentes, selon le modèle (chez Track of the wolf on en trouve avec une longueur en pouce de  .500″  et surtout en .485″, ce qui est proche des 12 mm).  Autres problème, les amorces courantes étaient-elles compatibles avec ces cheminées prévues d’origine ?  En principe oui.

J’avais la possibilité d’acheter un set de 6 cheminées neuves au pas de 225X32 aux USA : The Possible Shop en vend en Ampco, alliage recommandé pour durer !  Dixie Gun Work n’en vend pas du tout! Track of the Wolf (USA) et Stifters Gunflints (DE) en vendent, mais en acier.  

Le tableau qui suit est emprunté à The Possible Shop. Dans la dernière case je trouve des cheminées ampco cotées 225x32x.475 long. Mais les délais de livraison pour des achats aux USA sont longs. 

 

La réparation des filetages et le changement de cheminées, un travail de professionnel

L’autre aspect du problème,  sur mon SAVAGE NAVY, c’est de refaire les filetages du barillet, qui avaien souffert. Les filetages d’origine au pas de .225×32. pouvaient-ils être réparés? Un ami poudreux, expert en mécanique et en restauration, me conseillait une solution extrême :  refaire les filetages avec des pas métriques en utilisant hélicoil (filets rapportés) .

Helicoil, comment ça marche ?  Pour ceux qui comme moi, découvrent cette technologie, je vous invite à regarder la vidéo qui suit et qui explique le procédé.

Un hélicoil est un ressort à haute résistance qui va remplacer l’ancien filetage.  En réalité, il faut détruire l’ancien filetage en élargissant le trou à un diamètre légèrement supérieur avec un foret prévu dans le coffret contenant l’hélicoil qu’on va poser . Ensuite, on va tarauder avec un taraud également prévu,  puis on va introduire le filet rapporté en le vissant avec un outil (tout est dans le coffret) et enfin on va casser une petite partie du filet qui a servi à le visser. Le nouveau filetage est alors prêt. Ce travail n’est pas à la portée d’un amateur, car sa précision doit être garantie pour la restauration du revolver, surtout quand il s’agit d’un original.

Après une recherche sur internet, je constate que le procédé hélicoil pour un filetage .225-32 est difficile à trouver (même aux USA) . L’idée m’était venue qu’il serait préférable de changer le filetage et les cheminées à l’occasion de cette réparation.  L’intérêt des filetages helicoil, c’est de pouvoir modifier le pas pour revenir à un filetage métrique, si possible en M6x0,75 et en respectant la longueur de 12mm des cheminées d’origine.  A 1ère vue, les coffrets de réparation de taraudage heliciol vendus en France proposent des filetages métriques qui couvrent des gammes de pas (M6, M7, M8, etc),  mais les filets sont souvent en M10 et plus.  J’ai trouvé quelques  sets de taraudage helicoil en M6.x75, notamment en Ireland, en Angleterre et en Hongrie.

Dans le tableau qui suit, les cheminées (courtes) aux pas qui nous intéressent, vendue par Track of the Wolf, sont décrites en détail, ce qui permet surtout de comparer leurs dimensions. La cheminée M6x0,75 que je pensais utiliser (en bas dans le tableau) a une longueur de .485″, soit 1,23 mm.  Cette cheminée est donc plus longue de 3/10ème de millimètres que celle d’origine (on pourra facilement la limer pour enlever ce petit supplément). C’est une solution que je soumets donc au réparateur. Reste à trouver un kit helicoil,  si possible en France qui permettrait de passer en M6x0,75.

La question qui reste posée est la suivante : la technologie helicoil  peut-elle fonctionner pour de petits filetages de précision?  En matière de restauration, les collectionneurs disposent d’adresses précieuses. 

Après consultation d’un l’armurier qui m’a été recommandé pour cette restauration d’une arme ancienne (c’est un professionnel très diplômé, et même primé), il me dit qu’un filet rapporté « hélicoil » ne fonctionnera pas. La raison en est que la profondeur du filetage dans le barillet est trop courte,  ce qui ne permettrait pas de faire tenir le filet rapporté. En outre un tel remplacement dévaluerait l’arme.  Cette solution fut donc écartée.

Lors de l’examen du barillet par ce réparateur, il a constaté que les filetages n’étaient pas aussi détériorés que je le pensais.  et selon lui, on doit tenter de conserver le pas des cheminées d’origine, car changer de filetage, impliquerait d’élargir les trous où se logent les cheminées dans les barillets, ce qui serait irréversible et dommageable pour l’authenticité de l’arme. Argument qui m’a convaincu. L’armurier proposait de repasser un taraud .225×32 pour éliminer certaines déformations.

Ayant maintenant été conseillé par un professionnel, je suis parti à la recherche des cheminées ampco au pas de .225×32…  Je pouvais m’adresser à Track of the Wolf mais les prix sont très élevés, tant pour l’achat que pour l’expédition. Autre possibilité L’armurerie Dupré en France nous propose des cheminées .225×32 au béryllium, référence 50-17 (longueur non indiquée) au prix de 9 € la cheminée, soit 54€ plus l’expédition, disons 64€ .  Il suffisaitt alors de lui donner la longueur désirée (12mm).

Le choix de Stifters-gunflints.de  en Allemagne

Cette armurerie vend des cheminées .225×32 en acier inox renforcé. Bonne surprise, la description est aussi détaillée que chez Track of the Wolf. Je vous donne les références du produit.  Pour ceux qui ne comprennent pas l’allemand, utilisez Reverso…

Je lis : « von der Standzeit und Qualitât ist dieser Piston (cheminée)  gleichwertig mit den teuren berylliumsPistons  und hat in den vergangenen Jahren zunehmen an beliebtheit gewonnen  (made in Deutschland) ».  Traduction : « acier renforcé inox…. ça vaut du béryllium qui coute la peau des fesses et en Allemagne cet acier gagne de + en + en popularité »!

Bingo, j’achète! Et pour le reste,  les dimensions sont pile-poil les bonnes! N’ayant pas réussi à utiliser leur adresse mail (« at » signifie @) je leur ai écrit et voici leur réponse:

« Commande de France : vous pouvez commander sans LOGIN dans la boutique en ligne. Les frais de port vers la France ne peuvent être affichés dans la boutique en ligne et s’élèvent à 13,00 € pour le premier kg. Pour chaque kilo de plus, les frais de port augmentent d’un euro chacun. Avec une valeur de marchandises de plus de 130,00 Euro, nous prenons en charge les frais d’expédition une part de 6,00 Euro.Les envois de faible poids et de valeur jusqu’à 30,00 euros peuvent également être livrés en lettre recommandée avec des frais d’expédition de 9,00 euros.

Par: (1) Bestellung,  COMMANDE / Bon de commande

« Remplissez le bon de commande avec votre adresse et votre numéro de téléphone.(DHL n’accepte pas les colis internationaux sans le numéro de téléphone du destinataire). Cliquez sur le champ « Deutschland »  Dans le champ (2), écrivez « France ».  Lisez et cliquez sur les boutons “AGB” “Widerrufsbelehrung” Termes et Conditions (conditions de livraison et de paiement). (3) Cliquez sur « kostenpflichtig bestellen » commander maintenant.

« Si tous les champs ont été remplis correctement, vous recevrez une confirmation de commande automatique avec la liste des marchandises commandées après l’avoir envoyée du serveur. Nous vous enverrons une facture proforma avec les frais d’expédition actuels. Après le transfert sur notre compte bancaire, nous envoyons la commande via DHL. En passant votre commande à DHL, vous recevrez un lien de DHL pour le paquet de traçage.

  • Adresse courrier:  Stifters Gunflints, Rita Stifter, Hauptstraße 55, D-56753 TRIMBS.
  • L’adresse mail ?   guenter@stifters-gunflints.de
  • Quant aux heures d’appel (par téléphone), c’est strictement  possible en fin de journée, du lundi au jeudi!/ Kundentelefon  0049 2654-964555, nur Montag bis Donnerstag 18.00 bis 20:00 Uhr.

Sympa non ? S’il y a un problème pour l’enregistrement de la commande,  envoyez leur un mail (en anglais) à l’adresse indiquée plus haut et faites une pièce jointe de votre commande avec la fonction copie-image  de votre ordi… J’ai reçu mes 6 cheminées livrées par DHL qui ont été vissées avec précaution, mais sans difficulté.

2ème exemple : à la recherche d’une cheminée 1/4×28 XL pour un pistolet LEPAGE Target de chez PEDERSOLI

Même galère ! Dans un 1er temps, je cherchais une cheminée au pas de M6 x1 (soit disant adaptée au Lepage Pedersoli et au R&S FEINWERBAU me fiant à une indication erronée sur le site de FRANKONIA-Alsace). Selon les recherches que j’avais menées, le pas M6X1 est un pas assez rare qui correspond aux revolvers Roger & Spencer principalement, mais qui n’est quasiment pas vendu en France. J’ai donc entrepris de trouver cette cheminée, sur la base d’une info peu fiable

C’est encore STIFTERS-GUNFLINT.DE qui propose la vente des cheminées M6x1 en « acier renforcé », au prix de 5 euros la cheminée. Pour ceux qui voudraient en commander, je rappelle que l’enregistrement de la commande sur le site de STIFTERS-GUNFLINT ne prévoit pas l’expédition à l’étranger et fixe le montant de l’expédition à environ 7 euros par kilo (avec DHL) pour l’Allemagne. Mais ce vendeur peut assurer l’expédition en France. Il faut alors lui adresser un mail en anglais (ou en allemand) pour lui demander une facture qui tienne compte de l’expédition en France  (environ 13 euros pas kg, avec DHL): voir ce que j’ai écrit précédemment concernant l’achat de cheminées .225×32 chez ce vendeur (adresse mail, téléphone, etc). J’ai donc passé commande  :

Mais en poursuivant mes recherches,  je me suis aperçu que la cheminée M6x1 ne convenait pas au pistolet Lepage PEDERSOLI, car  le site de l’armurerie Lavaux, indiquait que la cheminée prévue devait être au pas de 1/4×28, sans plus de précision! Quand on achète une arme neuve, il est indispensable de  faire indiquer les références précises de la cheminée sur la facture, sinon c’est la « quête du Graal »! J’étais donc obligé de faire un nouvel achat de cheminée pour le Lepage Pedersoli.

Tout cela illustre encore une fois la difficulté à disposer d’une maintenance (je ne parle pas de remplacer un ressort, etc) pour des armes qui sont vendues par n’importe quel vendeur. La plupart des armuriers en ligne vendent des pistolets de compétition et ensuite vogue la galère, le service après vente est inexistant!  A la date du 20 oct. 2018, voici les armureries les plus connues qui vendent ce pistolet: Lavaux, Frankonia, Westernguns,  Dupré, Municentre, Pascal, Gilles…

La fiche descriptive du pistolet Lepage vendu par l’armurerie Lavaux est succincte, mais le vendeur juxtapose à l’image du pistolet une cheminée « 1/4X28 » au béryllium, de telle sorte qu’on peut penser qu’elle lui correspond. C’est en effet le cas!  Voici la cheminée que propose Lavaux: elle vaut environ 14€ sans les frais d’expédition.

 

 

 

 

 

 

 

Chez Frankonia (en Alsace),  il faut suivre un jeu de piste sur leur site pour parvenir dans une fenêtre où la cheminée est listée, car le modèle de cheminée indiqué sous la description du pistolet n’est pas le bon. Dans la liste presque toutes les cheminées indiquées sont en rupture de stock. Ils n’ont quasiment pas de cheminées à vendre, ils n’ont plus que des armes à exposer dans le salon!

J’appelle Frankonia en Alsace. On me dit que pour le pistolet Lepage Target PEDERSOLI, la cheminée est bien au pas 1/4X28 XL (longue) tel que c’est indiqué dans leur liste et non M6x1, tel que c’est indiqué sur la page du Lepage target  A défaut de la cheminée introuvable, j’avais enfin la référence, confirmée par Lavaux.

Pour confirmer cette info, je m’adresse à Perdersoli (Italie) : je leur demande « quel modèle de cheminée est prévu pour le révolver Lepage Target DP . S’agit-il d’un pas de 1/4x28XL?  » Pedersoli me répond par mail: « Le pistolet Le Page Target utilise une cheminée avec pas populaire (c-à-d standard?)  1/4″-28UNF, notre code produit USA 470P, que vous pouvez trouver chez notre distributeur en France, la Maison: EUROP ARM: ZI Avenue Rhin & Danube – BP 10025 – 72200 – LA FLECHE »

  • Phone:  0033 02 43 48 50 00
  • fax:  00 33 02 43 48 50 13
  • Email:  frederic@europarm.fr
  • Web:  www.europarm.fr
  • Fin de la recherche de références pour cette cheminée! Il suffit donc de s’adresser à Europ Arm.

Mais, ce qu’il faut savoir, c’est qu’EUROPARM est un grossiste, ce qui veut dire que pour acheter la cheminée en question, il vous faut faire la commande chez votre armurier détaillant habituel…  En passant je vous indique que la référence 1/4×28 XL, c’est pour les slips, car XL, n’existe apparemment pas en matière de cheminées! C’est UNF!

Pour info, le cas de Westernguns. Sur son site, le vendeur énumère en détail toutes les informations concernant l’arme – mais RIEN concernant les cheminées !! il lui reste à compléter son tableau, la place étant prévue!

Je m’étais également adressé à l’armurerie Dupré (27300 Bernay) pour faire l’achat de deux cheminées 250×28″, selon la formulation du pas proposé par M. Dupré ( réf. 552501, rubrique « accessoires », page 3) qui indique « pour armes Pedersoli. En principe le pas doit s’écrire .250″x28 UNF ou 1/4×28UNF, mais Dupré et beaucoup d’autres négligent l’affichage de ce « détail et d’autres, tels que la longueur de la cheminée et celle du filetage », tout en affirmant haut et fort leur professionnalisme. Hélas, le détail en question est essentiel, car sur son site, des cheminées au pas 250×28 (selon ses indications),  il y en a 4 modèles !   J’ai donc appelé M. Dupré au téléphone, mais impossible d’obtenir plus de précision : Il m’a indiqué la référence 552501 concernant les armes Pedersoli. J’ai donc fait  confiance à son « professionnalisme ».  Le prix de la cheminée en acier inox revient à 7 €, soit 17€  expédition comprise pour 2 cheminées. Pour ceux qui s’y intéressent, mon article 21 est consacré au pistolet Lepage, fabrication Pedersoli (DP) et Bondini .

Conclusion: pour un pistolet aussi connu et aussi prisé par les tireurs que le Lepage, il n’y a que Dupré et Lavaux qui proposent une cheminée adaptée !  Constatant qu’en France, c’est la galère, je suis également allé voir si cette cheminée est vendue en Allemagne. J’ai pris contact avec deux armureries.

STIFTERS-GUNFLINT propose deux modèles de cheminées au pas de « 250×28 ».  Apparemment les deux modèles sont différents l’un parait plus long que l’autre, l’un avec une référence US et l’autre  T/C. C’est bizarre! Aucune indication ne permet de faire le choix.

En cherchant la trace de Vorderlader Shop en Allemagne, un lien me dirige sur Frankonia (Allemagne) qui propose 3 cheminées 1/4×28 Pedersoli pour le prix de celle que me vend Lavaux! (Pistons für diverse italienische Standardmodelle ¼“-28 UNF Inhalt 3 Stück.)  Hélas, « Frankonia.de » n’expédie pas en France : il vend partout en Europe et jusqu’au Bengladesh, mais pas en France. Il est vrai que nous avons une succursale en Alsace qui est fournie!!

Je reprends ma recherche du site Vorderladershop et « Oh surprise », je retrouve la boutique qui semblait avoir disparu après avoir été absorbée par ARTAX ou Frankonia? La cheminée est référencée 1/4×28 17T … avec un superbe schéma selon leur habitude. Mais la référence T n’est pas règlementaire.

Il est tard… je laisse cette commande en attente et je vais me coucher, la nuit porte conseil et en Allemagne tous les espoirs sont permis! Dès le matin, je reprends ma recherche: « piston 1/4×28 XL für Pistole Lepage PEDERSOLI » et ça matche: de nombreux sites me proposent des cheminées1/4×28, mais pas toujours indiquée XL. C’est le site WAFFEN PFLEGE.DE qui me donne immédiatement cette référence … mais c’est encore du béryllium.

Je commande.  Passons au paiement et à la livraison. J’ai le choix entre un paiement par le biais d’Amazon, ou par CB, par virement bancaire ou encore par Paypal! J’opte pour ce dernier qui est sécurisé. Le paiement se fait les doigts dans le nez, et je reçois immédiatement confirmation de la commande et du paiement par mail. Livraison prévue par DHL, mais c’est la poste qui délivre l’enveloppe. Les 3 cheminées au béryllium me coutent 40,90 €, soit en gros 13 euros par cheminée, livraison comprise. C’est abordable pour du béryllium. Je pense que je vais bientôt pouvoir enfumer le stand avec mon Lepage. II reste un problème : ces cheminées ont un téton long qui demande une clef spéciale (sinon il faut approfondir le trou avec un foret à métaux). Commandées le 27, les cheminées arrivent le 30, c’est rapide: malheureusement, elles ne conviennent pas à mon Lepage target: trop larges.  Comme entre temps j’avais  reçu la réponse de Pedersoli (Italie), je n’étais pas surpris le modèle vendu par Waffen Pflegewelt.de ne soit pas adapté au Lepage puisque c’est le pas 1/4X28 UNF qui lui convient selon Pedersoli.

Alors un conseil, si vous en avez marre des armuriers à la « mords moi le nœud » qu’on trouve en France, achetez en Allemagne ou aux USA (en prenant votre temps et sans dépasser 100€ pour éviter les frais de douane)… Quant aux introuvables, allez sur Track of the Wolf (USA), ce sont les rois de l’approvisionnement, vous y trouverez votre bonheur. Et quand j’aurai trouvé la cheminée qui convient à mon pistolet Lepage Target, je vous en informerai. En attendant je prends des tranquilisants…

Pub! Je trouve sur internet un petit billet d’un de nos amis poudreux qui lui aussi s’attaque aux « galères »: sa solution pour éviter de bloquer les cheminées par encrassement, c’est le téflon. Pourquoi pas? Pour ma part, avec un peu d’huile, mes cheminées se dévissent sans problème.

Nouveauté: H&C met en vente des cartouches caoutchouc qui s’adaptent aux révolvers à PN

C’est du bon matériel. La précision de ces cartouches est excellente, ça percute superbement et le bruit est celui d’une 22LR. Une solution très intéressante pour le tir à domicile, sans avoir à se déplacer dans un stand pour tirer, ce qui n’est pas toujours facile.  Des précautions sont à prendre quand même en termes de sécurité, car comme dit un copain:  « je n’aimerais pas en prendre une dans les fesses »…   Les balles caoutchouc dans la figure, c’est extrêmement dangereux (les événements récents lors des manifestations de gilets jaunes en ont fait la démonstration) .

 

 

 

 

Vidéo

9 – PSRauben diffuse des vidéos sur le chargement et bien d’autres sujets qui concernent les revolvers à poudre noire :


Lire l’introduction (en haut de la page) pour connaître les différents articles du blog.

Un blog comme le mien est une source d’informations que je tire de  mon expérience certes modeste, mais elle est constamment enrichie, mise à jour et confrontée notamment aux documents, articles  que je trouve sur internet et dont je fais la synthèse (avec des emprunts). Il m’arrive aussi de mettre en confrontation des points de vue trouvés ça et là.  Ce qui veut dire que mon blog est volontairement interactif dans certains articles,  je  cueille sur internet des contenus qui sont utiles et j’en fais une synthèse, mais ce n’est que de la citation qui me permet de développer d’éventuelles contradictions ou des commentaires.  Ceci vous évite de parcourir de nombreux blogs ou forums qui se dispersent dans des échanges parfois plus savoureux que sérieux et informatifs. Les forums de poudreux sont souvent constitués de 40% de messages à contenu et 60% de brèves de poudreux et de smileys!

Cependant la lecture d’un blog est lourde et assez peu pratique, car il faut remonter en arrière pour suivre les articles les uns après les autres et comme vous l’avez constaté,  les articles de mon blog sont copieux . Les vidéos seront donc plus pratiques pour une diffusion de mes idées et de mes petites innovations qui ont le mérite de s’attaquer à un monolithe:  car le tir à la poudre noire est devenu un bloc de recettes qui résistent à tout changement et des institutions honorables mais conservatrices contribuent largement à  enfermer  la pratique du tir avec des revolvers dans un cadre réglementaire parfois étriqué et surtout dans une tradition qui pour moi n’est pas le livre de la loi: tout en restant dans le cadre   « technologique » des armes anciennes à poudre noire, nous bricolons…

 Mes vidéos sont publiées sur Youtube, mais ayant introduit dans ces vidéos des thèmes musicaux américains,   des sociétés américaines ont censuré mes vidéos,  ce qui fait que la plupart d’entre elles ne sont plus accessibles!  C’est dommage car elles constituaient un hommage aux chanteurs…  Je vais donc devoir les refaire!

 

Vous pouvez cliquer sur les liens placés au dessus des captures d’images des vidéos: il en reste 2 qui sont accessibles.   Sinon,  tapez PSRAUBEN55 (sur Youtube)  pour accéder à l’ensemble de mes vidéos …

Capture

2 vidéos qui font le point sur l’outillage et les procédures courantes de chargement des revolvers à PN

CaptureCette vidéo montre les difficultés du chargement traditionnel des revolvers à PN, qui comme on le sait,  rebutent nombre de tireurs en quête de facilité. Ne soyons pas démagos: attirer les tireurs en leur proposant un chargement facile n’est pas mon but, car la poudre noire n’a rien à voir avec le tir destiné à Monsieur Dupont qui  s’achète un pistolet  semi-automatique et  vide ses chargeurs comme on tire une chasse d’eau, en utilisant des boîtes de cartouches vendues chez l’armurier du coin. Mais de là à faire de la PN une tradition qui développe le culte du masochisme, non!  Soyons pratiques et innovants.

la pratique du tir au revolver à PN nous conduit à utiliser des armes de la 8ème catégorie. Ce qui est un avantage est aussi un inconvénient d’un certain point de vue :  la technologie de l’époque semble inamovible et vétuste . Elle était pourtant ouverte à plusieurs mode d’utilisation, mais les connait-on?  Aujourd’hui, le tireur ne circule plus avec un cheval et un Walker accroché à la selle; il utilise une voiture et fait le chargement soit sur le pas de tir, soit à domicile. Par conséquent, à conditions d’utilisation différentes, méthodes de chargement différentes.  Le tireur actuel veut un chargement fiable, facile mais aussi plus rapide et recherche également un  tir plus précis.  Nous examinons dans cette vidéo les inconvénients eu chargement « à l’ancienne ».  Charger un revolver « à l’ancienne », mais sans le cheval et la selle, ce n’est plus de la tradition, c’est du passéisme!  Il faut cependant reconnaître que l’outillage actuel n’offre guère de choix, mais ça peut changer, je vais proposer une nouvelle conception du chargement dans la suite des vidéos !  

http://www.youtube.com/watch?v=TUFkCdZlxO0

(en cours de modification) Cette vidéo montre les inconvénients du chargement  avec des leviers ou des presses vendues fréquemment dans les armureries en ligne et  annonce un nouveau matériel présenté dans la série des  vidéos (de 1 à 5) qui ont pour titre : le rechargement des revolvers à poudre noire : une modernisation des procédures.

2 vidéos en cours qui  réfutent quelques idées reçues concernant les revolvers à poudre noire.

En réalité, ces idées sont diffusées par ceux qui peu ou prou rejettent les armes historiques à PN, au nom de la technologie actuelle, plus performante, plus fiable mais aussi par ceux qui cultivent  une sorte de traditionalisme et enferment les armes historiques dans une cage dorée . Les critiques contre les défauts de fonctionnement des revolvers à PN ne sont fondées que si on part du principe que ces copies doivent être soumises à une totale conformité aux modèles d’origine. Une conformité qui concerne non seulement le fonctionnement des revolvers, mais aussi le mode de chargement de ceux-ci, alors que les conditions d’utilisation de ces revolvers ne sont plus du tout comparables à ceux de l’époque où elle furent crées.  Il ne fait aucun doute qu’ils  ne souhaitent pas remettre en question un mode  l’utilisation qui rend ces armes vétustes pour des raisons qui mériteraient d’être examinées.  C’est vrai que la vétusté  a comme contre partie un classement en 8ème catégorie et certains avantages. Cependant, les revolvers à poudre noire ne sont soumis à aucune obligation d’en faire des pièces de musée.

Capture Idée reçue

Cette vidéo fait partie d’une série de 2 vidéos qui traitent des idées reçues concernant le fonctionnement  et les défauts des revolvers à poudre. Ces défauts  (blocages des barillets, encrassement, etc)  peuvent donner lieu à des modifications  discrètes des revolvers ou de leur utilisation pour une amélioration de leur efficacité. Sous le prétexte des idées reçues, j’introduis la possibilité de changer l’usage des revolvers ou de procéder à des modifications , ce qui ne peut manquer d’aller à l’encontre des normes  qui pèsent sur la poudre noire, ce que certains appellent  « la tradition ». .

Une série de 5 Vidéos  qui présente un matériel (sabot de chargement et presse à crémaillère) destiné à fiabiliser  et moderniser le rechargement des revolvers à poudre noire (en cours)

Deux vidéos sont déjà publiées:

Capture1-5

Cette vidéo présente le chargement à domicile d’un barillet de colt 1860 avec des doseuses Lee Perfect et le nouvel outil que j’ai conçu  : le sabot de chargement.  Le sertissage est cependant encore effectué avec un « poussoir » (outil fabriqué en remplacement du levier de chargement traditionnel).  Cependant la vidéo 4/5 montrera comment le sabot est en fait prévu pour un double mode de sertissage :  soit avec un poussoir (qui reste un moyen rustique) utilisable sur le pas de tir, soit avec une presse de chargement à crémaillère qui est le mode de sertissage recommandé pour la préparation des barillets.

Capture 4-5

  • Cette vidéo présente l’ensemble du matériel de chargement à domicile :  une presse destinée au sertissage des balles dans les barillets et un sabot de chargement adapté au Walker 1847. La démonstration  du sertissage  est totalement convaincante  par la qualité du procédé, par sa facilité, par la rapidité et l’efficacité  de sa mise en œuvre avec plusieurs barillets.  C’est une solution qui modernise le rechargement des revolvers à poudre noire, dans une conception de leur utilisation qui  suppose  de disposer de plusieurs barillets pour chaque revolver, sinon, en cas d’utilisation d’un seul barillet (avec des cartouches papier notamment),  le sabot de chargement suffit .  

(les autres vidéos sont en cours, à suivre)

2 vidéos qui montrent les possibilités des revolvers à PN pour un chargement plus rapide sur le pas de tir  ! Une procédure utilisable avec toutes les armes à poudre noire et pas seulement avec le 1858

Capture tests

Des tests comparatifs de vitesse de changement de barillets sur un Walker, un Remington 1858, un  Rogers Spencer, un Ruger Old Army. Le but est de pouvoir recharger vite pour tirer vite. Tous les revolvers à poudre noire sont aptes au rechargement rapide, mais l’utilisation des leviers de chargement installés sur les revolvers n’est plus nécessaire,  sauf en cas d’incident de tir. Les  conversions des revolvers à PN en revolvers à cartouches métalliques perdent alors leur attrait et la poudre noire reste la matière magique que nos recettes rendent percutantes  !

Capture tir rapide au walker

Le tir rapide au Colt Walker avec poignée « ergonomique », un outrage à la tradition diraient ceux qui  entendent conserver les revolvers de l’époque Old West tels qu’ils étaient censés être …  le tir au Walker se fait en pratiquant le changement de barillet pour un rechargement plus rapide : démontage rapide, rechargement rapide, tir rapide.  Une méthode de tir dynamique avec un revolver souvent  considéré comme trop rustique et désuet pour le tir actuel. Avec cette façon de tirer, le Colt Walker, véritable légende,  revient « dans la modernité »! D’autres modifications de l’arme sont faites qui bousculent la tradition et évitent le blocage du barillet par les amorces. Le but: fiabiliser le fonctionnement du revolver et sa rapidité de tir.

Vidéo

8 – Une innovation dans le mode de chargement et l’usage des revolvers à poudre noire?


 Lire l’introduction (en haut de la page) pour connaître les premiers articles du blog.

A/ Des vidéos sur Youtube mais qui sont à refaire…

J’ai produit plusieurs vidéos sur Youtube qui  engagent le débat sur le fonctionnement de nos revolvers. Elles illustrent cet article.  Malheureusement,  certaines de ces vidéos ont été supprimées du fait des emprunts « musicaux » qui tombaient sous le coup de la protection des droits d’auteurs.  J’en ai retrouvées quelques une, mais je n’ai pas suffisamment de temps pour m’y consacrer actuellement… donc l’expérience,  certes intéressante, est en sommeil. Elles sont à refaire avec des thèmes musicaux qui ne m’exposent pas des réclamations. Je n’ai  

B/ Un inventaire comparatif des différents mode de chargement des revolvers à PN

briquer Voici une photo  qui correspond au chargement traditionnel, avec l’opinel SVP,  et je crois qu’il est possible de rénover un peu l’image du poudreux !  Concernant les revolvers à poudre noire, les précautions sont d’une part réglementaires (par exemple toujours orienter l’arme vers la cible, transporter l’arme déchargée, etc ), mais elles sont aussi mécaniques : les armes à poudre noire n’ont pas de cran de sureté qui bloque la détente. Par contre, sur les Colts,  le chien peut être positionné entre les cheminées, ce qui lui donne une forme de mise en sécurité, bien que l’arme soit chargée et prête à tirer. Le chien est alors simplement  retenu par un (ou des ) aiguillon qui l’empêche de sortir de cet emplacement, ceci pour éviter que le coup parte par accident.  Ces aiguillons qui dépassent à l’arrière du barillet constituent une entrave au chargement du barillet sur une presse, c’est à dire hors de l’arme, car on ne peut pas mettre facilement le barillet en appui sur son « cul ».

Aujourd’hui, on n’a plus besoin  de conserver ou de transporter l’arme chargée avec le chien posé sur l’aiguillon de sécurité (au lieu de le poser sur une cheminée avec amorce).  Le revolver se transporte  dans une mallette et doit être déchargé, c’est prévu dans la loi. Par ailleurs sur les revolvers à carcasse fermée,  ces aiguillons disparaissent généralement, ce qui permet  alors de placer le barillet en appui sur sa rosette (il n’y a souvent plus de crémaillère)  et d’utiliser une presse de chargement (mobile) , plutôt que le levier installé sur le revolver.  L’évolution a donc déjà remis en question certains usages de sécurité qui sont pourtant conservés par les tireurs.  Une autre évolution semble envisageable: elle concerne les alvéoles qui entourent les cheminées et qui  sont considérées comme des éléments techniques de sécurité pour empêcher  « les départs en chaîne »  au cours du tir.

 HUMOUR DE POUDREUX !

Pour avoir une idée du travail « laborieux » qu’impose le chargement à l’ancienne et vous marrer un bon coup, regardez la vidéo qui suit, car elle met en évidence les difficultés de ce chargement : c’est une vidéo exemplaire qui dénonce ce que je veux éviter… cette vidéo n’est pas faite pour nous faire de la pub., car le tireur souffre littéralement jusqu’à lâcher: « saleté de saleté » !  Et quand au moment du tir avec le Walker 1847, il conclut, un peu dépassé, « ce n’est pas évident de tirer à bras franc avec cet engin » et  ajoute  pour finir « je crois bien que là, on se paye un bide », il est grand temps qu’il change sa manière de charger et de tirer!  Je lui recommande donc de passer par mon blog.

Dès lors que l’arme n’est plus utilisée dans les conditions qui étaient celles du 19ème siècle, faut-il garder des éléments techniques désuets et inadaptés à l’usage actuel ? Par sécurité ou par goût de la tradition ? Je me suis consacré à une recherche pour modifier les conditions du chargement et du sertissage des balles  et voici dans un tableau les possibilités qui s’offrent au tireur: comme on dit, il y en  a pour tous les goûts et pour tous les portefeuilles.  Que vous soyez plutôt pour un chargement traditionnel ou pour un chargement « vite fait bien fait » avec un levier mobile mais qui ne vous ruinera pas, tout est possible. Mais ce qui est surtout intéressant, c’est un chargement de précision, facile, soigné, précis en terme de sertissage et qui s’adapte à chaque arme, sous réserve de disposer  de la pièce qui correspond au  format du barillet (cette pièce existe dans une gamme de sabots) .

l'innovationn en PN.IMG_NEW

 dans cet article, nous allons donc présenter deux modifications  du processus de chargement des revolvers à PN :

  • A/ la première modifie le barillet;  je l’ai déjà évoquée, mais je reviens sur cette question, pour répondre aux objections
  • B/ la seconde concernera l’outillage du chargement et du sertissage du barillet, avec une conception nouvelle : le sabot de chargement.

C/ Des barillets sans alvéole sur des revolvers à poudre noire:  pourquoi ?

J’ai déjà évoqué cette question et la traiter de façon complète dans cet article  peut donner l’impression d’une redite, cependant mon blog est linéaire, il évolue en fonction de ma réflexion et chaque article demande un rappel de certaines informations. Il m’a semblé nécessaire aujourd’hui  de faire une synthèse de plusieurs aspects de ma façon d’utiliser les revolvers à poudre noire;  mon objectif est d’arriver à disposer d’outils très simples et fonctionnels pour utiliser plusieurs barillets pour chaque révolver et avoir un rechargement facile. Mais progressivement je me concentre sur le chargement proprement dit, que je veux rendre à la fois aisé et fiable. J’arrive maintenant à une étape où je vais me consacrer aux outils de chargement que je crée pour mes propres besoins.

Dans cet article, je reviens sur le STARR (présenté dans mon article 2),  car ce revolver fabriqué aujourd’hui par PIETTA , a subi une modification de la part du fabricant qui est passée inaperçue: elle constitue cependant une « dérogation »  aux normes des revolvers  à poudre noire,  car à 99%,  tous ont des alvéoles qui protègent leurs cheminées.  Il est vrai que la présence des alvéoles  donne un design particulier aux révolvers à PN  qui les différencie des revolvers modernes à PSF et qui permet de les  identifier au 1er regard . Le STARR d’origine semblait comporter des cloisons (bien visibles sur la photo ci-dessous du modèle d’origine) et non des alvéoles, pour séparer les cheminées . Un revolver à PN sans alvéole, c’est aussi impensable qu’un zouave sans sa culotte ou sans sa moustache, ou que la France sans sa tour Eiffel !! Cette innovation qui n’avait sans doute pas la prétention d’en être une,  est cependant loin d’être anodine.

« Une légende circule parmi les poudreux selon laquelle les alvéoles empêchent les départs en chaîne » avais-je écrit et ce propos a  chatouillé certains poudreux .

STARR cloisonné

Il faut tirer de cette photo 2 questions distinctes :

1/ l’information effectivement incite à en savoir plus;  le STARR d’origine était-il  cloisonné comme l’indique cette photo  et pourquoi Pietta a-t-il fait cette modification ?  Peut-on croire que ce fabricant de répliques soit inconscient ou  qu’il s’agisse d’un oubli ??? ?

2/ Quel est l’intérêt technique de supprimer les alvéoles? Il n’en demeure pas moins que des STARRs sont vendus par PIETTA sans alvéole et que ce constat m’a amené à me poser une question ES-SEN-TIEL-LE : à quoi servent vraiment les alvéoles, sinon à bloquer les amorces entre le barillet et   le bouclier (ou  la carcasse)?  Et quel est le risque réel de cette suppression ?

Le fait de supprimer les alvéoles sur les répliques à PN soulève des résistances  de la part de certains poudreux,  au point que je me suis demandé s’il ne fallait pas leur donner la parole pour qu’ils développent leurs objections. A ma grande surprise, leurs objections sont peu argumentées de façon technique, mais cette modification de la technologie des armes à poudre noire ne les convainc pas….  Résistance à ce changement ou résistance au changement, telle est la question? Le changement porte-t-il atteinte à l’identité de la poudre noire ?  Quoiqu’il en soit,  les alvéoles ont toujours existé , diront-ils, sur la série des révolvers à poudre noire fabriquée  au cours du 19ème siècle. C’est comme ça depuis les Colts d’origine,  par conséquent cette technologie est certainement nécessaire. Voilà en gros le raisonnement qui prévaut,  mais que nous devons examiner.   Certes cette longue tradition des alvéoles me dérange.  J’ai quand même le sentiment que les fabricants avaient leurs raisons.  Mais alors quelles sont celles de PIETTA?  Ne serait-ce par curiosité intellectuelle, cette question mérite d’être soulevée.  C’est une dérogation à  des dispositions techniques qui touchent à la sécurité et pour certains la sécurité est  prioritaire. Alors, pourquoi ce silence sur une dérogation qui devrait créer un débat ?  Qui, à part moi, a soulevé la question d’un tel changement ?

Pourtant dès qu’on évoque les alvéoles, le débat s’oriente vers les « départs en chaîne », c’est un classique.   J’ai fait un test sur un Forum Poudre Noire et  je n’ai obtenu que trois arguments qui justifieraient la présence des alvéoles.   Si vous en voyez d’autres n’hésitez pas à me les communiquer.

Pourtant les poudreux ont des raisons  de mettre en cause des alvéoles qui présentent divers inconvénients  et le bénéfice de cette suppression devrait les intéresser. Si le STARR peut fonctionner sans alvéole et sans risque pour la sécurité, il convient d’utiliser cette innovation pour d’autres armes à PN  dans le but d’en finir avec les problèmes d’amorces : d’une part en raison de la difficulté de mettre celles-ci en place (pour ceux qui ont de gros doigts), ce qui nécessite de  petits outils que je trouve merdiques mais qui sont supposés faciliter cette opération,  et d’autre part en raison de ces fameux problèmes de blocages d’amorces en cours de tir: elles ne s’évacuent pas et restent bloquées à l’arrière du barillet entre les parties hautes des alvéoles et la carcasse, ce qui empêche le barillet de tourner.  En cours de tir, il faut veiller constamment à faire tomber l’amorce sur le côté. J’ai donc eu l’idée de supprimer les alvéoles  sur la plupart de mes revolvers…!   Du coup les petits aiguillons de sécurité qu’on trouve sur beaucoup de barillets d’armes à PN (destinés à bloquer le chien entre deux crans de cheminées) disparaissent, mais si la sécurité l’exige, on peut par exemple laisser une chambre vide, pour l’appui du chien lors du transport de l’arme … ça s’est beaucoup fait. Lorsque les alvéoles disparaissent, les amorces percutées peuvent encore venir se loger sous le barillet, entre celui-ci  et la carcasse  (mais c’est rare).  De toute façon, les amorces constituent un emmerdement constant!

Chose importante, quand on enlève  les alvéoles qui protègent les cheminées,  il faut conserver une couronne  d’appui (de 2 à 3mm) à l’arrière  du barillet, autour de la crémaillère.  Lors de la mise à feu, le barillet recule et vient s’appuyer sur la carcasse. Sur les Colts il existe un anneau  qui sert d’appui au barillet et qui se trouve sur la carcasse (voir sur les photos).

J’ai expérimentée cette modification sur tous mes revolvers  – mis à part le STARR qui a été conçu sans alvéoles par son inventeur et le R&S qui est très proche de ma solution  avec des alvéoles largement ouvertes – sans le moindre incident et avec une parfaite efficacité. Elle nécessite de trouver un atelier de mécanique de précision  et d’avoir un plan de modification. Donc je vais donner des indications plus précises dans l’article qui traite de cette question: il faut laisser un disque de 2 voire 3 mm de largeur autour du rochet de la crémaillère pour que le barillet vienne en appui sur le disque qui se trouve sur la carcasse. D’autre part, la suppression de l’alvéole ne va pas jusqu’au fond de celle-ci: je laisse toujours un cran, profond d’1mm, de telle sorte que la base de la cheminée vienne à fleur de ce cran , ceci pour pouvoir vérifier que le chien quand il est rabattu est bien à sa place, bien centré dans le cran, ce qui signifie que l’indexation est bonne. Quand on a un doute, il faut pouvoir vérifier avant le tir que la rotation du barillet s’est effectuée de façon correcte: c’est donc un repère visuel important. Quand il s’agit de revolvers à carcasse fermée, ce repère disparait et la vérification est difficile.

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Voici différents barillets qui ont été modifiés « façon STARR » : 2 barillets de R&S, 1 de Walker etc.  De gauche à droite vous avez 2 barillets de R&S, puis un barillet de Walker, un barillet de STARR et enfin un barillet de Colt 1851… Ayant pressenti cette méthode, avant d’acheter un STARR,  je « me permets » d’appeler cette opération chirurgicale « une star-raubenisation » du revolver ! Cette intervention me coûte entre 25 et 40 euros par barillet, selon la quantité à modifier.

My beautiful picture

Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est d’examiner les arguments qui s’opposent à ce changement fonctionnel et pas seulement esthétique des armes à PN.   Ceux qui utilisent ces armes n’ont pas une véritable connaissance technique de l’utilité des alvéoles et s’en remettent à  des hypothèses car on n’a pas d’éléments théoriques donnés par des fabricants de l’époque qui justifient leur fonction.   Je cite les arguments qui m’ont été  donnés:

1/ « Je crois me rappeler que c’était pour protéger un peu mieux les amorces des aléas du transport, en plus du holster fermé que chaque homme portait. »

 Effectivement, c’est un argument de bon sens :  l’introduction  et le transport d’un revolver dans un holster risque de décrocher les amorces et dans le passé les alvéoles ont très certainement joué un rôle pour conserver l’arme prête à tirer. C’est un argument que je retiens et qui s’écarte de la thèse du risque de  départ en chaîne. Cependant aujourd’hui,  on n’est plus autorisé à  transporter l’arme  de cette façon, sauf chez soi, si on dispose d’un hectare de terrain  et d’un cheval. Dès lors cet argument perd de sa pertinence pour un usage actuel.

2/ « Le départ en chaine existe, j‘en ai vécu un… une seule fois avec 2 coups partis. C’est rare, mais ça reste possible ». 

Ca c’est la ritournelle que j’ai évoquée:  le risque existe, je n’en doute pas.  Nous n’avons pas en poudre noire, d’ouvrage technique (à ma connaissance) qui réponde à cette question et c’est la sagesse collective qui fixe une norme de sécurité. La question est de savoir si les alvéoles sont prévues pour une réelle protection contre les départs  en chaîne ?  Mais au fait, pourquoi et comment ce départ en chaîne s’est-il produit ?  Je constate,  étonné,  que notre ami évoque un fait tout à fait inhabituel, mais n’apporte pas d’explication sur ce qui a pu le produire.    Je réponds d’abord que l’on survit en général à cet accident (en étant sans doute impressionné) et  sans pour autant y laisser des doigts !   Le gros danger des armes à poudre noire, c’est  le surdosage ou l’usage de poudre sans fumée qui peut provoquer l’éclatement du barillet, ce qui est alors un accident grave.

Un autre poudreux répond  aussitôt : « Moi  de même, mais ce ne sont pas les cloisons qui l’empêcheront de se produire, on sait très bien que ça provient de cheminées non étanches, c-à-d  damées, pourries, ou d’amorces mal pincées,  etc! »  Là je suis intéressé , car cette réponse tord le cou aux arguments alarmistes et rétablit un peu de rationalité dans le débat.  La mauvaise qualité des amorces et des cheminées  apparaît pour certains comme le vrai  facteur  de risque du départ en chaîne, qui le plus souvent a lieu par l’avant.  C’est le sertissage de la balle qui garantit  l’étanchéité, car une balle mal sertie bouge  et la graisse ne joue pas un rôle prioritaire. Vieux débat qui a fait couler plus d’encre que le zouave a vu couler d’eau dans la seine.  Mais à l’arrière,  quand les cheminées sont trop larges,  défectueuses, la poudre s’égrène et des particules se logent au fond des alvéoles, ce qui est sans doute un facteur de contamination lors de l’allumage: il faut donc nettoyer ses cheminées après avoir placé des amorces.  D’où l’intérêt du chargement à domicile, soigné, propre – et d’où l’intérêt  d’avoir des cheminées accessibles, faciles à nettoyer .  Si on prend les précautions qui s’imposent (car il en faut),  on peut décaloter ses barillets (supprimer les alvéoles) , mais il faut renouveler les cheminées quand elles sont fatiguées.

Effectivement,  les cheminées et  les amorces peuvent être la cause de départ en chaîne. Ces dernières  sont maintenues par le chien et lors de l’explosion, que se passe-t-il ? Le chien doit bloquer l’amorce  et obturer  la cheminée au moment où la charge explose.  Son rôle  est  donc essentiel  pour éviter que l’amorce ne saute au moment de la mise à feu de la chambre, car nous le savons, l’explosion de la poudre crache par l’avant (l’entrefer) et par  la cheminée à l’arrière,  et cela d’autant plus que le trou de la cheminée est large. Si le ressort de chien est trop faible,  pas suffisamment tendu, pas suffisamment  raide, le chien se relève sous le souffle et  ne bloque  plus l’amorce: elle saute.   Il faut donc renforcer le ressort de chien (par exemple en le doublant)  et j’ajoute que  l’orifice de la cheminée ne doit pas être bouffé par l’usure au point que le souffle trop puissant relève le chien.   Mais pour que d’autres cheminées s’allument,   il faudrait que les amorces ne tiennent pas  ou que le souffle les emporte…  C’est ce qui peut arriver  si les cheminées sont en mauvais état, mal vissées, fendues, si elles n’assurent pas la tenue des amorces, si elles ne sont pas étanches.  De même, si les amorces sont mal calibrées,  trop larges,  elles sautent plus facilement.  Le contrôle des cheminées, la bonne tenue des amorces  et la tension du chien sont  donc à contrôler. Dans le cas où l’arme est mal entretenue, on peut donc croire que les alvéoles  sont « prévues » comme une protection pour éviter la contamination des chambres.  Or les départs  en chaîne peuvent se produire malgré les alvéoles  et par conséquent, on peut penser, avec réserve, que celles-ci pourraient n’avoir comme  fonction que de protéger  les amorces des chocs et des chutes de barillet. Entendons nous bien : je ne suis pas ici en train de tenir un discours de vérité: « j’évoque » comme dirait M. AUDIARD, je lance des hypothèses. Si des poudreux plus informés sur cette question ont des arguments à opposer, ils seront les bienvenus sur le blog.
Cependant,  comme l’écrit un tireur (Youkaï) sur le « forum des fans de la poudre noire » de façon assez catégorique: • « les départs en chaîne peuvent être attribués à deux causes essentiellement :
  •  le sous-calibrage des balles ;  (il faut)  toujours vérifier le diamètre des chambres avant de choisir quel calibre de balle on va introduire dans celles-ci (ça doit forcer  dans le barillet).
  • la mauvaise pose des amorces sur le barillet ; (il faut) vérifier régulièrement l’état des cheminées et choisir le modèle d’amorces adapté. »
« En conclusion,  écrit-il, si n’importe qui prête attention à ces deux points, il n’y aura normalement pas de départs en chaîne.  » Normalement…. Voilà qui est dit et ce n’est pas moi qui le dit. Les amorces représentent le facteur de risque le plus sensible. Je pense que les tireurs actuels à la PN disposent de cheminées de qualité et  si toutefois  les amorces qu’ils utilisent  sont adaptées,  il ne doit pas y avoir de risque de départ en chaîne, malgré l’absence des alvéoles .
Je tiens cependant à dire qu’un autre article souligne le rôle délicat des amorces, en  mettant  en cause leur qualité de fabrication actuelle : elles sont trop courtes et mal ajustées, ce qui est une  cause possible de départ en chaîne. Lire l’article :
Dès lors que PIETTA  supprime les alvéoles sur le STARR, il fait la preuve  qu’on peut supprimer les alvéoles sur tous les revolvers à poudre noire, car je ne vois rien qui  distingue la mise à feu du STARR de celle des autres revolvers à PN, carcasse fermée ou non.

3/ dernier argument opposable ? « Les alvéoles servent à éviter que les cheminées soient saillantes, avec un risque de départ au moindre choc (en cas de chute de l’arme notamment) »

Cet  argument plaiderait en faveur des alvéoles. Il est vrai que les amorces placées sur ces barillets sont légèrement saillantes et qu’en cas de chute, le choc peut porter sur l’arrête de l’amorce. Les craintes concernant cet usage me semblent fondées : supprimer les alvéoles demande donc des précautions. En principe on évite de faire tomber les barillets, car un barillet qui tombe (notamment sur du béton), c’est un barillet endommagé (qui peut avoir une chambre écrasée). Au prix d’un barillet UBERTI, c’est peu recommandé. L’usage du STARR représentent-il un risque  pour les autres tireurs du fait de ses alvéoles supprimées par le fabricant?  Non, mais par contre,  le changement de barillet du STARR  sur le pas de tir peut occasionner une chute de celui-ci . Le STARR dispose d’un levier comme tous les revolvers à PN , mais son système d’ouverture de la carcasse  basculante permet un échange facile du barillet au cours du tir, comme c’est le cas du  Remington 1858. Ceci étant,  le STARR n’ayant pas d’axe qui traverse son barillet, celui-ci tombe facilement si on ouvre la carcasse: il faut donc être très prudent lors du changement de son barillet . En fait  le risque n’est pas tant  celui d’un départ en chaîne,  que celui de faire chuter des barillets sur le pas de tir : un barillet mal stabilisé qui roule et qui tombe ou un barillet qui tombe au moment où il est replacé dans la carcasse. Dans mon  club, ma façon de charger a fait l’objet d’une petite discussion, mais  nous avons convenu de certaines précautions.  Le transport et le stockage des barillets impose des précautions : il doit se faire  dans une boite sécurisée (j’ai une caisse métallique réservée à cet usage, avec de la mousse pour empêcher les chocs).  Je change  les barillets sur la table de tir en en veillant à les poser sur  un support qui les empêche de rouler (un linge)  en raison de la pente.  La sécurité  dans un club est nécessaire, mais pour autant, on doit pouvoir utiliser le changement de barillets  sur le pas de tir ou disposer d’un stand aménagé,  apte au rechargement plus rapide.  Voici une petite collection de barillets tous modifiés (cliquez sur l’image et elle s’agrandit) avec la boîte de transport que j’ai acheté dans une bourse aux armes : c’est  une petite caisse de soin d’urgence de l’armée américaine « first aid, for emergency use only ». P1000289

Sortir de la routine du tir pour   « faire du point »

Le tir en compétition est codifié par des postures de tir et des règles.  Faire du point,  est-ce le seul objectif d’un tireur au revolver à poudre noire ? Les tireurs peuvent avoir envie de  pratiquer d’autres formes de tir, plus instinctifs, moins codifiés.  Il faut donc diversifier les activités en stand et le CAS (cowboy action  shooting) est une de ces activités;  le Bench rest s’inscrit lui aussi dans l’objectif de  faire du point .  Supprimer les alvéoles permet-il de défourailler sans craindre de perdre les amorces ? Les tirs instinctifs, sur des cibles mobiles notamment, sont intéressants et d’autre part,  il existe des compétitions très surprenantes de tir  rapide (fast draw shooting) , mais qu’on ne se leurre pas:  de tels tirs ne seraient pas admis en stand pour des raisons de sécurité et ce  n’est pas à proprement parler du  tir à la poudre noire, car on y utilise  des Colt 1873 S.A.A. et des cartouches métalliques sans balles. Pour en savoir plus, voir le site: http://www.normandy-westerners.net/pages/FAST_DRAW_SHOOTING-944261.html08_Cal_Competing

Les avantages du barillet sans alvéole

Il a une sorte surenchère de précautions chez les poudreux, comme si pour ne pas inquiéter l’Etat, pour  ne pas alourdir les réglementations qui jusqu’à présent les épargnent,  il fallait rassurer,  monter  qu’on est plus blanc que blanc, ce qui est difficile pour qui est dans la poudre noire! Dans les clubs,  il faut prendre des précautions car la population des poudreux n’est pas homogène  et certains tireurs occasionnels, irresponsables, pourraient  exposer les autres tireurs à des risques d’accident graves, sans parler des armes qui  sont parfois imprévisibles (détentes trop sensibles ou mécanismes usés).  Je ne soutiens pas l’idée qu’un stand est à l’abri d’incidents de tir, peu s’en faut.  Il faut une vigilance collective. Cependant, j’essaie de trouver des solutions crédibles qui innovent dans les domaines où le tir à la PN  est  enfermé dans  des procédures fastidieuse de rechargement. Ce supplément de risque (que je reconnais) ne met pas en cause les avantages de l’usage de barillets  sans alvéoles.

  1. L’accès des cheminées est alors plus facile et peut se faire avec les doigts
  2. Cette modification élimine les incidents de tir dus aux amorces bloquées entre les alvéoles et le rempart (partie arrière de la carcasse). Sans parler de celles qui tombent dans le mécanisme et bloquent l’arme au moment de l’armé ?  Une amorce coincée, un barillet qui se bloque, imposent des manipulations souvent délicates,  car pour faire tomber l’amorce éclatée, il faut sortir le barillet et pour cela multiplier des gestes qui, à mon sens, présentent des risques. A mes débuts, il m’est arrivé qu’un revolver bloqué par une amorce « résiste »  et j’ai dû demander de l’aide: nous étions plusieurs à tenter de le sortir de  l’arme. La suppression des alvéoles signifie donc une réduction importante du nombre des amorces bloquées et c’est un gain de sécurité. Le risque de chute qui est l’objet de contestations, trouve une solution simple : un sabot (transportable dans la poche) permet une stabilisation du barillet lors  du rechargement et du sertissage des balles (idem  pour un rechargement avec des cartouches-papier).

barillet décalottéDu coup sur le pas de tir,  la possibilité de placer les amorces sur le barillet sera grandement facilitée car le barillet sorti de l’arme, pourra être stabilisé sur ce support  pour éviter qu’il ne roule. Ce  support  pourra remplacer le chevalet en bois traditionnellement  utilisé  mais trop encombrant.  Certains poudreux sont très attachés à  leur chevalet (support en bois démontable ) et l’ont réalisé avec soin. Dans le tir,  chacun trouve son plaisir selon des choix personnels, ce que je ne conteste pas.  Mais  pour moi, un chargement rapide et sécurisé est nécessaire pour  pouvoir venir tirer quelques barillets en m’épargnant les complications dues au rechargement traditionnel.

J’ai fait réaliser un jeu de sabots pour compléter une presse K&M, un système adapté à tous mes barillets pour faire un chargement à domicile.  Du coup,  je balaye la dernière objection qui m’est faite : le  danger de la chute du barillet en cours de chargement, mais il restera un faible risque qu’on ne saurait supprimer: c’est celui de sortir le barillet pré chargé de sa boîte et de le faire tomber par un geste maladroit sur le pas de tir!! Que faudrait-il encore faire pour rassurer les inquiets?

Le chargement le plus sécurisé (sans parler de l’usage traditionnel du levier de chargement placé sur l’arme) est celui qui se fait intégralement à domicile  – amorces comprises –  et non sur le pas de tir qui présente des conditions de chargement parfois sommaires : tables encombrées, inclinées, bancales ou trop étroites, trop de personnes à proximité, etc. Le chargement des barillets doit se faire dans le calme, avec l’outillage adéquat et dans la concentration. Je suis à peu près certains que dans les stands il y a souvent trop de tireurs présents pour disposer de telles conditions. Bien entendu, cette remarque ne concerne pas le chargement sur  chevalet en bois, qui du point de vue de la sécurité,  est parfait. Mis à part le fait que l’arme est orientée vers le plafond lors du chargement, alors que la réglementation des stands exige que l’arme soit dirigée vers les cibles !

Le transport d’une munition à cartouche métallique n’exige pas qu’on enlève l’amorce de la douille,  ni qu’on vide la douille,  en demandant au tireur de transporter séparément la douille, l’amorce , la poudre et le projectile. Le transport des barillets chargés (mais sans amorce, par précaution est-il légal? Oui. La réglementation prévoit  que la munition soit séparée de l’arme, c’est à dire transportée dans une mallette séparée. En poudre noire, la munition est dans le barillet qui tient lieu de douille. Mais pour être conforme à la loi, il est nécessaire de séparer les barillets de l’arme,  comme un chargeur est séparé  d’un pistolet. On transporte l’arme et les barillets dans des  mallettes séparées  qu’on ouvre sur le pas de tir. C’est une méthode qui est totalement conforme à ce que font les tireurs  utilisant des armes à cartouches métalliques. balance_de_roberval_

D/ une nouvelle conception de l’outillage pour un rechargement rapide

1/ Le chargement soi-disant traditionnel prévu pour les stands, avec le chevalet en bois  ? !  

OLYMPUS DIGITAL CAMERAsupport de chargement en bois 1Depuis l’origine (les Colts) le chargement se fait grâce au « levier de chargement » fixé sur le revolver.  Outil indispensable du tireur :  pas de revolver à PN sans son levier.  A quand remonte les chevalets en bois?  Au risque de commettre une erreur,  je présume, qu’ils sont apparus  avec les stands de tir, car on peut difficilement imaginer que les soldats utilisaient cet accessoire pratique, mais encombrant. Les poudreux qui  tirent de longue date, ont bien sûr un équipement très complet et notamment ce genre de support  vernis,  patiné, en deux mot : très bien fait…  Le support  (chevalet) est destiné à maintenir le revolver debout pour utiliser  le levier placé sur l’arme.  En voici deux destinés au chargement du ROA.    Pour  faire un chargement,  le problème est qu’il  faut faire tourner le barillet  à la main et cela exige des précautions,  car le chien ne doit pas se rabattre (il faut donc  le mettre en demi armé) .  Dans cette position, il n’est pas facile de reculer le chien. Quand une chambre est remplie avec  un entonnoir, on introduit la balle et pour la sertir , on  tourne le barillet afin que que celle-ci vienne sous le refouloir. Puis on descend  le levier  placé comme on le voit sur le second revolver .  Cette opération se fait chambre par chambre en faisant tourner le barillet,  ce qui n’a rien de facile, car l’accès aux chambres est  exigu. C’est vraiment très simple, mais pas très pratique , voire dangereux,  si par idiotie,  on place les amorces avant de sertir !!!   Ensuite il faudra garnir l’arrière du barillet avec mes amorces…  avec un petit outil qui n’est guère pratique:  un vrai chemin de croix ! Il y a pourtant des poudreux qui pratiquent ce chargement (en compétition notamment) et qui pour rien au monde n’en changeraient!  Bref  c’est fastidieux, et si on veut voir cette procédure avec optimisme, on dira que « cela prend du temps »!

Le chargement traditionnel  a cependant connu quelques toutes petites évolution: un remplacement progressif du levier placé sur l’arme au bénéfice de leviers (ou presses)  mobiles, qui sont loin d’être de bonne qualité mais qui permettent de prépaper plusieurs barillets chargés. Ce type de chargement  reste cependant  pratiqué aux USA, car en France on est resté au stade du revolver avec son barillet unique. Autre innovation qui n’est pas des moindres,  le remplacement de la poire à poudre par des dosettes en plastique qu’on prépare à domicile. Ce changement a été accepté, car les poires à poudre  étaient jugées dangereuses dans les stands, ce qui est évident. Mis  à part ces  deux points, rien ne change, car la FFT de tir impose une conformité  des armes et des usages  à ce qu’elles étaient à l’origine. Je n’en parlerai pas, car j’ai peu d’intérêt pour la compétition, trop codifiée à mon goût.

Nous en sommes donc restés au chevalet en bois, quand les américains montent des guidons à fibre optique sur des Hawken version moderne. En France on n’a pas le goût de l’innovation dans le domaine des revolvers à poudre noire : au contraire,  on freine des deux pieds à toute idée de changement dans ce domaine. Aux USA et au Canada  le changement va très vite: ce sont les fusils à chargement par la bouche qui connaissent un développement spectaculaire, avec des munitions à sabot dont la portée et la précision sont impressionnantes.  En réalité la poudre noire est remplacée par des « poudres » modernes qu’on ne trouve pas en France. THOMPSON CENTER est leader dans ce domaine.  Les fusils à poudre noire récents sont équipées  de culasses permettant un chargement par l’arrière du canon , sans oublier les organes de visée et les matériaux (qui sont ceux des armes modernes).  Ces armes sont destinées à la chasse.   C’est une toute autre conception. La situation est simple : le tir n’est autorisé en France que dans des stands (ou chez soi si on dispose d’un stand privé) . La FFT contrôle les stands, développe ses disciplines (qui sont certes variées)  et ses compétitions dans lesquelles l’utilisation des revolvers à PN  est  soumise à des normes précises.  Or l’usage des armes à poudre noire n’appartient pas à la FFT. C’est pourquoi, bien que tirant en stand,  je  me permets  de sortir des standards des compétitions.  Pour apprécier  l’emprise de la FFT sur le tir aux armes anciennes, lire le règlement MLAIC  (site : http://www.fftir.asso.fr), ça donne une idée exacte de la pesanteur des règlements dans les concours de tir. C’est l’esprit « compétition », règlement, contrôles  à la loupe avec jugulaire,  et bien que les épreuves soient variées,  ce genre de  règlement fige toute innovation.

Les défauts des leviers de chargement dont sont équipés les revolvers à PN et les presses bon marché Levier-chargement-refouloir-axe-barillet-Roger-Spencer-Euroarms

L’embarras pour l’utilisateur d’un revolver à PN , c’est que le levier de chargement est source de problèmes: l’axe (de rotation) qui lie le levier  et le refouloir est le plus souvent une vis de faible diamètre,  comparativement au levier et au refouloir, qui, sur les Colts, sont  très robustes. Conséquence: si le levier est indéformable, c’est l’axe du refouloir qui se tord, qui  se dévisse …ou qui casse  .  Comment changer cet axe,  quand il s’agit du Walker UBERTI ou du Walker Army San Marco….  c’est difficile; il faut alors le faire fabriquer.

Sur les principaux revolvers à carcasse fermé (1858, R&S, etc), ces leviers sont solidaires de l’axe du barillet (trop fin) qui est alors susceptible de plier  lors du sertissage;  je précise qu’un ensemble complet (levier de chargement + refouloir) de R&S se vend à 109 euros sur Naturabuy!  Donc techniquement, je considère que les leviers des Colts et des revolvers à PN en général sont fragiles, sauf celui du Ruger Old Army  qui est exceptionnellement bien fait, solide, mais un peu délicat à sortir. Sur un Roger et Spencer, par exemple (voir la photo) , si on a oublié de bloquer l’axe du barillet avec la vis, celui-ci peut sortir au moment du sertissage  et plier au niveau de l’encoche que j’indique sur la photo, ce qui m’est arrivé!  L’axe de barillet est alors  inutilisable. Je considère donc qu’il est préférable de limiter au maximum l’usage du levier.  Partant de cette idée, il faut trouver  une solution de rechange pour le chargement.  Les leviers mobiles sont rudimentaires  dans leur conception et leur fonctionnement et ne s’adaptent pas à  tous les barillets. J’ai donc créé un matériel qui permet de ne pas utiliser le levier de chargement fixé sur l’arme, mais une presse K&M en vue d’un chargement à domicile, tout en conservant la possibilité de faire un chargement moins soigné sur le pas de tir .

levier mobile frankonia2/ L’utilisation des leviers de chargement mobiles

On va sortir le barillet du revolver et faire le chargement  sur un levier mobile, appelé pompeusement « presse de chargement » (Frankonia la qualifie de « presse de précision ») .  Hé bien non, ce n’est pas du tout une presse de précision, c’est  un levier de chargement mobile qui n’est pas vraiment bien adapté à sa fonction. Voici le modèle Franconia présenté comme étant un levier de précision. Comme je le dis dans ma vidéo, c’est véritablement de la daube!

3/ La 3ème solution : le sabot (support) de chargement que j’ai créé

Voici un jeu de sabots destinés  au chargement des principaux revolvers à PN. Ces supports constituent un mode de chargement totalement innovant. Ils permettent de stabiliser les barillets dans les deux positions de chargement:  on peut soit placer les chambres soit les cheminées tournées vers le haut .  Le sabot est destiné à stabiliser  et maintenir le barillet  au cours du chargement et du sertissage (il ne roule pas, donc pas de risque). Son poids lui confère une stabilité lorsqu’on sertit les balles (maillet, poussoir ou autre  outil).

P1000317

Dans l’idéal, le sabot est un complément de la presse K&M, destiné au chargement à domicile (c’est intéressant si on charge plusieurs barillets). Cet outil est prévu pour un usage de l’arme en utilisant plusieurs barillets. Il faut cependant dire que les barillets ne sont pas identiques et selon la qualité de leur fabrication, les résultats seront homogènes ou non! Un revolver bon marché ne garantit pas des barillets rigoureusement semblables, bien qu’aujourd’hui, la fabrication soit plus fiable.  Des  barillets pré chargés, c’est bon pour faire du tir qui n’a pas l’ambition de faire de la haute précision, sinon il est recommandé d’avoir une arme haut de gamme pour laquelle les barillets sont très chers (et pas facile à acheter). Une fois les barillets vides, le tireur peut souhaiter faire un rechargement rapide.  Sur le pas de tir  les sabots sont faciles à utiliser en remplacement  du levier placé sur l’arme.

L’utilisation du sabot la sans presse est facile. On le tient avec la main sur une surface plane. Le barillet tourne librement et très  facilement dans le sabot,  ce qui permet de l’orienter  selon le besoin. Le remplissage des chambres se fera avec des dosettes, on n’a pas vraiment le choix. On fera alors le sertissage avec un poussoir (équivalent d’un refouloir de revolver ou de presse): Pour sertir les balles, j’utilise une clef à douille modifiée.  Je frappe la poignée d’un coup sec. C’est valable avec des balles rondes et c’est nettement mieux que le sertissage au levier sur le revolver.  C’est utile quand on veut faire un rechargement complémentaire sur le stand. Pas d’encombrement.  Mais il faut partir au stand avec la camionnette pour avoir  la semoule, les dosettes de poudre, etc. Où alors

sabot PSRauben Voici des photos qui  montrent deux barillets d’armes différentes avec des sabots différents, mais tous les barillets ont été modifiés de telle sorte que les cheminées  soient dégagées et les sabots sont prévus pour tenir des barillets sans alvéoles (ou du moins avec des alvéoles ouvertes). On a gardé une partie des alvéoles pour conserver  un peu de l’aspect d’origine des armes et pour la solidité. Les barillets ne portent jamais sur leur crémaillère. Aucun risque d’écrasement de celles-ci.   P1000313P1000316 A ce stade, nous avons résolu la question du chargement rapide sur le pas de tir :  le barillet est placé dans son support, chambres vers le haut. Les cartouches sont  introduites et les balles sont serties avec un refouloir  mobile adapté (une clé à douille emmanchée de 7,  dont l’embout à été fraisé à 11mm, fraise sphérique sur perceuse).  Le sertissage se fait à la main (en évitant le maillet) comme on pousse une balle dans le canon d’un pistolet à chargement par la bouche. Puis les entrée de chambres du  barillet sont graissé et celui-ci est retourné  et remis dans son support (comme ci-dessus);   cette fois-ci les cheminées sont en haut. On place les amorces à la main, après les avoir pincées et on souffle pour chasser les parcelles de poudre noire.  Le barillet est près pour le tir. Le temps de chargement est bien inférieur au chargement avec le levier sur l’arme;  les gestes et  le matériel sont plus simples.  Un support de chargement tient dans la main. voici le plus gros des supports, celui du Walker, toute marque confondues. P1000321

Un sabot PSR en fonction de ses dimensions, est prévu pour correspondre à un ou plusieurs modèles de barillets:  il n’est pas universel. Pour un tireur qui dispose de nombreux modèles de revolvers (Rem. 1858, Colt 1860, 1851, Walker, etc),  il lui faut plusieurs sabots,  sachant que certains sabots sont parfois utilisables pour 2 ou 3 modèles de revolvers courants  (dont les diamètres sont aux mêmes dimensions).  Il faut compter environ 40 euros pour un sabot. La gamme comporte 6 sabots.  deux critères interviennent pour la réalisation du sabot:

  1. le diamètre du barillet (celui de l’axe qui le traverse n’intervient pas)
  2. le diamètre externe du rochet

barillet PSR3

Lors de l’ouverture des alvéoles (ça se fait en atelier de mécanique de précision), les aiguilles de sécurité (en rouge sur le schéma) sont supprimées. L’alvéole ne disparaît pas complètement : il en reste une partie, mais cette ouverture va permettre aux amorces qui ne tiennent plus sur les cheminées après la percussion, de tomber au sol sans se coincer entre le barillet et le rempart. C’est la fin des emmerdements!

 

E/ Projet de création d’une presse à crémaillère,  pour un sertissage à domicile, en remplacement des leviers  de chargement

Ces supports doivent compléter une presse vendue dans le commerce, mais modifiée pour s’adapter au sertissages des balles de revolver à PN.  Le but est d’obtenir un sertissage qui ne sera pas « merdique », comme c’est le cas des leviers de chargement mobiles (type PIETTA) dont le refouloir n’est jamais à la verticale de la chambre.  Les leviers à bas prix sont conçus sur le principe du poussoir à bouchon,  car le refouloir est fixé par un axe A sur une barre qui descend en tournant autour d’un point fixe B .  Le refouloir (au point A) ne travaille jamais à la verticale en suivant une trajectoire linéaire : il descend en suivant  un arc de cercle. Ce qui veut dire que la poussée sur la balle est fréquemment oblique.

levier de chargement mobilleCe levier de chargement est vraiment basique et présente des inconvénients évidents; le barillet ayanrt une position fixe (il est maintenu par un axe, on ne peut pas placer les chambres à la verticale du refouloir (en rose). La poussée exercé par le refouloir sur la balle est donc plus ou moins oblique,  ce qui est tout à fait dommageable s’il s’agit d’ogives. Bien entendu le barillet tourne à la main autour de cet axe, mais chaque revolver a un barillet avec un diamètre différent.  

Nous allons remplacer ce matériel par une presse Bench Rest K&M qui garantit une poussée verticale très facilement contrôlable.  Sur cette presse l’axe vertical sur lequel est vissé le refouloir, est mobile. Mais le boitier contenant le mécanisme sur une potence est réglable en hauteur (par deux vis). Voici in schéma (stylisé) de la presse K&M

Capture

Il ne reste plus qu’à conjuguer une presse  K&M avec un sabot (support de barillet) de ma fabrication : quel en est le but ?

  1. Pouvoir sertir la balle avec une pression descendante verticale et progressive du refouloir et de l’axe du levier de chargement mobile: de sorte que cette pression s’exerce impérativement dans l’axe  de la chambre pour ne pas déformer les balles ni les incliner au moment du sertissage
  2. Avoir un barillet stabilisé par le sabot, de sorte que la pression s’exerce sur la balle et sur le barillet sans porter également sur la crémaillère (la rosette) qui est à sa base du barillet,  évitant ainsi de la détériorer.  Ce sabot est strictement prévu pour des barillets qui ont été modifié (les alvéoles  ne sont pas totalement supprimées, mais elles sont totalement ouvertes.
  3. Pouvoir placer le barillet sous le refouloir  et le positionner de telle sorte que l’axe du refouloir soit au centre de la balle. il est prévu de faire un guidage, mais ce guidage est d’une grande complexité; 4/ pouvoir tourner le barillet facilement pour changer de chambre après chaque sertissage.  Ce qui compte c’est de pouvoir conserver le réglage de la 1ère chambre  lors du changement de chambre (par rotation):  le positionnement doit rester stable et chaque chambre doit pouvoir se replacer facilement; 5/ conserver un sertissage chambre par chambre (et non un sertissage simultané des 6 chambres), ceci afin d’avoir le meilleur sertissage possible, avec mesure de la pression exercée si nécessaire pour le rendre constant . Tel est l’enjeu de notre recherche qui est maintenant aboutie.

La presse K&M modifiée,  très souple, adaptable à tout type de barillet,  avec un support  de chargement

sabot de chargement eb coupeLa presse que je propose est en vente sur le site américain K&M (K&M « Arbor press ») qui peut l’expédier en France, car ce n’est pas un matériel d’armement à proprement parler: http://abfirearms.com/ C’est un produit qu’on trouve sur une multitude de site de vente aux USA sous l’appellation « K&M arbor press ». Cette presse a été modifiée dans un atelier de mécanique de précision pour assurer un sertissage avec des refouloirs prévus pour deux types de balles à poudre noire : des balles rondes et ogivales, cal .44. On pourrait prévoir et fabriquer  des refouloirs adaptés à d’autres types de balles, et pourquoi pas à d’autres calibres,  qui seront également vissés sur l’axe de la presse.

Le sabot de chargement qui est une fabrication que j’ai mise au point (voir le croquis ci-contre) En principe, il a un double usage:

  1. couplé avec la presse pour un chargement de plusieurs barillets avant d’aller au stand de tir
  2. autonome pour un chargement dans le stand de tir, mais sans presse. On peut cependant emmener la presse au stand, mais je n’en vois pas l’intérêt. C’est un sabot que l’on peut garder sur soi dans une poche, très maniable. Une vidéo  qu’on trouvera dans l’article 9 de mon blog montre l’excellence de son fonctionnement.

Peut-on concevoir un sabot qui permettrait le chargement de barillets non modifiés (avec leurs alvéoles) ?

C’est évidemment possible, chacun peut faire fabriquer un sabot en fonction des dimensions de son barillet avec un jeu de 1/10ème  pour permettre la rotation du barillet sans frottement  dans le sabot, mais les aiguilles de sécurité qui sont à l’arrière du barillet viendront alors en appui sur le fond du sabot et vont le marquer, sous la pression. Ce n’est absolument pas recommandé: il faut une base plate. Il suffira alors de mettre une rondelle en nylon de 2/10 pour relever le barillet, mais du coup le rochet ne descendra plus autant dans le trou qui est au fond du sabot. C’est moins bien. la solution, c’est de limer les aiguilles de sécurité! Alors là certains vont crier au scandale. Pour ma part, je ne me promène pas avec mes flingues dans des étuis à la ceinture et je ne monte pas à cheval, donc je n’utilise pas la position de sécurité du revolver: quand je place mes barillets,  c’est pour tirer.

je flingue

Je suis très clair: que les « ceusses » qui tirent avec des barillets non modifiés -tels qu’ils sont vendus – parce qu’ils ne veulent pas faire de frais, parce qu’ils ont la trouille, parce qu’ils veulent garder leur arme intacte, sans la modifier, ou parce qu’ils veulent tirer comme de vrais-faux cowboy, ou encore parce qu’ils font de la compète, que ceux là continuent à charger leur barillet avec le levier placé sous le canon du revolver et qu’ils se promènent avec leur chevalet en bois, qui n’est certainement pas un instrument de cow-boy… et pourquoi pas s’acheter une camionnette pour aller au stand et trimbaler son matos… nul n’est parfait et pour certains le plaisir est parfois dans le rituel de chargement: c’est alors comme en amour, plus c’est laborieux,  meilleur c’est et quand le coup part enfin, c’est l’extase! Pour ceux qui aiment les brèves de poudreux, en voici une: « le monde est partagé en deux catégories:  il y a ceux qui chargent et ceux qui déchargent »…

Le chargement avec la presse K&M

Le barillet placé dans le sabot de chargement est garni successivement avec la PN et la semoule,  en utilisant les doseuses Lee. C’est un choix de ma part. De cette façon, il n’y a pas de blocage du barillet (incident courant avec un levier sur le flingue),  pas d’erreurs de chargement, car on contrôle visuellement  les chambres! On utilise ensuite la presse pour sertir les balles. Le barillet est mis dans le sabot et on place les balles à l’entrée des chambres.  La mise en place du sabot se fait par tâtonnement, mais très rapidement et facilement : il faut régler le positionnement du sabot à l’œil : on descend le refouloir  au contact de la 1ère balle et on vérifie qu’il est  parfaitement centré  sur celle-ci. Bien entendu le refouloir est plus étroit que la chambre.  Une fois la 1ère chambre placée dans l’axe du refouloir,  le barillet va pouvoir tourner à la main dans le sabot et les autres chambres viendront également dans l’axe du refouloir, il suffira alors d’agir sur le levier de la presse. Le sertissage complet d’un barillet se fera très vite et sans manipulations complexes: on tourne, on presse, on tourne, etc: c’est vite fait.

Le sabot n’est pas fixé:  il reste mobile et on peut rectifier sa position: pas de vissage, pas de calage, ça ne bouge pas lors du sertissage!  L’intérêt du sabot, c’est sa maniabilité: il stabilise le barillet et,  dernière étape, on peut même retourner le barillet dans le sabot pour mettre en place les amorces, car  très souvent il est difficile de les placer sur les cheminées quand le barillet est à sa place dans le revolver. Ce qui impose des outils (souvent merdiques) pour le chargement des amorces. Ces petits outils (des sortes de réglettes avec un poussoir) font le bonheur des armuriers, mais pas celui des tireurs. On passe plus de temps à remplir la réglette qu’à placer les amorces!

En retournant le barillet dans le sabot, cette dernière étape se fait « les doigts dans le nez »! Certains diront que la mise en place des amorces doit impérativement se faire au stand, barillet sur le revolver. Question de sécurité. Ouai!  D’autre part transporter un barillet chargé, avec les amorces en place, demande des précautions importantes (boite sécurisée) : je déconseille totalement.   D’autre part les barillets chargés (avec amorces) ne doivent jamais être placés sur un plan de travail, car ils roulent et s’ils tombent, le coup peut partir. Sur le pas de tir, le barillet une fois les amorces en place dans le sabot, peut encore tomber au moment où on le sort du sabot pour le placer sur le revolver. Une mauvaise prise en main et c’est la chute. C’est un moment à risque, donc toutes les précautions doivent être prises.

On peut voir  sur la vidéo comment la presse K&M fonctionne (car il s’agit bien d’une presse et non d’un levier): elle procède « en douceur » à un sertissage des balles soigné et facile,  sans les abimer (le refouloir acheté en armurerie doit être retravaillé), sans comprimer excessivement la poudre, sans écraser la crémaillère du barillet car le rochet ne porte pas sur le sabot: il est en suspendu dans le trou central. Une erreur dans les vidéos, il s’agit d’une presse K&M » et non « Bench rest ». Le sertissage vertical se fait dans l’axe de la chambre, progressif (par le bras de levier et la crémaillère), c’est à dire sans accoup, sans choc (on peut adjoindre à la presse un accessoire prévu par K&M pour mesurer la pression). On obtient alors un chargement fiable, précis et régulier.   On est sorti du « bricolage artisanal et traditionnel » et on travaille alors avec un objectif de qualité et de fiabilité, tout rendant le travail plus confortable, à l’instar du chargement  avec  des cartouches métalliques.   C’est incontestablement un pas en avant.  Mais pour la précision, il faut  aussi veiller à la fabrication de balles très régulières en terme de poids, c’est une autre dimension de l’amélioration » du chargement.

La presse  est donc prévue pour  compléter  les sabots de chargements. Ils constituent un ensemble  (le choix du sabot se fait selon le revolver utilisé) qui permet au tireur de préparer des barillets à domicile pour obtenir une précision maximale « dans  l’ordre du possible », c’est à dire selon les qualités propres au revolver utilisé.  Ces sabots et cette presse garantissent un chargement de tout type de barillet modifié, utilisé sur un revolver à PN.

 

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Pour tout renseignement sur ce matériel,  je suis à la disposition des tireurs qui,  après avoir vu la vidéo,  seront,  j’en suis certain, convaincus de ses qualités adaptées à leurs besoins. Si vous en doutez, il vous reste à  ramer avec les leviers de chargement traditionnels et  les leviers mobiles.

Voici quelques indications sur la modification de la presse K&M : l’axe d’origine n’a pas été raccourci: il dépasse de 0,5cm sous le boitier bleu qui contient la crémaillère. Il a été simplement percé et taraudé par un professionnel (filetage extérieur du pas de vis à 8,3mm environ) pour pouvoir visser le refouloir qui,  par contre, provient d’un Colt Walker Uberti, raccourci et modifié. Il a une longueur de filetage de presse bench rest11,85mm.  Il prolonge donc l’axe  de la presse de 3cm et il est interchangeable : on peut le tourner avec une clef plate pour le bloquer.  J’ai fait 2 modèles de refouloirs, l’un avec une forme en creux sphérique et l’autre ogivale. L’axe monte et descend de 3cm grâce au levier, ce qui est largement suffisant pour enfoncer tout type de balle et garder  de la marge pour compresser. Le bloc bleu (mécanisme de la press) est lui-même réglable en hauteur grâce aux vis de fixation qui sont aussi des vis de réglage (les vis noires derrière la colonne montante) .

Voici également une photo en grande taille de cette presse.  Il faut savoir que son intérêt découle de l’utilisation du sabot prévu pour permettre une rotation du barillet  très facile, sans avoir à déplacer le socle (une fois qu’il est en place). J’ai fait fabriquer  5 modèles de sabots qui couvrent tous les types courants de revolvers . Enfin le sabot garde le barillet vertical et stable, pour que le refouloir et la chambre soient alignés.  C’est un sertissage chambre par chambre, qui de mon point de vue, est préférable à un sertissage des 6 chambres à la fois, bien que la presse de M. Lamoureux présente d’indéniables qualités. Mais  sur le principe, son sertissage groupé ne tient pas compte des erreurs de chargement (ça arrive) qu’il faut pouvoir contrôler au moment du sertissage.  C’est un principe de sécurité. Se priver de ce contrôle est un risque qui peut avoir des conséquences.  Par exemple, une balle trop étroite peut échapper à la vigilance et sortir de la chambre pendant le tir, ce qui va occasionner un blocage du barillet sur un 1858.  Pour toutes ces raisons je considère  que le sertissage doit se faire chambre par chambre et que vouloir « industrialiser » le sertissage des balles d’un revolver à PN est une erreur . Gagner du temps, réduire l’effort, épargner le matériel, standardiser  et fiabiliser OUI,  mais industrialiser  sans précaution, NON!

 

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Un support de barillet fabriqué par  François Melle

K&M arbor press,Un des lecteurs du blog, François MELLE, s’est inspiré de ma technique qui conjugue une presse K&M et un sabot.  Le modèle de presse que je présente n’est plus fabriqué. Il a donc acheté aux USA une presse K&M d’un modèle récent, mais qui ne présente aucune différence majeure . Voici ce qu’il en  dit :

« L’idée d’utiliser une petite presse transportable sur le pas de tir m’a séduit mais, malheureusement, la K&M n’était plus disponible chez ESP, qui paraît en être l’unique distributeur en France. J’ai donc commandé directement chez K&M aux USA et l’outil m’a été livré en une dizaine de jours. Coût : 115 $ + 66 $ ( !) de frais d’envoi + 40 € de frais de douane et TVA. »

Pour ceux qui cherchent ce modèle (K&M arbor press, avec ou sans appareil pour mesurer la pression) je rappelle qu’il demande une petite adaptation (atelier de mécanique de précision) pour  l’équiper des refouloirs . L’adresse est par exemple celle-ci:

Pour le sabot M. Melle a récupéré  un cylindre (1) (point de départ de son innovation) qui est une cartouche de flashball en alu dont le diamètre intérieur dépassait légèrement le barillet avec lequel il travaillait.  Il a raccourci le cylindre et l’a fixé sur un socle qu’il a fabriqué (2) .  Au fond du cylindre récupéré, on voit  un trou cylindrique  (voir la photo)  dans lequel il place la base de l’axe qu’il a fait fabriquer et dont il a élargi la base au diamètre du trou.  Une vis traverse le socle (2)  et vient ensuite se visser dans cette base de  l’axe (3),  Faute d’un croquis j’avais eu du mal à comprendre comment fonctionnait l’appui du barillet: la couronne autour du rochet vient sur le cercle jaune .

sabot melle et axe2

 

épaulement ALe diamètre de l’axe varie selon le barillet concerné : trois axes ont été fabriqués. Le barillet  descend dans le cylindre creux (1) de diamètre X’ légèrement supérieur et vient se poser en A sur un petit « cylindre » de diamètre X » (sur le rebord en jaune), de telle sorte que le rochet entre dans ce trou, sans toucher la base de l’axe. Parallèlement le barillet est centré par l’axe qui fait corps avec le socle grâce à la vis. Voici ce qu’il en dit:

le barillet flotte « A l’intérieur (dans le fond), ce cylindre présente un appui sur lequel un barillet de Colt 1860 peut venir reposer tout en laissant en l’air son rochet qui ne risque pas d’être abîmé, ou d’abîmer ce qui est en dessous. »

Une fois la vis serrée, les 3 pièces forment un ensemble rigide. Le cylindre de flashball présente un fond intéressant qui permet de stabiliser parfaitement l’axe dans ce trou cylindrique et d’utiliser le rebord du petit cylindre pour surélever le barillet.

« Le changement d’axe est très rapide, juste une vis à démonter et à resserrer, et le barillet est maintenu à la fois par la cartouche de FlashBall et par l’axe qui la traverse. Il tourne dans et sur son support avec une telle douceur qu’on le croirait monté sur roulement ! Sur la presse elle-même, je me suis contenté d’aléser à 4 mm l’orifice de 3,5 mm existant à la base du ‘’piston’’ et d’y enfoncer à frottement doux un poussoir sécurisé par une goutte de Loctite. »

Différence entre le sabot PSR et ce support de barillet 

presse pietta

Le principe de l’axe pour tenir le barillet est connu.  Il a été  largement utilisé dans les presses à levier mobile type Pietta qui sont des outils bon marché et basiques. L’axe est alors vissé dans le socle de la presse (une plaque rectangulaire): ce qui n’est pas le cas du support de M. Melle . Cet axe suffit à stabiliser le barillet en position verticale, surtout si la pression du refouloir s’exerce de façon parfaitement verticale, ce qui n’est pas le cas sur les leviers Pietta et Consort.

Dans ces conditions, pourquoi conserver ce cylindre creux autour du barillet qui ne joue aucun rôle?  Il suffit de visser un axe dans un socle mobile . Autrement dit M. Melle n’avait pas besoin de cette cartouche, il lui suffisait de faire un socle plus épais, avec un filetage (c’est plus délicat pour le bricoleur)  qui le traverse. Ce qu’il faut retenir de son système, c’est la mobilité de ce support et un jeu d’axes de diamètre variable, deux conditions incontournables pour pouvoir travailler avec différents types de barillets,  Quand à l’appui du barillet sur ce cylindre intérieur, je ne sais pas quels types de barillets sont compatibles avec lui, car je n’ai pas les dimensions de son système. Où tombent les aiguilles? Il faut que l’appui se fasse entre le rochet et les aiguilles. A voir sur place…

Cette adaptation d’une cartouche de flashball est donc une variante du socle Pietta, mais mobile (puisque le support n’est pas fixé sur la presse).  Conséquence de cette mobilité, on peut travailler avec différentes largeurs de barillets et faire varier le diamètre de l’axe en fonction du modèle de barillet. Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, faire un simple filetage dans le socle de la presse (à un emplacement calculé en fonction du diamètre du barillet) interdirait d’utiliser d’autres modèles de barillets, ayant des diamètres différents. Qu’il s’agissse du sabot PSR mobile ou d’un support mobile de l’axe, ils permettent de régler (à l’œil) la position du barillet pour que le refouloir tombe exactement au centre de la chambre.

Cette solution évite d’avoir plusieurs sabots destinés à tenir différents types de barillets dont les dimensions varient: il suffit en principe d’avoir un support mobile et un jeu d’axes. Mais l’usage du tournevis n’est pas convaincant, sauf pour un tireur qui ne change d’axe que très occasionnellement et qui ne vient au stand qu’avec un seul revolver. Il pourrait alors faire le changement d’axe chez lui  Cette variante n’est cependant pas faite pour un transport dans la poche!

A partir du travail de M. Melle, il m’est venu à l’idée de faire un sabot de conception différente, qui serait « universel ». A suivre.

 

 

 

 

 

 

Vidéo

6 – Les marques, logos et indications sur les répliques de revolvers à poudre noire


article terminé le 27/01/2013

1/ Comment reconnaître les marques et les logos à l’achat d’un revolver: Les poinçons et leurs emplacements habituels ?

Les revolvers à poudre noire comportent différents marquages et poinçons  qu’on trouve principalement sur la carcasse (côté droit) , sur la console du canon (côté droit) , sous le canon (parfois en tout petit),  et aussi sur le barillet.   Deux poinçons sont systématiquement présents sur les revolvers :

  • Les lettres PN surmontées d’une étoile,  qui indiquent qu’il s’agit d’un revolver à PN , à n’utiliser qu’avec  cette poudre et surtout pas avec de la PSF.
  • marchiit12 L’autre poinçon  est un poinçon de ban d’essai (italien) ; il représente  2 fusils entrecroisés  surmonté d’une étoile.

  marchiit2Voici ces poinçons sont généralement placés côte à côte. On trouve parfois en plus une étoile seule dans une forme circulaire ouvragée.

ASM avec 3 marquages bis

poinçons  courants 2

walker ASM 2

poinçons

 1851 Euroarms

walker uberti 5528Sur les revolver Uberti, ces  poinçons se trouvent à l’état de miniatures, jouxtant les numéros, devant la sous-garde  (comme on le voit sur cette image) et de ce fait, ils  sont difficile à identifier. On y trouve également, sur certains revolvers de cette marque,  le logo Uberti qui est ajouté à cette série de miniatures. En voici un exemple sur mon Walker HEGE Uberti.  Dès l’instant où HEGE-UBERTI est indiqué sur le canon, il faut se contenter d’un seul numéro et si le logo Uberti se trouve sur la carcasse, le canon quant à lui est indiqué Original HEGE-UBERTI, ce qui veut dire que le canon (et peut-être le barillet)  est probablement de fabrication HEGE.  Mais le fabricant UBERTI a habituellement comme politique de rendre les marquages discrets, au point qu’il est difficile d’identifier un revolver de cette marque. Il a aussi la mauvaise habitude de faire des poinçons qui sont très mal frappés et qui sont parfois peu lisibles On les trouve placés devant le pontet de la sous-garde,  à la jonction de la carcasse et de la console du canon (on le voit sur cette image).  Mais sur d’autres revolvers, le logo Uberti se trouve généralement à gauche de la carcasse ou sous la crosse, frappé sur sur l’armature de celle-ci (remington 1858)…

Il est  nécessaire de disposer d’une loupe de philatéliste  pour vérifier les poinçons et logos sur des revolvers de cette marque.  Sur le canon de mon Walker HEGE UBERTI, on ne trouve donc  pas de numéro, ce qui est embarrassant car on peut alors procéder à des échanges;  mais on trouve les deux poinçons  (les lettes PN et les fusils croisés, frappés en travers de la console, l’un sous l’autre). Sur la carcasse de cette arme, on trouve rassemblés   tous les poinçons, le logo et le numéro devant la sous-garde,… En allant (de gauche à droite à nouveau) , le logo Uberti, à peine visible, placé dans le sens du canon, puis transversalement, la datation avec les lettres (BA?) dans un rectangle et enfin les 2 poinçons habituels : PN et les 2 fusils entrecroisés surmontés de  leurs étoiles et en dessous le numéros  bien lisible. Sur cette arme, le marquage est complet mais on ne peut pas garantir que  le canon et la carcasse appartiennent , à la même arme depuis l’origine.

2/ la présence nécessaire des numéros et leurs emplacements

Ce qui est important, pour tous les revolvers, c’est de vérifier les numéros inscrits sur l’arme, afin de pouvoir vérifier que pour chaque pièce de l’arme (y compris la clavette des colts), le numéro correspond à celui des autres parties et que les différentes pièces sont d’origine. Si les numéros sont identiques, l’arme est totalement d’origine. Ce qui est prioritaire, quand il s’agit de Colts (sauf pour les HEGE -UBERTI), c’est d’avoir au moins 2 numéros, l’un sur la carcasse l’autre sur le canon. Pour ce qui concerne les révolvers à carcasse fermée, un seul numéro suffira (frappé sur la carcasse).

My beautiful picture

J’ai déjà abordé cette question dans mon article 3, intitulé: « Un autre regard sur le Walker 1847 ». Dans l’idéal, les numéros se trouvent à 3 endroits proches (côte à côte), comme indiqué par les flèches sur l’une des photos précédentes. Les numéros sont frappés de façon transversale. Sur les ARMY SAN MARCO, le positionnement est exemplaire. Mais sur d’autres revolvers,  on trouve aussi le numéro sous la crosse, frappé sur l’armature. On trouve également le numéro sous le levier de chargement des revolvers, à la base du canon. Voici différentes photos qui montrent ces positionnements. Sur la photo qui montre la crosse renversée, à côté du numéro, on trouve le logo de PIETTA, ce qui est inhabituel à cet endroit.

  colt 1860 ubeti gardonepietta ancienne marque

3/ Comprendre le code de datation 

La datation des revolvers est inscrite dans un rectangle, placé sur le côté droit ou sur la carcasse, devant la sous-garde (ou le pontet). Elle est indiquée selon deux types d’écriture : de 2 à 3 chiffres romains jusqu’en 1974 et 1 couple de deux lettres depuis 1975 et jusqu’à aujourd’hui  (source J.P. DeBaeker, Répliques et poudre noire). Ce sont les « code/date » du banc d’épreuve (d’essai)  italien. Les différentes datations qu’on peut lire sur les photos (XX7, XXX, AF, AU) correspondent donc aux années 1971, 1974, 1980, 1989. C’est donc très simple à déchiffrer, à condition de disposer de ce code. Selon J.P. Debaeker, il semblerait que le code n’ait pas été suivi de façon logique, car, il manque certains codes lettres entre 1984 et 1993 (de AL à AZ ). On aurait donc sauté AJ, AK, AO, AQ, AR, AV, AW AX AY. Ces codes auraient-ils trouvé une autre utilisation ? Voici le tableau qui permet de dater une réplique de revolver:

 datation des revolvers_NEW

  Il ne reste maintenant qu’à identifier les logos des marques et de savoir ce qu’elles furent,  ce qu’elles sont devenues et quelle est la qualité de leurs armes ?

4/ Connaître  les marques des fabricants et leur logos

 

fabricants de revolvers3_NEW

fabricants de revolvers_NEW

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On peut classer les fabricants de répliques de revolvers cap & balls en 3 catégories :

a/ Ceux qui fabriquaient ou fabriquent encore des armes correctes mais de qualité courante :

on mettra ARMY SAN MARCO (ASM) et ARMY SAN PAOLO (ASP), qui l’un comme l’autre, ont fabriqué des armes solides, de belle présentation,  mais avec des mécanismes un peu rustiques : j’ai montré un Walker ASM et ses imperfections, mais j’ai un 1851 ASP, qui est excellent.

EUROARMS a été un fabricant de revolvers très connu. Il avait repris ASP et jusqu’à récemment il produisait des armes courantes très appréciées (comme le R&S) : c’était de la bonne fabrication.  Mais il a fermé en 2012. Je cite les commentaires de tireurs trouvés sur le forum « poudre noire » et je m’associe à leur conclusion:

http://poudrenoire-free-fr.superforum.fr/t313-euroarms-la-fin-d-un-geant-de-la-replique

« C’est avec grande tristesse que j’apprends la fin d’un géant de la réplique (encore une). EUROARMS – Armi San Paolo semble avoir trépassé. Pour moi, c’est une grande perte, puisque ARMI SAN PAOLO fut créée en 1971 par un groupe de personnes expérimentées dans le domaine des répliques (leur collaboration avec de grands maitres de la réplique western le prouve). En 1987 après une grande période de doute et de perte d’argent en raison d’un marché de répliques saturé d’offres, la société déplaça ses installations de San Paolo (25 km de Brescia) vers Concesio toujours en Italie. Après des années que je qualifierais de réussies  sur le point de la qualité, des modèles proposés, et de prises de marchés importants, A.S.P fut littéralement absorbé par son Distributeur-Importateur de toujours EUROARMS. En 2002, les deux entreprises ne faisaient plus qu’une seule entité. En 2012, le groupe disparait. » (S)

« Le marché de l’arme civil (par opposition aux marchés militaires avec un grand S) est en voie d’extinction. Les législations qui grignotent nos libertés sous le fallacieux prétexte de la sécurité, font que la possession d’armes, sera, dans les décennies à venir, une exception rarissime ! Il n’y a qu’à voir la position de la presse !  Il y a moins de cinquante ans, les armureries étaient présentes dans toutes les petites villes ! Combien en reste-t-il  à Paris, aujourd’hui ? Jusqu’en 1939, la vente des armes était libre !! Maintenant une carabine à air comprimée d’une forte puissance est classée!! Nous verrons disparaître les armureries et les fabricants. Ou alors, mes amis, il faut vous réveillez auprès de vos députés, et fermement, car au train où vont les choses, nous ne pourrons même pas transmettre nos pièces de collection en 8ème catégorie à nos descendants. » (DO)

« Chaque fois qu’une entreprise ferme, c’est toujours dur pour tout le monde, Sebou, je pense que tu lis la revue de l’ami Trusty Phil (…) rédacteur en chef d’Action et de La Gazette, et bien dans le numéro 344 de mars-avril 2012 d’Action, il y a un article parlant de la fermeture d’EUROARMS dont l’activité armes longues avait déjà été reprise par PEDERSOLI, et désormais plus aucune arme de poing ne serait produite. Bedec Tir, l’importateur pour la France, a raflé une partie du stock qui restait en Italie,  mais il n’est pas question de pièces détachées ! » (DW)

 PIETTA  est  considéré comme un fabricant qui produisait des armes de qualité moyenne, mais à bon prix. Actuellement, il reste seul à produire des revolvers dans une gamme de fabrication courante, mais en améliorant la qualité et la présentation de ses produits, il tente de se montrer compétitif envers son seul concurrent actuel: UBERTI.   PIETTA produit certains revolvers en dehors de la gamme courante avec une ambition de qualité   (Lemat, ou Starr DA ou SA par exemple) et même de précision (revolvers à pas progressif). PIETTA occupe le marché français, profitant d’une distribution au compte-goutte des revolvers UBERTI et surtout de leurs pièces de rechange.

 b/ Ceux qui fabriquent des armes d’une qualité supérieure

Dans ce créneau, on trouve surtout le fabricant UBERTI (très rarement PEDERSOLI qui produit des armes longues principalement).  Sans aller jusqu’à faire des armes de compétition, comme c’est le cas de PEDERSOLI, UBERTI  est réputé pour faire des répliques à PN très proches des modèles d’origine ; de très belles armes, appréciées pour leur finition et leur fiabilité, à des prix qui sont encore raisonnables, mais la qualité semble moindre,  pour les armes vendues en France, que celles vendues aux USA . Le Walker 1847 que fabrique UBERTI est très affiné par rapport aux modèles antérieurs  des anciens fabricants  (ASM et ASP) : est-il vraiment dans les proportions du Colt d’origine? A une certaine époque, l’Italie, comme la Belgique, fabriquait des répliques et certains fabricants travaillaient pour des marques comme UBERTI dans le cadre d’une association connue sous le nom de C. Gardone qui regroupait  des entreprises (souvent familiales). Cette association leur permettait de rester anonymes: UBERTI a donc vendu des armes sous le couvert de sa marque dont certaines pièces étaient sous-traitées. Il faut voir si les répliques UBERTI & C. Gardone valent les UBERTI. On dit qu’UBERTI baisserait un peu en qualité, tandis que PIETTA monte. D’autre part, UBERTI est un fabricant dont les pièces sont difficiles à trouver, car les délais d’importation sont  « capricieux ». La production part en direction des EU qui ont un marché de la vente des répliques très actif.

Les ventes de revolvers UBERTI d’occasion  pullulent actuellement sur les sites de vente aux enchères ! Voici (par exemple) 2 photos de revolvers mis en vente sur NaturaBuy et qui sont déclarés être des « UBERTI ». Pourtant aucun de ces vendeurs ne présente la moindre preuve qu’ils sont de fabrication UBERTI: ni l’indication gravée sur le canon, ni le logo, ni les numéros et leur concordance : juste une photo qui indique « black powder », cal .44…. et . C’est le procédé classique de l’arnaque . NaturaBuy accepte ça !   Le 1er est mis en vente par NIKKO89 qui déclare vendre un  « colt 1860 UBERTI », le second est vendu par MANWE, un vendeur qui pourrait être d’origine … , spécialiste de ce genre de vente bidon. Lui ne lésine pas : il déclare que c’est du HEGE-UBERTI, carrément ! Il est clair que NaturaBuy permet ce genre de vente qui pue l’escroquerie et qui compromet le site ! Mais c’est son fonds de commerce.

Nikko89 colt-1860-Uberti

Manwe-1860-HEGE-UBERTI

 Des photos juxtaposées peuvent constituer un montage . Les acheteurs doivent être plus exigeants.

 

HEGE est un fabricant allemand qui vend des revolvers UBERTI, dont il fabrique les canons et les barillets ou qu’il revend simplement,  mais en apportant sa marque, sa réputation et « un plus » : il achète à UBERTI des armes sélectionnées. Il est cependant arrivé que HEGE vende des UBERTI de qualité plus courante, en cas de rupture de stock. HEGE vend des revolvers selon son inspiration…

colt-confedere-cal44-uberti-hegemarquage Hege Uberti

 

ORION est un importateur Allemand  et contrairement à ce que certains prétendent, l’inscription « Orion » sur un revolver  ne signifie pas qu’il s’agit d’un HEGE-UBERTI.  On la trouve assez fréquemment.  Il importait différentes marques notamment des Euroarms, des Armi San Marco.

Je précise qu‘HUBERTUS n’est pas Uberti, C’est est un revendeur allemand qui apposait, comme le fait HEGE, sa marque sur les revolvers UBERTI.

Un mot sur le colt 1860 CENTAURE.  Un fabricant belge qui a fait des répliques du Colt 1860 réputées pour leur qualité et qu’on trouve sur le marché d’occasion à prix assez élévé. Elles ont été fabriquées sous licence Colt et à ce titre elles sont considérées comme des Colts. Elles sont d’une sobriété qui rend l’arme superbe. Voici l’adresse d’une vente qui présente un colt 1961 en très bel état extérieur: http://www.naturabuy.fr/Colt-Army-1860-calibre-44-Centennial-fabrication-Centaure-item-602022.html. Le logo de centaure est précisément un centaure.

 3/ Enfin ceux qui font des armes destinées à la compétition

Ce sont des armes qui ont un haut niveau de fabrication : on trouve 2 fabricants PEDERSOLI (Italien) et FEINWERKBAU (allemand).  Mon article 10 comporte un paragraphe très détaillé à ce sujet  et je vous invite à le consulter.


Vidéo

4 – Un autre regard sur le Colt Walker 1847


José walesAttendre le chargement des images    

Correction effectuée le 28/1/2013

 1 – L’image et l’utilisation du Colt Walker selon la culture du pays

Après avoir abordé dans l’introduction l’aspect culturel et politique de l’usage des armes à poudre noire, après avoir parcouru les principaux modèles de revolvers « cap & balls » qui ont introduit l’usage des armes modernes, je reviens maintenant sur le Colt Walker déjà présenté dans l’article 1 (Historique) .

En parcourant des blogs et forums américains, je me suis rendu compte qu’en France, ce revolver n’a pas l’attrait qu’il conserve aux USA. Je voudrais commencer par un texte que j’ai trouvé sur un forum et qui m’a ouvert les yeux à ce sujet.

 » I carried and used a Uberti 1847 WALKER for a mighty long time. Laying here beside of me right now loaded all the way around. I use Triple Seven 3fff, .457 swaged round lead balls (…) I use 48 to 50 grains…. It take’s a long time to really learn how to use and handle a Walker… » It takes a long time to really learn how to use and handle a Walker… A long time….If your Walker is properly tuned up and properly loaded and you have practiced and worked with it for a good year, may be 2, (…) . I worked HARD with that gun for 2 years or better before I was willing to tell myself I knew how to shoot it. (…) Cowboy, just don’t give up. Just keep shooting when you can and keep working at it and then all of a sudden; there it is. »(…) I watched an Indian friend of mine knock down an Antelope on my property this morning with his Walker at about 55 yards… »

 » J’ai trimbalé et utilisé un WALKER Uberti pendant longtemps. Il est posé à côté de moi à cet instant, toujours à portée de main. J’utilise la poudre triple seven 3F, en 457, balles rondes, (…) et je charge entre 48 et 50 grain de poudre. Il faut longtemps pour vraiment savoir comment utiliser et manipuler un Walker… longtemps…. Si votre Walker est correctement réglé et correctement chargé et si vous avez pratiqué et travaillé avec pendant une bonne année, peut-être 2, (… …) J’ai travaillé dur avec cette arme à feu pendant 2 ans avant que je n’aie été enclin à me dire que je « savais comment tirer avec ». Cowboys n’abandonne pas ! J’ai regardé un de mes amis indien abattre une antilope sur ma propriété ce matin, avec son walker, à environ 55 yards… »

My beautiful pictureC’est incontestablement un art de vivre et de faire vivre l’arme qui s’inscrit dans la culture américaine. Voici une vidéo en anglais qui illustre le tir au Walker. C’est une arme qui trouve aux USA des conditions de tir « épanouissantes » dans des espaces ouverts, ce qui d’ailleurs est préférable, compte tenu de la fumée. En France le tir au Walker est un tir confiné en stand, ce qui ne lui donne pas le cadre qui lui convient. Je suis totalement enthousiasmé par la démonstration que fait le tireur et qui montre l’efficacité de l’arme; le levier se décroche, certes, signe que le tireur doit utiliser de fortes charges.

Le défaut bien connu du Colt Walker

Cette image trouvée sur le site « Tir longue distance » montre les performances médiocres du Walker et affiche aussi le fonctionnement défectueux du système de fixation du levier d’armement placé sous le canon de l’arme. Je ne sais pas si le tireur (que j’appellerai X) s’enorgueillissait de ce tir ou s’il voulait faire croire que le Walker 1847 est un bourrin dont le tir à 25m tient plus de l’arrosage que du tir ?

Sur les Walkers, la fixation se trouve à la base du levier et sous l’effet de forte charge, il se décroche. Pour remédier à ce problème, X a placé un morceau de cuir qui retient la chute du levier pendant le tir. Dès 1848, Colt améliorait ce système sur le Dragoon (le colt qui sort en 1848) en fixant le levier à son extrémité, système qu’adopteront ensuite la plupart des revolvers à PN. Mais cette imperfection d’origine indique aussi la manière dont le tireur X utilise son arme, car un levier qui ne tient pas est le signe d’un usage « plein pot, à ras bord, chargé plein la gueule, bourré à bloc » selon les expressions en usage… La courroie de cuir qui maintient le levier sur la photo est cependant adaptée au style de l’époque. Autre point à surveiller: la vis qui tient ensemble le levier et le bourroir tombe facilement et doit être serrée et vérifiée régulièrement, avant chaque usage. Une vis perdue et c’est une arme qui reste en attente de réparation… Avec les répliques Army San Marco (ASM), dont on ne trouve plus les pièces, ça peut prendre du temps et de l’argent!

Je constate que le tireur X utilise des ogives (une se trouve à droite de la crosse sur la photo), mais de quel calibre ? Il n’y pas d’indication. Le « carton » est très moyen dans l’ensemble car le groupement n’est pas bon. Tirer avec 3gr de PNF2, comme indiqué sur la cible, c’est une charge très puissante. X a voulu montrer que le Walker nécessite de bourrer la bête pour obtenir finalement un tir passable à 25m, confortant ainsi la thèse que cette arme est archaïque ? Je possède 4 Walkers dont aucun n’a de levier qui décroche, ce qui me laisse penser que les tireurs qui les ont utilisés avant moi ont été raisonnables. Mon désir est de changer l’image du Walker qui ne correspond pas à la réalité. Il est souvent décrit:

  • · soit comme un « bazooka », une arme qui n’est pas « pour les gonzesses », comme disent certains tireurs qui mettent leur virilité dans leur holster, mais qui sert à faire étalage de puissance plutôt qu’à rechercher un score.
  • · soit comme un revolver massif, lourd, volumineux et archaïque, tant du point de vue technique qu’esthétique … mais qui peut encore servir à se donner des « sensations » en rapport avec la puissance (ça secoue) .

Bref à mettre sur l’étagère et à sortir 2 fois par an! Je me suis ensuite plongé avec quelques arrières pensées dans les forums qui traitent du Walker et j’ai classé les modes de chargements selon deux critères qui sont caractéristiques d’un profil de tireur:

Ceux qui tirent avec cette arme pour « les sensations » et le sentiment de puissance qu’elle leur procure

Je cite quelques échanges typiques de ceux qu’on trouve dans les forums:

  • · « A 2,5g, tu as surtout beaucoup de bruit et de fumée, mais l’arme ne bouge pas dans la main. Un Remington à 2g sera beaucoup plus « vivant » car beaucoup plus léger. Essaye à 3,5g, tu devrais sentir la différence! » (discours qui incite à forcer le chargement pour rendre l’arme « vivante »)
  • · « Le Walker ou le Dragoon sont prévus pour être chargés à ras la gueule. Pas de bourre, juste la place pour poser le boulet (en général des 457), avec environ 3gr de pnf2. La précision n’est peut-être pas au rendez-vous mais les sensations…… oui !! Après faut trouver son dosage, il y a autant de paramètres que de tireurs. (discours qui incite à l’usage hasardeux du Walker: l’arme ne serait pas sensible aux différences de chargement.)imagesCAQ6MWZO

Ce dernier message me semble typique sous deux angles: d’une part il montre que cette arme n’est plus utilisée prioritairement comme une arme de tir (avec l’ambition d’atteindre la cible ), mais comme un objet qui procure du plaisir, crachant le feu, la fumée et produisant une détonation qui impressionne l’entourage: plus on charge, plus on monte soi-même en puissance… un discours couramment tenu. C’est du tir de foire ! Je ne vois d’ailleurs pas où est le plaisir de faire « rugir la bête » car le bruit impose au tireur de se mettre un casque de protection sur les oreilles : c’est essentiellement « les autres » qui profitent de cette exhibition à la James Bond! Quant à se donner des sensations dans le poignet…

D’autre part je relève une idée fréquemment répandue: l’arme échappe à toute rationalité concernant le chargement. Le chargement ne tient qu’au choix du tireur et à sa personnalité. Il y aurait une sorte d’entente secrète entre le cavalier et son cheval (une sorte de bourrin). Un esprit rationnel comme le mien croit plutôt à d’autres critères plus objectifs qui expliquent la réussite d’un tir et de ses échecs: connaître son arme est essentiel, mais l’étude des trajectoires n’est ni évidente ni inutile.

Ceux qui ont une conception plus exigeante de l’usage du Walker

Je poursuis donc ma lecture des forums et je relève quelques bémols de la part de tireurs concernant l’usage abusif du Walker chargé « plein pot »: leurs propos modèrent l’argument selon lequel le Walker est « prévu » pour un tel fonctionnement. Je les cite:

  • · « Les charges de 3 grammes avec des balles de 200 grains sont les charges d’époque, l’arme étant destinée à être la plus puissante possible! De très nombreux Walker originaux en ont souffert jusqu’à la destruction (…). Si aujourd’hui, les aciers ont fait d’énormes progrès, les répliques supportent les charges maxi, mais il est conseillé de ne pas en abuser… et Uberti ne préconise certainement pas une utilisation « plein pot » ;
  • · « Charge, mais pas trop quand même ! Avec mon Uberti, je chargeais comme toi et j’ai dû renvoyer le flingue au constructeur car l’axe avait pris du jeu. Il était sous garantie mais ils ont failli me la refuser car selon eux, je l’avais utilisée anormalement (pourtant je mettais que 2,5g de PN, ce qui était trop, toujours selon eux)…. »

Je cite encore un autre tireur qui découvre les qualités du revolver et qui s’en étonne:

  • · « j’ai récupéré mon nouveau Walker chez (….) , j’ai bien fait gaffe à le démonter et le graisser généreusement avant le premier tir, j’ai chargé à 2.5g de PNF2 et 0.8 de semoule. J’ai tiré 4 barillets avec nettoyage de l’axe entre le 2nd et le 3eme. Je reste très surpris de la précision de la bête à 25M sur appui. Beaucoup de noir, 8 et 9 à 11h et 12 h. au moins trois tirs avec des impacts qui se touchent sur le visuel. J’avais lu beaucoup de post sur l’imprécision des Walkers et je suis vraiment très agréablement surpris … et quelles sensations !!! J’encourage tout le monde à essayer ce colt, c’est exceptionnel….. et je maintiens qu’à 2.5g c’était déjà magnifique !

Evidemment, on n’échappe pas aux fameuses « sensations » : tirer au Walker, c’est l’aventure ! Mais ce tireur reconnaît à l’arme sa vraie fonction qui est quand même d’atteindre la cible à 25m. C’est parfaitement possible avec un Walker, encore faut-il savoir s’en servir! J’ai donc parcouru les forums et j’ai constaté que les tireurs se limitent le plus souvent à « faire vibrer les murs » des stands et que trop rares sont ceux qui recherchent la précision relative que le Walker peut leur apporter. J’ai pris comme critère de mon recensement, les messages qui donnent des informations sur la charge des armes: or je constate que bon nombre de tireurs évoquent soit la charge en poudre, soit le diamètre des balles (sans préciser s’il s’agit de rondes ou d’ogives) mais sans prendre en compte les deux critères simultanément ! Or une balle et une charge vont de pair, ce qui veut dire que pour ces tireurs, le lien entre la charge et la balle est superflu. Manque total de rigueur dans la pratique du tir ! C’est ce qui explique des résultats médiocres et la réputation injustifiée du Walker, arme qui perd sa fonction d’arme correcte pour en faire un usage ludique qui ne la valorise pas. En réalité le Walker est une arme complexe qui n’est pas à la portée des amateurs, sauf pour faire du bruit.

Une façon non conventionnelle de tirer avec le Walker : un tir avec double prise en main visible sur cette vidéo!  

tir à la psrauben

En lisant tous ces forums où le Walker est décrié pour son levier « merdique », une  idée  m’est venue : et si l’absence de fixation à l’extrémité du levier devenait un atout pour le Walker plutôt qu’un défaut, car ce levier rabattu permettrait de tenir l’arme stable pendant le tir, ce qui est utile compte tenu du poids du revolver? Appelons cette innovation « le tir façon PSRauBen »…  j’avais écrit ceci que je relis : « Mais attention, cette méthode oblige le tireur à ramener le levier entre chaque tir pour éviter que le bourroir (refouloir) ne bloque le barillet; un petit coup de main très facile, sinon, on ne peut pas réarmer.  Au lieu de relever le levier à chaque fois, on le relève légèrement au moment de l’armé du chien, puis on le redescend pour le tir. »…ERREUR !

Hé bien non, ce n’est pas vrai! L’objection qu’il fallait  opposer à cette idée,  c’était de dire qu’on ne peut pas descendre le levier au cours du tir sans que le refouloir ne pénètre dans la  chambre la plus basse, ce qui est incompatible avec  le bon déroulement du tir.  Mais si  le levier reste en position oblique pour ne pas enfoncer le refouloir dans la chambre, il ne peut pas servir de poignée;  donc c’est sans intérêt ! La seule solution, c’est donc d’enlever le refouloir pour pouvoir descendre le levier à la verticale en cours de tir. Personne n’a fait cette objection.  Certains ont exprimé des réserves concernant la sécurité. Je précise que  la main qui tient le levier n’est pas mise en danger,  puisqu’elle  vient se placer sous le barillet.  Je ne suis donc pas en contradiction avec les règles de sécurité que je mentionne dans la suite de mon article. Ceci dit, je tire au Walker à une main, mais je teste la position de tir à deux mains pour voir si elle permet un gain de temps et de stabilité pour le tir rapide.

PEUT-ON SERIEUSEMENT  TIRER DE CETTE FACON?

Sur la vidéo  intitulée « Le tir rapide avec un Walker 1847 »,  on peut voir que j’ai monté une poignée « ergonomique et multicolore » en pâte Fimo dure, qui est emboîtée sur le levier !  

Capture le tir au W1847

La double prise en main est parfaitement possible.  C’est juste une façon de tirer avantage du levier du Walker qui – pour beaucoup – a l’inconvénient de ne pas être maintenu à son extrémité…. et qui tombe au cours du tir, problème  technique et esthétique  dont la véritable cause tient  aux chargements excessifs de l’arme.  Contrairement à tous ceux qui dévaluent le Walker en raison de cette tenue défaillante, je suis un partisan du levier sans fixation à son extrémité parce que ce levier est très confortable en main: il ne blesse jamais.   Comme j’utilise un sabot de chargement (que je présente dans les articles 8 et 9) à la place du levier et du refouloir, ce levier me paraît utilisable pour une nouvelle fonction: il sert d’axe à la poignée. Quant au refouloir, je m’en passe totalement, donc je le supprime ! Je résous ainsi la question  de la chute du levier au cours du tir et celle du refouloir qui « dérange ».  

Qui a dit qu’un revolver doit être tenu d’une seule main ?  Qui a dit qu’un revolver doit être tenu à bout de bras, sans appui ?  Qui a dit qu’un revolver est destiné à faire de la compétition sportive? Qui,  sinon des  gens qui  participent à des compétitions de tir sportif  avec un seul objectif:  la précision,  … mais rechercher la précision  ne signifie pas qu’on doive le faire  dans des postures qui, si elles sont acceptables pour des armes légères (comme le tir à bras franc),  sont peuvent devenir inadaptées quand il s’agit d’une arme lourde. A quoi sert un revolver ?   Pour moi, les règlements de compétition ne peuvent pas prétendre être imposables à  tous les usagers des revolvers à PN  qui tirent dans les clubs, sinon les clubs de tir tombent sous l’emprise des compétiteurs; un revolver, quel qu’il soit  comporte plusieurs objectifs et critères de tir : la rapidité,  la précision, la puissance du tir, mais il reste un point qui échappe à  ces  exigences : le confort pendant le tir!  Or l’inconfort nuit à la précision. Donc, en ce qui concerne le Walker, tirer à bras franc est une contrainte qui peut nuire au confort du tir. En ce qui me concerne, je préfère utiliser le bras gauche comme appui (voir la photo) pour la stabilité, mais pour le coup, j’ai le bras placé très près du barillet et le revolver trop près du visage, ce qui nuit à la précision.

Celui qui veut faire de la compétition rejettera donc le Walker  pour tirer avec des armes plus légères et plus confortables, comme le 1858, le R&S, le Colt 186, etc  ou des revolvers à PSF. De cette façon,  la compétition élimine le Walker des stands de tir et du coup cette arme privée des honneurs de l’usage sportif, tombe dans la catégorie des « gamelles » destinées au  tir « n’importe quoi », ou « aux sensations » qui supposent qu’on bourre la bête  de poudre à ras la gueule, façon charge de guerre, histoire de lui trouver un usage ludique.  C’est donc la conséquence  de la normalisation des postures de tir imposées par les compétitions et par les compétiteurs qui veulent régenter le monde des tireurs selon leurs réglementations. Hé bien non, je ne ferais pas de cette arme  un « bourrin » que le tir sportif  range dans le placard des armes encombrantes et que la tradition (bidon) condamne  aux charges de guerre!  Je vais donc balayer ces  réglementations  et rechercher  en toute liberté une méthode de tir confortable qui me permettra d’améliorer la précision du Walker ou la vitesse de tir. J’en vois deux: la canne Pirsch et  le tir façon PSRauben, avec une double prise en main.

Alors,  si vous en avez marre de mettre une lanière de cuir autour du canon de votre Walker, et de le relever à chaque tir,  essayez « le tir façon PSRauben »  et croyez moi, vous gagnerez en stabilité. Quant aux arguments en faveur de cette méthode de tir,  vous les trouverez développés dans la vidéo  précitée et prise lors de tirs effectués sur le stand  et qui prouvent que cette façon de tirer n’est nullement impossible. Elle montre surtout les  avantages qu’elle présente pour le tir « semi-rapide ».   Et comme me disait récemment un tireur qui fait de la compétition, « on a besoin de se mesurer aux autres…  donc il faut des normes pour que la comparaison soit possible »  ! Et bien moi je n’ai pas besoin de me comparer  et je ne me mesure qu’à moi-même.  C’est d’ailleurs ce que font les chasseurs qui évaluent leur niveau à la réussite de leurs tirs.  Désolé de ne pas me joindre au club des compétiteurs, mais  j’ai mieux à faire.  je vous invite à regarder cette vidéo dont la fin montre sur le mode de l’humour, qu’un tireur anglais désapprouve les modifications que j’ai faites à mon Walker et  qualifie ces bricolages de « sacrilège »…, pire de « abortion »  (ce qui signifie littéralement « avortement »  et gâchis au sens figuré) –  ce qui m’a fait franchement rigoler!

Deux règles de sécurité impératives avec un Walker 1847

  •  Se protéger les oreilles avec un casque car les explosions lors du tir sont fortes  surtout avec des charges puissantes. Certains tireurs prétendent qu’elles n’endommagent pas l’audition, car la poudre noire produit un bruit sourd.
  •  Ne jamais mettre la main sous la console (devant le barillet) au moment du tir, car le souffle chaud qui sort par l’entrefer va provoquer des brûlures et un choc important dans la main. Il faut savoir qu’un revolver à PN n’est pas étanche et que l’explosion crache par le canon, mais par l’entrefer et par des cheminées, donc  il faut éviter de mettre la main surtout au niveau de l’entrefer. Il m’est arrivé de prendre le souffle et la flamme dans la main avec une simple charge de 1g : j’étais secoué et légèrement brûlé, c’est dire qu’avec 3g….

En principe, un chargement soigné  ne provoque pas de départ en chaîne:  si les balles sont bien serties, si le barillet a été bien nettoyé et graissé, s’il a été chargé en dehors du pas de tir pour éviter de « disperser  » de la poudre à l’avant du barillet en utilisant des dosettes  sans entonnoir,   il n’y a aucun risque !  Cependant comme le montre la vidéo, une balle sous-calibrée peut donner l’impression d’avoir été correctement sertie, mais ne pas tenir correctement dans la chambre, ce qui fait que sous le choc des tirs répétés elle sort et peut tomber.  Si la balle reste dans la chambre,  elle bloque la rotation du barillet (c’est un incident de tir);  si elle tombe,  la semoule tombe également  et la poudre noire sans protection est exposée à la mise à feu: ce qui  peut causer plus qu’un incident de tir, on peut avoir  un départ en chaîne partiel.   J’en viens à dire que le chargement à l’ancienne, sur le pas de tir,  avec  les dosettes est de nature à provoquer un départ en chaîne, car il y a toujours de la poudre qui se disperse à l’entrée des chambres. Au contraire un chargement à domicile avec un barillet sorti de l’arme,  ne disperse pas la poudre dans les interstices: le barillet étant dégagé de la console du canon et de la carcasse, on peut alors le nettoyer facilement après avoir serti les balles et avant de graisser l’entrée des chambres (un coup de pinceau à sec pour enlever les particules de semoule,  de poudre et les anneaux).   Le départ en chaîne, qui reste exceptionnel  est  dû à une arme mal chargée, notamment avec des projectiles inadaptés et un travail sale !

2/ Essai de tir au Walker 1847, à 25m avec 1,6gr de pnSuisse et des ogives de 454

My beautiful pictureMettons le Walker à l’épreuve : voici un tir que j’ai effectué à 25m, avec appui, avec une « réplique » (qui pour moi n’en est pas une) Uberti achetée d’occasion sur Naturabuy (vendeur Monk), C’est un essai que j’ai effectué pour voir si le groupement était amélioré après un réalésage très léger du barillet d’origine à 11,4mm… Mes nouveaux barillets n’ont pas été réalésés, car ils ont un diamètre supérieur à celui d’origine et l’alésoir entrait pile-poil dedans. Le chargement : 1,6g de PNSuisse, balle rondes de 454. J’avais fait poser un guidon dérivable provisoire, avec queue d’aronde (c’est à dire encastré dans l’épaisseur du canon) : il est assez folklorique et vaguement coloré. Réglé au pif, il tirait un peu à droite et en haut! La hauteur était presque bonne, une contre visée légère ou un coup de lime sur le guidon pouvait suffire à la rectifier .

Au résultat, 5 balles sur 6 sont groupées. Comment expliquer qu’une s’écarte du groupement ou disparaît de la cible? Là je suis intrigué. Il va falloir vérifier différentes hypothèses : je pense que ce ne sont pas des coups de doigt au moment du lâcher de la détente; peut-être une balle mal chargée trop enfoncée, (au pire une chambre mal alignée?). Ce que j’ai constaté, c’est que cette arme peut donner un bon groupement, mais en réalité, elle en donne 3 dont les centres (étoiles à 5 branches) viennent se placer dans le quart nord-est du visuel. La solution classique (traditionnelle), c’est « la contre visée » de telle sorte que le strabisme de l’arme la fasse tirer au centre du disque noir (visuel): quand l’arme tire de travers (problème de canon ou de guidon), il faut viser faux (ailleurs) pour que le tir touche au bon endroit. Il est d’usage chez les tireurs de régler son arme de telle sorte qu’en tirant sous le visuel, l’impact aille au centre de celui-ci. Les deux flèches vertes et rouges correspondent grosso modo aux 2 contre-visées à faire (les points jaunes)… Cependant, dans l’idéal, il faudrait un seul groupement et une seule contre-visée, alors laquelle?

My beautiful pictureC’est surtout le réglage latéral du guidon qui va ramener les groupements sur l’axe vertical, passant par le centre du visuel (étoile à 6 branches), ce qui est mon but. Faut-il se contenter d’une « contre visée » ou mettre un guidon dérivable (sur queue d’aronde) permettant un déplacement latéral? C’est la 2ème solution que je retiens. Pour la hauteur, je choisis un modèle de hauteur adaptée au tir à 25m, après avoir fait des essais avec différentes tailles de guidons provisoires. Il me reste donc à remplacer ce guidon provisoire par un modèle définitif, avec fibre optique rouge, car je tire en visant au centre du visuel et le point rouge lumineux se voit mieux que les guidons en métal (qui ne se distinguent pas bien dans le noir). J’en ai acheté toute une série de taille graduée: le top ! L’armurier va encore me voir arriver et dire, « ça y est le revoilà avec ses flingues diaboliques », car vous vous en doutez, faire monter de la fibre optique sur un Walker, c’est une « diablerie » ! J’ose pourtant !

Des groupements qui varient selon le barillet ?

Le groupement est donc possible (on est loin de l’arrosage du tireur X) , mais l’arme varie dans ses résultats en fonction du barillet. Qu’est-ce que cela veut dire ? Avec une arme achetée d’occasion sans connaître son histoire, tout est possible. Ce qui m’interroge, c’est que chaque barillet chargé avec des cartouches-papier, donne non seulement des groupements localisés différemment (le 1er correspond aux pastilles rouges, le second aux vertes), mais je note également leur forme ovale (une sorte de petite gerbe) qui s’écartent du centre. Je précise que mes tirs sont assez cool: je me donne un temps assez rapide pour capter la cible et avec mon guidon provisoire assez rudimentaire, la précision ne peut pas être optimale. Voilà donc un problème nouveau: le changement de barillet peut-il à ce point modifier le tir ? Est-ce l’arme (l’alignement barillet/canon) qui intervient ou s’agit-il d’une différence dans le chargement des 2 barillets que ne n’ai pas prise en compte (des balles trop enfoncées, un manque de semoule)?

Quelle contre visée choisir? Il faut refaire l’essai en veillant à charger les 2 barillets de la façon la plus rigoureusement identique et si les groupements se différencient à nouveau, alors, le choix du barillet deviendra une variable à prendre en compte dans le tir. Pour ma part, je suis un perfectionniste et quand une arme ne tire pas là où j’ai décidé qu’elle doit tirer, je lui impose mes exigences. Pour moi, c’est l’arme qui doit être adaptée et tirer au plus près du centre du visuel (de préférence au centre). Il faut donc resserrer les paramètres qui interviennent, limiter les variables.

Les chargements étaient-ils parfaitement identiques (cartouches-papier, balles rondes, peut-être). Un départ précipité pour le stand et tout n’est pas noté; ma mémoire est embarrassée. Les indications écrites sur la cible étant incomplètes, je suis dans le doute. Il faut noter de façon précise lors des préparatifs de tir toutes les données du chargement qui peuvent modifier la trajectoire des tirs et devenir des « variables » dans l’équation de la réussite. Je n’irai pas jusqu’à mesurer le vent !

My beautiful pictureJ’en profite pour vous donner le matériel de base du tireur à la PN: semoule, pain de cire d’abeille brute, acheté chez un apiculteur (mais les abeilles disparaissent du fait des traitement: l’apiculteur a vu ses ruches tomber de 54 à 5!), paraffine achetée au super marché; vous voyez mon petit mandrin en plastique pour rouler une cartouche (tube de stylo évasé de 7 cm), des flacons pour prise de sang achetés chez dans un laboratoire pour conserver mes cartouches et les transporter, … pour voir le détail, cliquez sur la photo et vous obtenez un agrandissement.

Nouveaux essais pour vérifier la problématique des groupements variables selon le barillet

Retour sur le stand avec le Walker Uberti et aux tripes l’envie d’en savoir plus! Cette fois-ci je charge les 3 barillets à 1,6g de PNSuisse (un barillet d’origine qui a été réalésé et 2 neufs). Balles ogivales de 454 coulées-maison, serties au maillet (pas de cartouches-papier) et qui doivent venir à 2mm des entrées de chambres. Cette fois-ci, je vais veiller à faire un chargement très précis et uniforme (je manque d’instruments de précision dans ce domaine, car j’utilise des embouts standards allant sur ma poire à poudre mais qui bizarrement n’indiquent pas tous la contenance en poudre). Je les ai vérifié avec les moyens du bord, mais je vais commander chez Conrad ou sur Amazon une cuillère balance numérique à commande digitale (un modèle Sunartis) qui permet de peser la poudre à 0,1 gr près : la commande est partie…

10522016-tir-a-la-cible-de-papier-pour-pratiquer-le-tirJe n’ai pas encore rectifié mon guidon: l’arme tire un peu à droite. Le 1er barillet est utilisé comme essai pour vérifier à nouveau la hauteur du guidon provisoire (qui est très haut pour un Walker: 7 mm au lieu de 3,5 mm! ). Comme lors des tirs précédents, 2 essais me confirment que 7 mm est la bonne hauteur. J’essaie une balle sous le visuel noir et une sur celui-ci (à la limite du noir et du blanc , entre le 6 et le 7) : c’est concluant. Dès la 4ème balle, j’attaque la contre visée en visant sur la ligne horizontale qui passe par le centre, mais à gauche de celui-ci, dans le 8.

My beautiful pictureMes 3 dernières balles se groupent dans le bas (cercle bleu) et les impacts sont sur l’axe vertical qui passe au centre. Au 2ème barillet (ovale vert), le tir commence à cadence soutenue; pas de nettoyage. Cette fois-ci, ça tire trop haut… Au 3ème, surprise : un groupement superbe, mais il manque une balle (peut-être celle pour laquelle j’avais oublié la semoule ?) Quand je vois le résultat, il est évident que la largeur et la position du groupement varient selon le barillet. Un de ceux-ci (groupement vert) disperse un peu. On est loin cependant des résultats du tireur X que j’ai mis en introduction de cet article. L’hypothèse du choix du barillet comme variable sensible s’affirme. Aaille !!! Malheureusement je n’ai pas numéroté sérieusement les barillets et j’ai un léger doute concernant l’ordre des tirs: le doute doit être éliminé. C’est à refaire pour confirmation, mais en repérant mieux les résultats propres à chaque barillet (je vais les numéroter au feutre permanent).

Ces résultats démontrent qu’un Walker peut faire des tirs groupés à 25m (avec des ogives) et avec seulement 1,6gr de pnSuisse. Ce qui prouve que les fortes charges ne sont pas nécessaires pour donner au Walker une précision « honnête »; il faut voir maintenant ce que cette arme donnerait avec des charges de 2,5gr par exemple.

Les inconvénients du tir mal contrôlé

Je ne pense pas que les tireurs qui font de la compétition me contrediront. Il ressort de cette petite expérimentation que le tir à la poudre noire est plein de surprises qui ne sont pas toujours compréhensibles d’emblée. Ce qui est certain, c’est que la conjugaison de plusieurs facteurs négatifs peut entraîner un résultat médiocre, de quoi reléguer définitivement un revolver dans la vitrine du collectionneur. Ce même Walker avait donné des résultats très variables et parfois médiocres lors d’essais antérieurs, avec des charges de l’ordre de 1gr à 1,6gr et des balles soit rondes soit ogivales, mais sans noter les détails du chargement. A cette époque je manquais de rigueur et de régularité dans le dosage de la semoule: je remplissais à vue de nez et à chaque fois, la balle n’affleurait pas où j’avais des difficultés pour la descendre. Les groupements étaient alors plus étendus et donnaient occasionnellement des « gerbes ». C’était du bricolage!

My beautiful pictureVoici un carton qui montre un essai désastreux en cal 451 (sans doute avec une charge de 1gr, mais dans la précipitation du départ au stand, j’ai oublié de noter cette indication sur la cible). D’où il apparaît qu’il faut noter systématiquement le type de balle (ronde ou ogive), le calibre, la charge, le type de chargement (avec ou sans papier dans la chambre), l’enfoncement de la balle, la qualité de la graisse… car tous ces paramètres « expliquent » la valeur du résultat. Des essais répétés et une rigueur dans la notation des paramètres, un ensemble d’exigences de que je n’avais pas prévues au départ, lorsque j’ai commencé mes 1ers tirs! Mais, comme on dit « c’est le métier qui rentre » .

Quelle était l’origine de ces variations? Des balles trop petites, trop enfoncées, une charge trop faible et peut-être des variations dans la taille des chambres ? Je pensais que celles-ci étaient trop étroites et après des mesures précises, j’avais alors procédé à leur réalésage à 11,40mm. Puis d’autres barillets avaient été commandés et depuis, il m’est possible de faire des tests pour savoir si le barillet d’origine est en cause dans certains résultats ou si le chargement est mal fait.

3/ Quelles sont les utilisations du Walker 1847 selon les tireurs ? Un peu d’humour pour traiter la question

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Voici donc les résultats d’un recensement très modeste auquel j’ai procédé sur le net et qui m’a laissé perplexe. Quelle conclusion tirer de ces indications ? Que tout est possible ! Devant cette variété de chargements, il est difficile de conclure tant que les essais n’auront pas été faits avec toute la gamme des charges de PN et des types de balles ! Ce tableau m’a donné l’idée de porter un regard humoristique sur les tireurs….

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Partons de l’hypothèse que pour un Walker 1847, la charge de poudre conseillée pourrait se situer entre 1,5gr et 2,5 grammes (peut-être), mais cette indication est trop générale, car elle ne différencie pas les charges pour balles rondes et celles pour les ogives. On dira grosso modo, qu’une ogive demande 1,6 gr pour commencer et peut-être plus (avant l’essai de ce jour, j’aurai dit 2,5gr en me fiant à l’avis des usagers… Pour le choix des calibres, il me paraît plus raisonnable de partir avec du 454, car le 457 est très fort et pour le faire entrer dans les chambres, il faut avoir un bon levier; de toute façon on martyrise les balles, le levier et le reste. Seul le Walker Uberti serait prévu pour du 457. Selon les mesures faites sur mes Walkers avant réalésage en 11,40 mm, j’ai trouvé des Army San Marco et San Paolo qui avaient des chambres très étroites et c’était un problème de forcer des balles de 454 dans celles-ci: les balles devenaient ovales, ce qui nuisait à la précision. De plus sur d’anciennes répliques de Walkers, les chambres ont des diamètres variables et inférieurs à celui du canon, ce qui est contraire à la précision du tir ! Le diamètre d’une chambre doit être légèrement supérieur à celui du canon pour que la balle soit sertie dans le cône d’entrée. Aujourd’hui, Uberti continue la production des Walkers: il fournit des recommandations qu’on reçoit avec le carton d’emballage de l’arme lors de l’achat. Il préconisent des balles de 457. A voir à l’essai.

Le choix des balles ogivales ? Tirer à 2gr avec des balles rondes, c’est peut-être gâcher la poudre : la balle ronde est plus précise, mais avec une charge double, la poudre ne porte pas toute sa poussée sur la balle. L’intérêt du Walker c’est d’utiliser des balles plus lourdes, bien que le pas soit lent. c’est une question que je creuse et sur laquelle je reste prudent.

Voici l’avis d’un connaisseur concernant le chargement du Walker : http://www.premiumorange.com/tiretcollection/ARMES%20REPLIQUES/Rev%20COLT/UBERTI%20Colt%201847/Colt%201847.html

« Charge militaire

  • « Balle ronde de .454 de 130 grains ,charge en PN  maximale de  3,9 grammes ( 60 grains). Ce chargement donne la balle la plus rapide (mais la moins lourde) , hélas, avec une telle accélération, elle prend difficilement les rayures : Elle est très imprécise, et emplombe inutilement  le canon…

soit

  • « Balle ogivales de 200 grains (LEE conical 450), maxi 3 grammes de poudre noire.

« Charge d’origine :

  • « Balle ogivale de 170 grains, issue du moule acier « Walker » (attention, c’est la forme originale des ogives du Walker, mais tirées dans les répliques modernes qui ont un pas de rayures nettement plus serré, ces ogives, malgré leur grande longueur, manquent de  prise de rayure et emplombent énormément…  pour une précision déplorable…

Soit :

  • « Balle ogivale de 180 grains, issue du moule laiton « Walker/Dragoon » ou du moule acier « Colt ». Cette ogive fût conçue après  le Walker, dans la période de fabrication  des Dragoons, mais elle fût souvent utilisée en remplacement de l’ogive d’origine dans les Walkers subsistants (plus lourde et plus précise).
  • « (Dans les 2 cas ?) Charge de 37 grains ( 2,5 grammes) de PNF2.  Ce chargement n’est pas le plus féroce et la balle se trouve sertie assez loin dans la chambre, mais c’est le rechargement le plus proche,  en terme technique et balistique, du rechargement original.

« Un conseil pour ceux qui veulent tirer à plus de 2 grammes de poudre : optez pour des balles coulées en plomb durci car si le plomb est trop mou, la vitesse et  le frottement des balles dans le canon emplombent  l’arme assez rapidement.  N’hésitez donc pas à bien les graisser !

Je résume ces indications  qui me laissent pour le moins perplexe :

 type de   charge

 balle

 poids en grains  

 moule

charge maximale de PNF2 

 résultats

 militaire  ronde  130 grains (.454)  3,9 grammes  trop légère, trop rapide, ne va pas en fond de rayures, donc imprécise
 militaire  ogive  200 grains  (LEE conical 450),  3 grammes (quel résultat??)
 d’origine  ogive  170 grains,  acier « Walker »  2,5 grammes (37 grains)  ne touche pas assez les rayures, emplombe, précision déplorable
 d’origine  ogive  180 grains  laiton « Walker-Dragoon » ou acier  « Colt »  2,5 grammes (37 grains)

 “plus precise”

La question qui me vient à l’esprit, c’est de me demander pourquoi l’utilisation d’une balle ronde se ferait avec une charge aussi importante, d’autant que  les résultats mettent en cause sa légèreté et sa rapidité : il suffirait peut-être de lui faire perdre de la vitesse pour qu’elle aille davantage en fond de rayure ?

Concernant les charges dites « d’origine » qui ne seraient pas militaires ( le Walker est de par son origine une arme militaire: il a été commandé par un militaire et directement utilisé dans un cadre de guerre!),  il semble que les ogives testées par ce tireur ne soient pas convaincantes, jusqu’à être « déplorables ».  Ce tableau semble donc conclure à l’impossibilité de trouver un projectile satisfaisant, mais la fiabilité de ces indications reste à démontrer du fait des choix qui semblent  ne répondre à aucune logique clairement exprimée ou justifiés: les frottements d’une ogive sur des pas trop serrés, emplombent (donc elles frottent), mais contradictoirement « manquent de prise de rayure »…  j’y perds mon latin!

P1000556Ces indications sont à mettre à l’épreuve des essais et de leur précision (relative voire « déplorable »), bien que dans l’esprit du tireur, l’utilisation du Walker se doit d’être conforme  au cahier des charges de l’époque et  l’usage qu’il recommande va plutôt dans le sens du « plein pot » et de l’utilisation de balles ogivales.   Le tir au Walker avec des charges de guerre est-il justifié sur un pas de tir, sans pour autant réduire le chargement à des  charges ridicules,  relativement à son gabarit ? Ce qui me semble inapproprié c’est de tirer avec des balles rondes et 3,9grammes de PNF2, ça n’a pas de sens!  De toute façon, l’utilisation de balles rondes  dans un Walker devrait être déconseillée lorsqu’on charge sur le pas de tir,  pour la raison suivante :   les refouloirs (bourroirs)  des Walkers  sont conçus d’origine pour des balles ogivales et ne sont pas adaptés aux balles rondes,  au point que lors du chargement,  ils entaillent celles-ci  (et les déforment) en formant un sillon circulaire tout à fait anormal, faut-il dire contraire à la balistique?  Il arrive même que les balles  sortent  des chambres en restant collées au refouloir  (voir les photos dans mon article  3 concernant le chargement) dixit le tireur évoqué précédemment !  Ma concluion est que le Walker manque d’une étude sérieuse quant à son utilisation avec des projectiles actuels

2ème source qui me semble crédible :

Ma recherche me conduit alors sur le Forum  « Poudre noire » où je trouve cet article qui confirme mes hypothèses, puisque j’ai moi-même fait un réalésage d’un  barillet de Walker UBERTI et que je tireur a procédé de la même façon avec celui d’un  Armi San Marco :

Méthode des essais comparatifs : le juge suprême, c’est  la cible et les résultats réels, objectifs,  lors des essais. Après on  peut faire des hypothèses et des recherches sur ce qui peut améliorer les résultats.

  1. 1er essai Walker ASM (2 mains) : 2g PNC, balle ronde de cal .454 ou ogive LEE cap§ball 200 grains,  semoule et végétaline.
  2. 2ème essai Walker UBERTI (sur appui) : ogives LEE  cap§ball 200gr, 30 grains  PNC, 20gr semoule et végétaline.
  3. 3ème  essai :; Le canon a fond de rayure est très large ( 457) et auparavant les balles trop rétrécies dans les chambres flottaient dans le canon.
  4. 4ème essai:   Walker UBERTI (après réalésage des chambres de barillet à 11.5mm soit .4528  » ; modèle récent, sur appui):    les balles de 456 qui se sertissent bien. Les ogives coulées LEE du 45Colt en 255gr et 452 se sertissent facilement. Les LEE 255gr et 2g de PNC (soit a peu près l’equivalent du 45Colt). Les balles de 456 passent bien; les ogives coulées LEE (du 45Colt) en 255gr et .452 se sertissent facilement;

1er essai walker ASM

2ème essai Walker UBERTI 1

  3ème essai walker UBERTI (2ème modèle, pas plus rapide ) 4ème essai Walker Uberti réalésé

Quelques vérifications à faire pour connaître son arme

Il existe plusieurs de répliques italiennes du Walker : Uberti est toujours fabricant; Army San Marco et Army San Paolo ont fermé depuis pas mal de temps. Les répliques ont des différences sensibles: il est donc nécessaire de vérifier pour chaque Walker et sur l’arme quel est le diamètre des balles à utiliser, sachant qu’il varie selon la marque de fabrication. On peut faire cette vérification d’une façon très empirique, en testant des balles de différents calibres. On les introduit dans les chambres: si c’est trop fort, si le copeau est trop épais, on passe au calibre inférieur; si ça rentre sans faire de copeau, on passe au calibre supérieur. Le copeau est un bon moyen de vérifier l’adaptation de la balle à la chambre. On peut voir ainsi quelle balle convient le mieux aux chambres, mais c’est une méthode qui ne me satisfait pas, car il y a 3 diamètres à prendre en compte; celui de la balle, celui de la chambre et celui du canon. Pour moi la règle est la suivante : Balle > Chambre > Canon.

Il est recommandé de faire des mesures précises avec un pied à coulisse au 1/100 de mm, en sachant que sur d’anciennes répliques, il y a des différences entre les diamètres des chambres. Evidemment on prend la mesure moyenne (de même pour le canon) et on fait un choix à partir de ces mesures. Cependant l’affaire n’est pas dans le sac, car prendre le diamètre intérieur d’un canon est laborieux, compte tenu des rainures qui le font varier: on risque de sous-estimer. Et là on a des surprises: des chambres de diamètres variables ou un diamètre de chambre inférieur à celui du Canon… les balles vont alors flotter et se disperser… dans tous les cas, il faut procéder à un réalésage manuel pour rétablir la hiérarchie des diamètres. Ensuite on teste.

Que doit faire un tireur devant cette incertitude concernant le chargement? Il lui reste à se procurer un carnet de tir et à faire des essais progressifs : il partira de 1,5gr gr et il montera en charge jusqu’à 3 gr, par curiosité, en progressant par tranche de 2/10 ou de 4/10 de gramme de poudre noire. Il verra alors ce qu’il advient des balles. Mais cette expérimentation doit se faire avec des balles rondes et des ogives, donc une double expérimentation, sans compter l’utilisation ou non de cartouches papier (faire au moins quelques essais comparés). Il faut alors acheter des moules ou s’approvisionner en balles dans le commerce (voir article précédent). Pour le tireur au Walker, un long travail commence, mais on peut bien sûr aller sur le pas de tir et arroser pour le plaisir! Le tireur doit apprendre à connaître son arme, pas seulement par accoutumance, mais par des mesures, des vérifications, ce qui est la seule et incontournable méthode en matière de poudre noire. C’est tout un travail qui constitue aussi la motivation du poudreux. L’oeil se met ensuite au service de l’esprit.

My beautiful pictureQuelques outils spéciaux à se procurer quand on travaille sur les revolvers : la loupe est nécessaire pour vérifier les poinçons, les marques (logos); les limes diamantées pour travailler le réglage de la détente, adoucir ou modifier certaines pièces, etc. J’ai aussi un endoscope (acheté chez Conrad) pour vérifier l’alignement des chambres et du canon. Le tournevis doit être très solide (acier trempé spécial armurerie) et plat à l’extrémité, car les têtes de vis ne supportent pas les tournevis du commerce, qui sont de section presque triangulaire. La clé de démontage des cheminées doit être de ce modèle, lourde et en croix, pour faire « volant d’inertie » (elle tourne alors toute seule).

Les groupements et leur régularité sont les indices d’une arme qui fonctionne bien. Mais comment relever les résultats, les évaluer, les noter? ? Il faut garder les cibles, les classer, les annoter. Il faut numéroter les tirs (avec des pastilles de couleur qui changent selon le barillet, ce qui permet ensuite de vérifier l’évolution des impacts au cours des tirs et des barillets successifs). Plus le groupement s’élargit, plus le tir est mauvais, plus il se resserre, meilleur est le tir. Ensuite on ramènera le groupement vers le centre de la cible en jouant sur la visée. Pourquoi ne pas noter les groupements en fonction de leur diamètre, en fonction de cercles concentriques ? Il faut mettre au point un système d’évaluation. Je ne me réfère pas aux notations qui se pratiquent en concours, c’est un autre univers. Si c’est un groupement ovale, on peut prendre le diamètre le plus large et faire la moyenne avec le plus petit. Il suffit alors de se faire un étalonnage. Parfois, on a un bon groupement mais avec des « flys », des balles isolées qui se dispersent, c’est moins grave, mais il faut en chercher la cause. De toute façon en PN, on ne supprime pas les flys: on en réduit le nombre. L’encrassement de l’arme après le 2ème barillet altère la qualité du tir: on change de barillet et on nettoie un peu l’axe et le canon, sinon on perd en précision. Voilà le principe de la recherche:walker 5_0001

4 – Achat de Walkers d’occasion sur NaturaBuy: attention aux ventes d’armes défectueuses!

Je vais aborder maintenant la restauration (en cours) de 2 Walkers ASM, des « reliques » (qui furent des répliques) achetés sur le site NaturaBuy : l’un comme l’autre étaient impropres au tir. Ces vendeurs sont plutôt des récupérateurs de « flingues destinés à être exposés sur l’étagère », jolis parfois, mais mécaniquement épuisés! Certains vendeurs n’hésitent pas à les présenter comme des armes en état de fonctionnement: pourquoi ne pas parler de ferrailleurs ou de brocanteurs au noir? J’ai reçu ainsi un Walker vendu par Roccoco dont le mécanisme était plein à ras bord de résidus de poudre; un vrai cendrier !

Je vais donc ouvrir une parenthèse sur mes achats de Walkers ASM sur ce site, ceci pour apporter aux amateurs de revolvers à poudre noire quelques informations sur le marché des armes d’occasion et sur les pièges à éviter.

Le 1er des deux Walkers était vendu par Monk, sur « NB » (NaturaBuy) ! Le revolver présentait de gros soucis, l’apparence était belle, mais l’arme bonne pour le musée. Nouveau tireur, je ne pouvais pas faire un diagnostic lors de la réception. Sur le site, les évaluations du vendeur étaient positives: j’ai acheté. Les vieilles armes (je parle des reproductions) ont un charme particulier et l’achat d’un Army San Marco d’occasion peut présenter un attrait qui justifient certains risques, mais en prenant des précautions vis à vis du vendeur, précautions que le site permet, mais que le vendeur peut ne pas respecter. A-t-on vu sur « NB » autre chose que des revolvers à PN qui « n’attendent qu’un acheteur pour retourner au stand » ?! L’indexation, le jeu du barillet et l’entrefer sont toujours « annoncés » comme étant « corrects », formules creuses, qui lors de la réception de l’arme s’avèrent peut être plus ou moins vraies, mais l’arme cache peut-être d’autre vices qu’on n’évoque pas. Ce site ne présente comme seule garantie pour l’acheteur, que la réputation du vendeur. Il est prévu un système de notation qui en théorie protège les acheteurs des ventes pourries, mais l’acheteur exigeant qui pénalise un vendeur par des appréciations critiques, se trouve ensuite pénalisé à son tour par une côte négative qui met les autres vendeurs en alerte: sur NaturaBuy, certains vendeurs ont l’oeil. Les évaluations sont donc particulièrement flatteuses de part et d’autre! Autrement dit pas de garantie.

My beautiful picture1ère précaution : n’acheter que des armes dont le vendeur présente les numéros et la marque avec des photos suffisamment nettes, car les photos floues permettent des déclarations sans preuve et sont des arnaques potentielles, pour ne pas dire probables. Je suppose que quand les numéros des armes ne sont pas visibles, on peut aussi présenter des photos qui ne sont pas celles de l’arme concernée (il faut alors vérifier les dessins du jaspage à réception). Un révolver qui a « un vécu », peut réserver des surprises, avoir été modifié, reconstitué à partir d’éléments récupérés et adaptés. Il faut comparer les différents N° inscrits sur l’arme : ici, sur la photo, il ne fait aucun doute que l’arme n’est pas faite de pièces récupérées sur d’anciennes répliques, car on peut constater que les numéros sont identiques sur la carcasse, sur le canon et sur la sous-garde. Un bon point; c’est un critère important, sinon on peut avoir une arme dont les pièces ne sont pas cohérentes ou retouchées: selon les fabricants, il y a des variations de taille par rapport au modèle d’origine; les axes et les barillets diffèrent. Le modèle Uberti est nettement affiné au niveau de la crosse; les pièces internes ne sont pas aux mêmes dimensions. Un barillet de Colt Walker Army San Marco n’est pas nécessairement transposable sur un autre de la même marque !

Il est donc important de prévoir, en accord avec le vendeur, une « reprise » et un remboursement (ce qui est loin d’être facile à négocier) si l’arme est défectueuse. Il faut surtout ne pas craindre de questionner sur plusieurs points: les têtes de vis sont-elles en bon état? sont-elles démontables, etc… On voit alors le vendeur donner des signes de mécontentement, ou répondre par des remarques désinvoltes. Une vente sur le site NB devrait obligatoirement montrer les numéros et la marque, surtout lorsqu’il s’agit d’un modèle Uberti qui doit alors posséder le poinçon caractéristique : le canon en coupe, avec le U. Or on voit nombre d’annonces sur ce site qui prétendent vendre des revolvers Uberti sans présenter le logo!  Demander aux vendeurs de présenter des photos qui montrent avec netteté  les marquages et les poinçons,  donne lieu de la part de certains d’entre eux à  des réactions agacées ou même arrogantes: signal d’alerte !  NaturaBuy encourage donc la dissimulation en permettant aux vendeurs de supprimer les messages (polémiques): seules restent visibles des questions qui n’abordent pas les défauts éventuels de l’arme, ce qui pour moi rend évident le fait que ce site préfère vendre de la merde plutôt que garantir des transactions fiables, il y va de sa commission sur les ventes.

Cependant certaines armes de la marque Uberti n’ont pas toujours le poinçon. Est-ce parce que le fabricant est un peu pingre sur l’affichage de son logo ? Ce défaut d’affichage pose certaines questions quant à la fabrication du revolver. Quel est l’intérêt du fabricant de ne pas apposer son logo, qu’est-ce que cela cache : de la sous-traitance ?  A  l’opposé Pietta  en met partout et affiche en grand tandis qu’ASM ne varie pas dans l’inscription de la marque  et  la frappe en tout petit. J’ai encore vu récemment un Walker Uberti neuf, dans sa boîte, en vente chez un armurier: pas de logo, seulement l’inscription sous le canon et des numéros qui correspondent… ça me laisse rêveur. Si un lecteur pouvait apporter une réponse sur ce point ?

Je recommande au nouveau tireur de lire un article de l’armurier du site « Freelancers », pour comprendre comment on doit examiner l’état d’une arme, comment découvrir ses défauts et en conclure qu’il est facile de se faire arnaquer en achetant sur photo une arme d’occasion qui, à la livraison, ne respectera pas les critères du bon fonctionnement. Voici l’article concernant le bon état d’une arme:

Restauration d’un Walker ASM acheté à Monk sur « NB »

Monk fait partie des gens qui font de la vente sur NB. Je précise que le Walker Uberti que j’ai évoqué précédemment est également une arme qui m’a été vendue par lui : elle ne présentait aucun vice mettant en cause le fonctionnement de l’arme, mis à part a tenu de l’armé qui demandait de refaire le cran.

A cette époque, je ne savais pas comment vérifier l’état de fonctionnement d’un Colt Walker et c’est après coup que j’ai découvert les défauts de cette arme. Le problème majeur de mon Walker ASM concernait un défaut de parallélisme entre le canon et le barillet et un entrefer très important qui rendaient l’arme impropre au tir. Enfin, le canon bougeait sur l’axe et il fallait serrer la clavette à fond pour qu’il tienne!! J’ajoute que l’axe de la détente était complètement bloqué, problème grave: il a alors fallu couper l’axe, et en refaire un nouveau … Merci à Yan M… , un ami anglais et poudreux, qui fréquente mon club, un inconditionnel comme moi de la poudre noire et qui m’a donné un sérieux coup de main pour cette réparation. Le blocage de l’axe rendait impossible le démontage complet du mécanisme du revolver et son nettoyage. Pour finir, le cran de mire était tellement entaillé (avec peut-être un disque à métaux, car l’acier des chiens est très dur) que le guidon a bien du mal à se placer au centre en raison de l’écartement! Vendre ce Walker sans avertir l’acheteur de son état était pour le moins malhonnête, mais sur NaturaBuy, c’est à l’acheteur de faire le choix du vendeur honnête…

My beautiful pictureVoici donc le revolver tel qu’il est aujourd’hui, superbe: débronzé, déjaspé (car le jaspage était moche), avec un barillet modifié où les amorces sont totalement dégagées… et enfin un guidon dérivable provisoire qui peut surprendre un puriste de la PN! Mais ce que cette arme ne montre pas, c’est le travail que j’ai fait pour la remettre en fonctionnement…

Dès lors que l’entrefer était trop important, il fallait ramener le canon plus près du barillet et de la carcasse. Il fallait donc le faire avancer un peu sur l’axe, sachant que, du coup, l’alignement des pièces de serrage (la console du canon et l’axe) et les points d’appuis pouvait être sérieusement perturbés. Voici le travail qui a été effectué :

  1. clavette et axePour cela il fallait limer en (D) l’axe qui tient ensemble le barillet et le canon, car il butait au fond de la cavité où il se loge à l’intérieur du bloc canon (comme l’extrémité de l’axe était plate et le fond sphérique, j’ai simplement limé le bord de l’axe);
  2. Il fallait réduire l’axe juste avant le barillet pour permettre au canon d’avancer d’1 mm sur la partie conique de l’axe (en C) qui s’élargissait.
  3. Il fallait ensuite limer la partie du bloc canon (en B) qui reçoit les 2 ergots (e) et cela jusqu’à ce que le parallélisme canon/barillet soit rétabli;
  4. Enfin j’ai donné un petit coup de perceuse dans les logements des ergots (en B) !My beautiful picture

Le parallélisme était presque rétabli, l’entrefer résorbé … mais il restait la clavette, car celle-ci n’est pas prévue pour une avancée du canon sur l’axe et l’alignement des deux orifices rectangulaire destinés au passage de celle-ci était décalé. Du coup, c’est le serrage qui ne fonctionnait plus! Autrement dit, arrivé à la fin de ce travail, le canon bougeait sur l’axe car la clavette ne serrait plus (elle était trop étroite) et d’autre part, l’avancée de l’axe n’offrait plus qu’un léger de dépassement pour permettre la poussée de la clavette. J’ai mis une clavette plus large et j’essaie de ne pas écraser le poil de dépassement de l’axe qui reste, sinon il faudrait engager une autre intervention chirurgicale! Le Walker est donc revenu en état de fonctionnement, avec un entrefer adapté! Les 1ers essais sur le pas de tir étaient normaux.

Le rôle essentiel de la clavette dans le fonctionnement des colts et son réglage

rôle de la clavette walker _NEWCette restauration me permet d’amener une information sur le fonctionnement spécifique des colts. Le schéma ci-dessous permet de comprendre comment fonctionne la clavette d’un Walker, pièce très sensible pour une arme exposée à de fortes charges. Il explique comment elle tient ensemble les parties du revolver, comment elle assure le jeu nécessaire entre le canon et le barillet (un entrefer normal de 1/15 de mm), comment on doit la serrer sans toutefois bloquer le barillet contre le canon (sinon il ne tourne plus et se bloque dès que l’encrassement crée un frottement), comment on peut remédier à l’absence de serrage d’une clavette qui n’a plus les appuis nécessaires: c’est l’étape suivante qui sera abordée concernant un autre Walker acheté d’occasion, sur NaturaBuy, le site des affaires risquées … et à prix élevé!

Le schéma en coupe, vu au-dessus du canon et du barillet, indique comment la clavette prend appui sur l’axe en obligeant le bloc canon à se rapprocher du barillet si on pousse la clavette dans les cavités qui lui sont réservées, en forçant un peu. Ce qui arrête l’avancée du canon, c’est d’une part le fait qu’il bute sur l’axe (normalement il doit rester un peu de vide au fond du logement qui reçoit l’axe, sinon on ne pourrait pas serrer la clavette), et c’est le caractère conique de l’axe, avant le barillet, qui finit par bloquer l’avancée du canon. C’est à la fois un système très ingénieux propre aux Colts et c’est toute la difficulté à y remédier quand la cavité dans l’axe s’est trop usée. Je pense que les revolvers à carcasse fermée ont supprimé cette technique qui prend du jeu avec le temps et un peu délicate pour des revolvers qui tirent « plein pot ».

Restauration d’un Walker ASM acheté au vendeur Roccoco sur le site de NaturaBuy

My beautiful pictureSur la photo qui suit on voit sans l’ombre d’un doute le problème posé par ce revolver, qui lui aussi a le charme des anciens Walker produits par ASM ou San Paolo (repris ensuite par Euroarms). Je précise que ces modèles ont des crosses plus massives que celles des Uberti qui sont produits actuellement.

Le constat du défaut de l’arme.

Comme on le voit, le jeu entre le canon et le barillet est mesuré avec des cales et le verdict tombe : jeu trop important (75/100 de mm), ce qui constitue un entrefer excessif et problématique. Je vais donc tenter de procéder de la même façon que j’ai restauré le Walker acheté à Monk . Il faut d’abord vérifier comment se positionne la clavette et vérifier (en A) ses appuis dans l’axe et dans le passage prévu pour la clavette dans la console du canon, en regardant à l’œil nu, si la partie de l’axe prévue pour l’appui a encore un peu de dépassement par rapport à B. Si c’est le cas, la restauration sera identique, sinon, une intervention chirurgicale plus délicate sera nécessaire, mais en ayant en tête la compréhension du fonctionnement.

My beautiful picturePremier constat, au point (A) sur la photo : il n’y a plus de dépassement de l’axe, tout au plus 1/10 de mm par rapport à (B) , ce qui veut dire que si on avance le canon pour résorber l’entrefer, il fera disparaître le petit dépassement de l’axe en A et la clavette n’aura plus d’appui sur celui-ci; elle se mettra alors en appui sur la console du canon en (B), ce qui ne sert à rien. Quelle solution ? Il faudra alors limer la console d’1,5 mm en bordure de la fenêtre en (B), de chaque côté de l’arme, pour que l’axe réapparaisse et pour ce faire, il faut des outils spéciaux: des limes diamantées permettant attaquer l’acier (actuellement il est difficile de trouver des limes plates qui travaillent sur champ).

My beautiful picture2ème vérification : les numéros sont bien visibles. Tout est d’origine, donc les pièces mal ajustées ne résultent pas de bricolages entre des modèles proches . C’est une arme fabriquée par Amy San Marco (année XXX), marque qui est inscrite en tout petit, comme c’est l’usage, sur la carcasse jaspée et sous le barillet. Il est important d’avoir le N° du revolver dans la commande et la correspondance en cas de recours.

La réparation est-elle possible ?

Nous allons maintenant réfléchir à la méthode de réparation de cette arme, qui en l’état, est bonne pour la vitrine. A suivre ….

3 – La fonte du plomb, la fabrication des balles et le chargement des cartouches à poudre noire


José walesAttendre  si nécessaire le chargement des images .   Article en cours de mise à jour (le 1/08/2013)

A/ De la fonte du plomb à la fabrication des balles

Cet article aborde des aspects plus artisanaux du tir à la poudre noire, mais aussi toute la culture qui accompagne cet artisanat: un « poudreux » qui ne fabrique pas ses balles est rare,  car le choix des armes à poudre noire est fondamentalement un choix qui implique un sens du bricolage, du système D, un sens du « fait main », de l’outil qu’on travaille soi-même, privilégiant un rapport direct avec la matière,  plutôt que l’usage d’une arme préfabriquée qu’on se contente de nettoyer et qui garantit une fiabilité certaine.

Le tir à la poudre noire est un art de vivre qui admet l’imprévu et qui pousse à l’autosuffisance, comme les pionniers qui le  pratiquaient par nécessité et avec les moyens du bord.  Evidemment toute généralisation est abusive. Je dirai presque que le défi de la poudre noire est de transformer  l’imprévisible en un événement prévisible, une recette qui nécessite de bien connaître son arme et de travailler sur ses résultats.  Je vous invite à lire  un article exemplaire consacré à Yvon Martinant, tireur de haut niveau, qui conforte cette idée:  » Le tir n’est qu’une finalité dans ma discipline, toute la préparation qui précède est autant, voire plus importante. Elle détermine l’exactitude du tir. « 

Fabriquer des balles de plomb, sans atteindre le niveau d’exigence de ce tireur,  est une industrie aisée si l’on se procure le matériel  : il faut d’abord acheter du plomb de tuyauterie ou en provenance de toitures, qu’ on trouvera facilerment chez un ferrailleur.  Il doit être parfaitement sec, car l’eau au moment de la fonte provoquera des projections. Il faut également éviter tout risque de projection d’eau pendant la cuisson du plomb.  Le plomb est alors coupé en morceaux de taille raisonnable et ajouté au fur et à mesure dans la cocotte.

Si on utilise du plomb pur de tuyauterie ou de toiture, le résutat sera parfait pour la PN, si on récupère toutes sortes de sous-produits du plomb (des balles contenant des alliages, des lests de roues de voiture, etc) on obtiendra un plomb impur et dur qui n’est pas adapté au tir courant à la poudre noire, car c’est le plomb pur qui lui convient pour sa qualité « molle ». Le plomb en provenance d’anciennes batteries de voiture est à éviter.

1/ La fonte du plomb et la fabrication des lingots

Il faut disposer d’un espace en plein air, abrité du vent pour maintenir  le feu constant du réchaud à gaz,  mais ce local doit être suffisamment aéré pour  que les vapeurs toxiques du plomb s’évacuent : c’est très important.  Le mieux est de travailler en plein air. Les vapeurs de plomb sont extrêmement dangereuses  pour la santé et une inhalation provoque au moins des maux de tête, mais  les conséquences postérieures sont  plus sérieuses.  L’idéal est de disposer d’un masque avec un tube  assurant la ventilation. Je me sers d’un appareil  à ventiler et d’un masque lorsque je travaille. Je pense qu’on peut utiliser la soufflerie d’un petit aspirateur  spécialement réservé à cet usage. C’est recommandé.

 Il faut se procurer une cocotte en inox ou en fonte d’acier que l’on mettra  sur un support renforcé,  sous lequel on placera un réchaud  à gaz de camping,  en veillant à ce que la cocotte ne se renverse pas. Il faut donc une structure métallique très stable et résistante qui supportera  celle-ci (dont le poids une fois qu’elle est chargée en plomb est conséquent).

My beautiful pictureSur la photo, la cocotte en fonte (trouvée chez un brocanteur dans les Vosges) dispose d’un resserrement à la base, ce qui fait que je peux la bloquer par son poids dans un cadre métallique renforcé, aux dimensions exactes de la cocotte et dans lequel je la coince. Ce cadre est formé par des barres perpendiculaires en fer, de section carrée (2 cm), soudées entre elles pour assurer la rigidité de ce châssis porteur. Il repose sur des agglos et doit être très stable. Ce qui fait que la cocotte ne peut pas se renverser.  J’évite systématiquement de transporter du plomb en fusion dans la cocotte, ce qui m’oblige à transvaser le métal fondu à la louche, opération qui doit être menée de façon énergique car le plomb durcit aussitôt versé dans les moules .  La lingotière est placée à proximité du réchaud, à portée de main. Si on peut passer un coup de chalumeau pour la chauffer un peu avant de verser le plomb, les lingots de plomb seront plus homogènes.  Mes lingots présentent toujours des tries en fonction de l’arrivée des louches, mais c’est insignifiant! Un gant de protection est nécessaire, ainsi que des chaussures épaisses et un pantalon long pour se protéger des projections de plomb pendant les manipulations. Le mètre n’a rien à voir avec ces opérations, mais il sert à donner une idée des dimensions des objets. Par contre le briquet est nécessaire pour allumer la  bouteille butane et  l’ancien réchaud rond en acier destiné dans le passé à  chauffer des lessiveuses et que j’alimente par une bouteille de butane.

My beautiful pictureLe plomb chauffé va fondre rapidement et à l’aide d’une louche (en laiton ou en acier) on écume les scories qui montent à la surface  jusqu’à nettoyer la totalité de la surface du plomb.  On tourne alors le plomb fondu à l’aide d’un fer plat long pour faire bien remonter les impuretés au-dessus, on évacue celles-ci avec une grande cuillère en acier.  Mais au fur et à mesure de la chauffe, une peau et des croutes sèches se reforment à la surface qu’on évacue à nouveau. On nettoie aussi les bords de la cocotte car des résidus verdâtres se collent. Lorsque le plomb bleuit, devient pourpre, jaune et vert, c’est qu’il est trop chaud (il faut alors réduire le feu), la température de fonte du plomb est de 327°C.  Quand le métal fondu été bien débarrassé des principaux corps étrangers qui flottent à la surface (des douilles de plomb, par exemple, quand on ramasse un peu de plomb sous les cibles, des saletés, les dépôts calcaires dans les tubes, etc), quand il est devenu propre, on passe au fluxage.

Le fluxage et la lingotière « PSRauben », une invention qui devrait faire des émules

Pour bien nettoyer le plomb,  il faut jeter dans la cocote un bon carré de paraffine qui va s’enflammer spontanément et provoquer des fumées noires.  La cire mélangée au plomb favorise la remontée des impuretés. On tourne alors jusqu’à la fin de la combustion. Cette opération s’appelle « fluxer » le plomb.  Quelle quantité de paraffine?  Un morceau de 3cm sur 3, ou plus, ce n’est pas un problème. Le fluxing est inoffensif. Il peut donc être renouvelé autant de fois que nécessaire.

My beautiful pictureQuand le plomb liquide est bien propre, avec une belle couleur métallique, on le verse dans des moules à lingots (des lingotières) avec une large louche (c’est l’opération la plus dangereuse, car il ne faut pas renverser le plomb qui éclabousserait et provoquerait des brûlures graves). Il est possible de se fabriquer une lingotière avec des cornières d’acier (largeur 5 à 6 cm) tronçonnées à la longueur de 15 cm environ,  que l’on assemble avec des barres plates de même largeur, mais dont la longueur varie en fonction du nombre de lingots à couler (voir photos). Les différents morceaux de cornière doivent avoir impérativement la même largeur au mm près, ce qui fait que la barre aura été coupée par un serrurier professionnel.  Si ces éléments, qui vont servir à cloisonner l’ensemble du moule, varient de quelques millimètres, laissant des intervalles, des jours, le plomb liquide va s’évacuer par ceux-ci: les lingots seront alors défectueux.  Cette lingotière est inédite, le brevet n’est pas déposé, alors profitez-en !

Une fois les pièces du moule collées les unes contre les autres, bien mises en place, elles sont bloquées  latéralement entre les 2 barres plates  en acier,  dont la longueur dépend de l’assemblage prévu (je prévois 5 moules). L’ensemble est rigidifié à l’aide de 2 serre-joints. La lingotière  ne tiendra bien que si les cloisons sont exactement de la même longueur.  Elle est mise est en place,  au sol,  sur une surface plate (pour que la lingotière ne se déforme pas) et résistante à la chaleur (cela peut être un carré de contre-plaqué épais). On pourrait améliorer le dispositif en le bloquant dans un châssis en bois.  Le plomb est alors coulé dans les compartiments  formés par les cornières qui servent de cloisons;  il va durcir rapidement (avec quelques petites bavures). Dès qu’il est figé,  on peut « casser le moule » et faire glisser les éléments sur un sol béton  qui se trouve  sous la plaque, pour accélérer le refroidissement.  Si on a un sol en béton est parfaitement plat, on peut travailler directement dessus.  Les lingots refroidis sont conservés en attente du jour du moulage des balles.

Pour en savoir plus je vous invite à consulter ce site : en rajoutant (http:)

2/ Le moulage des balles

Cette seconde opération se fait toujours en plein air de préférence.  Le plomb conservé sous forme de lingots va être à nouveau fondu dans un  four électrique (j’utilise un four LEE courant)  et on va couler des balles dans des moules LEE à deux cavités.  Avoir plus de cavités ne semble pas adapté à  type de travail très artisanal.  Voici mon installation :

My beautiful picture

Comme vous le constatez, j’ai bloqué la base du four LEE sur un établi, car cette base est trop légère par rapport à la cuve qui est portée par des tiges d’acier. Sous la cuve, on voit l’appui sur lequel on fait reposer les moules au cours des coulées. Règle prioritaire dans cette nouvelle étape où je vais travailler quasiment tout près du four, j’utilise un appareil respiratoire doté d’un masque – précaution indispensable pour ne pas respirer les vapeurs de plomb. Mon matériel est sobre : un planchette en bois assez large sur laquelle je frappe raisonnablement le moule pour faire tomber les deux balles et sous laquelle je place un gros chiffon épais dans lequel mes balles très chaudes vont rouler et se refroidir (j’utilise une serpillière neuve en coton réservée à cet usage). J’ai encore un petit morceau de bois pour frapper le moule lui-même quand une balle reste collée. J’utilise un pince courante, un tournevis pour resserrer (si nécessaire) la cisaille qu’on trouve sur chaque moule et enfin une petite pince quand des morceaux de plomb restent collés dans la cisaille du moule: bref du petit outillage. On élimine les balles qui présentent des défauts: elles retournent dans le four au fur et à mesure. Couler 300 balles me prend environ 2 heures à 2 heures et demie. Je dispose actuellement de 5 moules LEE pour couler des balles rondes et ogivales en calibre 44 et 45, d’usage courant. Ce n’est pas de la haute technologie car les moules de très bonne qualité sont des LYMAN… mais le prix du moule n’est pas le même.

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 Une bougie est nécessaire  pour préparer chaque moule avant utilisation: on couvre les 2 cavités (rondes ou ogivales) du moule avec du noir de fumée pour éviter que le plomb n’attache sur l’aluminium.

Le réglage de la vis de coulée du four est une opération pour laquelle seule l’expérience aide … Il faut que le plomb cesse de couler quand on abaisse  la petite poignée en bois. Il faut trouver la bonne hauteur de réglage et la conserver. L’orifice de coulée est à la base de la cuve;  c’est en principe du plomb propre qui descend dans le petit tube. Il faut donc éviter de vider complètement le four,  au risque que des impuretés ne bouchent cet orifice. Il faut  surtout bien faire remonter celles-ci à la surface en cours de chauffe du plomb.   Si le tube d’écoulement du four se bouche, je suppose qu’il faut le vider, le retourner à chaud et introduire une petite tige métallique  dans l’orifice très  chaud pour le déboucher.

 My beautiful pictureComment placer le moule sur l’appui fixé sur une tige d’acier qui soutient le four (voir sur la photo) ?  C’est toute la difficulté si on ne veut  pas rater le filet de plomb en fusion qui coule quand on la soulève la petite poignée en bois.  Par expérience je recommande de mettre un repère sur le côté du moule pour le placer exactement en appui au bon endroit du support, afin que le jet de plomb tombe avec précision dans le 1er orifice biseauté de la cisaille et descende dans le moule, puis  déborde, ce qui est nécessaire. Après la 1ère coulée, on fait faire glisser le moule sur l’appui  pour que le jet tombe de la même façon dans le 2ème trou,  toujours avec un débordement,  sans quoi la balle sera peut-être malformée. Après 2 à 3 heures de pratique, on sait placer le moule. Plus le plomb coule droit dans l’orifice, plus belles sont les balles! Plus le moule est chaud, plus le plomb reste liquide à l’intérieur et prend bien la forme,  ce qui évite les déformations de balles. A contrario, un moule froid fige le plomb qui descend mal dans la cavité et entrave la bonne coulée des balles. Mais un moule trop chaud est à éviter aussi.  Il faut changer de moule en cours de travail. Les variations de température du moule entraînent  des variations de taille et de poids des balles. Il faut donc faire un tri des balles : éliminer celles qui ont déformées, celles qui sont sous-calibrées, ce qui suppose de les vérifier une à une pour un tir de précision, mais pour un tir courant,  on se contente de vérifier leur diamètre, ce qui me fait penser qu’un petit outil est à fabriquer pour un contrôle visuel. Je pense à une plaque de plexiglas avec des trous au diamètre prévu. Une balle doit avoir une légère sur-dimension et celle qui descend trop dans le trou,  a nécessairement un diamètre insuffisant.  On peut alors faire plusieurs trous dans la plaque et éliminer les balles qui descendent sous le niveau prévu.

Il est également recommandé de se laver les mains après chaque manipulation du plomb, car on conserve sur les mains un poison.

B –  La fabrication des cartouches et le chargement

 J’ai déjà donné des informations détaillées concernant la fabrication des cartouches-papier et les diverses méthodes de chargement d’un revolver dans mon deuxième article (Historique : les revolvers à PN, ca.44, à carcasse fermée) ; je ne reprends donc pas ces informations dans l’article qui suit. Ce qui est utile pour un débutant,  c’est de trouver des sites complets qui donnent des informations sur les méthodes de chargement des revolvers à poudre noire:  je n’ai pas l’intention de faire mieux ou de refaire ce que d’autres ont déjà fait, c’est pourquoi je donnerai quelques adresses de sites qui sont des modèles d’information. Je conseille vivement aux poudreux qui sont en quête d’une information  de qualité de les consulter:

 Le B-A-BA … du chargement d’un révolver à la poudre noire!

chargementSur cette coupe d’un barillet, on voit 2 chambres, contenant en bas la poudre (en noir), puis vient la semoule qui sert de bourre (en jaune), puis « le boulet » (comme on dit au canada) et enfin la graisse (en orange). En bas, au-dessus des flèches, se trouvent des cheminées démontables (à nettoyer après chaque tir ;  c’est très rapide si on dispose d’une clé en croix assez lourde) sur lesquelles on place des amorces. Il est impératif pour la sécurité que la balle soit compressée dans la chambre où se fait la combustion de la poudre noire, car il ne doit y avoir aucun vide entre la poudre et la balle, ce qui provoquerait une explosion du barillet au lieu de propulser la balle. C’est pourquoi la bourre (semoule fine ou feutre vendu en armurerie) remplit l’espace creux dans la chambre et la balle doit être bien poussée à fond, précaution très importante qui nécessite d’utiliser un levier (toute arme à poudre noire comportant un barillet en possède un).

Lorsque l’amorce explose,  elle allume  la poudre et la balle est non seulement propulsée dans le canon, mais  légèrement gonflée sous l’effet de l’explosion : elle vient alors se mouler dans les rainures (cannelures) du canon, car le plomb est mou. Il est alors important que les gaz de combustion ne s’échappent pas d’une façon excessive au niveau de l’entrefer  et surtout dans le canon, en raison d’un diamètre insuffsant de la balle (ronde ou ogivale).  Si elle ne va pas en fond de rainure et laisse des jours, la balle perd en puissance et provoque des « flys » (balle qui perd sa trajectoire).  Si le projectile ne va pas en fond de rainure et laisse des jours, il perd en puissance et provoque des « flys » (balle qui perd sa trajectoire). La semoule ne se met pas au pifomètre : elle doit être dosée en fonction du barillet et de la balle. Il faut que celles-ci (on notera pour chaque arme et chaque type de balle la bonne mesure) Il faut que la  semoule laisse au projectile strictement la place nécessaire pour qu’il affleure la sortie de chambre (2mm en dessous, sans dépassement, précaution très importante), laissant de quoi mettre en dernier la graisse qui joue un rôle très important, surtout à fortes charges.

 La graisse fait l’objet de recettes très sécrètes de « Papy Powder », chacun ayant ses mélanges faits maison qui se composent préférentiellement de cire d’abeille, d’huile d’olive, de paraffine, voire de saindoux, ou à défaut de ces graisses nobles de l’époque du far-ouest, de la graisse mécanique consistante, mais qui est trop souple et collante. Dans la tradition, on peut mettre de la graisse de pied de bœuf, de la graisse d’ours, mais il n’est pas recommandé d’aller au zoo de Vincennes pour s’en procurer (le zoo est en réaménagement complet, la réouverture est prévue pour avril 2014)  en encore moins d’utiliser des rillettes !

 Quelles charges de poudre? Un domaine un peu nébuleux !

Lorsqu’on achète un revolver neuf, les charges de poudre noire recommandée(s) pour son utilisation sont indiquées dans la documentation qui devrait accompagner l’arme.

 Pietta fournit une brochure de belle qualité et très complète que je retrouve dans la boîte du Starr. Il est donc important de vérifier cette documentation. Je note : calibre .44 = balles 454, 11,55mm ronde, entre 12 et 15 grains maximum (ou entre 0,8 et 1gr maximum) de poudre FFFG (recommandée pour les revolvers à calibre .44). C’est un repère très général, mais qui n’indique pas les quantités pour l’utilisation des ogives (Rem 1858). Bien entendu, ne jamais mettre de PSF dans une arme à PN, qui ne le supporterait pas et exposerait le tireur à un accident. Quand on débute, il faut respecter cette indication générale.

quantité de PNUberti nettement plus pingre, fournit ses indications sur un papier type journal! Il donne une indication plus détaillée qui comporte une charge « standard » et une charge maximale (en précisant : à n’utiliser que pour la chasse). Le « grain » est une unité de mesure anglo-saxonne, utilisée notamment aux Etats-Unis. La conversion entre grains et grammes se fait de la façon suivante :

  • 1 grain = 0,0648 gramme.
  • 1 gramme = 15,43 grains.

Il apparaît que la charge pour une balle ogivale est moindre, car la puissance est mieux récupérée (du fait de la base plate) : donc économie de poudre ! Au contraire une balle ronde perd en puissance. En calibre .44 les charges recommandées sont les suivantes

  • 19grains = 1,23gr (balle ogivale 454-457)
  • 22grains = 1,42gr (balle ronde 454-457)

Par conséquent, les charges indiquées par Uberti concernant le Remington 1858 avec des balles de 454 et 457, sont plus fortes que celles indiquées par Pietta pour un Starr cal .44.

Les indications données sur les sites, concernant les charges de poudre (équivalentes pour la PNF et la PN suisse), restent souvent générales, approximatives, voire incertaines, car elles indiquent des normes de chargement qui restent à personnaliser et à affiner sur le pas de tir. D’autre part, le choix des calibres de balles varie d’un tireur à l’autre, du moins pour certaines armes: les uns préférant les balles rondes pour la précision, les autres les ogives qui séduisent par leur similitude avec les armes contemporaines. Tout le monde s’accorde à dire que le Remington 1858 tire des balles de cal 454, mais quand on passe au Walker, on va trouver des différences importantes, selon la marque et selon qu’on veut obtenir de la précision ou faire « tomber le cheval » ! Souvent l’information donnée pour une balle et le chargement en rapport, ne tient pas compte de cette diversité d’usage et se limite à distinguer l’usage courant, la charge de guerre et éventuellement la charge maximale. Il faut donc savoir quelle balles conviennent à telle arme et quelles charges leur sont nécessaires? Par exemple, je trouve sur différents sites, cette indication succincte : « pour le .44 » :

  • Charge de poudre standard: 0,8 à 1 gramme
  • Charge de guerre : 1,4g
  • Charge maximale : 2 ,2 grammes

Autres indications que  j’emprunte au site « Poudre noire » : ces quelques données, bien que très documentées, n’en sont pas moins nébuleuses sur la question de la charge. Il s’agit de charges « maximales » et non de charges courantes, ce qui est loin de me satisfaire: qu’en est-il de la charge courante? Quels changements dans la balistique produisent ces variations entre charges courantes et maximales?

Revolver de calibre .44″ (réplique de Colt Army 1860):

– Balle ronde de 141 grains (9,1 g), diamètre .454″:

  • charge max 35 grains (2,2 g)
  • vitesse: 285 m/s
  • énergie: 370 joules
  • quantité de mouvement 2,6 kg.m/s
  • pénétration totale 50 cm
  • diamètre final 12,2 mm

-Balle ogivale de 200 grains (13,0 g), diamètre .454″:

  • charge max 25 grains (1,6 g)
  • vitesse: 221 m/s
  • énergie: 317 joules
  • quantité de mouvement 2,9 kg.m/s
  • pénétration totale 61 cm
  • diamètre final 11,4 mm

Colt 1847 Walker:

– Balle ronde de 141 grains (9,1 g), diamètre .454″:
charge max 60 grains (3,9 g)
vitesse 392 m/s
énergie 700 joules
quantité de mouvement 3,6 kg.m/s
pénétration totale 45 cm
diamètre final 13,5 mm

– Balle cônique de 200 grains (13,0 g), diamètre .454″:
charge max 50 grains (3,2 g)
vitesse 330 m/s
énergie 708 joules
quantité de mouvement 4,3 kg.m/s
pénétration totale 71 cm
diamètre final 11,4 mm

Une autre information que je trouve  sur un site de poudreux : les calibres recommandés par d’Uberti en cal .44, mais qui sont spécifiques à ses armes :

  • Uberti Colt Walker en calibre .44, balles de .457 diamètre de balle donnée en millième de 1 inch, soit 11.60 millimètres (1 inch = 2,54 centimètres) : c’est une dimension qui m’étonne, car mes propres mesures sur mon Walker m’orienteraient vers du 454, au plus, ce qui veut dire qu’Uberti propose de sertir fortement la balle: je préconise de faire des essais. Une balle qu’il faut forcer est certainement endommagée. La pression pour entrer la balle dans la chambre a 2 buts: augmenter la montée en pression et empêcher la balle de sortir lors des tirs.
  • Uberti Colt Dragoon en calibre .44, balles de .457
  • Uberti Colt 1860 Army, balles de .454 .

 Ces indications ne sont pas pratiquées par tous les tireurs, notamment pour l’usage du  Walker. On apprend vite que la charge doit être adaptée pour chaque type de balle, mais aussi « pour chaque arme » qui présente toujours des particularités et pour l’usage qu’on prévoit.

 L’usage qu’on entend faire de l’arme modifie les charges : si on veut faire du tir sur carton et de la précision, il n’est pas recommandé de choisir des charges trop puissantes. En outre, on gaspille la poudre. Mais si on veut chasser avec un revolver à PN, genre Remington 1858, on peut aller jusqu’à  la charge maximale (et une balle en conséquence).  C’est est à ce niveau que la personnalité du tireur intervient : il peut avoir envie de tester la puissance ou au contraire de ménager sa poudre et son arme qui, à moindre charge, aura plus de longévité (ce sont notamment les axes qui souffrent des surcharges). Moins de poudre implique moins d’encrassement et des tirs plus nombreux, car il ne faut pas oublier que les fortes charges demandent des nettoyages en cours de tir : si on veut utiliser des barillets échangeables, il faut modérer les charges. Certains tireurs considèrent que les aciers sont meilleurs aujourd’hui que ceux d’origine, ils pensent alors qu’il est sans dommage pour l’arme de tirer à fortes charges. Entre sensation et précision, le choix est à faire. Devons-nous en conclure à l’impossibilité d’établir certaines normes ?

Les projectiles et les charges en poudre noire :  des pratiques diverses ?  

Pour y voir clair dans cette nébuleuse, parcourons les messages qui sont publiés sur le net, travail de recherche un peu laborieux, mais instructif. J’ai choisis le Remington 1858, arme qui est considérée comme étant d’un usage assez standard. Je me suis alors livré à une petite recherche sur le net, en sélectionnant des messages qui indiquent quelle charge de PN utilisent les tireurs de 1858 et/ou en indiquant quelle balle, ronde ou ogivale, ils utilisent? Je n’ai pris que des messages qui montrent que le tireur pratique lui-même le tir avec ce revolver et j’en ai relevé 17 (seulement). Voici le résultat : j’ai séparé les cal 454 des autres que j’ai rassemblés dans une seule catégorie (450 -451 ou 457 )

chargement du 1858_NEW

Bien sûr, compte tenu de sa taille réduite, l’échantillon n’est pas représentatif, mais il indique le degré de « bricolage » ou de diversité dans lequel fonctionne le tir à la PN. Le débutant va avoir du mal à s’y retrouver.

Grosso modo, pour le tir au Rem. 1858, il est admis qu’une balle ronde de 454 et une charge de PN de 1gr conviennent  si on veut obtenir une précision et groupement corrects, mais je suis prêt à  entendre des avis plus éclairés que le mien.

Les facteurs qui interviennent dans un tir à la PN

 C’est donc la partie la plus nébuleuse du tir à la poudre noire; il faut dire que la réussite d’un tir avec une arme à PN dépend de nombreux facteurs:

  1. de la charge de la poudre et de sa qualité (PNF ou PN suisse, il y une différence ?)
  2. de l’allumage instantané ou non de la poudre (qui fait intervenir l’amorce et le papier de la cartouche, si on utilise des cartouche-papier);
  3. de la bourre (semoule ou autre) qui non seulement évite de laisser des vides dans les chambres, mais nettoie le canon, ce qui permet de garder la précision;
  4. de la manière dont la balle est sertie dans la chambre, donc du fonctionnement du levier de chargement qui pourrait introduire une balle ogivale avec un léger biais;
  5. du graissage (de sa composition) et de l’encrassement du canon;
  6. de l’état des rainures et du « pas » du canon: rapide ou lent / usé ou neuf?
  7. de l’alignement des chambres et du canon et du rapport entre le diamètre de la balle et celui du canon;
  8. de l’entre fer, qui doit être raisonnable (sinon, il y a une perte de puissance), et du jeu normal du barillet …
  9. Sans parler de la sensibilité de la détente (qu’on adapte), et de la pratique de l’arme par le tireur, indépendamment de ses aptitudes… et du vent.
  10. Il reste la question de la visée (sujet essentiel que j’aborderai) et de l’état de l’arme, qu’elle soit d’occasion (si elle a été maltraitée ou non) ou qu’elle soit neuve (car il existe des différences de finition et de qualité entre les marques). De quoi être pour le moins découragé!

 Le chargement classique du révolver à PN, une méthode « laborieuse »:

R&S perdersoliChaque revolver à PN dispose  d’un levier de chargement sous le canon qui donne à ce genre d’arme un look tout à fait particulier (en particulier le Colt Walker). Des tireurs s’en servent encore, mais ils doivent disposer d’un support en bois qui permet de maintenir le revolver pendant qu’on exerce la pression du levier sur la balle: méthode traditionnelle , mais qui pour moi n’est utilisable que pour sertir des balles après avoir utilisé des barillets pré-chargés à domicile.  Trois barillet pré-chargés, soit 18 tirs,  me suffisent en général, car à  la différence des tireurs utilisant des armes modernes à cartouches métalliques, je ne prends pas mon pied à vider 100 cartouches et plus sur le pas de tir à chaque séance. La poudre noire, c’est comme la gastronomie, la quantité n’est pas  source de qualité!

Tout ce qui concerne les techniques de  chargement a déjà  été suffisamment développé sur les sites  cités et dans mes articles précédents. Aussi vais-je simplement en faire une synthèse  et montrer qu’il existe des méthodes de chargement plus simples, mais qui se font à domicile, avant le tir. Je rappelle que dans une chambre de barillet,  la balle est placée après les différents composants et qu’elle doit entrer en force (on la sertit ).

2 outils très importants : la poire à  poudre noire qui dispose de plusieurs embouts en laiton, ayant des volumes précis et pour la semoule, j’utilise comme le font tous les tireurs, une douille de 9mm (raccourcie ou non) et une autre de cal 32, soudées sur un tube de cuivre de 6mm de diamètre.

Le chargement « traditionnel »  que j’utilise rarement, car trop long, est présenté par Michel Bottreau dans une vidéo où il dit lui même « c’est quand même une opération assez longue » ;  il donne cependant les conseils indispensables concernant les étapes du chargement et les composants, c’est donc une vidéo à voir quand on débute.  On remarquera en outre que la mise en place des amorces est laborieuse avec un revolver qui n’a pas été modifié par une suppression  les alvéoles (ce que j’appelle avec un peu de provocation  le « décalotage » du flingue) .

 Nous allons aborder les solutions pour éviter le chargement à l’ancienne, qui bien que satisfaisant, présente cinq gros inconvénients:

  1. les refouloirs ont une cavité trop ovoïde qui déforme les balles lors du sertissage

  2. le temps de chargement est  beaucoup trop long!

  3. les risques d’erreurs sont importants (on oublie la poudre ou on double la ration, etc)

  4. Il est souhaitable sinon nécessaire de se servir d’un support de chargement en bois, constitué de 2 planches assemblées, pour maintenir  le revolver dans la position verticale lorsqu’on charge!  Imaginez un cavalier qui,  lors de la guerre de sécession,  descendait de son cheval, installait son support sur le sol (de préférence plat) pour recharger son revolver…  Impensable, certes, c’est pourquoi le chargement du barillet  devaient se faire  autrement.  C’est pourtant ce support qui est utilisé dans les stands, ce que je trouve esthétique, charmant, mais un peu ringard. Cet instrument (ce meuble)  a cependant l’intérêt de sécuriser le chargement sur le pas de tir, évitant le risque d’une chute du barillet chargé (et une mise à feu) ou une manipulation risquée de celui-ci.  Les responsables des stands le recommandent donc avec un peu d’insistance, on les comprend.

  5. Dernier point,  on est obligé de transporter sur le pas de tir une quantité d’accessoires qui  encombrent et ritualise le chargement.  La  poire à poudre étant interdite, elle est alors remplacée par des dosettes en plastique qu’on charge de PN à domicile (hé oui, quand même). En deux mots, le tireur emporte sur le pas de tir un arsenal de gadgets, faisant ainsi concurrence au pêcheur à la ligne qui trimbale sa caisse et ses gaules ! La fermeture des dosettes doit être sécurisée , car il m’est arrivé que des éprouvettes s’ouvrent d’elles-mêmes sur le pas de tir.

Nous allons alléger toute cette procédure et tout ce matériel!

La préparation des barillets à domicile selon PSRauben

Presse%20de%20chargementUn autre moyen de préparer ses barillets (3 pour chaque revolver au moins), c’est d’utiliser un levier de chargement mobile et de préférence « réglable » (voir la photo). Ce modèle (un peu sophistiqué) n’est pas courant et son coût est sans doute onéreux,  pour autant il ne s’adapte pas mieux à tous les barillets que le levier mobile Pietta vendu dans toutes armureries : en raison des différences de tailles et de hauteur des barillets, en raison des  diamètres des axes trop larges ou trop étroits, ces modèles sont peu adaptés au chargement des barillets de revolver à PN .

Les Colts Walkers  notamment ne peuvent pas être chargés avec ce matériel   car l’axe de leur barillet  est très large et le barillet très long,   Les tireurs connaissent bien ce problème et doivent inventer leurs solutions: du coup le Walker 1847 et  le Dragoon ne sont rechargeables « qu’à l’ancienne », avec le levier placé sous le canon  et le support en bois qu’il faut transporter sur le pas de tir .  Ce qui explique que ces armes souffrent d’être considérées comme vétustes.

Charger des barillets à domicile impose de trouver un levier mobile  ou une presse  de chargement qui fonctionne bien, ce qui n’a rien d’évident : le tireur en est réduit au bricolage. Pour ma part j’avais utilisé une planchette de chargement (une plaque de bois en chêne creusée de trous aux diamètres des barillets,  pour les stabiliser).

On peut alors faire chez soi, à l’atelier (plutôt que sur la table du salon), un chargement soigné et prendre  note de toute sa préparation dans un carnet de chargement,  ce qui permet ensuite de faire des essais comparatifs sur le pas de tir: il faut cependant  enregistrer les chargements et les  essais avec rigueur, car pour obtenir un tir performant au tir à  la poudre noire, la fantaisie n’est pas recommandée.

P1000281Voici mon Remington 1858 UBERTI et ses 4 barillets « décalotés » !   L’utilisation de plusieurs barillets  incite à trouver un autre mode de chargement.  Le pré-chargement à domicile permet d’avoir plusieurs barillets pour une arme et dispense  du rechargement  au stand de tir, nécessitant  l’usage du levier monté sur l’arme et l’utilisation des cartouches-papier . Les tireurs à la poudre noire en France sont souvent très attachés à la tradition et mes pratiques  bousculent une norme ; les poudreux  qui participent aux compétitions sont particulièrement hostiles aux modifications, rejetées par tout l’appareil compétitif. Il faut que la copie respecte totalement l’original. Décaloter un barillet soulève des résistances, des rationalisations, des critiques:  certains y voit le danger de départs en chaîne,  mais surtout c’est une sorte de profanation de l’arme dans son état original. Les tabous ont la vie dure.

Pour un chargement rapide, on va charger chaque barillet sur table – c’est nettement plus confortable – et sertir les balles avec différents outils (maillet et poussoir) , mais dans l’idéal, on va utiliser une presse et des sabots de chargement que je présente dans la suite de l’article et dans l’article 8 .

Nous allons parcourir les solutions qui permettent de pré-charger les barillets.  Allons des procédés les plus simples aux plus complexes.

1/ La planchette de chargement brevetée PSRauben: une solution rustique, ébauche d’un sabot de chargement adapté à tout type de barillet .

J’utilise une planche épaisse  en chêne de 3cm d’épaisseur environ (voir la photo) dans laquelle j’ai fait de larges trous avec des mèches à bois plates (on en trouve partout dans le commerce). Pour chaque barillet il suffit de trouver un diamètre de mèche pour faire un trou qui lui correspond et qui permet de bloquer la crémaillère  (partie crantée)  dans le bois, pour  empêcher le barillet de bouger lors du sertissage. Quand la crémaillère (ou rosette) n’est pas suffisamment saillante, c’est le cul du barillet complet que je place dans le trou. Le barillet est donc placé debout sur le trou et  sa crémaillère, placée dans l’orifice, le stabilise. Cependant avec des barillets qui ont été « décalotées » (auxquels on a enlevé les alvéoles qui entourent les cheminées), on risque de faire pression sur les cheminées elles-mêmes  pendant le sertissage.  Grosso modo, ces barillets décalotés sont plus difficiles à stabiliser ce qui m’a conduit à faire fabriquer des sabots de chargement.

My beautiful picturePour sertir les balles,  j’utilisais un poussoir que j’avais fabriqué avec une clé longue  de 7,  à douille emmanchée, visible sur la photo (avec une poignée bleue), et  dont l’extrémité avait été  préparée avec une fraise sphérique pour ne pas déformer  la courbure de la balle (voir plus loin cette question).  Ce poussoir est également prévu pour l’usage du pistolet Patriot à chargement par la bouche, car sa longueur permet de pousser la balle jusqu’au fond du canon …   Sertir les balles dans les chambres ne doit pas exiger une poussée énorme: pour cette opération, je frappe simplement un coup sec avec la paume de la main sur le manche de la clé. La massette de maçon en caoutchouc reste exceptionnelle car la force du coup secoue les composants qui se mélangent.  Pour éviter de mélanger la semoule et la poudre dans les chambres,  le mieux est de charger et sertir chaque chambre l’une après l’autre en évitant que le choc au moment du sertissage ne secoue le contenu des chambres voisines (en attente de sertissage). Il faut également calculer la dose de semoule pour que la balle repose sur celle-ci (sans vide) : pas de jeu, donc pas de mélange!  Il ne reste qu’à mettre la graisse (cire d’abeille, paraffine et huile d’olive) pour obturer les chambres et les amorces. Le revolver est alors prêt pour le tir.

Tirant régulièrement au Colt Walker avec 4 barillets à précharger, je cherchais une solution pour un chargement et un sertissage des balles à domicile : la création d’un outil de chargement performant qui puisse répondre aussi bien au chargement de tous les barillets me tentait.  J’ai alors conçu  un outil simple, efficace et facilement transportable (qu’on utilisera éventuellement sur le pas de tir) : le sabot de chargement, qui devient indispensable pour celui qui en dispose, de par la variété de son usage. Cependant, avant d’aborder cette innovation, je vais examiner un autre  projet, concurrentiel,  qui m’a été présenté par un poudreux. Intéressé par tout ce qui concerne l’innovation en poudre noire, j’ai suivi ce projet qui,  a priori,  me semblait « prometteur », mais pour l’instant,  il pose plus de questions qu’il ne donne de réponses.  La réflexion sur ce projet  me concerne, car elle rejoint mon propre  projet  (alors en cours) et je pense que la concurrence entre les projets est le meilleur moyen d’avancer.

Une presse de chargement qui permettrait un sertissage simultané des 6 chambres est-il possible ou souhaitable?

Un tireur à la poudre noire  à WISSOUS dans l’Essonne met en fabrication une presse de chargement  qui permet de sertir simultanément les 6 balles d’un barillet. La presse exerce une pression équivalente sur chaque balle,  dans l’axe de la chambre,  ce qui est indispensable pour une chargement de qualité. L’objectif est ambitieux. La presse facilite la préparation des barillets à domicile, mais vouloir accélérer le sertissage ne me semble pas fondamentalement nécessaire.  D’une part parce que, de fait,  le sertissage est l’opération la plus rapide du chargement et si on veut réduire le temps de chargement de l’arme, c’est l’usage d’une doseuse à poudre qui semble le matériel le plus  utile. Pour le sertissage proprement dit, la rapidité n’est pas recommandée parce qu’un sertissage collectif supprime le contrôle du sertissage de chaque chambre et si une balle est défectueuse, trop large ou trop étroite, on ne « sentira » pas le défaut, comme on le sent quand on procède individuellement.  D’autre part, le sertissage réclame plutôt un travail de précision et je pense qu’il doit de faire chambre après chambre de préférence. Mais si les balles ont été recalibrées à la presse (quand il s’agit d’ogives),  ou si  un contrôle de leurs dimensions a été fait avant de les mettre en place, on peut sertir collectivement, c’est jouable. C’est donc un matériel qui intéresse ceux qui tirent avec une arme disposant de plusieurs barillets préchargés à domicile.  Le prix de lancement est très intéressant, mais la fabrication est suspendue, dans l’attente d’un nouveau fabricant.

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Voici donc la presse, démontable, et un bloc de refouloirs (double pour balles rondes et ogives) .  Une question se pose : cette presse pourra-t-elle s’adapter aux nombreuses dimensions des barillets de revolvers à PN?  L’inventeur propose un bloc refouloir adapté à chaque barillet, selon le type de revolver… Comment  se fait l’appui des barillets pour éviter que les crémaillères ne soient écrasées?  Des bagues d’appui sont prévues. La stabilité du barillet est assurée par l’axe qui est au centre des 6 refouloirs et qui en pénétrant dans le barillet le maintient droit.  Pour l’instant la presse est en attente de fabrication, car la société AMA qui la fabriquait est en liquidation.

SAM_0065Si la vidéo donne une idée générale du fonctionnement de la presse, le barillet  utilisé (Ruger Old Army)  est un modèle particulier qui ne présente pas de crémaillère saillante.  Cependant,  pour certains types de barillets (ROA notamment),  la presse est présumée vendue avec un bloc de sertissage spécifique  (vendu sur commande, en fonction du type de revolver)  comportant  6 refouloirs  et un axe central qui permet de positionner les refouloirs dans l’axe du barillets et des chambres. Ceci dit,  le concepteur donne des informations partielles sur les adaptations et concernant l’appui des barillets pendant le sertissage,  il propose une bague en nylon. Je ne suis donc pas en mesure d’apprécier la qualité du fonctionnement de cette presse et sa mise en vente exigerait une brochure détaillée.  Comme vous le constatez  chaque type de barillet  présente des caractéristiques propres et la conception d’une presse doit en tenir compte. Pour toute information renseignez vous auprès du club de tir proche de WISSOUS.

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« Pourquoi se casser la tête à créer des presses de chargement alors que chaque revolver à PN dispose de son levier »,  nous objectera-t-on ?

kirst cartridge converter walker 1847 ubertiSi j’ai un peu montré le fonctionnement de cette presse sans que ma présentation soit une garantie pour l’acheteur, c’est parce que  je veux montrer qu’on peut sortir de la routine  en matière de PN.  Le temps ne s’est pas arrêté aux années 1860 et si l’Etat nous impose la conformité aux copies d’armes antérieures à cette date,  c’est pour mieux nous enfermer dans une  limite  qui nuit à la création de nouveaux modèles. Il faut donc tirer le meilleur parti des anciens modèles et faire preuve de créativité!  Les fabricants prennent des initiatives intéressantes pour relancer  le goût des armes à la PN, en produisant des modèles tels que le Remington 1858 inox, équipé d’une visée-target, une arme qui a un pied dans le passé et un pied dans le présent.  Ca c’est l’esprit que je veux développer en apportant ma modeste participation.

Certains usagers du revolver à PN,  tentent de s’affranchir des limites technologiques de nos armes anciennes et convoitent de se procurer des « barillets à conversion » destinés à  l’adaptation des armes  aux cartouches métalliques. Certes, l’esprit « cow boy » demeure (le fameux  Piecemaker est une arme superbe qui s’inscrit dans la tradition Western), mais on ne sort pas seulement d’un cadre réglementaire (car ces armes modifiées passent en 4ème catégorie), on passe surtout dans un autre cadre technologique, qui pour moi, est l’ébauche des armes modernes: la conception du chargement n’est plus la même, c’est la fin de l’artisanat et de l’esprit poudreux! C’est la fin d’une époque.

Je reste donc attaché au principe du  chargement d’origine par la bouche ou par l’entrée de chambre et  je cherche ce qui peut  innover dans ce domaine, sans prendre la voie des revolvers de la 2ème génération (carcasse fermée et cartouches métalliques) .  Le poudreux aime le contact direct avec la matière :  » la poudre,  le plomb, la fumée » . La photo montre un barillet de Walker qui a été converti aux cartouches métalliques, comme l’ont été la plupart des revolvers à PN. Pour moi, le charme de la PN n’y est plus, car ces armes ont été conçues à l’origine pour un fonctionnement sans étui métallique: en exprimant cette opinion, ne suis-je  pas en contradiction projet de favoriser l’innovation? J’ai fixé un cadre à ce projet: il ne s’agit pas de refaire le parcours de l’évolution des revolvers, sinon il me suffit d’aller me procurer  un Smith et Wesson, avec les dernières munitions en vente.

J’en profite pour indiquer un blog qui présente  une liste complète de revolvers (et fusils) avec des photos de qualité pour chaque arme,  une lecture recommandée pour les amateurs d’armes western: http://ace0fspades.eklablog.com/armurerie-c17624256

Jusqu’où peut-on aller dans l’innovation concernant le chargement rapide des revolvers à poudre noire: n’a-t-on pas déjà tout inventé?

P1000317Je suis en train de mettre en fabrication, avec un matériel simple et un coût assez modique,  un jeu de supports de chargement en acier, transportables dans la poche et qui s’adapte à tous  les barillets, ceci pour faire un chargement rapide avec  un refouloir mobile (une clef à douille emmanchée modifiée) et non pas le maillet (qui est à éviter).  La question prioritaire du chargement rapide est celle du support sur lequel on placera le barillet (puisque celui-ci est sorti de l’arme) .  Cependant, l’utilisation à domicile d’une presse est  bien plus intéressante: c’est pourquoi je prévois d’adapter une  presse Bech Rest, achetée chez ESP,  à mon matériel:  il s’agit d’une petite presse  très bien conçue pour un usage du tir Bench Rest et qui est parfaitement adaptable pour un chargement destiné à la PN. La presse  arrivée ce matin répond exactement à mes attentes:  un socle rectangulaire solide et plein  de 8,5 cm sur  15,5 cm environ, d’une épaisseur  de 11mm; pour le reste, je ne rentre pas dans les détails, mais la solidité est garantie (après démontage ) de toutes les pièces, avec notamment un assemblage du socle et de la colonne très rigide . Le  levier,  un peu court, est efficace pour la pression exercée, donc peu d’encombrement. Le poids de la presse doit tourner à vue de nez autour d’1,5 kg.  On peut monter sur cette presse un appareil qui permet de mesurer la pression exercée sur la balle et dont le prix est modique. Le TOP!

Une presse de sertissage, adaptée à la poudre noire.

3050-165-thickboxLa presse Bench Rest que j’utilise a été modifiée pour en faire une presse de chargement des revolvers à PN : j’ai fait monter un refouloir sur l’axe de sertissage, avec un pas de vis  (pour qu’on puisse changer le refouloir selon qu’on sertit des balles rondes ou des ogives) . Elle est réglable en hauteur, adaptable à la hauteur des barillets, en tenant compte du supplément de hauteur (1cm)   du sabot de chargement. Elle permet un chargement chambre par chambre, mais adapté à de tout type de barillet;  le gain de temps sera suffisamment intéressant. Pas de manipulation  laborieuse : il suffira de tourner le barillet  dans le sabot qui conserve l’aplomb du barillet par rapport à l’axe et au refouloir vissé au bout de cet axe;  la qualité du sertissage des balles est assurée, ce qui est prioritaire. Cette presse permet un sertissage des balles ogivales sans les rentrer de travers, ce qui arrive avec des leviers de chargement mobiles, dont la pression est exercée de façon légèrement oblique et dont des refouloirs sont inadaptés à la forme de la balle.

La presse permet  de sertir les balles avec un effort qu’on peut mesurer (elle peut donner des indications chiffrée); mais sans ajouter l’appareil à mesurer la pression, elle permet aussi de « sentir » l’effort, par la pression  de la main sur le levier, ce qui est important.   Sertir une balle, c’est sentir sa résistance  lors de l’enfoncement dans la chambre et pouvoir s’assurer qu’elle n’est ni surdimensionnée, ni sous dimensionnée.  Une balle qui rentre sans effort est une balle qui va « bouger » ou tomber au cours du tir, ou bloquer le barillet. Si elle tombe, on risque accident, car la poudre ne sera plus protégée.  Une balle qu’on a dû forcer excessivement est une balle déformée qui va adopter une trajectoire aléatoire.  Le sertissage ne peut être de qualité que si l’on dispose d’une pressse « douce ».  Frapper les balles avec le maillet est pratique pour un sertissage rapide, improvisé,  mais le maillet ne permet pas de  sentir et doser la pression . Il n’est pas rare de déformer une balle (notamment ogivale) quand elle se place de biais:  c’est pourquoi je préfère indéniablement la presse dont la pression s’exerce dans l’axe de la chambre, au centre de la balle et de façon progressive. En outre le maillet comprime la poudre et nuit à sa performance.  C’est pourquoi actuellement, je sertis mes barillets  en frappant la clef emmanchée (transformée en refouloir) avec la paume de la main, ce qui est plus léger que le choc d’un maillet; une méthode  cependant « rustique » .

Avec cette presse, j’utilise des doseuses Lee Perfect et  j’obtiens un chargement de qualité, régulier, fiable et rapide.

Mon plan de rechargement doit  me permettre :P1000383

  1. de couler des balles ayant un poids constant, une sphéricité constante (qui varie cependant en fonction de la température du moule). J’utilise des balances manuelles (on trouve un modèle Lee à prix modéré, toujours chez ESP , mais le matériel en plastique est fragile,  donc j’ai acheté une balance Lyman d’occasion avec un bras en métal)
  2. de  remplir les chambres avec des doses de poudre et de semoule très régulières et mesurées
  3. de pouvoir utiliser des armes dont les chambres ont  un diamètre légèrement supérieur à celui du canon
  4. et enfin de faire un sertissage des balles rapide, mais très soigné, dans l’axe de la chambre, sans pression excessive, en m’épargnant le sertissage rustique  qu’on fait directement sur l’arme .

Cet objectif est réalisé: il est présenté dans mon article 8 (2ème partie) et dans l’article 9 on trouvera  5 vidéos qui  montrent la qualité de son fonctionnement .

Par conséquent, l’ensemble presse et sabot de chargement répond  aux impératifs du chargement qui se fait chambre par chambre et du sertissage de qualité qui se fait également « balle par balle »,  de mon point de vue, avec un barillet tournant qui vient placer la balle sous le refouloir, avec une totale facilité.  L’usage d’une presse qui prétend sertit tout le barillet d’un seul coup, me paraît  introduire plus de complications que de gain de temps et d’effort.

Je conclurai ce paragraphe en disant que selon moi, il existe plusieurs modes de chargements que je classe selon deux critères: d’une part le critère de fiabilité (poids des balles  et dosage des charges) qui entraîne  la précision et d’autre part le critère de rapidité de chargement qui est nécessaire pour un usage intensif de la PN.  D’une façon générale, les cartouches-papier intégrales, contenant le projectile, sont difficiles à réaliser et déçoivent en raison des problèmes de sertissage de la balle : le papier  complique les choses. nous allons aborder la fabrication de ces « cartouches »qui souvent n’est que de la poudre (noire) aux yeux…

Les solutions artisanales de fabrication des cartouches-papier  (« rouler » un pétard à PN).

L’utilisation de cartouches-papier a été pratiquée depuis l’origine. Le papier était traité au salpêtre car le papier nitré présente une « assez » bonne combustion en plein air, mais bien moins bonne lorsque le papier nitré est confiné dans une chambre close: il n’est que partiellement brûlé lors de l’explosion de la poudre, en outre  ce papier brûlé laisse des résidus très salissants qui encrassent les chambres et qu’on ne peut pas nettoyer facilement en cours de tir;  le temps gagné au chargement est ensuite perdu pour nettoyer les chambres.

Aujourd’hui on trouve du papier « flash » à combustion presque instantanée, intégrale et sans résidus.

Si on veut utiliser des cartouches-papier avec balles, il faut un papier résistant, rigide mais fin, pour former un cornet qui au moment du sertissage va se découper autour de la balle, tout en conservant  son  contenu (poudre) dans la chambre. Il restera à mettre la  graisse à l’entrée de la chambre comme on le fait pour un chargement traditionnel.

sabot PSRaubenSi on veut utiliser des cartouches-papier avec balle dans un revolver, leur fabrication est beaucoup plus exigeante.  En outre la cartouche avec balle est trop longue et ne rentre pas bien dans les chambres, quand on charge directement sur l’arme pour utiliser son levier et son  refouloir : la longueur de la cartouche empêche la rotation du barillet pour la placer sous le refouloir.  La solution,  c’est de sortir le barillet, de le placer sur un support de chargement approprié (l’idéal c’est le » sabot de chargement », voir article 8) , de mettre les cartouches-papier dans les chambres (de rajouter la balle si la cartouche n’en contient pas ) puis de forcer les balles avec la clef à douille emmanchée transformée en refouloir . Cette solution permet un petit gain de temps et de confort.

La fabrication des cartouches papier,  avec un mandrin

On trouvera de nombreuses vidéos sur internet qui montrent comment fabriquer une cartouche-papier . En voici une, produite par Michel BOTTREAU.

Ce mandrin en laiton vendu par H&C est prévu pour faire des cartouches en papier combustible  d’une sous dimensionnée, c’est à dire à leur format . Il est mal conçu car un mandrin doit être plus long, ce qui permet de moduler la longueur de la cartouche et surtout il ne doit pas avoir un rétrécissement aussi rapide qui d’une part ne peut pas contenir de charge et d’autre part s’écrase dans la chambre sous la pression lors du sertissage (mais avec ce format étriqué, on ne peut mettre que de la poudre noire, donc pas de risque de mélange avec la semoule)  . Un bon mandrin doit avoir un évasement progressif allant de   …… à11,5mm sur une longueur de .  Voici un modèle de mandrin plus fonctionnel. Voici mon mandrin (en calibre 44), fait avec un gond de porte , travaillé avec une meule  électrique.

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Cependant, si on est pas bricoleur,  il suffit d’un corps de stylo de 7cm (pas facile à trouver cependant) ou d’un morceau de bois rond (taillé de façon progressive), ou encore d’un bec de poire à poudre, qui est particulièrement  adapté pour sa forme progressive .  Grâce à l’évasement, il est facile de sortir ensuite le cornet et d’autre part, le rétrécissement modéré permet d’introduire la  cartouche dans la chambre.  Le papier demande une combustion instantanée, sinon, il forme un bloc éjecté hors de la chambre, mais qui ne passe pas l’entrée du canon: il reste coincé à l’entrée de celui-ci. Il faut donc un papier fin et très combustible, mais par contre la solidité de la cartouche demande un papier plus épais !

Le papier à cigarette

imagesCA8T9KLUPour les révolvers en cal.44, les cartouches utilisant les feuilles à cigarettes sont très bon marché et faciles à réaliser soi-même. On roule le papier à cigarette autour du mandrin, on ciolle  et on  remplit le cornet par l’intérieur du mandrin (ce qui suppose qu’il soit creux), puis on retire ce dernier et on place alors la balle, ce qui n’est pas sans poser bien des problèmes, car il faut que la balle ne flotte pas et il faut qu’elle  rentre sans déchirer le papier!  Le papier à cigarette résout tous ces problèmes,  car lorsqu’on entortille l’excédent de papier autour de la balle, tout tient ensemble: c’est comme un bonbon! Je recommande le positionnement oblique de la feuille sur le mandrin, pour allonger la cartouche. Le papier à cigarette est le papier le plus facile  pour fabriquer des cartouches sans balle ert même avec balle,  si le papier est assez long . Sa combustion n’est pas idéale, mais elle n’est pas non plus très encrassante.  Le papier fin donne des cartouches fragiles qui ne peuvent ne peuvent pas être poussée en force dans les  chambres, c’est pourquoi les cartouches papier à cigarette sont généralement sous-dimensionnée, pour entrer sans effort, mais au sertissage de la balle, elle s’écrasent dans le fond de chambre et prennent sa forme: mieux vaut qu’elles ne contiennent pas de semoule, sinon ça fait un couscous explosif.  De toute façon, une cartouche papier, si elle n’est pas assez compacte et suffisamment large pour se coller aux parois de la chambre, se déforme lors du sertissage.  Seul  le papier à cigarette permet d’emballer la balle (ronde) sans colle, ce qui est préférable, car la balle doit garder son autonomie et le papier collé sur celle-ci n’est pas bon pour la trajectoire. Au sertissage, le papier qui entoure la balle est déchiré et tombe;

cartouches graisséesLe papier à cigarette ne pose en outre aucun problème d’allumage de la cartouche, si on évite de faire une masse de papier entortillé à la base de celle-ci. Comme indiqué sur la vidéo, à la pointe de la feuille à cigarette, là où aura lieu l’allumage, les bords sont d’abord repliés vers l’axe  pour former un « bonnet » long que l’on encolle avec  un stick de colle blanche et que l’on rabat sur la cartouche. Pour la fermeture de la partie haute de la cartouche papier (sans balle),  on « entortille » le papier en excédant (comme une queue) en l’enduisant préalablement de colle (toujours le stick)  pour assurer une bonne tenue de la fermeture.  Lorsque la cartouche est brûlée, il reste de petits résidus de papier qu’on peut extraire en partie, en soufflant dans la chambre avec un petit tube. Les dimensions des feuilles à cigarettes sont mal adaptées aux cartouche avec balle : il faut alors les doubler, ou prendre du papier long. Mais il est tellement facile de mettre une balle dans la chambre, après y avoir introduit  la cartouche papier, que c’est se donner du mal pour rien  que de vouloir faire une cartouche complète. Voici une adresse avec des photos :

http://gunsmith.fr/article29/cartouches-combustibles

Les cartouches en « papier nitré »  sont-elles instantanément combustibles ?  

Les cartouches-papier qui contiennent la balle étaient en usage dès l’origine.  A l’époque, les cartouches complètes étaient déchirées par le fond et vidées dans la chambre; le papier servait alors de bourre.  Certains prétendent que ce papier « manufacturé » était traité au salpêtre et brûlait;   je n’en suis pas convaincu…

1/ On peut faire des cartouches avec du papier kraft que l’on va « tenter » de rendre combustible en l’immergeant dans une solution de salpêtre:  ça c’est le « blabla » qu’on trouve sur différents forums.  En réalité ce papier n ‘est utilisable que pour des cartouches à l’ancienne, c’est à dire qu’on déchire pour vider dans la chambre avant de mettre la balle (depuis on a inventé les tubes de chargement en plastique). On utilise  apparemment ce papier avec un traitement nitré pour des cartouches Sharp très particulières.  Recette classique :  Prendre du papier kraft (ou de vieilles enveloppes jaunes), le tremper dans une solution de nitrate de potassium ou salpêtre (en vente sur internet dans les drogueries en ligne).  On obtient cette solution en  diluant le salpêtre dans l’eau jusqu’à ce que le nitrate ne puisse plus se dissoudre et se dépose au fond du bocal. Cependant  le papier kraft est  trop épais et  le salpêtre ne suffit pas pour une combustion instantanée. Donc dans un revolver c’est inadapté: le papier va rester  bloqué à l’entrée du canon.  C’est un papier qui pourrait être utilisé dans un canon long à chargement par la bouche,  sans obstacle, mais comme il est très encrassant, même dans ce genre d’arme (qui exige très peu de résidu), il est parfaitement déconseillé (à moins que le papier ne soit éjecté, ce que je ne crois pas). Recette personnelle : on peut renforcer le traitement au salpêtre en enduisant le papier  avec une solution de salpêtre dans laquelle on met de la colle à papier peint, Attention, la colle au salpêtre est très acide. Là, pour le coup,  ça brûle très bien,  mais à l’air libre, par contre dans une chambre fermée, la combustion reste partielle !

  • Le chlorate de soude (désherbent total qui n’est plus en vente dans les magasins agricoles) a les même propriétés que le salpêtre, mais ce produit est hydrophile, ce qui veut dire que le papier traité ne sèche jamais vraiment. Il  reste collant et il surtout absorbe l’humidité de l’air ambiant:  donc à éviter totalement.

Dans les revolvers à PN,  la combustion du papier nitré  est toujours partielle.  La cartouche en papier épais, si elle ne se bloque pas dans l’entrée du canon, est parfois éjectée avant d’avoir eu le temps de brûler, car le papier nitré épais n’a  pas une combustion  instantanée, il lui faut un peu de temps:  s’il sort du canon,  il va continuer de brûler à l’extérieur.   En conclusion, je ne vois pas quel revolver ou quelle arme à chargement par la bouche pourrait avoir un bon fonctionnement avec une cartouche utilisant ce papier. On en parle régulièrement dans les forums, on donne la recette, on parle aussi du collodion, bref, on fantasme !

2/ Le papier  flash une combustion quasi instantanée et totale. C’est un papier qui brûle  avec une flamme vive, spectaculaire  et qui,  surtout, ne laisse aucun résidu, ce qui est essentiel.  Ce papier « brûle » alors que le papier nitré se consume, ce n’est pas la même chose, mais brûle-t-il dans une chambre, il semble que oui, puisque H&C le vendent . Sa solidité est cependant médiocre, mais il prend mieux la colle UHU en stick, que le fait papier de chez H&C.  On trouve le papier Flash  en vente à moindre prix dans les boutiques de magie, mais il faut acheter la qualité « US », plus épaisse, au format 50X20,  vendue pour 3 euros chez « MERCURIO Le petit magicien »  (j’en ai acheté)   C’est donc un papier peu rigide, mais qui a les qualités de combustion exigée par une cartouche papier ,

  • combustion instantanée
  • aucun résidu
  • pas de problème de mise à feu ou de retard de feu
  • collage possible, mais

Cependant  les cartouches sont délicates à fabriquer : le défaut, c’est sa tenue, car c’est un papier assez tendre qui peut se déchirer dès qu’on force la balle à l’entrée du cornet: il faut donc faire une cartouche qui ne dépasse pas le diamètre du canon  pour qu’elle y entre facilement.  Mais il faut aussi un cornet assez conique pour que la balle entre , sans effort. Or plus le cornet est conique, moins la balle tient !   On peut (en principe)  introduire une balle ronde ou une ogive dans le cornet en forçant légèrement (si le collage tient suffisamment et si le papier résiste .  La balle doit être introduite non graissée, car la graisse la fait coller au cornet et il se déchire si on insiste. il faut que la balle glisse un peu.  Le cookie lui-même doit être sous dimensionné, sinon, il refuse d’entrer en collant  lui aussi au papier et en déformant la cartouche.  Les 1ers essais furent franchement décevants !   Les cartouches n’avaient pas un bel aspect, elles étaient mal comprimées, parfois  déformées (certaines  déchirées). C’est pour éviter tout effort exercé sur le papier qu’H&C  a conçu ses cartouches de façon très coniques et c’est aussi pour éviter tout effort qu’il propose de les coller!  Devons nous en arriver à la même solution ? J’ai repris point par point les  « soucis »:

  • 1ère étape : les défauts du papier flash sont accentués par le problème du collage :  par manque de rigidité les cornets se déforment lorsqu’on les manipule et en raison du collage très moyen, le cul de la cartouche se défait, enfin, une résistance limitée aux pressions, sinon la cartouche s’ouvre. Ces problèmes ont été résolus quand j’ai utilisé une colle liquide instantanée cyanoacrylate (de chez Carrefour), un tube de toute petite taille, mais dont l’efficacité fait que le collage ne nécessite pas un grande quantité de colle …. et  j’ai obtenu des  cornets enfin bien formés et stables.
  • 2ème étape, la cartouche devait être compacte, et les cookies permettent de la comprimer, si ils entrent suffisamment. Ils doivent donc être sous-dimensionnés pour qu’ils ne collent pas lorsqu’on les fait entrer dans le cornet ; j’ai  réduit le diamètre des cookies en les roulant  et en les écrasant un peu entre les doigts.
  • 3ème étape, grâce à un encollage efficace, j’ai pu resserrer les cornets à leur base et à l’entrée, j’ai pu les coller au diamètre maximal du mandrin.

Voici par étapes la fabrication de ces cartouches  qui au départ étaient difficiles à fabriquer.  Le collage du cornet est réussi et la balle n’a plus besoin d’être collée dans le cornet, ce qui la rend autonome. La cartouche est assez rigide pour être enfilée dans les chambres d’un Walker sans se déformer.  Elle entrera mieux encore dans un Hawken Woodman .  Cependant je renforce la tenue de l’ogive avec un fil à coudre à toute fin utile. Si la cartouche papier flash sans balle est meilleure qu’une cartouche en papier à cigarette, celle avec balle est trop  délicate à réaliser et risque de poser des problèmes lors du sertissage sur le pas de tir .

P1000549P1000555P1000554rosettes

Je pense donc que mettre la cartouche ne contenant que la charge de poudre et un cookie, la faire entrer dans la chambre sans difficulté et rajouter ensuite  une balle qu’on va immédiatement sertir est plus simple est plus sûr que mettre une cartouche complète qui risque de prendre du biais, qui risque de se bloquer quand la balle (ici une ogive) va  chercher l’entrée de chambre.  Le trop est l’ennemi du bien.  Cependant, comme on le voit sur les photos, le papier Flash a une texture assez aérée (on pense à du papier essuie tout) .  Les cartouches réalisées , ainsi que le montre la 2ème photo, sont parfaitement ajustées aux chambres du Walker, puisqu’elles tiennent sur l’entrée de chambre, il suffirait de pousser du doigt pour qu’elles descendent sans effort.  Mais la balle conique risque d’être trop large si elle doit entrer avec le papier: d’où un risque de déchirement de la cartouche ou celui de faire prendre du biais  à l’ogive.  Pour moi, cette cartouche avec une balle ce n’est donc pas  la bonne solution, car la cartouche n’est pas assez rigide pour tenir la balle dans l’axe de la chambre: l’ogive doit être sertie, mais rester en alignement. Tout cela n’est pas pris en compte  par ceux qui font de la pub pour le papier H&C. J’ai fait cette cartouche, par curuiosité,  mais  je trouve que  le chargement de plusieurs barillets est beaucoup plus « rentable ». C’était un plaisir de « poudreux » qui ne compte pas son temps. Ces cartouches seront donc tirées pour le « fun »!

sans-titreH&C cultive un secret de polichinelle :  son papier n’est rien d’autre que du « papier flash » un peu plus serré et  légèrement lustré, ce qui explique que la colle ne prend pas.  Son prix est plus élevé  (une bande de 50X20 cm pour environ 5€);  prédécoupées, les portions sont exiguës ;  ce papier ne s’entortille pas, il faut donc utiliser de la colle mais aucune colle ne prend!   La colle H&C elle-même, supposée adaptée à ce papier, ne prend pas mieux que les autres ;  trop liquide (elle coule), elle a un temps de séchage qui est très long et une prise qui est incertaine. Nous sommes loin de ces jolies cartouches  exhibées par des tireurs autosatisfaits

http://94.23.243.216/~tirmaill/mildot/printview.php?t=111958&start=75&sid=315f9dfdf199636f719e422824c3c3c0

Pour résumer, il n’existe que deux options pour ceux qui veulent un rechargement rapide en évitant l’achat de plusieurs barillets :

  1. le papier flash  qui ne laisse aucun résidu et qui ne présente pas de  problème de collage, mais qui est trop fragile et trop souple pour permettre de fabriquer des cartouches  en quantité: cela demande trop de soin..
  2. le papier à cigarette qui présente certains avantages que j’ai déjà développés :  il laisse des résidus secs partiellement brûlés (car il n’est pas nitré), plutôt que des cendres grasses (il est peut être souhaitable de prendre de l’OCB orange, déclaré par le fabricant comme étant plus combustible ? ) ; il a peu d’épaisseur, il est souple, mais résistant. Du fait de sa finesse, il a peu de retard d’allumage;   enfin, il s’entortille bien, ce qui permet de ne pas recourir à la colle pour fermer la cartouche (même avec la balle). Cependant  sa fragilité fait que s’il se déchire, la poudre noire se mélange à la semoule,  ce qui nuit à la combustion et à la précision. Le papier cigarette est utile pour des cartouches de petite taille (type Colt 1851, 1860), mais il ne convient pas pour des cartouches puissantes, ou alors il faut acheter un format de papier  plus grand.  De même, cette cartouche n’est  facile à faire que si  elle  ne contient que la poudre et  là  si la balle n’est mise dans la chambre qu’ensuite, séparément. La cartouche complète est une forme de snobisme ou de perfectionnisme ou encore d’esthétisme qui n’est pas vraiment nécessaire.
  3. le papier H&C  qui est une variante du papier flash, mais il ajoute à ses inconvénients des problèmes de collage. Pour que la cartouche reste compacte, H&C  lui donne un format très court, car plus la balle est longue, plus  elle perd en rigidité . C’est donc un papier qui ne convient pas en dehors de cartouches de petit format .
  4. enfin,  le papier craft nitré qui est à proscrire .

Les solutions « bidon »   

Contrairement à ce que j’avais lu à droite et à gauche, le papier thermique des fax ou des machines à calculer n’est pas particulièrement combustible et certains vendeurs tentent d’en vendre des stocks sur Naturatuy;  il laisse des résidus importants et collants qui encrassent les chambres.   De même le collodion n’est pas un produit très inflammable quand il est sec, mais il sert de vernis ou de colle.

Les problèmes d’allumage

Les cartouches papier ont un gros inconvénient :  le cornet devant être fermé à la base de la cartouche, on est obligé de faire une sur-épaisseur, qui retarde la mise à feu et parfois on entend l’amorce éclater, puis dans un second temps,  la poudre explose. Conséquence:   l’arme dévie et la balle perd la cible !   Autre danger : un retard de mise à feu: le papier brûle lentement et la cartouche ne sera mise à feu que bien après, ce qui risque de provoquer un accident : une cartouche qui ne s’allume pas doit être considérée comme un danger : l’arme doit rester orientée vers la cible durant 1mn.  Pour éviter ce risque,  on peut enduire le cul de la cartouche avec un peu de poudre (ou du pulverin), collée avec du collodion qui sert de colle combustible et qui sèche vite.  Ce petit supplément de poudre facilite l’explosion. Ces cartouches doivent être conservées dans des tubes plastiques (éprouvettes de laboratoire notamment)  étanches et solides pour que la poudre ne prenne pas l’humidité.

J’en profite pour démentir une  idée fausse  qui circulent sur les forums de PN : le collodion n’est inflammable qu’à l’état liquide;  une fois sec, il n’est plus sensible à la chaleur mais il est efficace en tant que colle.

Deux méthodes de chargement sont possibles:

– soit, on fabrique une cartouche papier avec balle incorporée .   » c’est très tendance » comme on dit aujourd’hui … Pour un revolver à poudre noire, ce type de balle est fréquemment utilisé par les consommateurs du papier H&C se font un plaisir de nous montrer leurs jolies baballes .  S’il faut mettre de la colle partout  (et de plus utiliser une colle qui ne tient pas), c’est la galère.  Les balles H&C sont problématiques. Si on veut utiliser du papier flash, vendu en feuilles, il faut trouver une solution pour le collage ou le maintien de la balle : H&C préconise un collage merdique.  Je préconise un simple enfoncement de la balle dans le cornet. Le rétrécissement progressif du cornet est alors essentiel. Cependant  les balles risquent de ne pas tenir en étant simplement enfoncées,  car le papier flash est fragile et on ne peut pas pousser les balles comme on le ferait avec du papier kraft . Une rondelle de papier cuisson doit séparer la balle du cookie (coupée à emporte pièce) , ce qui favorise la chute de la balle, mais  il est indispensable d’empêcher  que le cookie colle à la balle au moment de l’explosion, grâce à ce papier cuisson.  Si le projectile tombe, il n’entraînera  pas le cookie  et la poudre restera dans le cornet.  Je ne suis pas certains que ce cookie de cire dure suffise pour graisser la canon. Il est donc préférable de graisser les entrées de chambres  une fois que les balles seornt serties. J’ajoute qu’il me semble préférable de ne pas plonger la tête de balle dans la graisse  fondue avant le sertissage car le papier devient alors mou et se déchire au sertissage, mais cela dit,  c’est une méthode possible.

L’inconvénient majeur, outre le côté plus complexe de la fabrication, c’est que la cartouche  complète risque de prendre du biais au sertissage.   Attention : les cartouches papier complètes ne rentrent pas dans un barillet monté sur le revolver ‘(ce n’est pas prévu pour ce type de chargement) : leur dépassement empêche la rotation.

– soit on fabrique des cartouches-papier sans balle, ce qui est à mon humble avis, est préférable 

Elles sont beaucoup plus faciles à fabriquer, et j’ajoute plus faciles à charger sur le pas de tir : elles rentrent facilement dans le barillet en raison de leur dimension plus courte. On peut ensuite ajouter les balles, séparément, sans avoir la moindre difficulté de chargement: il ne reste plus qu’à sertir avec le levier de chargement qui est sur l’arme ou se servir d’un  sabot de chargement en chargeant le barillet sortir de l’arme.

Quel est l’intérêt de faire des cartouches-papier  sans la balle, ce qui demande 3 opérations de chargement ?

  • 1/  introduction des cartouches-papier (poudre) dans les chambres
  • 2/ introduction des balles et sertissage;
  • 3/ graissage des entrées de chambre; dans ce cas cela se fait sur le pas de tir (un petit coup de graisse qui prend quand même un peu de temps)

Le gain de temps n’est donc pas significatif, mais pour les tireurs, utiliser des cartouches intégrales, c’est rapprocher le revolver à PN des revolvers à cartouches métalliques.   Cependant, l’intérêt de ces cartouches (de préférence sans balle) , c’est qu’elles épargnent  la laborieuse opération de remplissage des chambres avec un entonnoir et des petites doses conservées dans des tubes en plastique, méthode qui suppose tout un matériel encombrant sur le pas de tir et du temps…  Avec la cartouche papier (conservée dans une boite étanche),  il suffit d’enfiler le cornet  dans la chambre et cette méthode évite des erreurs de chargement, car le papier se voit bien.

Les cartouches-papier longues, de grande taille, destinées à remplir des chambres de Walker ou de Dragoon,  doivent être très solides et compactes.  Il arrive souvent que si la cartouche est trop large, elle se déchire quand on veut la pousser dans la chambre, par contre si elle est trop étroite, elle va se déformer, se plier, se déchirer ou s’ouvrir quand la balle va la compresser en fond de chambre : le vide d’air autour de la cartouche demandera être rempli et  la balle va perdre sa forme.

En conclusion, la cartouche-papier en papier flash est la meilleure. L’utilisation de barillets pré-chargés, reste cependant préférable, car les cartouches demandent un travail de préparation plus long et leur qualité reste très variable. pour ma part je préfère les cartouches papier (Flash) aux dosettes de poudre et de semoule….

Peut-on utiliser  une cartouche complète (poudre+ balle) dans un pistolet à chargement par la bouche ou dans une carabine de type « muzzle loading rifle » ? 

Pour plus de détails, voir l’article 7 qui détaille la fabrication des cartouches-papier combustibles destinées aux fusils à chargement par la bouche.

La compression des balles et des ogives avec des refouloirs inadaptés: un sabotage des projectiles ?  

Un aspect tout à fait sensible en vue de la précision, c’est la forme de la balle qui, en principe, est ronde. S’il s’agit d’une ogive, elle doit également avoir sa partie antérieure en forme d’œuf ou de cône et toute déformation aura des effets néfastes sur sa trajectoire. Je crois savoir que les tireurs qui préparent méticuleusement leurs balles en vue des compétitions sont attentifs à les couler de la façon la plus parfaite, choisissant des moules LYMAN notamment, pour obtenir les meilleurs résultats.  Couler des balles avec un moule qui garantisse l’exactitude des projectiles dont la forme est étudiée pour réduire les frottements et conserver une trajectoire rectiligne,  est une condition de la précision. A l’inverse, des balles déformées ne gardent pas la trajectoire et perdent la cible.

Or, a-t-on déjà lu sur un site de poudreux que les refouloirs de Walker, par exemple, sont inadaptés aux balles qu’on utilise aujourd’hui  (rondes ou ogivales) et qu’ils déforment gravement celles-ci? A-t-on déjà publié des photos qui présentent le résultat incroyable de la compression d’un boulet en plomb mou par un refouloir de Walker? Qu’il s’agisse d’un Walker Uberti ou d’un ASM, par exemple, le désastre est le même ! Quelle était la forme des balles d’époque ? C’est un véritable sabotage du travail qu’on aura fait pour obtenir des projectiles de qualité.  Voici des refouloirs qui sont très différents: on remarquera le bord très étroit du refouloir  monté sur le Walker : c’est un véritable ciseau  qui va creuser un anneau circulaire dans les projectiles actuels comme le prouve les photos  qui suivent.

 P1000549

P1000548Si on examine le refouloir d’un Walker on est surpris de constater qu’il s’est pas adapté à la forme sphérique de la balle, que son diamètre se rétrécit à l’extrémité, qu’il est nettement plus étroit que la balle, qu’il présente une cavité bien trop profonde, que les bords sont de véritables ciseaux,  de telle sorte que non seulement il ne coiffe pas la totalité de la balle,  mais  qu’il imprime un sillon profond sur celle-ci : il transforme alors la balle en un objet difforme !!! C’est à peine croyable.  J’ai vérifié différents refouloirs et j’ai comparé leur forme avec celle du levier de chargement mobile de chez Pietta: c’est le jour et la nuit !! Pietta a un outil dont l’extrémité est légèrement incurvée pour ne pas déformer la forme sphérique du plomb, tandis que les refouloirs de Walker présentent un creux qui ne peut pas envelopper la balle, mais seulement la cisailler !!! Quant au poussoir qu’on utilise pour entrer le balles dans les pistolets mono coup à chargement par la bouche, leur extrémité plate ne peut qu’écraser la balle lorsqu’on pousse celle-ci au fond du canon. Sur la photo (cliquer pour agrandir) , le cercle rouge correspond au sillon circulaire creusé par le refouloir, le cercle jaune correspond au diamètre de la balle et le cercle bleu correspond à la trace  du poussoir avec lequel la balle a été écrasée à titre d’essai !!  Chaque opération déforme le projectile.  On voit nettement que le refouloir  laisse un sillon de dimension inférieure à la balle, car l’extrémité de celui-ci est réduite par rapport à son diamètre.

Sur les deux photos qui suivent on voit nettement la déformation de  deux balles dont la cause est courante : l’une a été entaillée par le refouloir (sur un Walker) , l’autre dont le diamètre trop large,  a été  reduite en diamètre  lors du sertissage en force de la balle et a pris une forme ovale . On voit un anneau très large qui suit sa circonférence.  Or les balles rondes sont prévues pour tourner  pendant leur vol et  le fait qu’elles deviennent ovales rend leur trajectoire aléatoire !

 P1000562P1000558

 Autant dire  que le levier de chargement qui se trouve sur le Walker ne doit pas être  utilisé si on veut faire un tir présentable !!  Il est inutilisable avec des balles à tête sphérique.  Il est probable qu’à l’origine, les balles étaient coniques !

Alors, quelle est la solution pour ne pas détériorer ses balles ? C’est de fabriquer un refouloir qui adopte la courbure exacte des balles  rondes et dont la largeur,  à l’instar des refouloirs Pietta,  couvre la presque totalité de la balle. Les photos qui suivent sont parlantes ! Les schémas que je produis sont encore plus explicites.

 Comment sortir une balle  d’une chambre de revolver quand la charge de poudre ne s’allume pas, un incident de tir courant.

Il faut démonter la cheminée et sortir la poudre avec un outil fin, puis il faut  utiliser un outil qu’on se fabrique soi-même: une tige de 5 à 10cm en fer,  enfilée dans une douille puis collé avec de la soudure à l’étain et dont l’extrémité est plate pour pousser la balle.  Le diamètre de la tige doit être inférieur  au pas de vis interne du trou de la cheminée, pour ne pas l’abimer. La douille sert d’appui pour pousser la balle sans se blesser la paume de la main.  Il faut simplement donner une courbure  à cette tige,  car la cheminée n’est pas dans l’axe de la chambre. On peut alors pousser la balle sans emdommager le pas de vis.

1 – Les Revolvers Colts cal.44 à carcasse ouverte


  •  Attendre le chargement des images :

Après l’introduction (voir dans « archives » à gauche, la liste de mes articles) où j’ai posé quelques principes d’ordre culturel et politique concernant le droit de disposer d’armes, je commence cette 2ème partie de mon tour d’horizon sur les armes à poudre noire en cal .44 (et leur usage pour le tir en tant qu’activité de loisir), en traitant des revolvers Colts cal.44 à carcasse ouverte. Partant du Walker 1847 pour aboutir au Colt 1860, je ne chercherai pas à faire un inventaire de toutes les déclinaisons des modèles qui ont été fabriqués et commercialisés souvent en plusieurs versions, avec des petites variations d’ordre esthétique ou technique: je me limiterai à donner les grandes lignes d’une évolution et des fonctionnements en calibre 44. Je rappelle que mon but et d’initier à la PN dans l’optique d’une culture minimale permettant de comprendre le processus d’évolution et ses caractéristiques mécaniques, puis la préparation de l’arme avant le tir et l’entretien après le tir. En gros :  

  • je traiterai du Walker 1847 et de sa technologie , dont Samuel Colt est l’inventeur : mon article N° 5 est consacré entièrement à ce révolver mal connu pour en vanter les qualités et les quelques défauts
  • je survolerai le Dragoon qui est en quelque sorte une réduction de son prédécesseur, avec une modification du système de fixation du levier,
  • je traiterai du Colt 1851 (dont il existe beaucoup de variantes) et du fonctionnement (ainsi que du démontage) des Colts, en général, qui ont gardé leur mécanisme d’origine, avec de légères modifications
  • je finirai avec le meilleur Colt que Samuel fabriqua devant l’éternel; le Colt 1860, dont dérivent les modèle 1861 et 1862
  • entre temps, j’évoquerai un ou deux modèles qui leur sont contemporains noire ?

1/ Avant les revolvers à poudre noire ?

  Commençons l’histoire des armes de poing à « percussion », c’est à dire des armes qui utilisent de la poudre noire, au moment du passage des pistolets mono coups aux revolvers à barillet: c’est Samuel Colt qui en est l’inventeur. Avant Samuel Colt, on utilisait, comme arme de poing, le pistolet mono coup à chargement par la bouche (muzzleloader revolver) dont voici un modèle : les pistolets type Kentucky, Hawken, Patriot, etc… sont des armes avec lesquelles on tire encore volontiers sur un stand de tir, comme le montre la cible. Entre 1820 et 1840 les poivrières à percussion apparaissent plus élaborées, qui introduisent l’idée du barillet rotatif et dont voici un modèle : les Allan & Thumber pepper box pistol.

Quelques réflexions concernant ce tournant de l’histoire.

C’est à cette époque que naquit Samuel Colt, l’homme providentiel qui fit avancer la civilisation à grands pas vers l’égalité entre les citoyens sans passer par la case « des urnes et des bureaux de votes ».  Pour résumer l’histoire, il y a l’époque féodale et monarchique durant laquelle les mots « liberté et égalité » n’ont aucun sens. Puis arrive l’ére du Colt …. c’est une version américaine « son et lumière » des idéaux des « Lumières » qui s’étaient répandus en Europe. Aux Etats Unis, le Colt donna aux mots liberté et égalité une vraie signification. Et enfin aujourd’hui, il y a l’ère des urnes et du veau désarmé… qui confie sa liberté à l’Etat. A vous de choisir. On dit (c’est une légende) que « Dieu rendit les hommes tous égaux, mais que Samuel Colt les rendit encore plus égaux » comme aurait dit Coluche, à qui je dédie à cette occasion une pensée! Tout cela est faux, parce que Dieu n’a jamais eu le sens de l’égalité, sauf envers les morts! Bien entendu, la guerre 14-18 et la suivante, démontrèrent que l’égalité n’existe même pas devant la mort, car dans les instants qui la précèdent, la machine de guerre entre les mains des Etats distribue les tickets perdants avec un cynisme certain et des désavantages en nature: c’est comme cela que mon grand père tira un billet gagnant, mais y laissa une jambe ! Néanmoins, le revolver fut une étape vers la liberté, car sans revolver, sans que chacun possède le moyen de défendre ses biens et sa famille et un droit légitime à le faire, qui le ferait ? … L’Etat ? Vous voulez me faire rire? Et bien ce droit rétrécit à vue d’oeil depuis que les urnes se multiplient et se perfectionnent: bientôt on vous mettra une puce dans la tête et le vote se fera instantanément et toutes les 3mm … ce qui vous épargnera de réfléchir sur la question de savoir « à quoi sert le vote ?  »

 L’Histoire de Samuel Colt

   Samuel Colt est né dans une famille très modeste touchée par des drames multiples : ses parents quittèrent la ferme pour aller en ville. Sa mère mourut quand il avait 7 ans et il perdit 2 sœurs, puis plus tard une 3ème et enfin un de ses frères qui, tous les deux, se suicidèrent. Samuel fut envoyé dans une ferme à Glastonbury à l’âge de onze ans pour y travailler et aller à l’école. À Glastonbury il lut le « Compendium of Knowledge », une encyclopédie scientifique qu’il préférait lire plutôt que d’étudier la bible. L’encyclopédie contenait des articles sur Robert Fulton, ainsi que sur la poudre noire. Ses lectures lui procurèrent la motivation ainsi que des idées qui l’influencèrent tout au long de sa vie. En lisant le Compedium il apprit « que Robert Fulton et d’autres inventeurs accomplirent des choses que l’on croyait impossibles… jusqu’à ce qu’elles se réalisent ». Plus tard en entendant des soldats parler du succès d’un fusil à deux canons et de l’impossibilité de créer une arme pouvant tirer cinq ou six fois, Colt décida qu’il serait l’inventeur qui concevrait cette arme « impossible ». Très porté sur la culture scientifique, il allait relever ce défi et ses frères allaient lui apporter un soutien constant. Un destin exceptionnel que cette époque permettait. 836″, cal .36… la 1ère étape d’une révolution en arche !

 2/ Le « Paterson 1836 », cal .36… la 1ère étape d’une révolution en marche !

Cette très belle arme de poing à répétition, produite en cal .28, puis .36 par Samuel Colt, fut une révolution dans le monde des armes, étant capable de tirer cinq coups successivement grâce à son magasin rotatif. Elle présentait une nouvelle cartouche à l’entrée du canon à chaque action du mécanisme qui entraînait la rotation du barillet. La détente était rabattable, sans pontet, comme cela se faisait souvent. En voici le mécanisme :  

Les brevets déposés par Colt lui assurèrent le monopole de la fabrication jusqu’en 1857, ce qui lui donna un énorme avantage sur ses concurrents. Ses droits couvraient son système à barillet et l’amorçage des charges. Toutefois ce revolver ne possédait pas de refouloir permettant d’introduire les balles en force dans les chambres, il était donc accompagné d’un levier qu’on bloquait dans l’axe du barillet. Bien que révolutionnaire et très fonctionnelle, l’arme, trop chère, ne connut pas l’impact qu’elle aurait dû avoir. Les pistolets mono coup à chargement par la bouche restaient d’usage.uccesseur, Le « Walker 1847 », cal .44 : une arme puissante et samment écise!

 3/ Son successeur, Le « Walker 1847 », cal .44 : une arme puissante et suffisamment précise!

 Le Paterson 1836, fut suivi en 1847 par le Walker 1847, dont voici la photo : un revolver « simple action » en calibre 44, d’un gabarit nettement massif, surnommé « Handgun Canon » : une arme de 2,2 Kg, longue de 40 cm, qui était lourde pour un tir à bras franc. Considéré aujourd’hui comme un animal hors norme en raison de son poids et critiqué pour son refouloir (qui a tendance à se décrocher lorsque l’arme est utilisée à trop forte charge), le Walker est aujourd’hui perçu comme un canon « à chasser le buffle » ! Ce fut l’arme de poing la plus puissante pendant près de 100 ans et qui inspire toujours le respect. Elle consommait 2 fois plus de poudre que les Colts 1860 et les Remingtons 1858, pour le même calibre, une bête conçue pour pouvoir abattre un cheval à 100 mètres. En réalité, c’est une arme parfaitement moderne, pratique, fonctionnelle et puissante, mais sans aller jusqu’à maltraiter le matériel !

 Les Walkers (Uberti notamment), permettent une précision correcte à 25m. La puissance de tir reste son ambition majeure, dit-on. Sans aller jusqu’à des charges de 50-60 grains (4 gr) de poudre noire, qui usent prématurément l’arme, des demi-charges 1,5gr à 2gr devraient parfaitement correspondre à l’utilisation de balles ogivales qui demandent de la poussée, mais avec une précision moindre que la balle ronde.

Petit historique concernant la création du Walker

 Cette arme fut « commandée » par un militaire, le Capitaine Walker, officier des Texas Rangers qui avait notamment combattu les indiens. Face à des armes de poing mono coup, il avait senti le potentiel d’un revolver (à 6 coups) dans la continuité du Paterson, mais avec des améliorations. C’est lui qui fixa les critères de fabrication et d’équipement de l’arme (il la voulait puissante, maniable, avec un pontet qui n’existait pas sur le Paterson) et cette commande donna lieu au Colt « Walker » que Samuel Colt conçut et qu’il s’engagea à fabriquer en s’adressant à des sous traitants. L’arme fut fabriquée en 1100 exemplaires seulement, sous sa direction. N’ayant pas d’usine, il s’associa à Éli Whitney Junior (un autre fabricant d’arme, renommé) pour le produire en 1847. Le revolver fut le fruit d’un partenariat entre Walker (demandeur), Colt (concepteur) et Whitney (fabricant). Il fut adopté en 1848 par l’Armée américaine pour la Cavalerie (les US Mounted Riflemen) engagée contre le Mexique en remplacement du Colt Paterson. Les cavaliers furent équipés de 2 armes (portées dans des sacoches devant la selle ) et Walker les utilisa au combat contre les mexicains, mais il fut tué par un mono coup: « cruel destin » pour ce partisan des armes à barillet !

 L’imposant barillet du Walker est prévu pour 3,9 grammes de poudre noire et une balle ogivale de calibre .44 (.454, donc en réalité un cal .45). La charge de poudre peut exceptionnellement monter jusqu’à 4 grammes, dite « charge de guerre ». C’est le plus gros, le plus lourd et le plus puissant revolver à poudre noire jamais fabriqué, avec un canon de 9 pouces, d’une puissance « légèrement » supérieure à un 357 magnum moderne. Sa distance d’engagement pratique est de 100 yards, soit plus de 90 mètres!

Le court destin d’une arme légendaire !

Ce contrat relança Samuel Colt, après les avatars de son premier revolver, le Paterson 1836. Sur les 1.100 Walkers fabriqués (500 paires pour les militaires, et 100 unités pour le marché civil) très peu subsistent, car dès leur mise en service, des faiblesses dans l’acier des barillets les faisaient éclater. Outre la fragilité des aciers de l’époque (cast iron), l’usage qu’en faisaient les soldats expliquait les explosions : COLT avait prévu des chambres profondes pour pouvoir recharger avec de la poudre à canon, mais les soldats chargeaient « plein pot » avec de la poudre fine qui demandait un chargement plus léger, sans parler des balles qu’ils inversaient pour des raisons de facilité de chargement. Cette arme allait se prolonger à travers la série des Dragoon, très populaires, qui sont en quelques sortes des modèles « sheriff » du Colt Walker avec des améliorations et qui se sont vendus en grande quantité.

 Le modèle walker 1847 possédait les caractéristiques des revolvers Colt des années suivantes : peu de pièces mobiles, pontet en laiton coulé avec la sous-garde, refouloir, nez du chien comportant la hausse.

 Il fut d’abord suivi en 1848 par le revolver le Whitneyville Walker très proche, mais avec toutes les modifications qui annonçaient le Dragoon: notamment une réduction du barillet et un système de fermeture du levier de chargement placé à l’extrémité sous le canon. Le Withneyville est très recherché, à mi-chemin entre le Walker et le Dragoon. La fabrication du Walker fut donc abandonnée et remplacée par celle de ses successeurs, notamment le « Dragoon » qui connut un réel succès; ,

 L’histoire est faite d’échecs qui auraient pu devenir des réussites, La « massivité » du Walker est donc liée à la métallurgie défaillante de l’époque qui ne répondait pas aux exigences d’un cal .44. Ce n’est qu’en 1855 environ que la fabrication des aciers fit un saut qualitatif qui permettait d’alléger les armes. Voici deux vidéos en anglais (EU) qui présentent le Walker 1847. Les revolvers actuels ont les caractéristiques de l’arme d’origine, mais avec l’avantage d’avoir été fabriqués avec des aciers contemporains parfaitement résistants, ce qui permet aux tireurs de charger l’arme parfois trop copieusement à la poudre fine. 

Sur cette vidéo on remarque que l’arme du tireur n’est pas suffisamment préparée, car au démontage, la clavette et le canon sortent difficilement, ce qui doit être amélioré. Le tireur souligne cependant la nécessité de ne pas serrer le canon contre le barillet en enfonçant trop la clavette.

 Voici ensuite une autre vidéo de Mike Beliveau qui présente le Walker Uberti et nous donne un festival de tirs ratés. Mais le plaisir y est ! 

 Le Walker comme d’autres Colts a été modifié plus tard pour recevoir un « barillet de conversion » destiné aux cartouches métalliques (mais en France, cette modification fait passer l’arme de la 8ème à la 4ème catégorie ).

La mécanique de base du Colt, depuis le Walker 1847 jusqu’au Colt 1862…

nom des pièces colt Walker

L’ensemble mécanique comporte le chien (5), 4 petites pièces très sensibles : le bilame (3), le verrou ou arrêtoir (2), le doigt élévateur (1) la détente (4) et le grand ressort de chien en V (7) qui se loge dans la crosse, pièce en bois creuse. Elle est cerclée à l’arrière par un cadre en acier qui est fixé en haut, derrière la carcasse et qui est vissé en bas sur la pièce en laiton (8) faisant corps avec le pontet (9). Le levier de chargement + le refouloir (10) et la clavette (11) constituent les pièces mobiles. On voit dans le canon une fenêtre qui correspond à celle située en bout de l’axe de barillet, 2 fenêtres qui doivent s’ajuster, dans lesquelles se loge la clavette de maintien de l’ensemble du revolver : lorsqu’elle s’enfonce elle serre la canon et la carcasse et tient effleurer le barillet avec un jeu minimal. On verra pourtant des Walkers qui fonctionnent avec un jeu d’1mm… car cette arme lorsqu’elle crache la poudre, fait un petit feu d’artifice ! On peut rattraper le jeu avec un peu de doigté et une lime.  e

4/ Le Dragoon, un Walker allégé et amélioré

dragoon

Le Dragoon fut conçu par Samuel Colt: le fabricant allait réduire le barillet et en améliorer la solidité (ce qui impliquait de nouveaux aciers). En 1848, l’armée américaine adopta le Dragoon cal 44. Si pour l’époque, le Dragoon était une réduction nécessaire du Walker, aujourd’hui, avec la qualité de fabrication des aciers, les répliques du Walker retrouvent un intérêt certain et une actualité. Il y a ceux qui sont pour le Walker et ceux qui sont pour le Dragoon : pour l’esthétique, je pense que le Walker l’emporte dès lors que la qualité actuelle de l’acier supprime les faiblesses de l’époque et réhabilite l’arme. Le Walker a donc retrouvé la gloire avec les productions italiennes !

 Le Dragoon présente une innovation importante : la fixation du levier de chargement revue et corrigée, pour éviter le défaut du Walker, dont le levier décroche en cas de tirs répétés, avec des charges puissantes. Pesant 1.9 kilos, le Dragoon ressemble beaucoup au Walker, mais avec un barillet légèrement plus court, prévu pour une charge moindre. Le Dragoon est donc un revolver plus maniable, avec un canon nettement plus court de 7 1/2 pouces et un levier qui dispose d’une bonne fixation à l’extrémité. Le revolver fut décliné selon 4 modèles successifs, avec de très légères variantes. Il s’agissait du premier revolver Colt dont les pièces étaient interchangeables avec un modèle similaire. Sur les premiers modèles produits, le pontet était à dos carré, ce qui était inhabituel à une époque aussi avancée. Le canon est toujours maintenu à l’axe du barillet par une clavette métallique, comme le seront tous les colts : c’est la pièce la plus « sensible » du système Colt, car elle tient l’ensemble de l’arme, en même temps qu’elle permet de régler l’entrefer, le jeu nécessaire à la rotation du barillet. Sous le canon figurent le levier de chargement et le refouloir destinés à faire entrer les balles en force par l’avant des chambres, mais ce levier est désormais maintenu à son extrémité, lorsqu’il est inactif. Arme puissante, le Dragoon fut produit de 1849 à 1861 à raison d’environ 20.000 exemplaires, tous modèles confondus et Colt devint un fabricant renommé. 

Il existe 3 modèles de ce Colt Dragoon qui présentent des différences faciles à identifier :

Il y a 3 modèles de Dragoon, qui se reconnaissent facilement aux détails suivants:
Premier modèle 
• Pontet carré à l’arrière (squareback)
• Crans d’arrêtoir du barillet ovales
• 6 plots de sûreté
• Ressort principal en V

2nd modèle:
• Identique au précédent, mais avec des crans d’arrêtoir rectangulaires
• Ressort principal plat
• Chien équipé d’une roulette

3ème modèle (1851):
• Crans d’arrêtoir rectangulaires
• Pontet rond.
Pour le reste, identique au 2nd modèle :
• Ressort principal plat
• Chien équipé d’une roulette

Voir la vidéo (en anglais) de Mike Beliveau qui présente le Colt Dragoon, en comparaison au Colt Walker qui le précédait:

La  photo du Dragoon présente un Colt 3ème génération avec une hausse à feuillet placée sur le canon, un détail qui n’est pas courant.   Un forum fait mention de ce type de hausse sur certains Dragoon d’origine:

y 1851, une arme d’origine en cal .36 et des copies en cal .4

5/ Le Colt navy 1851, une arme d’origine en cal .36 et des copies en cal .44

En 1851, Colt sortit le modèle Navy 1851, mais en calibre .36. Le Dragoon restait la référence en cal .44. Le 1851 Navy est une arme très allégée, très équilibrée, très maniable mais qui conserve toutes les caractéristiques mécaniques des colts antérieurs ainsi que leur morphologie. C’est une sorte de cure d’amaigrissement du barillet qui affine le bloc canon (qu’on appelle « console » du canon) ! Voici un très beau modèle vendu par Uberti, en cal .36.

1851_navy_lg

  Les Italiens ont cependant créé et produit le 1851 en cal .44. tout en lui conservant l’appellation « Navy », ce qui est aberrant, mais qui permet de classer l’arme en 8ème catégorie, en la présentant comme une copie du colt d’origine. Les fabricants, ce qui est normal, prennent certaines libertés… Pietta spécialiste de la fantaisie a produit toute une série de variantes décoratives de cette arme que l’on peut qualifier de « fantaisies » et qui jouent sur la décoration (avec des motifs commémoratifs) : nickelées, gravées, peinturlurées, avec l’effigie de Buffalo Bill, avec des canons longs, courts… le Yank Sheriff par exemple. C’est le western à l’italienne !

Voici un 1851 Sheriff cal .44, de marque Army San Paolo, qui m’a été vendu sur Naturabuy par Calvadosian: une très jolie arme mais qui tirait au dessus de la cible! En réalité c’est un excellent revolver, une fois résolu la question de la visée (qui a été changée contre un guidon très haut, avec fibre optique rouge et dérivable): depuis l’achat, il a été fortement modifié (notamment par un débronzage du barillet et du canon, et surtout un dégagement des cheminées). une cure de jouvence… qui ne renie pas le style d’origine. Vous aurez remarqué la beauté du jaspage très nuagé de la carcasse, que j’ai conservé.

Le fonctionnement d’un Colt « simple action », calibre .44: apprendre à le démonter et le remonter

Un tireur à PN doit pouvoir entretenir ses armes, les démonter et les réparer. Ce qui demande une certaine initiation. Un poudreux doit suivre l’état de son arme en se servant d’outils simples : lime, tournevis et clés de démontage des cheminées. Les vidéos de Michel Bottreau présentent le démontage et le remontage d’un Navy 1851, cal 36, à carcasse ouverte en laiton, de marque non identifiée (peut être Army San Marco ?). 

Voici le schéma de montage d’un colt, très standard, mais qui demande des explications: elles sont données dans un article qui traite spécialement du fonctionnement mécanique des révolvers.

 Dans l’article de mon blog qui concerne l’entretien et les réparations, je détaillerai le démontage des pièces et leur fonctionnement. Lors de mes premiers démontages, je ne disposais pas de plans et j’ai eu des difficultés à comprendre l’agencement des pièces, n’étant pas mécanicien par profession ni par nature : c’est au moment de remonter les revolvers que les difficultés apparaissaient, surtout pour remettre en place les ressorts de chiens. Aujourd’hui tout me paraît simple, mais l’initiation a pris un certain temps et souvent les apprentis poudreux doivent apprendre par eux-mêmes, n’ayant pas toujours des amis plus expérimentés, aptes à les guider dans leur initiation. Voici un autre plan qui donne le détail des pièces d’un Colt, quel que soit le modèle et à quelques détails près (les ressorts en V vont faire place à des ressorts mono lame sur d’autres revolvers)

 La clavette et la question délicate de l’entrefer : réglage du jeu entre le canon et le barillet .

Dans les Colts, une pièce essentielle est la clavette : à quoi sert -elle? C’est par elle que commence le démontage de tout Colt.

  • elle sert à rendre solidaire l’ensemble de l’arme
  • elle sert à régler le jeu entre le canon et ler barillet permettant le rotation de celui-ci, tout en étant au plus près du cône de forcement des balles à l’entrée du canon, face à la chambre où s’effectue la mise à feu. 

Trop serrer la clavette supprime le jeu et le barillet ne tournera plus en raison de l’encrassement occasionné par le tir. Si la clavette est bien réglée, on l’éjecte d’un coup sec de la paume de la main.  Les clavettes ne constituent pas un problème nécessitant obligatoirement du matériel. Dans sa vidéo, Michel Bottreau utilise un petit matériel pour la faire tomber cette pièce qui arme.  L’important est de ne pas les enfoncer « en force » avec un outil avant le tir. La clavette doit se mettre en place d’un coup sec de la paume de la main; c’est suffisant dès lors que le bloc console canon/carcasse est rigide. Si elle ne sort pas facilement, il faut l’ajuster à la lime. La clavette est une partie sensible de l’arme qui tient ensemble la carcasse, le barillet et le canon. Un démontage qui impose de marteler une clavette pour la sortir donne à ces armes une image désuète: dans la vidéo, il s’agit d’une arme qui n’a pas été utilisée de longue date et qu’il faut assouplir. Par contre ne pas enfoncer la clavette, c’est laisser du jeu et le jeu favorise l’usure des pièces. Donc, il faut la serrer mais la serrer raisonnablement!

Les Colts  qui ont de l’usage prennent du jeu (c’est l’orifice situé dans l’axe où passe la clavette qui s’use mais la clavette doit compenser ce jeu: elle est donc évasée), mais arrivé à un certain point d’usure et de jeu, la clavette ne tient plus rien et l’arme perd sa cohésion: les parties bougent. Il en résulte un excédent d’entrefer et le revolver perd en précision .

La question de l’entrefer est posée :  pourquoi cette augmentation de l’entrefer sur les Cols avec l’âge de l’arme et en raison d’une utilisation intensive?  Comment y remédier ?

C’est l’usure de la clavette  et de la fenêtre de l’axe qui occasionnent une augmentation de l’entrefer, avec une perte de puissance de la poudre laquelle perd en compression et ne brûle pas complètement à l’intérieur de la chambre. Les Colts ont un entrefer réglable. A contrario, on peut tout aussi bien dire que l’entrefer est déréglable et que  ceci entraine une perte de la précision lors du tir. Lorsque l’explosion a lieu,  le canon est repoussé vers l’avant et l’axe a tendance à s’écarter du fond de son logement: ce qui produirait une augmentation de l’entrefer à cet instant.  Mais c’est la clavette qui résiste au choc en bloquant la console (avec le canon)  et l’axe, empêchant ainsi toute désolidarisation .  La clavette s’use alors sous les chocs répétés , mais les fenêtres ouvertes dans l’axe et dans la console qui sont traversées par  cette clavette,  sont également soumises aux chocs et s’usent.  C’est ainsi que la clavette se rétrécit tandis que les fenêtres s’élargissent. Pour compenser cette usure, on pousse la clavette vers l’avant, on la force légèrement car elle est censée avoir une forme trapézoïdale. mais ce n’est pas le cas de certaines clavettes qui sont trop rectangulaires et qui compensent mal l’usure.

Certains tireurs peu précautionneux considèrent que pour réduire l’entrefer, il faut taper avec un marteau sur la clavette pour la forcer et obliger le canon à se rapprocher du barillet.  Certes, mais encore faut-il que la pression ne déforme pas les assemblages,  car réduire le jeu est une chose, tandis que forcer et déformer le métal en est autre chose.  Celui qui frappe la clavette comme un malade  ne fait qu’accélérer son usure et celle de l’axe.  Le fait de serrer excessivement la clavette a déjà comme conséquence d’empêcher le jeu entre le barillet et le canon.   L’entrefer doit normalement varier entre 0,10 et 0,25mm (0,15mm est considéré comme normal) et après plusieurs tirs, l’encrassement va obturer ce jeu . Il n’est alors  courant que le barillet ne tourne plus.  Il faut alors le sortir et procéder à un nettoyage.

Comment se fait le réglage de l’entrefer??  Il faut bien entendu « serrer un peu la clavette »,  mais pour ma part, le critère de serrage est totalement à contre courant des usages forcenés : mes clavettes sont retaillées  légèrement  (limées) pour émerger de l’autre côté du canon Elles doivent pouvoir se desserrer d’un simple frapper de la paume de la main ou avec un petit maillet de bois ou de caoutchouc.  Autrement dit, les clavettes comblent le jeu, elles bloquent le canon, mais ne force pas pour réduire une usure excessive. A tout  défaut il faut trouver remède  et chercher l’origine de l’excédent d’entrefer. Si l’entrefer est excédentaire ou excessif, il faut alors le réduire par une opération délicate qui nécessite d’intervenir sur plusieurs points de l’arme.  C’est un travail qui demande du doigté. Certains mettent des rondelles derrière le barillet, autour de la crémaillère pour ramener le barillet vers l’avant, ce qui suppose que l’entrefer est vraiment conséquent, car une rondelle  en métal a une épaisseur « énorme »  comparativement à la tolérance de l’entrefer. Un tel entrefer est impensable.

Sur un forum, je lis ceci : « Un critère a étudier est la marge d’avancement de l’axe de barillet dans son fourreau de console, mais il faut garder un décalage entre la fenêtre de l’axe et la fenêtre de la console pour permettre a la clavette de bloquer l’axe » .  En effet si  l’axe a un peu de marge pour avancer, on peut rapprocher ainsi le canon du barillet, mais la forme conique de l’axe s’oppose à cette avancée. D’autre parte enfoncer l’axe dans la console du canon  est une possibilité, mais attention, on va modifier le parallélisme entre la console et le barillet, car ce parallélisme est garanti par le cône de forcement en haut de la console et en bas (là où pénètrent  les 2 ergots qui assurent  l’indexation). Donc toute réduction en haut de la console doit être  assortie d’une réduction en bas (voir l’article 4  sur le Walker).

Poursuivons la lecture de nos extraits :

http://www.tirmaillyforum.com/mildot/printview.php?t=160955&start=0&sid=a4737d2accf2c0b9e5df91c5c5757a9f

« Pour 1 mm d’entrefer, si vous réduisez la console, en admettant que votre axe n’est pas déjà en butée, votre clavette deviendra totalement libre dans son logement, l’arme autant inapte au tir qu’elle peut déjà l’être (1) .   Je suggère une autre solution :  vérifiez d’où vient cet entrefer si important . Si la clavette rentre en place avec encore un peu de marge, regardez ces deux points d’usure : le cône de forcement de la balle, sur la console du canon, et le bouclier derrière le barillet, sur le bâti (carcasse) .  Il est assez frêle sur les Colts, puisqu’a cause du rocher de barillet il reste relativement fin. Si ce dernier s’est maté avec les tirs, redonnez lui une jeunesse avec une cale rondelle en forme extérieure d’Etoile que vous ferez dans de la tôle d’acier d’environ 0.5mm à la lime d’horloger, cette cale s’emboitera sur le barillet, entourant le rocher et pourvu d’encoches (alvéoles)  pour laisser chaque cheminée libre.   La solution marche réellement mais étant donné qu’on éloigne ainsi le barillet du bâti, difficile d’envisager plus d’ 1/2 mm de gain pour ne pas entraver la bonne indexation/verrouillage/percussion.   J’ai redonné vie a mon premier 1860 avec cette méthode, rien n’a bougé depuis.   Si le cône du canon a été limé… mieux vaut changer le canon/l’arme tant les ajustages vont se compliquer. On travaille ici sur de l’acier très doux… »

N’est-ce pas limpide, mais ô combien délicat ?  (1) Il y a encore une solution à ce nouveau problème, mais ne vaut-il pas mieux s’adresser à un armurier si on ne possède pas la compétence requise?  Ceci dit pour rendre attentifs certains bricoleurs qui croient pouvoir  faire n’importe quoi avec une lime…  Ceci montre également que l’entrefer sur un Colt est un des points les plus délicats.    Poursuivons cette lecture :

J’ajouterai au passage, que l’entrefer des Colts à carcasse ouverte n’est pas censé etre reglé par quoi que ce soit, il est fixe sur les modele d’origine, car les butées de l’axe dans son logement et de la console contre le bâti (carcasse) sont, quand l’arme est correctement reproduite, en adéquation parfaite.   La possibilité d’enfoncer plus ou moins la clavette ne sert normalement qu’a contrer sa propre usure (c’est un consommable).  La console avec ses deux logements pour les tétons (ergots) est destinée a affirmer le calage parfait du canon dans l’axe dans la chambre, et rigidifier également ce dernier lors du forcement de la balle à son passage en prise de rayures.

En passant, j’espère que vous avez appris du vocabulaire. Mais quelle incidence l’entrefer a-t-il sur la précision?  Donnons la parole à un tireur :

http://forum.poudre.noire.free.fr/viewtopic.php?f=27&t=3563

« Le principal avantage du Remington 1858 est sa carcasse fermée. Son mode de construction permet une meilleure répartition des forces lors du tir. Avec un Colt à carcasse ouverte, à chaque tir, tu « ouvres » l’entrefer entre le canon et le barillet.  Je déconseille les pleines charges avec un Colt. »

Il est vrai que lors de l’explosion, le canon et la barillet se repoussent et que cette tension porte sur la clavette et non sur le fond du logement de l’axe.  La  rigidification de ces deux pièces  repose sur la clavette qui ne doit pas avoir de jeu.

Autre point de vue : « En fait je ne pense pas qu’une réplique de Colt soit moins précise qu’une réplique de Rem. (je parle de potentiel de précision), simplement, il est plus facile d’obtenir de bons scores et d’être REGULIER avec un 1858. La carcasse ouverte ne bouge pas pendant le tir, ou alors il y a un problème  (à vérifier! ). En revanche d’un démontage à l’autre (ou par usure de la clavette), il peut y avoir un petit décalage de l’entrefer, qui conduit à des groupements un peu plus haut ou un peu plus bas. On remédie à ce petit souci à force d’habitude ou en utilisant une petite cale  (de la clavette? ) au moment du remontage . »

Autre cause d’augmentation de l’entrefer :  » Il serait intéressant de mesurer l’entrefer (espace barillet-canon) et de le comparer avec la dimension d’origine lors de l’achat de l’arme. Extérieurement le revolver peut avoir un aspect très beau, mais les dommages se situent au niveau du bouclier. Lors du tir, le recul force le barillet (en acier) contre la parois du bouclier (en laiton sur certains revolvers ) et cela va obligatoirement mener à un matage progressif, à la façon d’un coup de marteau sur une enclume. Sauf que dans le cas , l’enclume est en laiton et le marteau en fer. On arrive à la longue à avoir un entrefer hors de toutes tolérances et un revolver qui « crache » copieusement des particules de plomb et de poudre incandescente sur les côtés et l’arrière. Certains gunfighters US du XIXème siècle avaient des revolvers à percussion tellement usés, que lors des tirs ils étaient obligés de plaquer fortement le barillet vers l’avant contre le canon pour minimiser le phénomène et la perte de pression (donc de vitesse, de trajectoire et de puissance). » (forum Hardware)

Je précise que j’ai commis l’erreur un jour de laisser la main devant l’entrefer d’un Colt et j’ai reçu dans la main un choc qui m’a laissé sidéré par sa puissance.  A ne pas renouveler.

Quelques  problèmes techniques  des Colts

Ce sont des armes tout à fait achevées, contrairement à l’idée reçue que leur technologie est  sommaire.  Mais cette conception  souffre d’un défaut qui  est bien connu des tireurs: les amorces brûlées bloquent souvent le barillet ou bloquent les mécanismes internes.

1/ A l’origine, l’axe des Colts qui supporte le barillet et donne l’alignement entre le barillet et le canon,  et un axe très large et va jusqu’au fond de son logement dans la console, sous le canon, prenant appui sur celui-ci pour maintenir l’écartement entre le barillet et le canon. Toutes les copies des Colts d’époque ne respectent pas cette exigence et curieusement, ce sont les UBERTIS qui dérogent totalement à celle-ci, tandis que les Pietta respectent la conception d’origine.

2/ Le gros défaut des Colts, défaut de conception, c’est la courbure du logement du chien dans la carcasse, conçu en pente vers l’arrière, ce  qui incite les  amorces à traverser la carcasse par cette tranchée et descendre dans le mécanisme;  inévitablement cet incident enraye l’arme et c’est un problème fréquent.  On verra que les armes qui ont fait concurrence aux Colts (Rogers & Spencer, Remington 1858 notamment) ont une conception qui supprime ce risque, car le chien et la carcasse forme une barrière infranchissable pour les amorces écrasées et éclatées. Il faut dire également que la problématique des amorces est  actuelle, car à l’époque, les amorces étaient plus longues et tenaient fermement sur les cheminées, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.   Il faut dire également que lors de l’explosion de la poudre, l’amorce a tendance à être éjectée vers l’arrière (ainsi que le chien) et que pour éviter cela il faut que le ressort de chien soit très tendu, très puissant. On peut alors renforcer le ressort de  chien, en lui ajoutant un ressort supplémentaire. Ceci montre-t-il  que le défaut lié aux amorces pourrait n’être qu’un défaut essentiellement actuel ?  La question est posée.

Un autre défaut des revolvers à carcasse ouverte, c’est l’emplacement du cran de mire sur le chien relevé, car ce dernier n’est pas stable (l’ajustage du chien dans son logement est parfois très bâclé sur certaines répliques et occasionne un jeu latéral).  Dans l’idéal, il faudrait  faire placer un cran de mire à l’arrière du canon plutôt que sur le chien.

Le démontage du canon, parfois bloqué

Le refouloir est prévu pour enfoncer les balles, mais aussi pour sortir le canon quand il est bloqué. Pour dégager le canon, il n’y a pas non plus de problème : il doit sortir tout seul, sinon, il faut réduire le frottement sur l’axe (qui est conique sur les Colts) avec de la toile émeri, puis avec de la paille de fer très fine et élargir si nécessaire très légèrement les trous destinés aux 2 aiguillons (N°37 sur le plan) qui l’empêchent de tourner autour de l’axe (avec une perceuse et tout en délicatesse).

En cas de canon bloqué par des résidus de poudre (ce qui arrive souvent après plusieurs tirs), un simple fer plat (de 3mm) peut servir de levier en l’insérant entre console du canon (le bloc sous le canon) et le barillet : il faut le rétrécir à l’extrémité pour qu’il passer entre l’axe la carcasse. Le refouloir sert bien sûr de levier, mais la vis qui assure l’articulation du levier et du refouloir est un peu fragile. Bref il y a beaucoup d’astuces à découvrir par la pratique … (voit tous ces détails dans les articles 4, 5 et 6: la fabrication des cartouches, la remise en état de 2 colts Walkers: on y trouve notamment le matériel) 

L’usage du Colt Navy 1851: quelques indications

Le 1851 (cal .44) est une arme très appréciée par certains tireurs, très esthétique et dont le poids est bien réparti dans la main, bien qu’il soit admis que la poignée soit trop courte. Le 1851 est reconnu comme pouvant être précis. Le cal.44, qui n’est pas une arme d’origine fut produit par Pietta, Army San Marco et d’autres!

C’est un revolver « simple action ». Pour mettre l’arme en fonctionnement, on arme le chien et on presse ensuite sur la détente ! Armer le chien entraîne la rotation du barillet qui place une nouvelle chambre entre le chien et le canon, l’arme est alors prête pour un nouveau tir: il suffit d’appuyer sur la détente et le coup part (attention, à ne jamais armer le chien d’une arme chargée, si on n’est pas face à la cible, au stand). Presser sur la détente ne fonctionne que si le chien est complètement armé. Par contre, pour libérer le barillet bloqué par le verrou (ou l’arrêtoir), pièce qui se trouve sous le barillet et qui le retient pendant le tir, il faut tirer légèrement le chien en demi armé, et le barillet peut alors tourner (ceci pour mettre des amorces si nécessaire). Mettre le chien en position demi armé avec un revolver chargé et doté des amorces est une opération qui demande de grandes précautions, notamment garder le pouce sur le chien, et surtout orienter l’arme en direction des cibles. A noter que pour les Colts, la documentation d’époque recommandait d’armer le chien avec le canon visant le zénith (à la verticale de l’observateur). Ainsi, les amorces percutées tombaient sur le sol au lieu d’enrayer l’arme. Cette méthode n’est pas compatible avec les consignes de sécurité des stands de tir, car si une balle part, elle troue le plafond, ce qui occasionne quelques émotions et des fuites (dans la toiture). Sur un pas de tir, l’arme doit être impérativement orientée vers la cible dans toutes les opérations: pourtant le chargement d’un revolver à PN se fait selon la méthode « classique » en plaçant l’arme sur un support (en bois) et en l’orientant vers le haut. C’est au moment où l’on place les amorces qu’il convient de faire très attention.  C’est pourquoi, je préconise un chargement des barillets à domicile, pour éviter toutes ces manipulations sur le pas de tir . Il faut alors avoir plusieurs barillets par revolver.

Le chargement du Colt

 L’utilisation d’un revolver n’est pas instantanée : chaque arme a un calibre de balle qui lui est propre, car les diamètres des canons et des chambres varient légèrement. En cal .44, on utilise couramment des 451 ou des 454. Beaucoup de tireurs fabriquent eux-mêmes leurs balles avec du plomb de récupération et des moules. Mais le travail sur le plomb fondu dégage des vapeurs très toxiques (voir l’article 5). La fabrication des balles et le chargement du revolver sont affaire d’expérience.

 Voici une vidéo (en anglais) dans laquelle le tireur effectue un tir rapide avec un Colt 1851, présenté avec un humour à la Sergio Leone, un tireur qui m’épate… mais la vidéo témoigne surtout de l’efficacité et de la précision de cette arme. Le tir suivi est suivi d’un chargement très classique du 1851: ça prend un peu de temps et c’est ce qui donne l’impression que les armes à poudre noire sont désuètes. Le tireur a voulu mettre les deux étapes en contraste. 

 Ceci étant, tirer calmement et prendre le temps de charger son arme, est un excellent exercice à recommander dans un monde où le stress nuit à l’équilibre! Le tir impose un retour au calme. Le chargement sur place dans le stand de tir, convient pour des tireurs qui « cartonnent » en solo, ou qui ne rapprochent pas leur cible pendant le tir: ils se servent alors de lunettes pour vérifier les impacts dans celle-ci.

 Les barillets pré-chargés sont utiles également pour s’adapter au rythme des autres tireurs quand les cibles du stand de tir se déplacent de façon collective, sur rails. Personnellement, je ne suis pas très chaud pour charger sur le pas de tir: manipulation de la poudre, risque d’erreurs de chargement, de maladresses, d’accidents, tout cela est évité par une préparation des barillets. Ce qui me laisse plus de temps pour tirer « relax »! 

Classiquement, le tireur verse dans chaque chambre une dose de poudre précise (de 1gr à 2gr), en tenant compte des quantités recommandées, puis de la semoule qui sert de bourre. La balle est ensuite entrée en pression dans la chambre à 2mm environ de la bouche (un levier de chargement est alors nécessaire), et pour terminer, le tireur obture la chambre avec de la graisse (les recettes sont diverses) jusqu’à ras bord, ce qui rend la chambre étanche. Il ne reste plus qu’à mettre ensuite (et jamais avant) les amorces, en les pinçant légèrement pour qu’elles tiennent, mais sans les maltraiter. Il me semble que Michel Bottreau, qui charge ici un Remington 1858 et non un Colt, fait les choses à l’envers: car la mise en place des amorces, le chien placé en demi-armé constituent un risque réel de départ de feu, pour peu que la détente soit trop souple. On doit pincer légèrement les amorces, mais il arrive fréquemment qu’une amorce tombe en cours de tir si elle n’a pas été suffisamment pincée; on utilise fréquemment ce type d’amorces pour les Colts et revolvers cap & balls. 

La vidéo qui suit montre l’habileté d’un jeune américain tirant au 1851, très à l’aise dans le maniement de l’arme, ce qui témoigne du caractère très équilibré de celle-ci. 

 On voit aussi les incidents de tir qu’elle peut générer, lesquels sont inhérents aux armes à PN. Des amorces tombent ou bloquent le tir. On est dans l’univers de la PN, ce qui veut dire qu’on ne cherche pas la perfection mécanique des armes modernes. L’imprévu est de rigueur ! Ce qui veut dire que l’usage de ces armes, à l’époque, ne ressemblait en rien à ce qu’on peut voir dans un western spaghetti.

 Le maniement des colts pose quelques problèmes en cas d’incident; un revolver à PN qui « bloque » doit être déchargé. C’est pourquoi, il faut d’abord ramener le chien sur la cheminée pour la sécurité ou le maintenir en position demi-armé, avec le pouce, puis enlever l’amorce non percutée (avec une petite pince), mais dès lors que le barillet ne tourne plus, l’extraction de l’amorce n’est plus possible. Il faut alors enlever la clavette et sortir le barillet.! Tout cela en orientant l’arme vers la cible. La pince doit donc être prévue à proximité, ainsi qu’un outil essentiel pour sortir le canon que j’ai évoqué précédemment (un fer plat de 3cm de large). Attention : un barillet qui roule et qui tombe au sol sur une amorce : la chute peut provoquer une mise à feu, sinon le barillet risque au moins d’être déformé!

 La pratique du changement de barillets en cours de tir (qui sont alors pré-chargés) constitue un gain de temps et rapproche le fonctionnement d’un revolver à poudre noire de celui des revolvers de poing actuels: le tireur libéré du chargement « emprune (enfume aussi), fait parler la poudre, envoie les pruneaux, balancent la purée » en un mot : il « flingue » dans la cible et on peut alors envisager une autre pratique du tir à la poudre noire : le CAS (Cowboy Action Shooting) dont la vocation est plus celle du tir rapide, que de faire du point. 

Quelques idées préconçues concernant les colts ?

 Les Colts sont des revolvers faciles à nettoyer et à démonter : on désolidarise le canon en frappant la clavette de la paume de la main et on le passe à l’eau chaude directement sous le robinet. Qui dit Mieux?  Pour ce qui est de la carcasse, et du mécanisme, une fois le barillet déposé, ils se nettoie au White Spirit  avec des petites brosses et de fins écouvilions, sans la moindre difficulté (mais régulièrement il faut procéder à un démontage intégral qui impose de démonter le mécanisme). Un tel nettoyage ne peut pas se faire avec une carcasse fermée, car le canon reste fixé sur la carcasse!

Je m’inscris en faux contre l’idée que les colts sont des armes dont on ne peut pas « changer le barillet », cette idée ne se parle pas, elle est inscrite dans les normes et il ne m’était pas venu à l’esprit de la remettre en question, du moins aussi longtemps que je n’avais pas manipulé des colts usagées dont les clavettes flottaient un peu. J’ai alors compris qu’au lieu de serrer les clavettes, il fallait leur donner juste le serrage nécessaire et rien de plus : depuis je fais tomber la plupart de mes clavettes d’une « pichenette », et je change mes barillets de colts aussi vite que Lucky Luke!! J’invite les poudreux à revoir leurs jugements sur cette question. Cependant, avec un usage intensif de l’arme, la prise de jeu peut engendrer des difficultés de fonctionnement de la clavette qui n’assure plus le serrage. L’achat d’un colt (d’occasion) doit donc en priorité vérifier l’alignement relatif des orifices de serrage de la clavette et la qualité du serrage (qui se vérifie à l’entrefer, entre l’entrée du canon et la chambre) : si on est en bout de course, l’arme ne serre plus et n’est plus en état de tir. Dans ce cas, en étant optimiste, c’est le système D qui intervient. Si la clavette ne tient plus le canon ou si l’entrefer est trop important, l’arme peut être destinée à être exposée au mur. Il faut aussi vérifier d’autres choses avant d’acheter une arme, surtout d’occasion: j’y reviendrai dans les articles suivants .

On évoque souvent le fait que les colts n’ont pas une carcasse fermée et que de ce fait, la solidité de l’arme est moindre : c’est une idée fausse. Les colts ont été produits à l’origine avec des aciers plus faibles, plus fragiles, tandis que les répliques actuelles bénéficient d’aciers de bonne qualité. De même que Colt ne faisait pas de carcasses en laiton, mais en acier. En réalité, les Colts à carcasse ouvertes sont prévus pour fonctionner avec un jeu réglable entre le canon (et la console) et le reste de l’arme (carcasse et barillet). C’est ce jeu qui avec l’âge de l’arme s’amplifie, car la cavité prévue dans l’axe pour insérer la clavette s’élargit avec un mauvais usage de l’arme. Il est vrai que les armes à PN vont évoluer vers des carcasses fermées, jusqu’à la date où les cartouches métallique vont remplacer la système à percussion par PN, mais si on y réfléchit, les carcasses ouvertes sont des armes simples, faciles à nettoyer, à démonter, à utiliser. En réalité, les Colts dotés d’une carcasse en acier (et non en laiton) sont des armes solides : on dira que l’axe de barillet d’un 1858 ou d’un Roger & Spencer est au contraire plutôt fragile. Il y a cependant une différence de conception assez radicale entre les revolvers à carcasse ouverte et ceux à carcasse fermée. Vers 1858, s’annonce une évolution qui va sonner le glas des colts, car les fabricants vont opter pour les carcasses fermées associées aux cartouches métalliques. Les colts se sont donc allégés, et ont résolu les problèmes liés aux refouloirs.

Mais c’est le colt 1860 cal .44, qui va apporter la dernière amélioration aux Colts à carcasse ouverte : un colt d’une grande qualité et qui prendra le relais du Colt Dragoon : il apporte les derniers perfectionnements de la lignée.  Il sera suivis par les colts à conversion qui vont à leur tour intégrer ces cartouches métalliques et subsister encore un certain temps, mais qui seront  supplantés par les revolvers à carcasse ouverte, mieux adaptés à ce type de munition notamment le SAA. Cependant les Colts à PN continuent à fonctionner grâce aux  « poudreux » dont je fais partie.

 

 6/ Le colt Army 1860: esthétique, maniabilité et précision: un Colt arrivé à la perfection?

1860 repro ASM

 La « U.S. Army » voulait une nouvelle arme pour la cavalerie durant la Campagne des Mormons. Le 16 Février 1858, des officiers se rendirent à l’arsenal de Washington D.C. pour examiner de nouveaux Colt. La délégation se concentra sur la production d’un revolver à canon de 8 pouces plus léger en calibre .44. Le New Model Holster Pistol, ou New Model Army Pistol, commença à être produit en 1860 et gagna très rapidement les faveurs de l’armée. Les 2000 premiers avaient un barillet « full-flutted », mais ils furent remplacés par les barillets renforcés cylindriques. Les 1 000 premiers avaient un canon de 7 pouces ½, ils furent rapidement remplacés par du 8 pouces, comme le désirait l’armée. La plupart des premiers 50000 « Colt 1860 » avait un bouclier coupé dans la partie inférieure pour permettre d’y placer une crosse escamotable rendant la visée comparable à un fusil. La carcasse avait 4 vis. En Mai 1860, le nouveau revolver était prêt à être présenté à l’armée, un jury d’officiers le testèrent dans les 2 longueurs de canon ainsi que le Dragoon Third Model pour la précision et la pénétration. Les officier déclarèrent : « Le revolver avec le canon de 8 pouces sera l’arme de cavalerie la plus aboutie que nous n’aurons jamais ». Cependant, tandis que l’armée Américaine testait le nouveau revolver Colt, des revendeurs du Sud prenaient commande. 2 230 revolvers furent envoyés au Sud, la plupart entre les mains des Confédérés. En Avril 1861, Lincoln appela 75 000 volontaires. Colt transforma sa production en fourniture officielle de l’armée et son 1860 Army devint l’arme de la Cavalerie de l’ Union. Le Colt 1860 présenté ci-dessus est une reproduction de luxe réalisée par Army San Marco, avec gravure et placage argent ; de toute beauté… pour une vitrine ! et en dessous un colt 1860 à barillet flûté. 

Quelle innovation apportait le 1860 par rapport au Colt 1851 et aux autres?

1860_fluté

« Aucune différence technique probante entre le 1851 et le 60 », disent certains, c’est surtout l’esthétique de l’arme qui change, les lignes seraient simplement plus épurées? Erreur profonde: le Colt Army 1860 présente des modifications importantes qui interviennent principalement sur 4 points : 

  1. un barillet prévu pour le cal 44, alors que le 1851 était prévu à l’origine pour le cal .36: le barillet s’est allongé et renforcé par un élargissement impliquant une modification de la carcasse, mais comparativement au Dragoon, le barillet s’est fortement affiné en raison de l’amélioration des aciers à partir de 1855. C’est donc une arme spécifiquement conçue par Colt pour le cal .44;
  2. le refouloir est encastré dans le bloc canon, ce qui fait baisser le coût de production notamment, mais donne à l’esthétique de l’arme une modernité incontestable;
  3. une ligne effectivement épurée et galbée du canon permettant en outre un entretien plus facile.
  4. la crosse du revolver est plus longue que sur les 1851, innovation très importante également, car on reproche au 1851 une prise en main insuffisante.

Le 1860 d’un poids de 1,3kg est une arme très élégante, précise, techniquement fiable et fonctionnelle. Pour moi c’est un très bon revolver! Mike Beliveau dans une vidéo dont la référence est indiquée ci-dessous, fait (en anglais) la comparaison entre les différents Colts produits par le fabricant et je partage son point de vue: le Colt 1960 une arme qui l’emporte sur les autres par ses qualités et sa finition. Il est évident que l’évolution des revolvers à PN est directement liée à l’évolution de la métallurgie et que les années 1855 constituent un tournant. Ceci n’est pas suffisamment compris par des tireurs qui s’arrêtent à des critères esthétiques. Les contraintes mécaniques découlaient de la métallurgie de l’acier. 

Pour comparer les barillets du 1851 et du colt 1860, visiblement différents cette photo, on constate que celui prévu par Colt est bien supérieur en longueur à celui du « Navy » crée par Pietta et consorts (qui ont conservé la carcasse du cal 36 pour faire un barillet en cal 44) . La robustesse du barillet du Colt Army 1860 allongé est patente; j’ajoute que le diamètre du 1860 est supérieur de 2mm, ce qui permet un renforcement d’1 mm de l’épaisseur entre le bord des chambres et le bord extérieur du barillet. Ces détails sont à prendre en considération dans le choix d’un revolver.

 Pour les experts en PN, un détail n’aura pas manqué d’attirer leur attention : les alvéoles de cheminées ont été dégagées, pour des raisons techniques. Les alvéoles sont responsables des incidents de tir et en les supprimant, à l’instar des barillets du STARR, on a un réel avantage pour placer les amorces. D’autant que sur les Colts, les amorces ont tendance à passer entre le chien et la carcasse et descendre dans le mécanisme: ce qui bloque l’arme et risque même d’endommager la came du verrou. C’est sans doute le plus gros défaut de conception des Colts. Cette modification limite le risque, car l’amorce se dégage facilement vers le bas et sans bloquer le barillet pour autant. Il arrive cependant que l’amorce colle au chien et soit emmenée vers l’arrière lors du réarmement. Cette modification n’est pas dans la tradition, mais c’est efficace. Autre avantage elle évite le blocage du barillet par des amorces qui tournent sans tomber et cela réduit l’encrassement, car lors de l’explosion de la poudre, la dispersion des résidus est meilleure. Pour l’esthétique, ça passe aussi bien.

Pour apprécier la qualité et les aptitudes exceptionnelles de ce Colt 1860 (reproduction Uberti comparée au modèle original), je vous invite à regarder cette vidéo en anglais, parlante par ses images et les tests qu’elle propose :

Les mésaventures de mon Colt 1860 Uberti acheté sur NaturaBuy… et son relookage !

Voici le modèle que j’ai acheté sur ce site, un revolver de marque Uberti et Com. Gardone (ce qui veut dire que la fabrication de certaines pièces étaient sous traitées par un ensemble de fabricants italiens qui restaient anonymes) , vendu par Calvadosian, un anglais sympathique et récupérateur de vieux flingues, qu’il doit revendre ensuite sur Naturabuy. Mon 1860 était censé avoir un jaspage magnifique, du moins sur la photo, mais à l’arrivée, les irisations bleues et vertes avaient été remplacées par des taches rosâtres-lie-de-vin sur fond gris. Le vendeur m’a dit avoir eu un geste malheureux qui a renversé on-ne-sait-quoi sur l’arme. Il avait eu l’honnêteté de me proposer une indemnisation que j’ai déclinée. J’ai alors décidé de faire disparaître ce tableau d’art moderne et j’ai brossé l’acier jusqu’à disparition de l’œuvre, ce qui n’a pas été facile, puis traitement au vinaigre (… de vin lui aussi) et un repolissage… Depuis la carcasse a pris un beau gris métallique un peu foncé et qui va très bien avec la teinte pourpre de la crosse que j’ai également décapée et reteinte, … Je le trouve à la fois sobre et très « class »…! Je dirais même que le jaspage d’origine (d’une grande banalité), ne valait pas la nouvelle esthétique de mon flingue. Tout ça m’a donné une idée: j’ai décidé d’appeler ma collection « la vie en rose (lie de vin) » et depuis je teinte fréquemment mes crosses en pourpre… ou en noir, selon l’humeur du jour!

 Hélas sur NaturaBuy, on va de surprise en surprise: je n’avais pas immédiatement remarqué que ce flingue avait aussi un chien massacré à l’étau et qu’il gardait l’empreinte des mâchoires. Ayant rénové l’arme, je m’étais fait une raison. Sur le pas de tir, le revolver 1860 s’avérait excellent pour la précision: une merveille! La détente était d’une douceur rêvée, mais lorsque le chien partit tout seul dans le plafond du stand, je dus faire vérifier le cran d’armé et de demi armé situés en bas du chien il fallait démonter. Ce dernier ayant été déjà passablement bricolé et limé lors de ses usages précédents, c’est un copain qui refit les crans à la lime spéciale pour acier trempé. Je pense que cette opération sera la dernière avant la mise à la retraite… Non: je compte changer intégralement le chien et l’arme sera en état de fonctionnement. Un bonjour à Calvadosian qui ne reconnaîtra plus son 1960. C’est ce que l’on appelle « faire une affaire »: attention aux achats sur NaturaBuy ! Quoi qu’il en soit, celle-là, je ne la regrette pas, car c’est un de mes flingues préféré et tout compte fait cet « accident » bizarre m’a enlevé un scrupule : faire tomber le jaspage quand il est fatigué et c’est ce que j’ai fait sur d’autres Colts dont les carcasses tenaient plus de la peau de zèbre que de l’irisation… En passant je signale que la suppression du « bronzage » de l’acier du barillet n’entraine pas la corrosion, du moins tant que l’arme est soignée. Le polissage de l’acier lui apporte une protection. C’est d’ailleurs l’état d’origine des barillets de colts et seuls les canons étaient bronzés. La carcasse quant à elle était jaspée, ce qui donnait plus de solidité à l’acier.

Mais ma détermination à customiser ce revolver ne s’arrête pas là : je l’ai « starraubenisé » et voilà le résultat. La suppression des alvéoles à l’arrière du barillets, un travail qui fut fait par un professionnel, bien sûr. Quant à son guidon qui penchait à droite pour tirer juste, j’ai trouvé que c’était un peu dévalorisant et pour l’instant, il a un nouveau guidon dérivable, dans l’attente de lui trouver un joli guidon à fibres optiques… rouge! 8

7/ Les années 1860: une forte concurrence s’exerce sur les modèles Colts

60: une forte concurrence s’exerce sur les modèles Colts

 L’apparition des cartouches métalliques eut lieu dans les années 1870 et le revolver à percussion commença à perdre sa popularité, les « longs-feux » et autres problèmes d’amorces ou de poudre mouillée disparaissaient avec les cartouches métalliques. Colt résista. Le 1871 Richards Army Conversion fit son apparition : le refouloir était remplacé par un extracteur de douilles, le chargement du barillet se faisait avec un volet relevable, fixé dans la carcasse (à la place de l’échancrure par laquelle on insérait les amorces). Puis arriva le 1872 Open Top au moment où le célèbre Colt Single Action Army et d’autres revolvers se développèrent qui adoptaient les carcasses fermées et dans le même temps les cartouches métalliquues: les derniers Colts à percussion furent évincés.

 Si on cherche le facteur déterminant de cette évolution, qui part du Walker pour aboutir au Colt 1860, c’est d’abord une forte évolution dans la qualité des aciers dans les années 1855 qui a permis de réduire le gabarit du Walker et du Dragoon. En réalité le projet de fabrication du colt Army 1860 s’est inspiré du 1851 et l’a adapté pour une puissance supérieure en rapport avec le cal. .44, mais cette adaptation est essentiellement liée au fait qu’en 1860 la qualité des nouveaux aciers rendait possible la conception du dernier modèle des Colts Cal .44. La qualité des aciers actuels ajoute un plus à cette perfection, mais dans le même temps, on a aujourd’hui des Walkers qui, en raison des aciers actuels, remplissent enfin le cahier « des charges » de l’époque et n’explosent plus à forte charge ! Bien entendu, il n’est plus question d’abattre des chevaux ! … Alors pourquoi disposer d’une arme de la puissance du 357, avec des balles en plomb qui n’ont pas la dureté de celles des armes modernes? Si c’est pour trouver du carton… ??? La motivation n’est-elle pas la même qu’il s’agisse d’un tir au 357 ou au Walker ? Sans doute est-ce le plaisir de la puissance de tir, allez savoir… ?

 Colt a donc produit d’un bout à l’autre de la chaîne de fabrication une arme originale, qui reste exemplaire, mais à la fin de sa vie, il a dû ressentir l’amertume de la fin des Colts à carcasse ouverte dont il était le principal concepteur.

 La famille Colt, après le décès de Samuel, allait continuer à produire des armes qui ne sont pas en calibre .44 ou qui utilisent les cartouches métalliques à poudre noire, avec une carcasse fermée: le fameux Colt Single Action Army (SAA), ou Colt Peacemaker (le pacificateur) dans les années 1872, que je présente, mais qui ne fait pas partie des armes de la 8ème catégorie.

Je cite Wikipédia : « Étant donné que les cartouches en calibre .44 étaient jugées insuffisantes, la société Colt développa la cartouche .45 Long Colt, initialement avec un projectile de 235 grains (15,22 g) et une charge de 40 grains (2,59 g) de poudre noire. C’est un revolver avec platine simple action et un barillet de 6 cartouches. Il a été développé pour la cavalerie des États-Unis par la société Colt en 1872 et adopté par l’armée américaine en 1873 au calibre .45 Long Colt. C’était peut-être l’arme la plus répandue dans le Far West américain, coûtant à l’époque 13 dollars pièce, prix facturé à l’armée, sur le marché civil, le prix était de 17 $ en 1875 et de 16 $ en 1897. Cette arme a été fabriquée jusqu’en 1941, avec un total de presque 360 000 unités produites dans une trentaine de calibres. La production reprendra en 1955 avec le numéro de série 0001SA pour atteindre 99999SA en 1978 pour continuer au numéro SA01001. » 

 Cette arme superbe, très achevée, intègre de nouveaux systèmes de chargement et de déchargement, d’une grande simplicité d’utilisation, ce qui fera sa renommée pendant des années. Sur les stands de tir, ce revolver est très convoité, mais le classement du SAA en 4ème catégorie (les revolvers en 44 magnum sont en 4ème catégorie, « 44 magnum » étant la dénomination de la cartouche) en a réduit l’utilisation sur les stands. Elle reste cependant liée à l’histoire de la des revolvers Colt à poudre noire. La vidéo qui suit est très intéressante, montrant très clairement le fonctionnement de l’arme.

 Parallèlement à cette ligne de fabrication exemplaire qui donne aux Colts leur caractère mythique, nous abordons dans l’article qui suit les principaux concurrents des Colts qui vont être conçus avec des carcasses fermées.